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au 31 Mai 21 :
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Nounou pour adulte
Par crazysnape
Harry Potter  -  Romance  -  fr
2 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     3 Reviews    
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chapitre 1

 

Titre : Nounou Pour Adulte

Auteur : crazysnape

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, tout est à JKR, y compris l’univers magique.

Rating : T+

Résumé : "Bonjour, je suis la nouvelle nourrice et je cherche le petit Draco. Est-ce que vous l'auriez vu ?" Draco manqua de s'étouffer, avait-il bien entendu ?... il semblerait que oui…

Avertissements : pas cette fic parle d’amour entre deux hommes ... Homophobes, vous avez dû faire une mauvaise manœuvre...

Remerciements : un grand merci à Miss Cyzia pour ses corrections et surtout son courage, car mine de rien c'est long de corriger tout ça ! Et je n'oublies pas ma conseillère technique j'ai nommé la grande…Zoo

Réponse aux défis (3)Cause Toujours; Enfance et Nourrice (16); et (27) Art de la comunauté 30 slash HP

Note de l’auteur : bonsoir à tous, voici un petit Two-shot. désolé pour la présentation précédante j'ai eu quelques petit soucis mais comme vous le voyez ça va mieux. Bonne lecture

 

Titre : Qui a dit que les nounous ce n'était que pour les enfants ?

ou

Nounou pour adulte

Scandale à la réception du défilé De Lagnière !

Hier soir, quelques heures après le défilé ayant dévoilé la nouvelle collection Automne-hivers de la célèbre maison de couture DE LAGNIERE, Pansy Parkinson, unique héritière de Tomas.J. Parkinson, patron du label pharmaceutique du même nom, s'est retrouvée au cœur d'un scandale.

La jeune femme, dont vous pouvez trouver la photo ci-contre, s'est vue être la cible d'une attaque, apparemment gratuite, de la part de l'héritier Malfoy. Draco Malfoy est, fils de Lucius Malfoy PDG de Malfoycorp, spécialisé dans le textile et les vêtements de luxe. Ce dernier prit, selon les dires de certains témoins, d'une folie passagère lui ayant verser le contenu de son verre de champagne sur la tête en l'insultant copieusement avant de partir à grand pas.

Rappelons que le jeune Malfoy….

 

 

Lucius Malfoy referma son journal d'un geste brusque avant de se tourner vers sa femme qui mélangeait tranquillement son café. Devant l'air furibond de son mari, elle soupira et reposa la cuillère sur le bord de sa soucoupe avant de demander à d'une voix lasse.

 

_ "Qu'est-ce qu'il a encore fait ?"

 

Sans un mot, Lucius lui tendit le journal, le visage fermé.

 

Au fur et à mesure de sa lecture le visage de Narcissa se détendit et elle éclata de rire après avoir lu la dernière ligne.

 

Lucius la regarda, stupéfait.

 

_ "Et ça te fait rire en plus ??"

 

_ "Un vrai gamin, c'est une vrai gamin…"

 

_ C'est bien ce que je lui reproche.

 

 

Quelques heures plus tard

 

 

Draco s'étira dans son lit. La soirée de la veille l'avait épuisé, et le pire, c'était qu'il savait qu'il ne pourrait échapper pas à une confrontation avec son père.

 

Comme à chaque fois.

 

Il se leva finalement et sortit faire quelques longueurs dans la piscine.

 

Il en faisait une trentaine chaque matin pour se mettre en forme, et il en aurait bien besoin aujourd'hui.

 

Cependant, il eut à peine le temps de finir sa deuxième série de dix, que son père apparut sur le bord du bassin.

 

Draco soupira, il était évident que l'un des domestiques l'avait informé de son réveil. C'était pour ça, qu'il s'était acheté un appartement au coeur de Londres; à chaque fois qu'il était dans chez ses parents dans le Wiltshire, les domestiques relataient ses faits et gestes à son père.

 

Et cela l'agaçait.

 

Il espérait que son père verrait l'effort qu'il avait fait en venant comme prévu passer ce mois de vacance chez eux, malgré la soirée catastrophique de la veille.

 

Il sortit de l'eau, saisit la serviette posée sur une chaise et se tourna pour lui faire face.

 

_ " Père."

 

Il pencha la tête en guise de bonjour.

 

Lucius ne prit même pas cette peine, et attaqua aussitôt.

 

_ "Tu es encore à la Une des journaux à scandales."

 

_ " Je m'en doutais. Leur vie est tellement insipide que le moindre petit incident dans la mienne leur donne de quoi parler pendant des semaines. "

 

_ " Il suffit ! Expliques toi. Immédiatement. Qu'est-ce qu'il s'est passé avec la jeune Pansy ?"

 

_ " Elle m'a mis la main au panier."

 

Lucuis le regarde en haussa un sourcil.

 

_ "Et ?"

 

_ " Et quand je lui ai fait dit que je n'étais pas intéressé et elle a fait une grimace."

 

Lucius se renfrogna, puis demanda, comme à contrecoeur :

 

_ "Une grimace ? Elle t'a fait, une grimace ?"

 

_ "C'était peut-être une tentative de sourire..."

 

_ " En gros, elle t'a fait des avances. Alors pourquoi est-ce que tu ne les as pas accepté ? C'est une charmante jeune fille, de bonne famille, jolie, bien élevée…"

 

_ " Charmante ? Je crois que tu fais erreur. Pansy Parkison est une sorte d'hybride, mi-humaine, mi-canine, complètement obsédé. Et si tu souhaites que je me rapproche d'elle ce n'est ni pour sa gentillesse, ni pour son jolie minois, mais dans l'unique but d'une fusion future avec l'entreprise de son père."

 

_ " C'est en effet un intérêt non négligeable, et je ne vois absolument pas où est le problème. Chacun doit mettre un peu du sien pour que l'entreprise marche à plein régime. J'y mets mon intelligence et mon travail contrairement à certain…"

 

_ "Le problème cher père ? Et bien soit, puisqu'il faut être plus directe, disons simplement que la prostitution, très peu pour moi."

 

_ "Arrête de faire l'enfant Draco, tu sais très bien qu'en affaire il faut savoir faire des concessions."

 

_" A ce niveau là, ce n'est pas une concession c'est du sacrifice, et je n'ai jamais eu de tendance martyre."

 

Là-dessus, il repartit vers son cottage, sans laisser à son père le temps de répondre.

 

1-0

 

OoOoOoOoOo

 

 

 

 

Harry jeta un coup d'œil appréciatif à la table du petit déjeuner, puis un sourire imperceptible naquit sur ses lèvres. Dieu qu'il aimait les avoir tous autour de lui ! Puis soudain, il fronça les sourcils, le siège à côté de Janice était vide.

 

Celui de Michael.

 

Le jeune homme avait une fois de plus oublié de se lever. C'était la troisième fois cette semaine, et l'on était que jeudi.

 

Michael était arrivé au centre trois semaines auparavant, et ne semblait pas très motivé pour s'y intégrer. Ce qui en soit n'était pas étrange au vu de tout ce par quoi il était passé ces dix dernière années.

 

Cela agaçait Harry. Il ne supportait pas de voir quelqu'un souffrir et d'être incapable de lui venir en aide. Habituellement, après quelques jours, les enfants ou adolescents dont il avait la charge commençait à laisser apparaître certain signe, non pas de guérison car on ne guérit pas

aussi vite de toutes les peines qu'ils avaient subit, mais au moins une petite amélioration. Mais chez Michael, il avait l'impression de se battre contre des moulins à vent, que rien ne pouvait atteindre le jeune homme, que rien ne l'intéressait.

 

Seul Janice était parvenu à lui arracher trois mots, et encore ceux-ci avaient été " Laisse moi tranquille".

 

Harry se dirigea vers Padma et Ginny pour leur dire qu'il partait réveiller le jeune homme, puis commença à montrer l'escalier. Au fur et à mesure qu'il montait, il ne pouvait s'empêcher de remarquer l'état de dégradation dans lequel se trouvait le centre. Les derniers travaux en date n'étaient pourtant pas vieux, mais le manque d'entretien, principalement dû à un manque de moyen, n'aidait pas.

 

Il arriva finalement à la porte de la chambre du garçon et frappa doucement. Comme il s'y attendait, il ne reçut aucune réponse. Il frappa un peu plus fort avant d'entrouvrir lentement la porte. Michael était roulé en boule sous sa couette, seules quelques mèches caramel dépassaient.

 

Il s'arrêta deux secondes à la tête du lit, et soupira. Aurait-il aujourd'hui la chance de se faufiler entre les diverses couches de protections qui entouraient le jeune homme ? Il ne chercha pas la réponse, car seul Michael la détenait. A la place, il tira sur le rideau pour que la lumière du jour pénètre dans la chambre et appela doucement.

 

_ "Michael ?"

 

Il appela de plus en plus fort, jusqu'à ce que le jeune homme ouvre les yeux. Il le vit s'étirer, sourire puis lorsque son regard tomba sur Harry, son visage reprit immédiatement son expression neutre.

 

Harry se retint à peine de soupirer et le dit juste qu'il lui fallait se hâter si il ne voulait pas être en retard en cours. Une fois que l'adolescent se fut levé, le brun quitta la chambre et rejoignit les autres dans la cuisine.

 

Une demi-heure plus tard, la porte se refermait sur le dernier de leurs pensionnaires. Il était 7h45, et avec de la chance aucun d'entre eux n'aurait manqué le bus de ramassage. Lorsque la cuisine eut reprit un semblant d'ordre, que toutes les chambres des enfants étaient en train de s'aérer, Harry se réunit avec Padma, Ginny et Erni, comme tous les jeudis matin. Ce temps de discussion leur permettait de discuter de tout ce qui c'était passer depuis le début de la semaine, des problèmes qu'ils avaient pu rencontrer avec les enfants, pour discuter de ce qui ce passait dans le centre. Ils parlaient de Michael, comme chaque semaine depuis son arriver. Chacun essayait de trouver un moyen de l'atteindre, mais à chaque tentative ils avaient l'impression de donner un coup d'épée dans l'eau.

 

Soudain, on frappa à la porte. Cela les surprit car le centre n'était pas un endroit très fréquenter, à quelques exceptions prés, les seules personnes qui y venaient était les pensionnaires ou les quatre adultes déjà présent.

 

Perplexe, Harry se leva et se dirigea vers la porte qu'il ouvrit après quelques secondes d'hésitation. Il se retrouva face à un homme, dont le visage lui était familier, bien qu'il sache avec certitude qu'il ne l'avait jamais rencontré. L'homme, qui devait avoir près de la cinquantaine, était un peu plus grand que lui, une demi tête à peu près, ses cheveux d'un blond presque blancs étaient retenus en arrière, révélant deux yeux gris perçants. L'inconnu était richement vêtu, son costume sur mesure provenait sans nul doute du meilleur tailleur de la ville.

 

Harry était sur le point de lui demander si il ne s'était pas perdu, quand l'inconnu ouvrit la bouche.

 

_ "Bonjours Monsieur, je me présente, Lucius Malfoy, je souhaiterai parler à Monsieur Potter, Harry Potter."

 

Sans même prendre le temps de réfléchir à ce que pouvait bien faire un homme tel que Lucius Malfoy devant la porte de son centre, il répondit.

 

_" C'est moi-même".

 

_" Je souhaiterais vous parler, au sujet de mon fils".

 

Bien que perplexe, Harry le fit entrer dans la cuisine et lui proposa un café tout en lui faisant signe de s'assoire. D'un discret mouvement de tête, il demanda à ses collègues de le laisser, et lorsqu'il fut enfin seul avec son étrange visiteur matinal, se tourna vers lui pour entamer la conversation.

 

OoOoOoOoOoO

 

Un peu plus tard dans la matinée, alors que Lucius Malfoy quittait le centre Potter le sourire aux lèvres, son fils Draco quittait son cottage et se dirigeait vers la piscine pour y faire ses longueurs.

 

Il se plaisait, lorsqu'il était chez ses parents, à afficher son insouciance, ce que son père appelait son "je m'enfoutisme excessif" ou son "adolescence attardé".

 

Ça l'amusait de voir à quel point il était facile de berner les gens, de ne les laisser voie que ce qu'il voulait, à quel point ils leur étaient dur de voir au delà des apparences.

 

Deux jours plus tard, alors qu'il s'apprêtait à sortir de l'eau après ses habituelles longueurs, il fut surpris de voir un homme avancer dans sa direction. Ce qui l'étonna le plus ne fut pas sa présence, mais plutôt son allure. Il ne portait pas les éternels costumes que portaient les collaborateurs paternelles, ce n'était clairement pas un ami de sa mère, et son jean délavé et sa chemise manche courte n'entrait pas dans l'uniforme du personnel.

 

L'homme semblait légèrement perdu, puis comme il remarquait soudain sa présence, il se dirigea vers lui et se présenta.

 

_ "Bonjour, je suis la nouvelle nourrice et je cherche le petit Draco. On m'a dit que je devrais le trouver à la piscine, est-ce que vous l'auriez vu ?"

 

Draco manqua de d'étouffer. Avait-il bien entendu ?

 

_"Pardon ?"

 

L'homme s'éclaircit la voix et répéta un peu plus fort.

 

_" Je vous demandais si vous aviez vu Draco Malfoy, car je suis sa nouvelle nourrice, et je suis à sa recherche."

 

Dans un premier temps, trop choqué pour parler, Draco resta silencieux, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. Puis remarquant le malaise de sa "nounou" il se reprit.

 

_" Je suis Draco Malfoy."

 

L'inconnu dit d'une voix légèrement hachée.

 

_ " Vous êtes Draco ? Pourquoi… je veux dire j'étais pourtant sûr que c'était son nom… Votre père s'est peut-être trompé. Vous savez où je pourrai trouver votre petit frère ?

 

_" Je suis fils unique"

 

_" Ah"

 

_ "Oui, "Ah" et comme vous pouvez le constater je suis suffisamment grands pour m'occuper de moi-même. Je n'ai pas besoin de "nounou". Mon père a un sens de l'humour assez étrange. C'était sa manière de me faire comprendre que selon lui je ne me comporte pas comme un enfant. Vous pouvez lui dire que j'ai compris le message et partir par la même occasion."

 

Là-dessus, Draco sortit de l'eau, saisit sa serviette et prit la direction de son cottage. Mais il n'avait pas fait trois pas que la voix de sa "nounou" retentit.

 

_" Vous passerez vous-même vos messages. De plus, dans la mesure où c'est votre père qui m'a embauché c'est à lui, et à lui seul de me signifier mon congé. En attendant, je reste avec vous. Je me présente, Harry Potter." Puis il ajouta avec un sourire moqueur" votre nouvelle nourrice".

 

Draco eut une petite moue désabusée avant de répondre.

 

_" Si cela vous amuse…"

 

Puis ils se dirigèrent ensemble vers le cottage.

 

OoOoOoOoOoO

 

 

Deux heures plus tard, Draco Malfoy sortait du bureau de son père d'un pas vif. Il était irrité, non plus qu'irrité il était prodigieusement furieux. Non seulement son père avec confirmé les dires de ce Harry Potter, mais il y avait refusé de changer d'avis. Il devrait donc se coltiner cet homme pendant toutes ses vacances chez son père. De quoi vous donnez envie de partir plus tôt ! Ah si seulement il n'avait pas promis à sa mère de rester un mois il serait déjà loin et sans ce Potter de malheur !

 

" Puisque tu te comportes comme un enfant, on te traitera comme tel !"

 

Et patati, et patata… je t'en donnerais moi tu te comportes comme un enfant, non mais et lui, il se comporte comment ??

 

Il sentit plus qu'il ne vit sa "nounou" le suivre alors qu'il se dirigeait vers son cottage, ou plutôt le "leur", puisqu'ils allaient le partager… rrrggghh, tout en maudissant son père en pensée. A peine arrivée, il s'affala sur le sofa crème du salon et réfléchit à un moyen de se débarrasser de cette indésirable nounou.

 

Malheureusement pour lui, ses pensées n'allèrent pas bien loin, car Harry Potter commença à parler comme si il ne voyait pas le visage défait et la mine boudeuse qu'il arborait, ni même le malaise ambiant.

 

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

Alors qu'il suivait son nouvel "enfant" dans les dédales de l'immense demeure Malfoy, Harry ne cessait de s'interroger sur les raisons qui avaient pu pousser Mr Malfoy senior à en venir à de telle extrémité, non sans s'être maudire pour ne pas avoir tilté avant que la famille Malfoy n'avait qu'un seul et unique héritier du même âge que lui. Il repensa à ce qui avait été dis dans le bureau.

 

Il avait certes entendu parlé des frasques de son fils avec Pansy Parkinson, mais pour avoir déjà croisé le chemin de la jeune fille dans le passée, il ne pouvait le blâmer.

Pansy était une véritable mante religieuse, et il ne se souvenait que trop de l'état pathétique dans lequel Fred avait terminé après avoir fricoté avec elle.

 

Décidant que Draco méritait plus de considération que ce que son père avait laissé sous-entendre, Harry décida que dans un premier temps il se contenterait d'observer le jeune homme plutôt que de se comporter comme la "nourrice sévère" que Lucius Malfoy semblait rechercher.

 

Après tout, celui-ci s'était joué de lui en suggérant qu'il aurait à s'occuper d'un petit garçon, rien ne l'obligeait à agir totalement comme l'homme d'affaire le lui avait demandé.

 

Il ferait le mois de travail pour lequel il avait été engagé, à la fois parce qu'il n'avait qu'une parole et ne reviendrait pas dessus, mais aussi parce qu'il sentait au fond de lui que Draco Malfoy avait besoin de lui et ce quelque soit son age. Il avait le pressentiment que le jeune homme avait besoin de lui pour s'avouer qui il était vraiment, pour ne plus se cacher derrière un image aussi fausse que… la poitrine de Pansy Parkinson. Mais aussi pour le centre dont les finances peu joyeuses ne pouvaient se permettre de tourner le dos au moindre don.

 

Il ouvrit alors les yeux et découvrit son guide involontaire affaler sur le canapé, comme si tous les malheurs du monde reposaient sur ses épaules, et il décida d'agir en s'écriant d'une voix guillerette.

 

_ Bon, alors vous me faîtes une petite visite guidée ? Après tout, c'est ma nouvelle demeure, du moins pour le mois à venir…

 

Il sourit intérieurement en voyant le visage du blond se renfrogner plus encore.

 

_ Faîtes comme chez vous, vous ne voyez pas que je suis occupé là ?

 

Harry le fixa et extériorisa son sourire.

 

_ Comme il vous plaira, après tout, quel meilleur moyen d'apprendre à connaître quelqu'un que d'avoir un libres accès à chaque recoin de sa maison ?

 

Puis il tourna les talons… trois secondes plus tard, un grand blond était à ses côtés et lui montrait la direction de sa chambre.

 

Au fur et à mesure que la visite avançait, la surprise d'Harry augmentait. Il s'attendait

à un étalage de richesse à la limite de l'indécence mais fut surpris de voir l'exacte opposé. C'était simple et très accueillant.

 

Une fois le tour du propriétaire achevé Draco retourna immédiatement camper sur son canapé tandis qu'Harry se dirigeait doucement vers la cuisine.

Il était presque quinze heures, l'heure du repas était passée depuis déjà longtemps et son estomac commençait à crier famine. Il hésita à demander à Mr Têtu si il avait faim avant de se décider que ce serait une perte de temps. Il allait se faire à manger mais de manière à ce qu'il y en ait suffisamment pour deux. Il savait pertinemment que si il lui demandait franchement, la réponse serait un nom catégorique alors que dans le cas contraire il se plaindra de l'égoïsme des "nounous" qui ne nourrissaient pas leurs protégés.

 

Comme il s'y attendait, dès qu'il revint avec son sandwich crudité/thon et son verre de lait, le blond lui demanda, d'un ton plus ou moins aigre, si ça ne le gênait pas trop de manger devant lui.

 

Sans dire quoique ce soit, Harry repartit dans la cuisine et revint deux secondes plus tard, une assiette semblable à la sienne à la main et un sourire moqueur aux lèvres. Il posa le plat en face du sien et invita son "enfant" à le rejoindre à table.

 

Draco se leva, la tête haute, et s'installa de mauvaise grâce et porta le pain à sa bouche avec une mou peu engageante. Mais dès la première boucher, son visage se détendit.

 

Le repas se déroula dans un silence quasiment religieux, bien que le malaise entre eux soit palpable.

 

Dès la dernière miette avaler, Draco se pencha vers Harry et se mit à le fixer, cherchant à le sonder. Harry lui rendit son regard, quoique légèrement mal à l'aise. Au bout de ce qui sembla être une éternité au yeux d'Harry, Draco se mit à parler.

 

_ "Que dois-je faire pour vous convaincre de démissionner ?"

 

_ "Rien."

 

_ "Et si je vous payais la somme que mon père vous a promis ?"

 

Harry secoua la tête.

 

_ "Le double ?"

 

Harry parut hésiter une nanoseconde, mais secoua à nouveau la tête.

 

_ "Ne cherchez pas, vous ne pourrez pas m'acheter. C'est une question de principe, j'ai dis que je m'occuperais de vous pendant un mois et je le ferais."

 

_ "Même si le contrat était tronqué à la base ?"

 

_ "Oui. Je vous l'ai déjà dis, c'est une question de principe et rien de tout ce que vous pourrez me proposer ne m'amènera à changer d'avis"

 

Les yeux gris de Draco s'assombrirent.

 

_ "Est-ce un défi ?"

 

_ "Je vous demande pardon ?"

 

_ "Je vous demandais si c'était un défi Mr Potter..."

 

_" Tout d'abord nous allons laisser les Mr Potter de côté, moi c'est Harry et vous pouvez me tutoyé, ça va avec. Et enfin, non ce n'est pas un défi. C'est un fait."

 

_ "Nous verrons."

 

_ "Mais c'est tout vu."

 

OoOoOoOoOoO

 

 

La semaine qui suivit l'arrivée d'Harry dans la vie de Draco Malfoy sembla s'étirer en longueur. La vie que Draco menait était morne aux yeux du brun. Il se levait chaque jour au environ de 11 heures, un quart d'heure plus tard il partait en direction de la piscine faire ses longueurs, puis il déjeunait le repas quHarry leur avait préparé avant de partir faire une sieste de deux heures, une fois la sieste achevé, il s'enfermait dans une pièce dont il lui avait interdit l'accès dès le premier jour (ce qui ne manquait pas de piquer la curiosité du brun). Il ne quittait cette pièce mystérieuse qui pour le repas et y retournait après celui-ci pour y rester jusque pas d'heure.

 

Harry, qui avec ses gamins étaient habitués à plus d'activités, finit par craquer.

 

Cette inaction n'était pas bonne pour sa santé mentale, et il en était de même pour celle de Draco. Il ne pouvait s'empêcher de s'interroger, comment faisait le jeune homme pour dormir autant… c'était quelque chose qu'il ne pouvait concevoir, il y avait tant de chose à faire et à découvrir, pourquoi perdre son temps a dormir? De plus, étant un adepte du plus on dort plus on est fatigué, il se dit que Draco avait besoin de s'activer un peu.

 

Le lendemain, soit un à peine plus de 8 jours après son arrivé, il décida de passer à l'action.

 

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

De son côté, Draco était quelque peu perturbé par le comportement de sa "nourrice". Celle-ci s'était, dans les premiers temps, montrer très discrète, comme si il l'observait plus qu'autre chose. Mais étrangement, malgré sa discrétion, il ne voyait qu'elle.

 

Il avait bien tenté de ne pas s'intéresser au jeune homme mais celui-ci avait un petit quelque chose qu'il était impossible d'ignorer. Son esprit était comme obsédé par lui, ses yeux le cherchaient sans cesse, il se posait mille et une questions à son sujet, sans pour autant en formuler une seule. Il aurait tant voulu savoir pourquoi il continuait à prendre soin de lui malgré toutes ses rebuffades, où avait il appris à cuisiner aussi bien ? D’où et surtout de qui provenait tous les appelles qu'il recevait, qui étaient Sasha, Janie, Michael, Ginny Dudley et tous les autres ? Et tant d'autre chose encore qu'il mourrait d'envie de savoir, mais qui restait sans réponse. Autant dire que si il s'obligeait à paraître aussi nonchalant que blasé son esprit lui tournait à plein régime.

 

Un seul truc l'ennuyait, c'est qu'en dépit de tous ses efforts ses croquis ne prenaient pas la direction qu'il souhaitait. Entre ses doigts ne prenaient forme que le visage doux et pétillant de sa baby-sitter.

 

Il avait beau faire, c'état comme si il était bloqué et ne parvenait plu qu'à dessiner ce visage, ce corps qu'il prenait plaisir à dessiner dans toutes les postures possible et imaginable. C'était comme si son imagination était partie en vacance au pays de Harry Potter et qu'elle refusait de revenir au travail.

 

Et le plus gênant, le plus enrageant était que malgré l'évolution de ses sentiments pour sa nounou, celle-ci continuait de le considérer comme un fils papa obsédé par son nombril. Et pour la première fois de sa vie, il aurait voulu que quelqu'un voit au delà des masques dont il s'affublait… mais malheureusement cela lui apparaissait de plus en plus comme un rêve irréalisable.

 

A 7h45, en ce samedi matin, Draco paressait dans son lit. Il aurait aimer pouvoir se lever mais la présence du brun dans la maison l'en empêchait : Il ne voulait pas briser son image de gamin feignant et capricieux, il voulait qu'on voit au travers.

 

Il était donc dans son lit, son esprit fantasmant sur l'homme qui l'obsédait depuis qu'il l'avait rencontré, incapable de trouver le sommeil bien que celui-ci lui soit plus que nécessaire.

 

Alors que rien ne laissait supposer surtout au vu de l'heure, on frappa à la porte. Ou plutôt, Harry frappa à sa porte. Il reconnaissait sa manière de cogner sur le montant de bois.

 

Il hésita quelques secondes, mais finalement ne répondit pas : étant sensé dormir, il agirait tout comme.

 

Sauf que contrairement à ce qu'il pensait, le jeune homme de l'autre côté de la porte tourna la poignée. Immédiatement, Draco fit semblant de dormir, un étrange sentiment de déjà vu lui fit monter un sourire aux lèvres. Combien de fois ne l'avait-il fait enfant lorsque ses parents venaient vérifier si il dormait ? Il se concentra sur le moment présent et entendit le brun marcher doucement jusqu'au lit, déplacer quelque chose sur la table de nuit, et appeler doucement.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

 

Dès l'instant où il pénétra dans la chambre, il sut que le blond ne dormait pas. Il avait vu suffisamment d'enfant faire semblant de dormir pour en reconnaître les symptômes. Le corps devant lui, bien que caché par les draps, n'avait pas un position bien naturelle, il était trop " rigide", de plus il avait vu un éclaire de gris au niveau de ses paupière en entrant dans la pièce.

 

Décidant de jouer le jeu de Draco, Harry entra tranquillement dans la chambre, la traversa avant de déposer sur la tablette près du lit le plateau de petit déjeuner qu'il portait.

 

Il resta quelques secondes à observer le jeune "endormi" puis l'appela doucement.

 

Comme le blond ne faisait pas mine de bouger, Harry lui caressa la joue du bout des doigts et l'appela un peu plus fort. Le contacte de sa peau douce contre ses doigts le fit frissonné.

 

Il ne pouvait manquer de remarquer la sensualité qui émanait de Draco, ni cette espèce d'appelle à la tendresse. Il ne se souvenait pas d'avoir jamais ressentit ce genre de sentiment envers qui que ce soit. Cette sorte de manque dût au fait que le blond soit si loin de lui. Loin de ses bras, de son corps.

 

Il avait bien eu quelque amants et amantes, mais cela faisait si longtemps, et même alors aucun ne lui avait apporté ça. Cette sensation de manque de contacte. Cette envie de se blottir contre quelqu'un. Ce besoin de chaleur humaine.

 

Il soupira car malgré tous ce qu'il pouvait ressentir leur relation n'irai jamais plus loin que celle d'une nourrice et l'enfant dont elle a la charge, à moins qu'elle n'atteigne un certain degrés d'amitié, mais cela semblait si peu probable.

 

Tout d'abord, parce que Draco semblait être tout ce qu'il y a de plus hétérosexuel, mais aussi parce qu'il était là pour une raison bien précise et ne comptait pas l'oublier.

 

Il appela plus fort, et le blond "s'éveilla" enfin.

 

Les paupières de Draco papillonnèrent avant de s'ouvrir doucement, puis le jeune homme se mit en position assise. Sans que la moindre parole ne soit prononcé, Harry souleva le plateau qu'il avait apporté et le déposa sur les jambes du jeune homme. Ce dernier rougit légèrement et détourna son regard, comme gêné.

 

Tout d'abord, Harry ne comprit la raison de son embarras, puis il vit l'état dans lequel était Draco et rougit à son tour.

 

Il se retint de dire " alors content de me voir ?", qui quoique de circonstance, les aurait embarrassé encore plus tout les deux, et se contenta sobrement d'un "bon appétit" qui détendit l'atmosphère.

 

Ils discutèrent ensuite plus ou moins tranquillement tout en petit déjeunant, ou plutôt, Harry expliquait ce qu'il avait prévu pour la journée tandis que Draco écoutait, la bouche pleine de pain perdu. Harry avait découvert, dès le lendemain de son arrivée, que le pain perdu à la cannelle était l'une des faiblesses de son "enfant", il en avait donc profité, sans la moindre honte, pour éviter les noms d'oiseaux avec lequel le blond l'aurait accueillit suite à ce réveil au "aurore".

 

Mais comme il l'avait imaginer, la pâtisserie ayant adoucit son humeur, le blond ne protesta presque pas à l'idée de sortir et de s'aéré.

 

Fière de lui, même si il avait dû manipuler le jeune homme pour obtenir ce qu'il voulait, Harry quitta la chambre pour le laisser se préparer.

 

Ils se retrouvèrent trois quarts d'heure plus tard dans le salon.

 

Harry portait l'un des ses sempiternels jeans délavée, et un T-shirt Rouge vif, Draco quant à lui avait opter pour un style plus simple qu'à l'accoutumer. Il portait un pantalon de toile beige, une chemisette kaki. L'ensemble était simple, mais lui allait très bien.

 

Harry ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. Il avait vu de quoi se composait la penderie du blond et il avait craint qu'il ne mette quelque chose de non approprier à leur destination. Les pantalons de cuir et les vêtements à chaîne, c'était sympa mais pas pour là ou il se rendait. Il souhaitait que le blond s'intègre, pas qu'il fasse peur aux enfants.

 

Neuf heures sonnaient lorsqu'ils se dirigèrent enfin vers le garage, le soleil était déjà haut dans le ciel et une chaude brise soufflait. Draco insista pour qu'il prenne sa décapotable gris métallisée et Harry fit par accepter, bien qu'à contrecoeur.

 

Le Draco qu'il appréciait n'était pas le flambeur en goguette mais l'autre, le Draco casanier, le Draco secret, celui qui apparaissait parfois derrière le amas de masques d'être superficiel et froid.

 

Le trajet s'effectua dans un silence agréable, où le seul bruit provenait de la radio qui jouait des vieux tubes des Beatles.

 

Sous les directives d'Harry, Draco finit par se garder devant une immense maison entourée d'un non moins grand jardin. Le visage d'Harry se détendit et s'éclaira à la vue des trois de ses gamins en train de jouer à chat dans un coin, deux autres s'activait dans le jardin qu'ils avaient plantés le mois précédent avec Hagrid, leur voisin.

 

Hagrid était un homme d'une bonne cinquantaine d'année, un peu bourru, plutôt solitaire, les seuls moments qu'il passait hors de sa maison était ceux qu'il passait au centre avec les enfants.

 

Harry jeta un coup d'œil à la maison de cette étrange bonhomme qu'il en était venu à considérer comme un ami. Les volets rouges, dont la peinture écaillée commençait à tomber, étaient clos, pas le moindre signe de vie au alentour. Il sut de manière sûr qu'il n'était pas nécessaire qu'il aille toquer pour lui présenter Draco, car la porte resterait fermer.

 

Il se tourna vers Draco et découvrit que celui-ci le regardait, l'attendait pour savoir quelle était la suite des opérations.

 

Il fit un petit sourire au blond, puis ouvrit la porte et sortit joyeusement du véhicule avant de se diriger vers le grand portail de bois.

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

Draco suivit le brun du regard, et finit par se lever pour le suivre après avoir fermer les portes de la voiture. Il regarda, perplexe, les enfants cesser leurs jeux ou activités dès qu'ils virent Harry. Leurs visages étaient aussi enchantés que celui du brun. Il les regarda, avec un étrange pincement au cœur, courir et se jeter dans les bras du brun à grands cris. Il ne put retenir le sourire qui apparaissait peu au peu sur son visage alors que les enfants se disputer pour pouvoir raconter au revenant tous les événements qu'il avait manqué dans le courant de la semaine.

 

Ils étaient tellement content de retrouver Harry qu'ils n'avait même pas remarqué que ce dernier n'était pas seul.

 

Ce n'est que plusieurs minutes tard, que l'un deux nota enfin sa présence.

 

_" Harry ? C'est qui lui ?"

 

Harry se tourna vers lui, surpris, comme si il avait oublié sa présence, puis sourit.

 

_" C'est Draco…" Le brun hésita une seconde avant de poursuivre" c'est un ami, il vient passer la journée avec nous."

 

Le visage des cinq enfants était à la fois indécis et heureux. Ils aimaient recevoir des visites, mais c'était si rare. Et un tel invité leur semblait étrange.

 

Draco vit le visage de celui qu'Harry avait appelé John, s'éclairé soudain.

 

_" C'est ton amoureux ?"

 

Tous les autres fixèrent ensuite Draco en pouffant. Attendant probablement une réponse de sa part. Mais ce dernier haussa simplement un sourcil et regarda Harry attendant sa réponse à lui.

 

Etonnement celui-ci rougit et répondit d'un ton embarrassé

 

_" Non… bon si on rentrait pour présenter Draco à tous le monde ?"

 

Les enfants acquiescèrent et partirent immédiatement en courant vers la maison, laissant les deux jeunes hommes seuls dans le jardin.

 

Draco continua de regarder Harry et demanda d'un ton railleur.

 

" Ton amoureux ?"

 

Harry lui répondit sans le regarder.

 

" Les enfants ont toujours une imagination fertile, surtout à cet age."

 

" Si tu le dis".

 

Puis sans ajouter quoique ce soit, ils prirent la même direction que celle emprunter par les enfants.

 

L'accueil, à l'intérieur, fut tout aussi joyeux. Draco observait depuis la porte. L'amour et l'affection provenant des retrouvailles entre Harry et ses enfants, approfondissant son pincement au coeur. Pourquoi n'avait-il jamais eu droit à ça ? Certes ses parents l'aimaient, et il le leur rendait bien, mais leur demeure,e aussi belle soit elle, n'avait jamais été aussi chaleureuses et pleine d'amour que l'était ce centre. Il comprenait que celui-ci soit aussi important aux yeux du brun, plus important que tout.

 

Son art était important pour lui, mais il était loin de l'être autan que l'arche pour Harry. Et en ça, il ne pouvait s'empêcher de porter une admiration sans borne au jeune homme pour avoir oser tourner le dos à tout ce qu'on attendait de lui et cela pour construit un tel endroit.

 

Il avait fait quelques recherches sur "sa nounou", car son nom ne lui était pas inconnu, et tout lui était revenu à l'esprit. Cela avait fait grand bruit à l'époque car personne ne s'était attendu ça de la part du jeune homme.

 

Harry Potter avait toujours été un enfant sage, pondéré, répondant aux attentes de ses parents, et surtout à celles de son père, James Potter.

 

James Potter était une homme réputé pour sa dureté en affaire et dans la vie, c'était un véritable requin. Il avait construit sa fortune à partir de rien, n'hésitant pas à écraser ceux se trouvant sur son passage. Il était respecté de tous mais c'était un respect teinté de crainte car il n'acceptait pas que son désir soit contrarié.

Tous le monde savait qu'il menait sa famille à la baguette aussi bien sa femme Liliane que leur fils, Harrison. La réputation qu'Harrison s'était crée en grandissant était celle de n'être qu'une marionnette entre de son père. Un père qui prenait un plaisir, presque malsain, à le conditionner à entrer dans un moule préconçut pour lui.

 

Mais Harrison, que la presse à sensation avait baptisé " la marionnette Potter" s'était rebellé dès sa majorité et avait coupé ses fils. Refusant de devenir le pantin de son père, il avait claqué la porte à la sécurité et l'argent que procurait la vie en tant que fils de James Potter, y préférant sa liberté.

 

Ensuite, on n'avait plus entendu parler de lui en tant que Harrison Potter marionnette et fil de James Potter, mais en tant que Harry Potter, celui qui avait crée l'Arche, centre d'accueil pour enfants, puis on avait plus du tout entendu parler de lui. Il s'était mêlé à la foule anonyme qui n'attirait pas la presse à scandale.

 

Draco se demandait si il serait capable de faire comme lui, de faire fi du qu'en dira-t-on pour devenir ce qu'il souhait ? Cette simple pensée le faisait frémir.

 

Frémir de peur, frémir d'envie.

 

Envie de ne plus vivre cacher derrière ces masques qu'il était conscient de porter.

 

Envie d'être fière de ce qu'il était comme Harry était fier de lui.

 

Mais surtout peur d'avoir à faire autant de sacrifice qu'Harry, car malgré leur mésentente sur beaucoup de points au cours de ses dernières années, le risque de perdre ses parents lui semblait inconcevable.

 

Il fut ramené à la réalité par une petite main le tirant vers une chaise.

 

Sans qu'il ne s'en rende compte, tout le monde c'était installé à la table et on l'attendait pour manger. Le repas fut très différent de tous ceux auquel il avait pu assisté jusqu'ici.

 

Les enfants ne cessaient de chahuter, de discuter, de se disputer joyeusement, Harry ou Ginny leur demandant parfois de se calmer. Mais c'était fait gentiment, sans qu'il ne soit nécessaire de hausser le ton.

 

Une seule personne autour de la table intriguait Draco. C'était un jeune homme d'environ 16 ans aux cheveux châtain foncés qui semblaient ne jamais avoir croisé la paire de ciseau d'un coiffeur. Ses vêtements étaient larges, limite informe. Mais ce n'était pas son allure plutôt débraillée qui le laissait perplexe, mais l'expression de son visage. Celui-ci semblait vide, intouchable, comme si même si son corps était présent dans la pièce son esprit quant à lui était très loin.

 

Sa main le démangeait.

 

Il mourrait d'envie de le croquer, il rêvait de voir son visage impassible prendre vie sous ses doigts.

 

Il résista le plus fort possible à cette envie et à la place tenta de comprendre ce qu'il l'attirait, artistiquement parlant, chez ce jeune adolescent. Il le détailla du regard, puis s'arrêta sur ses mains. Ou plus exactement sur ses doigts, car c'était eux qui avait attiré son regard.

Ils étaient longs et fins mais ce n'était pas qui l'intéressait, ce qu'il l'intéressait c'était leur pointes légèrement noircies.

 

Il baissa les yeux vers ses mains à lui. Elles étaient si semblables.

 

Il se tourna vers Michael si il se souvenait bien et lui demanda brusquement.

 

" Tu dessines, n'est-ce pas ?"

 

Dès que la phrase eut passée ses lèvres, il la regretta. Il avait été trop direct. C'était l'une des choses que son père n'avait cessé de vouloir changer chez lui. Mais il n'y arrivait pas, à croire qu'il ne maîtriserait jamais l'art des ronds de jambes.

 

Il eut peur de l'avoir mit mal à l'aise, la fourchette du jeune homme c'était figé à quelques millimètres de sa bouche, resta immobile quelques secondes, puis fit marche arrière pour se reposer sur le bord de l'assiette.

 

Puis la réponse fusa.

 

"Non."

 

Draco haussa un sourcil, et parla une fois de plus avant de réfléchir.

 

"Pourquoi tu mens ? Je sais reconnaître les traces de fusain, j'ai régulièrement les mêmes sur les doigts."

 

Comme pour prouver ses dires, il le lui montra, tendant sa main gauche.

 

Il sentit sans avoir besoin de vérifier que l'attention d'Harry s'était tournée vers eux.

 

Il craint un instant d'avoir commis une erreur, mais comme le brun ne faisait pas mine d'intervenir, il poursuivit sa conversation comme si de rien n'était.

 

" Et même si je dessinais ce ne serait pas vos oignions ! Je fais ce que je veux."

 

Après cette brusque sortie, l'adolescent reprit sa fourchette et recommença à manger.

 

Il y eut un petit instant de silence, puis Draco dit tout doucement, de manière à ce que seul Michael l'entende.

 

" Moi aussi je dessine. Je pourrais te montrer ce que je fais pour avoir ton avis…"

 

La fourchette s'arrêta à nouveau, la voix bourrue, mais légèrement gênée de l'adolescent s'éleva.

 

" A quoi ça vous servirait de me les montrer ? J'suis personne… montrez le à quelqu'un d'autre."

 

Le silence résonna à nouveau entre eux, puis Draco répondit tout aussi doucement.

 

"Non. C'est ton avis que je veux, aussi étrange que cela puisse te paraître, ton avis m'intéresse_ vraiment."

 

L'adolescent eut une réaction que Draco ne comprit pas vraiment, il parut se tendre alors même que ses yeux s'écarquillaient fugacement, très fugacement. Puis, il hocha simplement la tête avant de recommencer à manger.

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

Du côté des éducateurs du centre, le petit échange entre Draco et Michael n'était pas passé inaperçu. C'était la première fois depuis son arrivée que l'adolescent semblait prêter un quelconque intérêt à quelqu'un.

 

Harry échangea perplexe avec Ginny, puis haussa les épaules avant de se tourner vers Sasha qui semblait décider à lui répéter la poésie qu'il avait réciter la veille à Mme McGonnagall, sa maîtresse.

 

Peu après que le dessert se soit fini, Harry fut surpris de voir Draco se levers et quitter la pièce en silence, et plus surpris encore lorsque Michael le suivit sans un mot.

 

Bien que curieux de savoir ce qu'il se passait, il resta assis et entrepris de débarrasser la table. Cependant, lorsque la dernière assiette fut déposer sur la pile dans le placard, que ses deux "enfants" avaient disparu depuis près d'une heure et décida de partir à leur recherche.

 

Il commença par le rez-de-chaussée, mais pas l'ombre de l'un de leurs cheveux, pas plus qu'au salon, ou dans la salle de jeux attenante. Il se dirigea ensuite vers le jardin, mais fit marche arrière au niveau de l'escalier montant à l'étage pour aller vers la chambre de Michael, ayant le pressentiment que c'était là qu'il les trouverait. Et effet, lorsqu'il atteignit la chambre, la porte de celle-ci était légèrement entrouverte et d'étranges murmures en sortaient.

 

Il prit le temps de taper à la porte avant de la pousser tout en avançant, mais il ne dépassa pas plus loin que le pas de la porte, trop surpris. Là, devant ses yeux se tenaient Draco et Michael. Tout deux assis sur le lit, des feuilles éparpillées toutes autour d'eux. Ce ne fut pas ce qui le gêna le plus, c'était leur expression, presque coupable, le malaise que sa présence semblait générés.

 

_ "Qu'est-ce que se passe ?"

 

Michael haussa les épaules tandis que Draco répondait un simple rien.

 

Harry soupira, ils ne paraissaient pas vouloir y mettre du leur, alors il insista.

 

_"Qu'est-ce que vous faites ?"

 

Nouvel haussement d'épaule de la part de Michael, même rien provenant de Draco en guise de réponse.

 

Harry se tût et avança dans la pièce sans tenir compte des ondes plutôt négatives qu'il recevait de la part des deux autres.

 

Après avoir fait deux pas, il se baissa et saisit les deux feuillets qui se trouvaient à ses pieds. Devant la beauté de ce qu'il vit, sa mâchoire faillit en tomber.

 

Le premier dessin avait été fait sur une feuille de papier ordinaire, principalement au crayon de bois. Cela représentait une petite tranche de vie à l'Arche. Au milieu de la feuille régnait le centre, il paraissait lumineux, mais ampli de mystère, au fond à droite se dessinait les contours du jardin, alors que sur la gauche se distinguait un groupe d'enfant jouant à chat perché. Il tenta de deviner qui était les enfants, mais finit par détourner le regard sans avoir trouver. Et c'est alors qu'il se vit. Il était sur le pas de la porte, à peine esquissé mais reconnaissable à ses petites lunettes rondes et à ses cheveux "dans le vent". A ses côtés, se tenait les silhouettes de

Padma, Ginny et Erni. Il se tourna vers Michael et lui demanda d'un ton plein de respect.

 

_" C'est toi qui a fait ça ?"

 

Comme toujours, l'adolescent répondit d'un haussement d'épaule que l'on aurait pu croire dédaigneux. Mais Harry ne s'arrêta pas aux apparences et ajouta.

 

_ " C'est très beau, tu as beaucoup de talent."

 

Michael leva la tête vers Harry, surpris, mais ne desserra pas les dents pour autant. Harry n'insista pas et regarda la deuxième feuille. Rien qu'à la qualité du papier, à l'abondance de couleur utilisé, au tracé si sûr, il sut que l'œuvre qu'il avait entre les mains ne provenait pas de Michael. C'était une œuvre plus réfléchit, c'était l'œuvre de quelqu'un de plus âgé. Il se pencha pour mieux regarder et fut surpris de la minutie du travail. Le dessin représentait un arbre en plein éclosion printanière, et pour toute personne n'y prêtant pas grande attention, c'était tout, juste un arbre peint "à la va vite".

Seulement en y regardant de plus près on voyait que les rainures du tronc étaient délicatement tracées, tout comme l'enchevêtrement des racines. Mais ce qui donnait à l'œuvre sa beauté presque magique, c'était les divers animaux réels ou imaginaires disséminés aux creux des banches, cheminant dans les racines ou dans l'herbe fraîche. Harry ne parvenait pas à en détourner le regard, l'aquarelle était vraiment hypnotisant. C'était comme si à chaque regard il découvrait un nouveau détail, comme ces papillons fées qui faisaient la ronde au dessus d'une fleur de lys d'un blanc immaculée.

 

Harry leva la tête en direction de Michael, pour avoir la confirmation de ce qu'il savait déjà, mais comme toujours l'adolescent haussa les épaules et regarda ailleurs. Il se tourna alors vers Draco. Le jeune homme était tout gêné, ses joues rougissaient à vu d'œil sous le regard vert perçant qui le scrutait.

 

_ " Draco ? Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu avais un tel don ? Cette aquarelle est vraiment magnifique, elle a un côté magique, presque féerique !

 

Comme Michael quelques secondes plus tôt, Draco haussa les épaules et détourna la tête, Harry l'entendit marmonner, mais ne put décrypter ce qu'il disait.

 

Harry, que leur comportement commencer sérieusement à agacer, lui demanda de répéter.

 

Sans prendre la peine de regarder Harry, Draco dit d'une voix traînante.

 

" J'ai dis que ce n'étais que quelques gribouillages."

 

Au fond de lui, Harry sentait que Draco n'en pensait pas un mot. Il ne pouvait pas passer autant de temps sur un dessin et le considérer comme un gribouillage. Le simple fait qu'il ose le qualifier ainsi était une insulte envers son art, envers son travail. Et Harry ne pouvait laisser passer ça.

 

_" Pourquoi te sous-estimes-tu comme ça ? Montre ce croquis à qui tu veux, PERSONNE n'osera le rabaisser au rang de gribouillage !"

 

Devant l'air sceptique de Draco, Harry sentit son sang bouillonner en lui.

 

- " Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ?"

 

Le visage de Draco se métamorphosa sous ses yeux, il passa de Draco l'artiste peu sûr de lui, à Draco petit merdeux arrogant, dont la voix claqua comme un fouet dans le silence.

 

_" Disons simplement que l'opinion que ma…"nounou", est loin de peser bien lourd dans l'opinion que je peux avoir quand à mes quelconques qualités artistiques."

 

Une gifle.

 

Harry eut l'impression de se prendre une gifle en pleine tête. Mais malgré tout, il refusa de laisser tomber, et au contraire, monta au créneau.

 

 

OoOoOoOoOoOo

 

 

Dès qu'il eut prononcé ces mots, Draco, les regretta. Il avait attaqué plus par habitude qu'autre chose. Car savoir que le brun appréciait son travail lui importait bien plus qu'il ne pourrait le dire, bien plus qu'il ne le devrait.

 

Il sentit le regard de Michael se poser sur lui, se demandant probablement pourquoi son avis à lui serait plus important que celui de Harry. Draco voulut lui faire un sourire rassurant, mais la voix d'Harry retentit dans la pièce, pleine de colère à peine contenue.

 

_" Je ne suis peut-être qu'une 'nounou', comme tu le dis si bien, mais je ne suis pas aveugle ou inculte pour autant. De plus, contrairement à ce que tu sembles croire je sais de quoi je parle. J'ai grandis entouré de personnes pour lesquelles l'art était capital, des gens talentueux, qui m'ont transmit un peu de leur amour de l'art."

 

Comme si un démon le forçait à pousser le brun à bout, Draco demanda d'un ton emplis d'ironie.

 

_" Des gens talentueux ? N'est-ce pas présomptueux de ta part que de l'affirmer ?"

 

Les yeux d'Harry n'étaient plus à présent que deux fentes incandescentes.

 

_" Prend tes clef de voiture et tes papiers." Il se tourna vers l'adolescent qui semblait mal à l'aise et lui demanda plus posément.

 

_" Tu veux venir ?"

 

Pour ne pas changer, Michael hausse les épaules sans un mot.

 

_" Bien, on se retrouve à la voiture dans cinq minutes, le temps que je prévienne les autres que l'on part."

 

Là-dessus, il tourna les talons emportant avec lui les deux dessins.

 

Dans la chambre, les deux restants se regardèrent et haussèrent les épaules de concert, avant de rassembler leurs œuvres éparpillées.

 

 

OoOoOoOoOoOo

 

 

Harry était furieux_ véritablement fumasse. Il n'arrivait pas à croire le culot de Draco, et encore moins le petit ton supérieurs avec lequel il s'était adressé à lui. Il se sentait insulté à summum du possible. Il trouva Erni dans le salon en compagnie d'un groupe d'enfant et le prévint qu'il s'absentait une petite heure environ avec Draco et Michael. Il partit ensuite en direction de sa chambre et saisit la petite clef, qui se trouvait dans le fond du tiroir de sa table de nuit, avant de repartir aussi rapidement qu'il était arrivé, traversant la maison d'un pas vif en direction de l'extérieur.

 

Sa colère face au comportement puérile de Draco n'était toujours pas retombée, et lorsqu'il atteignit la décapotable, il ne prit pas la peine de parler et se contenta de tendre la main vers le blond.

 

 

OoOoOoOoOoOo

 

 

Celui-ci fronça les sourcils, peu désireux de confier son petit bijou, mais devant l'air décidé et énervé que lui lançait le brun, il ne se risqua pas émettre la moindre protestation et lui donna les clefs avant de se glisser sur le siège passager.

 

Dès que les ceintures de sécurités furent bouclées, Harry démarra dans un crissement de pneus.

 

Bien que mourrant d'envie de connaître leur destination Draco ne pipa mot. Il sentait bien qu'il avait été trop loin et que le brun pouvait exploser au moindre mot de travers.

 

Il se contenta donc de tenter de deviner leur destination tandis qu'Harry les conduisait d'une conduite assez sportive vers un lieu mystérieux.

 

Michael, quand à lui ne disait rien; trop ébloui par la voiture et pas le comportement inhabituel de celui qui s'occupait de lui depuis bientôt un mois.

 

Harry se gara finalement une demi-heure plus tard, devant un entrepôt. Il s'arrêta mais ne bougea pas, fixant le bâtiment comme si rien d'autre autour de lui n'existait.

 

Draco fut soulager de voir qu'il était arrivé. Il détestait l'idée d'être conduit aveuglement et un coup d'œil derrière lui, lui fit comprendre qu'il n'était pas le seul dans ce cas.

Seulement, contrairement à ce qu'il pensait, l'arrêt de la voiture ne changea rien. Harry était comme pétrifier devant l'immeuble et il ne savait quoi faire, si ce n'est l'appeler.

 

_ "Harry ?"

 

Le brun sursauta, émergea de sa transe et sortit du véhicule sans un mot, les deux autres sur les talons

 

OoOoOoOoOoOo

 

 

Dès l'instant où la porte se refermèrent dernière eux, Draco se retrouva plongé dans la pénombre et il s'immobilisa. Il sentit Michael faire de même derrière lui. Harry, lui, continuait d'avancer. Il entendit le déclic d'une porte qui s'ouvre, puis la lumière entra lentement dans la pièce où ils se tenaient. La pièce s'avéra être un couloir. Draco avança en direction de la lumière, Michael sur les talons.

 

Draco passa le pas de la porte et arrêta le temps de s'habituer à la lumière qui l'aveuglait. Il resta une minute immobilisa à se demander pourquoi il avait suivit sa "nounou" dans cet étrange dépôt. Mais avant même que l'éblouissement ne disparaisse, il sut. L'odeur unique de la peinture mêlé à la térébenthine lui fourni une réponse immédiate. Et lorsque enfin ses yeux purent voir, il ne sut où regarder. Tant d'œuvres l'entouraient qu'il ne savait où donner de la tête.

 

Il y avait des reproductions de grand maître tel que Les tournesols de Van Gogh, mais aussi de merveilleux originaux. Des œuvres douces et sobres représentant des paysages d'automne, des animaux endormis, mais le tableau qui retint son attention n'était pas parmi eux. C'était une œuvre qui vous prenait aux tripes, vous coupait le souffle tout en vous faisant monter les larmes aux yeux. Le tableau était peint dans les tons pastels et la toile semblait comme hanté par un visage aux traits si flou qu'il était impossible d'en reconnaître le model. Seuls les cheveux fougueux auraient pu apporter un soupçon de vie à l'ensemble si leur couleur oranger n'avait pas été si terne.

 

Draco parcourut le portait incapable de détacher son regard de ses grands yeux verts que le peintre avait fait vide, dénué d'étincelle, vide d'âme, vide de vie. Le plus étonnant, le plus douloureux était que le visage avait été peint comme sur un miroir brisé. Son regard se posa enfin sur le titre " Autoportrait d'une disparue", et sa gorge se serra. Il porta une main à ses yeux et les frotta pour ne pas que les larmes ne coulent.

 

En bas à droite, une signature.

 

Livans.

 

Un nom qui ne lui était pas inconnu, mais qu'il ne parvenait pas à resituer. Une main se posa sur son épaule : Harry.

 

Avant qu'il ne se retourne, Michael appela.

 

_ " Harry ! Harry ! Harry regarde, c'est toi !"

 

D'un seul mouvement les deux adultes partirent dans la direction de la voix et se retrouvèrent devant un étrange tableau qui fit monter les larmes aux yeux du brun.

 

Une femme au regard triste berçait tendrement dans ses bras l'ombre d'un bébé portant une combinaison comme celles des prisonniers. Les yeux de la femme étaient embrumés de larmes et son visage était dirigé vers une fenêtre ouverte par laquelle s'envolait Harry tout de blanc vêtu, les mains tendues vers le monde.

 

" Libération de mon ange".

 

Ils fixèrent tous trois la toile en silence pendant un long moment.

 

Harry plongé au cœur de ses souvenirs.

 

Draco submergé d'émotion.

 

Michael perdu entre les deux, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. Puis, comme le silence devenait insupportable, il demanda doucement.

 

_ " C'est qui Livans ?"

 

Il pensa un instant qu'on ne l'avait pas entendu. Aucun des deux hommes n'avaient bougé, et le silence était toujours roi.

 

Puis, la voix d'Harry s'éleva.

 

_ " C'est ma mère."

 

Draco sursauta et soudain il se souvint pourquoi le nom de Livans ne lui était pas inconnu, mais il se concentra sur ce qu'Harry était en train de raconter.

 

_" Avant de rencontrer mon père, ma mère était une jeune artiste très prometteuse, ses peintures commençaient à être reconnu…"

 

_ " C'est elle qui a fait "Naissance et mort d'un homme", n'est-ce pas ?"

 

Harry se tourna vers Draco et hocha lentement la tête, surpris.

 

_ "Tu connais ?".

 

Ce fut au tour de Draco d'être surpris.

 

_ " Bien sur ! C'est l'une des plus grandes œuvres de ces dernières années. J'ai eu l'occasion de la voir au London muséum. C'est une véritable merveille."

 

Draco se tourna vers Michael qui semblait ne pas savoir de quoi ils parlaient et lui expliqua.

 

_ "Cette peinture est unique, le peintre," et là il se tourna vers Harry," sa mère, est parvenu à crée un tableau qui, selon l'endroit dont tu le regardes est différent. Le plus intéressant est de commencer à le regarder en partant du point le plus à droite. De cet endroit, le tableau représentera un jeune enfant, âgé tout aux plus de deux ou trois ans, et plus tu avances vers la gauche, plus il vieillit, et lorsque tu atteints le point le plus à gauche possible, il ne sera plus que poussière. Sa technique n'a pu jamais être reproduite depuis."

 

Michaël resta silencieux, mais son expression montrait à quel point il était impressionné.

 

Draco se dirigea à nouveau vers Harry.

 

_ " Excuse moi, je t'ai interrompu."

 

Harry haussa les épaules, ce qui fit sourire le blond. Ce petit geste était décidemment contagieux.

 

 

Les minutes suivant restèrent silencieuses, du moins jusqu'à ce que le jeune adolescent demande à nouveau.

 

_ " Donc ta mère était une artiste prometteuse…"

 

Cela sembla suffire à faire revenir Harry parmi eux.

 

_" Oui… c'est ça une artiste prometteuse. Mais lors de son deuxième vernissage, elle a rencontré un homme, mon père. Un mois plus tard, il l'épousait et toute sa vie changeait. Celle qui avait été connu pour son extravagance, sa verve, son répondant s'est transformée peu à peu, devenant l'ombre d'un homme froid et intransigeant. Elle qui n'était que couleur et vie, et devenu une lady effacée dont la seule et unique activité est la préparation, deux fois par an, d'une œuvre caritative. Ma naissance n'a rien changé. Elle a continué à se laisser manipuler, et je n'étais pour lui qu'une marionnette de plus. C'est grâce à elle que j'ai osé me rebeller. La voir si faible devant lui m'a permis de voir ce que je risquais de devenir si je suivais son exemple. Alors j'ai puisé ma force dans sa faiblesse, ma liberté dans sa servitude et je suis parti. Et si je vous le raconte ça aujourd'hui, c'est pour vous prouver que même si je ne suis "qu'une nounou", je sais de quoi je parle. Je sais ce que c'est que de regarder quelqu'un de talentueux gâché son talent, et je me suis promis que si je n'ai pas pu sauver ma mère d'elle-même, je ferais en sorte de ne jamais laisser quelqu'un finir comme elle. Son don méritait plus de considération. Elle méritait plus de considération. Et vous aussi. Alors que son exemple vous serve, battez vous pour ce qui vous êtes, ne laissez rien, ni personne vous empêcher de vous réaliser."

 

Là-dessus, il se tu, fixa un instant le tableau face à lui puis, fit demi-tour.

 

_" Je vous attends dehors."

 

Draco et Michael restèrent quelques minutes dans l'entrepôt, à fixer le tableau de la libération d'Harry, puis se dirigèrent à leur tour vers la porte, qu'ils fermèrent sans jeter un regard derrière eux. Sans un mot, ils rejoignirent Harry dans la voiture qui démarra une minute plus tard.

 

Aucun d'entre eux ne remarqua les grands yeux verts emplis de larmes les suivant du regard tandis qu'ils disparaissaient au coin de la rue.

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

 

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

Le trajet retour se fit dans une ambiance plus détendue que celui de l'allée. Pour la première fois depuis qu'il avait fait connaissance avec Michael, Harry avait l'impression de comprendre le jeune homme, et cela le soulageait grandement. Il en était venu à se demander si il n'avait pas perdu son savoir faire.

 

Draco avait allumé l'auto radio et une musique entraînante leur hurlait dans les oreilles.

 

Dès leur retour au centre, Harry demanda à Michael quelques minutes de son temps.

Il savait le jeune homme n'avait qu'une hâte : se retrouver seul, mais il devait lui parler.

 

Il avait énormément réfléchit en rentrant, et il fallait donner à l'adolescent le moyen de réussir dans son art. C'était la première fois qu'il avait au centre quelqu'un avec un tel talent, il se devait de le cultiver. Il avait tout d'abord promis au jeune homme d'acheter du matériel de dessin, du matériel de meilleure qualité que celui qu'il avait eu jusqu'ici, avant de lui proposer de faire une demande de changement de classe. Il savait de source sur qu'un enseignement artistique relativement bien réputé, était donné dans son lycée, et si ses suppositions était juste il devrait pouvoir en profiter. Après tout, les cours se terminaient dans quelques semaines et il était encore temps de demander un changement d'orientation pour l'année suivante… cindy

 

 

Il expliqua ce à quoi il avait pensé à Michael, puis lui demanda de lui donner une réponse au plus tôt. Soit avant le mercredi suivant, pour qu'il puisse prendre rendez-vous avec le Albus Dumbledore, le directeur de l'école.

 

La petite étincelle qu'il aperçut dans les yeux sombres de Michael avant qu'il ne quitte la pièce, lui laissait penser que le jeune homme n'était pas contre son idée, loin de là.

 

Il resta un instant dans le bureau, profitant de ce petit instant de solitude pour souffler et laisser tomber la pression que la visite de l'atelier de sa mère avait fait monter en lui.

 

Lorsqu'il se sentit suffisamment en paix avec lui-même, il partit à la recherche de Draco : il était temps de rentrer.

 

Dès qu'ils arrivèrent au cottage, Draco partit s'enfermer dans "sa pièce", laissant Harry seul avec ses sombres pensées.

 

La journée du lendemain, se déroula calmement, trop calmement aux yeux d'Harry. Après avoir tant révélé de lui-même, après avoir pousser Draco à réfléchir à ce qu'il voulait, à ce qu'il était, il avait espéré voir le blond réagir et au lieu de ça, il semblait être retombé dans la douce monotonie qu'était sa vie.

 

Harry avait attendu autant que possible, mais il n'avait jamais été du genre patient pour ce genre de chose. Attendre que les autres réagissent.

 

Alors, comme pour Michael il décida de passer à l'action et de le faire bouger.

 

Draco était dehors, assis sur une chaise de jardin, sur la terrasse, et profitait du soleil. Il s'installa, à ses côtés, sans dire un mot. Attendant que le blond se décide à parler, mais, quand près d'une demi-heure s'écoula sans que celui-ci n'émette le moindre son, Harry passa à l'attaque.

 

Il ne se tourna pas vers Draco. Et évita soigneusement de le regarder, en lui demandant nonchalamment.

 

_"Qui es tu ?"

 

Il sentit Draco sursauter et se tourner vers lui mais ne changea pas sa position, continuant de fixer les feuilles du cerisier dansant au rythme du vent.

 

_ "Quoi ?"

 

_ "Qui es tu ?"

 

_ "Tu vis ici depuis plus d'une semaine et tu me demandes aujourd'hui qui je suis ? Tu es une peu bizarre comme gars…"

 

Harry se retint de sourire devant la réplique de Draco, et se contentant de répéter sa question.

 

_ "Qui es tu ?"

 

Il entendit Draco soupirer à côté de lui mais néanmoins répondre.

 

_ "C'est un nouveau jeu? Et bien allons-y. Je suis Draco Malfoy, mais ça tu le sais déjà..."

 

Le regard toujours posé sur l'arbre devant lui, Harry répondit.

 

_ "Oui. Ça je le sais. Mais tu ne m'as pas répondu. Qui es tu ?"

 

Il savait que Draco commençait à s'énerver, il le sentait à sa respiration de plus en plus hâtive, à son corps qu'il sentait de plus en plus tendu, mais n'ajouta pourtant rien de plus. C'était à Draco de comprendre où il voulait en venir, pas à lui de lui mâcher le travail. Le jeune homme devait commencer à réfléchir à ce qu'il était, et c'était un bon moyen de le faire commencer à agir.

 

_"Je te l'ai dis. Je suis Draco Malfoy." Son intonation était plus brusque.

 

Harry soupira et se tourna vers le blond C'était effarant de voir à quel point Draco pouvait être obtus quand il le souhaitait… il allait devoir lui donner un petit coup de pouce pour qu'il comprenne où il voulait en venir.

 

_ "Soit. Alors voilà. Je vais répondre à ma propre question pour que tu vois ce que je veux dire… Alors je me présente, Harrison Marc Potter, mais je préfère Harry. Je suis directeur d'un centre d'accueil pour enfants et adolescents en difficulté. Je suis célibataire, j'aime cuisiner, et euh… chanter sous ma douche ?"

 

Le blond le regarda fixement, et au lieu de répondre demanda.

 

_ " Célibataire ? Pourquoi ?"

 

Ce fut au tour d'Harry de ne pas comprendre.

 

_ " Pourquoi je suis célibataire ?"

 

_ "Oui"

 

Le brun haussa les épaules.

 

_ "Parce que je n'ai pas encore trouvé la personne qu'il me faut? Et puis avec le centre je n'ai que très peu de temps à consacrer à sa recherche..."

 

_ "Alors Ginny et toi..."

 

_" Ginny ? Non, c'est ma petite sœur, je la connais depuis qu'elle est née, c'est l'une des rares personnes avec qui j'ai gardé contacte après avoir coupé les ponts avec mes parents."

 

_ " Et Hannah ?"

 

Un petit sourire jouait sur les lèvres d'Harry lorsqu'il répondit cette fois.

 

_ " Je dirais juste qu'il lui manque quelques... euh attributs."

 

Draco fronça les sourcils et ouvrit la bouche comme pour demander des précisions, mais Harry fut plus prompt et répéta sa question.

 

_ "Alors, qui es tu ?"

 

Draco, prit une grande inspiration avant de répondre.

 

_ " Je suis Draco Lex Malfoy, fils de Lucius et Narcissa Malfoy. Héritier et futur directeur des entreprises du même nom."

 

Harry soupira.

 

_ " C'est vraiment toi ?".

 

Draco, le regarda, perplexe.

 

_" Bien sur, pourquoi ?"

 

Harry sembla hésiter.

 

_ " C'est juste que je trouve que la description que tu fais de toi-même est assez… hum réductrice ?"

 

_ " Pardon ?"

 

_" Je veux dire, je te demande qui tu es et tu me réponds en fonction de tes parents, il n'y a rien qui ne soit toi. Et pour être sincère, c'est le genre de réponse que j'aurai donné pour moi il y a quelques années, alors j'avoue que ça me gêne."

 

Il y eut un instant de silence, avant qu'Harry ne poursuive.

 

_ " Est-ce que tu es la personne que tu aurait voulu être ?"

 

_ " Qu'est-ce que c'est que cette question encore ?"

 

Harry sentait que son "interrogatoire" commençait à agacer Draco, mais ne s'arrêta pas pour autant.

 

_ " Est-ce que tu vis la vie dont tu aurais rêvé enfant, est-ce..."

 

_ " Je suis ce que l'on attend de moi."

 

_ " Par "on" tu veux dire tes parents ?"

 

Draco haussa les épaules.

 

_" Alors je crois que tu te leurres. De ce que je vois, tu n'es pas celui que tu parais, et à cause de ça tu gâches ta vie. " A ces mots, le visage de Draco se durcit. " Tu n'es pas toi, mais tu n'es pas non plus ce que l'on attend de toi. Tu es un peu perdu entre les deux, tu es l'image de ce que tu penses que les autres attendent de toi."

 

Draco se leva d'un bond et s'écria le souffle court, et les joues rougies sous l'affront.

 

_ " Tu dis n'importe quoi !"

 

Harry se leva à son tour, plus calmement et répondit en regardant Draco droit dans les yeux.

 

_ " Je ne pense pas. T'es tu demandé pourquoi ton père avait fait appel à moi ? La véritable raison ? Si c'était vraiment pour de faire passer un message, il serait revenu sur sa décision une fois le message passé. Ce qu'il n'a pas fait. Alors réfléchis, pourquoi suis-je encore là ? Pourquoi moi ? De toutes les personnes susceptibles d'être ta 'nounou' il me l'a demandé à moi. Il sait qui j'étais, il sait qui je suis devenu, il connaît mon parcours. Son choix n'était pas aléatoire, c'était volontaire. Alors réfléchis, pourquoi ?"

 

Les minutes qui suivirent le petit discours d'Harry lui semblèrent de heures. Draco n'avait pas bouger d'iota, et lui non plus. Le blond semblait perdu.

 

_" Je... Je ne sais pas."

 

Harry sentit son cœur se serrer, il voyait que le jeune homme était mal, mais il sentait qu'il fallait en passer par là pour que Draco avance dans la vie, qu'il ne se contente pas de ce qu'il devait avoir, mais ait ce qu'il mérite.

 

_ " Selon moi, ton père sait que tu joues un rôle, que chacune de tes apparitions publiques ou privés, chacun de tes actes est faux. Il n'est pas bête. Tu n'es pas le bon petit Malfoy qu'il espérait élever, et de ça, il n'ait pas heureux, mais tu n'es pas non plus toi, et à cause de ça, vous n'êtes pas heureux, ni l'un, l'autre. Alors il est peut-être temps que tu fasses un choix, qui es tu ? Es tu le petit con pédant sans respect pour rien ni personne, ni même pour lui, ou es tu quelqu'un d'autre ? Qui que tu sois, dis le moi. Si ton père m'a embauché pour que je m'occuper de toi, c'est pour que ce jeu du paraître cesse. J'aime aider les gens, leur permettre d'ouvrir des portes pour qu'ils avancent dans la vie, et je peux t'assurer qu'il n'y a rien de plus exaspérant qu'une personne qui a toutes les cartes en main pour réussir et qui n'en fait rien. Alors décide toi, qu'au moins je sache à quoi m'en tenir. Je déteste perdre mon temps "

 

Et là dessus il retourna dans le cottage, laissant un Draco désemparé et perdu sur la terrasse. Le blond se laissa tomber sur une chaise, son regard fixait sans le voir le soleil qui se descendait doucement à l'horizon.

 
 
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