Chapitre 18 : Le tournoi de Duel.
Cette odeur si particulière et si connue fut la première chose que Harry reconnu, c’était l’odeur du propre, l’odeur de l’alcool, en d’autre terme l’odeur de l’infirmerie. Cette odeur tant fuie par Harry, pourtant c’était toujours elle qui finissait par le rattraper, en effet quoiqu’il fasse il se retrouvait toujours à l’infirmerie.
Lorsqu’Harry osa ouvrir les yeux pour la première fois, il fut frappé par l’intensité de la lumière qui était présente dans l’infirmerie. Par réflexe, il ferma les yeux et les réouvrit prudemment pour ne pas être aussi ébloui que la première fois.
Le premier réflexe du garçon fut de se relever et d’observer la pièce : à force de s’être retrouvé dans l’infirmerie, il arrivait à savoir à peu près quelle heure il était et, pour lui, il devait être environ midi, voire plus. Le match était sûrement terminé, ça, il en était sûr, de même qu’il était aussi sûr d’une chose : on n’était pas dimanche. Le match s’était déroulé lorsque le temps était extrêmement mauvais, or, là, au contraire, il faisait vraiment beau, donc c’était peu probable qu’on soit le même jour.
Harry se remémora les dernières choses qu’il avait faîtes : la chute avait été réellement impressionnante, il avait été persuadé qu’elle allait lui être fatale. Ca n’était vraiment pas passé loin. Le garçon n’osait même pas penser au moment où il allait devoir affronter, non seulement Severus, mais aussi les Maraudeurs, en passant par la case Lily. Ca allait faire mal, il était sûr qu’il en entendrait parler de cette aventure. Comme une réponse à ses pensées, Pomfresh entra dans l’infirmerie et fondit sur lui tel un aigle sur sa proie.
« Enfin réveillé Mr Praott, vous pouvez être fier de vous ! Vous êtes non seulement officiellement abonné à cette infirmerie, mais vous pouvez aussi vous vanter de nous avoir fait la plus belle peur de notre vie ! Et je ne parle pas que de moi... -Je vais très bien, merci de demander ! Quel jour est-on ? Quand est-ce que je peux sortir ? Tout de suite ? Je me sens parfaitement bien, aucun problème secondaire. -Vous ne pourriez pas aller plus vite, pour que je vous comprenne encore moins bien ? Premièrement, nous sommes mercredi et cela va faire trois jours que vous êtes inconscient. Deuxièmement, non, vous ne pouvez pas sortir ! Et, pour finir, c’est à moi de décider si vous allez bien ou pas… »
Après un examen complet contre son grès, l’infirmière déclara :
« Bien, physiquement, vous êtes encore fatigué : vos muscles ne s’en sont pas tout à fait remis. La toxine que vous sécrétez lorsque vous faites du sport a été produite en trop grande quantité, c’est la raison pour laquelle vous vous sentez légèrement engourdi. Vous ne pourrez donc sortir que demain soir, au mieux. De plus, il faudrait également vérifier que votre mental va bien. Non, mais, vous vous rendez compte ? Après une chute pareille... -Je vous signale tout de même que je n’ai pas choisi de tomber et de faire une chute libre, même si les sensations sont géniales ! Après tout, j’ai eu de très bons réflexes et je m’en suis sorti indemne non ? -Mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ?! Si tous les élèves étaient comme vous, ça ferait bien longtemps que je serais enfermée à St mangouste pour folie. -Ne soyez pas si dure avec vous-même voyons, dit Harry sur le ton de la plaisanterie. -Bon, mangez bien et interdiction formelle de quitter le lit. Je vais d’ailleurs pour votre propre santé mettre un mur invisible autour de votre lit ! De cette façon, je suis sûre que vous ne sortirez pas de cette infirmerie… -Mais…Mais ce n’est pas juste. Vous n’avez pas le droit ! -J’ai le droit de prendre soin de mon patient et cela, même contre la volonté de ce dernier. -C’est de l’enfermement, je vais me plaindre…espèce de…tortionnaire ! -Oui, on me l’a souvent dit. Mais vous vous y ferez et soyez sage sinon ce ne sera pas demain soir que vous sortirez, mais bien plus tard. »
Dire qu’Harry était furieux n’était pas vraiment le terme exact, il était révolté et irrité de cette précaution qu’avait prise l’infirmière. Bon, d’accord, il fallait avouer qu’elle avait raison, qu’il avait bien eu l’intention de partir en pleine journée, mais, là, il lui fallait carrément revoir tous ses plans : s’enfuir de l’infirmerie était mission impossible. Il était donc contraint de s’allonger bien gentiment en attendant que tout le monde débarque pour le gronder et le réprimander. La journée allait être magnifique !
Cela faisait à peine une heure qu’il tentait désespérément de sortir plus loin que trois pas de son lit, bien qu’à chaque fois il se bloquait contre cette espèce de mur, quand apparut Severus. Rien qu’à voir son visage, il devinait qu’il allait se prendre une bonne correction. Finalement le mur allait être très, mais alors très utile !
« Enfin réveillé !! -Comme tu vois, et en pleine forme, comment ça va toi ? J’ai raté beaucoup de cours depuis notre fabuleux week-end où il ne s’est rien passé de notoire ? -Rien passé de notoire c’est comme ça que tu appelles une journée où tu as failli mourir et, par la même occasion, me faire mourir de peur !?! Non, mais ça ne va pas la tête !!! Dit Severus d’un ton très calme, ce qui était pire que quelqu’un qui s’énervait. -Tu es en colère ? »
‘’’Vas y, tu n’as pas de question encore plus stupide tant que tu y es ? Harry, je crois que tu es médaille de bronze des questions stupides, après Sirius et James, c’est sûr. ‘’’
« Si je suis en colère ? Non, pas du tout ! J’ai juste vu mon ami faire une chute vertigineuse, manquer de se fracasser la tête sur le sol, et il n’en est même pas conscient ! -D’accord, écoute, je suis conscient de ce qui s’est passé. Je te jure que je n’ai pas demandé à ce que ce coup de vent violent me fasse tomber. -Un coup de vent violent ? -Oui, tu crois peut-être que j’avais sauté pour me faire remarquer ? -… -Severus, pourquoi tu ne réponds pas ? Je ne suis pas suicidaire !! -Franchement, quand on voit ton attitude, parfois je te jure qu’on se pose la question !! -Tu crois réellement que je voulais en finir avec la vie ? Non, j’ai encore beaucoup de choses à faire, et ce n’est certainement pas à cause d’un balai que je mourrais ! Ca je peux t’en faire la promesse !! »
Severus sembla soulagé puisqu’il fit un demi-sourire à Harry, puis s’approcha du lit de ce dernier avant de se cogner contre le mur de Pomfresh.
« Tu as même mis un mur au cas où je voudrais te sauter dessus pour m’avoir donné ma plus belle peur de toute ma vie ? -Si seulement… -C’est bon je ne suis plus en colère, tu peux enlever le mur. Promis, je ne te torturerai pas jusqu’à la mort. -Si seulement… -Tu pourrais répondre par une phrase entière ? Parce que je ne vois vraiment pas l’utilité d’un tel mur dans cette infirmerie que tu détestes tant. Pourquoi voudrais-tu faire un mur, tu aurais pu t’enfuir d’ici depuis ton réveil, mais tu as posé un mur, ou alors… »
Rien qu’à voir le visage triomphant de Severus, Harry sut tout de suite que ce dernier avait trouvé l’explication logique de cette barrière. Severus commença à partir dans un fou rire incontrôlable…
« Tu trouves ça drôle qu’on m’enferme contre mon gré dans un endroit que je déteste !! Non, mais, franchement, c’est une honte !! -Tu te rends compte qu’elle n’est jamais arrivée à cette extrémité avec moi ? Pourtant tout le monde sait que je déteste cette infirmerie… -Peut-être que tu n’y vas pas assez souvent. C’est sûrement pour ça. Et puis, on étouffe ici, cette odeur insupportable, cette blancheur des murs tout ça me donne mal à la tête ! Je déteste cet endroit et je veux partir !! -Elle te libère quand ? -Demain soir si tout va bien…ou si je m’enfuis pas… -… »
Severus ne disait rien, mais essayait de ne pas exploser de rire devant la mine déconfite de Herry. Le seul problème était que Herry était le seul à être capable de le faire rire…
« Bon, puisque je te fais rire, je pense que tu peux partir : les cours vont bientôt reprendre, je suppose… -Oui, j’y vais…Ah non, une dernière chose, le professeur de Défense contre les forces du mal est malheureux de ne plus t’avoir en cours, déclara très sérieusement Severus en faisant un clin d’œil à Herry. -Oui, il me manque beaucoup aussi, dit Harry en rigolant. -Allez, je reviens te voir demain soir pour te sortir de cet enfer. -Severus, fais attention, tu commences à faire de l’humour… Je crois que j’ai une très mauvaise influence sur toi… -Si tu savais à quel point. »
Harry était réellement très content de l’allure que prenait sa relation avec Severus, c’était, comme il l’avait si bien dit, une relation d’amitié. Severus Snape était devenu son ami. Ca il ne l’aurait jamais deviné. C’était si improbable !! Le professeur de Potion qu’il détestait tellement était devenu son ami, et, le pire, c’était qu’Harry en était très content.
Le Survivant passa un début d’après midi ennuyeux à mourir : rester immobile n’était vraiment pas pour lui. Ca l’énervait plus qu’autre chose, et le fait de ne pas pouvoir s’échapper de cet enfer le rendait d’humeur dévastatrice. Enfin, jusqu’à ce que quelqu’un de plus en colère que lui débarque en furie dans l’infirmerie…
« Alors c’est bien vrai ?! Tu es enfin réveillé, je vais pouvoir finalement te tuer. NON, MAIS ON N’A PAS IDEE DE ME FAIRE UNE PEUR PAREILLE !!! -Salut Lily… -Salut ?! C’est tout ce que tu trouves à me dire ? NON MAIS TU ME PRENDS POUR QUI HEIN ? -Ecoute… -NON, JE N’ECOUTERAI PAS !!! MAIS QU’EST-CE QUE TU AS DANS LE CRANE ? -Entre nous, c’est une excellente question. Va falloir que je vérifie !! -Mais, est-ce que tu te rends compte, au moins, de la frayeur que tu m’as faite hein ? Je n’ai même pas tenu ! Je me suis évanouie ! Je me suis réveillée plus tard dans l’infirmerie et je t’ai vu là, étendu comme, comme si, comme si tu étais mort !! -Mais je ne l’étais pas. Vois le bon côté des choses !! -LE BON CÔTE DES CHOSES ? -Ne crie pas, Lily, mon mal de tête risque de resurgir. -TU SAIS CE QUE JE LUI DIS À TON MAL DE TETE !!! -J’ai effectivement une petite idée !! -J’ai l’impression que tu te moques de moi. Oh, je te jure que si j’étais ta mère, je te mettrais une bonne fessée et que tu serais privé de Quidditch pendant minimum un trimestre… -Tu ferais réellement ça ? Tu oserais faire ça ? -Bien sûr que j’oserai, je te jure que, quand je serais mère, mon enfant n’a pas intérêt à être comme toi, sinon il aura la raclée de sa vie ! -Tu dis ça parce que tu es en colère, hein ? -Non, pas du tout, je le pense sincèrement !! -Ca doit faire mal !! »
Lily sembla se calmer au bout d’un moment, puis, décida de s’asseoir près du lit d’Herry. Enfin, elle le décida seulement puisqu’elle se cogna contre la barrière.
« Tu avais si peur de moi qui tu t’es construit un mur ? -Si seulement… -C’est bon, je ne suis plus en colère, j’ai juste eu très peur !! Tu peux enlever le mur. Promis, je ne te mettrai pas la raclée de ta vie, même si tu la mériterais !! -Si seulement… -Tu veux la fessée, finalement ? -Non !! Sûrement pas !!! Mais, ce n’est pas moi qui ait mis en place ce mur, c’est Madame Pomfresh, et, si par malheur, j’arrive à l’enlever, je peux t’assurer que je ne passerai pas les derniers mois de ma vie scolaire… -Elle a bien raison, tu sais ! Je suis certaine que tu as encore essayé de t’enfuir ! -Je n’ai même pas eu le temps de mettre en application ma fuite !! -Donc, elle a eu raison !! -Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais sûr que tu serais d’accord avec ça !! -Bah, oui, évidemment !! Bon, si je suis là, c’est aussi pour t’apporter quelques devoirs qu’on a eu depuis ton malaise !! -Qu’est ce qu’on a comme devoirs ? -Franchement ? Pas grand-chose. Je peux t’aider si tu veux. On a un long devoir de Potions, c’est ce qui m’a pris le plus de temps ; ensuite un exposé de métamorphose et, pour finir, un devoir de Défense contre les Forces du mal. -Ce crétin de prof nous a donné un devoir ?! -Non, l’Auror. -L’Auror ? -Ah, oui, tu n’es pas encore au courant ! Tu savais que pour nous préparer au tournoi de Duel, on doit nous apprendre comment nous tenir, quels sont les bons gestes. Enfin, des trucs pour éviter les sorts, tu vois ? C’est vraiment bien. Il faut juste travailler les sortilèges d’attaque et de défense qu’on connaît ! -Ca va, et on a qui comme Auror ? -Les Gryffondors ont le père de Potter comme Auror. Les autres, je ne les connais pas, il y a un Auror par maison. -Je suis sûr qu’ils ont mis un incapable aux Serpentards pour pas qu’il nous en apprenne trop en Duel. -Mais, où est-ce que tu vas chercher ce genre de bêtises, n’importe quoi !! Franchement, Dumbledore veut qu’on soit tous à peu près au même niveau, et puis, je ne sais pas si Kevin aurait été accepté par tous les Serpentards. -Ca aurait pu être un joli spectacle. Minute, tu l’appelles Kevin ? Tes relations avec James auraient-elles évolué ? -Mes relations ? Alors là, il faut que tu redéfinisses le mot ! Non, c’est toujours un gamin arrogant, seulement. J’avoue que j’ai été trop hâtive sur mon jugement. -Eh bien, miss Evans, on avoue tout ? -Je n’avoue rien du tout ! Tant qu’il fera ses blagues débiles, je le considèrerais toujours comme un arrogant trop imbu de lui-même, même si pourtant des fois il ne l’est pas… -Tu sais, je trouve que tu t’emmêles pas mal les pinceaux ! Tu ne t’es jamais demandé d’où venait ton cadeau de noël ? Pourtant, tu es une fille curieuse. J’étais persuadé que tu avais déjà trouvé. -Parce que tu sais qui c’est toi ? -Excuse-moi, Lily, mais, si même un Serpentard sait d’où vient ce cadeau, toi aussi, tu devrais le savoir. -C’est James ? -Tu l’appelles James maintenant ? Et tu oses me dire que tes relations n’ont pas avancé ? Décidément, ma chère Lily, je trouve que tu t’embrouilles de plus en plus !! -Très drôle, c’est de Potter ? Comment peux-tu en être sûr ? -Simple supposition d’un Serpentard ou, tu sais quoi ? Tu devrais peut-être lui demander toi-même. Bon, peut-être qu’il aura la trouille de te répondre, mais tente le coup quand même ! »
Lily se leva d’un coup et partit en direction du bureau de Pomfresh.
« D’accord, peut-être que j’y suis allé un peu fort, Lily, mais reviens ! Pas la peine de fuir, tu sais très bien que je ne peux pas bouger. Ce n’est pas juste !!! »
Après cinq bonnes minutes, la jeune fille revint le sourire aux lèvres, ouvrit son sac et passa les livres à travers le mur sans aucun effort.
« Comment, comment tu as fait ça ? -Simple, Madame Pomfresh m’a expliqué comment faire pour traverser le mur. Enfin, uniquement pour les matières non-vivantes comme les livres et les cours. De cette façon, tu peux étudier tranquillement à l’infirmerie. -C’est drôle, mais je suis sûr qu’elle apprécie particulièrement le fait que je ne puisse pas bouger de ce maudit lit. -En tout cas, elle était contente que je t’apporte de quoi t’occuper. -Ca ne m’étonne même pas… -Bon, il faut que j’y aille, sinon je vais arriver en retard en cours, et, personnellement, je trouve que Kevin est très gentil quand on est chez lui, mais, en professeur, il est redoutable. -Bon cours, dit Harry sur un ton plein de tristesse. -Je repasserai peut-être demain sinon on se voit en cours. »
Lily, qui avait été une vraie furie depuis son réveil à l’infirmerie, semblait bien plus sereine en ce mercredi après-midi.
« Oh mon Dieu, Lily, dis moi qui as-tu trouvé comme punching ball ? Demanda Gabrielle. -J’étais si horrible que ça ? -On est obligé de répondre à cette question ? S’enquit prudemment Anne. -Oh, très bien ! Disons que j’ai réglé mes comptes et que je me sens beaucoup mieux. -Potter a dû s’en prendre plein la tête alors, lança Gabrielle défaitiste. -Euh, non, mais pourquoi ? J’aurais dû ? S’exclama soudainement le concerné surgissant par derrière. -Potter !!!! Mais, tu es malade de surgir comme ça derrière les gens ?! Et, on ne t’a jamais dit que ce n’était pas bien d’écouter les conversations des autres ? -Eh bien si, mais que veux-tu, je suis un enfant si désobéissant. Enfin je suis content de voir que tu as retrouvé ta bonne humeur, Lily. -Ouais, et je suis sûre qu’en fait elle a pris un verre de jus d’orange où tu as certainement mis des pilules pour la rendre de meilleure humeur, n’est ce pas ? -Euh Gabrielle, arrête de t’inventer des histoires, lança Lily. -Et, pour une fois, je n’ai rien fait, dit James joyeux. -Alors Lily, se renseigna Sirius qui s’approcha, lui aussi, du groupe; de nouveau de bonne humeur ? James se serait-il pris une claque ? -Vous savez quoi ? Vous commencez à sérieusement m’énerver, tous autant que vous êtes, répondit la concernée faussement fatiguée. -Alors, qui est l’heureux élu qui s’est pris ta mauvaise humeur et, sans doute, une claque de ta part ? demanda, très philosophiquement, Remus qui arrivait juste derrière Gabrielle et qui en profita pour l’enlacer. -Si vous voulez tout savoir, je suis juste passé à l’infirmerie où j’ai eu une petite et calme explication avec quelqu’un, et je suis repartie. -Herry est réveillé, déclarèrent, en même temps, les trois Maraudeurs. -Oui, il est réveillé. -Il a du avoir un super réveil, rit James. Moi, j’imagine bien la trace de main qu’il doit avoir sur la joue droite ou peut-être la gauche... -Mais qu’est-ce que vous croyez tous ? Je ne lui ai pas mis de claque ! -Qu’est-ce qui t’en empêchait ? S’étonna Anne. -Je ne suis pas une violente… »
Cette dernière réplique plongea le groupe dans une sorte de blanc qui sonnait absolument faux.
« Bon, très bien, il peut m’arriver d’avoir parfois quelques pulsions violentes, mais là, ce n’était pas le cas… »
Le silence perdura dans le groupe.
« Oh, d’accord ! Pomfresh a mis en place un mur invisible pour qu’il ne s’enfuie pas de l’infirmerie, mais, du coup, je n’ai pas pu lui mettre la claque qu’il méritait ! -On préfère cette explication, lança Anne joyeusement. -Un mur ? Dit James, avant de partir dans un fou rire incontrôlable, rejoignant par la même occasion Sirius qui était déjà par terre plié en deux. -Le pauvre, vous savez, je le plains, remarqua Gabrielle. Il n’y a qu’à lui que ce genre de choses arrive ! A chaque fois qu’il y a un truc énorme, il en fait parti. -Faut dire qu’il n’a pas la langue dans sa poche, ricana Sirius, entre deux éclats de rire. -Moi, je lance un pari, déclara soudainement Anne. -J’écoute, répondit James, immédiatement calmé. -Je suis tout ouïe devant toi, lança Sirius, charmeur. -Vous avez entendu parler de l’auror qui prend en charge les Serpentards ? -Euh…non, dit Sirius déboussolé. Pourquoi tu nous parles des Serpentards ? -Moi si, s’exclama James en comprenant. Mon père dit que pour plus de ‘sécurité’, ils ont donné le rôle de professeur de Duel à un Auror assez maladroit. En fait, ils ont mis l’auror le moins qualifié. -Ils n’ont pas fait ça tout de même, cria Lily, horrifiée. -Si, répliqua Anne. Et je propose qu’on fasse un pari sur le temps que restera cet Auror lorsque Praott reprendra les cours. Il n’est déjà pas très sympa avec le professeur, mais là, avec un Auror incapable… -Il paraît qu’en fait il n’a pas eu l’examen d’entrée pour être Auror, et que le ministère en a profité pour lui donner ce poste. -Exact, lança Anne. Mon père travaille au ministère, et c’est ce qu’il m’a dit. Or Praott est un élève fort et très impatient…Qui tient le pari ? -D’accord, je marche ! Dit Sirius. Je donne 5 jours à l’auror avant de partir. -Tu es optimiste ! S’amusa James. Moi, je lui donne 4 jours. -Mais non, il restera jusqu’à la fin, affirma Lily. -Moi, je parie sur une journée, annonça Gabrielle. -Tu n’es pas un peu dure là, Gab, franchement ? S’écria Anne. Moi, je prends le pari pour 3 jours. -Et qu’est-ce qu’on gagne ? Demanda Sirius qui ne perdait pas le nord. -Alors, dans ce pari, je ne joue pas mais je serais juge, déclara Rémus. Le ou la gagnante pourra exiger une faveur de l’un des parieurs. -N’importe quoi ? Voulut savoir Sirius. -N’importe quoi, confirma Remus. »
La conversation prit fin car il était l’heure de se rendre en cours…
De son côté, Harry n’avait absolument pas connaissance de ce pari : il feuilletait les pages que lui avait passé Lily, rien de très intéressant. La métamorphose n’avançait pas beaucoup, les transformations ne donnaient pas grand-chose, et seule Lily avait réussi. Enfin, c’était ce qu’il y avait d’écrit… La Défense contre les forces du mal avait l’air sympa, mais cela était sûrement dû à la présence de Kevin Potter, car, quoiqu’en dise Lily, Harry savait que le ministère ne risquerait pas de former de futurs mangemorts aux duels. Si leur professeur était pire qu’Isandros, il ne serait en aucun cas responsable des accidents qui risquaient de lui arriver…
‘’’Enfin bon, il faut quand même relativiser…Cet auror reste professeur juste le temps que le tournoi démarre. Une fois qu’il sera lancé, logiquement, il n’interviendra plus en tant que professeur. Quoique, ce n’est même pas sûr !! Oh, et puis, je peux bien tenir deux mois. Après tout j’ai tenu avec Isandros depuis Septembre, ce qui est déjà un record.’’’
Harry détestait ce mur, il avait beau frapper dessus, tenter de lui lancer tous les sorts qu’il connaissait, il ne parvenait à rien du tout. Du coup, pour tromper son ennui, il tapait dessus du plus fort qu’il pouvait et n’arrêtait pas de jurer contre les tortionnaires les plus inconnus de ce monde : Les infirmières !!
« Tu vas t’en aller, satané mur. Je te promets que dès que je mets la main sur Pomfresh, je vais. Je ne sais pas encore, mais là….Grrrrrr. Satané mur, je déteste cet endroit. Je déteste ce mur. Je déteste… -Tu vas arrêter de te plaindre… »
Harry stoppa net le nouveau coup de poing qu’il comptait mettre au mur. Il regarda partout mais ne vit rien. Calmement, il s’assit sur son lit, se détendit, et ouvrit au maximum ses oreilles : à cause de ses jurons répétés il n’avait pas identifié la voix. Grâce à l’ouïe fine du lion, il compta trois personnes de plus dans cette infirmerie.
« D’accord, je vais arrêter de me plaindre James, mais j’ai l’impression d’être en cage. Un vulgaire lion en cage. Au zoo c’est pareil. Venez voir les animaux et leur donner des cacahuètes !! -Un zoo ? C’est quoi ? Lança une autre voix -Sirius, peut-être que tu devrais écouter en étude des Moldus. -Ah, je suis parfaitement d’accord avec Herry, déclara la troisième voix. -Merci Remus. -Bravo Herry, tu as trois sur trois. -Je suis trop fort, vous pouvez enlever cette cape très utile. -Tu ne l’auras même pas en rêve, tu risques de connaître le château mieux que nous après. -Sirius, vous avez 6 ans d’avance sur moi. -C’est vrai, mais tu es très fort !! -James, tu te rends compte de ce que tu viens de me dire… -Ouais, si tu le répètes à quelqu’un, je nie tout en bloc. -Bon, vous êtes venu me voir pour me passer un savon, vous aussi ? -Bah, disons qu’on sait de source sûre que Lily est venue et j’avoue que je suis étonné de voir que tu n’es pas mort. -Uniquement grâce à un mur, par contre mes tympans ne sont pas en très bon état… -Ca, je peux te dire que je connais, dit James hilare. -N’empêche que tu peux te vanter de nous avoir fait vraiment très peur Herry, le réprimanda très sérieusement Remus. -Parce que tu crois vraiment que j’ai sauté volontairement de mon balai peut-être ?! -… -D’accord…Non, je ne suis pas aussi suicidaire que vous le pensez… -Bah, tu es ami avec Snape, pour moi c’est déjà assez, non ? -Sirius, tu ne le connais pas et je suis sûr d’ailleurs que tu ne chercheras jamais à le connaître. -Et sur ce point là je suis complètement d’accord avec toi ! -Seulement, laissez-le en dehors de vos blagues, c’est tout ce que je demande. -Oui, mais du coup, c’est quand même vachement moins drôle… -Trouvez vous une autre victime, ce n’est pas trop dur. Ta cousine Sirius. Je suis sûr qu’elle est parfaite en bouc émissaire. -Narcissa ? -Non, l’autre. Je vais me faire un réel plaisir de la battre au duel !! -Bellatrix ? Fais attention, je ne sais pas si tu es au courant, mais sa famille est très basée sur la magie noire et elle en connaît sûrement un rayon… Je crois que c’est la plus dangereuse de ton année. -Fais moi confiance, je la battrais et vous, qui sera votre champion ? -Bah, moi, bien sûr, fit Sirius triomphant. -Ouais, alors ça, on verra, dit Remus. -Tu as l’air bien sur de toi par contre Herry. -Je ne sais pas si tu as remarqué mais, sans vouloir me vanter, je suis le plus fort. -Ouais, sans vouloir te vanter. Et Lily qui n’arrête pas de me dire que je suis arrogant. À mon avis, elle ne s’est trompée de personne. -Crois-tu, plaisanta Herry en lui faisant un clin d’œil. -Bon, je ne veux pas jouer au gentil préfet, mais il se fait tard, et le couvre feu ne va pas tarder… -Remus, mon pote, depuis quand respecte t-on le couvre feu ? Demanda Sirius sur un ton très philosophique. -Depuis que je suis là à vous écoutez, répondit une voix mi furieuse, mi-amusée. -Lily ? -Non, le Père Noël ! Allez, il est temps de retourner au dortoir, j’étais sûre de vous trouver ici. Dépêchez vous, j’ai vu McGonagall faire sa ronde. -Le Père Noël ? Où ça ? -Sirius, dis moi, que tu le fais exprès, dis moi que tu ne pensais pas sérieusement à poser ce genre de question dit James fataliste. »
Herry était mort de rire, il n’y avait pas à dire, les Maraudeurs avaient un don pour le mettre de bonne humeur. Enfin, il ne fallait pas qu’il pense au futur, c’était tout. C’était tellement dur de ne rien pouvoir changer. Si seulement. Il n’aurait eu qu’une seule chose à faire, à dire, pour qu’il ne devienne jamais un orphelin. Mais avait-il seulement le choix ? Non, il ne l’avait pas…
Les maraudeurs finirent par partir et Harry passa sa plus longue nuit depuis un bout de temps. Non seulement il n’arrêtait pas de se réveiller, mais en plus les lits étaient très inconfortables. En plus, il commençait à avoir faim. Mais il fallait dire que lorsque Pomfresh était venue lui apporter à manger il n’y avait pas touché. C’était sa façon de montrer qu’il était en colère face à son traitement.
Le seul problème était que, maintenant, son estomac produisait un léger gargouillement désagréable. Il avait oublié ce que c’était que d’avoir faim : chez les Dursley, il s’y était habitué, mais là, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vraiment eu faim.
Le lendemain arriva avec une lenteur pas permise, et, quand Pomfresh entra avec un plateau repas, Herry fit mine de pas y toucher, puis, lorsque l’infirmière partit vers son bureau, il mangea tout sans exception. La seule chose qu’il n’avait pas vraiment prévu était la potion de sommeil que Pomfresh avait mis dans le jus de citrouille : il s’endormit comme une masse jusqu’à la fin de l’après midi.
Le réveil fut assez spécial, dès qu’il ouvrit les yeux, il constata qu’il n’était pas seul dans l’infirmerie. Dumbledore se tenait à côté de son lit.
« Ah, enfin réveillé ! Vous pouvez vous vanter d’avoir fait une peur bleue à tout le monde, sans aucune exception. Même notre professeur d’astronomie, pourtant très peu expressif, a montré des signes de panique. -Je suis désolé, je n’ai pas fait exprès de tomber de mon balai. -Je m’en doute, jeune homme. -Vous êtes le seul, croyez moi. -Harry, si je suis venu te voir, ce n’est pas pour ta santé, mais pour savoir certaines choses à propos des Serpentards… -Quelle genre de choses ? -Eh bien, en premier lieu, je m’étonne de l’attitude qu’ils ont adoptée envers toi. -Je ne vois pas le problème. Ils savent que je suis assez fort, du coup, ils se méfient. C’est simple. -Bien, tu n’as rien d’autre à me dire ? A propos de ta mission, peut-être ? -Non, mais je vous préviendrais dès que j’aurai du nouveau. -Parfait ! J’ai aussi une excellente nouvelle pour toi : tu peux venir dîner dans la grande salle ce soir, plus que quelques heures à passer ici et tu es libre. -Merci, dit-il d’un ton cette fois aimable. »
Harry avait menti à Dumbledore, on aurait pu s’attendre à ce qu’il éprouve un certain remord. Eh bien non pas tant que ça, le directeur était le responsable de la mort de sa dernière famille en vie. Tout ce qui lui restait était Remus, et lui, il le protègerait jusqu’à la fin de sa vie. Il ne voulait pas qu’il meure lui aussi, comme Sirius.
L’heure du dîner se fit fortement attendre. Pour Harry, ce fut une vraie torture, mais elle finit par arriver et Pomfresh également.
« Bien, vous avez respecté votre part du marché. Je vous relâche donc ce soir, il faut absolument que vous mangiez bien au repas, et, surtout passez une bonne nuit de repos. -Bien, dit-il sèchement. -Ne m’en voulez pas. Je déteste arriver à ce genre d’initiative et vous êtes la première personne avec qui j’en arrive là. -Je peux partir ? A moins que vous ayez caché des chaînes quelque part ? -Sortez et surtout que je ne vous revoie plus avant Septembre. »
Harry s’enfuit aussi vite qu’il le pouvait pour plusieurs raisons : la première était qu’il détestait au plus haut point l’infirmerie, et, la seconde, parce qu’il était déjà en retard au repas où, comme d’habitude, il allait arriver en retard et serait le centre d’attraction de tous.
Lorsqu’il arriva devant les grande portes, elles étaient bien sûr fermées, il espéra un quart de seconde que son arrivée allait passer inaperçue. Quelle erreur ! Il ouvrit les grandes portes et se faufila silencieusement à l’intérieur. Le bruit était assourdissant. Il était maintenant pratiquement persuadé que personne n’allait voir qu’il débarquait. Seulement, quelqu’un l’aperçut et le brouhaha fit place à un silence de mort. Herry fixa tout le monde d’un air aussi assuré qu’il pouvait l’être. Il regarda à la table des professeurs et y découvrit quatre nouveaux visages, celui de Kevin et trois autres inconnus. Il les observa avec son masque d’indifférence et alla lentement, mais sûrement s’asseoir à sa place à côté de Severus et de Narcissa. Après cinq minutes de silence complet pendant lesquelles Harry se servit du poulet et des frites, il commença une discussion anodine avec Narcissa et Severus, comme s’ils n’étaient que tous les trois.
« Alors, qu’est ce que j’ai raté comme cours ? »
Cette simple phrase déclencha à nouveau les bavardages de tout le monde, et, trente secondes plus tard, plus personne ne faisait attention à Herry Praott.
« Franchement tu veux savoir ? Lança alors Narcissa -Bah oui, c’était le but de ma question. J’avoue que c’était aussi pour que tout le monde recommence à parler. -Eh bien, on nous a collé un auror aussi nul que notre professeur de défense contre les forces du mal ! Je pensais que c’était impossible, mais non. Je me demande comment il a eu son diplôme d’auror parce que, à mon avis, ce n’est pas possible... -En fait, ce que Narcissa veut dire, c’est qu’il est aussi bon que Pettigrow, donc tu vois vite le genre. -J’en était sûr, le ministère ne veut pas qu’on ait une bonne préparation à ce tournoi. Peut-être qu’ils seront tous rassurés si ce sont les Gryffondors qui remportent ce tournoi dans chaque année… -Je pense, de toute façon, que tu gagneras déjà pour notre année, déclara Narcissa. -Merci, c’est gentil de croire en moi. On verra déjà si j’arrive à battre tous les Serpentards de sixième année. -Entre nous, seulement Bella va te poser des problèmes. En tout cas, elle est drôlement sûre d’elle. -Et toi, Severus, qu’est-ce que tu en penses ? S’enquit Herry. -J’aimerais que tu battes à plat de couture le Gryffondor gagnant. -Je te reconnais bien là Severus. -Bon, raconte moi ce qui s’est passé dimanche parce que, à part le fait de t’avoir vu tomber, je ne sais pas ce qui s’est réellement passé. »
En prononçant cette phrase, Narcissa provoqua soudain une baisse du bruit de la grande salle sans le vouloir.
« Disons que mon balai était trempé et qu’un coup de vent violent m’a désarçonné. Je suis tombé, mais je me suis souvenu d’un simple sort d’attraction. Pas de quoi en faire un plat. -Non, bien sûr, Monsieur fait une chute libre, sans moyen de se rattraper, mais ce n’était rien du tout. Tu en as d’autre des comme ça ? -Tu sais que quand tu veux tu peux être très drôle Narcissa ?! -Non, je ne savais pas, mais si tu le dis, répondit-elle mi-sérieuse, mi-moqueuse. »
Le repas se passa sans encombre, les gens ne s’intéressaient plus à la chute libre de Herry maintenant qu’ils en avaient l’explication. Il en fallait peu aux élèves pour qu’ils se calment. Harry retrouva avec plaisir son lit. Et avec déplaisir ses colocataires de chambre. Enfin, heureusement qu’il ne se retrouvait pas avec Malfoy, ça aurait été un comble. Non, en fait, le pire aurait été de se retrouver avec Crabbe ou Goyle. Quoique l’idée de Bellatrix, en chemisette de nuit, lui donnait envie de vomir… Il s’endormit avec la joyeuse pensée que, le lendemain, il retrouverait son bouc émissaire à lui : Son professeur de défense contre les forces du mal !
Harry se leva de très bonne humeur, ce qui était assez rare mine de rien, depuis la rentrée, du moins. Il descendit dans sa salle commune pour aller déjeuner et, là, il vit que la plupart des futurs mangemorts l’attendait. Il avait complètement oublié ce rituel ridicule, il allait rapidement en avoir marre, c’était certain. Il leur fit un magnifique sourire glacé, copié sur ceux que Draco Malfoy lui lançait, et alla déjeuner avec toute sa petite ‘bande’. Cette arrivée ne fut pas bien accueillie du tout par Kevin Potter qui voyait d’un très mauvais œil le fait que Harry, son petit-fils, soit entouré d’autant de Serpentards douteux. Il lui jeta un regard méfiant, Harry tenta de la rassurer en levant les yeux au ciel, ce qui fit légèrement sourire Kevin.
Le petit déjeuner se passa sans encombre, le seul point noir au tableau était qu’il n’avait plus aucune nouvelle réelle de Sophie : il ne la voyait même plus à table. Elle ne venait pas lui parler, ce n’était pas qu’il s’inquiétait mais quand même. Il se promit d’aller la voir le plus tôt possible.
Arriva finalement l’heure tant attendue, il allait pouvoir suivre les cours d’un auror ! Cela aurait pu lui paraître génial, mais les rumeurs concernant le dit-auror n’étaient vraiment pas très réjouissantes. Tous les Serpentards s’en étaient plaints, ce n’était pas très bon signe. Il entra dans la salle de classe et s’assit à sa place, au fond à côté de Snape. Il vit le professeur Isandros dire quelques mots à un jeune homme et le montrer du doigt. Il devait sûrement le mettre en garde contre lui, ce cher professeur était vraiment minable, il n’y avait pas d’autre mot possible. Le griller ainsi devant un professeur, ce n’était pas très sympa.
L’Auror était assez petit en taille, à peine plus grand qu’Harry, par contre, il était beaucoup plus large que Harry, sans pour autant être obèse. On pouvait le qualifier de petit gros. Il était châtain foncé, enfin, d’après le peu de cheveux qu’il avait sur la tête, et pourtant, il devait avoir à peine 25 ans. Rien qu’à sa façon de se tenir, Harry pouvait dire qu’il était très anxieux, ce qui était sûrement dû au fait qu’il ne savait absolument pas comment se tenir face à une classe. Il s’essuyait régulièrement ses mains moites et boudinées contre sa robe, se balançait légèrement d’un pied sur l’autre. Mais, au bout d’un certain temps, il osa ouvrir la bouche et le cours put enfin commencer.
« Alors je me représente puisqu’on a un nouvel élève. Ou plutôt un grand malade qui sort de l’infirmerie, j’espère qu’on ne l’enverra pas de suite rejoindre l’infirmière, dit-il voulant jouer la carte de la plaisanterie. -Oh…mon…dieu, murmura Harry. Dîtes moi que c’est un cauchemar, je vais encore me réveiller dans cet endroit puant qu’est l’infirmerie. Peut être que finalement je suis bon pour l’asile. »
Il avait chuchoté sa phrase, se parlant à lui-même, mais les ricanements de Severus lui confirmèrent le fait qu’il aurait pu être légèrement plus discret.
« Je pense que pour que votre collègue, euh non camarade de classe, comprenne bien ce que nous avons étudié, il faut lui faire une jolie démonstration, vous n’êtes pas d’accord ? -… »
Silence total dans la classe : la moitié des élèves dormait, l’autre moitié était démoralisée par le spectacle qui se déroulait devant eux. Le tournoi allait être une véritable catastrophe pour leur maison !
« Bien, je vais donc choisir quelqu’un au hasard alors. Peut-être le camarade de classe du nouveau, non ? Zut, je me souviens plus de votre nom. Le jeune homme aux cheveux noirs, c’est quoi votre nom déjà ? -Oh, non, pitié pas ça, gémit doucement Severus. -Vous pourriez parler plus fort, je dois dire que je n’ai pas entendu. -Severus Snape, prononça-t-il à regret tandis qu’Harry essayait de cacher son fou rire naissant. -Ah, voilà, jeune homme, ne faîtes pas votre timide ! Venez sur l’estrade… -Pourquoi moi ? Se plaignit doucement Severus pour lui-même, ce qui fit augmenter l’hilarité d’Harry. -Alors, vous vous souvenez de ce qu’on a étudié ? Demanda l’auror tout content du fait de faire participer un élève à une démonstration. -Les sortilèges de défense ? -Exactement, et lesquels pour être plus précis ? -Le sortilège ‘protego’. -Oui, c’est bien, vous pouvez nous faire un exemple ? Je vous lance un sort et vous allez devoir vous protéger. Attention. Bon, un sort facile au début…’bulle’ »
Une jolie bulle de savon sortit de la baguette de l’auror et se dirigea vers Severus qui lança vaguement un ‘protego’ qui fit éclater les bulles de savon.
« Bravo, magnifique, j’accorde 15 points à Serpentard ! -D’accord, renâcla Harry sur un ton de profond dégoût. -Vous avez quelque chose à dire le nouveau ? -En fait, oui, j’ai plusieurs choses à dire… »
La classe sembla se réveiller, ça allait être drôle.
« Vous saviez que ce sort est utilisé par les mamans pour amuser leur enfant en bas âge ? Entre nous, je ne pense pas que l’on va s’attaquer à coups de bulles de savon ! »
La classe commença à ricaner, le professeur Isandros était parti voir l’autre partie de la classe, les Gryffondors, en cours avec l’auror Kevin Potter.
« Bien, je vois que vous savez faire rire vos camarades. Peut-être que vous ferez moins le fier quand vous serez sur l’estrade ! Venez remplacer votre camarade. »
L’Auror était content, il suffisait de mater celui là pour mater tous les autres ! Il avait déjà en tête les félicitations du ministre pour son travail exemplaire à Poudlard…
« Mais avec grand plaisir ! »
Harry se leva avec un visage radieux : il allait affronter un Auror. Quoique celui-ci ne semblait pas vraiment à la hauteur.
« Alors là, ouvrez bien vos oreilles, je vais faire un sort très puissant ‘l’expelliarmus’ et je vous laisse le choix de votre défense. -D’accord, Harry avait du mal à ne pas exploser de rire au nez du professeur, et pensa à un simple sortilège de retour à l’envoyeur. -Vous êtes prêt, hein ? Je ne vois pas votre baguette. Soyez très attentif ou vous allez encore vous retrouver à l’infirmerie. Attention…1…2…3…Expeliarmus. -Revertomaxima ! »
Le sort frappa Harry, puis repartit en direction de l’Auror. Ce sortilège n’était vraiment pas puissant, tellement peu, en fait, que la puissance du sort d’Harry se conjugua au sort de l’auror lors de leur contact. L’employé du ministère fit un violent vol plané et alla s’écraser contre le mur derrière lui.
La classe ne savait pas quoi faire : rire ou ne rien dire, telle était la question...
« Il était vraiment nul comme auror tout de même, lança Herry. -Là, je suis entièrement d’accord avec toi ! Répondit Narcissa. -Moi qui avait envie de dormir, enfin un peu d’action ! S’exclama Bellatrix. »
Harry commença à s’inquiéter lorsqu’il vit que le professeur ne bougeait toujours pas. Il lui jeta tranquillement un sortilège de transport et l’emmena à l’infirmerie, les autres élèves quittant la salle pour voir ailleurs ce qu’il y avait de mieux à faire. Au moment où Harry passait devant une classe, la porte s’ouvrit en grand et le professeur Isandros apparut. Ses yeux s’agrandirent en constatant que son remplaçant inconscient lévitait à trente centimètres du sol, maintenu dans cet état par son étudiant détesté. Fronçant les sourcils, il demanda :
« Praott, mais qu’avez-vous fait à cet auror ? -Euh, rien du tout. Il n’est même pas capable d’arrêter son propre sort. Je n’ai fait que de lui renvoyer son expelliarmus et il s’est cogné contre le mur. »
Harry voyait que toute la classe avait son attention, il observa le visage horrifié des Gryffondors, puis soudain une voix retentit :
« YES, j’ai gagné mon pari ! J’avais dit que l’auror ne survivrait pas un jour face à Praott ! -Ouais, murmura Remus, étant l’arbitre, je déclare Gabrielle vainqueur. -Purée, je n’aurais jamais cru que Praott irait aussi vite, lança James. -Vous croyez qu’il est mort ? -Lily, ne dis pas de bêtises. Quoique…Parut s’inquiéter Sirius. »
Herry les regarda complètement éberlué : ils avaient osé faire un pari sur la durée de temps que l’auror lui survivrait ? Intérieurement, il était mort de rire.
« Je peux l’emmener à l’infirmerie ? -Euh…Oui, bien sûr Praott, mais vous perdez 50 points pour avoir attaqué un Auror. -QUOI ? Mais c’est totalement injuste, c’était un sort de défense. -C’est ce que vous dîtes… -Franchement, si c’était un vrai auror, il saurait tout de même contrer un Expeliarmus. -Sur ce point, je suis d’accord avec Mr Praott, dit alors Kevin qui prenait part à la conversation pour la première fois. Je vous prie de l’emmener à l’infirmerie et de faire du temps qu’il vous reste ce que vous voulez. -Merci Monsieur. »
Harry partit avec le corps de l’auror derrière lui. Une fois devant l’infirmerie, il mit 10 bonnes minutes avant de se décider à ouvrir la porte.
« AH NON !! NE ME DÎTES PAS QUE VOUS ÊTES ENCORE BLESSE QUELQUE PART !! -Euh, non, ce n’est pas pour moi, mais pour l’auror qui assure. Enfin assurait nos cours… -Que lui est-il arrivé ? -Une histoire d’amour entre lui et un mur… -Très bien, je vois. Vous pouvez partir, je ne vous retiens pas cette fois ci. »
Harry n’en attendit pas plus pour filer sans demander son reste. Bien sûr, pour changer l’histoire se propagea dans Poudlard aussi vite qu’un incendie. Sauf que bizarrement, la réalité fut assez déformée, de telle façon que tout le monde pensait que c’était Herry qui avait envoyé un expelliarmus !! Au beau milieu du repas du soir, la voix du directeur résonna dans la grande salle.
« Après le dîner, j’aimerai parler à Mr Praott, qu’il me rejoigne dans la salle de défense contre les forces du mal où s’est déroulé l’incident. »
Un grand silence envahit la grande salle.
« Ouais, comme si je n’avais pas assez de problèmes. On me colle Dumbledore sur le dos. -Qu’est-ce qu’il te veut, le Vieux Fou, à ton avis ? S’enquit Narcissa. -Sûrement que je lui explique l’incident. »
Toute la grande salle était persuadée que Herry allait finir par être renvoyé à force de chercher les ennuis comme qu’il le faisait. Ce que personne ne savait, c’était qu’il ne pouvait pas être renvoyé et que c’était une excellente chose pour lui. Lorsque l’heure du dîner prit fin, tout le monde resta à sa place. Les professeurs Isandros, Kevin Potter et Dumbledore se levèrent et attendirent un certain élève devant les grandes portes.
« Je crois que c’est pour toi, lança Severus, et tu as de la chance ! Tu as même Potter Senior sur le dos. Bon, on se revoit dans la salle commune, si tu es toujours en vie, d’accord !?! -Ouais, tu sais que tu es hyper rassurant quand tu veux toi… -Oui, je sais, plus tard j’arriverai à intimider tout le monde et on me respectera, tu verras. -Ouais, mais en attendant, ne fais pas de bêtises pendant mon absence. -C’est toi, le plus grand faiseur de bêtises, je te signale ! »
Harry ne répondit pas à cette pique et se leva devant toute la grande salle. Il se rendit la tête haute vers le groupe des professeurs qui l’attendait. Ils marchèrent en silence vers la salle de classe, bien qu’Harry put sentir le regard brûlant du professeur Isandros sur sa nuque, il garda son attitude et entra en premier dans la pièce.
« Mr Praott j’aimerai, enfin, non, j’exige l’entière vérité sur les évènements qui se sont déroulés ici ! -Bien, Professeur Isandros, comme je vous l’ai dit, l’auror dont je ne connais même pas le nom a demandé à Severus de lui faire une démonstration de ce qu’il avait étudié. Il devait pouvoir se défendre. -Jusque là rien d’anormal, le coupa le professeur. -S’il vous plaît, Monsieur, laissez le finir tout de même, grinça Kevin d’un ton sans réplique possible. -Merci, je disais donc qu’il a interrogé Snape et lui a demandé de se défendre avec un protego. Bien qu’il ait été conscient que nous avons appris des sorts de défense plus avancés, mais passons. Pour attaquer il lui a lancé des bulles de savon, autant vous dire que j’ai trouvé cela complètement ridicule et je lui ai exprimé le fond de ma pensée, sans être irrespectueux, tout de même. -Voilà, ça, c’est typique toujours à…Le professeur Isandros ne continua pas devant les regards agacés du professeur Dumbledore et de l’auror Kevin Potter. -Il m’a donc, bien sûr, interrogé. Je suis monté sur l’estrade et là, il a commencé à faire son cinéma en me disant qu’il fallait que je fasse vraiment très attention parce qu’il allait lancer le sort ‘Expeliarmus Je dois vous avouer que j’ai rigolé silencieusement. Pour me défendre j’ai juste pensé à un maléfice de retour à l’envoyeur, c’est un sortilège assez simple qu’on utilise pour renvoyer les blagues de certaines personnes. Le problème étant que son sort était tellement faible que la puissance de mon propre sort s’est combinée au sien et l’a envoyé se cogner contre un mur. -Bien, j’ai donc maintenant la vraie version. Je vous remercie, Mr Praott. Vous pouvez rejoindre votre salle commune. -Merci professeur Dumbledore. -Quoi, il s’échappe comme ça ?! Et s’il nous avait menti, hein !?! -Innocent jusqu’à preuve du contraire professeur Isandros, ricana Harry avant de filer. -J’aime bien cette phrase, lança joyeusement Dumbledore à l’auror et à l’enseignant. »
Harry retourna tranquillement dans sa salle commune où il fut assailli par de nombreux Serpentards friands de nouvelles rumeurs. Harry leur déclara sèchement qu’il avait dit ce qu’il s’était passé et était parti. Satisfaits, les autres le laissèrent rapidement.
« Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda Severus à Harry une fois qu’ils furent seuls en compagnie de Narcissa dans la salle commune. -En fait, rien de spécial, j’ai juste dit ce qui s’était passé. Le professeur Isandros était furieux ! Vous auriez vu sa tête, c’était à mourir de rire. Dumbledore m’a simplement laissé partir une fois que mon histoire fut finie. -C’est tout ? S’étonna Narcissa. Je veux dire pas de punition, pas de points en moins, même pas de retenue avec le concierge ? -Je n’ai fait que me défendre, je n’ai même pas attaqué cet auror, parce que si je l’avais réellement fait, il ne serait pas à l’infirmerie mais aux urgences de St mangouste. -C’est vrai, dit Severus qui avait vu Harry s’énerver quelques rares fois qui lui avait amplement suffit pour se faire une idée... -Bon, ce n’est pas tout ça les garçons, mais si je veux être en forme pour demain, je dois tout de même aller me coucher ! -Bonne nuit Narcissa. -Bonne nuit les garçons. »
Narcissa monta les escaliers et entra dans son dortoir sous l’œil des deux amis.
« Bon ce n’est pas que je n’ai pas sommeil, mais, vois-tu, j’ai passé plus de trois jours à dormir, je ne suis pas du tout fatigué et j’ai bien envie d’aller me promener… -Tu n’as pas intérêt à te faire prendre ! Je te couvrirai mais essaie de revenir avant l’aube. Tu crois que c’est possible ? -Je ne sais pas, on verra bien, répondit Harry en filant dans sa chambre pour y prendre la carte et sa cape. »
Une fois qu’il fut enfin sorti de la salle commune, il enfila sa cape et se décida à travailler un peu sa magie sans baguette ainsi que son élément bizarre. Il avait quand même réfléchi, chose qui lui arrivait de temps en temps. Il avait bien pensé qu’il possédait une sorte de mélange entre l’eau et le feu, mais le seul point noir était que le professeur leur avait clairement expliqué que c’était théoriquement impossible. En même temps, personne n’avait jamais ‘fusionné’, en quelque sorte, avec Voldemort, n’est ce pas ? Non, ce genre de trucs, ça n’arrivait qu’à lui bien sûr !! Il y avait pourtant le choix entre Neville et lui, mais, non, c’était lui qui avait été choisi, et on osait parler de chance quand on parlait de lui !!
Il arriva dans une salle de classe vide et son premier réflexe fut, comme à son habitude, de cacher sa cape et la carte puis de métamorphoser une table en Lunard. Il se mit à raconter ses dernières aventures au loup, puis décida de s’entraîner : il avait quelques bonnes heures d’entraînement intense devant lui. Il arrivait toujours à avoir une boule d’eau dorée, puis au fur et à mesure qu’il poursuivait son entraînement, il arrivait à faire une boule de plus en plus grosse, bien qu’elle ne prenne pas de forme en particulier... Après deux heures, il se produisit un phénomène des plus intéressants : la grosse boule se divisa en deux petites boules ce qui était nettement plus pratique pour causer des dégâts au cas où !!
Après encore une heure d’entraînement, il effaça les marques sur le mur et passa à son travail de magie sans baguette. A sa grande stupéfaction, le fait d’avoir travaillé sur son élément semblait avoir, par la même occasion, renforcé sa magie sans baguette : dès le premier coup, il avait réussi à faire voler à traverser la pièce un livre qui avait le malheur de se trouver là. Il essaya ensuite avec une chaise et tout se passa très facilement.
« Allez, mon petit loup, tu vas aussi faire le grand test ! Ne me regarde pas avec ses yeux là ! Promis, je ne te ferai pas de mal !! »
Harry se concentra un maximum pour soulever le loup, mais il y avait tout de même des limites à son pouvoir : il arriva à faire flotter le canidé à peine quelques secondes en l’air.
« Bon, maintenant, faut trouver un cobaye pour s’entraîner à lancer l’expelliarmus… -Tu n’as qu’à demander et nous voilà, s’écria fièrement Sirius en sortant de sous la cape d’invisibilité. »
Le Serpentard camoufla un sourire et accentua un soupir faussement moqueur :
« Depuis combien de temps êtes-vous cachés ? -A peine quelques minutes. Bon, peut-être, une grosse demi-heure. Dis-moi, c’est ton animal de compagnie ? Sympa je trouve, s’exclama James. -Il a un air familier, vous ne trouvez pas ? Remarqua Sirius. -Ca va Remus ? Demanda Harry qui comprenait exactement pourquoi le jeune loup garou était blême. C’est toujours le même depuis le soir du jeu vous savez. J’ai pris exemple sur le personnage de Remus. -Depuis quand sais-tu faire ce loup ? Cria Sirius tout excité. -Depuis la fin des vacances scolaires, dit simplement Harry. -Bon, qui veux être mon cobaye alors ? -Moi, dit Sirius en sautillant comme une puce. -Vous lui avez fait manger quoi ? -Bah, on ne sait pas. Il est comme ça depuis que Dumbledore a fait son annonce. -Je suis ton cobaye et tu réponds à mes questions après, expliqua joyeusement Sirius. -Si je peux y répondre, oui, il n’y a pas de problème. -Ca marche, répondit Sirius tout heureux. »
Après une heure et demie d’entraînement contre Sirius, Harry maîtrisait parfaitement le sort, ce qui prouvait que son niveau de magie avait encore augmenté, et il en était fier. Il se l’était promis, il vengerait les personnes qu’il avait sous les yeux. Il les vengerait même si cela signifiait mourir.
« Bon, maintenant question ! Réclama Sirius, fier d’avoir survécu aux terribles attaques du Serpentard. -Vas-y, je t’écoute !! -Qu’est-ce qu’il s’est passé entre Dumbledore, le père de James et Isandros ? -Rien de spécial. Je leur ais dit ce qui était arrivé, Dumbledore m’a cru, ton père aussi d’ailleurs, James… -Laisse moi deviner, dit soudain Remus. Le professeur Isandros n’a pas voulu te croire ! -Comment tu as fait pour deviner ? Lança ironiquement Harry. Il voulait presque me faire renvoyer, mais bon, je n’avais rien fait de mal… -D’accord, question suivante, qu’est-ce qui s’est réellement passé ? »
Harry leur raconta en détails le cours, les Maraudeurs pleurèrent de rire lorsqu’il leur parla du coup des bulles de savon. Puis, Harry leur expliqua quel sortilège il avait jeté, celui du retour à l’envoyeur et l’effet que cela avait eu sur l’auror.
« Bon, ma curiosité est satisfaite ! Déclara Sirius en essuyant ses larmes. -A moi, c’est quoi cette histoire de pari !?! Demanda Harry. -Très longue histoire, dit James en rigolant. -En fait, on avait parié le temps que resterait de l’auror lorsque tu serais dans son cours. -Très bien, dîtes moi ce que vous avez parié !! -Moi, expliqua Sirius, j’avais parié 5 jours, James 4 jours, Lily avait dit qu’il resterait jusqu’à la fin, Anne penchait d’avantage pour 3 jours et Gabrielle pour une journée. Franchement, je ne la croyais pas, mais bon les preuves sont là, hein ! -Remus, tu n’as pas parié ? S’étonna Harry. -Non, je suis l’arbitre, je ne veux pas mouiller dans ce genre de pari. Répondit-il avec un sourire en coin. -Et qu’est ce que Gabrielle a gagné ? -Une faveur de l’un des parieurs, elle peut lui demander n’importe quoi. Je sens que ça ne va pas être drôle du tout !! »
Ils discutèrent tard dans la nuit, puis le préfet qu’était Remus refit surface.
« Il serait peut-être temps d’aller se coucher non ? Demain, au cas où certains auraient oublié, il y a cours et, en plus, cours de défense contre les forces du mal. -Parlez pour vous ! Moi, j’ai envoyé le mien à l’infirmerie. À qui vont-ils confier la lourde tâche de lui succéder ?! -Je ne sais pas. Peut-être que, cette fois, Dumbledore enverra quelqu’un de qualifié !! -Alors ça, ça m’étonnerait beaucoup ! Tu vois des Aurors former des Serpentards ? Même ton père, au début, ne me supportait pas. -C’est vrai, tu ne nous as jamais dit ce qu’il s’était passé dans cette bibliothèque, d’ailleurs… -Une autre fois peut-être, dit Harry en les saluant. »
Le jeune garçon s’enfuit vivement de la salle de classe, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il y avait évidemment oublié la carte et sa cape. Il attendit un petit peu plus loin de la pièce, et, une fois qu’il fut sûr à cent pour cent que les maraudeurs étaient partis, il y retourna, prit ses affaires et repartit.
Harry observa la carte et vit tout de même avec soulagement que les maraudeurs étaient loin. Il étudia un peu le plan et une idée le frappa soudain : pourquoi n’avait-il jamais utilisé sa carte pour trouver David ? Le problème, c’était qu’il ne connaissait pas sa véritable identité et donc que le nom ne lui dirait rien du tout… Enfin, ça, c’était son propre raisonnement !!
Il se décida de rentrer dans son dortoir avant que l’aube ne se lève, mais il n’était que quatre heures du matin, donc il avait largement le temps de dormir. Quand il pénétra dans son dortoir, il vit que, pendant son absence, Severus lui avait confectionné plusieurs bouteilles de potion revigorante. Il se coucha en silence, mais, malgré ses efforts pour se détendre, il ne parvint pas à s’endormir. Il se décida donc à lire le livre de potions que Snape lui avait offert pour Noël. Les potions n’étaient vraiment pas simples, mais certaines pouvaient être très pratiques dans certaines situations. Il y trouva d’ailleurs la recette du polynectar. D’autres potions servaient à transformer sa propre voix tout en gardant son apparence, d’autres avaient pour effets de se faire grandir ou le contraire. Harry constata également que Severus avait écrit lui-même plusieurs pages dans le livre sur des potions de guérison et des potions revigorantes. Harry finit par s’endormir, des formules alchimiques plein la tête…
Le lendemain était vendredi, le dernier jour de la semaine avant que le tournoi commence officiellement. Dumbledore fit une annonce une fois que tous les élèves furent dans la grande salle.
« Pour remplacer l’auror qui entraînait les Serpentards, j’ai nommé Mr Potter. Il se chargera des Gryffondors en plus des Serpentards et il sera aussi présent, pendant le tournoi, pour aider ceux qui en ont besoin. »
La nouvelle ne fut pas bien prise du tout des deux côtés : les Gryffondors ne voulaient pas partager et les Serpentards ne voulaient pas d’un Potter comme enseignant. En fait, seul Harry était content !!
Lorsque le cours tant attendu arriva, ce fut dans un grand silence tendu que les élèves pénétrèrent dans la salle. Le point positif, songea le Survivant, c’était que les Serpentards ne bougeraient pas si lui ne bougeait pas. Au moins, ça, c’était un avantage notable pour le bon fonctionnement de ce cours...
« Bien, je sais que c’est votre dernier jour d’entraînement. Nous allons donc répéter tous les sorts que j’ai appris aux uns pour faire une démonstration aux autres, déclara le professeur.»
C’était dit sur un ton de profond dégoût envers les Serpentards et, bien qu’Harry comprenne cette réaction, certains ne l’entendaient pas de cette oreille… Bellatrix se leva de sa chaise et voulut exprimer le fond de sa pensée…
« De quel droit osez vous… -Hum, hum ! La coupa Harry »
Bellatrix et Herry s’affrontèrent du regard : il ne devait pas baisser les yeux. Il sut qu’il avait gagné lorsque la future meurtrière de son parrain se rassit et coupa leur contact visuel. Cela n’avait pas pris beaucoup de temps, mais tous les spectateurs avaient bien saisi qui était réellement le chef, et si on souhaitait se rebeller. Gare à ceux qui n’avait pas compris.
Le plus étonné dans cette histoire n’était autre que l’auror lui-même : par quel moyen son petit-fils avait-il réussi à mater tous les Serpentards de sixième année qui n’étaient pas, pour la plupart, des enfants de cœur ?
Le cours se déroula sans autre incident. Quelques démonstrations furent même effectuées, mais, étrangement, uniquement par des Gryffondors. Les Serpentards avaient seulement le droit de regarder. Lorsque la cloche sonna, Harry foudroya son grand-père du regard. Il avait pensé que ce cours se déroulerait équitablement, que Kevin avait au moins compris la leçon… Ils s’affrontèrent du regard en silence alors que tous les Gryffondors sortaient tranquillement, sans remarquer le moins du monde ce qui se déroulait sous leurs yeux. Au contraire, tous les Serpentards étaient restés assis et soutenaient de leur présence leur ‘chef’... Les Maraudeurs avaient remarqué ce qui se passait, mais ils n’osaient pas intervenir. Devant le regard glacial de son petit-fils, Kevin rompit le contact et leur demanda pour la seconde fois de sortir de la classe. Triomphant, Harry daigna enfin se lever, suivi par la totalité de ses collègues de maison qui repoussèrent leur chaise dans un bel ensemble et quittèrent en même temps la pièce. Enfin, pratiquement la totalité. Harry n’avait pas remarqué que Sophie était sortie depuis bien longtemps.
’’’Comment a-t-il osé me faire ça, à moi, son petit-fils ?! Il aurait du comprendre qu’on avait tous le droit de savoir se défendre et d’attaquer pour le tournoi. On dirait presque qu’il veut qu’aucun Serpentard ne gagne. En fait, c’est sûrement ce qu’il cherche, lui et son caractère borné. Je sais d’où vient mon caractère maintenant ! Quand on additionne le caractère de James, celui de Lily, puis celui de Kevin, on comprend beaucoup mieux pourquoi je suis si têtu.’’’
Dire que Harry fulminait était un euphémisme : il était bouillant de colère et personne ne devait s’aviser de le toucher ou même le regarder de travers, sinon il ne répondrait plus de ses actes.
« Non, mais, pour qui se prend-t-il ? On voit bien que personne ne veut qu’on s’entraîne dignement ! Entre celui qui nous apprend à se battre contre des bulles et l’autre qui n’entraîne que ‘ses’ élèves chéris, qui, au passage, sont complètement nuls…Hurla Harry une fois arrivé dans la salle commune. -Là, je dois avouer que tu as bien raison. J’ai bien envie de me venger, une petite malédiction sur la famille Potter ? Lança Bellatrix, folle de joie, à cette idée. -Oh non, je vais me faire un plaisir de battre leur champion... -Oh ! Et qui te dit que tu seras le champion de Serpentard ? -Parce que je suis bien plus fort que toi, ma chère Black, répliqua-t-il d’un ton dur. -On verra cela, on verra dès que le tournoi débutera. -Et en plus, comme si l’humiliation ne suffisait pas, il faut en plus que les Serpentard soient les derniers à commencer le tournoi ! D’abord, il y a les qualifications des cinquièmes, sixièmes et septièmes années des Poufsouffles, puis celles de Serdaigles, ensuite celles de Gryffondors, et ENFIN les nôtres ! -Bah, on aura plus de temps pour se préparer fit remarquer la jeune fille. -On passera dans pratiquement trois semaines, deux longues semaines à attendre... -Oui, mais, pendant les vacances, le directeur ne serait pas assez fou pour nous faire rater des heures de cours… -Les vacances de Février commencent déjà lundi ? -On perd la notion du temps peut-être ?! A propos, dit-elle sur un ton beaucoup plus bas, la prochaine réunion aura lieu peu après la rentrée, donc peu après la fin du tournoi. Je sens qu’on va bien rigoler ! »
Harry était en colère, certes, mais cette colère lui faisait mal : elle était tournée contre les siens, alors que ce n’était pas le but. Il était furieux contre son grand-père, mais cela ne valait pas la peine de se mettre à dos un membre de sa famille qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il sortit de la salle commune en insistant sur le fait qu’il voulait être seul et partit à la recherche de l’auror. Il ne mit guère longtemps à le trouver : il était toujours dans sa salle avec un air coupable sur le visage.
« Je peux entrer professeur Potter ? -Bien sûr, Harry entre… »
L’auror regarda avec attention son petit-fils : il ne l’avait même pas entendu arriver. Mais il devait absolument mettre certaines choses au clair avec l’adolescent…
« Tout d’abord, Harry, sache que je ne supporte pas qu’on me tienne tête comme tu l’as fait pendant ce cours. Mais, à présent, je ne peux pas m’empêcher de penser que je l’avais bien mérité. Je sais que j’ai mal réagi, mais es-tu conscient qu’il y a de nombreux fils de mangemorts, et même quelques futurs mangemorts dans ta classe ?! -Ce n’est pas en ne leur apprenant pas à se défendre que vous les aiderez, répliqua le garçon. Bien au contraire, ils seront sans défense contre Voldemort ou, même, contre leurs propres parents et ils n’auront que la possibilité de se soumettre. Sans vous en rendre compte, c’est vous qui formez de futurs mangemorts en leur empêchant d’apprendre à se défendre, et CA c’est grave ! -Je, je ne l’avais jamais vu sous cet angle là… »
Kevin Potter hésita un instant à poursuivre la conversation, mais, mal à l’aise, il préféra changer de sujet…
« Tu sais que, pour un garçon de ton âge, tu es énormément plus mûr que James ? -Ce n’est pas comparable, dit Harry en rigolant. James est un farceur dans l’âme et fréquenter Sirius ne l’arrange pas vraiment. -Ah oui, notre Sirius national ! Je crois sincèrement qu’il nous a fait toutes les bêtises possibles et imaginables… -Ca, je n’en doute pas une seule seconde ! -Alors, prêt pour le tournoi… -Les Serpentards ne commencent les combats que vers la fin des vacances. -Oui, comme cela, ça vous permettra de mieux vous entraîner pendant les vacances en raison de la calamité qui vous servait de professeur. Tu ne peux pas savoir le self-control qu’il m’a fallu quand tu as raconté ton histoire avec la bulle… -Au moins, dans ton cours, on apprend de vrais sorts. -Bon, allez, je dois encore finir quelques papiers administratifs en ce qui concerne le petit incident avec un certain auror… -Au revoir grand-père ! -Je me sens vieux tout d’un coup, fit l’enseignant. »
Harry se sentait beaucoup mieux : il avait réussi à exposer son point de vue à son grand-père et à lui prouver qu’il avait tort sans s’énerver ou combattre. Pas mal pour quelqu’un comme lui qui s’énervait assez facilement depuis quelques temps.
Le tournoi débuta dès le lundi avec la compétition des Poufsouffles. En regardant les étudiants de très près, Harry vit qu’ils ne pensaient qu’à se défendre : très peu osaient attaquer, surtout au niveau des cinquièmes années. Les Duels duraient une éternité puisque aucun ne prenait le risque de lancer une attaque.
Chez les sixièmes années, on observait déjà beaucoup plus d’attaques, bien qu’encore minimes. Une seule personne sortait vraiment du lot : elle avait une technique remarquable et une grande souplesse dans les jambes, ce qui était très important lors d’un duel. Ce fut la seule qui finit assez rapidement ses combats. Harry avait donc noté, dans un recoin de sa tête, son nom : elle s’appelait Delphine Routack, nom dont Harry n’avait jamais entendu parler.
Chez les Septièmes années, par contre, on pouvait voir de vrais duels, aussi, ce fut là qu’Harry resta le plus longtemps. Le champion inconstatable des septièmes années fut un certain Justin Frak. Harry prit note de la façon dont le garçon attaquait et de la composition de sa technique de défense, qui était presque parfaite. Son point faible était sa relative instabilité sur ses pieds et, il suffisait donc de le toucher à cet endroit précis pour gagner le combat, c’était son talon d’Achille.
Comme il l’avait supposé, Delphine Routack fut la grande gagnante des sixièmes années de Poufsouffles. Chez les cinquièmes années, ce fut un garçon du nom de Sam Railo.
On attaqua ensuite, vers la fin de la première semaine de vacances, les combats des Serdaigles qui attirèrent d’ailleurs beaucoup plus de monde. Les Serdaigles, étant reconnus pour leur intelligence et leur envie d’en savoir plus les sortilèges, utilisaient des maléfices souvent peu connus mais très efficaces.
Les cinquièmes années se battaient avec acharnement : tous voulaient absolument gagner ! Ils ne se faisaient aucun cadeau et, lors de certains combats, on pouvait constater à quel point le côté physique du duel leur manquait : au bout de dix minutes, ils étaient fréquemment essoufflés et seule la rage de vaincre les motivait. A chaque fois qu’un affrontement s’achevait, les duellistes étaient complètement morts de fatigue.
A part pour leur grande diversité de sortilèges, les duels des Serdaigles n’étaient pas réellement un bon exemple. Si, par malheur, on essayait de faire usage de l’un de leurs enchantements, soit on ne le maîtrisait pas, soit on se vidait de notre énergie puisque le sort était puissant. Harry savait que certains Gryffondors apprenaient les sorts tels qu’ils les voyaient et allaient commettre cette faute impardonnable.
Les trois gagnants furent : Estelle Castello en septième année, Kristie Kert en sixième année et Matt Maury en cinquième année.
Après les Serdaigles, ce fut au tour des Gryffondors de combattre, et autant dire que toute l’école était présente pour les regarder et les admirer. Les duels se déroulaient dans la grande salle afin que tout le monde puisse profiter des combats. Le combat qui resta dans la mémoire d’Harry fut celui de Sirius contre Remus : ces deux là ne se battaient pas réellement, ils s’insultaient à longueur de temps et Sirius sortait des âneries plus grosses que son estomac. Remus abdiqua, mort de rire, sans avoir vraiment combattu.
« Et, voilà comment on achève un adversaire ! J’espère que le spectacle vous a plu. »
Sirius fit une sorte de révérence devant la foule, la plupart des filles était complètement hystérique. Si seulement elles savaient que Sirius n’en aimait qu’une, rit intérieurement Herry.
Lily, par contre, fit une très forte impression : elle maîtrisait parfaitement tous ses sorts et se déplaçait avec une grâce et une agilité jamais égalée. Elle mit la raclée de sa vie à Sirius en le rendant, et d’une, muet, parce qu’elle n’en pouvait plus de l’entendre raconter sa vie, et de deux, elle le ridiculisa devant tout le monde en allant même jusqu’à transformer sa robe de sorcier en une magnifique robe de princesse. Autant dire que les filles hurlaient à Lily qu’elle n’était qu’une sadique et qu’elle n’avait pas de cœur. La Gryffondor, au contraire, se vengeait de pas mal de blagues que Sirius lui avait faites. Anne se démarqua bien aussi : lorsqu’elle perdit sa baguette face à Sirius, elle n’hésita pas à lui faire une jolie prise de judo. Le garçon ne vit rien arriver, il se retrouva plaqué au sol et privé de sa baguette.
Il n’y avait pas à dire, les sixièmes années de Gryffondors étaient vraiment trop drôles, de vrais clowns. Et pourtant, ils savaient se battre ! Lily gagna face à tout le monde, enfin presque, elle perdit son combat contre James, ce qui la rendit furieuse quand il commença à s’en vanter à tout va. Le champion des sixièmes années fut James, celui des cinquièmes années Jensen Askly, et celui des septièmes années fut Ephiny Papylon.
Les choses sérieuses débutèrent enfin pour les Serpentards. Harry attendait ce jour avec envie : il allait pouvoir se défouler ‘gentiment’ sur ses propres ennemis…Quelle joie ! Mais il comptait surtout en découdre avec Bellatrix.
Les cinquièmes années débutèrent les combats. Harry qui s’attendait à ce que les élèves de Poudlard ne regardent pas les combats des Serpentards, se trompa lourdement. Il y avait pratiquement autant de monde que pour Gryffondor. Tout alla très vite, par contre, chez les verts et argent : coup bas en tout genre étaient d’actualité. Comme quoi, certains clichés subsistaient quand même, et Rosier remporta la palme du champion des cinquièmes années de sa maison.
Pour les Septièmes années, ce fut, sans aucune surprise, Lucius Malfoy qui fut déclaré vainqueur, mais à voir les combats, il n’était pas dur de constater que tous craignaient Lucius et le laissaient gagner.
Par contre, comme toujours quand Harry était dans les parages, cela se passa réellement moins bien pour les sixièmes années. Quasiment tous voulaient gagner, mais seuls plusieurs élèves luttaient pour le titre de champion : Praott, Lestrange, Black (Bellatrix) et, à l’étonnement de tous, Snape.
Severus en étonna plus d’un grâce aux cours que lui donnait Harry, le futur Maître des Potions était devenu un excellent duelliste. Il avait battu tous les Serpentards médiocres et donnait pas mal de difficultés aux plus forts. Mais, il finit par recevoir un maléfice pas très ‘blanc’ de la part de Bellatrix qui le mis hors du prix du champion… Bellatrix était sournoise et jouait de très mauvais tour aux gens, mais elle observait particulièrement la façon de se battre de Praott.
Severus se retrouva enfin confronté à son entraîneur privé…
« Alors, Herry, enfin face à face, lança Snape à son ami. -Eh, oui ! Ce sont des choses qui arrivent, tu sais, répondit-il avec un demi sourire. »
Le plus dur dans ce combat était que Harry connaissait tous les défauts de Severus, mais, en contrepartie, ce dernier connaissait aussi les siens. Il fallait être rapide face à Praott, sinon on faisait rapidement partie du décor.
« Que le Duel commence, s’écria joyeusement Sirius qui observait tous les duels des Serpentards avec attention. -Tais-toi Sirius, s’il te plaît ! Il faut que j’apprenne ses défauts, le rabroua James. -Encore faut-il qu’il batte tous les Serpentards, et contre Bellatrix, ce ne sera pas évident du tout. Quoique, Lestrange se défend pas mal non plus… -Même si ça me fait du mal à l’avouer, Snape aussi sait se battre. Je me demande comment il est devenu aussi bon, remarqua Anne. -Ca, c’est sûrement Herry, il doit l’avoir entraîné, dit Gabrielle, parce que, tu vois, ils sont en fait de très grands espions qui ne peuvent compter que l’un sur l’autre et … -Tiens, qui a trouvé le bouton arrêt ? Demanda Sirius en n’entendant plus Gabrielle parler. -Ca, c’est Remus qui a trouvé un très bon moyen de la faire taire, répondit Lily en souriant. -Alors, on vient admirer le spectacle, lança une voix derrière eux. -Bonjour Mr Potter, releva Lily. -Combien de fois devrais-je répéter à tes amis, James, que, hors des cours, ils peuvent m’appeler Kevin ? -Sûrement encore des tonnes de fois, ricana James sous le regard noir de Lily. -Taisez vous, le combat commence, dit Lily pour couper la conversation. »
Harry était face à Severus, attendant le premier sort que ce dernier allait lui envoyer.
« Expelliarmus, lança Severus. -Scutum. Mutismus. -Protego. Jambencoton. -D’accord, renifla Harry en tombant à terre. Il n’avait pas prévu que Severus soit aussi rapide. -Expeliarmus »
Harry se décala tant bien que mal pour éviter le sortilège, mais Severus enchaînait les enchantements.
« Serpensortia ! »
‘’’Alors là, je ne l’avais pas prévu celui là !! Zut, qu’est ce que je fais ? Je parle ? Non, surtout pas, pas devant tout le monde. Réfléchis Harry, qu’avait dit Snape la dernière fois ? Ah, j’ai trouvé !’’’
« Evanesco »
Pour le public, tous avaient vu que Herry Praott avait hésité et tous supposaient qu’il avait tout simplement pris peur devant le serpent, mais ils furent rassurés en voyant le reptile disparaître.
« Finite incantatem, lança Harry sur les jambes de son adversaire. Ligo, lança-t-il à Severus qui à son tour s’effondra sur le sol et perdit sa baguette. »
Harry la ramassa et fut déclaré vainqueur.
« Pas mal Herry ! Mais, avoue que tu ne t’y attendais pas à ce sort là, hein !! -Non, ça, je dois avouer que je ne m’y attendais pas du tout. -J’aurais dû être plus sur mes gardes tout de même. -Oui, et c’est pour ça que j’ai gagné, tu n’es pas assez vigilent. »
‘’’Et voilà que je me mets à parler comme Maugrey, et bien, je suis mal barré moi !!’’’
Le prochain duel opposa Lestrange et Snape. Tous les élèves furent surpris de voir que Severus gagna le duel sans vraiment trop de problèmes. Puis vint enfin le dernier des duels, le duel qui permettrait à Herry ou à Bellatrix de devenir champion des sixièmes années de Serpentard…
« Prêt Praott ? -Autant qu’on peut l’être, répliqua-t-il avec un sourire mauvais et glacial qui perturba légèrement Bellatrix. Expelliarmus. »
Bellatrix vola à travers la pièce, mais ne rencontra pas de mur sur sa trajectoire et garda sa baguette bien en main.
« Volatum, lança t-elle avec à son tour un rictus mauvais. »
Harry ne connaissait pas ce sort. Sûrement parce qu’il s’agissait d’un sort classé ‘légèrement’ magie noire. Il fallait vraiment qu’il aille en apprendre plus là dessus. Mais Harry ne put réfléchir bien longtemps : le sort le percuta de plein fouet et il se mit à s’envoler assez haut. Soudain l’enchantement cessa et il fit une chute libre de quelques mètres. Il remercia le Quidditch pour l’avoir endurci dans le domaine des chutes, mais il resta assommé quelques petites secondes. Ces dernières furent d’ailleurs bien employées par Bellatrix : tandis que Herry se relevait, elle enchaîna deux sorts
« Serpensortia non tactum »
Là, ce ne fut pas une petite vipère qui sortit de la baguette mais, plutôt, un joli python qui se dirigea vers lui à une allure pas permise.
« Evanesco »
Au lieu de disparaître le serpent s’arrêta.
« Eh non, Praott ! Je t’ai bien observé tout à l’heure et j’ai bien vu que tu avais peur des serpents. Pathétique, entre nous, quand on est à Serpentard. Mais grâce au sort que je lui ai lancé, il est intouchable ! Moi seule peut le contrôler, alors rends toi ou je le lâche. »
‘’’D’accord, alors là, ça se complique vraiment. Qu’est ce que je fais ? Je perds lâchement devant elle ? Jamais plutôt mourir que de m’abaisser devant cette crétine, un dernier regard vers mon grand-père, il ne semble pas comprendre ce que j’essaie de lui dire. Un dernier regard vers les maraudeurs, un regard de pardon, peut-être comprendront-ils !! Un dernier regard vers ma mère, allez, que l’heure de vérité arrive.’’’
« Très bien, tu ne te rends donc pas, Temptatum, lança Bellatrix au serpent qui se remit à onduler vers Harry à grande vitesse, impatient d’étouffer sa nouvelle proie. »
/Oserais-tu attaquer celui qui parle ta langue ?/ Hissa Harry en fourchelangue, ce qui provoqua plusieurs cris de stupeur d’hébétement ou de surprise tout simplement.
/Je ne pouvais pas savoir que tu parlais ma langue. Je m’excuse, les sorciers qui parlent notre langue sont tellement rares... -Je sais, siffla Harry. Attaque celle qui t’a invoqué, enserre là dans tes anneaux, mais ne la tue surtout pas. -Bien, je le ferai pour me racheter de ma faute./
Devant tout le monde, Harry parlait avec le python quand, tout à coup, ce denier fila en direction de Bellatrix qui était trop choquée pour faire un mouvement. Le serpent l’enserra dans ses anneaux et Harry parvint à lui retirer sa baguette des mains.
« Je crois, ma chère, que j’ai gagné. A l’avenir, évite de dire que j’ai peur des serpents, au contraire. Ils me comprennent !! Prévint-il dangereusement. »
Harry descendit de l’estrade la tête haute, ne regardant personne : il ne pouvait pas croiser les yeux de l’un de ses amis. Il siffla alors ces derniers mots.
/Tu peux la relâcher. Merci pour ton aide, mon ami. -De rien, entendit-il./
Le serpent relâcha alors Bellatrix qui prit sa baguette traînant par terre et qui le fit disparaître.
Harry rentra directement dans la salle commune et s’enferma dans son lit. Personne ne pouvait passer ses rideaux.
Herry se défendait plutôt bien. Enfin, jusqu’à ce qu’il se prenne ce sort que je ne connaissais pas, pourtant c’était rare que je ne connaisse pas quelque chose, moi, Lily Evans. J’eus très peur quand je vis Herry retomber lourdement sur le sol mais, apparemment, il n’avait rien de grave. Et cette Black qui n’arrêtait pas de faire pleuvoir les sorts.
Lorsque le serpent, ou plutôt le monstre, sortit de la baguette de Black j’en eus des frissons : pour rien au monde, je n’aurais voulu être à la place d’Herry. Je compris vite le problème : Herry ne pouvait pas se débarrasser du serpent, il venait de le découvrir aussi vu la mine déconfite qu’il affichait. Au moment où il me regarda, je sus qu’il allait faire quelque chose que je n’allais pas aimer, c’était comme si il s’excusait à l’avance…
J’étais préparée à tout. Enfin tout, sauf ça !! Fourchelangue, Herry, mon frère, était un fourchelangue et il ne me l’avait jamais dit !! Comment avait-il pu me cacher cela ? Moi qui ne comprenais pas pourquoi il avait été envoyé à Serpentard, maintenant, je comprenais beaucoup mieux.
Tout le monde se tendit autour de moi, j’avais l’impression que tout le monde, oui, tout le monde le regarde différemment. James semble hors de lui. Soudain l’image du jeu me revint en mémoire… Le fameux jeu Delta, James avait bien dit que tous les fourchelangues étaient des mages noirs. Je compris alors mieux les regards des autres. Mais moi, je savais au fond de moi que mon frère ne pouvait pas être mauvais. C’était inconcevable. Tout simplement impossible !!
Peut-être que, finalement, Herry ne serait pas le champion des Serpentards. Moi, j’en rigolais d’avance pour pouvoir le charrier : il avait été tellement sûr qu’il serait champion. En tout cas, c’était très mal parti, il était par terre et ma très ‘chère’ cousine s’acharnait sur lui avec plaisir... Heureusement que je n’étais pas à sa place. Je préfère de loin me battre avec les Gryffondors, au moins, on est sûr de finir vivant. Quoique, avec Lily, je n’étais plus très sûr de moi !!
Pour un gars qui était par terre devant une vrai folle, je trouve que Herry avait encore pas mal d’énergie. Je fus tout de même assez rassuré quand il se releva, mais je le fus dix fois moins lorsque je vis l’espèce de monstre que ma cousine avait conjuré !! Mais elle voulait le tuer ou quoi ?! Moi, Sirius Black, j’avais fini par m’attacher à ce Serpentard de malheur, même si on savait qu’il nous cachait énormément de choses, on l’avait finalement mentalement accepté. Enfin tous sauf Peter.
Là, je riais intérieurement : j’avais l’impression que Herry s’inclinait face à ma cousine. En même temps, je le comprenais : face à ce truc, moi, ça aurait déjà fait longtemps que j’aurais abdiqué. Quoique, face à elle, j’aurais tout tenté pour… Tiens, pourquoi il nous lance ce regard là ?! Il a l’air honteux de sa défaite. Il va en entendre parler de cette histoire-là, fois de Sir…
…
Dîtes moi que j’ai rêvé !! Non, ce n’est pas possible. Il est…fourchelangue !?
Je fus soudain submergé par plusieurs sentiments parmi lesquels la colère et la haine prédominaient. Il nous avait menti, il nous avait trahis ! Je n’arrivais pas à croire qu’on se soit fait berner de la sorte !!
« James… »
Je fus incapable de dire un mot de plus : je regardais le traître avec un regard glacial. Plus jamais je ne me ferais avoir aussi facilement. Jamais.
J’étais content… J’étais champion des Gryffondor et, à coup sûr, j’allais affronter Herry… Juste le temps qu’il finisse ce duel et il serait champion.
Sirius n’avait-il pas dit que sa cousine était une adversaire de taille ? Aïe, ah oui, vu le vol plané que vient de faire Herry, elle ne sera pas si facile à battre que ça… Ce qui m’étonne chez ce garçon, c’est que même si il est à terre, il combat toujours, il n’abandonne jamais. C’est une certaine forme de courage. Je me suis toujours demandé pourquoi il avait échoué à Serpentard. Le Choixpeau avait sûrement dû faire une erreur… Ce serait bien la première fois...
Houlà, mais qu’est ce que c’est que ce monstre !? Et on appelle ça un serpent ?! D’ici, j’ai l’impression qu’il fait au moins vingt mètres de long !! Oh !! Tout cela s’annonce mal. Pourquoi le serpent ne disparaît pas comme avec Servilius ? D’accord, si en plus elle explique qu’il ne peut que perdre. C’est vraiment dommage, il a l’air vraiment déçu. Moi, à sa place, j’aurais continué de me…C’était quoi ce regard ?
Il va faire quelque chose !! Et s’il lui explosait la tête à ce serpent. Non…Dîtes moi que j’ai mal entendu. Dîtes moi que je comprends ce que dit Herry. Non…Non, ça n’est pas…
« James… »
Quand j’entendis la voix de Sirius, je compris alors ce qu’il se passait : il avait été malin, très malin. On lui avait fait confiance tout de suite parce qu’il était proche de Lily. Lily… J’espère, au moins, qu’il ne lui a pas fait de mal, s’il a touché un seul de ses cheveux. Herry Praott, je te jure que tu vas me le payer. Espèce de mage noir en herbe !
Ah, non, il n’était pas un mangemort en herbe. Non, Monsieur vise bien plus haut. Monsieur veut être l’héritier de Voldemort. Et dire qu’il a dormi chez moi. Il m’écœure et il va me le payer très cher.
A partir de maintenant Herry Praott : C’est la guerre !
Vas y, enfuis toi, champion des Serpentards ! Dès qu’on sera sur l’estrade tout les deux, je te ferai payer ta traîtrise.
« Je…déclare Herry Praott, champion des Serpentards de sixième année, dit Dumbledore d’un ton las et fatigué. »
La grande salle. Enfin, ceux qui étaient dans la grande salle, plus exactement, semblaient figés, ils n’osaient pas bouger. Le premier à esquisser un geste fut James Potter, suivi, bientôt, de Sirius, Remus et Peter. Le fameux quatuor sortit de la grande salle pour se réunir dans une salle de classe vide.
« J’arrive pas à le croire, s’exclama James après un très long silence. On peut dire qu’on s’est fait avoir en beauté, hein !! Et dire que j’ai invité ce futur mage noir chez moi. Je me dégoûte. Je savais pourtant qu’il n’était pas net. Et, quand on analyse bien, il nous a ensorcelé les uns après les autres, et on s’est tous mis à l’accepter ! -Non pas moi, rappela Peter en coupant la parole à James. Je vous l’avais dit depuis le début qu’il n’était pas net. Il me faisait peur parce que je savais qu’il n’était pas sincère, mais vous n’avez pas voulu m’écouter, vous n’étiez concentré que sur lui. Il n’y en avait que pour Praott. Parfois, j’avais l’impression de ne plus faire partie du groupe. Depuis son arrivée, j’ai cette impression qui me ronge… -On est sincèrement désolés, Peter, s’excusa James. On a été impardonnable. Tu avais raison et on t’a ignoré. Je crois qu’il faudrait qu’on se serre les coudes beaucoup plus à partir de maintenant, qu’on redevienne le groupe soudé qu’on était. -Les tombeurs de Poudlard, lança joyeusement Sirius, et les persécuteurs des Serpentards. -C’est vrai, depuis que Praott est là, on ne s’est pas réellement amusé sur les Serpentards. Je propose qu’on reprenne notre boulot à plein temps, grinça James, plus machiavélique que jamais. -Pourtant, il disait quand même des trucs pas faux, tenta Remus. Ce n’était pas vraiment ‘évolué’ de nôtre part de s’attaquer à plus faible que nous. -Plus faible ? Je ne sais pas si tu as remarqué mais, premièrement, Praott est tout sauf faible, et Servilius se défend remarquablement bien, alors je ne vois pas de faibles en face de nous. Et puis, Remus, comme au bon vieux temps, on ne fait que des farces, rien de dangereux ! -Sauf la fois où Sirius à trouvé très intelligent de dire à Snape comment on ouvrait le passage de la cabane hurlante… -Combien de fois faudra t-il que je m’excuse ?! C’était irresponsable de ma part, vous me l’avez vraiment bien fait comprendre ! -Je ne veux pas que ça se reproduise, c’est tout. -Autre chose aussi, on va reprendre nos recherches sur Praott. On les a laissé tomber parce qu’il n’était soit-disant pas un danger. Il faut tout reprendre depuis le début. -Moi, je n’ai pas laissé tomber les recherches, et, d’après mes parents, c’est impossible qu’il vienne de Russie, ils sont catégoriques. Ma mère y a grandi et il faut savoir qu’il y a peu de sorciers là bas… Elle connaissait pratiquement toutes les familles magiques. -Merci Peter, cette information est capitale. On sait qu’il se cache derrière une autre apparence, qu’il ne finit pas ses phrases, qu’il n’a jamais habité en Russie, ou, tout du moins, qu’il n’en vient pas. -C’est très beau tout ça James, mais on ne sait rien de plus. -Lily en sait sûrement plus sur lui. N’oubliez pas qu’il s’est fait passer pour son ‘frère’. S’il l’approche, ne serait-ce que d’un centimètre, il est mort. J’en fais le serment. -On va se calmer un peu quand même, modéra Remus, ceux qui en savent le plus sur lui sont Dumbledore et… -Et qui ? Demanda James, impatient. -Et ton père, James. -Mais qu’est ce que tu racontes, Remus ?! -Il a raison, déclara soudainement Sirius. Ton père est réputé pour être le plus grand auror d’Angleterre, et il accueille un Serpentard chez lui… -Bien sûr ! Il s’est renseigné sur lui et ils se sont expliqués dans son bureau ! Mon père a du découvrir le secret de Praott et ce dernier lui a jeté un sort. -Tu crois sérieusement que Praott serait assez puissant pour jeter un sort à ton père ? -Oui, je le pense sérieusement. Il est vraiment très fort, vous avez vu les cours qu’il a pris avec mon père ? -Pourquoi ton père l’aurait-il entraîné dans ce cas ? Tenta de nouveau Remus. -Parce qu’il était sous l’effet d’un sortilège, répondit James comme si c’était tout naturel. -Je pense qu’il faut faire très attention aux apparences !! Vous croyez vraiment que tous les fourchelangues sont forcément des mages noirs ? -Mais, bien sûr ! Quelle question Remus ! Ce sont des monstres, grimaça James comme si le simple fait de réfuter cette idée lui paraissait inconcevable. -Moi aussi, je souffre des apparences. Je suis aussi un monstre, pourquoi vous n’avez pas fuit alors ? -Non, Remus ! C’est complètement différent, s’écria Sirius. Toi, tu n’as pas choisi ce que tu es devenu, lui, au contraire, a voulu nous prouver qu’il assumait entièrement. Pourquoi crois-tu qu’il était envoyé à Serpentard ? Ils sont tous mauvais, aucune exception possible. -Tu ne crois pas que tu le condamnes un peu vite, non ? Remarqua le loup garou. -Non, je ne le crois pas Remus. C’était la preuve qu’il nous fallait. Praott est un traître, il sera le digne successeur de Voldemort. »
Tous grimacèrent à l’écoute de ce nom, même James.
« Alors qu’est ce qu’on prépare contre les Serpentards ? -Déjà, je propose qu’on sous entende à McGonagall qu’un élève est très fréquemment hors du dortoir après le couvre feu… -Comment veux-tu qu’on lui dise sans qu’on éveille les soupçons de notre côté ? Répliqua sévèrement Remus. -Oh, je n’aime définitivement pas quand tu as raison, dit Sirius, déçu. -Mais, là où c’est un avantage, c’est qu’on va pouvoir l’espionner et régler quelques comptes. Ce soir, par exemple. -Point de vue du préfet qui sommeille en moi, on n’a pas intérêt à se faire prendre parce que sinon ça va chauffer pour nous ! -Ne t’inquiète donc pas, mon petit loup ! Tout ira pour le mieux, s’amusa Sirius. -Oh, non !!! Sirius, tu avais promis d’arrêter avec tes surnoms débiles, se désola Remus. -Bah, je me voyais mal dire ça devant Praott tout de même. Maintenant qu’on sait que c’est un traître !! »
Les très rares élèves qui n’avaient pas assistés au Duel Black contre Praott furent au courant du ‘don’ du garçon en moins d’une après midi... Lorsque ce fut l’heure d’aller dîner, Harry mit longtemps à se décider d’y aller, mais bon, il ne voulait pas non plus mourir de faim… Il ouvrit ses rideaux et tomba sur un Severus particulièrement en colère.
« Alors, comme ça, on oublie de me dire un très léger détail. Juste que tu as un don peu commun et pas n’importe lequel ! Non ! Seulement ceux qui sont les descendants de Serpentard le possèdent. Tu es fourchelangue, mais, à part ça, tu n’as pas jugé bon de m’en prévenir ! -Qu’est ce que ça t’aurait fait de plus ?! Tu ne m’aurais même pas approché si je te l’avais dit. -Faux ! Sache que j’ai toujours considéré que le fait d’être fourchelangue était un don. Tu as de la chance de le posséder, alors ose le dire à tout le monde ! -Ce n’est pas ce que je viens de faire ? -Si, et d’une façon des plus théâtrales, même moi, je ne l’avais pas vu venir. Et tu aurais dû voir la tête de Bellatrix, à mourir de rire, finit Severus en rigolant. -Je suis sûr que tu es le seul à le prendre de cette façon. Les Gryffondors qui ne voulaient pas se frotter à moi vont carrément me haïr, tous les élèves vont avoir peur de moi… -Et, alors ? Ce n’est pas comme si tu voulais attirer les foules, si ? -Non, bien au contraire… -Alors, c’est chose faîte ! Le seul problème sera sans doute le professeur Dumbledore qui ne va pas apprécier. -Ca, c’est le dernier de mes soucis… »
‘’’Si seulement les maraudeurs et Lily pouvaient être aussi compréhensifs que Severus. Attirer les foules, non mais quelle idée !!! J’ai toujours détesté être le centre d’attention de tout le monde. Là, je mets carrément la barre plus haute.’’’
« Bon, ce n’est pas tout, mais je commence à avoir faim et je te signale que demain et après demain, il y a encore des duels au programme pour toi !! -C’est vrai…Allons affronter tout le monde ! » Sourit Harry.
Les deux garçons sortirent de leur dortoir pour tomber sur un petit groupe de Serpentards qui les attendaient. Cette petite bande était uniquement composée de futurs mangemorts ayant assisté à la réunion de la dernière fois…
« Nous vous attendions, dit Lucius en baissant les yeux devant Herry. -Génial, marmonna Harry »
‘’’Chouette, et, en plus, j’ai un cortège rien que pour moi, enfin on s’habitue à tout ! Les seuls qui n’ont pas peur de me parler ou de m’approcher sont des futurs mangemorts. Ce voyage dans le passé aura été fantastique. Vivement que je retrouve David et que je parte de cet enfer !’’’
Lorsqu’Harry mit un pied dans la grande salle, les bavardages cessèrent et tous les élèves le regardèrent.
‘’’ Si leurs yeux pouvaient lancer des Avada Kedavra, je serais déjà mort ‘’’ Pensa Harry en regardant les maraudeurs.
Les autres étudiants étaient plutôt morts de peur face au regard plus que glacial de Herry. Ils trouvèrent une place sans problème à la table de leur maison et mangèrent tranquillement. Peu à peu les bavardages reprirent de plus belle.
« Il faut absolument que j’aille lui parler, il faut que je comprenne ! -Lily, il n’y a rien à comprendre, tenta de la raisonner Anne. C’est un futur mage noir, voilà la réalité. -Arrête de raconter des bêtises ! -Elle a raison, dit Gabrielle, il appartient à la descendance de Serpentard. Si ça se trouve, il est là pour ouvrir la chambre secrète de Serpentard et lâcher le monstre sur tous les sorciers nés de parents Moldus. -Arrête de dire des bêtises Gabrielle ! Il a vécu pendant une semaine chez moi et tout s’est très bien déroulé ! Mes parents l’appréciaient et c’était réciproque. -Je pense que tu es tout simplement complètement aveuglée, ma chère Lily. -Non Anne, de toute façon, il faut absolument que je le vois ce soir. -Tu n’es pas réellement sérieuse, hein ?! -Si, très sérieuse, et pas la peine d’essayer de m’en empêcher !! -Mais s’il t’attaque, tu es sûre que tu ne veux pas que je prévienne James ou Sirius ? -Je n’ai pas besoin de chaperon, merci !! Je suis aussi douée qu’eux en duel. -Oui, mais James est plus fort, non ? -Anne, tu es exaspérante ! J’irai le voir point final. »
Du point de vue de Herry, même Lily lui lançait un regard mauvais, un regard de colère. Mais c’était déjà autre chose que des regards de haine des autres. Harry ne savait pas d’ailleurs si c’était mieux ou pas.
Cette nuit là, Herry se rendit directement dans le dortoir des Serpentards : il savait bien que les Maraudeurs l’attendraient au tournant et il n’avait pas le courage de les affronter tout de suite. Il savait que, quand il leur ferait face, ça allait faire très mal, surtout pour son moral…
Le lendemain commençaient enfin les derniers duels où s’affrontaient chaque champion de chaque maison par année.
Ce furent d’abord les cinquièmes années qui passèrent sur l’estrade. En premier lieu, ce fut un duel entre Serdaigle et Serpentard : Rosier champion des Serpentards gagna en plaquant son adversaire au sol d’un sort de saucisson, le Serdaigle s’étant attendu à bien pire n’avait pas prévu un sortilège aussi simple.
Au niveau du match Poufsouffle contre Gryffondor, l’issue fut aussi très rapide : Sam (Poufsouffle) ne faisant que se défendre, Jensen (Gryffondor) en profita pour lui lancer des attaques précises qui lui furent fatales.
Ce fut donc une grande finale Serpentard contre Gryffondor. Rosier, sûr de lui, se fit avoir par la technique parfaite du Gryffondor et perdit lamentablement sous les ricanements de tous.
La quasi totalité de l’assistance avait une dent contre Serpentard, et c’était avec plaisir que les spectateurs regardaient les membres de cette maison perdre. Le Gryffondor, quant à lui, fut largement acclamé par les trois autres maisons.
La finale des sixièmes années étaient ce que tous attendaient : les élèves comme les professeurs étaient au rendez-vous. Tous souhaitaient voir une finale Gryffondor contre Serpentard.
Il y eu d’abord le Duel Gryffondor contre Poufsouffle qui coupa court : James, ayant une très grande envie de se battre contre Praott, envoya valser contre un mur la pauvre Delphine qui avait fait du mieux qu’elle pouvait.
Le match Serdaigle contre Serpentard fut bien plus long pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que Herry ne se battait pas réellement, et deuxièmement, parce que la Serdaigle du nom de Kristie se défendait très bien et ses attaques étaient précises. Après 15 minutes de combat assez plat, Herry décida de voir à quelle vitesse la Serdaigle arrivait à encaisser les sorts. Il augmenta donc la cadence de ses sortilèges sans même se fatiguer. Il était parfaitement à l’aise, tandis que la Serdaigle en face de lui commençait à sérieusement fatiguer. Il finit le Duel par un joli lasso qui s’entoura autour de la Serdaigle et qui la fit chuter. Au lieu d’applaudissements et d’ovations, il n’y eu rien. Seuls quelques Serpentards osèrent applaudir.
Pour Harry, ce fut enfin le moment d’affronter son père, un sorcier très puissant, surtout quand il était en colère et, là c’était le cas rien qu’à voir ses yeux.
Devant ces yeux qui exprimaient une telle haine, je fus un peu désarçonné au début. Le temps de la rigolade avec les maraudeurs était définitivement fini. Maintenant, c’était de la haine pure et dure qu’il y avait entre nous. Dire que j’étais déçu de l’attitude de mon père était un euphémisme, mais comment aurais-je réagi moi s’il y avait un fourchelangue ? Peut-être que je lui aurais aussi donné une chance. Au moment où je fus qu’à quelques centimètres de lui, il me glissa quelques mots qui finirent de d’achever mes illusions :
« Entre nous, c’est la guerre. Traître ! »
Voilà, c’était moi le traître ! Moi alors que ce petit rat était toujours avec eux. La vie était parfois tellement injuste. La seule occasion où je peux voir mon père, la seule et l’unique et ce dernier me déteste. Je crois que c’est même pire qu’au début de l’année, parce que, depuis, j’avais appris à l’aimer.
James mit la barre très haute quand il commença le Duel : il me lança une combinaison d’un sort de projection ainsi que d’un maléfice de désarmement. Je parvins à éviter le premier, mais pas le second. Ma baguette resta néanmoins dans mes mains et je mis en place un bouclier puissant, afin de minimiser les attaques du Gryffondor qui se déchaînait. Après de nombreux sorts en tout genre sans effet, James sembla légèrement se calmer. Surtout que je n’avais pas bougé d’un pouce.
J’avais déjà exécuté la plupart des sorts que je connaissais et le traître ne bougeait toujours pas. C’était exaspérant ! Il n’essayait même pas de se défendre. Enfin son bouclier était très puissant. Il fallait peut-être que je le détruise moralement pour que sa magie faiblisse ? Mon père m’a toujours répété que notre magie était liée à nos sentiments…
« Alors le traître, on n’ose pas bouger ? Tu as peut-être peur de moi ? C’est vrai que j’ai toujours été le plus fort ! -Je vois que ton arrogance est toujours aussi présente. Je comprends mieux pourquoi elle n’est toujours pas avec toi ! Moi, ça aurait fait longtemps que je ne te tournerais plus autour. »
Uniquement, certaines personnes pouvaient le comprendre. J’étais en colère. Peut-être que ce n’était pas une si bonne idée : ça se retournait contre moi et j’étais sûr que j’allais bientôt exploser. Mettre Lily dans cette histoire. Ca me rendait fou de rage ! Comme si je n’avais pas remarqué qu’elle s’était à nouveau éloignée de moi. Pourtant, pendant les vacances, elle s’était rapprochée…
« Je vois que ça réfléchit dur dans ta cervelle, Potter ! Enfin, si tu en as une, bien sûr ! -De quel droit oses-tu… -Je n’ai pas commencé, je te signale. -On t’a… »
Je n’avais même pas achevé ma phrase lorsqu’il me lança un sortilège pour me rendre muet. J’étais bloqué : il fallait vite trouver une parade. Sans en comprendre davantage, je me retrouvais par terre. Il m’était impossible de bouger mes jambes. Je devais faire quelque chose, et très rapidement ! La seule chose qui me vint à l’esprit fut le feu. Le feu que j’avais en moi. Je me concentrais ardemment dessus et soudainement Praott se retrouva entièrement entouré d’un rideau de flammes brûlantes. J’entendis les cris de stupéfaction de la foule. J’étais particulièrement fier de moi : c’était la première fois que je réussissais à maîtriser aussi bien mon élément.
Le feu m’entourait, j’avais peur, oui là, j’avais très peur et je sentis ma magie diminuer. Je vis que James avait réussi à neutraliser les deux sortilèges que j’avais lancés contre lui. En mon for intérieur, je savais que je ne pouvais pas montrer l’étendue de ma magie : les maraudeurs en connaissaient déjà beaucoup même si ils ignoraient tout de même une partie. James savait que je maîtrisais un peu la magie sans baguette, mais tous les autres élèves n’étaient pas censés le savoir. Le feu se rapprochait et le regard de James commençait à m’effrayer. Etait-il possible de se faire tuer par son propre père ? Heureusement j’avais appris un sort qui me permettait de faire jaillir de l’eau de ma baguette.
C’était déjà la cinquième fois que je lançais le sort, mais le mur de feu était toujours présent, il avait quand même reculé légèrement. Mais, ce qui était aussi marquant, était que plus je mettais de l’eau, plus James semblait s’épuiser. Le sort, en lui-même, ne me causait pas du tout de fatigue et je repris donc confiance en moi : la solution était donc de fatiguer James le plus possible en attaquant son mur avec de l’eau.
Au bout de la huitième fois, je vis James s’écrouler sur le sol et le mur de feu complètement disparaître. Il avait été tellement inconscient sur ce duel, il avait brûlé son énergie alors que son adversaire restait indemne. Il aurait dû arrêter le feu quand il avait vu que je ne paniquais pas.
Par mesure de sécurité, je l’immobilisai avec un lasso et lui pris sa baguette et voilà j’étais le champion de Poudlard de tous les sixièmes années. Mais je ne ressentais rien, pour moi c’était une défaite. La défaite de l’amitié et la naissance d’une guerre à l’intérieur même de Poudlard.
« Je déclare Herry Praott vainqueur des sixièmes années, dit la voix de Dumbledore »
Dans la grande salle, c’étaient plus des lamentations que des applaudissements qui retentirent. Cependant la victoire d’Herry paraissait quand même ridicule face au ‘merveilleux’ talent de Potter. Dans ce duel, tous les élèves avaient uniquement retenu le fait que James savait faire du feu personne n’avait vu sa bêtise.
Durant la fin de l’après midi, ce fut enfin le tour des Septièmes années de finir leurs duels. Malfoy se montra très habile et très fort en duel. Après tout, n’était-il pas le bras droit de Voldemort lui même ? Il gagna assez brutalement contre la pauvre Serdaigle qui avait pourtant un énorme potentiel.
Mais, à la surprise de tous, pour le duel Gryffondor contre Poufsouffle, ce fut Justin (Poufsouffle) qui gagna. Ce fut donc une finale Serpentard contre Poufsouffle.
Justin se défendit extrêmement bien face à Malfoy, il avait une technique impeccable, mais il était très droit par rapport aux règles, contrairement à Lucius. Ce dernier s’aida d’un sort assez ambigu pour gagner.
Les trois champions de Poudlard furent donc deux Serpentards et un Gryffondor.
Les cours reprirent dès que le tournoi fut fini. Ce fut comme si il n’y avait pas eu de vacances. A partir de ce moment là, Harry découvrit un aspect très solitaire de Poudlard. Un peu comme si il était revenu au temps de sa seconde année, sauf que cette fois ci, Hermione et Ron n’étaient pas là pour l’aider. La seule consolation d’Herry était la présence constante de Severus : ce dernier voyait bien que le fait d’être le paria de l’école lui faisait du mal. Severus avait bien compris que Herry était quelqu’un qui aimait assez bien s’entendre avec tout le monde, il n’aimait pas être détesté, mais il n’aimait pas non plus être adulé. Il voulait tout simplement être normal et Severus avait remarqué que lorsqu’on était avec Herry rien n’était normal. Il pouvait comprendre ce que ressentait le jeune homme.
Un soir, alors qu’il n’arrivait pas à s’endormir, Harry décida d’aller faire un tour dans la forêt interdite. Cela faisait énormément longtemps qu’il n’avait pas vu les licornes et elles seules pouvaient calmer sa peine.
Pour la première fois il décida de sortir sans sa cape, par contre il garda la carte avec lui. Lorsqu’il fut sorti de la salle commune, il quitta des cachots pour arriver devant la grande porte. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que Lily l’attendait de pied ferme devant. Depuis combien de temps attendait-elle ?
« Lily ? »
A suivre... |