Chapitre 24 : Une année sans toi
Il était parti sans prévenir, Harry Potter avait disparu le premier jour d’école, Ron et Hermione avait beau chercher chaque recoin du château, ils n’avaient rien trouvé.
La première chose qui leur traversa l’esprit fut qu’Harry se soit fait enlever, mais le fait que toutes ses affaires aient disparu démentait cette hypothèse…
Hermione et Ron étaient ensuite allés chercher des réponses auprès du professeur Dumbledore qui avait gardé un petit sourire en coin tout au long de la discussion.
Le troisième jour, au petit matin, Dumbledore fit alors un discours matinal :
« Cette année, Harry Potter ne sera pas présent. Pour des raisons de sécurité il a été envoyé ailleurs, je ne peux pas vous en dire plus, mais rassurez-vous, il va très bien et il reviendra le moment venu. Je vous souhaite à tous et toutes une bonne journée. »
Les Gryffondors étaient vraiment trop choqués et les Serpentards avaient le sourire aux lèvres…
« Alors comme ça Potter a eu peur et il a préféré aller se cacher ? Lança Malfoy au détour d’un couloir.
-Très drôle Malfoy, je suis sûr qu’Harry va revenir très vite pour te botter les fesses, lança Ron.
-Oh je t’en prie, comme si Potter pouvait faire une telle chose…
-Allez viens Ron, ça ne sert à rien de parler avec ce genre de personnes.
-Je suis bien d’accord Granger, je n’ai rien à faire avec deux personnes telles que vous. »
Hermione et Ron s’éloignèrent, Hermione cependant remarqua une chose bizarre, Malfoy n’avait pas employé le mot ‘Sang-de-Bourbe’ à son égard, peut-être s’en était-il lassé après tout ?
Les Serpentards jubilaient, le chouchou de Dumbledore était bel et bien parti, ça faisait déjà un mois sans Potter et la vie pour les Serpentards leur semblait plus distrayante.
Ils étaient tout le temps sur le dos des Gryffondors et particulièrement sur le dos d’Hermione et Ron, ce dernier semblant de plus en plus abattu au fur et à mesure que l’année avançait.
Trahi, il se sentait complètement trahi, son meilleur ami ne lui avait rien dit, absolument rien dit, même pendant les vacances. Pourquoi Harry lui avait-il fait ça ? C’était tout de même bizarre cette histoire et rien, aucune lettre, pas le moindre signe de vie de sa part. Ron était perdu. Il avait souvent envié Harry, aujourd’hui il se sentait en colère contre lui, parce qu’il s’inquiétait…
Les matchs de Quidditch n’étaient plus pareils sans lui, même si Ginny se débrouillait très bien. Ils s’étaient fait écrasés par les Serpentards et Snape était heureux, c'est-à-dire encore plus sadique envers les Gryffondors et toujours des remarques blessantes du genre :
« Alors la mascotte a quitté les rangs »
Détestable, il retirait des points à Neville faute d’avoir Harry sous la main. Personne ne voulait aller en classe de potions, sauf Hermione.
Noël au Terrier se passa bien pour tout le monde, sauf pour Ron qui s’enfonçait dans un silence lourd, seule Hermione arrivait à l’en sortir et encore, elle avait des difficultés. C’était pendant cette période que Ron s’était confié à Hermione et celle-ci avait fait de même, ils s’étaient beaucoup rapprochés et ils finirent par sortir ensemble lors de la victoire de Quidditch de Gryffondors sur les Serdaigles.
Ron avait pris une part plus active dans les cours à cause d’Hermione, sauf peut-être en potions et en histoire de la magie…
Grâce à Hermione il se décida à sortir de sa déprime et à s’intéresser à ses camarades qu’il avait laissés tomber en début d’année et ce fut donc en février que les Gryffondors se relevèrent et que les duels avec les Serpentards reprirent dans les couloirs.
Mme Pomfresh n’avait pas vraiment eu de malades cette année puisque son pensionnaire le plus régulier était absent. Hélas pour elle son repos prit fin en mars. Les élèves de Serpentards ou de Gryffondors venaient souvent à cause des duels.
La tension entre Serpentards et Gryffondors remonta en flèche à la fin de l’année…
Après le discours de Dumbledore Hermione prit alors vraiment conscience du rôle manipulateur du directeur. Elle savait que si Harry avait su quoi que ce soit sur son départ, il en aurait fait part à Ron et à elle-même. Donc Dumbledore l’avait envoyé quelque part sans vraiment attendre son approbation. Il avait même sûrement préparé les affaires d’Harry à l’avance et ce dernier s’était retrouvé au pied du mur.
Elle en voulait beaucoup à Dumbledore, surtout sur le fait qu’il décide ainsi de la vie d’Harry, même si c’était pour le protéger. Elle avait essayé un nombre incalculable de fois d’envoyer un hibou à Harry mais chaque fois c’était pareil, le hibou ne quittait pas Poudlard, il tournait juste autour du château complètement perdu. Dumbledore était très fort…
Elle avait cherché tout ce qui était possible de chercher à la bibliothèque et n’avait strictement rien trouvé, rien du tout. Puis elle avait remarqué une chose, Ron se renfermait sur lui-même, c’était tout juste si il lui parlait, il fallait absolument le sortir de cette dépression, ça ne lui ressemblait tellement pas, même quand elle s’efforçait de parler de Quidditch, Ron ne parlait pas : c’était grave.
Elle gardait souvent contact avec Anna, cette dernière tentait tout ce qu’elle pouvait pour égailler la situation, elle qui ne connaissait pas vraiment Harry. Elle avait aussi remarqué qu’Anna tentait de parler à Ron de choses et d’autres, mais ce dernier restait sourd.
Après une petite enquête chez les Gryffondors, elle s’aperçut que Ron ne parlait même plus à ses camarades de dortoir. Elle tentât de l’aider tant bien que mal, elle avait même réussi à le faire étudier un peu plus, au moins une chose positive.
Le plus dur des cours pour les Gryffondors était Potions, même si Hermione aimait cette matière, elle devait avouer que Snape était vraiment horrible.
Noël fût bien triste pour Hermione, elle rentra chez elle et ses parents lui annoncèrent le décès de sa grand-mère : un fou dangereux dans la rue paraît-il. Hermione savait que le fou en question pouvait aussi se prénommer mangemort…
Depuis le départ de Harry, Voldemort n’avait pas fait grand-chose et Hermione supposait que lui aussi était à la recherche d’Harry. Mais il y avait eu cependant quelques attaques sur des Moldus, la plupart du temps dans Londres, faisant ainsi un maximum de dégâts.
D’habitude, elle se serait confiée à Harry, il était d’une certaine façon plus mature que Ron mais aujourd’hui Ron avait besoin d’elle et elle avait besoin de lui.
Hermione confia donc ses soucis à Ron qui réagit autrement qu’elle ne s’y était attendue, il l’avait comprise et il s’était à son tour ouvert.
Les disputes entre Ron et Hermione n’étaient plus aussi courantes que les années précédentes…
Le jour où Hermione fût officiellement la petite amie de Ron fût le jour de la victoire des Gryffondors sur les Serdaigles au Quidditch. C’était lors de la soirée, tous était heureux, surtout que le capitaine était vraiment très autoritaire : Ginny pouvait être une vraie furie quand elle le voulait. C’était un Dubois version fille au niveau des entraînements.
C’était donc une soirée de fête et là, Ron l’avait embrassée devant tout le monde et elle l’avait embrassé en retour, ce fût une merveilleuse soirée. Pendant ces moments là, on oubliait presque qu’Harry n’était pas là.
Autrefois il était très rare de voir Hermione, Ron et Harry vraiment mélangés aux autres personnes ; maintenant qu’Harry n’était plus là, Hermione et Ron s’étaient complètement ouverts et parlait beaucoup plus avec les Gryffondors. Certains avaient donc remarqué qu’Hermione n’était pas qu’une miss-je-sais-tout et que Ron pouvait être quelqu’un de génial, au lieu d’être toujours collé à Harry.
Anna était maintenant parfaitement à l’aise dans le groupe des sixièmes années des Gryffondors, elle était en quelque sorte la petite à protéger.
Mais cette remonté de moral eu un effet négatif sur l’école, la guerre Gryffondors-Serpentards reprenait de plus belle et plus violente. Hermione qui s’était retrouvée entre deux Serpentards, avait été envoyée à l’infirmerie plus d’une fois. Ron, pour la venger, arrivait souvent derrière à l’infirmerie. Mais il n’était pas rare de voir débarquer Crabbe, Goyle, Parkinson ou Zabini à l’infirmerie. Malfoy était devenu plutôt bon en Duel et arrivait rarement blessé à l’infirmerie.
Les Serpentards semblaient vraiment revivre à travers cette guerre, toute l’année ils avaient été étrangement calmes, trop calme.
Le plus étonnant avait été le changement très progressif de Draco Malfoy, au début de l’année il avait été agressif avec les Gryffondors puis maintenant, c’est comme s’il était perdu, sans repère. Personne ne savait ce qu’était devenu Lucius Malfoy même si Hermione se doutait qu’il devait se trouver près de Voldemort. Mais ce changement n’avait été remarqué que par Hermione, elle avait toujours été la plus perspicace, la plus physionomiste. Par contre il ne se privait pas d’un bon Duel contre un Gryffondor, il n’avait pas changé à ce point-là ! De même que ces remarques acides et déplaisantes étaient toujours au goût du jour.
Lorsque Dumbledore avait fait son discours tout sourire, Ginny s’était sentie toute bizarre. Harry avait abandonné les Gryffondors, mais plus important, il avait abandonné l’équipe de Quidditch. Elle qui pensait que cette année serait facile au niveau du Quidditch, elle avait eu tout faux, et étant le capitaine elle avait pris des mesures drastiques.
Elle avait décidé de reprendre sa position d’attrapeur et elle avait fait des sélections pour remplir l’équipe qui s’était grandement vidée à cause du départ de Fred, George et d’Angelina.
Elle s’était donc documentée énormément sur toutes les techniques de Quidditch, mais son équipe n’était pas au point lors du premier match : Gryffondor contre Serpentard. Ils avaient perdu. Peu après elle avait intensifié les entraînements et tous lui en avaient voulu pour ces heures supplémentaires mais au final ils avaient gagné haut la main contre Serdaigle et Poufsouffle et étaient arrivés seconds pour la coupe de Quidditch.
Ginny avait prouvé ses qualités de capitaine et personne n’osait dire le contraire. Ses débuts furent durs puisqu’elle n’avait pas été prise très au sérieux mais elle n’était pas la fille de Molly Wesley pour rien !
Aujourd’hui, tous les Gryffondors considéraient Ginny comme un capitaine hors pair.
Dean et elle sortaient toujours ensemble et lorsque Ron avait sombré dans sa dépression, ils avaient toujours été présents à ses côtés mais ce dernier ne semblait jamais les voir.
Ce fût uniquement quand Ron fut remis sur pied par Hermione que Dean eut le fameux discours du grand frère mais Ron avait bien remarqué la façon dont ce dernier regardait sa sœur et savait qu’il ne lui ferait aucun mal. Ron avait donné sa bénédiction.
Ginny passa donc sa cinquième année avec un petit copain charmant, un poste important dans l’équipe de quidditch et de bons résultats scolaire, sa mère ne pouvait pas être plus fière d’elle, sans compter le badge de préfet qu’elle avait eu.
Elle était la parfaite représentation d’une élève modèle, enfin presque car si les professeurs avaient su qu’elle se promenait très souvent après le couvre-feu avec Dean, ils auraient changé d’avis. McGonagall était venue en personne la féliciter pour sa place en tant que capitaine de l’équipe de Quidditch et lui dire que, bien qu’ils n’aient pas gagné la coupe cette année, ils l’auraient à coup sûr l’année prochaine.
Ginny avait bien senti à travers ce que racontait McGonagall qu’elle voulait absolument reprendre la coupe, sûrement un comportement injuste de la part de Snape s’était dit Ginny, à raison d’ailleurs !
Elle avait aussi pris le temps de mieux connaître Anna, c’était vraiment une jeune fille adorable, mais avec un caractère très fort, c’est ce qui plaisait le plus à Ginny. Elle avait remarqué qu’Anna ne se plaisait pas dans son année, elle avait donc décidé de l’incorporer dans la bande et ce fût réellement une bonne chose. Le plus étrange fut surtout de constater qu’elle avait beaucoup de choses en commun avec Seamus. Malgré le fait d’être élevée par deux parents sorciers, Anna connaissait énormément de choses sur les Moldus et elle le partageait avec Seamus. Ces deux là s’entendaient vraiment bien. Pour tous, Anna faisait partie de la bande.
Elle s’inquiétait tout de même pour Harry, la fin d’année approchait et toujours aucun retour, Dumbledore n’avait pas réellement précisé quand Harry reviendrait, peut-être ne reviendra-t-il qu’au début de la septième année, qui sait ?
Draco avait passé un été très spécial pour sa part, son père n’avait donné aucune nouvelle et sans lui Draco se sentait un peu perdu, son père était tout pour lui : son modèle, bien que beaucoup trop sévère à son goût. Sa mère n’avait jamais rien montré à Draco. C’était une parfaite inconnue.
Jamais un sourire, jamais un rire, c’était comme si elle était morte et que jamais Draco ne l’avait vue en vie.
Plusieurs fois Severus lui avait dit que sa mère avait été une personne très joyeuse, toujours souriante et surtout très bavarde grâce à Praott. Ce nom revenait tellement souvent dans ses conversations avec Severus, il en était venu presque à détester Praott pour avoir été quelqu’un de si important dans la vie de sa mère alors que lui n’était apparemment rien du tout.
Mais Draco avait tort et il s’en était aperçu cet été justement. Son père n’étant plus là et Severus souvent au manoir il avait vu la renaissance de sa mère en quelque sorte. La première fois qu’elle lui avait sourit, il avait eu un choc. Elle était tellement plus jolie lorsqu’elle souriait.
Depuis ce jour là il avait vu sa vie d’une façon complètement différente, les enseignements de son père lui paraissait maintenant trop durs, sa mère était elle aussi une Malfoy après tout et elle souriait, riait, était heureuse mais uniquement en la présence de Draco et de Severus. Il était heureux de pouvoir enfin connaître sa mère, une personne charmante de l’avis de Severus et il était complètement d’accord. Plusieurs fois le nom de Praott faisait surface, il savait beaucoup de choses sur Praott maintenant, notamment qu’il avait été le chef incontesté des Serpentards alors qu’il était uniquement en sixième année et son père en septième. Sa puissance aussi était impressionnante d’après sa mère mais c’était un garçon avec beaucoup de secrets. Ce qui l’intriguait le plus, c’était la façon dont il avait disparu, lors d’une soirée plus rien !
Impossible à contacter, impossible à retrouver et même le seigneur des Ténèbres l’avait cherché longtemps mais personne ne l’avait revu.
Sa mère et Severus lui affirmaient pourtant qu’un jour il reviendrait vers eux, mais quand ? Ca faisait vingt ans qu’ils attendaient…
Draco avait appris à apprécier Praott, il savait qu’il avait protégé sa mère contre son propre père, il lui en était reconnaissant.
Lorsque l’année avait commencé il fût déçu de constater que son ennemi de toujours n’était pas là et il avait compris, ne serait pas là toute l’année. Où avait-il été envoyé ? Un moment il avait songé à un plan du Seigneur des ténèbres, mais Dumbledore ne l’aurait pas annoncé de cette manière là.
Draco avait réellement songé à tourner le dos aux enseignements de son père et passer ainsi dans le camp du vieux fou, ça ne changerait jamais la haine qu’il éprouvait pour Potter et ses deux chiens mais il était contre le carnage du Lord noir.
Du fait que le seul être qui soit à sa hauteur n’était pas dans les parages, il se vengeait bassement sur ses deux chiens : Weasley et Granger. Au début c’était vraiment drôle de voir Granger tenter de calmer Wesley et voir se dernier virer carrément au rouge.
Et puis au fur et à mesure de l’année Weasley ne répondait plus rien, tout juste s’il parlait d’ailleurs, Draco avait beau l’énerver au maximum, ce dernier ne réagissait pas…
Les Serpentards s’étaient lassés de tenter de faire réagir les Gryffondors ce n’était plus vraiment très drôle. Draco s’ennuyait, sans se l’avouer Potter lui manquait. C’est vrai, c’était le seul qui était à sa hauteur dans cette école, le seul qui n’avait jamais eu peur de son nom, le seul à l’avoir battu surtout au niveau Quidditch.
Cela avait été tellement facile de gagner contre les Gryffondors. Même s’ils possédaient une bonne technique de jeu, Draco était le meilleur attrapeur, et attraper le Vif n’avait vraiment pas été une mission trop difficile.
Pour passer le temps Draco écrivait beaucoup plus à sa mère et cette dernière lui répondait tout le temps. Il était heureux, il avait trouvé l’amour maternel dont il avait toujours manqué.
Mais bien sûr on n’est jamais heureux très longtemps. Draco avait reçu une lettre, une lettre de son père.
Il ne lui avait pratiquement rien dit, juste qu’il recevrait la marque à la sortie de Poudlard, autrement dit, juste après sa septième année. Draco s’était senti complètement perdu à partir de ce moment là, il ne voulait pas recevoir la marque, il ne voulait pas s’agenouiller devant un être vivant, surtout devant un meurtrier. Son père lui avait toujours dit qu’un Malfoy ne s’abaissait devant personne et il était le premier à le faire.
C’est à partir de ce moment là qu’il avait vraiment décidé de quitter le camp des ‘méchants’ et de passer dans le camp du vieux fou.
Il savait que Severus était un mangemort, il ne lui avait donc rien dit, il était allé directement dans le bureau du directeur. Il s’en rappelait comme si c’était hier.
Flash-back
Draco se trouvait devant la statue qui gardait l’entrée du bureau du directeur depuis cinq bonnes minutes, il connaissait le mot de passe puisqu’il était préfet mais il hésitait. Son père l’avait éduqué toute sa vie, c’était dur de tourner le dos à tout ce qu’il avait connu, du jour au lendemain. Le fait surtout que son parrain Severus Snape était lui aussi un mangemort ne lui facilitait pas la tâche.
La gargouille bougea et Dumbledore se retrouva alors face à lui.
« Mr Malfoy, puis-je vous aider ? demanda Dumbledore.
-J’aimerais vous parler, dit Malfoy avec son petit air hautain.
-Venez vous installer dans mon bureau dans ce cas, répliqua doucement Dumbledore. »
Draco détestait le petit sourire que Dumbledore ne prenait même pas la peine de cacher, cela l’exaspérait…
« Un bonbon au citron ?
-Euh, non pas vraiment, répliqua Draco en se demandant si c’était vraiment une bonne idée…
-Je vous écoute Mr Malfoy.»
Draco s’installa dans un fauteuil et réfléchit quelques secondes de plus. S’il parlait, il pouvait dire adieu aux relations qu’il entretenait avec son père. Le souvenir de l’étreinte que sa mère lui avait donnée le jour de la rentrée lui revint en mémoire. Jamais son père ne lui avait montré qu’il l’aimait alors qu’il avait toujours tout fait pour monter dans son estime, pour qu’il soit tout simplement fier de lui.
« Tenez, dit Malfoy en donnant à Dumbledore la lettre de son père. »
Dumbledore le regarda gravement et lut la lettre. Très précise et sans aucune émotion. Lucius Malfoy tout craché pensa le vieux directeur.
« Pourquoi me donnez-vous cette lettre ?
-Parce que je ne veux pas la recevoir, je ne veux pas devenir comme mon père, je suis contre les idées de, du Seigneur des ténèbres.
-C’est vraiment très courageux de votre part, je savais que vous n’étiez pas comme votre père, dit-il alors en lui faisant un sourire. Cependant vous conviendrez que je ne peux vous croire simplement sur parole. Nous vivons une époque dangereuse et bien que vous ayez entièrement ma confiance, d’autres ne seraient pas convaincus avec de simples paroles.
-Vous voulez me faire boire un sérum de vérité ?
-Non, bien sûr que non monsieur Malfoy. Connaissez-vous les phœnix ?
-Bien sûr, dit-il ne sachant pas où Dumbledore voulait en venir.
-Savez-vous qu’ils ont la capacité de détecter les mensonges ?
-Je ne le savais pas.
-J’aimerais que juriez solennellement devant un phœnix votre choix. Il faut que vous sachiez que si vous mentez ce ne sera pas sans conséquences pour vous. Un tel serment ne peut admettre le mensonge.
-Et quelles sont les conséquences ?
-Vous serez maudit. Je vous laisse le temps qu’il vous faudra pour réfléchir. »
Draco savait qu’être maudit n’était pas à prendre à la légère, une vie maudite n’était pas une vie à vivre, autant se suicider. Seuls ceux qui n’ont rien à perdre prennent un tel risque. Draco était encore un peu incertain quand à sa décision. S’allier à Dumbledore c’était perdre son père et son parrain, perdre son enfance et son éducation toute entière. Tout au long des deux mois de vacances il avait appris de nombreuses choses et surtout de la vie des serviteurs du Seigneur noir. Plutôt mourir que de perdre toute dignité : il avait prit sa décision.
« Je n’ai pas besoin de temps, je suis décidé. »
Quelques secondes plus tard un magnifique phœnix fit son apparition dans le bureau du directeur et alla s’installer en face de Draco, sur le bureau du directeur.
Après avoir récité les formules du serment, sans quitter des yeux le phœnix, il jura que jamais il ne servirait le Seigneurs des Ténèbres. Il ne parla pas de Dumbledore dans son serment. Ce dernier pourtant lui sourit, une lueur inquiétante s’était allumée dans ses yeux. Severus lui avait assez répété de ce méfier du vieux fou, il était très rusé pour une vieille personne.
C’est à ce moment là que Severus Snape entra. Il trouva très étrange que son filleul soit ici de son propre gré, vraiment très étrange, et ce sourire sur les lèvres de Dumbledore signifiait les ennuis.
« Ah Severus, j’ai une nouvelle très intéressante je pense. »
Draco le regarda horrifié, ne savait-il pas que Snape était un mangemort ?
« Les bonnes nouvelles venant de vous ne sont jamais bonnes pour moi, mais allez-y je suis impatient de savoir, surtout s’il s’agit de Mr Malfoy.
-Mr Malfoy a décidé de ne pas faire partie des mangemorts. »
Severus fixa son regard sur Draco. Ce dernier put lire à travers le regard insondable de son parrain une certaine lueur de fierté. Etait-ce réellement de la fierté ?
Severus souleva alors sa manche et mit en valeur sa marque, Draco ne savait pas vraiment ce qui se passait mais il sentait qu’il allait apprendre quelque chose de très important.
« Tu le savais n’est-ce pas ? Demanda Severus à Draco. »
Draco avait perdu l’usage de la parole et opina doucement de la tête.
« Mais ce que tu ne savais pas, c’est que j’étais un espion dans les rangs du Seigneur des Ténèbres. »
Après un tel aveu Draco se sentait…bien, il était quelque part comme son parrain, lui qui avait toujours voulu être son père. Aujourd’hui il était fier de ressembler tellement à l’homme qu’il admirait, et son admiration n’était que grandissante.
Espionner Voldemort ne devait sûrement pas être facile et surtout très dangereux…
« Es-tu sûr de toi Draco ? Demanda Snape légèrement inquiet.
-Je ne veux pas être comme lui, dit-il alors de sa voix dure, je ne serais pas comme mon père.
-Qu’est-ce qui t’a fait changer Draco ?
-Toi et ma mère, sans vous je ne serais qu’une pâle copie qui n’arrive même pas à rendre son père fier de lui.
-Aujourd’hui Draco, je suis vraiment fier de toi, vraiment, lui dit Severus en lui posant une main sur l’épaule et en lui offrant un sourire. »
Draco était surpris, voir Severus Snape sourire était une chose très rare, voir quasiment impossible mais en ce moment, tout semblait irréel pour Draco, il venait de découvrir sa mère et venait de trouver un nouvel avenir.
« Pour le moment Mr Malfoy, j’aimerais que vous fassiez comme si de rien n’était, répondez à votre père ce qu’il veut entendre et le moment venu, l’Ordre du phoenix vous protègera.
-L’Ordre du phoenix ?
-Oui, un groupe de résistants contre Voldemort et ses idéaux, le ministère ne faisant pas grand-chose, il a fallu prendre les choses en main. »
Draco Malfoy quitta le bureau du directeur légèrement moins troublé, cependant il en avait appris des choses, beaucoup même.
Fin du Flash-back
Il avait fait comme Dumbledore lui avait dit, il avait renvoyé une lettre à son père, froide sans émotion et sans question. Depuis ce jour là, Draco avait peur d’un certain côté mais il se sentait vraiment rassuré d’un autre : il avait fait le bon choix. Il suivait même des cours particuliers avec Snape sur les potions très utiles en temps de guerre.
Dumbledore de son côté, l’entraînait en Défense contre les forces du mal. Il se sentait plus utile maintenant qu’il en savait un minimum…
Son père ne lui avait rien envoyé de plus, aucune lettre, aucune émotion, cela avait confirmé à Draco qu’il avait fait le bon choix. Severus l’aimait comme un père et il avait la correspondance régulière qu’il entretenait avec sa mère.
Oui cette année Draco Malfoy avait beaucoup changé, moralement.
Puis les Gryffondors avaient finalement remonté la pente et il avait trouvé un certain plaisir à provoquer ces derniers. Les Duels n’étaient pas rares dans les couloirs et il avait une certaine satisfaction à être celui qui se retrouvait le moins souvent à l’infirmerie et grâce à qui ? Grâce aux cours de Dumbledore, quelle ironie tout de même !
Il avait justifié ses actions auprès de Dumbledore en disant qu’il ne devait pas montrer à ses camarades de dortoir qu’il avait changé de camps, rien ne devait être louche. Intérieurement il en profitait, après tout ce n’était pas un Serpentard pour rien.
Cette année il avait été considéré comme le chef des Serpentard et il en était heureux, il n’avait appris que récemment que les chefs avaient eu une petite cachette secrète, mais il n’avait pas été capable de la trouver, de plus Severus et sa mère ne lui avaient rien dit.
Il avait surpris dans un couloir Weasley et Granger s’embrasser, il avait mis une semaine à s’en remettre et encore il avait toujours des séquelles. Non mais quelle horreur tout de même ! Même si ça faisait longtemps que ces deux là étaient destinés l’un à l’autre, les voir s’embrasser avait été quelque chose d’horrible, enfin à ses yeux…
Draco était tout de même impressionné au niveau d’une chose sur les Gryffondors : ils étaient devenus assez bon au Quidditch, Weasley les avait bien entraînés, il fallait l’avouer tout de même, ils étaient arrivés deuxième pour la Coupe.
Snape était vraiment heureux de retrouver la coupe de Quidditch dans sa maison, Draco avait sourit lorsqu’il avait vu Snape prendre la Coupe et passer plusieurs fois devant McGonagall avec. Cette dernière ne semblait vraiment pas contente !!
Les Gryffondors ne gagneraient pas non plus la Coupe des quatre maisons avec le nombre de points impressionnant qu’ils perdaient à chaque cours de potions, c’était à se demander comment ils faisaient pour ne pas être dans le négatif. Pendant ces cours là, Draco ne pouvait pas s’empêcher de leur lancer des regards de défi et comme d’habitude, les Gryffondors y répondaient et perdaient des points, c’était tellement facile…
Le plus beau cours avait été quand Weasley avait tout fait exploser.
Flash-back
C’était un lundi matin et Draco avait cours de potion avec les Gryffondors donc une belle matinée en perspective, les Gryffondors venaient de gagner leur premier match contre les Serdaigles. Ils étaient très fiers d’eux mais Draco savait que dans quelques minutes, ce serait à lui de jubiler…
Il arriva en avance comme à tous les cours de potions et s’installa devant, Snape le mettait tout le temps devant et très souvent seul, de cette manière il pouvait travailler plus sérieusement qu’avec quelqu’un.
Le reste de la classe était séparé par groupe de deux, la plupart du temps Gryffondors entre eux et Serpentards entre eux mais il arrivait à Snape d’être particulièrement horrible en mettant un Gryffondor avec un Serpentard et pour éviter les catastrophes, il était obligé de mettre Neville avec Malfoy pour la survie des cachots.
C’était donc rare puisqu’il préférait que Draco travaille seul. Ce matin là Snape arriva pile à l’heure comme à son habitude et remarqua qu’il y avait un absent : Neville. Draco sourit, cette journée allait être particulièrement réussie.
Neville arriva avec une bonne dizaine de minutes de retard et aucune excuse, autant dire que Snape ne se gêna aucunement…
«Mr Longdubat, vous daignez enfin vous montrer, peut-être que vous pensez que votre niveau étant trop élevé pour les élèves de cette classe, vous préférez en louper la moitié ? Je retire 30 points à Gryffondor. Allez vous asseoir à côté de Mr Weasley, il aura bien besoin de votre science… »
Ron semblait catastrophé à l’idée d’être avec Neville en potions. Ce dernier lui offrit un sourire timide. Draco était de plus en plus heureux il y aurait des retenues qui allaient tomber, foi de Malfoy.
Au bout d’un très long quart d’heure pour les Gryffondors, le chaudron de Neville commença à répandre une odeur nauséabonde dans le cachot.
« Décidément Longdubat, vous ne savez donc rien faire même pas lire, ce n’est pourtant pas compliqué de mélanger deux ingrédients dans un chaudron et pourtant vous en êtes incapable. 40 points en moins pour votre incompétence. Vous avez sûrement reçu votre Buse de potion dans les paquets surprises de Bertie Crochue.»
Snape vida le chaudron de Neville et lui ordonna de tout recommencer. Neville n’en menait pas large, il était au bord de la crise incontrôlable de larmes. Pourtant il devait bien avouer qu’il était habitué à Snape. Il s’était félicité d’avance en se disant qu’il n’aurait pas sa BUSE de potions et qu’il ne devrait plus supporter Snape. Seulement voilà, il voulait faire un métier dans la botanique et il devait obtenir cette Buse là. Il n’y avait pas vraiment cru jusqu’au jour où un hibou était venu lui apporter ses résultats.
Il alla remplir son chaudron à nouveau et relut pour la cinquième fois le protocole de la potion. Contrairement à ce que pensait Snape, il n’avait aucun problème de lecture en fait il était juste complètement paralysé par la présence de son professeur. Cette paralysie l’empêchait de faire quoi que ce soit…
Draco observait Longdubat, ce dernier était encore penché sur son bouquin, vraiment ce n’était pourtant pas si compliqué que ça lui avait d’ailleurs bientôt fini sa potion et il avait bien envie de chercher Weasley, histoire de rigoler un peu.
Il avait encore quelques pétards, souvenir de son dernier achat à Pré au Lard. Discrètement, il en lança un au niveau des pieds de Weasley, de cette manière il ne pouvait pas être accusé d’avoir fait quelque chose de dangereux au niveau des potions. Il le savait, Severus ne lui pardonnerait pas.
Lorsque le pétard explosa, Weasley prit par surprise, sauta de côté sur Neville qui se retrouva le nez dans sa potion. Heureusement pour lui, elle ne contenait que de l’eau chaude.
Ron lança un regard mauvais vers Malfoy et se promit de se venger, tout en ruminant sa vengeance il ne compta pas le nombre exact de graines de tournesol qu’il fallait mettre et l’inévitable arriva.
La potion se mit à siffler, Ron s’écarta et la potion explosa, faisant trembler tous les murs du cachot.
« Mr Weasley, pour votre totale incompétence je retire 50 points à Gryffondor, et vous viendrez ce soir en retenue à six heure précise, je ne tolèrerai aucun retard. »
Draco était heureux, il lui en fallait peu, il avait eu un peu peur mais tout allait pour le mieux…
Fin du Flash-back
La fin de l’année arrivait et toujours aucun signe de vie de Potter, pas que Draco s’en plaigne mais quand même. C’est fou à quel point il dépendait de Potter, il lui fallait quelqu’un de son niveau pour se battre surtout la dernière fois qu’il avait rencontré Potter.
Draco avait très mal réagi à la façon dont Potter avait gagné ce petit Duel sur le chemin de Traverse, il avait compris que pendant l’été Potter s’était bien entraîné, et il avait su par la suite que c’était Snape lui-même qui l’avait entraîné, à cette pensée Draco sût que d’une certaine manière Potter n’avait pas eu un super été.
Lorsque Dumbledore lui avait dit qu’il allait lui aussi être entraîné il en avait été vraiment content, il pourrait battre Potter. Sa vie se résumait à cela, battre Harry Potter.
En cette fin d’année, Draco avait un très bon niveau et ne se retrouvait à l’infirmerie uniquement parce que plusieurs Gryffondors s’étaient mis contre lui. Qui avait dit que les Gryffondors étaient équitables ? Lui ne l’avait jamais dit.
Snape savait que Voldemort avait envoyé un mangemort dans le passé mais il ne comprenait l’attitude passive de Dumbledore face à cette nouvelle, c’était terrible si le passé devait être changé. James Potter encore vivant, non c’était trop horrible comme souvenir, quoique le projet de Voldemort ait été de tuer James Potter. D’après la date, c’était lors de la sixième année de ce dernier. Or il ne se rappelait pas vraiment une attaque de Voldemort à cette époque, enfin si, cette fameuse nuit mais l’attaque avait échoué…
En tout cas, ça ne changeait rien, Dumbledore était bizarre, en fait, en y réfléchissant bien, Snape avait toujours trouvé Dumbledore bizarre, surtout lorsqu’il avait rejoint le côté de la lumière.
Flash-back
Deux mois qu’il était sorti diplômé de Poudlard, il avait vraiment pensé s’être débarrassé de Lucius et des autres. Il leur avait dit qu’il ne souhaitait pas devenir mangemort, belle erreur !! Qu’est ce qu’il avait été naïf !!
Il avait enduré plus d’un mois de torture, un mois particulièrement horrible, un lavage de cerveau en règle…
Tous les enseignements d’Herry lui revinrent à la figure, il était sûr que ce dernier avait deviné qu’il ne pouvait pas faire autrement que de s’allier à eux, il ne savait pas comment mais son ami avait deviné.
Il avait donc abdiqué face à la torture et il avait été testé, pendant trois longs mois, il avait été testé, des missions plus horribles les unes que les autres, il ne comptait plus le nombre de familles qu’il avait tués. Il était dégoûté mais il ne montra rien, plus aucune émotion n’était visible sur son visage, tous craignaient son regard noir. Il était même entré dans les faveurs de Voldemort grâce à son habilité en potions.
Il avait préparé un bon nombre de Véritasérum et lorsque ce fut son tour d’être interrogé, il avait habilement contourné les questions en y répondant qu’à moitié, mais ça avait suffi à Voldemort. Ce dernier pensait avoir Severus sous son contrôle total, grâce à la légilimencie, il pensait tout savoir de ce dernier. Mais il ne savait pas que Snape était excellent en occlumencie et qu’il n’avait laissé voir à Voldemort que ce qu’il voulait bien laisser voir.
Puis les missions s’étaient enchaînées, Voldemort voulait absolument retrouver Herry Praott mais les recherches, supervisées par Lucius, furent un échec total et Lucius fut sévèrement puni.
Voldemort avait alors trouvé une idée de génie, introduire un espion au sein de Poudlard et quoi de mieux qu’un maître de potions ? Il savait que Dumbledore en cherchait un et que Severus était le meilleur de Grande Bretagne, là fût son erreur…
Severus s’était souvenu des conseils d’Herry et il les avait appliqués une fois qu’il avait été engagé par Dumbledore, il avait soulagé sa conscience en quelque sorte.
Il était entré par la suite dans l’Ordre du phoenix mais il ne connaissait pas les personnes qui en faisaient partie, il ne voulait pas être découvert. Et pendant quelques années, il avait joué avec la mort. Voldemort n’avait jamais rien découvert et Dumbledore lui proposait toujours toutes sortes de nouveaux bonbons au citron, le directeur était désespérant. Herry lui avait dit qu’il ne devait pas se faire manipuler par ce vieux fou et il avait fait très attention mais des fois il tombait dans les pièges, il avait du aller sauver la vie de Black une fois. Ce dernier avait failli lui mettre son poing dans la figure…
Dumbledore avait prétexté le rapprochement des maisons, sans oublier le fait que Poudlard était tout de même loin derrière, le directeur n’avait fait que sourire.
Fou, de temps en temps Dumbledore semblait vraiment fou !! Mais un fou sacrément puissant, il avait assisté quelques fois à la fureur de ce dernier et autant ne pas l’énerver. Puis le miracle Potter était arrivé…
Fin du Flash-back
Enfin la rentrée était arrivée, il ne l’avait pas avoué mais apprendre à Potter à se battre avait été quelque chose de fascinant, le gamin apprenait à une vitesse impressionnante et le Duel était devenu l’une de ces qualités, on ne parlait pas bien sûr de potions. Son niveau était désolant. Severus pensait à l’année qu’il allait passer à être sur le dos de Potter, après tout, ce dernier n’avait pas le droit d’échouer, il était chouchouté par tous les autres profs, il fallait bien qu’il ait un peu de discipline…
La rentrée était arrivé et là, plus de Potter, Severus était furieux. Dumbledore avait osé éloigner son souffre-douleur préféré, enfin non pas souffre-douleur, disons plutôt élève honnis…
Et pour l’envoyer où ? Seul Dumbledore le savait, il n’avait rien dit à Severus et ce dernier n’en était pas content du tout, même Minerva n’en savait rien. Plusieurs fois, elle s’en était plainte d’ailleurs, Potter était après tout un élève de sa maison.
La disparition de Potter entraîna Severus à se défouler sur cet incapable de Longdubat et sur les élèves de Gryffondor, tous des incapables. Comment avait fait longdubat pour avoir sa buse de potions ? Mystère et compagnie !!
Mais Severus fut vraiment heureux lorsque le match de Quidditch arriva, Serpentard remporta, rien ne pouvait empêcher Serpentard de gagner cette fois la coupe des quatre maisons, ainsi que la coupe de Quidditch.
Sa deuxième joie dans l’année fût la décision de Draco, il était fier de lui, ce dernier s’était rendu compte de l’erreur de son père et il avait eu le courage de s’opposer à cela. Le fait que Narcissa change d’attitude avec son fils devait aussi y être pour beaucoup, il le savait…
L’année sans Potter lui apporta certaines satisfactions personnelles, la première étant la coupe de Quidditch, plusieurs fois, il était passé avec la Coupe dans les mains devant son ancien professeur. Cette dernière était vraiment en colère mais ne le montrait pas…
La seconde étant la coupe des quatre maisons, il se voyait déjà l’avoir alors que l’année n’était pas encore finie, rien qu’imaginer un instant la tête du professeur de métamorphoses apporta un sourire sur les lèvres de Snape. Ce n’était qu’une juste vengeance, depuis le temps qu’elle se paradait avec les deux Coupes, elle pouvait bien encaisser comme il l’avait fait pendant cinq longues années, non mais !!
Voldemort aussi était furieux parce qu’il n’arrivait pas à mettre la main sur Potter, impossible de savoir où le gamin était caché. Dumbledore avait vraiment bien fait son travail, il se vengeait sur ses serviteurs si dévoués.
Lucius en payait le prix fort, puisqu’il était le mangemort le plus souvent présent au côté de Voldemort, n’ayant pas le droit de se faire voir en public. La nouvelle recrue de Voldemort s’était montrée très adroite et avait réussi à entrer au ministère sans problème, il s’était allié avec Percy Wesley et ramenait des informations capitales aux oreilles de Voldemort.
Severus avait dit à Dumbledore qu’il y avait un espion au ministère mais impossible de faire entendre raison à Fudge. Ce dernier ayant tout de même admis que Voldemort était revenu à la vie, il ne voulait pas croire que le ministère soit infesté d’espions après la capture de Lucius Malfoy.
La fin de l’année approchait et Severus fût mis au courant du projet de Dumbledore à savoir faire un banquet avec les parents des élèves. Cette idée était la même que lors de sa sixième année et il envoya plusieurs invitations aux parents des élèves de sa maison. Minerva fit pareil avec les Gryffondors, le petit professeur s’occupa de ses Serdaigles et le professeur de botanique de ses Poufsouffles.
Lorsqu’elle fut mise au courant que son mari croupissait dans une cellule, Narcissa ne put retenir un doux sourire, elle était libre, enfin ce n’était qu’une question de jours, elle le savait mais pour le moment elle pouvait se dérider un peu…
Au début, elle n’osait pas vraiment se dévoiler devant son fils, puis les vacances avançaient et finalement, elle ne put s’empêcher de rire ou de sourire à Draco. Il avait toujours été son trésor, mais un trésor perdu depuis de nombreuses années.
Lucius lui avait enlevé son fils depuis qu’elle ne l’allaitait plus, elle ne l’avait vu que très rarement. Elle découvrit réellement son fils pendant l’été et elle ne put s’empêcher de l’aimer. Elle l’aimait déjà avant mais avait bien vu le résultat de l’éducation de Lucius, un Lucius junior en puissance, elle en avait été dégoûtée. Aujourd’hui elle découvrait son fils à elle et non celui de son mari.
Lors de la rentrée, ce fut un réel déchirement pour elle, elle lui écrivait quasiment tous les jours et lui décrivait ses journées mortellement ennuyeuses sans lui.
Elle fût fière d’apprendre que Draco n’avait pas suivi le parti de Lucius mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur, peur pour son fils qui s’engageait sur une voie vraiment dangereuse.
Même si Dumbledore le protégeait, elle ne pouvait pas s’empêcher de craindre le pire pour son petit garçon qu’elle n’avait jamais vu grandir.
Finalement Herry avait eu raison, de son horrible mariage elle avait obtenu une chose positive : son fils.
Elle avait su par son fils que Potter manquait à l’appel cette année et que Severus se vengeait comme il le pouvait sur les Gryffondors. Narcissa ne put s’empêcher de penser que Severus avait vraiment une trop grosse rancune envers James Potter, même si ce dernier l’avait bien cherché. Pourquoi se venger sur son fils qui n’avait même pas connu son père ?
Narcissa avait toujours eu pitié de Harry Potter, perdre ses parents si tôt, personne ne devrait subir cette épreuve sans parler de toute la presse qui rodait autour de lui sans arrêt.
Elle était cependant reconnaissante envers Potter, sans lui elle n’aurait jamais eu un été aussi beau et n’aurait peut-être jamais connu réellement son fils, sans Potter, Lucius serait toujours là, sur son dos à lui rappeler qu’elle était sa propriété.
Plusieurs fois elle avait prié pour que Herry débarque dans ce manoir et l’emmène loin d’ici et jamais ce n’était arrivé…
En ce matin de début juin, le temps était doux, Narcissa passait son temps dans le jardin, le plus loin possible des murs froids de sa prison dorée. Elle était en train de vérifier la santé de ses roses lorsqu’un hibou lui donna une lettre. Narcissa reconnu le sceau de Poudlard. Y avait-il un problème avec Draco ?
Elle ouvrit la lettre et sourit en lisant le contenu. Ainsi Dumbledore recommençait un banquet de fin d’année où les parents étaient invités. Le souvenir de son banquet de sixième année lui revint en mémoire. C’était lors de cette sombre soirée que son ami avait disparu…
Elle avait décidé d’y aller pour Draco, ce dernier serait sûrement heureux de sa présence. Même si cela voulait dire faire la parfaite figure de glace, elle s’était dévoilée devant son fils, jamais elle ne se dévoilerait devant les autres…
Remus n’avait pas fait exception à la règle, Dumbledore ne lui avait rien dit…
Cependant Remus avait une petite idée d’où Harry se trouvait, c’était un plan génial de la part de Dumbledore. Envoyer Harry dans le passé, il comprenait enfin tout, tous les mystères qui entouraient Herry Praott. Il avait deviné le véritable nom de ce dernier et avait fait le lien lors de la naissance d’Harry. Il avait bien fait attention à ne rien dire sur Herry Praott, juste une petite allusion pendant l’été. Il se rappelait avec effroi la fameuse soirée qui l’avait fait mûrir d’un coup, enfin surtout en ce qui concernait Sirius et James.
D’un certain côté, il était content qu’Harry ait pu enfin connaître ses parents mais ce n’était vraiment pas sous leur meilleur jour, du moins en ce qui concernait James. Il rigola encore en pensant au fait que le Survivant avait été à Serpentard et pas n’importe quel Serpentard. Il avait été très respecté par tous et avait su faire régner sa loi.
Il se rappela aussi qu’il était vraiment ami avec Snape. Comment se dernier allait réagir quand il l’apprendrait ? Remus appréhendait le moment fatidique.
Il imagina un instant une année à côté de Peter en sachant que ce dernier allait faire de sa vie un enfer. comment avait-il fait ?
Il se rappelait du ton glacial qu’il prenait pour faire fuir Peter ou pour lui adresser la parole, mais il n’avait pas craqué. Harry ne cesserait jamais de l’impressionner. Il se rappelait aussi la puissance magique impressionnante de ce dernier, surtout lors des derniers jours.
Il avait disparu le soir du banquet donc Remus avait tout simplement supposé qu’il apparaîtrait le même soir mais vingt ans plus tard, c'est-à-dire dans quelques semaines, il avait hâte de parler à Harry et surtout de lui montrer ce qu’il avait fait dans le livre des maraudeurs. Il ne lui avait rien dit et Harry n’avait pas trouvé. Comment aurait-il pu de toute manière ?
Où Harry serait-il le mieux placé maintenant ? Serpentard ou Gryffondor ? Les deux maisons lui correspondaient plutôt bien…
Les examens pour les sixièmes années avaient enfin commencés et Hermione ne tenait plus en place, Ron la trouvait particulièrement fatigante même s’il s’était mis à travailler un peu plus régulièrement en début d’année, ses résolutions avaient vite pris fin avec le début des Duels…
C’était donc avec une mauvaise volonté apparente qu’il allait à la bibliothèque avec sa petite amie, cette dernière tentait de lui faire apprendre tout ce qu’elle savait, autant dire mission impossible. La pire de toutes les matières étant bien sûr potions.
Hermione de son côté, malgré le fait qu’elle connaissait déjà par cœur tous ses cours et ses livres, recommençaient encore et encore ses révisions qu’elle avait entamées en janvier. Infatigable était le mot qui qualifiait le mieux Hermione Granger.
Draco de son côté, révisait aussi beaucoup à la bibliothèque, il lui fallait des notes excellentes pour ne pas décevoir sa mère et surtout son père, il allait en plus aux cours spéciaux de Severus et de Dumbledore, sa vie était vraiment bien remplie.
Au niveau des élèves de Serpentard, personne n’avait trouvé quoi que ce soit à redire sur le comportement de Malfoy, enfin presque personne, Blaise Zabini avait remarqué que Malfoy passait beaucoup moins de temps dans la salle commune et était souvent dehors. Il avait supposé qu’il était plus souvent en présence de son parrain et que son père lui manquait.
Les examens se passèrent sans trop de problème, enfin en ce qui concernait Hermione, puisque Ron n’arrêtait pas de se plaindre comme quoi l’examen de potions était impossible à réussir et que le professeur de botanique n’avait vraiment pas été sympa avec eux. Heureusement que l’examen de Défense contre les forces du mal n’était pas trop dur, il faut dire avec les cours qu’ils avaient eu avec Harry…
Ron constatait qu’il n’y avait toujours aucune nouvelle de son ami, apparemment personne ne semblait s’en inquiéter, ou plutôt personne ne le montrait.
Un matin lorsque tous les élèves furent dans la grande salle, occupés à prendre leur petit déjeuner, Dumbledore se leva et fit un discours.
« Cette année j’ai eu l’idée, comme je l’avais eu il y a fort longtemps de faire un banquet de fin d’année. Jusque là rien d’anormal me direz-vous mais lors de ce banquet, vos parents, si ils peuvent être présent, seront là. Les invitations ont déjà été envoyées par vos directeurs de maisons respectifs. Sur ce, bon appétit. »
« Ouais, imaginez un peu la scène, dit Ron, mes parents, ceux d’Hermione avec les parents des Serpentards, ça va être super.
-Ron, ne dis pas de bêtise, répliqua Hermione, personne n’osera faire quoi que ce soit avec Dumbledore dans le coin en plus je suis sûre que tout se passera très bien.
-On verra bien, répliqua Neville un peu nerveux.
-De toute manière il n’y aura pas les jumeaux pour faire des blagues, on pourra manger l’esprit tranquille, répliqua Ginny.
-Il y aura tes parents ? Demanda Hermione à Anna.
-Peut-être répondit-elle… »
Les conversations fusaient dans tous les sens, tous étaient très excités par cette nouvelle, certains parents pourraient découvrir Poudlard, surtout les parents Moldus.
La plupart des parents avaient répondu par l’affirmative à l’invitation du Directeur.
Draco avait reçu une lettre de sa mère dans laquelle elle lui avait confirmé sa venue, elle souhaitait revoir les murs qui l’avait vu grandir d’une certaine manière avait-elle dit.
Draco s’était douté que ce n’était pas la mère qu’il aimait qui allait se présenter mais Mme Malfoy, froide et hautaine. Il n’en avait que faire, lui, la connaissait vraiment !!
Le soir du banquet arriva bien plus vite que prévu, beaucoup de choses devaient être prises en considération, déjà il fallait agrandir la grande salle mais uniquement Dumbledore s’en chargeait. Personne n’osa le contredire et Minerva laissa entendre qu’il l’avait déjà fait lui-même seul lors du dernier banquet de cette envergure. Il fallait aussi s’occuper des elfes de maison et proposer les divers menus pour que personne ne puisse se plaindre.
Mettre les carrosses en place, tout devait être fait dans les temps…
L’heure du dîner arriva enfin, les élèves attendaient leurs parents, ces derniers arrivaient grâce aux calèches qui partaient de Pré-au-lard et les emmenaient jusqu’à Poudlard.
Lorsqu’elle vit ses parents descendre de la calèche, Hermione se jeta sur eux et leur posa toutes sortes de questions en commençant par leur santé.
« Nous allons très bien Hermione, ce château est vraiment magnifique, il me fait vraiment penser aux châteaux forts du Moyen-Âge, dit sa mère.
-Il date à peu près de cette époque, même un peu plus loin dans le temps, il a été fondé par… »
Ron voyant qu’Hermione allait leur raconter l’histoire de Poudlard, s’éloigna et accueillit sa mère et son père.
« Alors comment s’est déroulée cette fin d’année, demanda Mme Wesley, qui s’était inquiétée de l’état de son fils depuis Noël.
-Quoi ? Vous ne connaissez pas la nouvelle ? s’exclama alors Ginny, toute heureuse de savoir quelque chose que ses parents ignoraient.
-Ca dépend de quelle nouvelle tu parles, lança alors Mr Wesley qui jetait des regards en coin fréquents aux parents d’Hermione.
-Eh bien Ron, mon adorable grand frère sort enfin avec… »
Ron avait sauté sur sa sœur et lui bâillonnait la bouche avec sa main.
« Je vous l’emprunte un court instant et je vous la rends, pas nécessairement entière d’ailleurs »
Ron s’éloigna avec Ginny de ses parents.
« Tu ne trouves pas qu’ils sont bizarres tous les deux ? Demanda Molly.
-De qui tu parles ? Répondit distraitement Arthur.
-Tu pourrais ne serait-ce que pendant deux petites secondes arrêter de regarder les Granger et m’écouter ? Ca me ferait vraiment plaisir.
-Mais bien sûr… dit-il sans lever le regard.
-ARTHUR WEASLEY !! Hurla alors Molly.
-Molly, mais ça ne va pas de crier aussi fort voyons…
-Tu pourrais arrêter de regarder ces pauvres gens comme si ils étaient des bêtes curieuses voyons.
-Mais pas du tout, où vas-tu imaginer une chose pareille ?
-Je me le demande… répliqua la femme en colère. »
Un peu plus loin, Ron enlevait la main qui entravait la bouche de sa sœur.
« Non mais ça ne va pas la tête, tu as failli leur dire que je sortais avec Hermione.
-C’était effectivement bien mon attention, je trouve que tu es vraiment très perspicace, répondit ironiquement Ginny.
-Très drôle, je n’ai juste pas envie de leur dire pour le moment c’est tout.
-Tu as honte de sortir avec Hermione, c’est ça ?
-Non mais n’importe quoi, j’ai jamais dit que j’avais honte, tu divagues ma pauvre.
-Alors pourquoi tu ne leur dit pas, tu sais que maman adore Hermione.
-Oui bah je n’ai pas envie voilà.
-Non mais c’est qu’il va nous faire un gros boudin en plus…
-Tu arrêtes de raconter n’importe quoi, tu me désespères tu sais…
-Normal, je suis ta sœur je te signale.
-En tant que petite sœur, tu es donc obligée d’écouter ton sage grand frère et de la fermer…
-C’est pas en me parlant sur ce ton que tu vas te faire obéir tu sais, je dirais même au contraire…
-Très bien, alors on marche au chantage, je n’aime pas vraiment, ça fait très Serpentard, mais tu m‘y oblige.
-Ah oui et comment peux-tu me faire chanter hein ? J’aimerais bien voir ça…
-GINNY, RON, venez, tout le monde est déjà rentré depuis longtemps, cria leur mère.
-Pas un mot, sinon gare à toi…
-Oui, alors là tu es vraiment convainquant, j’ai peur non mais franchement, qui m’a fichu un grand frère pareil… ?! »
Ginny rentra la première tandis que Ron traînait les pieds derrière elle. Ils rentrèrent ensemble dans la grande salle et remarquèrent plusieurs têtes d’adultes complètement inconnus.
Draco attendait avec tous les élèves l’arrivée de sa mère, cette dernière arriva dans les premières calèches. Elle descendit la tête haute et le regard froid pour tous ceux qui l’observaient. Elle gratifiait d’un regard de mépris ceux qui la regardaient avec un peu trop d’insistance. Draco s’empressa d’aller à sa rencontre et vit le petit clin d’œil qu’elle lui adressa, il lui adressa alors à son tour un petit sourire.
« J’espère que vous avez fait bon voyage mère, demanda Draco d’un ton poli, ton qu’il n’utilisait plus depuis longtemps avec sa mère, c’était trop impersonnel, trop froid.
-Comme d’habitude mon fils. »
En gros cela signifiait que le voyage avait été d’un ennui exemplaire.
« J’ai eu le plaisir de partager mon compartiment avec Mme Crabbe et Mme Goyle répliqua-t-elle.
-Une fort bonne compagnie dans ce cas, répliqua Draco qui faisait tout son possible pour ne pas éclater de rire.
-Bien sûr, répliqua-t-elle ironiquement en croisant les deux dames en question. »
Ils entendirent alors un hurlement provenant de derrière et se retournèrent pour voir Mme Weasley hurler sur son mari honteux.
« Ils pourraient faire leur scène de ménage ailleurs tout de même, répondit une femme qui s’approchait des deux Malfoy. »
Cette femme marchait avec un maintien qui prouvait qu’elle avait reçu une certaine éducation due à son rang, moins important que les Malfoy cependant…
« Et vous êtes ? Demanda poliment Draco.
-Mme Zabini, répliqua celle-ci en tendant sa main que Draco baisa. »
Narcissa avait envie de hurler face à cette manie, ce protocole ridicule, on se croirait à la cour du Roi de France et non au XXI siècle. Elle était pourtant fière des manières de son fils.
« Vous avez là un charmant garçon Mme Malfoy, répliqua Mme Zabini, Blaise ne dit que du bien de lui.
-J’en suis fort aise, déclara Mme Malfoy avec un regard froid envers la femme et avant de se diriger vers la grande salle. »
Draco suivit sa mère et rigola intérieurement en voyant la mine déconfite de la mère de son ami. Elle ne devait pas être habituée à être prise avec autant de dédain de la part de quelqu’un. Pourtant Narcissa Malfoy n’avait jamais été qualifiée de personne aimable, bien au contraire.
Ils entrèrent dans la grande salle et Draco s’installa à sa place habituelle, sa mère s’asseyant à côté de lui. La grande salle fut bientôt complètement remplie, les deux derniers arrivants qui n’étaient autre que Weasley frère et sœur, s’attablèrent à côté de leurs parents. Ron remarqua qu’Hermione avait fait en sorte qu’ils soient quand même l’un à côté de l’autre.
« Hermione tu n’avais pas un autre ami ? Harry je crois ? Je ne l’ai pas encore vu. »
Cette simple phrase jeta un grand vide à la table des lions…
« Harry n’est pas là, il a passé une année scolaire dans un autre établissement et on ne le reverra qu’en septembre, enfin j’espère.
-Oh je comprends, ce n’était pas assez bien ici ?
-Non ce n’est pas ça, il a pris certaines options que cette école n’avait pas la possibilité d’enseigner.
-Ah oui je comprends mieux maintenant, répliqua la mère d’Hermione. Et vous êtes Ron n’est-ce pas ?
-Euh oui, on s’est vu il y a déjà quelques années.
-Oui, c’était la première fois qu’on entrait dans le monde magique… »
Hermione remarqua les deux adultes qui entouraient leur amie Anna. La femme semblait se remémorer des souvenirs en regardant la grande salle, pas des plus plaisants d’ailleurs. L’homme regardait sa femme tendrement mais ne semblait vraiment pas bavard. Une famille très discrète, pas étonnant qu’Anna ne se sente pas toujours à l’aise…
Hermione remarqua d’ailleurs que cette dernière semblait s’ennuyer mortellement.
« Anna, tu me présentes tes parents ? Demanda timidement Hermione.
-Oui, voici ma mère, dit-elle avec un petit sourire vers celle-ci, et mon père.
-Je m’appelle Hermione Granger, lança poliment Hermione.
-Ma fille me parle très souvent de vous dans ses lettres, je suis contente de rencontrer enfin son amie. Elle vous aime beaucoup vous savez.
-Maman, dit doucement Anna rouge de honte.
-Sophie cesse d’importuner ta fille voyons.
-J’ai quand même le droit de parler avec son amie non… ?!
-Vous étiez à Poudlard ? Demanda Hermione, sentant la tension entre le couple.
-Oui, on s’est connus à Poudlard, dit doucement l’homme.
-Tu ne m’as jamais dit dans quelle maison tu avais été Papa, lança alors Anna.
-A Gryffondor comme toi, j’ai vraiment été très fier de toi quand tu nous l’as dit d’ailleurs.
-C’est vrai ? S’exclama Anna. Tu ne me l’avais jamais dit continua-t-elle doucement.
-Oui, j’ai surtout connu ta mère lorsque nous étions en sixième année, de bons et de mauvais souvenirs d’ailleurs…
-Tu étais aussi à Gryffondor ? dit Anna à sa mère.
-Non, je n’ai pas été à Gryffondor.
-J’ai toujours cru pourtant, répliqua Anna, où étais-tu alors, Serdaigle ?
-Pas tout à fait, répliqua Sophie avec un sourire, j’étais à Serpentard. »
Anna regarda sa mère, elle était complètement étonnée…
Hermione leur fit un sourire.
« La rivalité entre les maisons n’a donc pas tout été, répliqua Hermione.
-Oh si, et notre couple en a étonné plus d’un mais c’était compliqué, disons que je n’étais pas vraiment aimée dans ma maison, répliqua Sophie. Je n’ai eu qu’un ami à Serpentard, je ne l’ai jamais revu d’ailleurs.
-Moi non plus, répliqua l’homme.
-Tu avais un ami à Serpentard ? demanda Anna.
-C’était un Serpentard très spécial, il a tenu tête à toute l’école pratiquement, il était respecté chez les siens et maîtrisait les maraudeurs…
-Vous connaissiez les parents d’Harry, lança alors Hermione surprise.
-Oui, j’étais dans la même année qu’eux, je peux te dire que James Potter et Herry Praott se sont détestés, ça oui mais Praott était vraiment quelqu’un de spécial, il nous a sauvé la vie…
-Ce devait être vraiment quelqu’un, dit alors Hermione plongée dans ses pensées. »
Pourquoi le nom Herry Praott lui disait-il quelque chose ? Elle avait la réponse sur le bout de la langue...
Elle fût coupée dans pensées par le discours du Directeur qui venait de se lever.
« Bienvenue à Poudlard, je suis heureux de vous voir aujourd’hui tous ensemble dans la même pièce et de constater que les murs sont toujours debout. Je vous souhaite un bon appétit. Après le dîner vous serez autorisés à vous promener un peu dans Poudlard, gardez un enfant avec vous si vous ne voulez pas vous perdre. Je n’ai toujours pas retrouvé un parent que j’ai perdu il y a vingt ans…
Les calèches repartiront vers 23 heures, sur ce, Bon appétit. »
Les conversations reprirent et la nourriture apparût, il y eut plusieurs cris de surprise de la part des tables des Poufsouffles et des Gryffondors. Il faut dire que c’était les deux tables qui avaient le plus de Moldus autour.
« Non mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ? répliqua Blaise.
-De quoi parles-tu ? répliqua Malfoy.
-Comme si il avait réellement perdu quelqu’un il y a vingt ans.
-C’était juste pour faire son intéressant, tu devrais commencer à connaître Dumbledore Blaise, répondit un homme à l’allure sévère.
-Vous avez raison, comme toujours père. »
Narcissa était comme à son habitude, c'est-à-dire muette, de toute manière la conversation n’était pas vraiment intéressante.
« C’est vrai qu’il a déjà perdu quelqu’un dans les couloirs de Poudlard ? Demanda la mère d’Hermione soudain inquiète.
-Mais non, il disait seulement ça pour plaisanter, c’est Dumbledore, répliqua Ron.
-Oh ça me rassure, tu me montreras la bibliothèque Hermione ?
-Pas de problème tu vas voir elle est vraiment très intéressante…
-Depuis le temps que tu m’en parles…
-Franchement je ne vois pas ce qu’il peut y avoir d’intéressant dans une bibliothèque répliqua Ron dans sa barbe.
-Ron, ce n’est pas parce que tu n’aimes pas la bibliothèque que c’est forcément inintéressant, prends un peu exemple sur ta petite amie, n’est-ce pas Hermione ? Lança Ginny avec un sourire en coin.
-Euh, Ron était devenu rouge comme une tomate sa sœur avait osé…
-Ginny, répliqua Hermione qui était aussi rouge que Ron.
-Oh, vous êtes ensemble, s’extasia Mme Wesley.
-Vous formez vraiment un jolie couple, appuya Mme Granger.
-Ginny, pourquoi tu ne rejoindrais pas TON petit copain qui n’est autre que Dean Thomas hein ? Répliqua Ron furieux.
-Merci Ron, vraiment sympa, répliqua Dean rouge tomate à son tour.
-Eh bien c’est la soirée des révélations, s’enthousiasma Mr Wesley. »
Soudain les deux portes de la grande salle s’ouvrirent avec fracas. Toutes les conversations cessèrent d’un coup. Là, devant tous, se tenait un homme ou une femme vêtu d’une cape noire : une cape de mangemort.
A suivre... |
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