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au 31 Mai 21 :
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Braquage à la Crustacienne
Par nausicaa2008
Originales  -  Humour/Parodie  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Braquage à la crustacienne 

Prologue : 

            Le soleil laissa tomber ses rayons au-dessus des grands immeubles aux milles fenêtres, s’amusant à se refléter à l’infini sur les passants qui marchaient dans la rue. La ville de L… avait connu une paisible matinée, et était loin de se douter qu’un des plus grands coups de son histoire allait se passer en cette belle après-midi de juin.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

            La rue de M… était la proie à une grande agitation. La rue de M… était la seule rue de L… qui avait en son sein une boutique Nespresso. Mais ce qui attirait les gens, ce n’était pas la possibilité de boire un petit café pour un prix exorbitant, mais bel et bien l’équipe de tournage qui se trouvait devant. Et oui, pour la première fois, la France allait avoir sa pub Nespresso, et cela se passait dans la ville de L… sous le regard fier et heureux de ses habitants. Fiers et heureux seulement ? Non. Hystériques serait plus juste. Car qui dit pub Nespresso dit Georges Clooney et son célèbre et très sensuel What else. C’est en tout cas ce que pensait Super Homard, du haut de sa chaise de réalisateur. « Au moins, leur attention est toute portée sur nous ! » se disait-elle en son fort intérieur.

            Elle se tourna vers son plateau de tournage. Une belle caméra imposante trônait devant le magasin, des projecteurs avait été placés à chaque extrémité du plateau. Les mannequins étaient en train de se faire maquiller par une armée de professionnels qui s’occupaient de tout ce qui touchait à leur petite personne, ou de se lancer des crasses sur celle qui avait de plus beaux cheveux ou de plus belles jambes ou les bras les plus squelettiques du monde,…Les préoccupations naturelles des mannequin en somme. Seul une petite boulotte (boulotte parce que comparée à ces anorexiques), se différenciait du lot. « Celle de Bernard » pensa Super Homard avec un petit sourire. Elle l’avait choisi exprès. Que du cent pour cent naturel ! Elle était parfaite pour l’objectif.

            En plus des mannequins, il y avait les maquilleurs, les ingénieurs et les responsables de la sécurité qui s’appliquaient à retenir les fans en délire. Tout ce petit monde avait été grassement payé, il n’y avait pas de raison pour que ce projet tourne au fiasco. Super Homard regarda la foule s’agglutiner telles des mouches attirées par de la merde. « Plus il y a de monde mieux c’est… ». Elle regarda sa montre. 14h30. Elle s’avança vers la foule de spectateurs qui se pressaient sur les barrières, se poussant et s’insultant pour avoir une meilleure place.

-         Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, clama-t-elle pour se faire entendre de tous, Je peux comprendre votre impatience à l’idée d’approcher d’aussi près une star telle que Georges Clooney. « Et il est surement impossible que vous ne l’approchiez jamais plus près que ces 50 mètres que je vous accorde, pensa-t-elle ». Cependant, je vous prierai pour les besoins du tournage de respecter le travail de tout le monde et de ne crier que lorsqu’il arrivera et qu’il se fera maquiller. Ce délai passé, je vous prierai instamment de fermer votre gueule !

Cette dernière phrase eut l’efficacité d’une bombe : tous se retournèrent vers elle, lui offrant une tête surprise, offusquée et quelques fois amusée. En tout cas, toute l’attention était à présent dirigée sur elle, et personne ne s’aperçut de la petite camionnette blanche qui venait de se garer devant la petite bijouterie à quelques mètres du plateau de tournage.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

            Le jeune homme descendit tranquillement de la camionnette. Il écrasa la cigarette qu’il faisait semblant de fumer, regarda à droite et à gauche en remontant la fermeture éclair de son blouson au logo de la compagnie de nettoyage pour laquelle il travaillait (aujourd’hui du moins). Personne ne le regardait ou ne semblait prêter attention à lui. Il avait une tête banale qui ne sortait pas du lot, ses vêtements étaient ternes et peu accrocheurs, et même le gros logo sur la camionnette ne suffisait pas à détourner l’attention des fans hystérique qui se pressaient vers le tournage. Cette « invisibilité », loin de le déranger, lui était profitable : elle évitait nombre d’ennuis (notamment auprès des gens qui lui en voulaient : prêteurs sur gage, anciens patrons insatisfaits, conquêtes d’un soir dont il avait oublié les noms,…).

            Il porta son attention sur la silhouette derrière les barrières de sécurité, et qui s’adressait en des termes peu conventionnels pour une professionnelle à la foule médusée. Il sourit en la voyant prendre son air de profond ennui devant les protestations du public. Il ouvrit les portières de la camionnette et en sortit en lourde caisse en bois. Il était indiqué qu’elle contenait des produits ménagers de toutes sortes qu’il devait livrer dans la petite bijouterie. Job pas très passionnant mais au combien important pour la petite entreprise. Alors qu’il se retournait, la caisse dans les bras et ayant fermé la camionnette, il fut surpris d’un soudain mouvement de foule. Quelque chose avait changé, et sous le pied de la professionnelle gesticulait un pauvre spectateur. L’image d’un petit lapin pris dans les serres d’un aigle s’imposa à l’esprit du jeune homme. « Il y aura peut-être une victime finalement… » pensa-t-il.

            Il entra dans la petite bijouterie, la caisse à bout de bras. « Putain qu’est-ce qu’elle est lourde ! rechigna-t-il dans son esprit. Elle me l’avait pas dit ça ! ». Une petite sonnette avertit les occupants de la boutique de sa présence. S’il y avait bien une chose qu’il détestait plus que les langoustes, c’était bien les petites sonnettes toutes mignonnes qui rappelaient aux gens son existence. Une employée vint l’aider à tenir la porte pour entrer. Il la remercia entre ses dents.

-         Puis-je vous aider, monsieur ? demanda-t-elle d’une voix déformé par une politesse professionnelle.

-         Oui répondit-il sur le même ton, je voudrais rencontrer votre patron.

-         Veuillez patienter quelques instants.

Pas du tout son genre. Une petite rousse aux yeux marron avec de petites lunettes toutes rondes. Trop petite, trop coincée, mais putain quel joli petit cul ! Enfin, disons que la petite mini-jupe qui composait l’uniforme mettait tout ça bien en valeur. Mais bon, il ne fallait pas qu’il se déconcentre. Il aurait largement de quoi se divertir ce soir, si tout se passait bien.

Le patron arriva enfin. C’était un homme d’une trentaine d’années, de taille moyenne, plutôt séduisant, du moins assez pour faire rougir sa petite employée en mini-jupe.

-         En quoi puis-je vous aider, monsieur ? demanda-t-il d’une voix joviale.

Ah ! C’est de là qu’elle vient cette maudite politesse pleine de convention et d’hypocrisie !

-         Non, c’est moi qui peux vous aider, monsieur, répondit le jeune homme, professionnellement, je travaille pour la Fédération Universelle Contre la Krasse, la société qui s’occupe actuellement du nettoyage de vos locaux. Aujourd’hui, nous fêtons notre 20ème anniversaire, et pour l’occasion, nous envoyons à tous nos clients une caisse de produits nettoyant spécialement fabriqués par notre marque.

-         Oh ! comme c’est commercial de votre part ! s’écria le patron.

-         N’est-ce pas, répondit mielleusement l’autre. Enfin, sans vouloir vous presser où puis-je ranger tous ces produits ?

-         Ranger ? s’étonna son interlocuteur. Mais laissez donc la caisse ici, nous rangerons cela plus tard.

-         Non, non, monsieur ! s’offusqua (faussement) le jeune homme. Mon travail est clair : je livre et je range tous ces merveilleux produits pour montrer à nos chers clients à quel point notre entreprise est à leur service.

-         Et bien, cher monsieur, puisque c’est votre travail…Marlène, veuillez conduire ce monsieur dans notre réserve.

-         Bien monsieur, répondit la dite Marlène, en rougissant, suivez-moi monsieur.

Le jeune homme salua le patron de la tête et suivit la petite rousse. « Je vais t’en foutre des « cher monsieur » ! Cher monsieur, ce soir, c’est vous qui vous sentirez le dindon de la farce ! » pensa-t-il.

-         Voici notre réserve, l’interrompit Marlène, prenez le temps qu’il vous faudra.

-         Merci.

Il la regarda partie et regagner son petit comptoir de verre. « Putain, quel beau petit cul ! ». Mais il n’eut pas le temps d’en penser plus, une soudaine acclamation explosa dans la rue.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

15h. Enfin la grande limousine d’un noir de ténèbres pénétra longuement dans l’embouchure de la rue M…Presque aussitôt, la foule s’enfla d’une seule et même voix, comme un gémissement d’extase et de plaisir assouvi. Enfin, il arrivait, ce beau mâle ténébreux. Enfin, après toutes ces heures d’attente, ils allaient le voir, l’entendre, et qui sait, peut-être le toucher pour quelques chanceux. (Quoi que l’envie de traverser les barrières de sécurité ait été un peu refroidit depuis le départ de l’ambulance. Même les policiers chargés de la sécurité semblaient désirer passer de l’autre côté…).

Super Homard descendit de sa chaise haute perchée pour aller accueillir sa super star. Elle dut réprimer à force de persuasion (et de courants électriques diffusés par une petite puce électronique implanté dans la base de son cou) ses plus vils et violents désirs. Mais elle avait promis. Elle était une professionnelle.

Georges Clooney sortit majestueusement de sa limousine. On aurait dit un dieu qui apparaitrait d’un nuage de foudre et de pluie. Il était suivi par deux gorilles (garde du corps pardon). Le premier était grand, blond avec des yeux bleus un peu abrutis, et semblait gêné par ses mains. L’autre était une montagne de muscles avec une petite tête brune. Ils répondaient aux doux de Ben et Brutus. Super Homard dut réprimer un éclat de rire qui lui montait inopinément dans la gorge. Elle se concentra sur Georges pour ne pas laisser cours à sa moquerie.

-         Mr Clooney, dit-elle en tendant sa main, avez-vous fait bon voyage.

-         Très bien, répondit la star d’une voix plus que sensuelle, dans un français parfait, marqué d’un léger mais au combien irrésistible accent américain. Même si j’ai été un peu déçu d’être accueilli par ces…deux charmants garçons (il avait un peu haussé la voix sur ces deux derniers mots).

-         Ah ? s’étonna faussement Super Homard. Pourtant, ils ont mis leur costume noir ! Et,  il paraît que notre Monsieur Ben est appelé par un grand nombre de la gente féminine le « gentleman ».

-         Ah ? s’étonna pareillement Georges. Etes-vous sûr que cette partie de la gente féminine ne souffre pas de quelques dérèglements au niveau de la vue ? ou de l’esprit pourquoi pas…

-         Ha! Ha! Ha! Que vous êtes drôle Mr Clooney ! s’écria-t-elle.

Elle prit sa main pour la serrer (faisant un effort surhumain pour ne pas lui sauter dessus. Elle dut aussi rater quelques battements, mais sa vie fut ramenée grâce au courant électrique qui passait sans discontinuer dans son corps). Elle l’emmena au maquillage. Tout marchait comme prévu.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

Dans une rue parallèle, une petite voiture grise attendait, garée sagement sur le trottoir. A l’intérieur, trois personnes attendaient : une petite brune du nom de Miss Crabe avec une calculatrice, une petite aux cheveux châtains, côté volant, avec un petit ordinateur miniature dernière technologie et qui répondait au nom accrocheur de Robin Crevette, et une grande brune qui poussait de très gros soupirs dignes du Bat Homard qu’elle était.

-         Elle a trop de la chance SH de pouvoir rencontrer Georges Clooney ! s’écria soudain la grande brune.

-         On sait Bat ! Ça fait la vingtième fois que tu nous le dis ! siffla la conductrice.

-         C’est quand qu’on intervient ? chougna Bat Homard.

-         Bientôt, répondit la petite brune, en levant les yeux au ciel.

-         Pfff, qu’est-ce que c’est chiant d’attendre, alors que l’autre elle peut toucher Georges Clooney.

-         Enfin bon, sa situation n’est pas très enviable par rapport à la tienne ! Tu t’imagines pouvoir rester devant Clooney sans lui sauter dessus ?

-         Non, je pourrai pas ! assura BH.

-         Bon, tu vois ! continua la MC. Toi tu n’auras que les bons côté de Clooney !

-         Ouais ! Je pourrai lui sauter dessus sans concession !

-         Miss, es-tu sûre que la cargaison est bien arrivée ?

-         Oui, Crevette, je suis allée moi-même vérifier la livraison. Tout est ok. Des diamants de la meilleure qualité ! Et je ne te parle pas de l’ambre et autre bijou qui doivent se battre en duel dans ce coffre.

-         Parfait !

Soudain la musique de « Pulp fiction » version portable résonna dans l’habitacle de la petite voiture.

-         Les filles, s’écria Crevette avec un grand sourire aux lèvres, le Braquage à la Crustacienne commence !

Tandis que les deux autres attachaient leur ceinture, elle enclencha le contact. Elle sortit de la petite rue, et par un détour habile, elle arriva au début de la rue de M…Elle s’arrêta au feu rouge. Plus loin, on voyait la foule qui indiquait le lieu du tournage. Un peu plus en avant, la camionnette blanche qui indiquait l’emplacement de la bijouterie.

-         Are you ready ?

-         YEAH !!!!!!!!!!!!! hurlèrent les deux autres

Elle mit le pied au plancher et fonça droit devant. Quand la voiture eut pris assez de vitesse elle commença à faire quelques dérapages pour donner l’impression de ne plus contrôler le véhicule. Le trajet entre le feu et la bijouterie fut franchit en quelques secondes. Après un ultime dérapage, la voiture alla percuter violemment la vitrine de la petite bijouterie. La minute d’après, tout n’était plus que chaos et fumée dans la rue de M…

 

OoOoOoOoOoOoO

 

Il venait de finir la troisième prise. Georges Clooney était vraiment un professionnel ! Trop ! Et c’était bien ce qui inquiétait Super Homard. Les minutes s’écoulaient sans qu’aucun signale ne fut donné. Si elles tardaient trop, tout tomberait à l’eau !

Ils allaient commencer la quatrième prise (au grand désespoir des pauvres mannequins anorexiques qui ne pouvaient pas se cocaïner correctement) quand enfin des crissements aiguës de pneus se firent entendre. La foule n’eut que le temps de se retourner pour voir une petite voiture grise s’enfoncer dans la vitrine de la bijouterie à quelques mètres du lieu de tournage.

Il y eut comme une pause : une minute de silence complet et d’immobilité, une minute de grâce, puis la panique saisit la foule comme un frisson commun. Tout ne fut plus que cris, bousculades et autres hurlements. Les barrières de sécurité ne furent plus, les policiers se firent bousculer en voulant gérer le flux de ses bêtes effrayées (bien que la moitié se fut mêlée aux fuyards).

Super Homard avait réagit plus promptement que les autres. Elle avait empoignée Georges Clooney et le mannequin « bio » qui se trouvait juste à côté de lui, et sous prétexte de les emmener à l’abri, les avait conduits un peu à l’écart, bien cachés, un endroit tout à fait calculé pour la suite des opérations. Une fois arrivé, elle prit ce qu’elle avait sous la main (en l’occurrence, leur deux têtes), et profitant de leur inattention, elle les assomma.

Partie 1 achevée !

 

OoOoOoOoOoOoO

 

Dès qu’il avait entendu les crissements des pneus, le jeune homme s’était tout de suite couché sur le sol. Quelques secondes plus tard, un choc immense se fit ressentir dans toute la petite bijouterie. Rien ne bougea pendant quelques minutes, puis, il entendit le bruit de portières qui s’ouvraient et des gémissements des clients de la bijouterie.

-         Que personne ne bouge ! cria une voix de femme autoritaire. Nous sommes armées et nous n’hésiterons pas à nous servir de nos armes si vous nous résister.

Des cris de lamentation et de peur suivirent cette déclaration.

-         Où est le patron ? demanda une autre voix de femme.

Il osa jeter un coup d’œil dans la succursale. Il y avait trois jeunes femmes tenant des révolvers qu’elles pointaient sans ménagement sur les pauvres clients effrayés de la bijouterie. Elles devaient être sorties de la voiture car elles présentaient quelques hématomes caractéristiques aux brûlures d’un airbag ou des coupures provoquées par le pare-brise qui avait volé en éclats. Cependant elles avaient l’air dangereux et de mauvaise humeur.

            Le patron de la bijouterie releva la tête indiquant ainsi son identité. Une des femmes, celle aux cheveux châtains, s’approcha de lui et lui intima de se lever, le menaçant de son arme. Il ne se fit pas prier.

-         Mets tes mains en évidence et conduis-moi jusqu’au coffre ! Bat, Miss, vous vous occupez des autres.

Elle indiqua au patron d’un signe de la tête impérieux de la conduire au coffre susdit, et se retourna soudainement pour adresser des phrases plutôt étranges à ses comparses.

-         Et pas trop de victimes, hein !

Sur ce elle planta le canon du révolver dans les omoplates lui faisant ainsi comprendre de continuer son chemin.

Ils arrivèrent à hauteur du jeune homme qui se mit aussitôt debout dans un réflexe à la fois de courage et de pure peur, hésitant à attaquer par surprise ou à fuir. Mais trop tard pour pouvoir faire quoi que se soit.

-         Toi ! hurla la jeune femme qui était cachée par la taille (pourtant moyenne…) du patron. Ne bouge pas où j’te descends !

Le jeune homme leva les mains en geste de reddition.

-         Toi ! s’écria-t-elle en parlant au patron. Ouvre le coffre et plus vite que ça !

Elle appuya son ordre par un petit coup de canon dans le dos. Il ne se le fit pas dire deux fois : il ouvrit l’immense coffre fermé par une porte blindée dernier cri (étonnant dans une si petite bijouterie). Quand il l’eut ouvert, elle lui demanda de reculer de quelques pas.

-         Toi ! cria-t-elle, se tournant cette fois vers le pauvre jeune homme terrorisé. Y’a quoi dans cette caisse ?

-         Des…des…

-         Quoi ! hurla avec impatience l’autre en pointant son arme sur lui.

-         Des produits ménagers ! cria-t-il presque de peur.

Elle émit un petit ricanement, mais n’ajouta rien.

-         Est-ce qu’il y a une issue par là ? demanda-t-elle au patron.

Il fit signe que non.

-         Très bien, tu vas vider ta caisse et rentrer dans le coffre, compris ! Et attention, pas de mauvais coup !

Le jeune homme s’empressa d’acquiescer. Elle ordonna au patron de retourner auprès des autres otages, mais qu’il était inutile de penser à faire quelque chose de complètement idiot et héroïque, car elle le surveillait et qu’il ne pourrait rien contre les deux autres qui étaient là-bas.

-         Hey, les filles ! J’vous renvois le patron !

-         Ok ! crièrent les deux autres à l’unisson.

Sans tourner le dos au jeune homme, elle surveilla l’avancée du gars. Quand elle fut certaine qu’il fut hors de portée d’oreille, elle baissa son arme et sourit au jeune homme.

-         Alors l’Ermite, tu t’es pas trop ennuyé ?

 

OoOoOoOoOoOoO

 

           Les pompiers et les ambulances étaient arrivés en moins d’un quart d’heure. On pouvait se dire que c’était beaucoup, mais allez conduire un gros camion au milieu d’une foule d’humains terrorisés, qui courraient dans tous les coins. Les premiers soins furent apportés aux blessés. Super Homard s’assura qu’aucun infirmier ne venait dans le coin. Pas tout de suite en tout cas. Il fallait attendre le signal. Elle indiqua alors aux ambulanciers ou aux pompiers qui passaient dans le coin, dans le langage compris d’eux seul et des quelques initiers du brevet de secourisme, qu’il n’y avait personne qui nécessitait des soins ici, mais qu’ils devraient aller un peu plus loin, là où on avait réellement besoin d’eux. Du coin de l’œil, elle surveillait le déroulement des opérations du côté de la bijouterie.

            Les pompiers avaient fait un cercle autour de la bijouterie et s’apprêtaient à enlever le cadavre de voiture qui s’était échoué dans la vitrine. Rien n’indiquait que le véhicule était d’un danger quelconque. Ils s’approchèrent donc dans le but de l’attacher avec un câble pour la dégager, mais quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils furent accueillis par quelques coups de feu. Aussitôt, toute opération de secourisme cessa. Les autorités furent prévenues que ce qui était un accident spectaculaire se révélait être un hold-up spectaculaire. La police et les brigades d’intervention arrivèrent au pas de charge, mais on mit plus d’une demi-heure pour installer le centre des opérations, le devant de la bijouterie étant bloquée par les camions des pompiers. De plus, à part la vitrine qui avait été défoncée par la voiture, le double vitrage des deux autres avait tenu bon, et les preneurs d’otages avaient fait baisser les rideaux de sécurité de façon à ce que personne ne voie ce qu’il se passait dans la boutique.

            Quand tout fut enfin installé, on essaya de rentrer en communication avec les preneurs d’otages. Une difficulté s’imposa aux autorités : le téléphone de la bijouterie avait dû subir les frais de l’accident pas si accidentel que ça, car il sonnait toujours occupé. On essaya le portable du patron qu’on avait trouvé grâce aux fichiers secrets de la police, et même celui des employés. Mais quelque soit le portable, on tombait toujours sur le répondeur. Après un « A quoi ça sert de fournir des portables si c’est pas pour les allumer » de la part du capitaine, on décida d’y aller à grand coup de mégaphone.

-         Ici la police ! hurla le mégaphone. Vous êtes encerclés. Libérez les otages et rendez-vous sans difficulté.

Ils attendirent quelques minutes, mais personne ne répondit. En fait, il n’y avait aucun bruit venant de la boutique, pas même celui de pas ou de mouvements quelconques. Tout était affreusement silencieux, et aucun moyen de voir ce qui se passait à l’intérieur. Le capitaine finit par s’impatienter.

-         Répète le message une dernière fois. Si personne ne répond, on intervient.

-         Ici la police ! répéta l’adjuvant. Vous êtes encerclés. Libérez les otages et…

Soudait, s’élevant au-dessus de la voiture par la vitrine cassée, une épaisse fumée s’échappa de la boutique.

-         C’est la voiture ! cria un pompier. Ils sont sûrement en train de s’asphyxier !

Sans attendre le feu vert des autorités, une armada de pompiers se précipita vers la bijouterie. Cette fois aucune rafale ne vint les accueillir ce qui les conforta dans leur idée. On mit des masques respiratoires qui couvrait tout le visage, on dégagea rapidement la voiture. Une énorme fumée opaque se déversa dans la rue. A l’intérieur tout était noir et trouble. Enfin, ont trouva les otages. Ils étaient une dizaine. On les avait forcés à se déshabiller et à mettre une cagoule avant de les attacher. A côté d’eux étaient étendus deux corps cagoulés. Des armes gisaient à leur côté. Les pompiers évacuèrent tous le monde avec une rapidité étonnante. On appela plusieurs ambulances en renfort pour dégager toutes les victimes.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

            Dans la rue, c’était à nouveau la panique. La fumée libérée avait envahit l’air pur de la ville, et les pauvres spectateurs, avides de sensations fortes en avait respirée un petit peu trop. Bientôt les pompiers durent aussi s’occuper de tous ceux qui avaient inhalé les produits toxiques de cette fumée. Plus personnes ne contrôlait rien. Les pompiers ne savaient plus où donner de la tête. Homme ou femme, tout était confondu. Toujours avec leur masque sur le visage, ils criaient de façon à se faire entendre par les victimes.

            L’un d’eux s’approcha du coin où se trouvait Super Homard et ses deux victimes. Super Homard se dépêcha de rajouter un peu de faux sang pour que les blessures soient convaincantes.

-         Y’a-t-il quelqu’un de blesser dans Ce coin ! cria le pompier, qui devait surement être une femme.

-         Par ici ! cria Super Homard.

-         Vite les gars !

Quatre pompiers de plus arrivèrent en soutien. Ils s’approchèrent des deux corps inanimés et en reconnurent un tout de suite.

-         Mais…Mais c’est…

-         Oui ! s’écria d’une voix impérieuse un pompier plus professionnel que les autres. C’est Georges Clooney ! Mais pour le moment, ce n’est qu’une victime de plus ! Concentrez-vous !

Douchez par l’impétuosité de son équipière, le pompier obéit et accomplit les premiers secours.

-         Vous, allez chercher une ambulance, on va les emmener.

Puis avisant Super Homard, elle s’aperçut qu’elle saignait (c’était en fait le faux sang qu’elle avait essuyé sur son tee-shirt).

-         Vous êtes blessée, madame ?

-         Heu…non, ce ne sont que des égratignures !

-         Vous monterez dans l’ambulance quand même !

Super Homard acquiesça. L’ambulance arriva quelques secondes plus tard. Deux beaux ambulanciers en descendirent, un brun aux yeux bleus et un châtain aux yeux verts, portant deux civières et des monitorings. Ils se divisèrent la tâche tandis que le pompier aidait Super Homard à monter à bord de l’ambulance. Au bout de quelques minutes, les ambulanciers, aidés des pompiers, embarquèrent George Clooney et le mannequin « bio », toujours inconscients.

-         On vient avec vous les gars ! dit la femme pompier qui semblait avoir pris le commandement de la petite équipe. Ces deux là ont inhalé de la fumée, et lui s’est blessé lors de l’intervention !

-         Ok ! accepta l’ambulancier. On vous emmène à l’hôpital.

En moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « Supercalifragilistigaspilladocious », l’ambulance roulait de toute la puissance de son moteur dans les rues de L… en direction de l’Hôpital le plus proche. Les pompiers enlevèrent leur masque. Il y avait trois filles, une grande et une petite brune, et une aux cheveux châtains, et un gars avec des lunettes. Ils semblaient étrangement gênés par leur combinaison, égratignés et brûlés. L’ambulancier qui s’occupait de l’habitacle avec les victimes voulut leur proposer de l’aide, mais l’ambulance prit un virage en angle droit, secouant la viande de tout ce beau monde, et une pluie de diamants et d’ambre tombèrent des combinaisons de pompiers.

-         Qu’est-ce que…, s’étonna l’ambulancier.

Mais il n’eût pas le temps d’en dire plus. Plusieurs révolvers étaient pointés sur lui, l’incitant au silence.

-         Bon, phase 4 du plan en action, soupira la fille aux cheveux châtains.

-         Je peux, ma Crevette ? demanda Super Homard avec un regard plein d’espoir. J’ai menacé personne, aujourd’hui.

Le gars aux lunettes ricana, mais un regard noir de Super Homard le fit taire.

-         Fais-toi plaisir, mon Homard !

Elle tapa un petit coup contre la vitre de séparation entre l’habitacle et le conducteur. Le deuxième infirmier l’ouvrit, pensant qu’il y avait un message urgent à passer. Il fut surpris de se retrouver nez-à-nez avec le canon d’un pistolet.

-         Faites tout ce qu’on vous dit, et il n’y aura pas de victimes ! intima Super Homard de sa voix la plus sérieuse.

-         Du moins pas encore, souffla la grande brune.

Un frisson général envahit l’ambulance.

 

_________________________

           

Epilogue : 

            La bijouterie contenait plus de deux millions d’euros en diamants brutes et environ 200 000 euros en bijoux (ambre, grenat, saphir, or et argent). Quand l’évacuation des victimes fut terminée, les forces de l’ordre découvrirent un petit mot dans le coffre vide, posé dans une caisse de bois avec le logo d’une compagnie qui n’avait jamais existé. Ce mot disait :

 « Nous vous empruntons ses petits cailloux sans certitude de pouvoir (ou vouloir) vous les rendre un jour.Nous vous remercions pour votre participation active, sans laquelle ce plan n’aurait pu fonctionner aussi parfaitement.Avec nos sentiments les plus distingués,

La CFE. »

 

Le capitaine de la police entra en dépression à la suite de cette découverte.

Les otages de la bijouterie s’en sortirent tous. Ils n’avaient subit aucun dommage, sauf un des hommes de la sécurité qui garde toujours obstinément le silence. Ils affirmèrent que les preneurs d’otages répondaient à des noms étranges, tels que Miss Crabe, Robin Crevette, Bat Homard ou encore Bernard l’Ermite.

Le cambriolage de la bijouterie permit de mettre à jour un des plus gros trafics de diamants de la ville de L… (Ce qui fut le point sur lequel insista fortement la police à défaut d’autre chose).

Deux infirmiers, deux pompiers, un mannequin, Georges Clooney et une ambulance disparurent ce jour-là. On ne retrouva Georges Clooney que quelques mois plus tard, après qu’on eut payé une rançon s’élevant à 100 000 000 de dollars. Il était fortement émacié et semblait avoir perdu la mémoire sur tout ce qui s’était passé depuis le faux tournage (et oui, cela fut avéré, ce tournage n’avait jamais légalement existé). Depuis ce jour, il refuse qu’une femme le touche et a pris en horreur hystérique tout ce qui lui rappelait des fruits de mer.

Les autres sont toujours portés disparus.

Quand à la CFE…Chut ! C’est un secret !

 Fin

Voilà, j'espère que ça vous a plu. Tous les héros de ce braquage se trouvent sur Manyfics. Menez l'enquête!

 
     
     
 
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