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Figures gelées
Par Lysandre
Harry Potter  -  Romance/Angoisse  -  fr
2 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     4 Reviews     Illustration    
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Chapitre 2
Narcissa noircissait ses paupières avec une application qui figeait les miroirs. A traits légers elle peignait son reflet. L’ombre dévorait la peau, filait vers les tempes ; pétrifiait son regard bleu dans un mystère de pacotille. Parfois son geste n’était pas assez net et alors elle repassait la ligne, sans un mouvement de recul quand le crayon l’effleurait, sans cligner des yeux sous la froideur du contact. Son image désincarnée semblait flotter à la surface de la glace et elle ne fut satisfaite que lorsqu’elle ne se reconnut plus : un paysage qui mêlait la lumière et un peu trop de nuit.

A cela elle ajouta le baiser du métal. L’or lourd au creux de son cou était comme un rappel : aussitôt la chaîne refermée elle redressa la tête tel un sourire que l’on force. Les anneaux accrochaient la lumière sur sa peau toujours pâle sans parvenir à l’animer ; autant de breloques pour parer les déesses de pierre.

Perdue dans les plis de sa robe elle semblait un marbre sage et pensif. Trop de blanc, trop de ces couleurs pures sans consistance ; elle détesta son image. Rien qui heurte ou qui freine dans la continuité parfaite de ses courbes. Elle aurait voulu briser le verre pour fragmenter son reflet, en signe d’écueil, son visage explosé en milliers de regards. Elle ne fit que clore ses paupières, redessinant dans le noir ses contours qui s’effacent.

Un frôlement léger tout contre sa peau, une main qui hésite, soupire et puis se pose. Elle retint son souffle au creux de sa poitrine, juste l’espace d’un instant, que le contact se prolonge ; le graver dans sa chair comme une fiction de tendresse. Le mirage était possible à l’abri des cils baissés. Mais toute la tendresse s’envola avec la rencontre de deux yeux gris ; elle frissonna dans sa candeur d’étoile stérile. Lucius lui souriait dans la transparence du miroir, ses doigts parcourant rêveusement la ligne de sa nuque pour se perdre dans ses cheveux. Des gestes obscurs.

-Je peux ?

Sans attendre de réponse il saisit les épingles, torsadant ses mèches en une guirlande de fête, vrillant son crâne de douleurs éparses ; il les planta une à une, lancinantes et cruelles, avec une sérénité d’artiste. Le portrait s’achevait, sans une rature, illisible. Elle lui offrait son visage anéanti par trop d’artifices. Belle pourtant, dans sa fausse innocence ; un insecte crucifié pour mieux répandre l’or de ses ailes.

Elle était enfin prête, le cœur inerte et embaumé. Il aurait beau la scruter, elle n’était qu’un trompe-l’œil. Lisse et muette, polie comme un émail ; Lucius fronça les sourcils, et elle ne comprit pas l’expression qui hanta ses traits un instant. Mais le masque était déjà en place et elle ne fit que le fixer d’un regard sans profondeur. Elle aurait pu lui sourire. Elle ne le fit pas.

Elle était au milieu de la pièce lorsqu’il la rattrapa ; une pression sur sa main, légère comme un fantôme, qui la ramena devant la glace.

-Cela ne suffit pas.

Il saisit un rouge à lèvres. La couleur était violente, obscène ; il l’écrasa contre sa bouche, débordait un peu le contour de ses lèvres, flétrissant sa peau de teintes vulgaires. C’était comme une souillure indélébile sur le blanc de sa peau, un fruit éclaté, une blessure ouverte. Il la tenait immobile d’une main contre sa nuque, et le contact épais était pour elle le plus doux des baisers.

Elle se perdait dans l’ivresse des marques d’infamie.

Dix heures sonnèrent. C’était le moment des mises en scène. Ils poussèrent la porte et le viol des regards était comme une caresse sur son visage déchiré.

Dans le miroir s’attardait un reflet qui souriait.
 
 
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