Note de l'auteur: et hop! ------------------------------------------------------------------------------------------------------- Chapitre 2 : Azlan.
Azlan, se réveilla en sueur; les draps trempés collaient à son corps. Ses membres tremblaient avec une force affolante. Il pencha sa tête hors du lit et vomit. « Encore le même rêve. Chaque le nuit, c'est le même. Je revois encore tous ces morts, tout ce sang... » Il vomit encore. Cela faisait un an que la campagne était redevenue calme. Azlan, comme les autres guerriers survivants, fut acclamé comme un héros. Azlan prit la bouteille de liqueur de grain et en bu une longue lampée. Depuis la fin de la Guerre, il ne savait pas quoi faire de ses mains. Il n'aimait pas l'agriculture, il méprisait les bûcherons et par dessus tout, il haïssait le travail. Les soldats avaient reçu une récompense selon leurs besoins: des propriétés, de l'or, un rang important dans l'armée ou la politique... Azlan avait reçu de l'or; et il était en train de le dilapider. On frappait à la porte : toc, toc. Azlan se retourna dans son lit avec l'intention ferme de ne pas aller répondre. Les coups redoublèrent: « Oh oh! Ouvrez donc cette porte, nous savons que vous êtes là! » Dit-on derrière la porte. « Allez au diable! » Répondit Azlan. Ils discutèrent de l'autre côté de la cloison. Silence. « Monsieur Jokinen, ouvrez cette porte ou nous serons obligé de la casser » Motivé par l'envie de garder son intimité, Azlan se dégagea des tentacules de tissus qui l'envellopaient et se dirigea vers la cloison. Il était blond, le corps musclé par les combats. Des cernes noires soulignaient ses yeux bleus clairs. Son regard était morne, vide, usé par la vie. La guerre était passé dans son existence comme un troll sur une pucelle. Il leur ouvrit. Ils étaient deux : l'aubergiste et un garde de la milice rurale. « Que voulez-vous? » Demanda Azlan. « Ecoutez, ce n'est pas pour votre mal ou que nous ne vous aimons pas mais... » Commença l'aubergiste. « Vous devez quitter les lieux ,coupa le policier, dans les délais les plus brefs. » « Pourquoi? » « Vous n'êtes plus le bienvenu » « Pourquoi? » « Partez. » « J'ai payé pour cette chambre. » « Nous ne voulons plus de votre argent, vous restez enfermé ici c'est malsain. » « C'est d'accord, je m'en vais. » Il ne voulait pas d'ennuis, il obéit et commença à préparer son sac. Il ramassa le peu d'affaire qu'il avait dans le sac informe de l'Armée Populaire. Il s'habilla d'un pantalon ample vert et d'une longue veste noire dans laquelle il mit la bouteille de liqueur. Les pieds trainant, chaussés des vieilles bottines militaire, il erra jusqu'à la sortie de l'auberge. « Au revoir et merci. » Dit automatiquement l'aubergiste « C'est ça » pensa Azlan. Le soleil l'aveugla dès sa sortie, ses yeux n'étaient plus habitués à la lumière du jour. Il regarda autour de lui : les gens s'affairaient aux tâches quotidiennes. Les vendeurs vendaient, les marchants marchandaient, les mendiants mendiaient. Il faisait assez chaud, l'été approchait. Les gens riaient, parlaient fort, chantaient. Azlan n'aimait pas ça, surtout après avoir passé tout ce temps seul dans sa chambre. Il décida alors de se diriger vers la forêt. Là au moins, il serait au silence et au calme. Il marcha une demie journée pour enfin arriver dans les premiers sous-bois de la forêt d'Emeraude. Jadis, la rumeur populaire disait que cet endroit étaient hantés par toutes sortes de créatures afin de garder un trésor. Azlan avait perdu l'esprit d'enfant qui lui avait permis de croire à ce genre de contes fabulatoires. Blasé, il entra dans les bois. Après avoir marché pendant de longues heures, il arriva près d'une rivière dans une sorte de prairie. Il décida de s'arrêter ici pour passer la nuit. Après avoir rassemblé du bois, Azlan alluma un feu et s'assit devant. Il regardait les flammes, repensant à sa journée : une ombre passa sur ses yeux. La lune brillait dans les cieux. Au loin, un loup hurla. |