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Mourir d'Envies
Par Alragan
Harry Potter  -  Romance  -  fr
2 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Agonie
 Voici le premier chapitre de ma première fic HP... Déjà postée sur un autre site, donc vous l'aurez peut-être déjà lue  >_< 

Elle ne fait que quatre chapitres et est déjà achevée, donc ça ne trainera pas six ans en longueur  ^-^

J'espère qu'elle vous plaira !

 

 

_________________________

 

 

 

Mourir d’Envies

Agonie

 

 

Harry marchait lentement dans les couloirs déserts, la tête fourmillante de questions et d’idées toutes plus emmêlées et confuses les unes que les autres. Lorsqu’il s’engagea dans le couloir menant à la gargouille du bureau du Directeur, il dû admettre une chose : il ne comprenait plus rien.

Cela avait commencé dès son arrivée à Poudlard. Une multitude de sentiments s’étaient imposés à lui : excitation, colère, ennui, concentration, bonheur, peur. En soi rien d’anormal, si ce n’était qu’il n’avait eu de cesse d’osciller entre ces émotions avec la réceptivité d’une femme enceinte. Or, Harry n’était ni une femme, ni enceint.

C’était le lendemain que tout s’était corsé. Après l’euphorie qui l'avait gagné durant le traditionnel Banquet de Bienvenue, ses nerfs avaient commencé à jouer au yo-yo sans jamais arrêter. Depuis ce jour, plus rien n’allait. Surtout lui. Il ressentait des choses étranges, et devenait… irritable. Instable serait plus juste. Ses sautes d’humeur avaient même effrayé le calme Dean, et Ron n’osait plus rien lui dire de peur de s’en prendre plein la figure. Et c’était mine de rien, une épreuve réellement harassante pour le jeune homme d’à peine 17 ans. Etait-ce un sale tour de Voldemort ? Après tout, depuis son entrée à Poudlard, Harry l’avait jusque-là toujours défait grâce à beaucoup de chance d’une part -il fallait l'admettre et il le faisait- et à ses émotions -ce que d’autres appelleraient ‘‘son instinct’’- d’autre part. Mais si celles-ci s’avéraient totalement hors de contrôle, Harry ne pourrait plus se baser dessus pour agir. C’était peut-être le dernier plan de Voldemort pour l'affaiblir et pouvoir le tuer -ce serait bien assez tordu !

« Sucaçette, marmonna-t-il une fois rendu devant la gargouille.

Celle-ci pivota et il s’engagea sans conviction sur le palier de l’escalier tournant. Il ne savait pas ce que lui voulait Dumbledore pour le convoquer ainsi dès le début de l'année, mais il doutait que ça n’allait pas lui plaire. Il frappa mollement à la porte, et retint un soupir digne d’Hagrid avant d’ouvrir la porte. Il cligna des yeux et s’accrocha à la poignée lorsqu’une bouffée d’appréhension et de malice mêlées le submergea. Dérouté, il avança malhabilement dans la pièce, remarquant vaguement la présence de Mme Pomfresh, debout près de la fenêtre, un peu en retrait.

« Bonjour Harry, fit le Directeur de son ton jovial.

- B’jour, marmonna le garçon.

La bouffée d’appréhension grandissait en lui, comme un petit ballon qu’on se serait amusé à gonfler, alors que la malice semblait disparaître sous ce ballon de plus en plus gros.

« Assieds-toi, je t’en prie, fit aimablement Dumbledore.

Harry s’effondra dans un des deux fauteuils présents devant le bureau et enfouit ses mains dans ses poches pour maîtriser cette nervosité qui s’emparait peu à peu de lui.

« Merci d’être venu, Harry.

- Hm…

Le manque évident de réceptivité du garçon ne sembla pas froisser Dumbledore.

« Alors, comment te sens-tu ?

- Hein ? lâcha très intelligemment Harry en louchant comme un poisson-lune sur le vieux sorcier.

C’était quoi cette question ? Il l'avait convoqué pour ça ?!

Agacé et de plus en plus soucieux, il commença à faire bouger son genou, le frottant inlassablement contre le bois de son assise. Le son régulier du frottement de son jean l’apaisa un peu.

« Comment te sens-tu Harry ? répéta patiemment le Directeur. Tu me sembles nerveux.

- Pourquoi m’avoir convoqué pour me demander si je vais bien ? grogna le brun sans relever la remarque sur sa nervosité. Vous savez comment je vais, non ? J’ai passé deux mois à m’amuser comme un p’tit fou chez les Dursleys, et maintenant je suis revenu dans votre école. Voilà comment je vais, répliqua hargneusement.

Par la barbe de Merlin, il fallait vraiment qu’il contrôle ses émotions… Et c’était quoi cette instabilité émotionnelle, d’abord, hein ?!?

Le mouvement de son genou se fit plus rapide.

 « Harry, tu es sûr que ça va ?

- Ouais, ouais, z’inquiétez pas, va…

Il y eut un moment de silence durant lequel on n’entendit que le froissement de son jean.

« Très bien Harry, je vais te laisser regagner ton dortoir alors.

Harry ne retint qu’à peine un soupir, soulagé. Il commençait à se lever lorsque Dumbledore reprit la parole.

« Mais avant, je veux que tu boives cette potion.

Mme Pomfresh s’avança alors et lui tendit une petite fiole opaque. Impossible de voir la couleur de la potion, et donc de savoir son effet. L’étudiant loucha sur le breuvage, puis regarda le vieux sorcier, et revint à la potion. Puis il planta son regard hargneux dans les doux yeux de l’infirmière.

« Hors de question, siffla-t-il. Au revoir.

Il traversa le bureau à grandes enjambées et se précipita vers la porte.

« Harry !

La porte se ferma sur ce dernier cri, qu’il chassa vite de son esprit.

Il dévala l’escalier, trébucha sur les dernières marches et failli se cogner dans la gargouille mais déboucha dans le couloir. Aussitôt, ce fut comme si l’on ôtait un poids de son esprit, et toute anxiété le quitta, le laissant simplement fatigué et déboussolé.

Mais qu’est-ce qu’il avait ?

_______________

 

Il s’affala dans le canapé rouge et or avec bonheur. La chaleur du feu, non loin de lui, baignait ses pieds et remonta rapidement sur ses jambes, brûlant presque le bout froid de ses doigts. Il laissa sa tête partir vers l’arrière et soupira. Par Merlin, c’était quoi tout ça ? A peine une semaine -même pas !- qu’il était revenu à Poudlard, et déjà tout se détraquait. Les autres années, ça avait au moins eu le mérite de démarrer vers la nouvelle année ! Mais là… Visiblement, Voldemort était fermement décidé à l'avoir à l’usure. Et il risque bien d’y arriver, ce salaud…

« Harry ! cria quelqu’un derrière lui.

- Hum ?

On -certainement la personne qui l'avait hélé- s’assit sur l'accoudoir de son fauteuil. En ouvrant les yeux il vit Hermione et ses jolis yeux marrons, Hermione avec ses cheveux bouclés indisciplinés. Une bouffée d’affection l'envahit et il lui sourit tendrement. La jeune fille y répondit et noya sa main dans la chevelure brune de son ami. Harry en aurait ronronné.

« Alors ? Qu’est-ce qu’il te voulait ?

- Pff, rien ! Juste savoir comment j’allais… ce qui était stupide en soi.

- Il s’inquiète pour toi, murmura la jeune fille en dégagea doucement le front du jeune homme.

Harry vint chercher sa seconde main pour la serrer et lui sourit en fermant les yeux. C’était si confortable près d’Hermione… Rassurant et chaud. Ça lui donnait envie de la prendre dans ses bras et de la câliner pendant des heures.

« T’as l'air fatigué, Harry…

- J’suis crevé.

- Alors va dormir, je vais prévenir Ron. Il te verra demain.

- Hum, merci.

La jeune fille se leva en l’entraînant avec lui, et déposa un baiser volage sur sa joue avant de disparaître au milieu des Lions, toutes années confondues. Harry se dirigea lentement vers son dortoir, réprimant de justesse un puissant bâillement  avant de grimper la première marche. A peine fut-il niché dans la chaleur rassurante de ses couvertures qu’il sombra dans un sommeil des plus lourds.

_______________

 

« Harry ! Harry !

- Qu’est-c’y a Ron ?

- Il est sept heures et demie passé, Harry !

- Quoi ?? Oh merde !

Brutalement réveillé, ce fut un Harry hirsute, les cheveux en l'air et les yeux vitreux, qui chercha à tâtons ses lunettes sur sa table de chevet, renversant au passage un début d’essaie sur l’influence de Saturne en période de pleine lune, et son réveil, pour enfin mettre la main sur l’objet salutaire qu’il mit aussitôt sur son nez. Il ressentit un fort sentiment d’attendrissement mêlé d’amusement, ce qui le fit sourire largement à Ron qui l’observait, les mains sur les hanches, déjà en uniforme. Il lui tira ensuite la langue et sortit de son lit en s’étirant vaguement.

« Allez ‘Ry, j’vais faire ton lit, vas t’doucher !

Opinant  positivement, Harry s’avança vers sa malle et en piocha au petit bonheur la chance les affaires de sa journée. De toute façon, sous les robes on ne voyait rien, surtout en ce mois de septembre. Il opta pour une toilette par manque de temps, passa vaguement les mains dans ses cheveux pour les démêler -et les coiffer, mais c’était un rêve désespéré- et sortit de la salle de bains avec les lunettes de travers. Ron l’attendait avec son sac, et il s’en saisit en lui souriant chaleureusement.

« Merci Ronny. T’es un pro, assura-t-il avant de l’embrasser bruyamment sur la joue et de dévaler les escaliers menant à la salle commune.

Stupéfait, le roux resta un moment statufié sur place. Harry venait bien de l'embrasser, non ?

« Rooooooon !!! l’appela le brun d’en bas. Allez, viens ou y’aura plus rien à manger !

_______________

 

S’il avait su, il n’aurait jamais demandé à aller dans la Grande salle. A peine avait-il fait un pas dans la pièce que sa tête explosait. Amusement, joie, excitation, malice, tendresse, impatience, bonheur ; tout bourdonnait et se mélangeait dans sa tête. Ça résonnait d’envies contradictoires, celles de rire, de se tordre les doigts nerveusement, de sortir en courant de la salle, de vomir, de manger du pudding et de retourner dans son dortoir.

« Harry, ça va ?

Le brun grogna, massant une de ses tempes du bout de ses doigts.

« Ta cicatrice te fait mal ? reprit Hermione.

- Non. Non je… j’suis un peu fatigué, je pense. Ça doit être ça.

- Tu n’as pas dormi chez… enfin, cet été ?

- Hum, si. Enfin normal, quoi. Bref, ça ne doit pas être grave. Allons manger avant d’aller en cours.

Il donna un petit sourire à ses amis pour les rassurer et s’engagea vers la table des Lions, riante et bruyante. Il n’avait plus qu’à serrer les dents contre ce quelque chose d’inconnu qui lui arrivait.

Aucun des trois amis ne vit les deux paires d’yeux qui suivirent leurs mouvements.

_______________

 

Harry tenta en vain de se concentrer sur ses cours, mais ses efforts furent vains pour la plupart. Cette multitude de sentiments qu’il ressentait comme étrangers l’envahissait encore, continuellement. Comme s’il était relié à… à un il-ne-savait-quoi qui générait des sentiments incongrus lorsqu’il ne le fallait pas. Il était ainsi partagé entre la concentration, l’ennui profond, et l’impérieuse envie de rire, alors que personne autour de lui n’avait ouvert la bouche. C’était à le rendre fou. Il tentait de se focaliser sur son parchemin où il prenait tant bien que mal le cours sur les vampires, mais ce qu’il inscrivait, réalisa-t-il en relisant, n’était pas le moins du monde cohérent.

Il ne fut donc pas surpris -non, plutôt horrifié en fait- lorsqu’il transforma sa tasse à thé en fauteuil molletonné de style Louis XVI au lieu de la métamorphoser en canari rose. McGonagall le rabroua vivement pour son inattention et lui retira dix points. Stupéfait par la situation, Harry ressentit soudain le besoin impérieux de céder à McGonagall. Il gémit piteusement et recula de quelques pas en baissant la tête, penaud.

« Je suis sincèrement désolé, madame.

Un silence de plomb tomba sur la classe. Harry Potter qui… qui s’écrasait ? Parce que, c’était ce qu’il venait de faire, n’est-ce pas ? Ce n’était pas croyable.

Aussitôt qu’il se fut excusé, Harry sentit le rouge lui monter aux joues. Putain de pulsions qu’il ne contrôlait pas !

« M. Potter, dit calmement l’enseignante, allez chez le Directeur. Tout de suite. Je vous renvoie de mon cours.

Le brun releva la tête, stupéfait et un peu paniqué. Renvoyé ? Mais il avait besoin de ces cours, lui ! Elle ne pouvait pas ! Si ? Non !

« Mais, Mada-

- Tout de suite, Potter, siffla l’animagus.

Une alarme interne naissant entre ses côtes, Harry ne demanda pas son reste. Il ramassa ses affaires qu’il fourra dans son sac, et déguerpit sans croiser aucun regard. Quelque part, il savait que McGonagall ne voulait pas qu’il regarde les autres, et il ne voulait surtout pas déplaire à McGonagall. Il se maudit aussitôt de penser ceci. Ce n'était pas -plus- possible.

Il ne vit pas la quatrième paire d’yeux qui resta à fixer la porte refermée un long moment -plus long que les trois autres.

Sitôt qu’il fut sorti de la classe, Harry courut vers la gargouille du bureau du Directeur. Il devait en parler à Dumbledore.

_______________

 

« Harry, respire ! Ce n’est pas une horrible fatalité, tu sais.

- Pas si grave ? Non mais vous vous foutez d’moi, là !! Vous m’annoncez que je suis une Vélane et ce n’est pas si grave ?!

- Tu as la chance inestimée de pouvoir passer toute ta vie avec la personne, Harr-

- Et en attendant de la trouver, j’vais avoir besoin de satisfaire toutes les envie de tout le monde, génial ! Et si Voldemort arrive et qu’il souhaite très fort que j’me jette d’un pont -ce qui, entre nous, est totalement possible, rappelons-le !- je fais quoi, j’me précipite sur le London Bridge ?!

- Harry, calme-toi.

- Non ! Non je n’me calmerai pas ! Vous auriez pas pu me le dire avant ?

- Je t’ai déjà demand-

- … et vous m'avez juste demandé si j’allais bien ! Comment j’aurais pu savoir que non ça n'allait pas car je me transformai en vélane docile et soumise ?

Déboussolé, perdu, Harry se laissa tomber dans son fauteuil. Il semblait qu’un gouffre sans fond s’ouvrait dans son estomac. Par merlin, pourquoi toujours lui ? Toutes ces situations folles qui le poursuivaient et lui tombaient dessus… N’avait-il pas droit à un peu de répit ?

Profitant de la soudaine apathie du garçon, Dumbledore expliqua certaines choses.

« Tout ceci trouvera son terme lorsque tu seras avec ta compagne, Harry. A ce moment-là, l'attraction sera contrôlée par cette personne, et tu ressentiras juste l'envie de lui faire plaisir à elle. Les Vélanes sont des créatures de… de plaisir, si on peut dire. Elles recherchent le bonheur de la personne qu’elles aiment, et sont prêtes à tout faire pour ceci.

- Ouais, donc en attendant de savoir avec quelle fille je finirais mes jours, je vais avoir envie de me soumettre à toutes les envies de n’importe qui ! Chouette ! railla Harry.

- Harry, nous n’y pouvons rien. En plus je t’informerai que, en présence d’un grand nombre de personne, tu ne répondras qu’aux sentiments de ces personnes.

La phrase alluma une petite lumière dans l’esprit de l’étudiant.

« Ça veut dire… que si j’ai envie de… de câlins, fit-il en rougissant inexplicablement, ce n’est pas forcément… moi ?

- Non, pas forcément. Tu peux ne faire que réagir aux sentiments qui émanent de la personne, qu’ils soient à ton égard ou dirigés vers quelqu’un d’autre.

Bon, voilà qui expliquait déjà ses élans de tendresse envers Ron et Hermione… Il se sentit à la fois soulagé et un peu déçu. Mais déjà Dumbledore continuait.

« En outre, ta nature vélane ne te forcera à répondre qu’aux envies qui se rapprochent plus d’un besoin. Une envie profonde, vraiment forte.

Le pont de Voldemort était alors toujours d’actualité…

« J’ai ici une potion qui calmera ton empathie pendant un certain temps, dit le vieil homme en sortant une petite fiole opaque d’un tiroir de son bureau.

Harry reconnut la même potion que celle qu’il avait refusée quelques jours plus tôt. Dumbledore la lui tendit et Harry s’en saisit avant de la déboucher et de la sentir. L’odeur était écœurante et entêtante, ça ressemblait à de l’humus en décomposition. Appétissant. Le jeune homme grimaça et se pinça le nez avant de vider le petit flacon d’une seule traite. Heureusement, le breuvage n’avait pas le goût de son odeur. En fait, il n’avait pas de goût du tout. Harry ne put dire si c’était mieux pour autant. Il reposa le flacon sur le bureau du directeur, où il disparut à peine quelques instants plus tard.

«  Dès que tu recommence à te sentir submergé, va voir Mme Pomfresh pour qu’elle t’en redonne, lui indique Dumbledore. Nous ne pouvons rien faire à part ça. Il ne nous reste plus qu’à attendre que tu aies trouvé ta compagne, Harry.

L’étudiant grimaça de nouveau. Avec la chance qu’il avait, c’était pas gagné !

_______________

 

Harry retourna au dortoir complètement abattu. Par crainte de rencontrer quelqu’un, il exécuta un long détour jusqu’à la salle des Gryffindor, et même là il hésita. Normalement, cette Maison était la sienne, il devait donc y être en sécurité. Mais… et si quelqu’un avait vraiment envie de quelque chose de bizarre ? Connaissant Seamus, Dean, ou même les jumeaux Weasley, ce n'était pas vraiment impossible…

Il grimaça et dansa légèrement d’un pied sur l'autre. Il haïssait l’idée d’avoir peur de sa propre Maison, mais… ce truc de Vélane lui semblait si dangereux… Tout le monde pouvait presque tout faire de lui, sans qu’il ait le moindre contrôle… C’était terrifiant, alors il pouvait être terrifié, non ?

« Oh, Harry !

Le jeune homme se tendit de désespoir alors qu’une sensation chaude d’affection l’envahissait. Hermione… Avec Hermione, il… n’aurait pas le choix. Il allait devoir entrer.

« Comment cela s’est-il passé, Harry ? Qu’a dit Dumbledore ?

- Oh, euh… rien. Je lui ai dit que j’étais fatigué, déstabilisé et que j’avais du mal à me concentrer. Il… il l'a accepté.

- Tu as de la chance Harry, sourit Hermione. Allez viens ! Fildelitas !

Le portrait de la Grosse Dame pivota et Harry se laissa entraîner sans chipoter. De toute façon, il n’avait pas le choix -il ne se voyait raisonnablement pas dormir dans les couloirs- alors autant y mettre du sien.

« Et d’où reviens-tu, ‘Mione ?

- De la bibliothèque. Tu sais Harry, les ASPICs ne sont plus que dans un an, c’est pas si lo…

_______________

 

Il s’était réfugié dès que possible dans son dortoir. Côtoyer ses anciens camarades n’était pas aussi terrible qu’il l'avait pensé, sûrement grâce à la potion qu’il avait bue. Les émotions se mélangeait dans un brouhaha trop confus pour que quoi que ce filtre et ne s’impose à lui. Et même si c’était fatiguant -encore un truc de Vélane, tiens !, ça ne ressemblait en rien au tiraillement incessant qu’il ressentait en tous sens lors de ses précédents repas dans la Grande Salle, par exemple.

Mais tout cela s’avérait épuisant, et Harry ne rêvait plus que de son lit. Il comprenait mieux, maintenant, la fatigue qui s’abattait sur lui depuis son arrivée à Poudlard. Selon Dumbledore, son humanité persistante luttait pour combattre le besoin de contenter les envies des autres -ce dont Harry se félicitait vivement- et cela l’épuisait systématiquement, d’autant plus qu’il devait lutter presque en permanence. Il était donc réellement fatigué, et ressentait le besoin de réfléchir à ce que lui avait confié Dumbledore.

Certaines de ses interrogations avaient trouvé réponse, mais celles-ci avaient à leur tour amené encore plus de questions. Aux dires du Directeur, il avait hérité des caractéristiques vélanes de sa mère. Mais sa mère était rousse, et non pas blonde. Et elle avait des yeux verts, verts comme les siens ne cessait-on de lui répéter. Alors comment se faisait-il qu’elle soit une Vélane ? De tout ce qu’il avait lu et appris, les Vélanes avaient les cheveux blonds très clairs, et les yeux pâles. Tout le contraire de sa mère, si on excepte la rumeur de son étonnante beauté. Décidément, je n’y comprends plus rien…

Il se sentit soudain horriblement abattu. Ne pouvait-il donc rien faire comme les autres ? Était-il condamné à vivre une existence hors-norme, simplement car sa mère l'aimait plus qu’une autre ? Harry se trouva aussitôt injuste, et préféra se jeter un léger sort de sommeil pour arrêter de penser à tout ça.

Il était sûr que rien de bon n’en sortirait.

_______________

 

Deux semaines s’étaient écoulées. Harry sentait que la potion cessait peu à peu de faire effet, mais il n’osait aller en réclamer à l’infirmerie. Il connaissait trop bien l’effet des potions… ‘malheureusement’ ratées, ou échangées. Il était peut-être paranoïaque, mais la paranoïa, ça pouvait sauver la vie. Afin d’éviter au maximum ses camarades, il se coucha tôt et faisait ses devoirs dans sa chambre, seul. Il laissait Ron le réveiller presque en retard, et allait fréquemment à son casier pour tenter de s’isoler, l'endroit étant un peu moins fréquenté que le parc ou les abords des salles de classes. Ses amis se posaient des questions sur son nouveau comportement ; le brun n’avait jamais été du genre à fuir les autres, et ce revirement les inquiétait.

Harry, lui, avait grâce à cette sorte de routine, plus ou moins appris à vivre avec cette attraction vélane qui agissait en permanence. Les journées se succédaient et se ressemblaient, pleines de fuites et d’appréhension. Le héro du monde sorcier fuyait les autres le plus possible et ne se sentait en sécurité que dans la solitude la plus complète. Il ne voulait pas… ne pas avoir le choix, encore une fois. A sa plus grande satisfaction, ses tentatives avaient plus ou moins fonctionné. Seuls les professeurs semblaient avoir de l'ascendant sur lui, particulièrement Snape, qui prenait un malin plaisir à le voir enfin s’aplatir devant lui, à la moindre remarque de prime. Le professeur semblait jubiler, au contraire de son élève qui, s’il avait pu, serait allé en cours couvert de sa cape d’invisibilité.

Ce n’était donc pas si terrible que ça à bien y réfléchir. Il n’y avait que cette appréhension persistante, cette petite sonnette d’alarme qui s’allumait dans sa tête n’importe quand et qui l'angoissait brutalement à la simple pensée que quelqu’un découvre ce qu’il était et en profite largement. Quelqu’un comme Voldemort, par exemple. C’était si dangereux d’être Vélane, pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur lui -encore une fois ? Heureusement, il semblait pour son plus grand bonheur que personne n'ait encore remarqué ses changements de comportement, et il en était reconnaissant aux Fondateurs.

Dumbledore l’avait convoqué dans son bureau pour parler un peu de la situation, et Harry avait dû admettre qu’il n'avait pas trouvé sa compagne. Il avait par contre caché que l'effet de la potion s’amoindrissait. Le regard du Directeur et la sensation d’infinie contrariété qui était née dans son ventre l’avaient horriblement mis mal à l'aise. La discussion avait vite décrût, le Directeur en se renfrognant et Harry se renfermant, et il était ressorti quelques minutes à peine plus tard.

Deux jours après, le matin pour être exact, Harry souhaita ne jamais s’être levé.

Il eut un mauvais pressentiment lorsqu’il vit le Directeur se lever et réclamer l'attention de tous. Le sentiment général d’excitation et de curiosité l’envahit et lui fit oublier sa propre appréhension. Il se trouva pendu aux lèvres du sorcier, comme tous ses camarades. Il écouta Dumbledore dire que cette année abritait un évènement magique, magnifique. Comme tous les autres s’interrogeaient sur ce que c’était Harry se le demanda également, et il partagea leur stupeur glacée lorsque Dumbledore annonça que l’Héritage vélane d’Harry Potter s’était réveillé, et que le garçon recherchait à présent sa compagne.

Et lorsque tous les regards convergèrent vers lui, il ne sut pas quoi faire. Poussé par toutes ces interrogations, toute la stupeur, et la malignité qui suintaient en lui, il ne put que se lever brutalement de table et se précipiter hors de la Grande Salle sans lever les yeux de ses chaussures. Fuir, encore. Il se mit à sangloter convulsivement dès que les portes de la Grande Salle se refermèrent derrière lui. Ses jambes le lâchèrent et il se laissa glisser le long du vieux bois, enfouissant sa tête dans ses genoux et agrippant ses mollets de toutes ses forces.

Il haïssait Dumbledore.

_______________

 

Harry évita ses amis tout le reste de la semaine. Il sentait les regards des autres élèves sur lui, souvent calculateurs, comme s’ils se demandaient à quel point ils pourraient soumettre le héro du monde sorcier, et surtout à quel point ce serait jouissif. Alors Harry les fuyait, fuyait tout. S’enfermant dans les toilettes aux intercours et aux pauses, arrivant en classe juste à l’heure et ressortant le premier pour repartir se cacher. Mangeant aux cuisines et ne revenant dans son dortoir que tard le soir. Travaillant sérieusement sur ses devoirs, s’évadant comme il le pouvait, caché sous sa cape d’invisibilité.

Il faisait tout son possible pour devenir invisible aux yeux des autres, et au bout de quelques jours, il commença à croire que ça fonctionnait. Il s’étonnait du peu de pugnacité de ses amis, mais se refusait d’y penser, préférant lui-même les fuir.

La seule pause dans son invisibilité qu’il s’accordait, c’était les trois passages rituels qu’il effectuait à son casier -une nouveauté à titre d’essai pour cette année. Cela permettait aux élèves de ne pas avoir à retourner à leurs dortoirs pour prendre leurs affaires, ou à porter celles-ci toute la journée. Harry comptait bien profiter de la seule chose qui, il le sentait, lui serait profitable cette année. Il y avait moins de monde le midi, et durant cet instant-là, il prenait son temps, se détendant. Rangeant lentement ses livres, les classant, prenant ses parchemins et ses cahiers sans précipitation. Puis il refermait son casier, se baissait pour remplir son sac, et enfin se dirigeait tranquillement vers son premier cours de l'après-midi.

Sauf qu’aujourd’hui, il se sentit être poussé lorsqu’il se baissa, et un poids typiquement masculin se pressa contre le sien. Il se débattit un instant, paniqué, puis soudainement toute idée de libération s’évapora. Il ne ressentit plus que le besoin irrépressible de s’abandonner, de laisser ce garçon le dominer et se contenter avec lui.

Il gémit distraitement lorsqu’un coin en métal lui rentra dans la clavicule alors que son agresseur le plaquait violemment contre les casiers. Il sentit un souffle chaud inonder sa nuque, et une voix qu’il trouva diablement sensuelle emplit ses oreilles d’un gémissement grave. Le désir le submergea, le faisant doucement haleter. Le corps de l'autre était chaud contre le sien, grand, dur, rassurant. Il eut envie de se laisser fair- non, de s’agenouiller devant l’autre pour honorer de sa bouche, du mieux qu’il pouvait, ce qu’il sentait se presser contre le haut de ses cuisses. Ça serait si facile… et si bon, certainement si bon… Il en avait tellement envie…

L’autre commença à onduler lascivement des hanches derrière lui, frottant son corps si tentant au sien. L’esprit d’Harry s’embruma, se délita. La petite voix qui l’empêchait de se rendre se fit moins forte, vraiment moins forte, vraiment…

« Non…

… inexistante.

Il se laissa être retourné avec docilité et accepta les lèvres qui clamèrent les siennes puissamment. Il noua ses coudes autour du cou de son compagnon et laissa la main de celui-ci glisser sur son ventre pour se glisser sous ses vêtements et masser son ventre, se dirigeant impatiemment vers la fermeture de son pantalon. C’était plutôt bon, chaud et confortable.

Puis soudain tout s’arrêta. Plus de lèvres, plus de mains. Juste un immense choc près de lui, qui secoua plusieurs colonnes de casiers et qui fit trembler puis céder ses jambes. Il glissa jusqu’à être assis par terre, haletant et perdu.

« Qu’est-ce que tu crois être en train de faire, petite larve ? siffla une voix furieuse -masculine encore- près de lui.

Un sentiment de peur intense s’empara brutalement d’Harry, le sevrant de tout désir. L’horreur de la situation le saisit. Oh Merlin ! Je viens de… ! Non ! NON !!! Paniqué, il s’appuya aux colonnes métalliques pour se relever, et sans regarder qui l'avait sauvé de… de ce qu’il avait failli faire, s’enfuit.

Ses jambes le portaient quelque part, quelque part où il serait en sécurité, espérait-il. Il ne voyait rien, ne pensait plus. L’horreur de ce qui s’était passé infestait ses veines, le faisant trembler, pleurer et enrager. Il avait failli… coucher avec… avec un mec ! Il l'avait voulu, il l'avait désiré ! Ce connard voulait… il le voulait vraiment, sinon je ne l’aurais pas ressenti aussi fort… Il le voulait bordel, il le savait et il le voulait !!!

Aveuglé par ses larmes, Harry ne réagit pas lorsqu’il se heurta à quelque chose de dur qui le fit tomber contre un mur. Les poumons comprimés par sa course et ses sanglots, il se recroquevilla contre le mur et enfouit sa tête dans ses genoux, laissant ses larmes couler, encore et encore.

Se maudissant d’être une haïssable Vélane qui ne savait même pas qui elle aimait, maudissant Dumbledore de l'avoir annoncé publiquement, et reprochant à son destin de faire de lui quelqu’un de si différent.

 

 O_o_O

 

 Dois-je arrêter le masacre dans l'instant ? ^^"

 

 

Alragan


 
 
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