Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de JK.Rowling. Note : Voila le chapitre deux, toutes mes excuses pour le temps que j’ai mis. Et un énorme merci pour vos reviews. J’étais émue :’) Chapitre II : Remember me. L'amour du passé est inné chez l'homme. Le passé émeut à l'envi le petit enfant et l'aïeule ; le passé c'est notre seule promenade et le seul lieu où nous puissions échapper à nos ennuis quotidiens, à nos misères, à nous-mêmes. Anatole France Il faisait beau ce matin là; Draco marchait dans la rue, se dirigeant vers son lieu de travail. Il aurait pu translpaner mais ce matin, il voulait marcher. Il aimait sentir sur sa peau les rayons du soleil qui jouait à changer d'intensité à chaque pas. Traverser ces rues endormies qu'il connaissait par cœur. Observer tranquillement les petites habitudes des personnes qu'il croisait. Frissonner sous la légère brise des matins sans brume. Il aimait donner de la valeur aux petites choses quotidiennes auxquelles les gens ne donnaient plus d'importance, faute d'habitude. Dans ces moments là; il se sentait vivant. Lorsqu'il arriva au 4eme étage du bâtiment qui abritait les bureaux du Magic Express, il fut convié à ce rendre dans celui d'Ed O'Brian. Il grogna un peu, plus pour la forme que par conviction, mais se dirigea néanmoins vers le bureau de son patron. La porte était ouverte et il entra sans prendre la peine de frapper. Ed était assis derrière sa table de travail, les coudes sur celle-ci et la tête dans les mains. Il semblait perdu dans la contemplation du tas de feuille posé soigneusement devant lui. Etonné de voir son ami dans cet état, lui qui l'avait toujours connu joyeux et souriant, il revint sur ses pas et fît résonner ses doigts sur la surface lisse de la porte, pour faire remarquer sa présence. Ed releva la tête d'un geste brusque, fît une étrange grimace en plaquant sa main droite sur sa nuque et désigna a Draco la chaise qui lui faisait face tout en se massant allégrement le cou. Ce dernier s'y assit en silence et observa le directeur du journal qui l'employait. La fatigue avait creusé des cernes violets sous ses yeux, il était étrangement pâle et sa bouche se tordait en un rictus plutôt effrayant. S'il n'avait pas connu son ami - et s'il n'était pas un Malfoy - il aurait pu avoir peur de l'homme installé en face de lui. - Ha Draco, merci d'être venu, j'ai à vous parler. Avez-vous bouclé l'article sur Evan Darcy ? - Je l'ai bouclé en effet, nous n'avons plus qu’à nous rencontrer une seconde fois, pour avoir son accord. Le rendez-vous est d'ailleurs cet après midi. - Bien, donner le dossier a Scott, il ira a votre place, j'ai un autre sujet pour vous. Draco n'eu pas le temps de protester que son interlocuteur avait déjà repris la parole. - J'ai reçu un courrier d'un type hier soir, alors que je fermai le bureau. Il avait l'air très excité et son écriture tremblait très nettement. Il prétendait avoir aperçu le Survivant dans un magasin de lunettes, l'après-midi même. Un éclair de tristesse mélangé à une grande douleur traversa les yeux du journaliste mais son expression était toujours froide lorsqu'il répondit. - Et bien, il en a de la chance ! Figurez vous que j'ai moi même diné avec Rowena Ravenclaw hier soir, charmante vraiment... Laissez moi finir Draco rétorqua Ed, dont l'agacement et la fatigue transperçaient sa voix. Bien sur, au début, je n'ai pas pris en compte le témoignage de cet individu. Qui sait combien d'illuminés ont cru voir le Sauveur disparu de ce monde dans les précédentes années. J'ai donc laissé le parchemin sur mon bureau, sans prendre la peine d'y répondre.. Au moment où j'allais de nouveaux tourner la clé dans la porte. Un deuxième hibou est entré furieusement dans la pièce. - grimace - C'était une femme cette fois ci. Son témoignage correspondait étrangement à celui lu quelques minutes plus tôt. De même pour les deux autres lettres qui ont suivit. Ils ont tous vu le Survivant avec les mêmes vêtements, dans des endroits peu éloignés et à des moments très proches. Je n'crois pas aux coïncidences Draco. J’aimerai que vous alliez voir.... Draco ? Vous m'écoutez ? Le journaliste avait le regard perdu dans le vide. La conversation dont il était sensé être l'un des acteurs principaux semblait être une musique de fond, comparée à celle plus grande, plus belle qui se jouait dans sa tête. L'étrange et douce musique de l'espoir. Il ferma les yeux, appréciant pleinement l'artificialité du moment qui précède l'impacte du retour à la réalité… - DRACO ? Le blond secoua la tête pour retrouver ses esprits. Sa vision se troublait, sa tête lui tournait et sa respiration c'était faite saccadée. Il fallait qu'il sorte de cette pièce. Il s'excusa auprès de son directeur, marmonna qu'il irait lui même rencontrer Evan Darcy et sortit du bureau. A travers la porte en verre, Ed O'brian observait son employé préféré. Il était debout la tête dans les mains lorsqu'il sursauta légèrement. Il sortit son téléphone de sa poche et le porta à son oreille. Il le vit pâlir, froncer les sourcils et disparaitre dans son propre bureau. Il ne réapparu que plusieurs heures après, pour l'informer qu'il allait a son rendez-vous et qu'il s’occuperait du dossier Potter - comme il l'avait lui même nommé - plus tard. Evan l’observait. Il était assis à la terrasse du Dally'S, une adorable jeune fille blonde assise sur ses genoux. Elle devait avoir environ cinq ans et semblait être en grande discussion avec Draco. Elle tourna lentement le visage vers lui et lui adressa un grand sourire, amorçant un coup de coude dans le ventre du journaliste qui, a son tour leva les yeux vers lui. Il fît descendre l'enfant de ses genoux, se leva et tendit la main vers l'auteur qui la saisit après avoir parcouru d'un pas rapide les quelque mètres qui les séparaient. - Vous êtes en retard. - Bonjour ! Je vais bien merci et vous ? - Excusez-moi, je suis un peu sur les nerfs. J'ai passé une sale matinée. Enfin bref, voila l'article. Je vous laisse le lire et on en parle ? Parfait répondit l'auteur en s'approchant de la chaise. La fillette jusqu'alors silencieuse tira deux coups sur la veste du Draco, histoire de lui rappeler qu'elle existait. Elle avait l'air d'une amie dont la présentation aurait été oubliée. Elle avait avec seulement remplacé le toussotement-pas-discret par une autre méthode, toute aussi efficace. - A euh oui.. Monsieur Darcy, voici ma fille, Alice. La gamine tendit la main à Evan avec un sérieux déstabilisant et ce dernier la lui serra, tout aussi sérieux. En apparence du moins. - Vous savez, vous êtes plus beau sur la petit photo de vous a sur la couverture de vos livres que dans la réalité ! - Alice ! Ce ne sont pas des choses à dire ! Excusez-moi, la nourrisse m'a appelé il y a quelques heures, elle était malade et je n'ai trouvé personne pour la garder... Il n’y a aucun mal monsieur Malfoy répliqua l’auteur en se penchant vers elle avec un sourire amusé. J’vais même te dire un secret Alice, elles sont retouchées. Les photos j’veux dire. Comme ça, j’ai l’air plus beau dit-il avec un clin d’œil à l’enfant. - Et bin c’est drôlement bien fait leur rebouche s’exclama-t-elle avec enthousiasme, ça cache même cette vilaine cic… - Retouche fillette, on dit retouche, pas rebouche répondit l’auteur en se relevant avec une légèrement précipitation qui étonna le journaliste. Bien lisons cette article ! Ils s'assirent l'un en face de l'autre et Alice grimpa sur les genoux de son père. Draco tendit à Evan l'article qu'il avait rédigé et ce dernier se plongea dans la lecture de sa propre interview. Draco contemplais ouvertement l'homme avec qui il partageait une table en ce vendredi après-midi. Il bougeait les lèvres en lisant, comme pour mieux comprendre les mots qui étaient écris, de temps en temps, il alternait les sourires et les froncements de sourcil mais restait neutre par d'autres endroits. Quelque chose n'allait pas avec cet homme, il en était certain. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué que Evan avait finit sa lecture et qu'il le regardait avec un intérêt croissant.Si son regard avait rencontré le sien, à ce moment là, il aurait vu un étrange mélange d'espoir, de passion et de détresse. Si seulement il avait l'avait regardé... " Et bien Monsieur Malfoy " finit-il par dire, s'arrachant à la contemplation du journaliste, " J'admire votre travail. Vous avez mon entière approbation pour publier cet article ! " - Une grande partie du mérite vous reviens vous, savez, nos première rencontre était très agréable. La clarté de vos réponses ainsi que la précision dont vous avez fait preuve m’ont beaucoup aidé. Evan leva son verre et fît un sourire joyeux. CE sourire joyeux. - Et bien, à notre super travail s’exclama-t-il en riant Draco trinqua avec lui puis bu d’un trait le reste de son jus d’ananas, déstabilisé par le sourire d’Evan. Ce dernier trinqua également avec Alice et bu une petite gorgée de son cocktail. Les deux adultes entamèrent ainsi une conversation sous l’œil attentionné de la fille de Draco. Ils se découvrirent tous un tas de points communs et ce, malgré leurs mondes bien différents. Ils se découvrirent également plusieurs différences qui créèrent des débats et des éclats de rire. En dehors de leur table, le temps filait à une vitesse presque affolante, dans leur petite bulle, chaque secondes duraient une heure. Les sujets de conversations étaient assez diversifié et Draco apprécia l’intelligence du l’homme qui lui faisait face. Avec Evan ,la discussion allait d’elle-même, elle était simple. Lorsque le serveur apporta le deuxième verre d’Alice commandé par Evan, ils sursautèrent et baissèrent la tête, légèrement gêné. On aurait dit deux enfants pris la main dans le sac. L’auteur eut un sourire timide et regarda sa montre. Il fît une légère grimace et annonça, d'un ton sincèrement désolé, qu'il était attendu et qu'il devait y aller. Draco approuva d'un signe de tête, se leva en même temps que l'écrivain et lui serra la main. - Peut-être nous reverrons nous un jour Monsieur Malfoy. - Je crois que nous n'aurons pas vraiment le choix vous semblez avoir totalement envouté ma fille répondit-il avec un sourie amusé en direction de son petit ange bon dont les yeux étaient rivés sur Evan, le visage rayonnant. Evan sourit, retira sa main de celle de Malfoy, adresse un clin d'œil a Alice, déposa l'argent de la note sur la table et s'en alla. Draco le suivit des yeux, toujours debout, la main légèrement tendu vers l'avant et resta perdu dans la contemplation du vide jusqu'a ce qu'Alice lui demande d'une petite voix si, maintenant, ils retraient a la maison. Draco acquiesça, pris sa fille dans ses bras et sortit du bar a son tours. Oui, ils retraient à la maison. --------------------------------------------------------- « Et lorsque la fée s’endormit ce soir là, elle su qu’il ne pleuvrait plus jamais. » Draco referma le livre qu’il venait de finir de lire à Alice et posa « La Fée des Iles », d’Evan Darcy, sur la table de chevet de sa fille. Il remonta ensuite les couvertures sur l’ange blond que des rêves de magie avaient emmenée dans un autre monde, lui embrassa le front et sorti de la chambre sans faire de bruit. Il était 20 heures lorsqu’il s’assit sur son canapé, un verre de vin dans une main, une petite enveloppe dans l’autre. Il posa son verre sur la table basse, et fît tourner l’objet entre ses doigts. Il l’avait déjà ouverte plus de mille fois et il avait perdu le compte du nombre de lecture de son contenu mais à chaque fois, son cœur ne pouvait s’empêcher de battre plus vite, ses mains ne pouvaient s’empêcher de devenir moites et la boule au fond de sa gorge ne pouvait s’empêcher de revendiquer son existence. Les mains tremblantes d’une anticipation mal contenue, le journaliste sortie la feuille de sa maison de papier et la déplia. Il l’avait reçu trois mois après la fin de la guerre. L’expéditeur ne c’était pas fait connaître et l’écriture était inconnue a Draco. Pourtant, lorsqu’il l’avait eu entre les mains, il avait su. Comme une certitude qui fait son nid au milieu des doutes. Il avait su que cette enveloppe avait un rapport avec son amour perdu. Et il avait raison. L’unique feuille qu’elle contenait était un page soigneusement arraché d’un journal. Du journal d’Harry Potter. Elle s’ouvrait sur une date. Une date toute aussi simple qu’elle était terrible. Celle de la veille de la bataille finale. Draco Malfoy. On s’est rencontré à onze ans, on c’est connu à 17. Contradictoire ? Pas tellement… Le début n’a pas été simple. A cette époque la guerre faisait rage, les morts se comptaient par dizaines et le camp dont ils m’avaient élu leader semblait faiblir à chaque nouvelle attaque. J’étais l’Elu et j’étais seul. Bien sur, mes amis étaient là, autours de moi, mes alliés aussi. Mais au fond, je savais que j’étais seul. J’avais un poids bien lourd sur les épaules, un poids que je ne pouvais partager. Mes espoirs se résumaient à de l’eau coulant d’un robinet fuyant. On m’avait annoncé que nous avions un espion dans les rangs de l’ennemi. Et qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque j’appris que c’était Draco Malfoy, fils de mangemort, tatoué de la marque du diable. Les jours ont passé et un jour, on c’est croisé, au détour d’un couloir. Je ne sais plus comment c’est arrivé, je ne sais plus quand non plus ; du moins, pas exactement. Je me souviens d’une poignée de main, qui m’avait ramené des années en arrières, et d’une brève discussion sans pouvoir me souvenir des paroles prononcées. J’ignore ce qu’il m’a dit ce jour là mais je sais qu’a partir de cet instant, il y a eu une lumière au bout du tunnel trop noir que je traversais. A ce moment là, il y avait quelque chose de l’autre coté. Il a plongé sa main dans l’océan de solitude dans lequel je me noyais et a attrapé la mienne que, par reflexes, j’avais tendu. Je crois que lorsqu’il m’a serré la main, ce jour là, dans ce couloir, c’était pour ne plus jamais la lâcher. Ce que j’ignorai alors, c’est que nos mains se sépareraient un jour, mais que cela ne serait pas de la faute de Dray. Les mois que nous avons passé ensemble font partis des meilleurs de ma vie. On se haïssait le jour pour mieux s’aimer la nuit. Notre vie alternait fausses disputes et vraies réconciliations. Il fallait donner le change et ça, nous savions le faire. Nous avions un rythme d’existence qui suivait celui de nos cœurs, et c’était parfait. Il a été la première pierre du chemin de mon retour à la surface. Il a été la première et toutes celles qui ont suivi. Et ce soir, pour la première fois de ma courte existence, je peux mettre des mots sur mes sentiments. Je l’aime… Sans prendre garde aux larmes salées si connues qui creusaient des sillons sur ses joues bien trop pâles, Draco replia la feuille de papier d’une main fébrile et se laissa aller contre le dossier du fauteuil dans lequel il était assis. Il ferma les yeux et plongea dans un semi sommeil, comme chaque nuit, depuis bientôt cinq ans. Et wala, j’espère que vous avez aimé. N’hésiter pas mettre une petite review hein :D Merci Theo =) A bientôt ! |