Une nouvelle histoire, qui était un immense OS avant, mais que j'ai coupé, donc... bah voilà ^^. Dans cette histoire tout m'appartiens... sur ce, bonne lecture !!! Pour chaque nouveau combat la boisson de nos dieux nous est offerte. Elle doit nous donner du courage, de la force et de l’espoir. Aujourd’hui c’est la première fois que je pars me battre. Je n’ai pas peur de mourir, je n’ai pas peur de tuer, j’ai juste peur pour lui, car il y va aussi. Je ressens toujours notre lien, pur et solide, mais j’ai peur qu’ils ne nous le rompent, j’ai peur de le perdre et de ne jamais le ravoir à mes côtés. La lune nous nargue, elle sait comme le soleil ce qu’il va se passer et ce qu’il va advenir de nous. Tout le monde est paré au combat, chacun a son armure, ses armes et sa volonté.Dès que les premiers rayons de soleil se lèveront, on nous la donnera. L’alerte est donnée, ils sont là, ils nous attendent et voilà que je bois ce qui va me faire vivre durant cette atrocité. Je le regarde faire comme tous les autres. Il sent que mes yeux sont posés sur lui, et il me répond par un magnifique sourire qui me réchauffe le cœur. Ils commencent à partir, et nous sommes les derniers, lui et moi. Il s’avance et me serre contre lui, je lui demande un baiser qu’il m’accorde, et là, je sens tout son amour et son désespoir. Il a aussi peur que moi. A la fin de cette étreinte il me donne un dernier je t’aime et me tourne le dos pour aller dans la vallée. Je le suis, et mon cœur bat lentement, je vais devoir tuer, je m’en fiche, il faut que je défende ma tribu, que je lui fasse honneur, et que je me concentre sur notre lien. L’armée qui est en face de nous est immense, ils nous regardent tous, impatients de plonger leurs lames dans nos chairs, de trancher nos têtes et de rapporter des trophées de nos terres. Je vois dans leurs yeux de la stupidité et de la rage, un monde entier nous séparent d’eux, et j’ai hâte que cela se termine. La corne sonne, c’est l’heure pour nous de prouver que nous appartenons bien à la Tribu d’ Olor. Que les terres qui nous viennent de nos ancêtres resteront en notre possession jusqu’en Enfer, et que jamais des barbares comme eux n’y auront accès. Dès que le son du signal s’éteint, les guerriers ennemis s’empalent sur nos premières lignes, les archers écarlates tirent des flèches enflammées et empoisonnées. Seul nous ne craignons pas le poison mortel dans lequel elles ont trempées pendant une lune entière. Les uns après les autres, on voit nos ennemis tomber, nous sommes encore intacts, et voici que nous entrons en ligne. Les cavaliers pourpres nous suivent et nous trouons encore et encore les rangs ennemis. Je vois quelques-uns de mes frères tomber à mes côtés et je prie les dieux de la guerre et de la mort, pour qu'ils prennent soin d’eux. J’avance dans la trouée que nous avons formés, je tue sans me soucier de ce qu’ils ont derrières eux. Je prends leurs vies en pensant seulement à son visage, à ses lèvres qui m’ont données de merveilleux sourires et des baisers troublants… je me remémore son corps, sa peau veloutée, ses muscles roulant sous mes doigts et son goût si délicat. J’entends encore ses douces paroles qu’il n’offrait qu’à moi. Je me prends même à sourire et j’ai fermés les yeux depuis longtemps. A chacun des nos souvenirs je déploie ma force et mon Cœur. J’ôte des vies avec le pouvoir qui est caché au fond de moi, je sens autour de moi que d’autres de mes frères en font usage, certains brûlent vifs des hommes, d’autres les noient, il y en a qui les privent d’oxygène et encore quelques-uns qui les font tomber jusqu’en Enfer. Moi j’use de la glace, et mon cousin aussi, Gael mon meilleur ami, avant de rendre son dernier souffle change la terre en lave, son frère jumeau Nael le soutient lui aussi une dernière fois avant de fermer les yeux en sa compagnie. Plusieurs hommes meurent de nos mains, moi je brise leurs cœurs de ma glace et je sens que je me vide de mon énergie. Notre armée diminue elle aussi, mon père n’est plus, mon grand frère s’est éteint sous mes yeux et mes yeux se brouillent de tristesse. La vallée n’a plus ce vert tendre qui la qualifiait si bien, elle est aussi rouge que le crépuscule. Je me sens faiblir mais je ne dois pas abandonner maintenant, il faut que j’honore mon sang et lui. Mes yeux se ferment quand je prononce son nom pour moi, « Ewen », je l’aime tellement… Je me ressaisis et prends encore plusieurs vies avec mon glaive, peu d’archers sont encore en vie mais leurs poison a fait un grand nombre de victimes, quelques cavaliers sont encore sur leurs montures, et ils se confondent avec tout le sang qui s’étend sur nous. Eux aussi tuent pour permettre à nos enfants de continuer à courir sur la douce herbe de la vallée. Les chevaux hennissent de douleur et de peur. Les guerriers reviennent encore et encore à la charge, on dirait qu’ils se renouvellent à chaque fois que l’on en fauche de nos haches ou de nos épées. Soudain une flèche me frôle au flan, j’étouffe un râle de douleur et ouvre les yeux pour porter un regard ébahit autour de moi. Tout ce sang, tous mes frères, et toujours eux… C’est un massacre qui se déroule devant moi. Le vent continu de souffler sur la Terre des Légendes. Une colère sourde monte en moi quand je vois qu’un de nos ennemis vient d’égorger le jeune Akim. Il n’avait que quinze ans… je m’élance sur l’homme et venge mon ami. Je ne sais combien de vies se sont terminées de ma main, et cela m'importe peu. Puis soudain j’entends un son inconnu, quelque chose de long et douloureux. J’écoute et plus un bruit ne se fait entendre, que ce passe-t-il pourquoi ce silence si pesant ? Ici, et pendant un tel combat ? Pourquoi ? Je regarde vers l’horizon et vois que le soleil est sur le point de se coucher. Mais que font-ils ? Les guerriers du chef ennemi partent, c’était le son d’une corne qui retentissait dans la vallée. Mais, abandonnent-ils ? Mon regard tourne tout autour de moi et ce que je vois me fait lâcher toutes mes armes. Nous ne sommes plus que cinq debout. Eux aussi ont lâché leurs armes et ils pleurent, comme moi, des larmes de désespoir, de fatigue et de tristesse. Seul Morgan, Gwenole, Adem, Merlin et moi sommes en vie. Je manque de tomber à genoux et je me mets à courir pour le trouver. Où est-il ?! Je ne sens presque plus le lien… Faites qu’il soit encore en vie ! Faites qu’il soit encore en vie ! Tout en courant je n’arrête pas de réciter cette phrase, et soudain je l’entends qui m’appelle. Sa voix de Cœur est faible, le lien est sur le point de se briser… comment… De nombreuses larmes coulent sur mes joues, et je ne fais que tomber à cause de tous ces corps. Je le trouve enfin, il s’est hissé contre un rocher et beaucoup trop de sang s’échappe de son être. Je me précipite sur lui, affolé je parle trop vite et mes sanglots m’empêchent de bien articuler mes mots. Il me met un doigt sur la bouche et je me tais instantanément. Il me sourit tendrement et m’invite dans ses bras. Je me love doucement contre lui et je sens ses lèvres se poser sur mon front, il me caresse lentement les cheveux et me dis qu’il ne faut pas que je m’inquiète, que tout ira bien et qu’il sera toujours avec moi. Je relève la tête sur son beau visage taché de sang et il me sourit faiblement. Je vois dans ses yeux toute son inquiétude et il m’embrasse. C’est un baiser étrange, pas comme ceux d’avant, il est tendre mais aussi… désespéré. Non, il ne peut pas perdre espoir, les guérisseurs le sauveront, il ne peut pas me laisser, je lui interdis. Doucement il rompt le contact et me dit qu’il m’aime d’un amour sincère. Qu’il me parviendra même par delà le monde souterrain. Il me dit qu’il a déjà aperçu Morrigane, la déesse des morts sur les champs de batailles et de l’amour…Il me caresse la joue, toujours avec un merveilleux sourire, le lien se tarit, je vais le perdre… Il me demande de ne pas pleurer et embrasse mes larmes. Nous échangeons un dernier baiser et je sens sa main se refroidir inexorablement dans la mienne. Il me sourit et ferme lentement les yeux en me murmurant qu’il m’aimera pour l’éternité. Pourquoi les dieux me l’ont-ils pris ?! Pourquoi ?! Je hurle dans la vallée écarlate, je crie toute ma douleur et toute ma colère. J’aurais dû l’empêcher de combattre, j’aurais dû le protéger pour à jamais le garder près de moi. J’entends des pleurs, des cris et des bruits de fer autour de moi, les femmes de la tribu sont comme moi, elles me comprennent et nous sommes tous à pleurer l’être aimé. Le crépuscule est là et j’ai perdu celui que j’aime. Combien d’hommes sont tombés aujourd’hui ? Je ne sais pas… A combien ai-je ôté la vie ? Je ne sais pas non plus… Les druides prient avec nous, eux aussi souffrent. On a recueilli quelques survivants de plus, deux gamins, mon cousin et quelques autres membres de différentes familles. En tout nous sommes une quinzaine sur deux milles guerriers à avoir survécus. La cavalerie pourpre n’existe plus, des archers écarlates ne restent plus qu’un enfant et des premières lignes, seules les lances les représentent. Des tribus de guerriers entières ont disparu, des villages vont mourir et des enfants vont grandir sans leurs mères ni leurs pères. Nous avons brûlé nos morts, et nettoyés la vallée. Seul le sang est encore le témoin de ce qu’il s’y est déroulé. Ils ne sont pas venus chercher leurs morts alors nous les avons enterré jusqu’en Enfer. Morgan a fait une chose spéciale pour son frère, lui qui contrôle le Cœur de la terre, il a incrusté son corps dans l’un des fils des arbres sacrés. Là il pourra vivre à travers l’être reliant la terre et le ciel. Les druides sont heureux de cet acte et nous fûmes plusieurs à célébrer les esprits de la nature. J’avais décidé de faire un peu la même chose, mais avec le pouvoir de mon cœur, celui de la glace. Je voulais voir à jamais sa beauté, relier plus ou moins à moi par la glace. J’avais lavé son corps quand la lune s’était levée et je lui avais mis les habits blancs de la vie. Je voulais le voir vivre à travers moi, et montrer à tout le monde combien il était pur. Sous la mère de la nuit je m’applique à lui faire le plus beau tombeau possible. Et dès que les premiers rayons du soleil apparaissent, ils caressent son doux visage. Il est comme emprisonné dans un diamant, avec mon amour. Le soir même les danses funéraires se produisent, personne n’est triste, seul les musiques joyeuses de la mort s’étendent dans la vallée. Moi-même je joue d’un instrument, de la flûte, de celle qu’il m’avait offert. Je ne peux empêcher quelques larmes de couler de mes yeux, mais je m’efforce à danser autour du feu de la vie.Les femmes chantent et rient, les derniers guerriers jouent comme moi de la musique, ou dansent, ceux qui ne le peuvent pas se contentent de regarder en souriant. La fête doit durer jusqu’à l’aube, puis vient le tour des légendes. Là, plusieurs druides se succèdent pour conter les différentes fables, histoires et croyances de nos terres. Le grand druide à la fin, se met à narrer un étrange mythe. Celui de la clémence des dieux. « Nous savons tous que nos pères, frères, oncles, cousins, amis et amants qui nous ont été enlevé sont partit avec Morrigane. Nous savons que parmi eux, il y en avait qui étaient liés par le Lien. La mort, à chaque fois l’a brisé, pour séparer à jamais les deux êtres qui s’aimaient d’un amour pur et sincère. Personne n’a idée de la douleur que peut éprouver le survivant, car c’est la moitié de lui-même que les dieux lui ont enlevé. Kenneth est dans ce cas, il a perdu son amant, de même que Merlin à perdu son frère. Ces deux jeunes hommes ont étaient brisés par cette guerre, car le fil qu’ils partageaient avec leurs proches a été coupé par la mort. Un frère, un amant, et on ne compte même pas les liés qui ont été tué. Mais si l’amour que les deux personnes ont en eux, est voué à une éternité de vie, alors les dieux pourraient être cléments avec les deux liés. Vous savez qu’il ne faut pas perdre espoir, qu’il ne faut pas oublier, et qu’il faut toujours aimé. Car si le flux de l’amour est toujours présent dans celui qui vie, s'il suit l’ancien sillage de pureté, les dieux redonneront vie à l’autre moitié. C’est pour cela que nous enseignons l’espoir et la force de l’amour à tout être vivant dans la tribu d’Olor. La tribu du rêve descendant des deux dieux majeurs, celui du ciel et celui de la terre. Du rêve et de la vie. » Je ne sais plus quoi penser après ce récit. Merlin est dans le même état que moi et nous décidons de partir dans la vallée pour parler aux âmes des morts. Après la cérémonie de mort, juste après les premières lueurs de l’aube, nous partons lui et moi, sur le chemin des esprits. Nous ne parlons pas, jusqu’à ce que nous voyons les nymphes danser avec les guerriers d’Olor, morts. - Au moins ils sont heureux… elles s’occupent bien d’eux et ils attendront leurs aimées jusqu’à leurs morts. - Espérons alors que Kenan et Ewen le fassent aussi pour nous si les dieux ne nous les rendent pas… - Oui, espérons-le… Ce matin-là quelques fées sont encore en train de s’amuser dans les hautes herbes, beaucoup de corbeaux sont avec elles, et ils nous regardent.Une fois au somment de la vallée nous demandons à parler à la gardienne des âmes. Une nuée de corneilles et de corbeaux se mettent à voler tout autour nous puis une femme sort d’un arbre, d’un cyprès plus que centenaire, il est immense et magnifique. Son écorce est à la fois noire et lumineuse. La gardienne sort d’abord sa tête de celui-ci et quand elle nous voit elle nous sourit. Elle sort ses bras et nous enlace tendrement. Nous, nous ne bougeons plus, c’est la première fois que nous la rencontrons, et la déesse est si familière avec nous… c’est plus que troublant. - Bonjour belles âmes… je sais ce qui vous amène, je sens ce qu’il vous manque… mais elles ne sont pas ici… ici je ne garde que les âmes des morts d’Olor, des courageux guerriers, des merveilleux druides et des créatures de la Terre des légendes… - Mais ! Ils sont morts, comment cela se fait-il ? - Les dieux les ont à leurs côtés… ils les jugent, les soignent, les bénissent… il faut attendre encore un peu pour qu’ils viennent à mes côtés… je suis désolée mais je ne peux rien faire pour vous… Elle nous sourit encore, et nous serre contre son buste. Sa peau est grise et pailletée, elle est douce et en même temps comme de la cendre. Ses yeux sont aussi gris que l’orage et pourtant si doux… quand à ses cheveux… ils sont extrêmement long et aussi noir que la nuit et le plumage d’un corbeau. Elle porte d’ailleurs une coiffe où quelques plumes y sont entrelacées. Des diamants sont incrustés dans de l’argent pur et quelques-uns se perdent dans sa chevelure sombre. Cette déesse est magnifique, elle aide les âmes à trouver le repos qu’elles méritent. Après l’étreinte elle disparaît et sans que nous nous en rendions compte, les oiseaux noirs nous ramènent au village. Une fois devant nos maisons nous nous promettons de toujours attendre et d’aimer à jamais. Car comme l’a dit le grand druide, les dieux pourraient être cléments envers les liés… Cette nuit je plonge dans le sommeil avec la vision de mon Ewen en train de me sourire et de me dire que là où il est, il m’aime et m’aimera à jamais. Voilà la première partie, mais plus je le regarde et plus je me dis, que l'OS d'origine n'était pas si long... ^^", enfin bref, merci encore à Fea pour sa correction... ps: Si vous voulez des infos sur la mythologie que j'ai utilisé comme base dans cette fic, n'ésitez pas dans les mots, au pire, je mettrais une note à la fin du dernier chapitre si j'ai toujours les mêmes questions ^^ |