- Coucou... - Euh...ça va mieux ? Apocalypse dut se retenir de rire devant la gène de ses deux amies. - Mais pourquoi vous réagissez comme ça ? Oui, ça va parfaitement. - Ah...euh...tant mieux ! - Mais... Ca va très bien, on est normales ! - Juste...euh... - Ca s'est bien passé avec Rogue ? Ne pouvant plus se retenir devant la "joyeuse" tronche de ses copines, la jeune fille éclata de rire. - Je savais que vous étiez là, hoqueta-t-elle entre deux rires, j'ai fait exprès de l'embrasser, c'est ça que je lui ai dit à l'oreille ! - A l'oreille ? On est parties juste avant... Un froid glaciaire s'éleva soudainement entre les quatre filles, vite rompu par Elana qui commençait à se les cailler sévère. - Votre deuxième baiser était bien ? demanda-t-elle avec beaucoup de tact. - Notre... Raconte-moi ce qu'il s'est passé quand j'ai bu la potion, ordonna Apocalypse, brusquement inquiète. - Ben... T'es tombée, puis tu t'es jeté sur lui et crois-moi, c'était pas un minuscule smac ! Plutôt le premier baiser passionné des héros d'un film à l'eau de rose, avec roulage de palot et tout ! répondit la demi elfe, gênée. - Oh... - Euh... On va manger ? suggéra Hermione. - Bonne idée ! s'écria Silnoë, la goinfre. - Vous voulez manger avec nous ? demanda gentiment la Gryffondor. - D'accord. - Euh...mais... - Ne t'en fais pas, j'ai entendu dire que Rogue s'était fait porter pâle. La jeune fille rougit, se sentant mise à nue face à ses camarades, puis se mit en marche sans un mot, ne voulant pas les laisser voir son trouble. - Ouh, elle est toute rouge ! huèrent ses trois amies, entraînées par la pétillante et volubile rousse. - Et si on y allait ? essaya-t-elle, en vain. Les quolibets fusèrent tout le long du trajet, puis s'interrompirent à leur entrée dans la grande salle. Pas la peine de se faire afficher. Elles le seraient bien assez en mangeant ensemble.Les trois serpentardes se dirigèrent discrètement vers la table des lions, suivant leur amie. Elana vit la fouine les regarder d'un drôle d'air, puis sortir d'un pas qui se voulait léger mais qui n'était qu'impatient... Est-ce qu'il...?___ - Tiens, Weasley...tu as gardé tes furoncles apparemment...tu t'y es attaché ? Ah, on te les a enlevé ? C'est ta sale gueule habituelle ? Toutes mes condoléances, Weasmoche. - La ferme, Malefoy ! Ron, énervé, dépassa le blond et se dirigea furieusement vers la grande salle pour casser la croûte et accessoirement du sucre sur le dos de la fouine bien tranquillement avec ses amis, abandonnant son idée de départ, qui était de glandouiller encore un peu dans l'infirmerie pour rater les cours de l'après-midi, et peut-être aussi pour se faire plaindre par Hermignonne. Malefoy suivit des yeux la touffe orange qui s'éloignait, puis lorsqu'elle ne fut plus en vue, il étouffa un sourire, entrouvrit doucement la porte blanche aux gonds bien huilés, et entra. Pomfresh, la pimpante infirmière, s'empressa de se diriger vers le visiteur, et s'arrêta, un air méfiant peint sur son visage, en voyant le "légendaire" serpentard. - Oui, que voulez-vous ? - J'aimerai voir Hydra Sinistro, demanda-t-il avec un grand sourire innocent. - Dans la chambre du fond, l'informa-t-elle sèchement. J'espère que vous pourrez la raisonner... soupira la ronde femme, tandis qu'il tendait la main vers la poignée de la porte donnant dans ladite chambre. Sans se poser plus de questions, il entra.Pour se retrouver fouetté par une masse indéterminée, chaude et couverte de plumes noires. - Désolée ! cria une voix douce et féminine. - Hydra...ôte-moi ce truc de la figure, chuchota l'infortuné garçon, écumant, ne parvenant plus à respirer autrement qu'en émettant un sifflement de mauvaise augure. Il entendit un bruit étouffé, un claquement sec, le frottement des chaussons d'infirmerie (obligatoires, bien que lui ne les mette jamais) et son visage se libéra. Après s'être frotté les yeux, il regarda son amie, un poil étonné quand même. La jeune poufsouffle, au visage anguleux mais beau, ses yeux en ce moment bleu nuit soulignés par sa peau laiteuse, n'était vêtue que d'une chemise d'homme translucide, qui laissait entrevoir ses sous-vêtements noirs, et d'une paire de chaussons incongrûment roses. Mais ce n'était pas ça qui avait provoqué l'air de stupéfaction qui ornait la face ordinairement hautaine du serpentard.Non. Ce qui l'avait saisi, c'était les deux ailes à moitié repliées qui dépassaient largement de son dos. La gauche était semblable à une aile de chauve-souris, la droite, celle qui l'avait heurté à la tête, était recouverte de plumes vaporeuses et noires. L'envergure devait dépasser les 10 mètres et la pauvre et malheureuse jeune fille ne pouvait presque pas se mouvoir dans la chambre pourtant plutôt grande, sans doute celle de Pomfresh, à qui appartenait sans doute aussi les chaussons roses. - Ah d'accord. Laisse-moi deviner. Tu ne veux pas les perdre. Le plaisir de faire chier ? - Mais non ! Elles sont trop classes. Plus besoin de balai. - Ce serait un excellent atout pour notre équipe. - Mais je suis à Poufsouffle, souria-t-elle malicieusement. Au fait, poursuivit-elle, je pense me présenter comme attrapeuse. _ Je suis sûr que tu as toutes tes chances. - C'est vrai ? - Alors profite-en bien, car sur le terrain je te laminerai ! - C'est ce qu'on verra, répliqua la jeune fille. Avec un grand sourire, elle balança son oreiller sur son ami, qui, en riant à pleines dents, le rattrapa au vol avant de le lui rendre de manière expéditive, c'est à dire en l'envoyant flirter avec ses jambes de telle façon qu'elle tomba sur le sol. Mais l'oreiller ne fit pas long feu entre les mains d'Hydra, qui le lui réexpédia, réussissant cette fois, alors qu'il se tordait de rire, à atteindre magnifiquement son visage. Et sur ce, débuta une grande bataille de la guerre des Oreillers, qui finit sur un match nul lorsque l'infirmière, alertée par le chahut, mit les belligérants dehors en vociférant, ne laissant à Hydra que la formule dont elle s'était déjà servie pour rapetir ses ailes - qui étaient, en effet, encore plus grandes que ça.Après avoir récupéré ses affaires et s'être rhabillé sans manifester la moindre gène devant un Drago Malefoy cramoisi, ils sortirent en effet, et allèrent chacun rejoindre leur table pour manger un bout. Dès que le serpentard s'assit pour attaquer le plat principal, son meilleur ami lui sauta dessus. - Dis, lui chuchota Blaise, tu la connais la nouvelle ? - Je connais son nom, lui répondit Malefoy en détournant les yeux. - Son nom ? Monguern ? - De Montringueauvlt. - J'ai déjà entendu ce nom chez mes parents... Non, ne me dis pas que c'est...?! - C'est bien elle. Le clan de Montringueauvlt, alias la plus puissante famille de sang pur. Elle existait déjà au temps de Salazar Serpentard et était déjà plus puissante que la sienne, souffla le blond. - Rien que ça ! Mes parents me racontaient des histoires sur eux lorsque j'étais enfant. - C'est une famille apparemment française, mais elle est très peu connue en raison de ses secrets. Il y a une rumeur qui circule, selon laquelle ils ne seraient pas humains. Et il me semble que la chef de famille du temps de Serpentard s'appelait elle aussi Apocalypse... Sa fille se prénomme Gérusel. Je ne sais rien d'autre. A part ces même légendes que mes parents m'ont conté aussi. - Tu crois que... demanda Blaise, l'air soucieux. - Non, je doute que cette jeune fille et l'ancienne chef de famille soient la même. Mais on ne sait jamais... Les deux garçons finirent leur repas sans un mot, inquiets de ce qu'augurait la présence d'une - au moins, vu les légendes courant sur sa famille - demi déesse dans leur école. Au dessert, Dumbledore se leva, jeta un Sonorus sur sa gorge et commença à parler lorsque le silence se fit. - Comme vous le savez, pour Noël, nous organisons un bal, et ce n'est pas les tracas que nous cause le mage noir - pour ne pas le citer, je n'aimerais pas que certains s'évanouissent ou gâchent un si bon jus de citrouille en le renversant, fit le vieillard avec un petit sourire, qui nous empêchera de le faire. Ainsi, nous avons décidé cette année d'un thème qui changera légèrement des autres années. Le bal se fera en tenues moldues.Pour les filles, continua le directeur, sans se soucier des exclamations indignées, de surprise ou joyeuses, cela ne changera pas grand chose. Par contre, je souhaite aux garçons de ne pas mettre leur chemise à l'envers et de bien remonter leur braguette ! Après cette phrase bien mystérieuse aux yeux des garçons mais qui fit rire bien des filles, il se rassit sous un véritable ovation, alors que la seule table qui restait silencieuse, celle bien entendu des serpentards, arborait des mines renfrognées.Alors que tout le monde autour d'elle parlait de ce qu'ils mettraient - eh, les cocos, c'est dans un mois - Apocalypse restait songeuse. Toujours un peu rêveuse, elle releva la tête et fit un sourire carnassier à Malefoy lorsqu'elle s'aperçut qu'il l'observait de ses yeux gris.Il détourna le regard vite fait, passant de rouge à blanc comme un linge, ce qui, nota la jeune fille qui s'amusait comme une folle, ne changeait guère de d'habitude.Après qu'elle se fut assurée qu'il ne la regarderait plus pour l'instant, elle replongea dans ses pensées, mais, contrairement aux filles qui l'entouraient, ce n'était ni sa robe ni son cavalier qui la rendaient nerveuse.Bon, si, c'était son hypothétique cavalier. En quelque sorte...___ Vois sur ton chemin,Gamins oubliés, égarés... - Lips ! Lii-iiiiips ! Donne-leur la mainPour les mener vers d’autres lendemains… - Elle ne t’écoute pas. - Non, sérieux ? J’aurais jamais deviné seule ! le ton était tranchant, la réflexion encore plus. Sens au cœur de la nuitL’onde d’espoir… - Elle dort, tu crois ? - Non. - Comment tu le sais ? Ardeur de la vie,Sentier de gloire… « Chanson splendide… » pensa la jeune fille que l’on appelait, ignorant les voix qui se bousculaient à ses oreilles. Bonheurs enfantins,Trop vite oubliés, effacés… - Youhouh ! Apocalypso ! Une lumière dorée brille sans finTout au bout du chemin… Rien n’y faisait, Apocalypse n’entendait pas, ou ne voulait pas entendre. Sens au cœur de la nuitL’onde d’espoir… La jeune fille n’écoutait que la sublime mélodie, tirée tout droit d’un film de son pays, et qu’elle avait adoré. Plein de mélancolie, de sentiments, porteur d’espoir, il relatait l’histoire de gamins oubliés dans un pensionnat miteux qui réapprenaient à vivre et à aimer au travers de la musique qu’un pion trop zélé s’était mis en tête de leur faire partager. Ardeur de la vie,Sentier de gloire… - Apocalypse, que fais-tu ?- Arrête, Elana, ça sert à rien, elle dort. Eh-eh-eh hi-eh-eh eh-eh-hi hi-eh-eh… - Je m’en vais te la réveiller à coup d’eau froide, moi ! Vois sur ton chemin,Gamin oubliés, égarés La petite rousse se dirigea, furibarde, vers la salle de bain en faisant apparaître un seau, encore vide, mais qui n’allait pas tarder à se retrouver rempli d’eau gelée. Donne-leur la mainPour les mener vers d’autres lendemains… - Apoca…tiens, je ne savais pas que les appareils moldus fonctionnaient dans l’enceinte de Poudlard. Elana enleva doucement les écouteurs des oreilles de son amie, qui encore il y a deux minutes était étendue sur le lit à savourer Vois sur ton chemin du film les Choristes et qui maintenant mettait pause en jetant un regard noir à Silnoë qui revenait désappointée de la salle de bain avec son seau sur la tête. - Que voulez-vous ? demanda-t-elle d’une voix qui voulait clairement dire « Si vous n’avez pas une bonne raison, ça va chauffer pour vos fesses de moineau ». - Tu ne voulais pas aller voir Rogue ? Apocalypse fixa d’un air ébahi son amie pour vérifier l’heure sur sa montre sorcière, hurla et partit en courant s’enfermer dans la salle de bain – qui était avant les prémices de sa torture. Après avoir pris une douche express et s’être séché grâce à la magie, elle tambourina sur la porte pour que ses amies lui apportent sa valise.Elle choisit à la hâte une robe courte, noire, ornée au bord d’arabesques d’argent serti d’émeraudes, dont les bretelles étaient de dentelle, enfila avec un porte-jarretelles noir lui aussi de la même dentelle, une paire de bas itou avec une bordure idem, mais en vert, et avec ça une paire de bottes dont les pattes et la semelle étaient d’argent, et le fermoir d’émeraude, ainsi qu’une parure assortie. Elle souligna ses yeux vairons de khôl sombre et de fards verts, en dégradé du vert sapin au vert pâle menthe au lait en passant par le vert tendre, rosit légèrement ses joues qui de toute façon n’en auraient pas besoin et fit de même sur ses lèvres, avant de coiffer son opulente chevelure dont les boucles tirebouchonnées étaient lisses et brillantes comme la soie. La jeune fille ainsi pouponnée sortit en trombe, fit une halte pour demander leur approbation à ses deux amies, et devant leur air stupéfait, les cœurs dans les yeux, la mâchoire qui traîne par terre et tout le tintouin, elle s’estima satisfaite de leur réponse et partit en courant rejoindre son professeur chéri.___ Malefoy, en train de s’exercer à la fastidieuse, longue et chiante tâche de trier les pousses séchées de Varnelke, des trucs qui ressemblaient à des morceaux de vieux parchemins gris-bleu, par taille, âge et couleur, releva les yeux pour observer la petite nouvelle. Il faut avouer, à sa charge, qu’elle était vraiment hors du commun, avec sa timidité, sa gentillesse, ses sarcasmes tranchants lorsqu’on lui disait des conneries, et tout ça dans un corps magnifique, et qui plus est, de Serpentard. Elle était, réellement…surprenante.D’une grande beauté, sans le moindre maquillage, elle devenait une véritable déesse avec quelques fards. Et avait la ruse, l’ambition et le mordant d’une Serpentard, la fidélité et la gentillesse d’une Poufsouffle, l’intelligence et le calme d’une Serdaigle et, pour finir, le courage et la réactivité d’une Gryffondor. Tout pour lui plaire, en somme.N’en pense cette idiote de Pansy, qui s’amusait à faire croire qu’elle était cruche – dieu seul savait pourquoi - et qui devait l’être vraiment pour ne pas voir que Blaise lui faisait les yeux doux.Oh, et puis, nafoutre ! Il abandonna les idées qui lui venaient en tête pour que Blaise puisse conquérir le cœur de sa belle et se replongea dans la découverte physique de Apocalypso de Montringeauvlt, qui était réellement belle comme un cœur et même bien plus, belle à ravir celui des hommes osant poser les yeux sur son visage. Il se sentait lui-même partir… Sans savoir pourquoi, Hydra, son amie poufsoufflienne, lui revint en tête et l’enchantement qui l’avait lié un instant à la jeune femme qui conversait, devant lui, gaiement avec son professeur disparut. « Diable, cette fille a du sang de Vélane dans les veines ou quoi ?! » Son propre calme, absolument pas serdaiglien*, repris, il se rassit, s’apercevant du même coup qu’il s’était levé…en envoyant valdinguer le précieux classement qu’il avait entrepris il y avait déjà une heure et demi.Il gémit misérablement puis se remit à travailler, ses yeux restant fixés sur le couple étrangement harmonieux que formaient la jeune fille si intrigante et le chef de leur maison. Une chose l’étonnait. Drago ne la connaissait que très peu, la jeune fille étant arrivée depuis deux jours à peine, mais elle n’avait pas encore souri vraiment une seule fois. Alors que là, devant le professeur misanthrope, sombre et taciturne, elle s’en donnait à cœur joie.Quant à ce dernier, c’était encore plus stupéfiant. Il conversait, un doux sourire accroché à ses lèvres fines, avec son élève, étant tendre, affectueux avec elle, autant qu’elle l’était avec lui. Quiconque ne les connaissant pas aurait été stupéfié par l’apparente intensité de leur lien, qui semblait fait de confiance, d’amour et de bonheur réciproques et absolus. « Qu’est-ce qui te prouve que ce n’est pas le cas, triple andouille ? » Alors là, il n’en revenait pas. Sa propre voix intérieure le traitait de triple andouille et il allait se laisser faire comme ça ?Non, non, trois fois non ! Ca n’allait pas se passer comme ça. La vengeance qu’il fomentait était terrible… Et sur ce, Drago Malefoy se rua sur sa voix intérieure en un périlleux combat. - …Ensuite, je suis rentrée en France pour mettre Gé au courant, mais…- Aaaah-ïeuh ! Severus et Apocalypse se tournèrent unanimement vers le rejeton Malefoy, qui venait de s’encastrer dans une échelle puis de tomber au sol en renversant la table. * Vive les qualificatifs tarabiscotés… |