La jeune fille s'installa sur le dur siège en bois, à la surface lisse, polie par des centaines d'années de nouveaux élèves. Son regard effarouché parcourut les quatre maisons attablées devant elle. Elle prit une profonde inspiration et ferma ses yeux noirs puis enfonça le choixpeau sur sa tête. Aussitôt, le silence se fit dans son esprit, remplaçant ses pensées. Puis une voix grave et légèrement mielleuse y retentit. Alors, jeune demoiselle, je vois en vous de nombreuses qualités. La noblesse d'esprit, la sagesse, l'intelligence, la persévérance...Il est dur de faire un choix. De plus, votre ressemblance avec une de mes connaissances m'est troublante. La jeune fille, ses merveilleuses boucles auburn dansant autour de son visage fin et ovale, assista aux parlementages du chapeau ensorcelé avec lui-même sans piper mot, mais ses frêles épaules se mirent à trembler, et son visage aux joues légèrement rouges se crispa imperceptiblement. De prime abord, votre courage vous prédestinerait à Gryffondor, mais j'entends votre choix et vos désirs, et mon bon sens me souffle de les respecter. Ainsi... - Serpentard ! finit-il à voix haute. Alors que trois des tables s'emmuraient dans un silence dépité, la dernière acclamait bruyamment leur nouvelle compagne, la noyant littéralement sous les vivas et les huées. Elle alla s'asseoir silencieusement à sa place, tempérant ainsi quelque peu les accès de joie des serpents, bien que quelques sifflets retentissent encore. Elle pâlit. Comment en était-on arrivé là ?! ___ Dumbledore, dominant de sa haute stature la salle, fit taire le brouhaha d'un geste de la main. - Nous accueillons en ce mois de novembre une nouvelle élève fraîchement arrivée de chine. A cette phrase, les têtes se tournèrent vers l'inconnue à ses côtés. Pas la moindre trace d'asiatique en elle. Malgré le fait qu'elle arrive en cours d'année, j'espère que vous saurez l'intégrer au plus vite parmi nous. Bien, passons maintenant à la répartition. Miss Monguern, veuillez avancer, s'il vous plait. ___ Oui, si on enlevait tout ce qui l'avait mené à cette salle, en ce froid novembre, devant une foule d'adolescent les fixant avec curiosité, elle et le choixpeau, ça donnait ça... Elle commença à manger, affamée qu'elle était, écoutant distraitement ses voisins parler de tout et de rien, puis releva la tête à la troisième assiette de porridge et regarda son ami, pour qui elle était venue, plongeant peu à peu dans ses pensées, en remarquant toutefois les rapides coups d'oeil en coin qu'il envoyait dans sa direction. Après quelques minutes, elle se fendit d'un léger sourire et retourna ensuite à son repas. De sa table, Harry Potter s'interrogeait. D'où venait cette serpentard qui n'avait pas l'air d'en être une ? Pendant un moment, il avait cru la voir sourire à Rogue. Non, il avait dû se tromper.. Entièrement dans ses réflexions, il ne s'aperçut qu'elle s'était tournée vers lui que lorsqu'il se perdit dans les prunelles de nuit de la demoiselle. Il sentit, vit, à distance, quelque chose bouger dans cette immensité noire, mais avant qu'il ne puisse déterminer si il avait bien ou mal vu, le Survivant se vit rappeler à l'ordre par un toussotement discret de Ginny, toussotement qui ressemblait étrangement au feulement d'une tigresse en colère. Avant d'avoir pu approfondir la question, le jeune homme dut se retourner, et, en revenant à son assiette abondamment remplie, finit par oublier tout ce qu'il y avait d'étrange chez la nouvelle fraîchement promue au rang d'ennemie. ___ - Aaaaah ! - Eho, tiens bon ! - Calypso, tu dois t'enfuir ! Tu es notre espoir ! Fuis ! - Eho ! Je ne peux pas vous laisser seuls ici, avec elle ! Vous allez mourir ! - Nous resterons en vie, je te le promets ! Va trouver Dumbledore ! * Elle fuit aveuglément, ses yeux bleus obscurcis par les larmes, sans se retourner, essayant d'oublier le jeune homme qu'elle abandonnait à une mort certaine, sans y parvenir. Sa longue crinière noire volait derrière elle, s'accrochant aux branches qui fouaillaient la fugitive, laissant des marques sanglantes sur tout son corps, de plus en plus zébré d'écarlate. Rendue instable par l'adrénaline, la haine, la peur et le chagrin, elle changeait aléatoirement la couleur de ses cheveux et de ses yeux, qui passaient ainsi du blanc le plus pur au noir le plus profond, en passant par le vert marécageux ou le violet électrique, sans parvenir à contrôler ce phénomène. Après quelques kilomètres, elle trébucha sur une souche et s'évanouit. Son corps, dans un souci de sécurité, fondit ses couleurs avec celles de l'environnement, puis, finalement, s'abandonna à la perte de conscience lui aussi. - Elle se réveilla brusquement. Soudain affolée, elle se releva précipitamment pour retomber sur la souche, comme sous l'emprise d'un jambencoton. Il faisait nuit. Combien de temps était-elle demeurée inconsciente ? Elle bougea précautionneusement ses jambes. La douleur que ce simple geste lui fit ressentir lui arracha un gémissement. Elle remonta doucement ses pantalons. Ses jambes étaient striées de plaies rouges bordées de sang coagulé. Et, bien sûr, la blessure de l'attaque... Elle commençait à avoir une sale gueule celle-la. Elle rabaissa le tissu rêche sur les plaies, grimaçant lorsqu'il frotta dessus, puis se rallongea avec un soupir. Mieux valait se reposer avant de reprendre la route... - Elle pénétra en trombe dans le bureau du directeur de Poudlard, répétant comme une litanie toujours la même phrase, en français, au milieu des exclamations des professeurs, qui, une minute auparavant, discutaient avec leur supérieur. - Qu'est-ce qu'elle fait là ?! - Comment est-elle entrée ?! - Je dois voir Albus Dumbledore ! Je dois voir... Seul un des adultes restait dans son coin, pâle comme la mort. La jeune femme hirsute, sale et couverte de sang noir le vit, et son visage s'éclaira soudain d'une lueur d'espoir. Elle tituba vers lui et reprit la parole, en anglais cette fois. Le silence qui tomba d'un coup fut traversé par sa voix cristalline, claire comme l'eau d'un torrent de montagne. - Severus ! Je dois voir Albus Dumbledore. Tout de... Avant même de finir sa phrase, elle s'évanouit dans les bras du maître des potions, qui la rattrapa de justesse. ___ - Eh, oh, la nouvelle, réveille-toi ! - Hein ?! Que, quoi ? - Que se passe-t-il ? ** La jeune fille ouvrit les yeux, et se retrouva avec sa voisine de lit sous le nez. Ses yeux distinguèrent tout d'abord une abondante fourrure rousse, puis deux grands yeux malicieux d'un beau vert brillant, et deux oreilles pointues. A ses côtés se trouvait une deuxième jeune fille au visage fermé, sombre, sa peau diaphane faisait ressortir le noir de ses longs cheveux lisses et de ses yeux en aile de papillon. La toute nouvelle serpentard écarta ses boucles de devant ses yeux, provoquant la surprise de ses compagnes. - Tiens ? Tu as l'oeil droit noir et l'oeil gauche blanc ? constata la rousse. - Oui... - Ca ne se voyait pas hier ! Elle se leva difficilement et fit quelques pas vers la salle de bain puis bailla, la distance lui semblant un obstacle de taille. - Dis, demanda celle qui l'avait réveillé, comment tu t'appelles ? - Apocalypse Monguern... Et vous ? - Silnoë Silmarilla, j'ai des origines elfiques et féériques, c'est de là d'où vient mon nom. - Elana Karinstroph. - Dis, c'est ton vrai prénom ? demanda la lutine. - Non, mon vrai prénom, c'est Apocalypso, ma mère aimait les jeux de mots. Apocalypse signifie apocalypse (1), en français, et Calypso était, dans l'Odyssée d'Ulysse, une jeune femme qui transformait les hommes en pourceaux. Mais vous pouvez m'appeler Lips, finit-elle en souriant très doucement. - Bienvenue à Poudlard, Apocalypso, fit Elana, en tendant sa main à sa nouvelle amie, étonnant les deux filles. Ô elle la taciturne... ___ Après que Lips ait pris sa douche et se fut habillé en vitesse, elles descendirent toutes trois prendre leur petit déjeuner. Après avoir fini, les trois serpentardes allèrent d'un bon train vers la salle de potion, leur premier cours de la journée, couplé avec les gryffondors. Mais alors qu'elles arrivaient à proximité de la porte des cachots, une voix pleine d'arrogance les interpella. - Eh, la nouvelle, tu traînes avec les deux parias ? Dommage que l'on ait que des demi-sangs ou des traîtres à leur race cette année. Je parie que tu n'es absolument pas de sang pur. - Oh, tête de fouine, s'exclama la concernée, oubliant sa timidité, arrête de fixer ton nombril et va donc voir ton arbre généalogique en profondeur, tu risques d'être surpris, sang souillé, produit de l'inceste ! Sur cette réplique digne des plus grandes illuminées, elle reprit sa route, suivie par ses deux camarades abasourdies. Entendant soudainement le début d'un maléfice, prononcé hargneusement, elle poussa ses amies du centre du couloir, se baissa pour éviter le sort et sortit sa baguette avec une vitesse surnaturelle pour la pointer sur Malefoy. Avant qu'ils ne puissent jeter un autre sortilège, cependant, une voix grave et hautaine les interrompit. - Monsieur Malefoy, les duels magiques sont interdits dans les couloirs. Vous viendrez me voir la semaine prochaine, en retenue. Miss de Montringueauvlt, veuillez vous dépêcher de ranger votre baguette. Apocalypse regarda ironiquement son adversaire rougir, blanchir puis verdir, avec un sourire narquois, en se redressant lentement, fourrant la branche magique dans les replis de sa robe blanche. - Bonjour, professeur, salua-t-elle en passant à côté de lui. Elle le remercia silencieusement et entra dans la pièce obscure, pour aller s'installer vers le milieu, non loin de ses amies. Quelques minutes après, des élèves qu'elle identifia comme venant de Gryffondor arrivèrent en bavardant gaiement sous les rugissements du professeur, contrastant avec le silence sarcastique des verts et argent. Un jeune homme aux yeux vert émeraude, brun, qu'elle reconnut comme celui qui l'avait observé étrangement la veille, s'assit silencieusement à côté d'elle, la fixant de son regard profond et intrigué. A la table suivante, un roux en train de bavarder avec une jeune fille brun-roux aux boucles ébouriffées s'installa sans faire attention au trouble de son ami. Ledit ami sortit distraitement ses affaires. - Bonjour, souffla-t-il. - Bonjour, répondit-elle sur le même ton. - Tu t'appelles comment ? - Apocalypse. Tu peux m'appeler Lips. - Je suis... - Je sais. Harry Potter. - Exact. - Tu es gryffondor, n'est-ce pas ? Votre maison est comment ? - Nous nous y amusons bien. Tu es vraiment une Serpentard ? - Oui. Mais le choixpeau magique voulait m'envoyer à Gryffondor, c'est moi qui ai demandé à être envoyée à Serpentard. - Pourquoi ? demanda doucement Harry, interloqué. - Disons...que je voulais retrouver quelqu'un que j'aime énormément. - Ah... Ne sachant que répondre à cela, le jeune homme se tut et tint son regard rivé droit devant lui, sous celui de feu de Rogue. Apocalypse, plongée en elle-même, rivait sans s'en rendre compte ses yeux dans ceux de son professeur, qui débitait son cours d'une voix tranchante. Puis il posa une question sur la potion qu'ils allaient faire, et faisant fi d'Hermione qui levait la main désespérément, il alla s'arrêter devant la jeune fille pensive. - Mademoiselle de Montringueauvlt, pouvez-vous me dire quelle est la particularité de la potion d'anatha ? - Elle n'est préparable que par des vierges, de jeunes vierges et n'agit pas sur les humains à part entière. - Exact, 70 points de plus pour Serpentard. Il alla s'appuyer sur son bureau, légèrement troublé, comme elle, par leur échange de regards. - La potion d'anatha est une potion difficile à préparer, qui exige beaucoup de minutie, et qui est très dangereuse. Préparée par une non-vierge, cette mixture se retourne contre elle au moment où elle y verse son sang. Elle permet de mettre sous sa domination n'importe quelle créature non humaine, mais ce n'est que le premier de ses effets. Entre autres, elle exacerbe les sentiments et émotions de la créature qui l'ingère. Bien. Nous allons maintenant la préparer. Que celles qui ne sont plus vierges lèvent la main. Le silence lui répondit, puis quelques mains se levèrent, et rapidement, la moitié des filles de la salle, mi rougissantes mi caquetantes, se déclarèrent comme dépucelées. Quelques garçons rougirent d'ensemble avec elles, s'en reconnaissant la paternité. - Très bien, fit le maître des potions, sa voix sèche claquant dans le silence qui avait remplacé les murmures gênés. Nous allons maintenant commencer. Que chacune des vierges prenne le grand bol se trouvant devant elle. En effet, devant chaque jeune fille n'ayant pas levé la main apparut un saladier de cristal. Severus Rogue reprit la parole, énonçant précisément chaque instruction en les marquant au tableau. Puis chargea les élèves restants, une très grande majorité, d'étudier les effets de la potion sur un lutin d'Algérie. Il fit avaler à la petite créature à la peau brune le liquide opalescent grâce à une pipette, une, deux...trois gouttes. Le lutin se mit à piailler de sa voix suraiguë. - Bande de sales pourritures lubriques ! Monstres hirsutes, pustules de fesse de phacochère, mausolées puant l'indien calciné, nuages de fumées jaunes toxiques comme vos gaz !... (2) - Je vois que les lutins d'Algérie ont toujours les mêmes insultes. Les élèves se reculèrent, préférant rester à l'écart du minuscule humanoïde vociférant, bien qu'il soit enfermé, et quelques rires nerveux parcoururent l'assemblée. - Comment t'appelles-tu ? reprit Rogue. Le lutin interrompit son verbiage pour répondre, avant de recommencer à déblatérer ses chapelets d'insultes. - Tais-toi, Eli ! Alors que le lutin se fermait la bouche à double tour et en jetait la clef - tiens, ils connaissent les classiques, les lutins Algériens ? - les murmures redoublèrent, devenant murmures d'excitation, alors que les vierges, à l'écart, surveillaient leur préparation, Hermione et Apocalypse faisant connaissance. Le temps se passa ainsi. Environ une heure plus tard, après avoir fait plusieurs démonstrations des pouvoirs de cette potion, Rogue donna un dernier ordre au lutin puis le rangea dans le cagibi. Puis il passa entre les tables voir les différentes potions. Celle de Silnoë était d'une belle couleur anthracite. Sa voisine, Elana, avait produit une potion gris perle. Hermione et Lips, ayant passé l'heure à travailler côte à côte, se regardèrent malicieusement lorsqu'il fixa d'un drôle de regard leurs potions parfaites. Les autres étaient quant à elles plus ou moins bien réussies. Plutôt moins que plus, d'ailleurs. Lorsque le professeur eut finit de déambuler dans la salle, parsemant son chemin de commentaires sarcastiques et acerbes, il retourna devant son bureau, fit s'asseoir les autres et reprit la parole de sa voix de basse. - Très bien. Maintenant, que celles qui ont préparé un ersatz de potion en prennent un échantillon et l'avalent. On pourra ainsi vérifier le degré de réussite de vos...préparations, murmura-t-il moqueusement. Certaines pâlissant, et la plupart des autres avec un air non assuré, elles prirent une éprouvette de cristal et la plongèrent délicatement dans le saladier. - M'sieur ! s'exclama la rousse. J'suis à demi elfe et fée, j'peux pas en boire ! - Très bien, donne ton échantillon à M. Weasley. Avec un sourire d'excuse, elle confia son éprouvette à un Ron blanchâtre, qui fixait le liquide sombre avec appréhension. - Un jour, je le tuerai, chuchota le jeune homme, fébrile. - Faudrait déjà que tu puisses, Ronnie chéri, répliqua Hermione, un sourire en coin. - Un peu de silence ! Bien, avalez vos échantillons. L'un après l'autres toutes les filles, et Ron, versèrent doucement le liquide dans leur gorge. Ce dernier laissa échapper un hoquet, puis se couvrit de boutons gros et ronds, d'une singulière couleur violette. Une fille de Serpentard vit ses cheveux avoir une soudaine poussée de croissance, une autre se vit se recouvrir des motifs du costume d’Arlequin, quelques unes se recouvrirent de différentes plaques et une dernière se transforma en homme et se mit à pleurer à chaudes larmes en voyant le résultat. Apocalypse observa Hermione avaler le contenu du tube de cristal et, troublée par la présence de son professeur non loin d’elle, versa tout le contenu du sien dans son gosier. - Merde… jura Rogue. Non, Calypso ! La réaction ne se fit pas attendre et, en quelques secondes, tout son corps miroita à la lumière, une vague d’électricité la parcourut et elle s’effondra, comme désarticulée. - Calypso ! cria le sorcier, en se précipitant vers elle. La jeune fille se redressa difficilement, et murmura son prénom, les yeux dans le vague, comme au bord de l’inconscience. Alors qu’il s’accroupissait devant elle, elle se jeta brusquement en avant pour passer ses bras autour du cou de son professeur puis se rejeta en arrière, l’attirant sur elle. Toute la classe, interloquée, la vit coller fougueusement ses lèvres sur celles de l’homme, envahir sa bouche, la conquérir de sa langue, puis, ô stupéfaction, il sembla y répondre. Mais avant que les élèves puissent en croire leurs yeux, le corps de Lips, brûlant, se cambra puis ploya entre les bras musclés de son maître. Il la souleva pour la poser délicatement sur une table, puis se redressa, reprenant son attitude digne et fière. - 50 points pour Serpentard et Gryffondor. Quelques exclamations de surprise retentirent et Rogue toisa Hermione, qui s’occupait à présent de son amie. - Leurs deux potions étaient parfaites. - Hein ?! réagit la jeune sorcière. Et sa réacti…oh. Elle comprit soudainement à quoi était dû l’état de Apocalypse et se tut, interloquée. Rogue la regarda encore un peu de son air dédaigneux, mais autre chose couvait au fond de ses yeux noirs, quelque chose que miss Je-sais-tout comprit parfaitement. Un élève plus courageux que les autres éleva la voix pour proposer d’emmener la jeune fille à l’infirmerie. - Inutile, rétorqua l’ancien Mangemort. Elle n’est pas en danger. Je m’en occupe. Veuillez partir. Les adolescents des deux maisons s’empressèrent de lui obéir avant qu’il ne s’aperçoive qu’il ne leur avait donné aucun travail à faire. Après être sortis des cachots, les quelques classes, regroupées à cause de la guerre, s’éparpillèrent dans tout Poudlard. La plupart allèrent se perdre dans les couloirs, certains partirent se balader dans le parc, quelques autres finirent leurs devoirs en urgence, et les derniers, ou plutôt les dernières, et l’intrus, allèrent se faire soigner à l’infirmerie, allant lentement à cause de celle qui avait une paire d’ailes fort encombrantes dans le dos. Seules restèrent les trois jeunes filles, pour surveiller leur amie. Severus Rogue, rendu ailleurs par les évènements qui venaient de se passer, ne sembla pas s‘en apercevoir. Il prit, presque tendrement, la jeune endormie dans ses bras, lui fit avaler un liquide violet rougeâtre, puis la pressa contre lui. Instinctivement, pendant son sommeil, elle se serra contre son torse en passant les bras autour de lui, et les trois filles eurent l’exultation de voir leur bourreau de maître rougir. Il commença à se balancer d’avant en arrière, la berçant ainsi jusqu’à son réveil. Elle s’étira comme un chat et ronronna, les yeux mi-clôt. - Severus… La jeune fille reprit totalement ses esprits lorsque les précédents souvenirs lui revinrent et elle rougit comme une pivoine en voyant la position dans laquelle elle se trouvait, surtout devant des élèves ! Qui ne devraient pas se cacher derrière un mur, d’ailleurs… Elle jeta un discret coup d’œil et poussa un soupir de soulagement en reconnaissant l’aura de la lionne et des deux serpentes. Bon, il était temps d’arrêter de se serrer contre lui. - Severus, lui demanda-t-elle, que s’est-il passé ? - Tu ne te souviens de rien ? grimaça-t-il, incrédule. - Non…désolée. Je ne me souviens que d’avoir bu la potion. - Tu…t’es évanouie. C’est tout. En sentant la gène qui suintait de sa voix, Apocalypse fit semblant de le croire, se disant qu’avec le monde qui y avait assisté, elle aurait vite des retours de ce qui s’était réellement passé. Elle sourit. Silnoë et Elana restèrent bouches bées devant le premier vrai sourire de leur camarade, un sourire sublime, et surtout destiné à leur machiavélique professeur de potions. Et le furent encore plus, laissant traîner leur mâchoire au sol, lorsqu’elles la virent passer tendrement ses bras autour de son cou et lorsqu’il enlaça sa taille des siens, après un peu d’hésitation. - Tu m’as manqué… roucoula-t-elle. Et sous les yeux ébahis des trois voyeuses, leurs bouches se rapprochèrent…se rapprochèrent…se rapprochèrent... * Le dialogue est en chinois dans le texte. ** La première partie est en français, la deuxième, séparée de l'autre par un tiret, en chinois. (1) Elles parlent, bien sûr, en anglais... (2) Le lutin Algérien parle...algérien. |