C'est demain, Potter. C'est demain que tout se termine. Demain, nous devrons quitter notre enfance. Quitter cette école. Demain, nous prendrons le Poudlard Express pour la dernière fois.Demain, tu partiras avec ta jolie copine rousse, tu l'épouseras, tu lui feras des enfants, tu seras heureux, et tu m'oublieras. Je ne te reverrai plus. Jamais. Mais nous sommes aujourd'hui, et je compte bien en profiter. Après, ne dit-on pas que "profiteur" est mon deuxième prénom ? Et c'est bien vrai, je ne suis qu'un sale profiteur, et je vais profiter de toi. Et tu sais le plus drôle ? Tu vas me laisser faire. Tu auras beau me haïr, tu me donneras ce que je veux, car tu auras pitié. Pitié de moi. En quoi seras-tu déguisé, ce soir ? Te connaissant, je pense que ce sera un costume discret, qui n'attire pas les regards. Une tentative de plus de ta part de passer inapperçu, mais qui, comme toutes les autres, se révèlera vaine. Tu es un héros, Potter, et les héros ne se cachent pas. Bon, assez de bla-bla. Je vais te dire l'objet réel de cette lettre pitoyable. Il est très simple, et se résume en trois mots. Je te veux. Je sais très bien que je n'ai en aucun cas le droit d'exiger quoi que ce soit de ta part, mais étant, comme toi, particulièrement doué pour mépriser les règles, je vais passer outre cette loi. Disons que je me considère comme supérieur au commun des mortels qui, eux, ont besoin d'être encadrés d'interdictions pour vivre. Moi, je voudrais être libre... Allez, mon Petit Potty, sois un héros, encore une fois, et aide-moi. Tu ne me sauveras pas, personne ne le peut, mais au moins auras-tu le mérite d'avoir essayé. Allez, Potter, accepte ! Ce n'est pas comme si je te demandais en mariage, n'est-ce pas ? Je ne veux qu'une nuit. Rien de plus, mais rien de moins non plus. S'il-te-plaît, Potter. Te rends-tu compte de ce que tu me fait faire, salaud ? Je suis en train de te supplier. Même sur papier, je ne le supporte pas. Je me donne envie de vomir. Mais peu importe, je te veux. Passe cette nuit avec moi, mon petit Potter, et, promis, je te laisserai tranquille. Tu ne me reverra plus jamais, tu pourra être en paix. Et puis, ce n'est qu'une nuit, cela n'a aucune conséquence ! Ne te sens pas coupable vis-à-vis de ta copine, elle n'en saura jamais rien, et puis, de toute façon, tu ne l'aura pas trompée ! Tu m'aura juste aidé, dans la mesure de tes moyens. Si tu veux, on gardera nos masques. Je ne t'appellerai pas par ton prénom, tu pourra faire semblant de ne pas savoir qui je suis. Je serai un fantôme. A ce soir, Potter... La lettre n'était pas signée. |