Bonjour. Une fois n'est pas coutume, je fais un petit commentaire. Je suis nouveau, comme vous avez pu le constater et mon style n'est pas des plus sublime et surtout, la longueur n'est pas là... M'enfin, j'avais "one shot", alors bon... On va voir ce que ça va donner. Tommy, la petite tulipe égarée... Pour ceux qui s'en rappelle! ;) Je regardais avec détachement le liquide poisseux goûter sur le sol, formant rapidement une petite flaque. Je soupirais, puis posa la masse sur la table. Je passa ma main sur mon visage, ramenant mes cheveux courts trempés de sueur en arrière. Je regardais ma femme avant de lui embrasser le front et lui souris d'un air tendre. Je restais quelques minutes, simplement là, bras ballants, au milieu de la cuisine à me demander que faire. Enfin, je me décidais à aller me laver les mains. En passant aux toilettes, je me demanda où notre problème de mariage avait commencé. Peut-être était-ce depuis le début, lorsque je passais l'alliance à son doigt. Même éventuellement avant, lorsque je l'avais rencontrée au Lycée, ses cheveux d'or faisant rêver tous les garçons de la classe, ses yeux bleus transperçant quiconque osait soutenir tel regard... Non, décidément non. En ce temps là notre amour était fougueux et frais, le vers du fruit devait dater de plus tard. Quand alors? Lors de la naissance du premier enfant? Oui, ça devait être ça. Je me souviens encore très exactement des disputes sur le nom, la couleur de la chambre, le choix du premier jouet... Je fus soudain interrompu dans mes pensées par la sonnette de la porte d'entrée. Je clignais des yeux, ferma le robinet et m'interrogea sur l'inopportun visiteur qui pourrait bien venir nous déranger à une telle heure avancée de la soirée. Je vérifiais par la fenêtre qu'il faisait déjà bien sombre et pour m'en assurer, alluma la lumière du petit réveil en-dessus du lavabo. 23h57. Oui, bien sûr, si mon avion était arrivé à l'aéroport à 21h00, plus les deux heures de taxi pour arriver jusqu'à la maison, il ne pouvait n'être que tard dans la soirée. La sonnette retentit encore une fois et j'entendis tambouriner à la porte. Ils exagèrent tout de même, c'est bon, j'arrive. Je me tournais en essuyant une tâche sur ma chemise. Et dire que je voulais lui faire une surprise. La sonnette retentit une troisième fois, hystérique et hurleuse alors que je traversais le vestibule. Je mis la main sur la poignée, prépara mon meilleur sourire et ouvrit la porte. « Bonsoir, que puis-je pour vous? » Et soudain ce fut la panique. Des lumières. Du bruit. De la douleur. Oui, je me souviens très bien de la douleur. Les visiteurs en face de moi avait réagi au quart de tour. Ils m'étaient rentré dedans. Littéralement. Fait tombé, piétiné, retourné et lié les mains dans le dos avec des menottes. Puis, sans aucuns ambages, m'avaient porté au milieu des lumières et des cris jusqu'à une voiture balisée dont les feux m'éblouissaient. Rouge. Bleu. A nouveau rouge. Puis encore bleu. Ils me jetèrent sur la banquette arrière et claquèrent viollement la porte. Je soupirai une dernière fois. Tout serait allé si mieux si je n'avais pas eu ce meeting. Et si je n'avais pas eu l'opportunité de rentrer plus tôt et si, en traversant le jardin, je n'avais pas vu le marteau et décidé de le ranger et si, en rentrant, je n'avais pas entendu ces halètements de plaisir sortant de la cuisine... La voiture démarra subitement et je partis en arrière, brisant le fil de mes pensées. J'eus un dernier regard vers la maison où, dans la cuisine, m'attendait une femme et son amant ainsi que, posé sur une table et s'égouttant sur le sol, un marteau couvert de leur sang... |