Note : Normalement, ceux qui me connaissent déjà doivent avoir déjà lu cette fic. Mais ça ne vous empêche pas de la relire !

            TENEBRES

            Chapitre 1 : Faim

            Severus Rogue déambulait entre les bureaux des Septième Année de Gryffondor et Serpentard, silencieux tandis qu’ils confectionnaient le Polynectar qui allait déterminer s’ils auraient leurs ASPIC ou non. Bien entendu, Potter était le seul absent. Le Garçon-Qui-A-Survécu était devenu le Garçon-Qui-A-Vaincu-Le-Seigneur-Des-Ténèbres deux semaines auparavant. Grand bien lui fasse ! Le Duel qui avait eu lieu entre Potter et Voldemort avait été impressionnant bien sûr, mais Voldemort avait fait de nombreuses victimes auparavant, dont ce parasite de Sirius Black, parrain de Potter, il y avait deux ans, ou Arthur Weasley, l’année suivante. Et Dumbledore avait été grièvement blessé, et depuis un mois, était à Ste-Mangouste, plongé dans un coma magique. L’absence de Dumbledore à Poudlard était ressentie par tout le monde comme un manque, par Minerva qui était débordée entre toutes ses tâches à assumer, et par lui, Severus Rogue, comme un manque vital.

            Son regard se posa sur la gorge dénudée d’Hermione Granger, la plus brillante élève de Poudlard depuis plus de 20 ans. Elle avait toujours lâché ses cheveux, alors pourquoi fallait-il que justement ces derniers temps, elle les portait noués en chignon, dévoilant son cou gracile, sa gorge appétissante où palpitait sa veine jugulaire. . . Il se ressaisit intérieurement. Pas de doute, l’absence de Dumbledore se faisait cruellement sentir.

            Hermione mettait la dernière touche à sa potion et en transféra une partie dans un flacon. Elle regarda rapidement autour d’elle. Ron aussi était sur le point de terminer. Leurs regards se croisèrent et ils se sourirent. Ron devait avoir réussi. Elle n’avait pas éprouvé de difficultés puisqu’en Deuxième Année, elle avait déjà confectionné cette Potion.

            La cloche sonna. Le Professeur Rogue annonça que l’épreuve était terminée, et il ordonna aux élèves de déposer leurs flacons sur son bureau. Hermione et Ron rangèrent leurs affaires rapidement. Severus devina où ils iraient en sortant de ce cours : à l’infirmerie voir Potter. Il observait toujours le cou de Granger, et comme si elle l’avait senti, elle tourna son regard vers lui. Leurs yeux se rencontrèrent. Ils s’observèrent un moment puis elle rougit vivement et se détourna. Elle rejoignit Weasley qui l’attendait près de la porte.

            Hermione avait ressenti un picotement sur sa nuque et s’était retournée. Elle avait rencontré le regard du Professeur Rogue, noir et insondable. Mais il y avait quelque chose d’intense dans son regard, quelque chose de dangereux, tel un prédateur traquant sa proie. Elle avait vivement rougi et fit un effort pour se détourner et rejoignit Ron en courant. Ils devaient aller voir Harry à l’infirmerie.

            Deux semaines plus tôt, Voldemort avait attaqué Poudlard sans défense, car Albus Dumbledore avait été grièvement blessé par le Sorcier Noir lors d’une attaque à Pré-au-Lard, quinze jours avant. Les Professeurs et les Aurors s’étaient défendus, le Professeur Lupin protégeant de son mieux les trois adolescents. Mais Harry s’était déchaîné. La puissance dormant en lui s’était réveillée, et il avait défié Voldemort. Le Duel avait eu lieu sous un dôme doré dès que le premier sort fut lancé par Voldemort. Mais Harry avait tenu bon. . . Et il avait gagné. Il était dur pour Hermione de se rappeler ce moment où Harry s’était protégé du sortilège de la mort en envoyant un bouclier réfléchissant. Voldemort avait été touché par l’Avada Kedavra, mais cela ne l’avait pas tué, juste affaibli. Harry s’était alors emparé de l’Epée de Gryffondor à ses pieds, et l’avait plongée dans le cœur de son pire ennemi.

            Voldemort avait hurlé d’agonie, et aussitôt, ce fut la débandade des Mangemorts, effrayés par la mort de leur Maître. Les Aurors présents eurent vite fait de les arrêter, et Malefoy père et fils croupissaient maintenant à Azkaban. Seul Lucius avait subi un baiser du Détraqueur après son procès, et Drago devait y passer 10 ans pour avoir servi Voldemort de son plein gré, mais sans avoir vraiment conscience de son crime.

            Hermione revint au présent. Ron lui parlait de sa Potion. Il s’était calmé depuis la mort de son père, plus calme, plus mature. Pour oublier sa douleur, il s’était réfugié dans les études, rivalisant presque avec Hermione. Quand ils pénétrèrent à l’infirmerie, Ginny s’y trouvait déjà, discutant à voix basse avec lui, la main dans la main. A la mort d’Arthur, Ginny s’était effondrée, et toute sa famille était trop anéantie pour s’occuper de la petite dernière de la famille. Hermione et Harry, bien qu’ébranlés, avaient pris soin d’eux et entouré de leur affection. Peu à peu, Harry avait développé un tendre sentiment pour Ginny qui ne se rendait compte de rien, enfermée dans sa douleur. Un soir, Harry l’avait trouvée seule dans un fauteuil de leur Salle Commune, et pleurant silencieusement. Il l’avait prise dans ses bras, et réconfortée, et tout naturellement, leurs lèvres étaient entrées en contact, tout l’amour d’Harry se révélant dans ce baiser. Depuis, Ginny et Harry ne se quittaient plus.

            Harry sourit quand il vit ses amis arriver.

- Salut ! Comment s’est passé l’examen de Potions ?

- Polynectar ! annonça Ron. Un jeu d’enfants.

            Hermione sourit. Elle se rappelait encore de l’aversion de Ron pour cette matière.

- Comment te portes-tu aujourd’hui Harry ? demanda Hermione.

- Bien mieux, grâce à Ginny. Mme Pomfresh a dit que demain, je pourrai sortir. Je commence à en avoir marre de rester allongé à rien faire. Heureusement que Ginny rend mes journées ensoleillées.

- Flatteur, va ! répliqua Ginny. Tu ne fais que dormir toute la journée !

            Ils rirent ensemble. Ron et Hermione discutèrent un moment avec le couple, puis Hermione décida de rentrer dans la Salle Commune pour se reposer un peu avant d’entamer ses révisions pour l’examen d’Histoire de la Magie.

            Elle s’installa confortablement dans un canapé et ses pensées se mirent à vagabonder. Elle frissonna quand elle repensa au Professeur Rogue. Depuis que Dumbledore était blessé, Severus Rogue semblait chaque jour de plus en plus pâle, alors qu’il l’était déjà tellement. Sa peau en devenait translucide. Elle fronça les sourcils, se souvenant de ses cours de Troisième Année en DCFM. Se pouvait-il que. . . Non, impossible. Pourtant, en y repensant. . . Le Professeur Rogue sortait rarement, et principalement quand d’épais nuages voilaient le soleil, principalement en hiver. Et pourquoi sa salle de classe, son bureau et ses appartements se situaient-ils dans les cachots de Poudlard, là où aucun rayon de soleil ne pénétrait jamais ? Et il haïssait Remus Lupin, le Loup-Garou. Or, il était connu que Loups-Garous et Vampires se détestaient, même en étant des créatures de la nuit. Elle repassa en revue toutes ses années à Poudlard. Jamais elle n’avait vu le Professeur Rogue au soleil, jamais elle ne l’avait vu se nourrir à la table des Professeurs, même s’il faisait acte de présence. Or, s’il était vraiment un Vampire, comment faisait-il pour se procurer du sang ? La réponse lui vint immédiatement : Dumbledore. Dumbledore se débrouillait, Dieu savait comment, pour fournir du sang au Professeur Rogue, et depuis qu’il était blessé, plus personne ne pouvait lui donner du sang. Et cela faisait un mois ! Si cela continuait comme ça, soit son instinct de prédateur reprenait le dessus, et un élève allait mourir, vidé de son sang, soit le Professeur Rogue se donnerait la mort de lui-même. Et Hermione ne voyait aucune solution pour le Professeur Rogue. Jamais il n’attaquerait un élève, et encore moins se donnerait-il la mort. . . Elle chercha désespérément une solution pour lui venir en aide. Un moment, elle se demanda pourquoi elle devait l’aider, mais le réponse vint d’elle-même : c’était son Professeur, l’un de ceux qui avaient contribué à la chute de Voldemort, et un excellent professeur de Potions. Il avait fait partie de sa vie pendant sept ans durant, exigeant toujours le meilleur de ses élèves, elle n’allait pas le laisser mourir. Et pour cela, une seule solution. . .

            Severus Rogue s’enferma dans sa chambre, en proie au désespoir le plus total. Il avait faim, mortellement faim, et s’il ne se nourrissait pas très vite, il allait finir par commettre un acte irréparable. Cela le torturait de croiser tous ces élèves inconscients, ou de repenser à la gorge offerte de Granger. Il secoua vigoureusement la tête : depuis quand considérait-il Poudlard comme un garde-manger ? Depuis que Dumbledore était à Sainte-Mangouste. Depuis que Severus s’était confié à lui, Dumbledore avait toujours été compréhensif. Il lui avait donné ce poste, sachant que Severus était un Maître en Potions, fait confiance, et lui avait fourni du sang toutes les semaines quand il était devenu Vampire. La seule chose que Dumbledore demandait à Severus était de ne pas poser de questions. Et maintenant, il se retrouvait seul. Il ne pouvait même pas aller chasser à Pré-au-Lard, c’était trop dangereux, de même qu’au Chemin de Traverse. Il y avait bien l’Allée des Embrumes, mais il doutait qu’il trouverait un sang propre. Les Vampires ne buvaient que du sang propre, non pollué par les drogues, les médicaments ou les maladies actuelles. Et c’était de plus en plus difficile de trouver des personnes pures. Quand Severus travaillait comme espion pour Dumbledore dans les rangs des Mangemorts, c’était facile pour lui d’attaquer quelques Mangemorts pour boire leur sang. Mais tous les Mangemorts étaient soit morts, soit à Azkaban.

            Il soupira amèrement. Il restait une dernière solution : mourir. Il attendrait la fin de l’année, puis il s’exposerait au soleil. . . s’il arrivait à tenir pendant les trois semaines qui restaient jusqu’à la fin.

            Voilà j’espère que ça vous a plu !!! Il y a 8 chapitres en tout, et la fic est déjà écrite et terminée !! Il devrait y avoir en principe un chapitre par semaine ! J’attends vos commentaires !