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au 31 Mai 21 :
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Demain, vous serez mort
Par Mantelia
Originales  -  Action/Aventure/S-F  -  fr
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    Chapitre 1     Les chapitres     2 Reviews    
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Sitten

 

Aloreuh, c'est un de mes seuls écrits fini pour de vrai, c'est extrêmement rare ces choses là ^^

 

Comme certains le remarqueront peut-être, je me suis quelque peu (hum) inspiré du personnage de ce cher Dr House pour créer celui de Tobias. Voilà pour l'inspiration.

 

Dites moi ce que vous en pensez, siouplaît, ça me ferait très beaucoup plaisir. (Et si vous repérez des fautes, ce dont je ne doute pas, n'hésitez pas à me les signaler, ça a été relu, mais on est jamais à l'abris.)

Bonne lecture (j'espère)

=)

 

 

****************

 

 

 

- Monsieur... ? demanda la réceptionniste derrière son large bureau d'un blanc étincelant.

- Vicodine, Marc Vicodine.

- Vic... ?

- Vicodine. V. I. C. O. D. I. N. E.

Marc jeta un coup d'oeil au hall d'entrée pendant que la réceptionniste pianotait frénétiquement sur son clavier. Tout le hall était blanc ; la lumière crue persistait anormalement longtemps sur sa rétine. Une plante verte tarabiscoté semblait avoir été déposée là par erreur. Deux autres personnes patientaient au milieu de ce blanc éblouissant. Tous deux étaient installés dans les seuls sièges de la salle, de la même teinte que la porte toute proche d'eux : un rouge agressif ; à l'opposé de là où se tenait Marc. L'une des deux personnes était une jeune femme à l'air excentrique, habillée de couleurs vives, arborant une coiffure compliquée qui consistait en un chignon à l'équilibre fragile. Elle semblait sur le point de s'assoupir. à côté d'elle, un homme au regard vert perçant, à la coupe quelque peu négligée, la quarantaine passée, faisait tournoyer distraitement un stylo dans sa main droite. Il croisa le regard de Marc lorsque celui de ce dernier se posa sur lui. Marc fronça les sourcils, perplexe, lorsque l'homme lui adressa un étrange sourire en coin chargé d'ironie.

- Voilà, monsieur Vicodine, fit la réceptionniste.

Marc sursauta et se retourna vers la jeune femme, arrachant son regard de l'autre homme. La réceptionniste lui tendait un badge plastifié aussi rouge que la porte derrière lui. Marc Vicodine, n° 1000479 s'inscrivait en grosse lettres noires au milieu du badge. La réceptionniste lui sourit alors qu'il le prenait. Il était sûr qu'il lui plaisait. Il lui sourit en retour, s'imaginant en même temps seul et nu avec elle dans sa chambre. Son sourire s'élargissait progressivement. Elle lui signala qu'il devait maintenant prendre la porte rouge pour la suite.

- Merci, dit Marc alors que, dans sa tête, ils avaient un orgasme simultané.

Il accrocha le badge sur sa chemise, puis pivota pour se diriger vers la porte rouge. Alors qu'il avançait, il remarqua que l'homme au stylo ne le quittait pas des yeux. Arrivé devant la porte, juste à côté de l'homme, il lui jeta un regard interrogateur, presque offensif. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que l'autre réponde, mais plutôt à ce qu'il détourne ses orbites scrutateurs. Ce qu'il ne fit pas. Il cessa de faire tournoyer son stylo et le rangea dans une poche de sa veste.

- Tobias Hughes, dit-il.

Marc allait répondre qu'il n'en avait strictement rien à faire, quand Hughes se remit à parler.

- Ce n'est pas parce que je peux lire votre nom sur votre poitrine que vous êtes autorisé à ne pas me répondre. C'est très impoli. Mais, étant donné qu'il paraît que je suis moi-même très impoli, je ne vous en tiendrais pas rigueur, monsieur Vicodine. à ce propos, très chouette nom... Un analgésique opiacé auquel des centaines de patients doivent être accros, vraiment, on peut dire que vous faites dans l'originalité.

- Effectivement, vous êtes très impoli, monsieur Hughes.

Marc ouvrit la porte et lança un vague "Bonne journée". Une fois encore, au grand déplaisir de Marc, la voix grave et légèrement éraillée de Tobias Hughes s'éleva.

- Regardez de l'autre côté de votre bad...

Marc avait refermé la porte avant que Hughes n'ait fini sa phrase. Franchement agaçant. Il n'appréciait pas du tout ce type. Il n'aimait pas les gens qui se mêlaient un peu trop des affaires des autres, et à l'évidence, cet homme en avait fait son passe-temps favori.

L'irritation qu'il avait senti croître en lui retomba soudain lorsqu'il prit conscience qu'il ne se trouvait plus dans un lieu ordinaire.

Marc fut d'abord frappé par le silence.

Un silence oppressant s'était abattu sur lui dès qu'il avait refermé la porte, un silence tellement profond qu'il pouvait percevoir les battements de son cœur résonné comme ceux d'un tambour coincé quelque part dans sa cage thoracique. Claustrophobie s'afficha en lettre lumineuses sur sa cornée. Une inspiration profonde et trois doses de self-control plus tard, une douce voix féminine annonçait à la cantonade de ses neurones que la promotion au rayon "Phobies" était terminée pour cause de rupture de stock.

Le couloir qui s'ouvrait devant Marc était plutôt sombre, seulement éclairé par quelques néons rouges et une grosse flèche blanche luisante tout au fond. Sur le côté gauche du couloir, des portes - toujours de ce même rouge brutal - s'alignaient à intervalles réguliers. Sur chacune d'elles, un numéro était inscrit. La première portait naturellement le numéro 1, et en faisant quelques pas, Marc put constater que les numéros allaient en augmentant. Il n'était pas tout à fait certain de ce qu'il devait faire ensuite. Son regard revint sur la première porte. Il se demandait s'il ne devait pas y entrer. Mais toutes les autres pouvaient également convenir. Et puis "1" c'était tellement banal... Est-ce que tout dépendait de la porte qu'il allait choisir ?

Au moment même où il décidait d'ouvrir la porte numéro 15, il capta un cliquetis en provenance de celle par laquelle il était entré. La tête de Tobias Hughes apparut à mi-hauteur. Il le regardait de son intense regard vert, toujours avec cette ironie qui titillait les nerfs de Marc. Hughes leva les yeux au ciel, avant de lui dire à nouveau de regarder derrière son badge.

- Pourquoi ?

- Faites-le.

Le ton de Hughes laissait entendre qu'il s'impatientait, comme s'il avait un quelconque droit d'autorité sur lui. Ce type était vraiment emmerdant. Marc décida de faire ce qu'il lui demandait pour qu'il le laisse tranquille. Il détacha nerveusement son badge rouge de sa chemise et le retourna. L'air incrédule, il cligna des paupières. Porte 221 était-il inscrit.

- Comment vous... ?

Mais seul le claquement de la porte lui répondit. Marc laissa échapper un petit bruit dubitatif. Ce Hughes était un crétin, mais il devait admettre qu'il venait de lui rendre service. D'ailleurs la raison de cet acte lui échappait.

Il trouva la porte 221 à l'autre bout, là où le couloir se terminait par la flèche blanche et faisait un coude avec une seconde enfilade de portes écarlates. Aucun ornement ne venait troubler cet ensemble de précision absolue. Le choix décoratif était clairement minimaliste. La seule chose qui assurait bien à Marc qu'il avait réellement avancé était le 221 gravé en noir sur la porte. Subitement, il se demanda s'il n'aurait pas mieux fait de rester chez lui aujourd'hui au lieu de venir ici. Il avait la sensation que quelque chose clochait dans cet endroit. Peut-être n'était-ce que le côté aseptisé qui lui tapait sur le système, ou bien Hughes. Quoiqu'il en soit, un malaise s'était infiltré en lui et s'y installait confortablement comme une tumeur prend ses quartiers au sein d'un organisme un peu trop accueillant.

Marc jeta un dernier coup d'oeil sur son badge par automatisme, avant  de s'introduire dans la salle 221 et de découvrir enfin l'une de ces fameuses machines.

Il referma la porte et resta là, debout, sans un seul mouvement. Son esprit était lancé sur les rails de l'imagination sans qu'aucune gare ne soit en vue à l'horizon. Et puis, de toute manière, le train allait bien trop vite pour qu'il parvienne à l'arrêter, même avec le frein d'urgence.

Marc avait devant les yeux la machine qui allait lui prédire son avenir. Pas de câbles aux allures de serpents paresseux, pas de bras mécanique tels des pattes d'araignée atrocement démesurées, pas de vieux fauteuils de dentiste à l'assise défoncée. Il n'y avait là qu'un siège blanc. Encore. Du blanc. éclatant, éblouissant, irradiant d'une clarté insoutenable. Marc en avait presque mal à la tête. Cet endroit semblait réellement hors du temps, et même de l'espace. ASSEYEZ-VOUS brillait en rouge sang dans le fond de la petite pièce immaculée. Cela lui fit l'impression d'un ordre qu'on lui aurait crié dans les oreilles.

- Pas tout de suite, souffla Marc. Laissez-moi un peu de temps.

Déjà, pourquoi je suis là ? Il ne savait plus très bien. Un cadeau, oui, c'est ça, un cadeau... Non, non, c'était un ordre, une imprécation. Lydia. Lydia lui avait jeté une de ses malédictions modernes. Elle lui avait prédit son avenir de petit macho prétentieux imbu de lui-même vaguement mignon, et elle y avait entreposé toute la rancœur et la douleur qu'il lui inspirait. Des papillons aux ailes enduites de poison venant de  ses jambes montèrent jusque dans son ventre. Il se laissa aller contre la porte rouge, ferma les yeux et resta ainsi quelques secondes, le temps de se vider la tête et de dompter les tourbillons rebelles. Il prenait lentement conscience de ce qu'impliquait la connaissance de son avenir. Il craignait plus que tout d'être déçu de lui-même, de ne pas se montrer à la hauteur de ses propres espérances et de réaliser la prophétie de Lydia. Marc savait que les machines de Sitten présentaient un taux d'erreur très faible lorsqu'il s'agissait d'une courte période comme la vie d'un homme et que, même si la société Sitten n'en était qu'à un stade expérimental en France, elle obéissait à des directives européennes draconiennes. Du calme, tu ne vas pas mourir juste en t'essayant dans un siège.

Alors seulement, il se redressa, arrangea le col de sa chemise, passa une main dans ses cheveux, et prit place dans ce foutu fauteuil blanc. Il n'allait tout de même pas se laisser impressionner par un vulgaire meuble. Marc laissa s'envoler les mortels papillons, avec un peu de la tension qui l'habitait accrochée à leurs ailes. Bon, il fallait le reconnaître, confortable. Il s'était parfaitement adapté aux contours de son corps. La matière ressemblait à de la mousse ultra-compacte dans laquelle il s'enfonçait légèrement.

Comme mon lit, mais en plus propre, eut-il le temps de penser avant se sentir une aiguille glacée s'insinuer dans son bras. Il eut le réflexe de vouloir s'extirper du fauteuil, mais seul son petit doigt répondit à l'injonction de son système nerveux. VOUS ALLEZ DORMIR annonça une inscription en surbrillance quelque part devant lui. Il ne parvenait plus à distinguer clairement son environnement. L'éclat quasi aveuglant du blanc s'évanouit en une fraction de seconde. Marc voulu cligner des yeux, mais il ne réussit qu'à les fermer, il lui fut impossible de soulever ses paupières à nouveau. Il allait dormir.

La dernière sensation dont il garda le souvenir avant que l'anesthésie ne soit complète fut celle, des plus désagréable, de deux pointes perçant ses lobes temporaux, une derrière chaque oreille. Il sut qu'il allait avoir extrêmement mal, mais qu'il n'en aurait ni le souvenir, ni même conscience.

 

~

 

- Monsieur ! Vous n'êtes pas autorisé à emprunter cette porte ! s'exclama la réceptionniste.

Tobias ressortit la tête de la porte rouge entrebâillée.

- Bien sûr, je suis désolé, dit-il en allant se rasseoir.

Il étendit ses jambes, s'enfonça dans son siège et plaça ses deux mains derrière son crâne. Il se mit alors à fixer intensément  la jeune femme.

- En fait, je ne le suis pas du tout, mais je m'entraîne à paraître poli.

Malgré l'ironie, son timbre était imprégné d'une telle dureté qu'elle devait être inscrite dans son code génétique. La réceptionniste rajusta ses lunettes sur l'arrête de son nez afin de mieux rendre à Tobias son regard perçant.

- Que désirez-vous, monsieur ?

- Franchement, qu'est-ce que ça peut vous faire ?

Le ton de la jeune femme devint presque aussi dur que celui de Tobias.

- Si vous ne voulez rien, sortez de cet établissement, monsieur.

Tobias haussa les sourcils, incrédule devant la mine grave de la réceptionniste. Il se leva et vint se planter devant elle, négligemment appuyé sur son bureau. Il put apprécier l'effet que produisit sur elle l'idée d'une confrontation imminente. Elle rajusta à nouveau ses lunettes, ce qui était totalement inutile. Sa main s'anima d'un léger frémissement. Ses lèvres se rétrécirent en une fine ligne pincée.

- Mathilde, n'est-ce pas ?

- Exact.

- Eh bien, ma chère Mathilde, je sais exactement ce que je veux, et je sais que je ne pourrais l'obtenir qu'ici.

Elle se para de son plus beau sourire artificiel, celui qui exprimait aussi l'aversion.

- Je vous écoute.

Tobias s'inclina imperceptiblement vers elle, appréciant la vue d'un oeil brillant.

- Je veux attendre.

- Attendez dehors, répliqua-t-elle.

- Il fait atrocement froid.

- Est-ce que vous avez vu "Refuge pour sans-abris" inscrit au dessus de la porte quand vous êtes entré ? Non ? C'est parce que cet endroit n'est pas un refuge pour sans-abris.

- Est-ce que j'ai l'air d'un sans abris ? fit-il d'un air faussement soucieux.

- Sortez.

Et le ton était glacé. Les yeux de Tobias s'éclipsèrent pour se plonger dans le vide un court instant, à la recherche de l'inspiration venue du néant.

- C'est impossible, j’attends mon ami Marc Vicodine qui, en cet instant, doit être en train se faire percer la cervelle.

Tobias lut dans les yeux de Mathilde que si elle pouvait grogner et mordre, elle le ferait.

- Je ne vous connais pas, mais je peux vous certifier que si je vous connaissais, je vous détesterais.

 Tobias eut un petit sourire doux-amer.

- Vous êtes une très mauvaise réceptionniste, Mathilde, heureusement que vous n'êtes ici qu'en remplacement parce que Sitten manque encore de personnel en France.

Le mouvement de recul qu'elle effectua s'accompagna d'un tressaillement.

- Comment savez-vous... ?

- à part le fait que je suis venu hier et que ce n'était pas vous qui était assise sur ce siège, mais une jeune demoiselle bien plus aimable que vous, même avec un enfoiré de mon calibre ? Vous êtes trop virulente et vous perdez votre sang-froid dix fois trop rapidement pour pouvoir conserver un tel poste beaucoup plus longtemps qu'un mois. Dans de telles conditions, il serait stupide d'en faire votre métier.

- Allez vous asseoir.

- Tout ce que vous voudrez, ma chère Mathilde.

Elle leva les yeux au ciel, exaspérée. Tobias retourna s'asseoir et se laissa tomber dans le siège près de la porte rouge. Il ressortit son stylo de la poche de sa veste et recommença à le faire tournoyer entre ses doigts avec une agilité remarquable.

 

~

 

- Dégage de là ! 'Y en a qui travaillent !

L'employé communal décocha un coup de pied dans le flanc du SDF qui somnolait contre un mur dans le métro, emmitouflé dans un vieux manteau, juste devant un emplacement publicitaire vide. Sa barbe s'anima et laissa échapper un grognement de douleur. Il ne savait pas vraiment ce que voulait le grand crétin avec son gros rouleau, son seau et son balai, mais il préférait ne pas se faire tabasser pour rien. Il s'aida de sa canne pour se remettre sur ses jambes et s'éloigna de quelques mètres d'un pas claudiquant.

Il se laissa glisser contre un distributeur en tentant d'oublier la douleur que lui procurait sa jambe droite raidie. Il était relativement tard et il n'y avait plus beaucoup de monde dans les entrailles de Paris, il décida d'essayer de deviner sur quoi portait l'affiche que le grand crétin allait coller. Elle était très rouge, un rouge qui se remarquerait assurément sur les nuances de gris du métro. Quelque chose y était inscrit avec des lettres d'un blanc si intense qu'elles avaient l'air phosphorescente dans la semi-obscurité. Il était une fois... Et après ? Puis un nom étrange juste en dessous Sitten. Le vieux SDF en conclut que soit cette pub était très mal conçue, soit elle n'en était pas une, soit la rue avait fini par lui faire perdre ses capacités de réflexion les plus élémentaires.

 

~

 

 

- Dites-moi... ça fait combien de temps que ce cher Marc est allé se faire lobotomiser ?

- Je peux déjà vous dire que ça ne fait qu'un quart d'heure que vous m'avez posé cette question pour la dernière fois.

Mathilde n'avait quasiment pas montré de signe de perturbation, mais Tobias était certain qu'intérieurement, elle bouillait de l'enterrer sous une montagne d'insultes et peut-être même d'immondices véritables.

- Merci beauc...

Tobias fut coupé par une vieille femme qui déclencha les portes coulissantes transparentes donnant sur la rue. Elle jeta un regard suspicieux à Tobias, qui, avec sa barbe de trois jours, son vieux jean et ses baskets fatiguées, pouvait passer pour une sorte de d'épave de drogué, échoué là par les douces vagues d'un trip. Mais elle n'eut pas le temps de s'abimer dans sa critique intérieure de Tobias. La porte rouge s'ouvrit brusquement, comme si un ouragan faisait rage juste derrière. La scène qui se révéla aux trois spectateurs amena la vieille dame à pousser un cri indigné et choqué.  Avec une démarche presque comique, elle fit demi-tour de son pas le plus rapide. La réceptionniste était sans voix, la bouche légèrement entrouverte, visiblement en proie à la panique. Tobias lui-même s'était tu, son cynisme ne trouvait rien à redire à cette scène totalement inédite.

Marc Vicodine se tenait dans l'encadrement de la porte, le souffle court. Une de ses mains serrait étroitement une feuille de papier maintenant froissée, et l'autre se tenait la tête comme si elle allait se décrocher. Le col et les épaules de sa chemise étaient imbibés de sang tout frais encore bien rouge. Attaqué par un vampire étrange qui l'aurait mordu non pas dans le cou, mais au niveau de ses lobes temporaux, pour aspirer un peu de son cerveau en même temps que son sang.

- Vous n'auriez pas du revenir par ici ! s'exclama Mathilde d'une voix très haut perchée.

- Il n'aurait surtout pas du sortir du tout avant que ses "petites fuites" ne soient réparées, dit Tobias.

Marc les regarda tour à tour, avec des yeux d'aliéné. Il déglutit avec difficulté, ravalant sa peur.

- Je vais mourir... demain. Je vais mourir demain, annonça-t-il.

La réceptionniste avait décroché le téléphone et composé un numéro, mais elle n'osait pas parler. Elle tenait le combiné serré contre sa joue, et ne communiquait à son correspondant que sa respiration lente et profonde. Tobias avait reçu les mots de Marc comme une décharge électrique ; il s'était relevé d'un bond et placé juste en face de lui.

- C'est ce truc qui vous dit que vous allez mourir ? demanda-t-il en désignant le papier chiffonné, si précieux au jeune homme.

Marc hocha la tête et consentit même à lui tendre la feuille. Tobias s'en saisit vivement, tandis que Marc se laissait maladroitement tomber sur le fauteuil que l'autre occupait avant de bondir. La voix de Mathilde résonnait dans le hall alors qu'elle requérait la présence immédiate d'un médecin et d'un garde de la sécurité. Sa voix pouvait paraître calme et assurée, mais le tremblement de sa main lorsqu'elle reposa le combiné indiquait exactement le contraire.

Tobias relut la feuille plusieurs fois d'affilé. Ses yeux verts sondaient les caractères d'imprimerie comme il sondait l'âme des gens par leurs yeux - ou parfois par d'autres partie de l'anatomie humaine lorsqu'il s'agissait de jolies femmes. Le document, comme il s'y attendait était un rapport d'avenir.

- Monsieur Vicodine, je vais vous demander de rester ici, nous allons nous occuper de vous dans un instant, dit Mathilde.

- Non, nous allons partir, dit Tobias en fourrant le rapport d'avenir dans sa poche.

- Il n'en est pas question, il est impératif que monsieur Vicodine reste ici.

Tobias attrapa Marc par le bras et le força à se relever ave vigueur.

- Dépêchez-vous, il faut déguerpir ! l'exhorta-t-il.

- Pourquoi ?

- Vous tenez vraiment à vous faire auscultez par un médecin qui travaille pour l'organisme même qui vient de vous annoncer que vous alliez mourir demain ? Personnellement, j'aurais quelques réticences...

- Mais...

- Taisez-vous et courrez, espèce de crétin !

Il lui administra une tape dans le dos comme il l'aurait fait sur l'arrière train d'un cheval. Mathilde accourue, décidée à rattraper Marc avant qu'il ne s'échappe dans la rue. Tobias attendit qu'elle passe juste à côté de lui pour placer sa jambe en travers de sa course. Son cri fut à l'image de sa chute : très bref. Elle imagina sa tête en mille morceau écarlates sur le sol blanc quand elle heurterait le coin du second fauteuil. Il n'en fut rien. Sa tête rebondit par terre, poc, puis elle poussa un faible gémissement.

- Oups, murmura Tobias.

Une porte camouflée derrière le bureau de Mathilde s'ouvrit à la volé. Tobias n'attendit pas de connaître le cadeau très spécial qui en sortirait pour déguerpir.

 

 

********************

 

 

Fini pour le premier chapitre (il n'y en a que deux).

J'espère que ça vous a plu, et si vous êtes arrivés jusque là, que vous ne vous êtes pas trop ennuyés.

La suite viendra... euh... je sais pas... Je vous fais attendre ou pas ? Grave question... Bon, on verra, pas plus de deux semaines en tout cas ^^

 
 
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