Un petit OS très court sans prétention, et un peu délire. Et joyeux noël à tous et à toutes! Avertissement: c'est un peu grossier ^^' Draco Malefoy n'aime pas Noël Draco Malefoy n'avait jamais aimé Noël. Il avait eu, pendant son enfance, des circonstances atténuantes. Noël se résumait alors à la torture de deux ou trois elfes de maisons, disposés sous le sapin. Son père avait certes eu le bon goût de les enrouler de ruban ondulé, mais Draco n'avait jamais apprécié outre mesure l'humour si particulier de Lucius. Sa mère, elle, s'était contentée, pendant des années, de lui offrir des cadeaux chers, très chers, et bien souvent totalement inutiles. Un enfant préfèrera toujours un kit pour balais à un fauteuil Louis XVI, qu'il soit ou non d'époque. L'adolescence avait été une période faste. Draco avait partagé Noël avec quelques uns des amis de son père: les Goyle, les Parkinson, et toute cette bande de joyeux psychopathes. S'il avait pu compter sur le réconfort apporté par son amie de toujours, Pansy, réveillonner au son des éclats de rires graveleux, des histoires de tortures et autres « bons souvenirs » n'avait rien de particulièrement joyeux. Draco Malefoy, de fait, n'aimait pas Noël, ce qui expliquait qu'en ce 24 Décembre, son père en prison, sa mère enterrée dans le manoir familial, certainement entourée d'amants très chers, l'héritier Malefoy soit échoué dans un bar miteux, accompagné de Pansy, qui voulant faire sensation, ressemblait davantage à une prostituée lithuanienne qu'à une sorcière jeune et jolie. « C'est quand même très nul, Noël », répéta Draco pour la dixième fois. Pansy se contenta de soupirer longuement, ravala ses larmes, et tenta en vain de chasser les pensées morbides qui l'assaillaient depuis qu'elle avait posé son aristocratique fessier sur ces tabourets de comptoires sales, et très probablement suspects. « Je veux dire c'est très surfait. C'est juste pour donner l'impression aux pauvres qu'ils ont les moyens d'être heureux un jour par an, non? Tu n'es pas d'accord avec moi? » Pansy leva vers lui son regard bouffi par les larmes, essuya négligemment son mascara, qui avait coulé, avec pour seul résultat de l'étaler davantage sur ses joues trop maquillées. « Oh et arrête un peu de pleurer, Parkinson. Ton père est mort? Ta mère est à Azkaban? ET ALORS? La vie s'ouvre devant toi. Tu es jeune. Tu es jolie... enfin quand tu ne pleures pas, surtout, et... » Pansy s'écroula sur le comptoir, la tête entre ses mains, et se remit à sangloter nerveusement. Draco eut du mal à définir si les soubresauts qui secouaient ses épaules étaient le signe avant coureur d'une nouvelle crise de larme, ou si son amie de toujours tentait vainement de retenir ses vomissements. Pansy n'avait jamais supporté l'alcool. « Et puis à Noël, il fait froid. Et ça m'abîme la peau. » Draco soupira. Il était à peine vingt heure, le bar miteux était désert, et le patron, derrière son comptoir, les regardait avec suspicion. Même ses plus fidèles clients désertaient les lieux, le soir du réveillon. « Allez Pansy, lève toi, ramasse le peu de dignité qu'il te reste, on va faire la fête. » La plantureuse blonde releva la tête, et jeta à Draco un regard hésitant, entre désespoir et haine. « Draco, on va faire la fête? ET AVEC QUI ON VA FAIRE CETTE PUTAIN DE FÊTE? On a pas d'amis, on est relativement fauchés pour des aristocrates, et personne ne nous aime. » « Eh bien, ma très chère, nous n'avons qu'à nous imposer! Si ces pauvres crétins heureux prétendent pouvoir passer des fêtes joyeuses, nous n'avons qu'à leur prouver le contraire. » Ainsi, en cette soirée magique, alors que la neige tourbillonnait gaiement dans les rues de Londres, enrobant les décorations lumineuses de toute la féerie de ce soir si particulier, Draco Malefoy, et une jeune fille passablement ivre, titubèrent jusqu'au Londres sorcier. * * * « C'était un elfeeeeeuh malheureuuuuuuux, qui n'avait ja – jamaiiiiiiis transplannéééééééééééé! » Draco Malefoy n'aimait pas Noël, aussi, pour la seconde année consécutive à la chute du Lord Noir, passait-il le réveillon en compagnie de sa très estimée amie, Pansy Parkinson. L'année précédente, le réveillon s'était soldé par un fiasco. Après avoir bu (trop) dans un bar miteux (très), Pansy n'avait pu contrôler son estomac, et avachis sur un banc public, le jeune blond avait passé la nuit à soulever les cheveux soyeux de sa douce amie. Ramassés par la Soupe Sorcière Populaire, ils avaient néanmoins rencontré des personnes exquises, dans ce qui ressemblait vaguement, dans le souvenir de Draco Malefoy, à une cellule de dégrisement. Cette année s'annonçait bien plus prometteuse. Ils avaient mangé dans un bon restaurant, bu beaucoup de vin, et suffisament ivres, s'étaient enfuis sans payer, déambulant gaiement, tels de rênes de Noël, dans les rues désertes de Londres, chantant tout leur saôul, escaladant bancs publics et aux porches des belles maisons victoriennes. « Petit Papa Merliiiiiiiiiiiiin, quand tu descendraaaaaaaaaas, ramèèèèèènnnnnnne moi des gaaaaaaaallions par miiiiiiilliiiiiiers! » « AIE. PUTAIN! DRACO MALEFOY ESPECE DE PAUVRE CON » « Mais... Ma Pansy d'amouur? Pourquoi tu es tombée du banc? » « Tu m'a lâché, espèce de sale petite fiotte! » « Mais, mais... » « Je crois que j'ai le cheville pétée. » Draco Malefoy soupira. Tout à coup, le monde féérique dans lequel il croyait baigner perdit de sa grâce. Il se trouvait dans une zone industrielle, le long de la Tamise, et non dans un parc rempli de lutins joyeux. Il faisait froid. Son estomac grondait sévèrement. Et Pansy venait d'être rétrogradée du statut de mère Noël démoniaque, succube de la luxure, au rang d'alcoolique mutilée. Non, Draco Malefoy n'aimait vraiment pas Noël. * * * Cette année serait la bonne! A vingt ans, on ne peut passer qu'un Noël heureux et joyeux, tant la vie ouvre devant vous des horizons riches en aventures et en rebondissements palpitants. Oui, cette année, Draco et Pansy passeraient un réveillon réussi. Pas de poste de police, pas d'hôpital pour moldu, dégoûtant, bondé et bien trop bruyant pour leurs crânes explosés par la boisson. Non, cette année, leur réveillon serait réussi. Ils avaient décidé d'être calmes, sages, et de réveilloner bien tranquilement au coin du feux, dans l'appartement petit mais confortable de Pansy. A Minuit, ils iraient à la messe, l'Eglise de la Sainte Sorcière se trouvant à moins de deux minutes à pied de leur petit nid douillet. Il était à peine vingt heure, et parés pour leur soirée féérique, Draco amena à Pansy les petits fours qu'ils avaient acheté dans l'après-midi. Une coupe de champagne, et installés dans le canapé étroit de la blonde Parkinson, ils dégustèrent avidement les petits fours, affamés qu'ils étaient. Bien sûr, Draco n'aurait jamais pu deviner que Pansy soit allergique à ce point à la crevette. Il prit quelques photos de sa langue gonflée à l'extrême, puis se résolu à appeler le Samu Sorcier, qui commençait à bien les connaître. * * * « Mais Dray, je ne comprends pas pourquoi tu t'obstinnes à vouloir passer Noël seul avec Parkinson... Tu sais comment ça va finir, encore. Et puis je veux dire, au bout de six ans, on pourrait passer les fêtes ensemble, amour... » Draco soupira. Il fallait résister. Lutter contre l'infâme tentation. Ne pas se laisser convaincre par l'esprit de Noël ou n'importe quelle autre connerie du même genre. Il en allait de sa dignité, et de la survie de son espèce. « Dray, je dois vraiment te dresser la liste de vos... euh, appelons ça réveillons, si tu insistes. Entre le coma éthilique, la cheville explosée de la pauvre Pansy, le choc anaphylactique... Et puis l'année dernière sérieusement, vous avez fait fort..." Draco n'aimait certes pas Noël, mais il supportait encore moins qu'à LUI, éminent héritier de la très puissante famille Malefoy, on lui rappelât qu'il avait passé une nuit entière dans un club très select d'échangistes plus ou moins obèses, complètement saoul, à tripoter le ventre très poilu de ce qu'il soupçonnait être le résultat de l'accouplement d'une femelle ours à un sorcier libidineux. « Alors sois gentil. Je sais que tu ne supportes pas les Weasley au complet, que leur traditionnelle chenille de Noël t'ennuie. Je sais qu'Hermione va encore te tenir la jambe des heures sur n'importe quel sujet inintéressant, et que tu devras supporter les blagues de Fred et George, ou encore les expériences bizarres d'Arthur. » Les yeux de Draco s'écarquillèrent d'horreur. « Je sais que Luna peut être très étrange, quand elle décrète qu'un nid de Vargules a envahi ton pantalon, et que tu n'apprécies pas que Remus te serre dans ses bras. » Draco était au bord des larmes. Figé par l'angoisse, il sentit toutes ses forces le déserter. « Mais cette année, Pansy et toi passez Noël avec nous. Et ça n'est pas la peine de discuter. » * * * Draco Malefoy n'aimait pas Noël. Par amour pour un sorcier brun, cependant, il se décida à essayer. Personne n'aurait pu deviner que la dinde farcie et généreusement enduite de sauce au beure provoquerait chez une Pansy Parkinson suffisament avinée une crise de panique carabinée, jusqu'à ce qu'une Molly bienveillante lui explique qu'il s'agissait bien d'une dinde, et non du cadavre de sa mère qu'on aurait exhumé et fait rôtir. Ni que Draco Malefoy soit allergique aux langoustines. Harry Potter utilisa son appareil photo, cette année. Et fit beaucoup de photos. Beaucoup. Joyeux Nowel, et mea culpa pour ce délire écrit très vite ^^' Seii |