Titre : Pauvre petite chose Auteur : Yohiko Dis' : Les personnages appartiennent tous à JKR, et l'idée est à moi... Rating : T Warning : Ce chapitre traite en fond d'une relation homosexuelle ! Si cela vous dégoûte ou vous répugne, la petite croix rouge en haut à droite est votre amie ! °O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°
Les premières notes d'une mélodie de piano retentissent dans l'église, et je vois la mariée commencer à avancer, lentement, au bras d'un homme grand, à la stature aristocratique et au passé aussi tumultueux que les quelques années qu'il a passé à Azkaban. Lucius Malfoy. Je ferme les yeux un instant, et les rouvre aussitôt. Il faut reconnaître ce qu'il est : la mariée est très belle. Ses longs cheveux blonds sont lâchés, simplement lâchés, et coulent dans son dos comme une putain de cascade dorée. Deux tresses viennent encadrer sa tête, et supporte une tiare très brillante. Oh, il ne s'agit pas d'une vraie, mais l'illusion y était. Plus tôt, des gamins ont accourus vers elle pour lui demander si elle était une princesse et si elle allait se marier avec un prince. Elle a ri, de ce rire agaçant qu'ont les belles filles, et elle a dit qu'elle n'était pas une princesse, mais qu'effectivement elle allait se marier avec un prince. Le prince en question a esquissé un sourire, a pris sa main et a déposé un très léger baise-main sur sa petite menotte pâle recouverte d'une résille blanche. Tout en prenant soin de me fixer par-dessus la main de sa promise. Espèce de connard. Il n'y a pas que la tiare qui brille, c'est toute sa personne qui étincelle. Outre la tiare brillante, elle a posé deux pendants sur ses oreilles, deux pendants qui forment un signe compliqué, tout en arabesques, en pleins et en déliés, mais qui vaut en tout cas une fortune, et qui lui ont été offerts pour ses 23 ans par l'homme qu'elle épouse aujourd'hui. Ses mains sont gantées de résille blanche, elle porte à ses pieds des bottes blanches qui lui mangent tout le mollet et qui lui arrivent presque au niveau du genou. Elle sont fermées par un ruban, et même malgré moi, derrière mes yeux raisonnablement fixés sur Malfoy père, je vois très bien son putain de fils qui, ce soir, délassera ces bottes lentement, presque trop lentement, avant d'aller délacer le corsage de sa robe. La robe est aussi blanche que les résilles et les bottes. Une autre résille lui couvre la partie supérieur du visage, comme un simple bandeau, il lui couvre les yeux. Une résille blanche, aussi. Du même blanc, un blanc parfait, même pas écru ou cassé. Non. Le plus parfait des blancs, comme il sied d'être pour le plus parfait des mariages. Pour la plus parfaite des mariées. Pour le plus parfait des mariés. C'est une robe... Hé bien, j'imagine que c'est ce que l'on doit appeler une robe de princesse, car toutes les femmes assises dans l'église ou presque ont ouvert de grands yeux en la voyant arriver cet après-midi, vêtue de sa parure. Un corsage lui comprime légèrement la poitrine, faisant ressortir le peu de seins qu'elle a. Je songe amèrement qu'au moins, cela ne te changera pas trop dans tes habitudes, hein ? Caresser un torse glabre, vide de toutes formes, quelles qu'elles soient... L'amertume ne s'en va pas, parce que l'heureuse mariée lâche un sourire, un superbe sourire, à toute l'assistance. Ses dents d'un blanc éclatant mordent avec un peu d'appréhension une lèvre délicatement peinte en rouge pâle, et elle n'en est que plus charmante. Aux yeux des autres. Moi, je la déteste, de toute façon. Qu'elle soit belle, menue, intelligente, courageuse et issue d'une bonne famille ne m'intéressent pas. Cela fait autant de mauvais points en sa faveur. Je la déteste, je la hais, et je la méprise. Mais pas autant que je te déteste, que je te hais et que je te méprise, toi. Le haut de sa robe est un corsage qui lui comprime légèrement la poitrine. Un ruban serre le tout, et retombe en un délié délicat au niveau de son ventre légèrement arrondi. Je me refuse à le regarder, à y penser même, et je passe au bas de la robe. Au niveau des hanches, un cerceau en fer recouvert du tissu blanc recouvre les jambes de la mariée. Que veux-tu, mignonne. Ton futur époux n'est pas pudique, mais il n'aime pas que l'on reluque ce qui lui appartient. Ceux qui lui appartiennent. L'air de piano s'accélère, et en même temps que la mariée et son futur beau-père arrive devant l'autel, un air de saxo commence doucement. C'est d'un ridicule consommé. Tu n'aimes pas le saxophone, je le sais. Mais elle, oui. Alors tu as fait venir un petit orchestre, pour qu'ils jouent une mélodie au moment de votre mariage, à l'église de son village d'enfance. Oh, oui, tu sais réagir comme un parfait gentleman, je le sais mieux que quiconque. Après tout, la première fois, ne m'as-tu pas fait l'amour tout doucement, en essuyant les larmes que je n'arrivais pas à retenir, en me caressant doucement, en faisant de moi un objet précieux mais fragile, un objet qui peut se briser à chaque instant ? Et tu as réussi, à me briser. Moi que rien ne pouvais plus atteindre, tu as tout de même parvenu à me briser, de la plus effroyable des manières. Je sais que quand tu lui souris, ce n'est pas vraiment à elle que tu souris, mais au futur que tu imagines. J'ai appris à les connaître, tes sourires, ils sont aussi faux que toi. Malheureusement, ils n'ont pas que le mensonge en commun avec toi, ils sont aussi leur beauté. Malheureusement pour moi, et pour moi seul, car aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur à être gentil, je ne suis pas d'humeur à craindre le futur de cette fille. Seul le mien m'importe, seul le mien me fait peur. Seul le mien me fait trembler. Seul le mien me fait fermer les yeux. Parce que je sais que je n'y résisterais pas. Mais parce que je sais également que je m'y soumettrais. Le saxo ralentit sa mélodie, et le prêtre commence son discours. Il vous rappelle que le mariage est une union sacrée, que vous aurez tous les deux des devoirs à respecter. Qu'elle te devra obéissance. Que tu lui devras fidélité et attention. Deux choses que tu ne tiendras pas. Il continue son discours de rigueur, mais je n'ai plus le courage de l'écouter. Je me rends compte que c'était une mauvaise idée de venir. Non, rectification, je savais déjà que ce serait une mauvaise idée. Je me bande les yeux tout seul, parce que je savais que ce serait une mauvais idée dès le moment où j'ai reçu le carton d'invitation. Dès que j'ai posé les yeux sur cette petite carte en bristol, ridiculement blanche. Désespérément blanche. Malheureusement blanche. J'ai espéré un instant que ce serait autre chose, n'importe quoi, mais que tu n'aurais pas eu la cruauté de m'envoyer ça. Le croiras-tu ? Je te sous-estimais. A croire que je n'étais pas là, les sept années que tu as passé à me faire souffrir à Poudlard. Les six années, pardon. Puisque tout a changé, la dernière année. Je n'étais pas alors conscient de ta cruauté. Le curé finit enfin son speech et arrive le moment fatidique. Blaise se déplace, il quitte le coin gauche de l'autel pour s'approcher de toi, un simple sourire accroché à ses lèvres. Un sourire en coin, comme il a toujours eu. D'un geste, il pose dans le creux de ta main ouverte ce que je ne veux pas voir. De l'autre côté, une jeune fille aussi brune que ta promise est blonde fait le même geste, et dépose dans sa blanche mimine ce qui ornera désormais la tienne. Un anneau qui symbolisera ma naïveté, et ta cruauté. Mais cela, mon ange, nous ne serons jamais que deux à le voir. Blaise et la fille brune vous ont donnés les anneaux, ils se reculent. La fille brune renifle pitoyablement, Blaise lui lance un regard. Un regard qui semble bien décidé à faire sécher ses larmes, et à en faire couler d'autres, d'une toute autre sorte et dans une toute autre position. Tu prends sa main dans la tienne, et tu glisses à son annulaire un anneau délicatement ciselé. En or. Elle sourit, tente d'accrocher ton regard, en vain. Pauvre petite chose. Tu te forces à croire que c'est parce que ton promis est ému, et qu'il ne veut pas que tu le vois les yeux humides. Tu souris, ravie, et tu prends à ton tour sa main – oh, sa main, sa main... Je pourrais t'en parler des heures, te la détailler, car je la connais d'une manière que toi ne connaîtras jamais – pour y glisser un anneau semblable au tien. Ridicule, jusqu'au bout. Tu te souviens de cette nuit, où l'on avait parlé du mariage – en riant, bien entendu, sans être vraiment sérieux. Qui est sérieux dans l'instant précédant le coït ? Tu m'avais regardé dans les yeux, et tu m'avais dit que tu trouvais pitoyable ces couples qui avaient la même alliance. Pour toi, chacun devait avoir une alliance différente, propre au caractère de l'autre. Une alliance fine pour l'époux d'une jeune femme fragile, une alliance toute en arabesques pour l'épouse d'un homme compliqué. Le moment qui va suivre, je ne veux pas le voir. Bien sûr, tu l'as déjà embrassé, je peux même te dire où, te décrire la tenue que tu portais ce jour-là, te dire à quel moment tu as fermé les yeux, à quel moment les as-tu réouverts... T'en souviens-tu ? Je suis sûr que oui. Parce que quand tu les as réouverts, tu m'as vu, et tu l'as embrassée de nouveau sans me quitter des yeux. Avec ce regard que je connais bien, ce regard qui m'a toujours été destiné. Ce regard que tu avais déjà lorsque je te croisais dans un couloir, lors de notre dernière année. J'étais avec mes amis ou seul, parfois. Tu étais avec tes amis et ta dernière conquête, toujours. Tes amis insultaient les miens, mes amis menaçaient les tiens, tu embrassais ta copine, tu me regardais, je ne faisais mine de rien. Parce que cette pauvre idiote, si heureuse d'être embrassée au beau milieu d'un couloir par le Prince de l'école, ignorait qu'une fois la nuit tombée, à l'heure où les préfets étaient tous couchés, à l'heure où même les fantômes dormaient, je venais te rejoindre dans ta chambre. Et ce qui s'y passait dépassait largement le cap d'un foutu baiser dans un couloir. Pauvre petite chose. Tu peux bien l'embrasser, ton bel époux. Tu peux bien passer ta main sur ta nouvelle alliance, encore et encore. Tu peux bien sourire à ta meilleure amie, cette fille brune qui pleure dans tes bras et qui passera à la casserole ce soir. Oh, oui, tu peux bien faire tout cela. Tu peux bien sourire à l'assemblée, accepter le bras de ton époux, sortir de l'église sous les grains de riz et les pétales de fleurs. Tu peux bien caresser en un geste presque mécanique ton petit ventre rond, où la promesse de votre amour grandit un peu plus chaque jour. Tu peux bien le regarder, ton époux, te dire qu'il est beau et qu'il est à toi. Tu peux bien te mentir, pauvre petite chose. Pauvre petite chose. Car tu n'es que sa chose, sa pauvre petite chose. Mais je vais te faire une confidence, car je suis désormais seul dans cette église. Je n'ai pas quitté ma place, tu sais. J'étais au fond, en bas de banc. La grosse dame qui était à côté de moi pleurait toutes les larmes de son corps, et elle n'a pas cessé de me répéter combien elle était heureuse. Je crois qu'elle était de ton côté, pauvre petite chose. Un Malfoy ne pleure jamais, tu le sais ? Je suis toujours dans cette église. Si tu tournes la tête, tu peux peut-être me voir, si tu distingues quelque chose dans la nuée de pétales de fleurs roses et de grains de riz que l'on jette autour de toi. Mais ne perds pas de temps à me contempler, pauvre petite chose, ne perds pas de temps à te demander pourquoi je reste là, assis, prostré, dans cette église. Non, je t'en prie, ne me contemple pas. Prend le soin de savourer chaque petite minute de cette journée, savoures-les, pauvre petite chose. Car le temps passera avant que tu ne puisses à nouveau savourer quoique ce soit. Ne me contemple pas. Contemple plutôt ton mari, ton homme. Ça y est, tu sais, tu as le droit de l'appeler comme ça, maintenant. Il est à toi. Mais si tu veux une confidence, je vais t'en faire une. Ton homme ne sera jamais le tien. Ne pleure pas, pauvre petite chose, ne te cache pas le visage contre son épaule. Ne vois pas le sourire attendri qu'il te lance, et ne ressens pas la caresse de sa main sur tes cheveux. Ne ressens pas tout cela, car tu ressentiras bien trop tôt à ton goût la sensation que donnent le mensonge et la trahison. Ne me regardes pas, pauvre petite chose. Car si tu me regardes, ton époux intrigué va me regarder aussi. Et sa nature t'apparaîtra aussitôt. Car même s'il est bon espion et bon acteur, je te le garantis, pauvre petite chose... Jamais il ne parviendra à dissimuler son sourire victorieux. Je reste là, prostré dans cette église. C'est une vieille église, une vieille bâtisse en pierre, mais l'intérieur est propre et clair. L'autel est en bois, et il est recouvert d'un linge blanc. Les bancs sont en bois clair, le sol est en pierre blanche. Les murs sont des pierres grises. Et les vitraux, si colorés, si égayants, semblent me narguer et me mépriser. Ils ne sont pas les premiers, tu les as devancé depuis longtemps, maintenant. Je reste là, dans cette église. Tu t'es éloigné avec ta douce et le cortège qui vous suit jusqu'à la salle de réception. Le soleil décline lentement, alors que je reste dans cette église. Je reste là, à réfléchir. A ce qu'à été ma vie, depuis que je t'ai rencontré. A quel moment ais-je perdu le contrôle ? Je ne sais pas, je ne le sais plus. Mais je ne veux pas y réfléchir. Pas maintenant. Je sens une légère douleur venir poindre dans mon dos, et je me redresse en grimaçant. Je me relève, grimace à nouveau en sentant mes jambes tirer un peu, et j'entreprends de m'étirer consciencieusement. Je suis peut-être un fou, après tout. Mais je ne suis pas le plus fou. Même si ma folie à moi tient plus de l'inconscience, celle d'un autre tient davantage de la cruauté. Une cruelle folie. Une folle cruauté. Peut importe le sens où l'on place des mots, ils font toujours autant de mal. Je sors de l'église, et le soleil ne m'éblouit pas. Il est en train de fusionner avec la terre, un peu plus loin devant moi, et je suis de trop dans son petit manège. Il est bien trop occupé pour faire attention à moi. Mais l'on dirait que je l'ai quand même dérangé, parce qu'il se dépêche de finir son petit truc, et quelques minutes plus tard, il part se coucher. Je suis comme la terre, en fin de compte. Tous les soirs, le soleil rejoint la terre et lui fait l'amour. Il va ensuite se coucher, et reste avec elle. Le lendemain matin, il s'en va, et la laisse assumer toute la journée, tandis que lui continue à vivre sa vie, éclatant de beauté, éclatant de jeunesse et de morgue. Et finalement, quand le soir arrive, il délaisse la lune qui lui a couru après toute la journée, et s'en retourne faire l'amour à la terre, qui n'en peut plus d'attendre. Évidemment, vous allez me parler d'hiver et d'été, de jours plus courts et de nuits plus longues, ou le contraire. Vous allez me parler de cycles, de retours, d'habitudes, d'attitudes, d'espoir, de bonheur, de contente-toi-de-ce-que-tu-as. Mais moi, je vous parlerais d'un tout autre langage. Je vous parlerais d'un mariage un 21 Juin. Je vous parlerais d'une très longue soirée de prévue. Je vous parlerais d'une nuit d'amour presque rendue obligatoire, entre le soleil et la lune. Je vous parlerais de sadisme et de cruauté, oui, encore. Parce que je n'en démordrais pas. Trouvez-moi d'autres adjectifs, pour peindre le portrait d'un certain homme. Un homme qui a toujours eu du succès, qui a amassé les conquêtes jeune, et qui ne s'en est jamais lassé. Un homme qui a décidé d'accrocher une étoile dorée à son palmarès de chasse, un funeste jour de Décembre. Un homme qui a profité de ma faiblesse pour se rapprocher de moi. Un homme qui est devenu mon ami. Un homme qui a ensuite eu des gestes un peu trop rapprochés pour un simple ami. Un homme qui m'a fait découvrir un monde nouveau, un homme qui me l'a enseigné avec douceur, un homme qui s'est montré patient. Un homme qui s'est montré aimant. Un homme qui a embrassé mes paupières. Un homme qui a léché mes larmes. Un homme qui ne s'est pas contenté de me voler un baiser, mais qui a doucement demandé mon corps. Un homme à qui j'ai offert ce que je n'avais pas prévu d'offrir. Et je ne parle pas de mon corps. Un homme qui s'est amusé de l'ascendance qu'il avait sur moi. Un homme qui a continué d'amasser les conquêtes, de jour. Un homme qui a continué de me faire crier, de nuit. Un homme qui a continué son manège durant quatre années. Un homme qui a décidé de se marier. Un homme qui a décidé de me tuer. Un homme qui a décidé de faire de moi son amant, me tuant et la tuant par la même occasion. Elle rêve d'amour rose, écrit dans les livres, avec des sentiments, des fleurs et des bonbons... Pauvre petite chose. Elle rêve de mots mielleux, de gestes doux, de jambes entrelacées, de petits déjeuners coquins, de dîners en amoureux. Je rêvais de la même chose, tu le sais ? Les jambes entrelacées, c'est moi qui les aurait. Les mots mielleux seront pour toi. Mais n'attends pas qu'il t'offre son cœur, pauvre petite chose. Car un cœur, il n'en a pas. Il vis grâce à un cœur, c'est vrai. Mais ce cœur qu'il possède, ce n'est pas le sien. C'est le mien. Et il vit avec pour seul désir de faire souffrir. Toi. Moi. Les pauvres fous qui osent s'attacher à lui. Et en tomber follement amoureux. Inconsciemment fou. Follement inconscient. Sois forte, pauvre petite chose. Pars loin de lui, délivre-toi de ce mal qui va te ronger lentement, lentement, si lentement que tu ne verras rien se passer. Détache-toi de lui, de ça, de ça, de ce qui ne t'apporteras en vérité que du mal. Détache-t-en. Mais ne me remercies pas, car je ne fais pas cela pour toi. Je sais quel est mon avenir, car cette ordure, cet enflure, cet enfoiré, cet enculé. J'en suis tombé amoureux. A un point même que j'ai accepté de devenir son amant. Sachant que je serais traîné dans la boue si j'étais découvert, sachant qu'il ne partagerais que son corps avec moi, sachant qu'il ne pourrait jamais me donner ce que je voudrais. Sachant qu'au moment où je jouirais, c'est à un passionné « salope » que j'aurais droit, tandis qu'il t'appellera sa petite reine, sa princesse, sa douceur, sa liqueur. Je ne serais que « sa fureur ». Je ne saurais que sa fureur. Je ne saurais que ma douleur. Car il n'y a rien de pire pour une victime que de tomber amoureux de son bourreau. Alors écoute-moi, pauvre petite chose. Ce sourire qu'il te fait, cette caresse au creux de ton dos, ce regard heureux sur ton ventre arrondi N'y crois pas. Ses mots tendres, comme du velours. Ses mots sucrés, comme un bonbon. Ses mots épicés, comme un plat délicieux que l'on veut savourer mais qui est tellement bon qu'on l'engloutit sans y penser. N'y crois pas. Ses cadeaux qu'il te fera. Ses gestes tendres qu'il t'offrira. Ses déclarations qu'il te déclamera. N'y crois pas. Car si tu y crois, dans dix ans, tu seras à ma place. Condamnée à ouvrir les jambes pour celui que tu aimes mais qui se sera lassé de toi. De toi, pas de ton corps. Condamnée à l'attendre toute la journée, à ne pas savoir si tu lui plairas, à ne pas savoir s'il ce soir, oh ce soir, il viendra. Condamnée à aller dans une église, le voir se marier avec celle qu'il aimera. Du moins en apparence. N'y crois pas, pauvre petite chose. Pauvre petite chose. Pauvre petite chose... C'est moi, que tu ne crois pas, hein ?... Fais comme tu voudras. Après tout, tu es déjà loin, et il n'y a personne pour m'entendre pleurer. °O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°
Huhu, beh voilà... Fiction, postée ! ^^ Peut-être que je la continuerais, j'aurais deux-trois idées pour une suite... mais j'ai une fic HP/DM à chapitres sur le feu, donc ce ne sera pas pour tout de suite ! Ja ne ! |