Le cahier
Semaine 1, 30 septembre
Harry, cela fait maintenant trois mois que tu es parti. Mais j'ai décidé aujourd'hui de commencer ce cahier pour te dire ce que je ressens, ce qu'il se passe dans ma vie, même si je sais que tu ne liras jamais ces mots. En fait l'idée viens d'Hermione, elle pense que grâce à ça je pourrais me sentir mieux, c'est pourquoi elle m'a offert ce cahier moldu. Moi je ne pense pas que je me sentirais mieux grâce à ça. Je ne viendrais pas écrire dans ce cahier tout les jours, j'y viendrais peut être une fois par semaine, pour faire le point. Enfin je verrais bien, je viendrais quand le besoin s'en fera ressentir.
Aujourd'hui je vais te raconter ce que qui c'est passé depuis que tu es parti. Quand j'ai reçu ta lettre ce jour là, tout mon monde c'est écroulé. J'ai tout d'abord été étonné de recevoir du courrier ce jour là, alors je me suis précipité sur cette lettre. Si j'avais su. Tout au long de la lettre, Malefoy n'existait plus, seul restait Draco. Et ma réaction a été des plus anti-Malfoyenne qui puisse exister. Je me suis liquéfié. J'ai laissé transparaître toutes mes émotions devant la totalité des élèves. Mes larmes coulaient d'elles même. Et quand j'ai réalisé que tu venais de me quitter, j'ai hurlé. Puis me suis écroulé. Le choc avait été trop fort pour moi. Car en prenant conscience de ton départ, j'avais pris consciences de ses raisons. Et tout était de ma faute.
Quand je suis revenu à moi, je me suis retrouvé face à Hermione. Elle était assoupie dans un fauteuil, près de la fenêtre. Je n'osais pas bouger, je ne voulais pas la réveiller. J'ai regardé autour de moi et j'ai découvert une chambre des plus simple qui soit, un lit, un fauteuil et une armoire. Les papiers sur les murs étaient vieillots et abîmés. Je ne savait pas où j'étais, mais je me sentait pourtant en sécurité. Etait ce dû à l'endroit ou à la présence de ta meilleure amie, je ne sais pas, mais j'étais confiant. Du moins jusqu'à ce que j'entende une bonne femme hurler des mots sans suite où j'ai pu seulement comprendre « traîtres à leur sang ». Ce capharnaüm a bien évidemment réveillé Hermione. Elle m'a alors regardé et adressé un timide « bonjour Draco » quand la porte c'est ouverte sur un Ron totalement échevelé.
Je leur ai demandé où nous étions, pourquoi nous y étions et surtout pourquoi étais je avec eux. Hermione m'a alors répondu que nous étions dans la demeure des Black, suite à ta demande. La mention de ton prénom m'a rappelé les derniers évènements. Je me suis alors recroquevillé dans le lit et ai de nouveau pleuré. Devant mon état de détresse, tes amis ne savaient pas quoi faire. Alors Mione a fait la première chose qui lui est venue à l'esprit. Elle s'est assise à coté de moi, m'a forcé à boire quelque chose et m'a pris dans ses bras. Je me suis raccroché à elle comme on se raccroche à une bouée de sauvetage. J'ai laissé sortir ma peine, sans pudeur, puis me suis enfoncé dans l'abîme de la potion de sommeil que ton amie m'avait fais boire en traître.
Quand je me suis réveillé le lendemain, je me sentait vaseux mais me rappelais pourquoi. Mais je devais reconnaître que cette potion m'avait fait du bien. J'avais besoin de repos. Je suis descendu rejoindre tes amis dans la cuisine et leur ai demandé de plus amples explications que ce qu'ils m'avaient dit la veille. Alors Ron m'a simplement tendu la lettre que tu leur avais écrite. Ils m'ont ensuite expliqué qu'après mon effondrement en plein milieu de la grande salle, ils s'étaient précipité vers moi et m'avaient conduit aux limites de l'école pour pouvoir transplaner ici. Ils m'expliquèrent aussi que je n'étais pas prisonnier ou autre, et que je pouvais décider de rester avec eux ou de partir.
Je voyais bien qu'ils faisaient un effort pour être le plus cordiale possible avec moi, surtout Ron. Mais je ne leur en voulais pas, je comprenais leur réaction. Premièrement, j'étais celui qui leur avait pourri la vie pendant plus de six ans, et deuxièmement le meilleur ami était parti sans leur dire où, à cause de moi. Je pouvais comprendre leur difficulté à être amicaux avec moi et ne leur en voulait pas. Je leur annonçais que je décidais de rester ici. Que je n'avais pas encore la force d'affronter mon père qui devait maintenant être au courant de mon coup d'éclat.
Après ça, je suis resté enfermé dans ma chambre deux semaines. Je délirais, j'avais de la fièvre et je pleurais tout le temps. Hermione s'est occupée de moi comme une vrai mère, elle me nourrissait, me lavais, me berçais et me soignais. J'étais une vraie loque. Pendant ce temps là, Ron a commencé à essayer de te trouver. Mais il rentrait bredouille tous les jours. Quand je suis enfin sorti de cette léthargie, ça a été pour rentrer dans un état diamétralement opposé. J'étais survolté, je faisais abstraction de ton départ et ne cessais de répété qu'il fallait remettre la maison en état car tu allais bientôt rentrer et qu'il fallait que tout soit parfait. Je me suis alors attelé à la tache de refaire toute la maison à neuf. Ron et Hermione ne savaient plus comment réagir face à ma surexcitation et à mon déni de ton départ. Il m'a fallut deux mois pour remettre cette baraque en état, mais j'en suis arrivé à bout. Et quand j'ai eu fini, j'ai enfin repris conscience de la réalité. Je suis redevenu « normal », avec ma peine et mes remords.
Je me suis excusé auprès de tes amis, et les ai remercié pour leur soutient. Même si je n'étais pas encore sorti de ma déprime. Mais il fallait que j'avance et que je laisse le temps me faire t'oublier. Mais ça je ne pense pas que ce soit possible, alors je doit laisser le temps atténuer ma douleur et vivre avec ce manque que ton départ à créer.
Entre Hermione et moi il existe une lien particulier, depuis ces deux semaines où elle a du s'occuper de moi. Je me sens très proche d'elle. Nous n'en n'avons pas parlé, mais il n'est pas nécessaire de le faire, on le ressent l'un comme l'autre. Elle est devenue comme une seconde mère pour moi. Je sais, ça peut paraître fou. Moi, Draco Malefoy, considérer Hermione Granger, une « sang de bourbe », comme une deuxième mère. Et alors, il n'y a que les imbéciles que ne changent pas d'avis. Avec Ron, ce n'est pas encore ça, mais je le comprends. Nous sommes quand même parvenu à un semblant de camaraderie. Ce n'est pas encore la franche amitié, mais ça viendras peut être un jour.
Je rêve souvent de toi, de nous. Tu me manques toujours autant. Mes les souvenirs que j'ai de nous deux, sont mes plus beaux. Alors je ne cesse de les revivre. Je sais, ce n'est pas comme ça que je t'oublierais. Reviendras tu un jour ? Pas forcément pour moi, je veux dire reviendras tu un jour à Londres, vivre là où tu aurais du être, auprès de tes amis.
Il faut que je décide quoi faire de ma vie, quelles études je vais faire. Hermione n'arrête pas de me torturer avec ça. Elle, elle va faire des études de médicomagie, Ron, lui va aller travailler avec son frère George, dans la boutique de farces et attrapes qu'il a créé avec son défunt jumeau. Je ne suis vraiment pas décidé, mais je pense que je vais moi aussi me tourner vers la médicomagie.
Semaine 2, 15 octobre
Ça y est je me suis décidé, je serais psychomage. Je veux pouvoir aider les gens à se sentir mieux en les écoutant. Je commence dans quinze jours la fac. Je serais dans la même que Mione. Heureusement, car j'ai encore besoin de sa présence rassurante. Entre Ron et moi, les relations s'arrangent, je l'aime bien en fin de compte ma belette. J'ai vraiment été un idiot durant toute notre scolarité. Surtout que les Weasley sont quand même de ma famille, nous sommes peut être des cousins éloignés mais nous sommes cousins. Là aussi je regrette mes agissements d'avant.
Nous avons tout les trois pris des habitudes de vie. Je loge au deuxième étage et eux au premier. Nous nous retrouverons pour les repas dans la cuisine, au rez-de-chaussée. Nous passons nos soirées ensemble, à parler de tout et de rien. Quelques fois, Mione ose me demander de lui raconter des morceaux de notre histoire. Et je leur raconte, avec difficulté, mais je leur raconte. Ils ont le droit de savoir. Ce sont tes amis, et les miens aussi maintenant. Je leur suis reconnaissant d'avoir accédé à ta demande, et d'avoir pris soin de moi. Je ne les en remercierais jamais assez. Mais je leur ment encore et ça ne me plait pas. Mais je ne veux plus qu'ils s'inquiètent autant pour moi, je veux qu'ils commencent à vivre leur vie. Alors je ne leur dis pas que la déchirure de ton départ est toujours là. Que le trou béant qu'elle a causé ne se referme pas, bien au contraire, il s'agrandit.
Mes parents ont finalement appris où je me « cachais», mais ils ne sont pas venus. Ils m'ont simplement envoyé un hibou pour me dire qu'ils voulaient que je rentre au manoir pour leur expliquer pourquoi j'étais parti. Je leur ai répondu que je ne retournerais pas au manoir, mais que j'allais bien, qu'ils devaient me laisser vivre ma vie et que je leur expliquerais un jour, quand j'en aurais la force, pourquoi ce départ.
D'autres de tes amis sont passés voir Mione et Ron. Il y a eu Luna, Ginny, Neville et George. Ils ont été surpris de me trouver là. Mais avec mon accord, Mione leur a expliqué pourquoi. Je me suis senti honteux d'être là, alors que toi tu n'étais pas auprès d'eux. Ta place aurait du être avec tes amis, pas seul quelque part dans le monde. Mais apparemment, tes amis comprennent. Ils ne sont pas extrêmement chaleureux avec moi, mais restent cordiaux. Sauf Luna qui elle faisait comme si la situation était normale et logique. Cette fille est vraiment un cas à part. Mais je l'aime bien.
Je dois te laisser, Mione m'appelle………
Harry, tu me manques, je t'aime tant.
A suivre... |