Je fermais les yeux et les durs souvenirs se rappelèrent à moi. La St Valentin (en 1989) Je m'appelais Thomas à l'époque. J'avais une magnifique femme. Une magnifique famille. Une magnifique vie. Un merveilleux travaille. Je vivais un comte de fée. Ce soir là, c'était la St Valentin. Voulant faire un cadeau à ma femme, j'avais, pendant des mois, construit une maison pour nous deux. Ce soir, l'heure était venus de la lui montrer. - Où est-ce que tu m'emmènes, dit-elle en riant. Je souris. Elle avait de long cheveux noirs et de grand yeux gris. La bouche en coeur et la peau pâle, elle était tel un ange déchu, descendue du ciel pour voler mon coeur. -Tu verras, attents. Nous y arrivâmes enfin. - Tu peux ouvrir les yeux, lui murmurai-je à l'oreille. Elle les ouvrit. Ses lèvres formèrent un joli "Oh" surpris et admiratif. Elle se tourna vers moi et je plongeais dans un ciel nuageux, remplis de larmes. -C'est magnifique... Thomas... Mon cadeau à moi... C'est que je porte ton enfant... Je la fixais, tout sourire. -Allons baptiser cette demeure, murmurai-je. Elle sourit. Nous avions fait l'amour plusieurs fois. Alors que nous remémorions nos souvenir, allongée près du feu dans le salon, les fenêtres s'ouvrirent en un brusque courant d'air. Ma femme frissonna. -Tu peux, commença-t-elle. - J'y vais, dis-je en souriant. Me levant j'allais fermer la fenêtre. - Et comment allons-nous l'appeler si c'est un fille, demandai-je. Seul le silence me répondis. Hésitant, je me dirigeais vers la porte ouverte. Ma femme se dirigeait vers la forêt, nue comme un ver. -Chérie, hurlai-je, qu'est-ce que tu fais? Reviens, tu va prendre froid. Mais elle semblait ailleurs. Je la rejoins en courant. Quand je fut à sa hauteur, nous étions dans une clairière en pleine forêt. -Il arrive, murmura-t-elle. - Qui arrive, demandai-je. Le bébé? Voyons chérie, tu n'en ai qu'à deux mois. - Il est là, dit-elle. Une forme sombre se jeta sur elle et lui lacéra le visage, avant de lui arracher un bras. Avec un hurlement de fureur, je me jetais sur la bête. Nous roulâmes à terre. C'était un énorme loup noir. Alors qu'il allait me tuer en m'arrachant la tête grâce à ses crocs, je trouvais une dague au milieu de morceaux de tissus déchirer. Je la pris et l'enfonçais dans le coeur de la bête. Il tomba au sol. Je me relevais et me dirigeais vers Elizabeth. Ma douce et chère moitié. -Reste, murmurai-je, reste avec moi. Un filet de sang coula au coin de sa bouche. -M...Mo...Moon... on l'aurait appeler Moon, si...si ça avait été une fille. Ses beaux yeux gris fixèrent un point imaginaire. - Je la vois... La lune... Adieu Thomas... Et elle expira une dernière fois. Alors que j'hurlais de douleur, mon corps se couvrit de poil. Je devins loup. Et une mystérieuse voix me rappela de toujours remercier la lune pour ça. Je rouvris difficilement les yeux. La lune m'en voudrait, mais je ne pouvais pas. C'était trop dure. Pars, dis-je dans son esprit. Elle me fixa. - Merci... mais dis-moi, demanda-t-elle timidement, tu es quoi au juste? Avant de la rencontrer j'aurais répondus fièrement que j'étais un loup-garous, mais, pour la première fois depuis qu'on m'avait transformer, j'en vais honte. Un monstre, dis-je. - Même les monstres ont des noms. Il y a longtemps, je me suis appelés Thomas. Elle me sourit et recula à petit pas avant de s'enfuir. La lune avait toujours été là pour moi. Lors de mes chasses. Elle m'avait vu naître et elle me verras mourir, je le savais. Mais pourquoi n'était-elle pas là? Une immense douleur envahit tout mon corps. Elle me punissais pour ne pas lui avoir offert de sacrifice. Je repris forme humaine. Douloureusement. -Adieu Moon...Enfin. |