Suite. - Un lapin-garou !? C'est complètement stupide !!! Loulou sursauta et en se tournant il vit un homme d'une trentaine d'année qui le regardait comme si il était profondément demeuré. -Étant professeur de mathématiques dans un lycée, j'entends de nombreuses âneries à longueur de journée mais je dois avouer que celle là est la meilleure. -Vous n'avez pas peur de moi ? -Hum.... Pourquoi je devrais ? Ce n'est pas parce que vous portez un horrible déguisement que je dois être effrayé. -Ce n'est pas un déguisement .... Loulou se tendit quand l'homme s'approcha de lui. Ses cheveux blonds tombaient élégamment devant ses yeux, il les repoussa d'un geste excédé révélant des yeux d'un bleu glacial sous des lunettes sévères à la monture d'acier. L'inconnu s'assit à côté de lui en l'observant attentivement. -Je suis un loup-garou. Lâcha finalement Loulou sous le regard intense. Mais je ne mange pas les gens. Ma mamie m'a même apprit à manger avec une fourchette, j'ai un peu de mal quand c'est la pleine lune, avec les griffes et tout ça ...mais je me débrouille. -Non. -Comment ? -Vous n'êtes pas un loup-garou. -Ah....euh bah...si. -Les loups-garous n'existent pas. Ou même, dans l'hypothèse où ils existeraient, ils seraient carnivores et vous m'auriez dévoré depuis longtemps. Vous n'êtes pas un loup-garou. Fin de la démonstration. L'inconnu attrapa sa serviette de cuir, qu'il coinça sous son bras et il commença à repartir. Un moment plus tard, il se rendit compte que le "non loup-garou" le suivait tout en serrant avec force un minable petit chat décharné. -Puis-je savoir pourquoi vous me suivez ? S'enquit-il poliment. Loulou rougit brutalement. -Vous êtes gentil ....
-Comment le savez vous ? Nous ne sommes parlé que quelques minutes. J'aurais pu faire semblant.... -Je le sens. -Et bien ce n'est pas une raison pour me suivre. Vos parents ne vous ont pas appris qu'il ne faut jamais suivre les inconnus gentils ? -Non. Ils m'ont abandonné quand ils ont su par quoi j'ai été mordu...il y'a pas mal de temps...et ma grand-mère ne me laissait jamais sortir. -Ça doit être pour ça. Je suis ravi de vous avoir appris deux choses en une soirée. L'enseignant reprit sa route tout sentant derrière lui que le jeune homme le suivait toujours. Une fois arrivé devant la petite porte de sa maison (toute aussi petite..mais bon il y vivait seul), il se tourna à nouveau vers l'indélicat : -N'avez vous pas une maison ? Un endroit ou dormir ? -Non....avant je vivais chez ma grand-mère mais maintenant je dors dans la forêt. -Je vois ça .... confirma le blond en regardant les cheveux emmêlés et les vêtements boueux. -Je suis tout seul. -Moi aussi. Pourtant je n'embête pas les honnêtes gens fatigués avec ça. -Tout le monde a peur de moi. -C'est fâcheux. Pensent-t-ils vraiment que vous êtes un loup-garou ? -Mais... je SUIS un loup-garou. -Non. Je vous l'ai déjà démontré. Souhaitez-vous d'autres arguments ? -Je suis quoi alors ? -Hum..... Et bien...déjà vous n'êtes pas humain...ni loup-garou. -..... -Je pense qu'il faudrait une étude plus approfondie sur votre régime alimentaire, vos habitudes, et tout cela pour en être sûr. Malheureusement il est près de minuit, j'ai passé la soirée à classer les livres de la bibliothèque et j'ai encore un paquet de copies de terminales à corriger ....De plus, je ne suis qu'un simple prof de math...Désolé. Passez une bonne nuit. -J'ai peur.... Séverin (car c'était le nom du jeune professeur) fit mine de ne pas avoir entendu et il entra la clé dans la serrure. -J'ai peur d'être seul.... Ce n'était qu'un murmure...un douloureux appel à l'aide. Et Séverin stoppa net. Il se rappela quand il n'était qu'un adolescent. Il avait toujours été seul. Il n'avait jamais sût pourquoi, et il ne savait toujours pas. Souvent, il avait eu l'impression de ne pas être comme les autres, que quelques chose avait été oublié dans son patrimoine génétique .... le gêne "sociabilité" sans doute. Et puis la peur....la peur d'être seul. Il connaissait. Souvent, on plaisantait à son sujet en prédisant qu'il finirait seul. On ne le disait pas moche pourtant mais singulier, bizarre.... Toujours plongé dans ses livres. Et puis cet air si froid ... Sa carapace de glace faisait peur. Il se tourna vers le jeune homme. Ses yeux étaient emplis de larmes,il serrait avec force son pitoyable chat. Séverin eut l'impression de se revoir quand il avait 18 ans et qu'il s'observait dans le miroir en se demandant ce qui clochait chez lui. Et si pour une fois ..... -Pfff... Je te préviens, si je retrouve des poils sur mon canapé, je te mets dehors !! Fin bizarre ^^' |