Bonjour, Bonsoir ou Bonne nuit... c'est la première fois que j'écris. ça m'a pris hier à 2h du mat', après avoir regardé Mulan. Selon moi, ça ne vaut pas grand chose, ce ne fût pas exactement l'avis d'Euphy. donc si c'est mauvais, c'est elle que vous devez taper, pas moi! huhu J'attends vos avis, positifs comme négatifs. ------ Cette fois, c'était terminé, pour de bon. Et je ne le savais ni par les médailles ni par les sourires des miséreux qui se sentent désormais en sécurité; mais uniquement parce que j'ai vu tes larmes couler, en cascade. C'était une véritable inondation. Le problème, ce n'est pas qu'elles coulaient, mais qu'elles coulaient à contre courant. Pas au bon moment, en somme. Et je te regardais faire, j'imagine que j'aurais pu te prendre dans mes bras ou j'aurais pu tourner les talons. Mais je suis simplement resté là. Et toi, toi, tu m'as regardé. C'est bizarre, c'était la première fois que je te voyais pleurer, c'était très probablement ta première fois aussi, excepté ta naissance, quoi que, fier comme tu es, je suis sur que tu étais capable de sortir le nez droit comme un I, et ce, même avec du sang partout s'il vous plait! Je divague... Le fait est que par cette première fois, je pensais que tu aurais tout lâché. Tes cris, ta souffrance intérieure, du mépris pour tout ce merdier que personne n'a voulu, de la colère pour tout ce sang versé par la folie d'un seul homme, parce que oui c'était un homme, et des regrets pour tout ce que tu n'as pas pu faire, et qui sait, peut-être même des remords pour ce que tu as pu faire. Mais tu n'as rien fait de tel, tu m'as regardé, quoi que j'ignore si tu m'avais vraiment vu, et tes yeux s'embuaient, chaque seconde un peu plus. Tu n'as pas crié, tu n'as pas éclaté en sanglots, tu n'as même pas serré les points, et pourtant je pouvais deviner comme ta gorge hurlait, comme ta rage souhaitait s'exorciser. Mais tu as tout rangé à l'intérieur, comme un vieil artisan un peu parano qui rangerait tout dans des coffres forts, même ce qui est cassé. Tu as laissé tomber la chaine qui retenait l'ensemble mais tu n'as pas abandonné tes barrières. Personne ne doit découvrir qui tu es réellement, c'est bien ça? Mais à force de trop te cacher des autres, ne t'es-tu pas perdu toi-même ? J'ai vu des nuages passer dans tes yeux, à cet instant. Qu'est-ce que tu croyais? Que j'étais heureux de voir ta déchéance? Que j'étais heureux de comprendre que tu avais tout perdu ? Et bien non, bien qu'actuellement je ne sois pas sur de grand chose, mais une chose est certaine Draco, je ne te plaindrais pas. Tu n'es pas lâche, tu es loin d'être faible, et tu auras surement des peines à te redresser, mais c'est trop facile de te faire plaindre. Tu n'avais qu'à te rebeller au bon moment. Tu t'es tellement de fois moqué ouvertement de mes amis et de moi, mais eux n'ont pas de regrets de ne pas avoir essayé! Parce qu'eux, au moins, ils ont pris leur décision rapidement, et ils ont choisi. Et ce n'était ni la voie la plus morale, ni la voie la plus pratique, et encore moins la plus facile. Ils ont bravé le chemin qu'ils pensaient juste. Simplement. C'est pour cette raison que je ne te plaindrais pas, je saurai me montrer intransigeant sur ce point. Tu m'as demandé de l'aide et j'ai accepté, mais ce serait selon mes conditions. Garde ta quérulence loin de chez moi. Tu as pleuré juste sous mon regard pendant un temps certain, et je serais très certainement parti si tu n'avais pas eu cette parole. « Apprends-moi ». Ta voix remplie d'amertume, et rendue cassée par tes pleurs m'a fait sursauter. À ce moment, j'ai compris que tu te tenais vraiment devant moi, et aussi que c'était la fin d'un sale temps. Parce que tu cherchais ta petite mort pour ta grande renaissance. Alors, foi de Potter, je te tuerai pour te voir renaître Draco Malfoy. « Apprends moi mais sans me prendre Potter » c'est ce que tes yeux affirmaient quand je t'ai emmené loin de cette cérémonie. C'était sordide de toute façon, je n'avais pas envie d'y rester. Tu ne voulais pas être sous mon emprise, et tu ne voulais pas m'être redevable. Je t'ai demandé ce que tu faisais ici. Et tu as eu l'air surpris, mais tu ne m'as jamais répondu. À la place tu t'es posté devant moi, et tu as soulevé ta manche gauche, mettant largement en évidence ce tatouage. Mais si c'était pour me faire peur ou pour mettre une distance psychique respectable entre nous, c'était raté, parce que le tatouage était d'un gris douteux désormais. Il n'était pas dangereux, il ne faisait plus peur. À cette démonstration j'ai rétorqué calmement « je te pardonne pour ça aussi ». je ne sais pas vraiment si tu as compris ce message mais j'avais déjà débuté, le pardon c'est le début du bonheur. Tu t'es retourné brutalement, tu savais que je ne ferais rien dans ton dos; et nous avons continué à marcher jusqu'au bout du couloir. Dehors, la lumière du jour tombait, et nous voyions les rayons du soleil descendre formant des fouettés orangés. Et c'est là, dans ce moment que nous offrait la vie que nous avons commencé. Et tous les jours, nous avons continué. Au début, tu ne savais pas, tu te laissais simplement guider. Ton éducation ne t'avait pas donné l'occasion de connaître ce genre de plaisirs. L'aristocratie anglaise aurait prôné la futilité de ces propos. Cela ne sied pas à un jeune lord. Alors au début, j'ai parlé, puis progressivement tu as suivi. Et tu prenais un plaisir immense à dire n'importe quoi, à parler de ta vie en l'ironisant, à improviser des vers sur le soleil et la mer. Le rire est la meilleure thérapie tu sais. Et je t'ai appris. A regarder le ciel, à chasser les images, à rire bêtement, à sourire pour rien, à rester dans l'herbe même s'il pleut, à laisser glisser ce qu'il y a d'atroce sur toi, à ne t'imprégner que de la vraie Vie. La Vie est belle, la vie est magnifique. Tu n'avais plus peur de moi, tu savais que bientôt j'aurai fini ton parcours didactique, tu clôturerais ton apprentissage, mais je ne t'aurai rien pris. Ton premier adage n'avait plus lieu d'être, tu me souriais pour ça, c'était ta façon de me remercier. Un soir, comme d'habitude au coucher du soleil tu es venu t'allonger à coté de moi dehors. Ce soir là, il y avait même un arc-en-ciel. C'était cliché à souhait et on a trouvé ça beau. Nous n'avons pas parlé, tu m'as pris la main, et nous avons regardé la nuit nous épouser. Le lendemain, les premiers rayons du soleil m'ont réveillé, avec une sensation de plénitude. Et pourtant, tu n'étais plus là. Il y avait un morceau de parchemin à ta place. Sans lire, je savais alors que je ne te reverrai jamais. Dans une autre vie peut-être. Pas de longs mots, ni de métaphores. Juste « Bonjour. » et la ligne en dessous, en guise de signature « Amour ». Tu as bien appris et bien compris, maintenant tu peux vivre Draco. Tu étais parti pour embrasser le monde, et je ne pouvais que me réjouir de ta nouvelle grâce. Et j'ai rit, Draco, parce que je me suis fait la réflexion que j'étais un bon professeur. End |