Personnages :Harry Potter- Draco Malfoy

Rating :K

Note de l’auteur :Un petit rien du tout qui collait au concours...et une fois n'est pas coutume, un Harry machiavélique...

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« REMUSSSSSSSSSS... »

Le cri désespéré déchire l’air ambiant.

La robe sombre du sorcier tournoie avec grâce alors qu’il s’affale pesamment sur le sol de papier collé. Un jeune homme aux cheveux noirs et laineux se penche avec raideur vers la silhouette allongée.

« Remus nooooooooooon... »

Des sanglots factices résonnent douloureusement dans la pièce se répercutant sur les murs épais.

« Harry tu vas bien ? » pleurniche la voix anormalement rauque d’une jeune fille.

La tête du garçon s’agite de haut en bas plusieurs fois, les billes vertes de ses yeux roulant sans fin dans leurs orbites.

« Ça ne se passera pas comme ça !... je vais le tuer ! » gronde- t- il.

Une ombre noire glisse comme un fantôme sur un mur.

Les pieds du garçon décollent du sol alors qu’il se dirige vers elle, sa baguette vengeresse à la main il hurle un mot sans fin en tournoyant sur lui-même...

Avadakedavraaaaaaa !...

L’ombre lui répond sur le même ton…

Avadakedavraaaaa!...

Une jeune fille rousse tombe le nez dans la poussière, puis un garçon mince au profil anguleux, d’autres roux, un jeune noir à la robe verte tachée de pourpre, la silhouette enrobée d’un écolier, une fille aux oreilles décorées de racine de gingembre...

Une hécatombe...

Un carnage...

Les corps entremêlés formant une montagne de membres disloqués, de têtes dévissées, de robes déchirées... le tout baignant dans un liquide carmin assez peu ragoutant.

VLAN !

Une  porte claque violemment. Un pas léger s’approche.

-C’est quoi ça ?

Le jeune garçon aux cheveux clairs qui vient d’entrer  pointe du doigt  les cadavres de bois et de ficelle.

-T’en a jamais vu ?

-Non ...

-Des marionnettes... murmure l’autre gamin un sourire sadique s’épanouissant sur ses lèvres.

Il tire sur les minces cordelettes pour soulever les victimes innocentes, elles se tendent, se détendent, lèvent des jambes, baissent des bras, soulèvent d’amples vêtements de toile en un ballet morbide...

Des marionnettes...

-Ça sert à quoi ?

-A inventer des histoires, c’est moi qui les ai fabriqués...

L’enfant blond frissonne de dégout en voyant sur le sol du petit théâtre de carton bouilli les immondes taches rouges et les poupées au rictus douloureux qui ont visiblement péris dans d’atroces souffrances. Il fonce les sourcils surpris, se rapproche un peu,  il a l’impression bizarre que leurs minuscules poitrines se soulèvent dans un dernier râle d’agonie. Pris de nausées il ferme les yeux.

- Elles me font peur... souffle-t-il comme pour lui-même en reculant de quelques pas.

- Faut pas, c’est un jeu... je vais t’apprendre, tu vas voir c’est super amusant. Tu prends du carton, des ficelles et… continue l’autre gosse dithyrambique en empoignant le bras mince d’un air engageant.

Ses petits doigts se referment comme des serres sur la chair trop pâle…

                                                   ooooooooooooooooooooooo

-Harry viens gouter mon chéri.

La femme maigre sourit avec tendresse à l’enfant qui saisit la main tendue

-J’ai faim tante Pétunia !

-C’est une bonne maladie ça, je t’ai préparé ton gâteau préféré... Le petit Malfoy n’est pas venu te tenir compagnie cet après midi ? Questionne-t-elle en balayant du regard la chambre impeccablement rangée.

- Il est reparti parce qu’il n’aime pas jouer avec moi. Il me déteste je crois...pleurniche l’enfant.

La tante regarde le petit garçon dont elle a la garde depuis presque huit ans. Deux prunelles émeraude la fixent avec sérieux. Elle sourit tendrement. Comment pourrait-on détester un ange comme lui ? Lorsque son cher Vernon est mort en tombant inexplicablement de son échelle il y a quelques mois il a été le soutien dont elle avait besoin pour ne pas sombrer. Depuis ce jour il est devenu définitivement  l’élément indispensable à sa survie, la présence indéfectible qui la maintient à flot, et ce n’est pas un sale gosse comme ce petit blond prétentieux qui allait lui voler ça…

Par la fenêtre elle jette négligemment un coup d’œil vers le manoir voisin.

Demain il faudra qu’elle pense à acheter un nouvel hortensia. Peut être deux, le trou doit être suffisamment grand. Elle prendra une variété bicéphale, elle en aime l’originalité, et des bleus c’est une si jolie couleur pour des fleurs.

Elle les plantera la nuit prochaine, ce sera la pleine lune... elle n’aura pas besoin de lumière pour jardiner...