Tu es un jouet du destin,
Tu es une marionnette entre mes mains…
Aaron regarda avec un amusement cruel la jeune femme qui hurlait…
Ses cris résonnaient dans la rue tandis que les deux infirmiers tentaient de l’immobiliser. Ses hurlements hystériques se mêlaient à ceux, stridents, de la sirène de l’ambulance. Autour d’elle, des voisins ébahis commentaient la scène avec avidité et délectation. « O
h mon Dieu, qu’est-elle devenue ? », «
Une jeune femme si joyeuse et si pleine de vie… », «
Pour tout vous dire, elle n’était pas si heureuse ces derniers temps. Vous n’avez pas vu qu’elle maigrissait à vue d’œil ? », «
Il paraît qu’elle a été arrêtée par la police ! », «
Ah bon ? », « Ç
a ne m’étonne pas d’elle… En fait, je ne l’ai jamais beaucoup aimée… »
Depuis ma fenêtre, je regarde le spectacle de marionnette qui s’offre devant mes yeux. Les humains sont si divertissants… Toutes les personnes réunies dans cette rue sont convaincues de maîtriser leur misérable vie ; et elles se nourrissent du malheur des autres avec une boulimie vorace et inextinguible. Mais arrivera le jour où elles seront dans le même cas que cette pauvre Sara… À hurler comme des déments tandis qu’on les emmène à l’asile…
Je tire une bouffée de cigarette et m’assieds dans mon fauteuil avec un sourire satisfait, les cris de terreur pure de la femme résonnant à mes oreilles comme une douce mélodie. Cette Sara avait vraiment été parfaite… Elle était si joyeuse et si vivante qu’il n’en avait été que plus jouissif de la faire sombrer dans la folie… Un pantin sublime… Presque autant que Jasper… Enfin ! je me suis bien amusé cette fois-ci. Je peux faire une petite pause avant de rechercher un nouveau compagnon de jeu…
Je prends un fin stylet de métal noir et grave le nom de Sara sur une tablette en bois de la même couleur. Il s’ajouta à une longue série de maudits… Ceux que j’avais choisi… Ceux qui avaient dépéri par la main du Destin…
Tu peux courir loin et vite au-dehors,
Tu ne pourras échapper à ton sort…
Un mois plus tard.Je soupire en lançant autour de moi un regard ennuyé. Gravitant dans la salle, des dizaines de personnes en tenue d’apparat se pavanent en échangeant remarques acides et éloges dithyrambiques. Les hommes se tiennent droits et lancent des regards intéressés aux femmes qui les ignorent tout en les aguichant. En somme une soirée mondaine comme les autres. Et c’est aussi la raison pour laquelle je m’ennuie tant… Les évènements se succèdent les uns après les autres sans surprise, aucun imprévu ne vient troubler la superficialité du moment, et il n’y a pas une seule personne qui semble un temps soit peu intéressante.
Agacé, je me lève pour quitter cette soirée qui est décidemment une véritable perte de temps, quand j’entends une voix m’appeler. Je me retourne et retiens une grimace quand je vois que c’est celui qui a organisé la soirée, Lord Cassidy. C’est un homme déchu et pathétique, dont le nom est de moins en moins réputé. Je l’avais côtoyé un temps, mais maintenant il ne me sert plus à rien, il est fini. Il s’approche de moi et me serre la main. J’ai envie de vomir quand je sens sa peau moite contre la mienne, mais je suis satisfait. Il a peur de moi. Je soutiens son regard et il me présente, gêné, la personne à côté de lui. Apparemment il est le nouveau protégé de l’hôte.
«
Je te présente Neil Harmon, mon neveu. Neil, voici Aaron Silver, sûrement la personne la plus influente de cette salle ! »
Je souris hypocritement au Lord qui me flatte grossièrement. Mais il a raison. Je serre la main du neveu qui, elle, est fraîche et douce. Je lève les yeux et… je sais. Je sais que j’ai trouvé mon nouveau joueur… C’est un beau jeune homme aux cheveux blonds et aux yeux noisette. Il est bien bâti et agréable, mais ce n’est pas cela qui compte. Ce qui compte c’est son sourire niais et l’étincelle de bonté qui brille au fond de ses yeux. Il transpire la gentillesse et l’amour. Je déteste ce genre de personne… Il est parfait.
Alors je plonge mon regard noir dans le sien et lui fait un sourire charmeur.
«
Enchanté. »
Tu te débats, tu commences à avoir peur,
Mais tu ne sais pas encore ce qu’est la terreur…
Quelques mois plus tard.Je marche dans la rue froide en prenant mon temps. Je vais rejoindre Neil dans notre nouveau « chez-nous ». J’ai envie de rire quand je repense à son air émerveillé quand je lui ai proposé d’emménager avec moi. Il en avait presque les larmes aux yeux. Pitoyable… Mais je dois au moins reconnaître que ça n’a pas été si facile de l’avoir. Il a même été plutôt réticent au début. J’ai finalement dû jouer à l’amoureux transi. Je déteste ça. Mais il aime le romantisme. Alors, chaque fois que j’allais le voir, je lui rapportais un petit cadeau, je l’invitais au restaurant, j’organisais des ballades en amoureux… Écoeurant… Mais maintenant il me regarde avec des étoiles dans les yeux et je sais qu’il m’aime… C’est parfait. Plus il sera amoureux de moi, plus la chute sera dure.
Je suis satisfait, mais mon sourire s’éteint quand je pense que la situation n’évolue pas depuis quelques semaines. Malgré ce que je lui fais subir, il ne semble pas perturbé. Pourtant il a perdu ce boulot qu’il aimait tant, plus personne ne veut de ses toiles et sa mère ne lui parle plus. Que lui faut-il de plus ?
Je ferme la porte violemment, une colère froide monte en moi tandis que Neil me regarde en souriant, une lueur d’amour dans les yeux. Je me contrôle et lui souris à mon tour alors que tout mon esprit me hurle de lui enlever cette ridicule et écoeurante expression du visage. Pourquoi est-il si heureux ? Depuis que je le connais, et malgré les difficultés auxquelles il est confronté, il reste joyeux et ouvert, débordant de tendresse et dégoulinant de bonté. Peut-être n’ai-je pas été assez… persuasif ? Peut-être faudrait-il que le Destin s’acharne un peu plus sur lui ?
Un sourire cruel naît sur mes lèvres tandis que je jette les canettes énergétiques au gingembre qu’il affectionne tant. Je me tourne vers lui et joue mon rôle de petit ami, certes adorable, mais complètement désapprobateur quant à sa santé. Je lui fais la reproche de boire ces horreurs et fais semblant de paraître excédé et inquiet… Une horreur… Mais ça va bientôt changer… Bientôt Neil se traînera à mes pieds en me suppliant de l’achever ; bientôt il se réveillera et criera de désespoir quand il verra qu’il ne lui reste plus rien. Bientôt je gagnerais de nouveau… Et rien ne l’empêchera…
Tu crois que tu peux t’échapper,
Mais tu ne peux pas, mon choix est fait…
Neil m’appelle ; ce soir, nous devons aller voir une de ses amies, Nancy. Une greluche sans cervelle, totalement amoureuse de lui. Si pathétique qu’elle préfère rester son amie et crier de douleur en silence quand elle me voit l’embrasser sensuellement. Ce que je ne manque pas de faire dès qu’elle est dans les parages… Et Neil qui ne voit rien, persuadé que le monde est rose, que l’amour est plus fort que tout et que le mal n’existe pas… Un ricanement manque de m’échapper. Ce soir, il va perdre beaucoup de ses illusions…
Nous marchons dans la rue et j’ai un bras possessif autour de ses épaules. Je le contrôle. C’est mon jouet. Il m’appartient… Au fur et à mesure que nous avançons, un attroupement se forme et des sirènes d’ambulance et de police retentissent. Je vois Neil froncer les sourcils tandis que je jubile. Autour de l’immeuble de Nancy, des policiers s’agitent et les pompiers ont installé des sécurités au sol. Les projecteurs sont pointés sur le toit du bâtiment, où l’on peut apercevoir une silhouette seule et immobile, qui s’apprête apparemment à sauter dans le vide. Neil pâlit et s’avance vers un policier. Il demande qui est la personne, il dit qu’il a une amie qui habite ici. Je vois avec délectation son visage se décomposer quand l’agent lui dit le nom du suicidaire. Nancy Peters. Neil se met à crier et obtient l’autorisation d’aller la voir. Je l’accompagne en courant et nous montons les étages quatre à quatre. Il débouche sur le haut de l’immeuble et je reste en retrait, me réjouissant d’avance du spectacle qui m’est offert.
Il crie, il pleure, il supplie. En vain… Je sais que, pour une fois, elle sait ce qu’elle veut. En retour, elle lui hurle sa rage, son désespoir, et surtout son amour. Il est bouleversé, il ne savait pas… Oh, il regrette tellement, s’il avait su… Je ricane devant cette scène pitoyable. Ils sont désemparés, mais la colère est plus forte. Nancy se retourne et s’avance jusqu’à l’extrémité. Neil lui pose la question fatidique et si prévisible : «
Pourquoi ? ». Je retiens mon souffle, savourant ce moment jouissif, en me préparant à la phrase qui le hantera jusqu’à la fin de sa vie… «
Pour toi. »
Et elle saute.
Je me retiens d’applaudir avec enthousiasme. Quelle fin parfaite ! Cette fille avait vraiment un talent d’acteur bien caché… Je regarde Neil qui tombe à genoux en hurlant. Il pleure. Je m’approche silencieusement. Je pourrais en finir avec lui tout de suite, mais j’ai encore envie de m’amuser un peu. Alors je l’enlace et le berce doucement, comme le parfait petit ami que je suis, sans prononcer de paroles inutiles ou déplacées. Je le serre juste contre mon cœur et j’essuie ses larmes avec des baisers.
Et ce que j’ai décidé est inévitable
Je suis le maître de ta vie pitoyable…
Un mois plus tard.Je tourne la clé dans la serrure, mais la porte est ouverte. J’entre, m’attendant à voir Neil en train de pleurer dans le noir. Mais non… Il est devant moi, habillé et coiffé, il sourit timidement en me dévorant du regard. Je reste pétrifié sur place, mon regard parcours la pièce rangée, s’attarde sur la table mise, éclairée par des bougies rouges, sur l’éclairage tamisé de la pièce. Une odeur alléchante parvient à mes narines. Je fixe Neil, incrédule. Il s’approche de moi et me dit avec un doux sourire : «
Bonne Saint Valentin, Aaron. »… J’ai envie de hurler… Il ne devrait pas être comme ça. Il devrait être recroquevillé sur le canapé en train de boire du whisky à la bouteille ! Il devrait faire un infime geste à ma venue, tandis qu’un espoir ridicule s’allumerait dans ses yeux ternes ! Il devrait hurler mon nom en me suppliant de l’achever !… Je perds le contrôle… Je déteste perdre le contrôle… Je le fixe, fou de rage. Je vais commencer par gâcher sa soirée, et demain je réfléchirais à ce que je vais lui faire subir.
J’enlève mon manteau noir et m’assieds sur une chaise tandis qu’il me sert un verre de vin. Les plombs sautent. Son repas crame dans le four. Une bougie se renverse et enflamme la nappe. Et il perd mon cadeau… Je décide de jouer la carte de la douceur. Elle fait tellement plus mal. Alors je m’approche de lui et plante mon regard dans le sien, désemparé. Je lui caresse doucement la joue et lui chuchote d’une voix triste : «
Ce n’est pas grave. »… Puis je tourne les talons et rentre dans notre chambre. J’entends des sanglots étouffés derrière moi… On devrait me décerner un Oscar…
………
Depuis deux semaines, tout va pour le mieux. Neil croit que je le trompe. Et il a raison… Je le trompe tout en prenant bien soin qu’il s’en rende compte. Je rentre tard le soir, je prétexte des visites familiales auprès de tantes malades inexistantes, je m’imprègne de l’odeur de cet autre homme, je laisse traîner mon portable avec des messages ambigus, je découche parfois… Et le meilleur, c’est qu’il reste là, à me regarder tristement, sans rien faire. Neil Harmon va devenir une loque humaine. Il ne lui manque qu’un dernier petit coup de pouce… Qu’il faut que je lui donne… Mais je ne sais pas pourquoi, je n’y arrive pas. Je pense que c’est parce que je n’ai pas encore envie de lâcher mon jouet… Mais si je reste trop longtemps, je vais lui redonner de l’espoir et tout sera à refaire. Je le sais parfaitement. Alors pourquoi est-ce que je ne le fais pas ? Je laisse la situation s’enliser inutilement…
Ça doit être parce que je ne sais pas quoi lui faire subir… Oui, c’est ça ! J’ai tellement de choix pour le détruire que je n’arrive pas à me décider. Il me faut juste un peu de temps…
Tu comprends avec horreur
Que ta vie n’est qu’une lamentable erreur…
Deux semaines plus tard.Je m’arrête devant la porte du bureau et je tends l’oreille. Neil est en train de parler avec quelqu’un. Son ami Matt, sûrement. Eh mais ils parlent de moi ! J’écoute attentivement et je serre les poings de rage. De quel droit ce cloporte insignifiant se permet-il de me critiquer ? De quel droit se permet-il de me dire « manipulateur et ambigu », tel un monstre bicéphale de mythologie ? Il est en train de pousser Neil à me quitter ! J’ouvre la porte brutalement. Neil et Matt sursautent tandis que je siffle d’une voix glaciale :
«
On s’amuse bien ici, à ce que je vois… »
Neil se met à balbutier lamentablement. Une colère froide monte en moi. Il est ma marionnette ! Il n’y a que moi qui peux décider de sa vie ! Je fixe Matt en silence, puis le voyant mal à l’aise, je lui susurre :
«
Tu ferais mieux de partir d’ici immédiatement… »
Il se lève et quitte la pièce après avoir jeté un regard désolé à Neil. Moi je lui tourne le dos en essayant de me calmer… Après tout, je ne vois pas pourquoi j’ai hésité si longtemps. Il n’est rien pour moi. Il est là pour mourir et pour m’amuser. Je crois que je n’ai que trop tardé. Demain j’en finirais avec lui… Une bonne fois pour toute…
………
Je claque la portière de la voiture violement. Un silence de glace s’installe dans l’habitacle et je vois Neil me jeter des regards anxieux. Je ne lui ai plus adressé la parole depuis que j’ai surpris cette conversation. Il se sent coupable, mais ce n’est rien par rapport à ce qui va suivre… La voix hésitante, il murmure :
«
Aaron… Je suis désolé… »
Je laisse passer un moment puis lui répond d’une voix coupante :
«
Désolé de quoi ? »
Décontenancé, il tourne la tête vers moi.
«
Eh bien… Je suis désolé que tu aies entendu ça… Matt est inquiet pour moi c’est tout…
- Et pourquoi serait-il inquiet ? Juge-t-il que tu n’es pas en sécurité avec moi ?
- Non ! Ce n’est pas ça ! s’exclame Neil.
-
Alors quoi ? Tu penses que ce petit fouineur de merde a raison ? Que je joue la comédie en permanence ? Que je te manipule ?, lui demandais-je d’un ton froid, en jubilant intérieurement de prononcer ces mots.
-
Non ! Tu… tu comprends tout de travers…
- Ah oui ? Tu me diras alors comment il faut comprendre ton attitude ? Tu ne me fais pas confiance. Tu te reposes sur moi quand tu vas mal mais tu laisses ton ami dire que je suis un salaud. Qu’est-ce que je dois comprendre ?
- Tu… Je…te fais confiance… Tu es tout pour moi… »
Je détourne la tête et regarde le ciel gris. Quand je reprends la parole, c’est d’une voix neutre et dure.
« J
e crois qu’il faudrait qu’on fasse une pause… J’ai besoin de prendre de la distance. Tu es trop présent et trop exigeant… Tu as trop besoin de moi… Et ça me pèse…, finis-je en le fixant. »
Il me regarde, une lueur de panique dans les yeux.
«
Aaron, tu ne peux pas me faire ça… Pas maintenant… Je…
- ATTENTION !! hurlais-je. »
Le choc fut d’une violence inouïe. Il nous propulsa contre le tableau de bord tandis que les airbags se gonflaient. Je poussais un cri déchirant. Une voiture nous avait percuté alors que Neil grillait un feu rouge. Le côté passager était littéralement enfoncé et la carrosserie broyait ma jambe et mon bras… J’entendis Neil hurler mon nom, des sanglots dans la voix mais je ne répondis pas, le laissant imaginer le pire. Ses cris disparurent sous la sirène de l’ambulance…
Tu es arrivé à l’apogée du malheur
Mais la folie attend son heure…
Allongé sur mon lit d’hôpital, j’entends les pleurs rauques de Neil. À travers ses larmes, il balbutie des excuses désespérées. Quant à moi, l’euphorie se répand dans mes veines, tel un élixir divin. J’y suis arrivé.
J’ouvre difficilement les yeux en poussant un grognement de douleur. Aussitôt Neil se penche vers moi et se met à répéter mon nom. Je le regarde et les larmes dévalent ses joues creuses. Il murmure :
«
Aaron… Pardonne-moi… »
Je continue à le fixer, imperturbable. Ses mains tremblent quand il prend la mienne, glaciale.
«
Est-ce que… tu as mal ? »
Je secoue la tête négativement et c’est vrai. L’avantage quand on est un dieu, c’est qu’on ne ressent pas la douleur… Je prends la parole d’une voix brisée.
«
Qu’est ce qu’il s’est passé ? »
Une douleur sans nom hante son regard tandis qu’il me raconte l’incident. Il n’a pas fait attention au feu et il est passé à toute vitesse sur le boulevard. La voiture qui venait dans l’autre sens nous a percuté. La conductrice est gravement blessée et sa petite fille est morte. Et Neil n’a rien…
«
Je suis entièrement coupable. »
Lorsqu’il prononce ces mots, je me rends compte dans quel état il est. Ses cheveux ternes pendent tristement autour de son visage émacié, sa bouche est figée en un pli amer et ses yeux sont sans vie. L’étincelle de bonté, d’amour qui y brillait est définitivement éteinte. J’y suis arrivé.
«
On dirait que le destin s’acharne sur toi. »
Il redresse brusquement la tête et me dévisage, interdit. Peut-être est-ce dû à mon ton narquois et triomphant, à cette lueur mauvaise et jubilatoire dans mon regard, je ne sais pas… Mais il me regarde et je vois de l’horreur dans ses pupilles dilatées.
Je reprends la parole d’une voix cruelle.
«
Tu n’en as pas assez de semer la mort et le malheur partout où tu vas ? À cause de toi Nancy et cette petite fille sont mortes. Et moi je suis immobilisé sur ce lit d’hôpital. Les médecins ont dit que je ne pourrais peut-être plus jamais marcher ! »
Ma voix s’amplifie à mesure que je parle, tandis que Neil se recroqueville sur lui-même. Peut-être que je vais trop loin mais personne ne saura ce qui se passe ici.
«
Tu me fais peur et je n’arrive plus à t’aimer… Va t’en et laisses-moi seul… »
Les derniers mots s’étranglent dans ma gorge. J’ai toujours été bon dans le drame… Neil est pâle comme un mort et des tremblements convulsifs secouent tout son corps. Il se lève d’un pas chancelant et se dirige vers la porte. Juste avant de la passer il se retourne et murmure ses dernières paroles.
«
Je t’aime. »
Puis il part. J’ai envie de hurler de joie. Rien n’est comparable au plaisir qui envahit mon corps. Je le ressens dans chaque fibre de mon être et je sais qu’il sera à son apogée ce soir…
………
«
M. Silver ? »
Je tourne la tête vers le policier qui s’avance dans ma chambre. Son air peiné m’emplit d’extase, mais je ne montre rien.
«
J’ai le regret de vous apprendre le suicide de Neil Harmon, aujourd’hui à 18h40. »
Je ferme les yeux en serrant les poings.
«
Il a laissé ceci à votre intention."
Il me tend une feuille gondolée par les larmes où il est écrit un seul mot.
«
Pardon »
Tu es une marionnette entre mes mains
Tu es le jouet du Destin…
Je tire une bouffée de cigarette et m’assieds dans mon fauteuil avec un sourire satisfait. Neil aura vraiment été parfait… Un pantin sublime… Plus que Jasper… Enfin ! je me suis bien amusé cette fois-ci. Je peux faire une petite pause avant de rechercher un nouveau compagnon de jeu…
FIN
Voilà ! Une fic assez sombre mais que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire, notamment le personnage d’Aaron. J’ai eu du mal à caser les mots obligatoires et cela se voit sûrement ^^ Merci de me laisser quelques reviews, je saurais ainsi si je peux faire une fiction sur un sujet donné !
Taion