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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Prédestination
Par Ein
Gepetto '10  -  Romance/Humour  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     2 Reviews    
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Plop !

Ha ! Pour une fois, je ne vous propose pas de yaoi ! Non, non, vous ne rêvez pas, c'est ma première OS non yaoi (c'est la fin du monde ? au secours ! Nooooooon !!!) Tout ça pour la bonne cause aussi, ma première participation au concours de ManyFic ^^ Ce que ça donne ? Après une bonne heure d'écriture, c'est à vous de me le dire !

Merci aux zonneurs du ManyChat de m'avoir convaincue ^^ (ok, ok, c'était facile, il a fallu qu'on en discute pour me donner l'envie x)) 

Bonne lecture =p

 

 

 

Prédestinée

 

- « - Marie ! Tu peux aller me faire ça ? »

Hop ! Un tas de feuilles vient s’ajouter à la pile que je transporte déjà vers la photocopieuse.

« - Ah ! Et je t’ai mis un dossier que je veux que tu relises… tu sais bien, l’orthographe et moi… Il est sur ton bureau ! »

Sylvie – cheveux blonds, longs, yeux de biche, bleus, mini-jupe, trop courte - s’en va avant que je ne puisse en placer une.

«- Hey Mary ! »

Seth – beau (trop beau) brun, anglais, orgueilleux et pédant de nature mais surtout Patron de mon malheur – m’apostrophe depuis l’autre bout de son bureau. Son accent plait aux dames, mais si je suis une dame, je ne suis certainement pas la sienne ! Je m’approche, suspicieuse. Môssieur Scott n’est pas mon genre d’homme, trop beau, trop snob, trop anglais (son accent pseudo-aristocratique m’horripile !), trop pas mon genre quoi !

« - Monsieur Scott ? » je m’enquis poliment – c’est mon patron après tout, inutile d’être dithyrambique, un peu de politesse suffit, même si après tout, ce n’est qu’un pervers prétentieux qui n’hésite pas à me mettre la main aux fesses dès que j’ai le dos tourné.

« - Sabine est en congé de maternité depuis hier, elle a laissé deux ou trois dossiers sur son bureau qui sont assez urgents. Tu peux t’en occuper ? »

Si je peux m’en occuper ? Je le regarde comme s’il lui était poussé une deuxième tête. Un patron bicéphale, tiens ! C’est bien ce qui me manque dans cette vie pourrie. Bref, si je peux m’en occuper ? Certainement pas ! Mes cinq dossiers déjà en cours et ma nouvelle relecture imposée aujourd’hui, c’est à peine si je pourrai boucler le tout dans la semaine… Et on était lundi ! Dieu du Ciel, il voulait ma mort ? J’ouvre la bouche – pour protester, évidemment ! – et le vicieux pervers s’empare de mes lèvres pour clore toute discussion.

« - Merci. »

Il sort de son bureau, me laissant, moi, pauvre petite chose devenue larve – ou pudding ? ça reste à voir – alors que mes jambes sont sur le point de lâcher et que mon paquet de feuilles menace méchamment de s’étaler à terre.

L’enfoiré !

 

247 feuilles plus tard – et on n’a pas d’avaleuse, à cette p*tain de photocopieuse ! – je dépose le paquet de feuilles demandé à Sylvie, un autre à Charles et le dernier à Christophe, tout en gardant pour moi le feuillet d’une vingtaine de pages à peine qu’il me fallait. Ne vous y méprenez pas, j’adore mes collègues… quand je ne dois pas leur rendre un « service ». Concrètement alors, qu’est-ce que ça fait ? Je les déteste 6 jours sur 7, le septième étant bien sûr le dimanche. Ça ne vous étonnera pas si je vous avoue que c’est mon préféré.

Comme d’habitude, je suis la dernière à quitter le boulot… mais que voulez-vous, j’aime mon boulot. Vous ne me croyez pas ? Bon ok, je fabule, un peu…  d’accord ! Je mens comme un arracheur de dents ! Non, ne me sortez pas le coup du nez qui s’allonge, je déteste profondément Pinocchio ! Sans doute l’air de famille qu’on m’y trouve toujours. Ah ça, quand on s’appelle Marie Aunette, ça ne rate pas ! Je me souviens encore des blagues de mes petits camarades de classe. Argh j’aurais bien voulu les étrangler parfois. J’aurais dû, quand j’y repense… mais je ne pouvais pas… tout comme aujourd’hui, il m’est impossible de botter le cul de mon patron pervers et d’aller envoyer chier sur les roses mes collègues adorables le dimanche uniquement.

« - Monsieur et madame Aunette ont une fille, comment s’appelle-t-elle ?

- Mariiiiie ! »

Je les détestais ! Je les déteste encore ! Pourquoi pas Camille ? Ça marche aussi Camille Aunette ! Moi, je dis, c’est de la discrimination ! Pas raciale mais nominale, c’est pire !

Non mais sérieusement, avec un nom pareil, je me suis toujours demandé si mes parents n’étaient pas sadiques. J’ai fouillé la maison une fois, je vous jure ! Je devais avoir treize ans, la plus grande chasse au trésor de ma vie, je l’avais nommée « à la Recherche du Fouet perdu ». Oui, bon, à l’époque, mon frère ainé me bassinait avec Proust alors vous imaginez d’où vient mon inspiration. Bref, résultat des courses (ou de ma Quête plutôt) ? Rien… mis à part quelques tapettes à mouches… En y repensant en fait, c’était peut-être un indice, genre fesse-toy un peu exotique. Brr rien que d’y penser, ça me donne des frissons. Dieu merci, ils n’ont jamais utilisé cet instrument sur moi, mon derrière s’en souviendrait !

Quoi qu’il en soit, toute ma vie a été et est encore, pour mon plus grand malheur, dictée par mon nom. Manipulée par mes camarades de classe, mes collègues – qui ne sont en somme qu’une version adulte de mes anciens petits compagnons d’école : seule la taille et parfois le vocabulaire changent, pour le reste, ils n’ont pas évolué d’un pouce ! On se demande alors qui est vraiment la plus à plaindre – mais je poursuis ma liste : mon patron, mon frère (je devrais vous raconter quelques anecdotes… enfin non, je préfère garder un peu la face, vous riez déjà assez de moi comme ça), mes parents… et récemment mon petit ami. Oui, bon, je dis récemment, parce qu’Adam est mon petit ami depuis à peine deux semaines... et je sais déjà qu’il profite de ma gentillesse. En même temps, c’était flagrant : le retrouver à embrasser ma meilleure amie dans le salon de mon propre appartement… Tiens, encore une personne à ajouter à ma liste de profiteurs. Allez-y, rigolez un bon coup, je suis sûre que vous en mourrez d’envie. Je suis pitoyable, pas vrai ? Ne mentez pas, qu’on me manipule comme une marionnette aux grés de ses envies, j’ai connu ça toute ma vie. Attendez de me connaître un peu mieux, je vous ajouterai vous aussi à ma liste… Non, non, inutile de secouer la tête comme ça, c’est mon destin, une fatalité qui m’a été donné le jour même de ma naissance. Je le sais bien ! C’est ça qui est le pire sans doute. « Trop bonne, c’est trop conne », disait sans cesse ma prof de français. Elle le savait, elle aussi, ça l’empêchait pas d’être trop bonne et donc trop conne.

Mais merde à la fin ! Qu’est-ce qu’il y a de mal à être sympa ? Tous ces gens, des avares, des profiteurs, des voleurs, des parasites de mon bon cœur ! Ils ne mériteraient même pas de vivre ! Sangsue de ma générosité, bactéries du monde ! 

Ah ! vous voyez ! Vous aussi vous riez ! Comme les autres, tous pareils ! Crétin ! Enfoiré ! Trou d’c… ! »

 

Deux lèvres se posent soudain sur les miennes et mes mots restent coincés entre ma gorge – sèche d’ailleurs au vu de mon long monologue.

- Marie, me dit l’inconnu – brun, moins beau que mon patron (ouf !), yeux verts intenses et rieurs – qui venait de bousiller sa soirée en m’écoutant me plaindre sans dire un mot. Vous voulez m’épouser ?

Je le regarde, bouche bée une demi –seconde… (bon ok, soyons généreux, il m’a vraiment pris par surprise l’imbécile : 3 secondes et quart), puis j’éclate de rire.

- Vous savez remonter le moral, vous ! Qu’est-ce que vous faites comme boulot ? Psychiatre pour enfants déprimés ? Non pas que je me considère comme un gosse mais ceux pour adultes auxquels j’ai déjà eu affaire étaient chiants à crever.

- Ce qui n’est pas mon cas, ajoute l’inconnu avec un sourire à légère fossette.

- De toute évidence. Il me semble avoir rigolé, non ?

- J’aime votre rire.

- Et moi j’aimerais connaître un peu votre vie. Après tout, si je dois vous épouser, j’aimerais bien savoir quel genre d’homme est mon mari !

- Que voulez-vous savoir ?

- Vous aimez les animaux ?

Il me regarde d’un air perplexe avant de répondre sérieusement.

- En général… mais ne me sortez pas que vous avez un python ou une mygale… je déclare forfait.

- Quoi, déjà ? Vous abandonnez vite pour un psy ! Pauvres patients ! Vous devez leur donner l’impression d’être tous des cas désespérés après être passé chez vous !

- Vous avez vraiment un python ?

- Tout à fait, il s’appelle Marcus.

Je l’observe un instant, savourant encore quelques secondes ces instants de puissance qui m’étaient jusqu’alors inconnus.

- C’est un python en peluche, finis-je par avouer.

- Vous m’avez fait marcher.

- Vous l’avez bien cherché !

- Peut-être un peu. Alors, pas d’autres questions ?

- Vous savez faire le ménage ?

Il rit, d’un de ces rires chauds qui vous donnent des frissons par temps froids et des sueurs par grandes chaleurs. J’aime ce rire, comme du chocolat fondu sur une glace vanille.

- Ménage, cuisine, bricolage et même dépannage de voiture.

- Nooon ! Vous êtes garagiste ? Je me serais trompé sur toute la ligne ? je m’écrie, fataliste.

- Je ne suis pas garagiste mais j’ai fait pas mal de petits boulots avant de m’installer.

- Oh, si ce n’est que ça ! Donc vous avez un boulot stable maintenant ?

- Tout à fait. Si vous démissionnez de votre taf pourri, je pourrais vous entretenir pendant quelques mois, voire même quelques années si vous êtes sage…

- M’entretenir ? je fais, soupçonneuse, vous êtes marié !

- Ah, l’usage du mot n’était peut-être pas approprié mais je ne suis pas marié, à moins que vous en décidiez autrement, bien évidemment.

Je souris.

- Navrée de vous avoir traité d’homme marié.

- Sincèrement désolée de vous l’avoir fait croire quelques secondes de trop.

Le silence s’installe pour la première fois entre nous deux, je sirote mon thé au gingembre tout refroidit tandis qu’il croque un spéculoos à pleines dents.

- Vous êtes gourmands.

- C’est mal, je sais.

- Ne vous en faites pas, moi aussi, je lui réponds en attrapant ce qu’il reste de son biscuit avant de le fourrer dans ma bouche.

- C’est ce qu’on appelle du vol ! s’exclame-t-il faussement scandalisé.

- Je plaide coupable. Quelle est la sentence, monsieur le juge ?

- Travaux forcés, à perpétuité.

- Rien que ça ! Moi qui craignais la peine de mort, me voilà rassurée.

- Vous m’avez l’air bien bavarde pour la pauvre petit fille timide et trop bonne de votre histoire… ne seriez-vous pas un imposteur ? fait-il en prenant un air suspicieux.

- Ha ! ça doit être le thé. Vous savez que le gingembre à des vertus aphrodisiaques ?

- Vraiment ? s’enquit-il subitement intéressé.

Il se retourne et hèle soudain un serveur.

- Un autre thé, s’il-vous-plait !

- Vous comptez me droguer ? Avez-vous des mauvaises intentions, cher monsieur ?

- Moi ? Toujours ! Du moins en ce qui vous concerne. Le gingembre me permettra peut-être de vous mettre la bague au doigt avant ce soir.

- Vous êtes bien présomptueux !

- Vous croyez ? me demande-t-il d’un ton sérieux.

J’éclatai de rire. Incroyable ! Ce mec est incroyable ! Comment y parvient-il ? Me changer comme ça, en l’espace de quelques heures ? Depuis qu’il s’est installé à ma table, j’ai l’impression d’être une autre, libérée de mon destin tragique.

- Au fait, je ne vous ai pas demandé votre nom.

- En effet.

- Alors ?

- Steeve. Steeve Hage.

J'éclate de rire. 

- Hage, rien que ça ! Et moi qui vous prenais pour un présomptueux !

- C’est ce qu’on appelle de la prédestination !

- Vous en êtes convaincu, pas vrai ?

- Depuis que je vous ai vue ? Oui !

 
     
     
 
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