Bonjour à tous!

Voici un petit OS sur mon couple original-phare, Lucas et Gevoel (personnage de jeu de role appartenant à Gevoel, que vous connaissez pour ses magnifiques illustrations *-*)

Les personnages nous appartiennent donc, à Gevoel et à moi, et le rating est T pour un lime assez succint.  C'est un OS assez guimauvé, pas de angst ou quoi cette fois-ci ^^ Enfin, c'est un couple de monsieurs, donc si vous n'aimez pas ça passez votre chemin ^^ 

Merci à Gevoel pour la superbe illu de cette fic!! *-*

Bonne lecture!

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Lucas était assis à terre dans la cour de récréation, les genoux écorchés après s’être fait pousser par deux élèves de CM2.  Lui qui était en CE1 n’avait pour lui ni la taille, ni la force physique contre de tels agresseurs !  Il sentit les larmes lui monter aux yeux, puis se mordit la lèvre.  Il ne devait pas pleurer !  Le regard un peu brouillé, il vit une ombre se dresser au-dessus de lui, et une main se tendre dans sa direction.

Il fronça un peu les sourcils en voyant qu’il ne connaissait pas l’enfant qui lui tendait la main ainsi.  C’était un gamin qui était arrivé dans sa classe au début de l’année mais avec qui il n’avait pas eu l’occasion de beaucoup parler – Gevoel, qu’il s’appelait, pensait-il.  Avec un léger sourire, il prit la main tendue et se remit sur ses pieds, grimaçant en sentant ses genoux le piquer.

- Ca va aller ?  Demanda Gevoel.

- Oui…  Merci, répondit-il.

Il épousseta un peu son pull et son pantalon, puis sourit franchement à Gevoel.  Il se fit la réflexion qu’il était différent des autres de la classe : il avait le teint plus mat, les cheveux noirs – contrairement aux siens, blonds comme les blés - et les yeux dorés.  Au moins, il était reconnaissable.  Il y avait très peu d’espagnols dans cette école, et les blonds comme Lucas représentaient presque la moitié des élèves. 

- Tu veux jouer ?  Proposa gentiment le blondinet en montrant du doigt quelques autres enfants et un ballon de mousse.

A cette proposition, Gevoel lui sourit et se dirigea avec lui vers le groupe d’enfants.  Lucas se dit que ce n’était pas plus mal, qu’il vienne jouer avec eux.  Malgré ses airs de loubard, Gevoel était lui aussi souvent seul dans la cour de récréation… 

Après cette scène, Lucas se rapprocha de plus en plus de Gevoel, et ne vit pas l’année passer.  Les mois filèrent à la vitesse de l’éclair, aux yeux de Lucas, jamais une fin d’année scolaire n’arriva si rapidement.  Le blondinet travaillait ses parents depuis le début du mois de main, pour finalement obtenir que son ami Gevoel reste dormir chez lui un soir.  Il avait appris que Gevoel venait d’un orphelinat et trouvait ça un peu triste, de ne pas avoir de famille…  Mais la seule fois où il en avait parlé, Gevoel s’était énervé et donc Lucas évitait le sujet.

Il avait attendu toute l’après-midi l’arrivée de l’espagnol avec impatience, arrivée programmée à 16h.  Et lorsque la sonnette avait retenti à 16h15, il s’était précipité sur la porte avec un grand sourire pour ouvrir à Gevoel.  Une demi-heure était passée depuis et Lucas regardait son ami enfourner une deuxième tartine pleine de confiture dans sa bouche. 

- C’est bon ? Demanda-t-il en souriant à son vis-à-vis.

- Bien sûr, répondit Gevoel la bouche pleine, ce qui fit sourire le blondinet.  T’étais pas obligé de m’inviter…

- T’en fais pas, ça me fait plaisir !  Tu l’mérites, rétorqua Lucas, toujours souriant.

- Toi aussi !

Le reste de l’après-midi s’écoula dans une joyeuse bonne humeur, et une partie de la soirée y passa également.  Lucas montra à Gevoel sa collection de petites voitures, sa chambre et ses petits soldats, Gevoel, lui, démontra à Lucas sa grande dextérité en ce qui concernait les constructions en Lego.  L’heure avança lentement mais sûrement, et le Soleil fit place à la Lune dans le ciel d’été.

Après le repas du soir, Gevoel se mit tranquillement à jouer aux petites voitures sur le matelas installé pour lui par les parents de Lucas, pendant que ce dernier se mettait en pyjama, nullement gêné par la présence de son ami.   Une fois changé, Lucas regarda pendant quelques minutes Gevoel jouer, avant de saisir à son tour une petite voiture.

- Qu’est-ce que tu.. ? Demanda l’espagnol en lui lançant un regard stupéfait.

- Je peux pas ? répondit Lucas d’un air innocent.

- … C’est pas ça, mais… 

Gevoel avait l’air embêté que Lucas intervienne.  Peut-être avait-il prévu une histoire dont l’arrivée de Lucas avait bouleversé le cours ?  Bah, peu importait pour le blondinet.  Il continua à faire bouger la voiture qu’il avait prise, et bientôt les deux enfants furent emportés dans leur monde imaginaire.

Ils s’amusèrent jusque tard dans la soirée, puis décidèrent finalement de se mettre au lit, après plus de deux heures passées à jouer aux petites voitures – et l’aveu de la part de Gevoel qu’il n’y jouait presque jamais, d’où son bonheur de pouvoir le faire chez Lucas.  Au moment d’éteindre la lumière, Lucas vit Gevoel toujours assis sur son matelas, l’air pensif.  Intrigué, il se décida à lui demander de quoi il retournait.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- Mh, je repense à cette soirée… répondit l’espagnol avec un léger sourire.

- Tu as aimé ?  Demanda à nouveau Lucas, un peu inquiet – il espérait que son ami ne s’était pas ennuyé.

- Oui…  La fin de soirée était plutôt inattendue, mais c’était génial, répondit Gevoel avec enthousiasme.

Lucas sourit à ces paroles.  Lui non plus n’avait pas prévu de passer la soirée à jouer aux petites voitures, mais il ne s’en plaignait pas, bien au contraire !  Il s’était vraiment amusé.

- Bonne nuit… reprit l’espagnol en se glissant sous les couvertures.

- Bonne nuit à toi aussi, lui répondit Lucas.

Le blondinet éteignit finalement la lumière, et ne tarda pas à glisser dans un sommeil réparateur.

.oOo.

Dix ans plus tard…

.oOo.

Lucas était penché par-dessus l’épaule de Gevoel, qui révisait des maths et semblait ne rien y comprendre.  Sans rien dire, Lucas indiqua une ligne du calcul de son ami, ligne dans laquelle il y avait une faute.  Il n’avait qu’à pas prendre S s’il n’arrivait pas à aligner trois équations sans se tromper de signe…  Pas étonnant qu’il ait une moyenne de 6 en maths.  Mais le bac approchait et Lucas ne voulait surtout pas que Gevoel s’y plante.

Il entendit l’espagnol soupirer, corriger la faute puis reprendre tout son calcul, et eut un peu pitié de lui.  Avec son 17 de moyenne en maths, Lucas n’avait pas vraiment besoin de réviser.  Gevoel par contre… il lui restait du boulot, du moins du point de vue de Lucas, s’il voulait espérer avoir la moyenne au bac.

- Ca va aller ?

Gevoel releva la tête aux paroles de Lucas, et tourna un regard blasé vers lui.  Puis, Lucas vit son regard changer, et l’entendit de nouveau soupirer.  Il sourit, sachant pertinemment que Gevoel était incapable d’être jaloux de lui plus de deux secondes, et que c’était la raison du soupir.

- Oui…  Merci, répondit Gevoel avant d’attaquer un nouvel exercice.

Les exercices commencèrent à s’accumuler, deux, trois, quatre, et Lucas voyait l’attention de son ami – et élève pour l’occasion – faiblir.  Lucas repéra une erreur dans le dernier exercice… et, pour punir Gevoel, donna un petit coup de manuel sur sa tête. 

Il vit deux yeux dorés de relever vers lui, interrogatifs, et y répondit par un sourire en coin et un nouveau coup de manuel.  La surprise fit place à l’amusement dans les yeux dorés, et Lucas vit un petit sourire carnassier apparaître sur les lèvres de Gevoel.

- Tu veux jouer ?  Lui lança l’espagnol sur un ton de défi, attrapant lui aussi un manuel.

Les coups commencèrent à voler, provenant de l’un comme de l’autre, et ils se mirent bientôt à rouler sur la moquette en riant, échangeant des coups absolument inefficaces tant ils riaient.  Après une bonne demi-heure de détente dans la bonne humeur, ils se remirent au travail, Lucas tentant de faire passer sa phobie des logarithmes à Gevoel.

Les mois filèrent au rythme des cours de sciences, de philo, d’histoire-géo et de maths, et le temps du bac arriva.  La période fut difficile tant pour Gevoel que pour Lucas – le premier voulait réussir, le second, très bien réussir, challenge pour les deux parties – et lorsqu’elle prit fin, les deux en furent soulagés. 

Lucas alla chercher ses résultats quelques jours plus tard…  Et découvrit avec surprise qu’il avait eu 18 de moyenne, lui qui pensait s’être trompé presque partout !  Il apprit que Gevoel avait également eu son bac, c’était tout simplement génial ! Il était sur son petit nuage...  Et ses protestations furent totalement inutiles lorsque son ami voulut l’inviter au restaurant pour fêter ça.

Lucas – après avoir pesté une énième fois avec le sourire contre la volonté têtue de son crétin d’ami – arriva au restaurant, cinq minutes en avance.  Pour une fois, Gevoel était déjà présent lui aussi !  Le blond lui sourit, s’installa et commença à discuter de tout et de rien avec lui.  Le plat arriva, et à voir l’air réjoui de l’espagnol, la nourriture lui plaisait.  Lucas se dit qu’il devait avoir la même expression, lui aussi : il trouvait ça tout simplement délicieux !  Gevoel sembla le remarquer et lui sourit.

- C’est bon ? Demanda ce dernier, désignant l’assiette presque vide de Lucas du menton.

- Bien sûr ! répondit Lucas, un grand sourire aux lèvres.  T’étais pas obligé de m’inviter…

Lucas se sentait d’autant plus gêné par l’invitation qu’il savait que Gevoel n’avait que peu d’argent…  Mais d’autre part, son ami souriait comme jamais ce soir…  C’était le principal pour Lucas, que tout ça fasse plaisir à Gevoel.

- T’en fais pas, ça me fait plaisir !  Tu l’mérites, rétorqua Gevoel, comme pour confirmer les pensées du blond.

- Toi aussi !  Enchaîna Lucas, avant de féliciter à nouveau l’espagnol pour sa réussite au bac.

Le dîner se poursuivit joyeusement et après celui-ci, Gevoel entraîna Lucas dans un bar puis dans un deuxième.  Ils burent chacun quelques verres et terminèrent la soirée d’excellente humeur.  Gevoel insista pour aller dans un troisième bar, mais la volonté de Lucas fut plus forte, et il ramena l’espagnol jusqu’à son propre appartement – déjà qu’il avait du mal à rester lucide, il n’allait pas en plus tenter d’aller chez Gevoel et risquer de se planter d’adresse.

Lucas poussa un soupir de soulagement en arrivant chez lui, et retira le bras de l’espagnol d’autour de ses épaules.  Il en profita pour mieux le regarder… A le voir, le blond devina rapidement que son ami n’était pas dans son état normal.  Il lui suffisait de regarder ses yeux… Regard légèrement voilé par l’alcool et le… désir ?  Non, Lucas devait avoir mal vu…  Ce fut du moins ce qu’il se répéta jusqu’à ce que Gevoel le plaque contre un des murs de son appartement.

- Qu’est-ce que tu.. ? Demanda le blond, surpris.

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que des lèvres gourmandes ravissaient les siennes. Il fut un instant si stupéfait qu’il ne réagit pas, puis, à sa plus grande surprise, il se sentit répondre au baiser… Sa langue se joignit à celle de l’espagnol dans un ballet effréné, tantôt se mêlant à elle, tantôt s’en éloignant.  A bout de souffle, il rompit finalement le baiser, avec à l’esprit la seule pensée que c’était le meilleur baiser de sa vie.  

- Je peux pas ? répondit Gevoel d’un air innocent, qui s’accordait assez mal avec son ton terriblement sensuel.

- … C’est pas ça, répondit Lucas, gêné non seulement par le regard de son ami, mais aussi par le manque total de maîtrise de lui-même dont il avait fait preuve – il avait répondu au baiser comme si sa vie en dépendait, ou presque!!  Mais… 

Et Lucas fut une nouvelle fois interrompus par les lèvres douces de Gevoel, qui l’entraînèrent dans un baiser tout aussi enivrant que le premier, après lequel son esprit, avec tous ses doutes et toutes ses réticences, ne put que céder face au désir impétueux qui prenait place en lui… 

Les mains de Lucas se perdirent dans les cheveux de Gevoel à leur troisième baiser, comme pour rapprocher encore plus l’espagnol de lui.  Elles glissèrent ensuite sur son col, déboutonnèrent sa chemise et l’envoyèrent valser sur le sol, bientôt rejointe par celle de Lucas. 

Une de ses mains se glissa dans celle de l’espagnol alors qu’il l’entraînait vers la chambre.  Les deux prirent ensuite place de part et d’autre de la tête de Gevoel lorsqu’ils se remirent à s’embrasser, allongés sur le lit de Lucas.  Les mains du blond commencèrent ensuite à voyager de plus en plus rapidement, parcourant tout le corps de l’espagnol alors qu’ils ne faisaient plus qu’un, pour se crisper enfin sur ses hanches alors qu’il atteignait le septième ciel en lui…

Légèrement en sueur, Lucas s’allongea aux côtés de son ex-ami et nouvel amant.  Gevoel, allongé sur le dos dans le lit, semblait avoir du mal à redescendre sur terre…  Lucas sourit à cette pensée et se redressa sur un coude pour observer l’espagnol, un léger sourire flottant sur ses lèvres.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda ce dernier, ayant finalement remarqué le regard doux et un peu pensif que Lucas portait sur lui.

- Mh, je repense à cette soirée… répondit Lucas avec un léger sourire.

- Tu as aimé ?  Demanda à nouveau Gevoel. 

Lucas hésita un instant avant de répondre, pour que les mots dépeignent parfaitement sa pensée.  Il ne l’avait jamais fait avant ça… et n’imaginait pas que ce serait aussi envoûtant, aussi intense, aussi…  aussi exceptionnel.  Peut-être que c’était parce que c’était Gevoel.  Oui, c’était certainement ça.

- Oui…  La fin de soirée était plutôt inattendue, mais c’était génial,  répondit le blond, le sourire aux lèvres.

Il trouvait que « génial » était une bien piètre description de ce qu’il avait ressenti durant les minutes précédentes, mais il n’en trouvait pas d’autre…  Il fixa à nouveau son attention sur l’espagnol, et vit au regard de ce dernier qu’il avait bien compris ce ressenti que Lucas avait de la peine à exprimer.  Le blond laissa ses doigts glisser doucement sur la joue de Gevoel qui frémit à ce contact, puis tendit le bras pour rabattre la couverture sur eux.  Tout naturellement, ce dernier vint ensuite se lover au creux du dos de l’espagnol – comme si telle avait toujours été sa place.

- Bonne nuit… reprit Lucas avec un doux sourire.

- Bonne nuit à toi aussi, lui répondit Gevoel, dont les yeux commençaient déjà à se fermer de sommeil.

Lucas éteignit la lampe de la table de nuit et se fit la réflexion que non, malgré tous les événements inattendus de cette soirée, il ne la regrettait pas le moins du monde.  Et qu’il espérait que cette soirée aurait beaucoup, beaucoup de petites sœurs.

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