Voici le chapitre 2 ! Toujours trop court mais bon, je crois que c'est propre à ma personne maintenant -_-'
Merci à Kate et à Tak pour leurs encouragements !
Bone lecture ^_^
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Au début, c’était juste une envie, un désir. Puis c’est devenu un besoin.
Cela s’est fait en douceur, sans que je ne m’en aperçoive, sans que je ne puisse l’empêcher… Un jour, je me suis rendu compte que la lumière me faisait mal et que mes oreilles bourdonnaient sans arrêt. À certains moments, j’avais tellement mal que je m’enfermais dans ma chambre, je me cachais sous ma couverture et je demeurais dans le néant jusqu’à ce que la douleur passe… Parfois j’y restais des journées entières, sans boire ni manger… Des gens m’ont emmené chez un médecin. Il m’a examiné. J’ai crié fort, si fort quand il a parlé dans le creux de mon oreille, j’ai cru que j’allais devenir sourde tellement il m’avait fait mal… Puis il a voulu voir mes yeux. Il a braqué une lumière blanche sur mes pupilles. J’ai failli mourir, mes yeux brûlaient dans leurs orbites, ils crépitaient et leur bruit m’emplissait le cerveau. Je sais que j’ai hurlé, puis ce fut le vide… Quand je me réveillais plus tard, j’entendis le médecin dire aux gens qui m’accompagnaient que je n’avais rien, que je simulais. Mais c’était faux. J’avais mal, tout le temps, je sentais le bruit entrer dans mon esprit et bouillonner à l’intérieur de mon crâne. Il hurlait sans arrêt, des choses que je n’aimais pas, il prenait toute la place et il y en avait toujours plus. Mais quand je me bouchais les oreilles, alors il disparaissait… Il s’évaporait et je pouvais alors entendre ce que la voix de mon esprit me disait… Je ne simulais pas. Je sentais la lumière attaquer mes iris, les décolorant petit à petit. Je voyais les rayons du soleil qui pénétraient dans mon corps par mes yeux. Ils s’infiltraient dans les petites veines de mes globes et enflammaient le sang, embrasaient ma raison et allumaient ma douleur… Mais quand je refermais mes paupières, alors l’obscurité bienfaitrice jetait un voile frais et apaisant sur mes yeux brûlés. Elle me guérissait et je pouvais alors voir ce que la voix de mon esprit me montrait… Alors, quand j’ai trop mal, je STOP mes sens pour retrouver ce silence et cette obscurité… Ils sont mes seuls alliés, sans eux je ne serais plus qu’un tas de cendres balayé par le vent… Pourquoi croient-ils tous que je mens ?
« La patiente a de plus en plus de mal à vivre en communauté… Elle ne quitte quasiment plus ses boules quiès et son bandeau pour les yeux (ou du moins ses lunettes de soleil). Elle se renferme sur elle-même, et ce malgré les nombreuses exhortations de l’équipe soignante. Cependant, ses crises d’angoisse et de violence sont maintenant contrôlées grâce à la prise régulière de calmants… »
Après avoir vu ce médecin, on m’emmena dans un nombre incalculable d’hôpitaux, où tout le monde avait le même visage fermé et réprobateur. On me faisait faire des choses stupides, comme répéter des mots, écrire la date… On m’a endormi de force plusieurs fois, mais je criais parce qu’ils me faisaient mal… Et leurs habits immaculés m’attaquaient les yeux, leurs voix criardes me perçaient les tympans. Ils ont pris mon sang, je ne sais pas pourquoi. Peut-être s’attendaient-ils à le voir noir ?
J’entendais ce qu’ils pensaient de moi quand je me bouchais les oreilles. Leurs yeux disaient « Elle est folle ». Et quand je fermais les paupières, j’entendais leurs voix falsificatrices me dirent que tout allait bien. Que je rentrerais bientôt à la maison… Mais ma maison était le néant et personne ne pouvait m’y faire revenir… Ils me regardaient tous avec cet air d’incompréhension au début… Puis après c’était de la pitié que je voyais dans leurs prunelles… J’ai cru qu’ils avaient compris, qu’ils allaient me soigner. Mais ils m’ont enfermé dans cet endroit aseptisé, où des fous hurlent la nuit tels des loups mourrant… « La patiente ignore sa famille quand celle-ci lui rend visite. Elle ne voit pas en eux des personnes qu’elle connaît, mais des inconnus. Le docteur Marlin lui a montré des photos de famille, mais la patiente ne s’y reconnaît pas. Elle semble avoir occulté toute sa vie avant son entrée à l’institut. » Aujourd’hui, la femme au visage triste et familier est venue me voir… Je n’aime pas quand elle vient… J’ai toujours l’impression qu’elle m’en veut… Mais, surtout, sa présence précède la sienne… Celle de cet homme dont le regard est la plus incandescente des lumières… Il me fixe sans ciller et je n’arrive pas à soutenir son regard… Son regard noir comme la nuit qui perce mes faibles défenses et me met plus bas que terre… Son regard qui réveille des peurs et des démons dont je ne me souvenais plus… Je sais que je le connais mais, la seule chose qu’il m’inspire, c’est de la terreur… Pourquoi le laissent-ils entrer ? Pourquoi le laissent-ils me toucher sans rien faire ? Je ne suis en sécurité nulle part… « La patiente est généralement dans un état de panique après la visite de ses parents. Les médecins leur ont recommandé d’espacer leurs visites. »
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Voilà, merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire !
Taion |