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au 31 Mai 21 :
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Merci, Sam.
Par Drei_Sterne
Huis-Clos '10  -  Romance  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     4 Reviews    
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Diclaimer : Les personnages m'appartiennent.

 

...

 

-         Sam ! Sam ouvre cette porte !

Depuis plusieurs minutes il cogne en vain sur le métal dur. Ils sont quatre, dépités, enfermés dans la cave de la maison qui les a vus grandir. Ils n’ont rien compris, rien vu venir. Quatre renfrognés à s’être fait attirés dans ce sous sol sombre pour sois disant un truc important. Jusqu’à ce que la porte claque et qu’ils se retournent vers elle, les yeux grands ouverts, éclairés seulement par un faible halogène.

 

-         Mattéo lâche cette foutue porte, elle reviendra pas nous ouvrir !

-         Toi, je t’ai rien demandé.

 

Il grogne et va s’asseoir dans un coin. Son interlocuteur serre les dents et se retient de le gifler, le plaquer contre un mur et lui faire comprendre sa douleur. Mais il n’en fera rien. Entre ses bras un de ses meilleurs amis a du mal à respirer, fait une sorte de crise de claustrophobie et essaye tant qu’il peut de se raccrocher à quelque chose.

 

-         Surtout qu’aucun de vous deux vienne m’aider avec Greg, c’est vrai qu’il fait pas genre deux mètres et qu’il est pas en pleine putain de crise !

-         Hors de question que je le touche.

 

Un petit blond, dans un coin de la pièce, croise les bras contre sa poitrine et fronce les sourcils. La tension monte d’un cran dans la pièce et le brun qui serre comme il peut son meilleur ami dans ses bras est au bord de l’explosion.

 

-         Matt, réagis merde !

 

Le dis Matt soupire, sors les mains des poches immenses de son jean et se lève. Mollement. Il s’approche et prend les mains de son ami entre les siennes. Il lui intime de se calmer, lui dit que sa va aller. Il faut qu’il respire, ils vont sortir bientôt de toute façon. Il n’en est absolument pas sûr mais ses nerfs commencent dangereusement à céder et, ami ou pas, il a plus envie de le gifler qu’autre chose. Alors lentement, Greg reprend son souffle, ses lèvres tremblantes s’ouvrent et se ferment à allure régulière. Il se redresse et reprend petit à petit ses esprits. Il tente un sourire d’excuse mais n’ose pas dire un mot.

Le temps passe et rien ne vient. Ils tournent en rond, ne comprennent pas. Ils commencent même à se faire des films. Peut-être que Sam est en fait une serial killeuse. Mattéo secoue la tête. N’importe quoi, tu dérailles, mon gars. Et si on consommait tout l’oxygène ? Et si y’avait un genre de caméra cachée ? Mattéo se lève d’un bond, n’en pouvant plus.

 

-         Qu’est-ce qu’on fout enfermés ici, bordel ?

-         C’est Noël. Et arrête d’être aussi vulgaire.

-         Oh, pardon monsieur perfection ! Et merci, je sais bien que c’est Noël. Une autre illumination à nous faire partager Will ?

-         Arrête, t’es ridicule.

 

Will fait bonne figure mais il a bien envie d’exploser la tête de Mattéo contre le mur en face. Et Greg qui reste assit, à 10 mètres de Victor, de dos. Et toute cette tension qui règne. Oui c’est Noël. Et alors quoi, ils comprennent rien ? Will croise les bras et a décidé de ne pas continuer. Il est capable de tenir toute la nuit. Ces trois abrutis n’ont qu’à réfléchir. Mattéo le regarde, sa jambe tremble nerveusement. Il compte jusqu’à soixante, essaye de tenir le plus possible. Mais là, la patience s’est fait la malle, ses nerfs sont définitivement rompus et sa tête est comme prise dans un étau.

 

-         Et ben dis-le ! Dis nous, éclaire nous de ton génie ! C’est Noël, et ben quoi ? C’est quoi le putain de rapport ?

 

Tous ont sursauté et Will le tue des yeux.

 

-         Et ben c’est Noël et on est séparés depuis quinze jours. C’est Noël et ces deux cons ont décidé qu’ils n’étaient plus meilleurs amis. Tu la sens pas, l’ambiance là ? Tu le vois pas qu’on est tous tendus et qu’on n’ose pas se regarder ? Sam pète un plomb, c’est tout. Elle doit attendre qu’on arrange ça.

 

Matt, Greg et Victor regardent le brun, abasourdis. Il a raison, évidemment. Mais alors quoi, ils vont passer le réveillon parce que pour la première fois depuis quinze ans ils se sont tous embrouillés ? Parce que les quatre piliers, les espèces de mythes de l’amitié qu’ils représentent aux yeux de tous ont comme une petite fêlure ? Non mais, c’est quoi cette merde ?

 

-         Qu’on arrange ça ? Ah ouais, ouais, et comment ? Comment on arrange ça Will, dis le nous. On sort, on dit que c’est bon, oula, c’est bon, on a compris, on s’est embrassé et c’est reparti comme en 40 ? Regarde-moi, Will, on fait ça ? Et eux là, eux ces cons, on sait même pas pourquoi ils se sont engueulés, on dit quoi ? Tout va bien ! Et au premier mot déplacé ils s’entretuent avec la scie en plastoc’ sur la buche ? Allez, ouais, génial, on sort et on fait ça. Prend ma main mon amour, ce soir je te fais tourbillonner jusqu’à la fin de la nuit. Le meilleur Noël de tous les temps !

 

Il se recule et s’assoit, ses yeux ont une lueur indéchiffrable. Personne ne parle, il a raison, évidemment. Greg se lève, puis se rassoit. Victor soupire et prend la parole.

 

-         Oh et puis quoi, merde les gars ! Vous faites chier tous. J’m’en fous, j’m’en fous, on va essayer, parler, on va faire en sorte d’au moins sortir et pas leur gâcher Noël.Il pointe la porte.On est pas si égoïste. Alors j’m’en fous, prenez moi pour un taré, mais moi j’vais essayer d’arranger. Et vous aussi, j’vous donne pas le choix. Alors on commence. Et pas de commentaires, hein, pas de commentaires ou j’vous éclate. Un par un.

 

Greg se dit que le monde commence peut-être à se désintégrer, qu’on l’a surement drogué. Il ressent comme une faille spatio temporelle, se sent totalement dans la quatrième dimension. Mais il hoche la tête, docilement. Sa seule pensée et qu’il ne veut pas mourir le soir de Noël.

 

-         Bien, alors, bon. Vous deux là, on sait même pas pourquoi vous êtes séparés. Dès qu’on en parle on se fait renvoyer bouler, incendier, insulter. Alors c’est le moment là, on est vos meilleurs potes, donc allez-y.

-         Y’a rien à dire. Mattéo l’a craché sans regarder Will qui sent son cœur se serrer. Si fort.

-         Matt..

-         C’est bon, c’est bon. On s’est engueulé c’est tout.Will tremble.

-         Non c’est pas tout Will. Continue.

-         On, je, ben en fait c’est un peu, ‘fin, c’est moi, je crois. On a crié, et bien sûr je l’ai dit, tu vois, j’ai osé dire que j’avais… peur.

-         De quoi ?Victor demande calmement, a trop peur de le voir pleurer.

-         Des autres de.. nous.

-         Il a peur de notre relation, peur du putain de regard des autres. Ca fait un an qu’on est ensemble, et il a plus confiance, il me fait plus confiance, il sait plus. Il me laisse parce qu’il a peur, tu vois. Si j’le rends pas heureux ça sert plus à rien. T’es pas d’accord ?

 

Personne ne bouge. Greg sent sa gorge se serrer, parce que Will retient ses larmes de toutes ses forces. Mattéo a un rictus.

 

-         Et vous, les meilleurs amis du monde, c’est quoi le problème ?

 

Les deux rougissent et baissent les yeux. C’est futile, débile, complètement incensé.

 

-         jdbvhGregjnkjchatiurhfmoi.

-         Euh, Vic’, tu pourrais genre articuler ? J’ai rien compris.

-         Greg a un nouveau chat qu’il aime plus que moi.

 

Mattéo les fixe. Il hésite entre rire et pleurer. Ou les deux. En même temps. Puis prendre le bout de corde bleue qui traîne dans un coin et se pendre avec.

 

-         C’est quoi c’te connerie ?

-         C’est pas une connerie ! J’suis allé chez Greg comme tous les mardis. J’ai voulu m’asseoir sur le canapé avec lui comme d’habitude, et y’avait cette espèce de.. chose/

-         C’est un chat !

-         Cet espèce de CHAT donc qui était à ma place, là, en train de se faire gratter le dos. Et Greg qui m’avait même pas vu. J’suis resté dans un coin toute l’après-midi. Tout ça pour son Matiri là/

-         Mistigri merde Vic’ !

-         Greg, écoute moi bien, ton chat je le prend, je le dépèce, je le vide, je le fait cuire, je l’offre à mes voisins chinois et avec ses poils j’en fais un cousin sur lequel je pose mon cul, ok ? Mistigri ou Matiri, on s’en fout. Tu préfère un chat à ton meilleur ami, j’vais te le faire bouffer le chat ça va te faire drôle.

-         Non mais, non mais, OH VIC ! Tu te calmes hein, c’est pas possible de débiter autant de connerie à la seconde ! Tu devrais breveter ! Fais ça à mon chat et j’fais des brochettes de tes coucougnettes, castré le Vic’, t’auras l’air malin ! Puis les chinois c’est le CHIEN qu’ils bouffent, espèce de débile.

-         J’te déteste. Greg, j’te jure, je te déteste. Toi et ton chat j’vous pisse dessus.

 

Mattéo les fixe, médusé. Il n’arrive pas à croire qu’ils se disent des choses si crétines, qu’ils se disputent pour un chat. Will se mord les joues, il essaye vraiment, mais il finit par exploser de rire. Greg et Victor croisent les bras, vexés. Mattéo lui donne un coup de coude, essayant de ne pas rire aussi.

 

-         Non mais, les gars, vous êtes sérieux ? Vous vous faites la gueule pour un chat ?

-         Un chat qui prend plus de place que moi, d’accord ! C’est pas un chat, c’est, c’est.. Un démon.

-         Vous êtes complètement timbrés. Greg, ton Mitiri là/

-         Mais merde ! Merde ! C’est Mis-ti-gri ! C’est pas compliqué, si ?

-         Bref ! Le CHAT, il prend plus de place que cet ALLUME de Victor de mes deux ?

-         Je t’entend Matt’, ‘fin je suis juste là quoi, alors si tu pouvais éviter de/

-         Mais vous aller la fermer oui ?! GREG ! On t’attend !

-         Tu nous a dit de la fermer alors je..

 

Mattéo passe sa main sur son visage. Will mord la manche de son pull aussi fort qu’il peut, les larmes coulent le long de ses joues, son ventre lui fait horriblement mal à force de se contracter.

 

-         Greg…

-         Bon bon, t’énerves pas comme ça. Bon euh Vic’ je, ben, en fait, pardon. T’as raison, j’étais obnubilé par le chat, mais c’était le premier jour, tu vois. Et euh ouais, il rougit, ouais évidemment que tu comptes plus que lui.

-         Vrai ?

-         Vic’ ouais, arrête, t’es tout con là.

 

Mattéo sourit et se retourne vers Will. Il le regarde finir d’essuyer quelques larmes. Son sourire est rayonnant, magnifique. Il se damnerait pour le voir encore tous les jours. Sa gorge se serre. Il s’approche de Will.

 

-         Faudrait qu’on parle, tu crois pas ?Il chuchotte.

 

Greg et Victor on vu. Ils se sont mis dans un coin, les laissent tranquille, heureux aussi de se retrouver.

 

-         Si, t’as raison.Will sourit légèrement.

-         Je, écoute, je.. putain, j’me sens tellement con. J’ai l’impression de revivre la première fois. Bref, ouais, ouais, allez. Ecoute, je veux juste que tu sois heureux, tu vois, juste ça. Avec ou… avec ou sans moi. Te voir avoir peur, ne pas sourire, hésiter avec moi, je veux pas, je peux pas. Ton bonheur, c’est tout. Peut-être qu’avec quelqu’un d’autre tu pourras, peut-être que je suis pas le bon, même si ça me tue, putain, peut-être que/

-         La ferme.La voix de Will n’est qu’un souffle.J’ai été con, genre, vraiment con. J’ai eu peur, pas de nous, pas de toi. Je… putain. Matt, je t’aime. Tu vois, pas genre un peu, mais énormément, plus que tout, plus que n’importe qui dans ce foutu monde. Depuis toujours c’est un peu… un peu comme un fan aime son idole. A l’extrême, au point d’en devenir con, ou fou. Si t’avais été une star, bordel, je me serais voué qu’à toi, je t’aurais suivi partout, j’aurais fantasmé, je t’aurais imaginé dans ma vie, plus encore, dans mon cœur, dans mon ventre, au fin fond de mes entrailles. A vouloir toujours plus, à me tuer à petit feu mais y aller quand même. T’es une drogue, ma drogue. Je serais du genre, tu sais, à dire que ouais, non, je l’aime mais ça va, pas comme ça, pas autant, c’est pas si extrême et dans mon coin pleurer parce que ça me tue de pas avoir tes regards, tes paroles, tes sourires, tes rires. Tes je t’aime et ta vie à mes côtés. Je serais du genre à leurer tout le monde et à même faire une connerie, parce que je crève de te sentir là, au fond de moi, et que tu le saches même pas. Si je passais à côté de toi j’en mourrais. T’es tout, depuis toujours, t’es tout et ma vie se résume à ton prénom. C’est trop, c’est extrême, incensé et flippant. Mais c’est de l’amour. Fusionnel. Destructeur si t’es plus là. Je t’aime et ça dépasse la raison. J’me sens juste petit, trop, pour toi. Et bordel j’me fous des autres..

 

Will pleure mais ne s’en rend même pas compte. Il a tout dit, tout, à, il en est sûr, l’amour de sa vie. Et maintenant, qu’importe la réponse, il sait où il en est, il sait ce qu’il veut et ce qu’il fera. Mattéo prend ses mains, les serre. Ses yeux sont emplis de larmes, il y voit flou mais il s’en fout.

 

-         Demain, là bas, peut-être. Sa voix tremble.

-         Qu.. Quoi ?

-         C’est une chanson, de Jean-Louis Aubert. Si j’avais dû en écrire une pour toi c’aurait été celle là.

 

Il prend une profonde inspiration, sèche un peu ses larmes, regarde Will et sa voix s’élève, doucement.

 

« Allez viens, tu verras

Elles vont sécher nos ailes

On ira jusqu’au bout du grand monde avec elles,

Et on vivra de rien, enfin de presque rien

Et on goûtera à tout, enfin à presque tout

 

On n’aura plus jamais

Peur de nos lendemains

Ni de notre bonheur

On n’aura peur de rien

 

Demain là-bas peut-être

Enfin bien

Demain là-bas peut-être

Enfin oui c’est certain »

 

 

 

-         Will juste.. Je t’aime. Reste avec moi…

 

Une bouche s’écrase contre la sienne. Baiser salé au goût de promesses. Greg a les larmes aux yeux et Victor lui tapote doucement l’épaule. Ils se lèvent sans un bruit, s’approchent de la porte. Victor compte sans un bruit jusqu’à trois.

 

-         ILS MELANGENT LEURS LANGUES, ILS MELANGENT LEURS LANGUES !

 

Un cliquetis, la porte s’ouvre sur quatre garçons morts de rire et heureux. Ils sortent, ensemble.

 

-         Et ben voilà, quand vous voulez !

-         La ferme, Sam.

 

Oui, les quatre piliers de l’amitié, les quatre mythes infissurables.

 
     
     
 
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