Titre : Nuit d'hiver
Paring : Arthur/Merlin
Auteur : Narcheska
Béta : Merci à Aeris
D'après un défis d'Ambrevale ( je vous met les termes en fin de fiction )
Un avis me ferais très plaisir :)
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- Ça ressemble à un rat pour moi. - C’est un chaton ! - Vraiment ? - Bien sûr… C’est juste… Il est trempé, il était dehors. Vous avez vu le temps, je ne pouvais pas le laisser là. Peut-être qu’Arthur n’aurait pas dû se sentir aussi attendri par l’image que Merlin lui offrait à cette instant, les cheveux pleins de neige collés sur son front, les joues rougies, avec cette affreuse bestiole dans les bras. Peut-être aussi que son cœur n’aurait pas dû battre de cette façon là, peut-être qu’il n’aurait pas dû avoir tellement envie de sourire. Mais cela faisait longtemps maintenant que le prince avait arrêté de se demander ce qu’il fallait faire ou ne pas faire quand cela concernait son serviteur personnel. Longtemps aussi qu’il avait appris à ne rien en montrer au principal intéressé, du moins tant que cela ne servait pas ses desseins ! Mimant le plus grand ennui, il s’appuya lourdement sur la table et écarta d’une main distraite le plat de viande dans lequel il picorait depuis une heure.
- Et alors ? Est-ce que cela explique pourquoi tu as ramené cette « chose » dans mes appartements ? - Euh… oui. Arthur ! Vous avez la chambre la mieux chauffée du château, lança le jeune homme comme une évidence. Après celle de Morgana, mais je me voyais décemment pas aller lui demander… Enfin il commence à être tard et j’allais quand même pas rentrer dans ses appartements à une heu… - Conclusion ? - Je me suis dit que peut-être, s’il pouvait dormir avec vous cette nuit… Il n’a vraiment pas l’air bien. Je suis sûr… - Bon sang, Merlin, je suis pas un chauffe lit, je suis un prince ! Les yeux du sorcier se tournèrent vers le prince, accusateur, et presque triste. Une fois encore Arthur s’en voulut de ressentir ce pincement au fond de l’estomac, ce n’était décidément pas royal du tout ! - Vous êtes un prince oui, vous devez donc prendre soin de tous vos sujets !
Merlin le regardait fixement, apparemment peu décidé à céder sur ce point. Avec un profond soupir, le fils d’Uther se releva et s’approcha lentement. - Il n’est pas un de mes sujets, exposa-t-il calmement. - Bien sûr qu’il l’est ! protesta Merlin. - C’est un rat, grogna finalement le prince, assez proche d’eux maintenant pour espérer faire reculer Merlin par sa simple présence. Mais cela faisait très longtemps aussi que Merlin ne reculait plus devant Arthur, aussi charismatique puisse-t-il être. A vrai dire il ne l’avait jamais fait, et il n’allait certainement pas commencer aujourd’hui. - Un chaton ! Le silence s’installa entre eux pendant une longue minute, leurs regards refusant de se lâcher. Merlin fronçait légèrement les sourcils, alors que le prince crispait la mâchoire et faisait tourner l’anneau qu’il portait au doigt d’un mouvement agacé. Après une courte respiration, le prince tendit une main autoritaire entre eux. - Donne-moi cette chose. - Non, je ne pense pas. Pas tant que vous le regarderez de cette façon. - Je ne vais pas lui faire de mal, imbécile.
Merlin le connaissait assez bien pour savoir que c’était vrai. Il était aussi curieux de savoir où il voulait en venir. Ainsi écarta-t-il doucement le chaton de son torse pour le tendre à l’autre homme. Un semblant de miaulement indigné s’éleva dans la pièce alors que le jeune animal quittait la chaleur réconfortante des bras du sorcier. Le prince le prit au creux de sa main avec une grimace. - Définitivement un rat, marmonna-t-il inconscient du regard attendri que son serviteur posait sur lui à cette seconde. Il se pencha ensuite pour placer délicatement la bestiole sur le sol, ignorant l’exclamation indignée de son vis-à-vis. - Mais … - Chut… souffla Arthur en levant son index devant le visage de Merlin, assez proche pour frôler ses lèvres. Et Merlin obéit avec un air troublé qui fit sourire le prince. Sur le sol, le chaton avait déjà trouvé sa place, caché derrière le bouclier posé contre le mur. - Tu vois, il va bien, murmura-t-il. - Non…
Mais Arthur se rapprocha encore, frôlant Merlin tout entier cette fois. - Très bien, je vais t’expliquer quelque chose, d’accord ? Un léger hochement de tête lui répondit. Il lisait clairement dans les yeux de son serviteur que celui-ci hésitait entre reculer d’un pas ou rester à sa place. Cette situation avait quelque chose de familier qu’elle n’aurait certainement pas du avoir, quelque chose d’attirant qui l’appelait à se reproduire encore et encore. Mais comme pour tout ce qui concernait Arthur, Merlin avait appris à voir cela comme l’une des parts inévitables de ce qui les reliait l’un à l’autre. La part la plus intrigante et la plus effrayante à la fois. Parce qu’Arthur était ce qu’il était, et que son arrogance et son fichu caractère donnaient à Merlin envie de le frapper bien plus souvent qu’ils ne faisaient naître cette espèce de frisson dans son ventre. Pourtant à cet instant, avec le prince si proche de lui, c’étaient les frissons qui gagnaient, indubitablement. Alors il laissa Arthur parler, la respiration un peu courte, et s’en voulant déjà de ne plus savoir lui répondre.
- Je n’ai rien contre ce que tu as dit. Tu sais, que les princes devaient prendre soin de tous leurs sujets. C’est une bonne chose. Une fois de plus Merlin hocha la tête, pas certain de savoir où le prince voulait en venir. Celui-ci s’était approché encore, il avait passé un bras près de sa hanche et s’appuyait maintenant sur le dossier de la chaise qui se trouvait juste derrière le sorcier. Son visage était tellement près du sien que Merlin avait du mal à garder les yeux ouverts. C’était son sourire définitivement trop arrogant qui le persuadait de ne surtout pas les fermer pour le moment. - Tu viens de courir pendant des heures au milieu de la tempête de neige qui se prépare, là dehors, tu es aussi trempé que ce chaton. Et tu es définitivement l’un de mes sujets. Le coin de sa lèvre remonta un peu plus, et Merlin se dit qu’il n’allait certainement pas aimer ce qui allait suivre. - Il est donc de mon devoir de prendre soin de toi, finit le prince dans un murmure, sa bouche se posant sur la sienne avec légèreté.
Pendant une fraction de seconde Merlin se laissa aller au baiser, avant de se souvenir qu’une fois de plus, le prince était en train d’essayer de détourner son attention. Il recula de quelques centimètres, brisant leur étreinte sans pour autant s’éloigner, une main sur l’épaule de l’héritier au trône et ses yeux dans les siens, il sourit à son tour avant de répondre. - Tant que ce chaton ne sera pas autorisé à dormir avec vous, j’ai bien peur de ne pas pouvoir coucher avec vous. - Merlin, enfin voyons ! s’exclama Arthur presque sincèrement choqué. - Ce n’est pas ce que vous aviez en tête sans doute ? demanda Merlin faussement innocent, essayant de garder son sérieux alors que le bras du prince se refermait un peu plus sur ses reins. - Si… Mais… Enfin… C’est pas la question. Tu l’as dit toi-même, il va faire froid cette nuit, tu serais beaucoup mieux ici. - C’est sans doute vrai, dit Merlin en frissonnant alors que les lèvres de son amant se promenaient sur la peau de son cou. Mais vous refusez votre porte à un pauvre animal sans défense, je ne me sens pas le droit de réclamer votre lit. Le prince s’écarta avec un mouvement d’humeur, le désignant du doigt. - Je suis le futur roi, tu n’as pas le droit de me faire du chantage ! Merlin le laissa s’éloigner, en profitant pour aller récupérer la boule de poil qui avait déjoué leur surveillance pour monter sur la table goûter le plat de viande. Il s’installa avec elle près de la cheminée, soupirant de contentement en sentant la chaleur des flammes. Dans son dos, il le savait très bien, le prince était en train de faire les cent pas. Il ne savait pas exactement ce qu’il avait à perdre ou à gagner à s’opposer à lui ainsi, il sentait juste confusément qu’il devait le faire. Qu’il y avait là quelque chose de vital à rétablir dans la relation qui s’était tissée entre eux ces derniers mois.
- Je ne vais pas céder à tous tes caprices. - Et je ne compte pas céder aux vôtres. Il y avait quelque chose d’étrangement calme dans leurs phrases, comme une résignation, un accord tacite. Le jeune sorcier sentait la présence d’Arthur derrière lui, sa main qui s’était posée sur sa nuque. - Le rat peut rester, murmura finalement le prince, d’une voix qui laissai entendre que les mots avaient eu du mal à franchir ses lèvres. Merlin se releva, abandonnant le chaton sur le siège près du feu. Il fit face à son amant. D’un doigt il écarta l’une des mèches de cheveux qui s’étaient égarées sur son front, suivant ensuite la courbe de sa mâchoire volontaire. - Merci… - Tais-toi, l’interrompit Arthur en se penchant sur ses lèvres. Le jeune homme se laissa emporter, savourant l’étreinte, la douceur de sa bouche, la force de ses bras. Il ne savait pas encore ce que l’avenir allait leur imposer, mais plus il apprenait à connaitre cet homme, ses défauts comme ses qualités, plus il était sûr d’une seule chose. - C’est pour ça que vous serez un grand roi. Cependant Arthur ne le laissa pas poursuivre, et Merlin ne songea bientôt plus à rien d’autre qu’à ces mains se promenant sur son corps.
Fin.
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Arthur/Merlin, plat, chaton, bouclier et anneau, le contexte c'est "nuit de neige sur Camelot" Et la phrase "Bon sang, Merlin, je ne suis pas un chauffe-lit, je suis un prince !" |