Tout y était. Les cris, les pleurs, les larmes qui se déversent et qui ne s'arrêtent plus de couler. La panique. La peur. L'angoisse.
A l'heure précise où j'ai ouvert ce livre, jour pour jour, heure pour heure, la guerre était déclarée. Mais pas n'importe laquelle. Celle de mon âme.
A la lumière de mon corps, j'ai vu ce qui m'embrasait. L'incertitude de ne pas savoir ce qui m'attendait, de pouvoir m'écrouler à tout moment. J'ai paniqué! Rien d'autre n'a alors parcouru mon esprit que l'espoir de survivre. Mais comment faire? J'étais littéralement perdue dans ce labyrinthe de flammes et de cendres. J'avancais pas à pas, risquant à chaque foulée de tomber plus bas. Le pire dans tout ça, me suis-je dit, c'est que je suis seule. Personne ne pouvait m'aider, et j'avais beau crier à l'aide, personne ne me répondait, personne ne m'entendait.
C'est alors que j'ai compris ce qui allait me sauver. Au départ, je pensais que quelqu'un me viendrait en aide, ou qu'un miracle finirait par arriver et me sortir de cet enfer. J'avais tort. La seule chose qui pouvait me sauver, c'était ma détermination. Je devais continuer, je devais me persuader que j'allais y arriver. Et j'ai eu raison.
Je ne suis pas remontée; je suis descendue si bas qu'à l'instant même où j'ai atteint la terre ferme, mon âme a retrouvé la paix. J'étais en sécurité, loin de tout danger, protégée par moi-même. Loin de ces gravats qui m'entouraient quelques minutes auparavant.
J'étais vivante.
9-11. |