L'Auguste
Disclamer : Tous les personnages (et la plupart de ce qui va avec) appartiennent à la base à JK Rowling et à son univers fantastique et magnifique de la saga Harry Potter. Je les ai simplement légèrement modifiés et adaptés pour le bien de cette fanfic.
Avertissement: Cette histoire parle d'une relation entre deux personnes de même sexe, ici deux hommes (avec en plus une différence d'âge de 10 ans). Les commentaires homophobes ne seront pas acceptés puisque vous êtes prévenu(e)s.
Note : Voici ma première fanfiction utilisant le monde d'Harry Potter. Je ne sais pas encore combien de chapitres elle fera. Je ne prends pas de Bêta, alors n'hésitez pas à me signaler les fautes que vous pourriez remarquer afin que la lecture soit plus agréble. Bonne lecture (du moins j'espère !).
Note 2 : Cette ficition a été commencée et publiée pour la première fois (sur FF) il y a de cela plus de 2 ans, et stagne depuis 1 an au deuxième chapitre. Mais grâce à Lusaka, elle se poursuivra !
Chapitre II.
Harry, Ron, Hermione, Dean, Seamus et Neville se dirigèrent donc vers leur classe de maths, pour deux heures de cours. Ils retrouvèrent en chemin Parvati Patil et Lavande Brown, deux de leurs camarades de classes, et c'est dans un joyeux brouhaha qu'ils arrivèrent devant leur salle de cours. Là attendaient d'autres élèves, dont les sourires s'effacèrent lorsqu'ils aperçurent Harry et ses amis, pour laisser la place à un air hautain et méprisant. Pansy Parkinson, Gregory Goyle, Vincent Crabbe, Blaise Zabini, Théodore Nott et Milicent Bulstrode étaient les enfants de riches représentants de la chambre des Lords ou de grands directeurs de multinationales, et se plaisaient à le faire savoir. Et pour cela, ils avaient choisi à leur tête Draco Malfoy, fils de diplomate, qui affichait une aristocratie à toute épreuve.
Depuis leur rentrée au lycée Poudlard, Draco et Harry et leurs amis respectifs étaient les parfaits opposés, et leurs récurrentes altercations le montraient bien. Car Draco et sa bande, parfaits exemplaires de la haute bourgeaoisie et de ses traditions, méprisaient ceux qui leur faisaient face : Hermione et Dean qui venaient de familles modestes et étaient inscrits dans ce lycée grâce à leurs résultats, et étaient donc ce que les aristocrates appelaient des « Sang-de bourbe », des personnes sans ascendance aristocrate ; Ron dont la famille était régulièrement à la limite de l'endettement, et Seamus, Neville et Harry qui étaient là de par leur naissance, mais sans avoir été éduqués selon des codes précis. Ils se moquaient fréquemment des habits usés et démodés de Ron, de la maigreur de Harry, de la maladresse et timidité de Neville, de l'accent et du langage de Seamus, et des origines de Dean et Hermione. Alors, pour contrer cela, Harry et les autres répliquaient sur leurs manières guindées, leurs moindres imperfections qui étaient leurs faiblesses, ou alors les frasques de leurs parents, lorsqu'il y en avait, qui apparaissaient dans la presse.
Et ce jour là ne fit pas exception.
- Tiens donc, Potter et sa bande de vilains ...
- Malfoy.
- Eh bien, je vois que cette année encore, Noël n'aura pas été bénéfique à ta garde robe ... remarque, tu ne peux pas faire pire que Weasley. Dis-moi la belette, de combien s'est accentué le gouffre financier dans lequel se trouvent tes parents ? Tu as déjà cherché un pont sous lequel tu pourras dormir ?
- Ta gueule Malfoy !
- Ron, calme toi, il n'en vaut pas la peine.
- Ooh, Miss-je-sais-tout s'en mêle. Mais quand donc Dumbledore réalisera-t-il que la racaille des Sang-de-Bourbe ne doit pas être acceptée dans cette école ? On a déjà bien assez à faire avec des gens comme les Weasley ou les Potter ...
- Retire ce que tu viens de dire Malfoy ...
- ...
- TOUT DE SUITE !
- Oh là, on se calme Potter. Si tu ne supportes pas la naissance honteuse de Granger, il ne fallait pas en faire ton amie.
- Tu rêves. Je suis très fier d'avoir Hermione pour amie, car elle mérite bien plus que toi ou moi sa place dans notre lycée. Aurais-tu oublié qu'elle est la première de notre promotion ? Devant toi, même ? Maintenant excuse nous, mais nous aimerions aller en cours.
Sachant que sa dispute avec Malfoy ne mènerait de toute façon nulle part, Harry passa à côté de l'autre élève et au milieu de toute sa clique, les bousculant légèrement au passage, puis rentra dans la classe. Ses amis le suivirent, sans se préoccuper de l'air mauvais de l'aristocrate blond, qui leur emboîta le pas. Et ils furent accueillis par leur professeur, selon la coutume de celui-ci.
- Dépêchez-vous bande de cornichons ! Ca n'est pas parce que votre niveau abyssal est irrécupérable qu'il faut en profiter pour traînasser dans les couloirs !
- Bonjour Professeur Snape
- Oh, bonjour à vous aussi Mr Malfoy. Asseyez vous tous, et sortez le devoir que vous aviez à faire durant les vacances. Et je préviens d'ors et déjà les cancres qui ne l'auraient pas fait en entier qu'ils auront le double d'exercices à faire pour lundi prochain.
Sur ces bonnes paroles, il se mit à arpenter les travées, ramassant sans regarder leurs propriétaires les devoirs posés au bord des tables. Jusqu'à ce qu'il arrive à la table de Neville et Hermione.
- Alors Mr Longdubat, avez-vous fait tous vos exercices, malgré l'absence de notre Miss-je-sais-tout à vos côtés ?
- Euh ... j, je ... euh. Oui. Oui, je ... je crois bien que ... euh, oui Monsieur.
- Oh. Me donneriez-vous un cadeau en retard en me dispensant d'un supplément de corrections Mr Longdubat ? Miss Granger, comment avez-vous pu remplir cinq feuilles doubles quand vos camarades se sont contentés de trois ? ¨Prenez donc exemple sur Potter la prochaine fois, lui s'est limité à ses capacités, deux feuilles doubles, après le poil qui se trouve dans sa main le démange trop.
Suite à ces paroles, des rires gras et moqueurs s'élevèrent dans la salle, provenant de Draco Malfoy et ses amis, qui eux n'avaient reçu que de grands sourires de la part de l'adulte, dans la mesure où le rictus du professeur Snape pouvait être considéré comme un sourire, et encouragements pour les moins doués d'entre eux. Harry, trop habitué au mépris que son enseignant lui vouait, n'y prêta guère attention, tandis que les joues de Neville arboraient une teinte rouge tomate, et que les yeux d'Hermione étaient plus brillants qu'à l'ordinaire.
La haine du professeur Snape envers Harry Potter faisait partie de ces choses immuables dans le lycée, qui finissent par faire partie du décor, sans que personne ne s'en étonne. Tout le monde savait que le père d'Harry, James Potter, et Severus Snape avaient tous les deux fait leurs études dans le lycée Poudlard, et qu'ils avaient été les plus farouches ennemis que l'établissement ait jamais accueillis. Et même si Harry n'avait aucun souvenir de ses parents, même s'il n'avait absolument rien à voir avec son père hormis son physique (ils étaient des copies conformes, sauf au niveau des yeux que Harry tenait de sa mère, selon ce que le régisseur, Hagrid, lui avait dit), depuis le premier jour où il avait mis les pieds dans la classe de mathématiques, le sombre professeur Snape avait reporté sur lui la haine qu'il ne pouvait plus déverser sur le défunt James. Et depuis plus de deux ans, Harry subissait les foudres de l'homme.
Le cours se poursuivit sur le même schéma, compliments pour Draco et sa bande, sarcasmes et moqueries pour le reste de la classe et plus particulièrement pour Harry, et Neville qui avait une moyenne catastrophique en mathématiques. Lorsqu'enfin, après deux heures de supplice, la sonnerie se déclencha, plusieurs soupirs de soulagement se firent entendre. Et le raclement des chaises et des tables, le bruit des pas de plusieurs dizaines d'étudiants se firent entendre dans le lycée.
Harry sortit de la salle de mathématiques accompagné de Ron et Hermione, et ils se dirigèrent ensemble vers leur prochain cours, celui d'anglais avec le professeur Sinistra.
- Pfou. Heureusement qu'on a anglais maintenant. On va pouvoir souffler un coup. Un morpion ça te dit Harry ?
- Ron ! Le cours d'anglais est important, même s'il ne fait pas partie des principaux à plus gros coefficient. Tu ne trouveras jamais de travail auprès d'un employeur important si tu fais une faute à chaque phrase, ou si tu ne sais pas parler correctement. Et si tu ne me crois pas, demande à mon cousin Henry, c'est ce qui lui est arrivé, et il a dû se contenter d'un travail moins bien côté alors qu'en pratique il est excellent. Et ...
- Hermione, je sais. Désolé. Mais après le cours de maths, j'ai besoin de souffler. Franchement, qu'est-ce qu'il a le connard graisseux ? C'est quoi son problème, hein ? Je ne comprends pas pourquoi Dumbledore le garde. Plus désagréable et antipathique, tu fais pas.
- On sait Ron. Mais crois-moi, tu ne peux rien y faire. Il y a déjà dû y avoir d'autres élèves avant toi qui se sont posés les mêmes questions et qui ont voulu le changer, et ils n'ont pas réussi. Allons plutôt en cours, et nous pourrons souffler en dernière heure.
- Ouais, t'as raison mec. C'est parti !
Le cours d'anglais se passa comme prévu dans le calme. Ils étudièrent ce jour là des citations d'auteurs connus, qui se rejoignaient toutes sur une notion commune : le courage. Leur professeur, une femme d'une quarantaine d'années qui était réputée pour être une des professeurs les plus appréciées de Poudlard, les fit tous participer, en leur enjoignant de dire ce qu'ils comprenaient des citations, et ce qu'ils pensaient de l'interprétation que elle, en faisait. C'est donc en débattant que les trois compères, ainsi que Dean, Seamus et Neville se rendirent dans la Grande Salle, qui servait de réfectoire, ou comme lors des heures libres, de salle de repos et de jeu.
- Je m'étonne que tu ne sois pas à la bibliothèque, Hermione. Ou à la rigueur dans une des salles de travail. Que nous vaut l'honneur de ta présence en ces lieux ?
- Très drôle Dean. En fait, j'aimerais que tu nous parles plus en détail de ce bar-scène, et que nous expliques comment tu prévois la soirée de samedi. Pour que je puisse convaincre mes parents, il nous faut une bonne organisation.
- Oh. OK. Eh bien, en général les soirées commencent à 20h. Alors si vous voulez, on peut manger chez moi, et se rendre au bar à pieds ensuite. Je pense que ça finit vers 23h, on pourra boire un dernier verre, puis on rentrera. Comme ça Cendrillon sera rentrée avant minuit chez moi.
- Il faudrait qu'on soit chez toi à quelle heure ?
- Quand tu veux Harry. Vous pouvez passer l'après-midi à la maison, ou ne venir que pour manger. C'est vous qui voyez.
- Cendrillon approuve. Mais je voudrais savoir ce qu'on va manger. Le plus simple serait de commander des pizzas ou quelque chose du genre, non ?
- Mouais. J'aurais plutôt pensé à des pâtes à la carbonara. On achète des spaghettis, un pot de crème et des lardons pour pas que ça nous revienne trop cher, et on a un simili de pâtes à la carbonara. Et c'est quasi aussi bon que des vraies !
- Wow Harry. Tu as l'intention de te lancer dans une carrière de chef cuisto ? En tout cas, ça marche pour moi.
Après Dean, chacun leur tour, tous les autres approuvèrent. Harry, lui, pensait à la première fois qu'il avait dû faire des pâtes à la carbonara pour sa famille. Il avait fini la soirée dans son placard ce jour là, sa Tante l'avait puni car elle avait estimé qu'il n'avait pas fait suffisamment de pâtes. Il devait avoir dix ans à cette époque, et il avait oublié que son cousin avalait l'équivalent de ce que mangeaient trois enfants du même âge. Depuis, il prévoyait toujours les repas pour cinq personnes, puisque lui devait se contenter des restes.
- Harry ! Mais qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? On n'est plus en vacances tu sais, et heureusement d'ailleurs, on va avoir besoin de toutes nos heures de cours pour boucler le programme de cette année !
- Désolé Hermione, je pensais à autre chose. Vous disiez quoi ?
- On se demandait qui ferait les courses. Le plus simple serait que ce soit Dean, puisqu'il est celui qui habite le plus près de notre QG pour la soirée. Et puis on apporte tous de quoi le rembourser dès vendredi, comme ça, ça ne traînera pas.
- Moi ça me va, Ron. D'ailleurs en parlant d'argent, tu ne nous as pas dit si l'entrée du bar était payante Dean.
- Oh. Ouais, c'est vrai, désolé. Aux dernières nouvelles, il faut juste donner un euro symbolique, et boire une conso. Ca n'est pas vraiment imposé, mais tout le monde le fait.
- Bien sûr, c'est la moindre des choses. Alors si on récapitule, on arrive chez toi quand on veut, tant qu'on apporte l'argent nécessaire pour le repas, Harry se charge de nous préparer des pâtes à la carbonara ...
- ... ah. Ma foi, demandé si gentiment, je ne peux pas refuser ...
- ...parfait. On prend de quoi payer l'entrée pour le bar et une conso, et on amène une couverture ou un sac de couchage pour dormir. Je n'ai rien oublié ?
- Non, je ne crois pas, Hermione. Et puis avec ton intelligence combinée à ta mémoire, je ne me risquerais pas à affirmer le contraire.
- Merci, Seamus. Eh bien dans ce cas, je vais aller entraîner mon intelligence et ma mémoire à la bibliothèque. Je vous retrouve pour le déjeuner à 12h30 ici ?
- D'accord Mione. A tout à l'heure.
Hermione partie, ses réprimandes et ses conseils avec, les garçons sortirent un jeu de cartes, et se lancèrent dans une partie de tarot. C'était Ron qui leur avait appris les règles du jeu, lorsqu'ils avaient commencé à tous se fréquenter durant leur première année au lycée, et ils avaient souvent ressorti les cartes depuis. A cause de ça, ils avaient essuyé pas mal de moqueries de la part des autres élèves. Et puis un jour, pour s'amuser, ils avaient décidé de participer à un concours de tarot qui se déroulait dans un quartier huppé de Londres, et Ron était revenu victorieux, avec une belle prime de 1000£. Depuis, seul Malfoy faisait encore des remarques concernant la soit-disant ringardise des joueurs de tarots.
Complètement plongés dans leur monde d'atouts et d'appels au roi, les cinq garçons sursautèrent lorsque la sonnerie indiqua la fin des cours de la matinée. Sachant que le reste de leurs amis les retrouveraient, ils continuèrent jusqu'à ce que Ron soit déclaré largement vainqueur. Ils n'eurent que le temps de ranger leurs cartes que déjà Ginny, Luna et Hermione les rejoignaient.
- Ah, enfin ! C'est que ça manquait de filles par là. Pas que je ne vous aime pas les mecs, hein mais ...
- Ca va, Ron, tais-toi et fais de la place à ta gentille petite soeur que tu aimes de tout ton petit coeur.
- Euh ... Ginny ?
- Oui ?
- Non, rien.
- Mais ... quoi ? Dis moi Dean !
- Hum. C'est juste que vu la tête que Ron a faite quand tu as parlé de « gentille petite soeur » qu'il aimerait « de tout son petit coeur », euh ... enfin bref, tu devrais employer d'autres mots.
- Ah ! Mais non. N'est-ce pas Ronny Ron ?
- M'appelle pas comme ça !
- Bah quoi ? Tu ne dis pourtant rien quand Maman t'appelle comme ça.
- ...
- Oh, allez, ça va. J'arrête de t'embêter, promis ! Parlez nous plutôt de ce que vous avez prévu pour ce week-end, tiens.
Le repas se déroula donc au rythme des explications de Dean concernant la soirée, et des interventions, ou plutôt interruptions, de Ron, Hermione et Seamus, ainsi que des questions plus ou moins censées de Ginny et Luna. Harry et Neville, eux, écoutaient en rigolant et en comptant les points lors des fréquentes mésententes entre Ron et Hermione. Et enfin, après une bonne demi heure, ils furent tous d'accord pour demander la permission à leurs familles respectives, et de donner la réponse le lendemain.
- Il nous reste environ trente minutes avant de reprendre les cours. Est-ce que ça tente quelqu'un une petite ballade dans le parc ?
- Très bonne idée, Mione. Et peut-être qu'il restera un peu de neige sous les arbres. Ronny Ron, mon cher frère, fais attention à toi, les boules de neige vont fuser. C'est ce qu'on récolte lorsqu'on ne confirme pas le fait d'aimer sa chère et très gentille petite soeur adorée de tout son petit coeur !
Après ces quelques paroles, Ginny s'enfuit en rigolant vers la Grande Porte menant au parc, poursuivie par un grand frère prêt à en découdre, et des amis hilares. Lorsqu'ils se retrouvèrent tous dehors, les rares plaques de neige à avoir perduré furent prises d'assaut, et une bataille s'engagea entre Ginny, aidée de Dean et Seamus, et le trio formé par Harry, Ron et Hermione. De leur côté, Neville et Luna s'étaient assis légèrement à l'écart afin de ne pas récupérer de balles perdues, et tentaient tant bien que mal d'arbitrer ce qui devenait plus une course-poursuite entre grands gamins qu'une véritable bataille de boules de neige. Finalement, ce fut Luna qui mit fin à la pause en signalant qu'il ne leur restait que cinq minutes avant la reprise des cours, et qu'ils feraient mieux de remettre leur uniforme en ordre, c'est-à-dire chemise rentrées et défroissées au maximum, cheveux en ordre -exception faite pour Harry, pour qui ceci était mission impossible- et toute trace de neige ou autre effacée. Ce qui, tout compte fait, était plutôt ironique puisque Luna était connue pour toujours avoir un pan de chemise dépassant de sa jupe, des mèches de cheveux dans tous les sens ou bien encore des boucles d'oreilles totalement dépareillées. Mais trop occupés à récupérer leurs affaires et à se précipiter vers leurs salles de classes, aucun des amis ne releva ce fait.
Ils déboulèrent donc tous en courant dans le Grand Hall et se séparèrent finalement là, les deux plus jeunes allant en mathématiques au rez-de-chaussée, et les autres se rendant en cours d'économie au troisième étage.
- Ron, dépêche toi, ou nous allons être en retard !
- Oui, oui, j'arri ... merde, mon livre !
- Tiens, vieux. Et presse le pas, ou Mione va t'étriper pour être en retard en cours pour la première fois de sa vie.
- Mm. Mouais. Merci.
Ils franchirent la porte tous trois à l'instant même où retentissait la cloche annonçant le début des cours. Le professeur Flitwick les pria de sa petite voix fluette de s'installer rapidement, et d'essayer d'arriver à peine plus tôt à l'avenir. Puis deux heures de cours passèrent, ponctuées par la correction de quelques exercices qui avaient été donnés pour les vacances.
Les cours du professeur Flitwick étaient généralement très appréciés des élèves. En effet, il faisait partie des professeurs les moins sévères du lycée, et il n'était pas rare que ses élèves chuchotent entre eux en plein cours. Bien sûr, lorsque cela devenait vraiment gênant, il demandait le silence, mais il ne s'énervait jamais. Il partait du principe que ceux qui manquaient d'attention ne pouvaient s'en prendre qu'à eux en cas d'échec aux examens, qu'ils devaient apprendre à se prendre en charge, et comprendre qu'ils travaillaient pour eux, pour leur avenir, et non pour leurs parents ou leurs professeurs. Et le résultat était plutôt positif, puisque la moyenne aux épreuves d'économie était généralement très bonne, et qu'il était rare qu'un étudiant manque ses examens à cause de cette matière.
Une fois le cours fini, les élèves se rendirent à leur cours suivant, avec le professeur McGonagall. Il s'agissait d'un cours dit d' « Actualité », qui obligeait les élèves à être au courant au jour le jour de ce qui se passait dans le monde, à comprendre comment celui qu'ils connaissaient s'était mis en place, et à réagir sur certaines questions. Ce cours était spécifique au lycée Poudlard, qui avait une plage horaire consacrée uniquement à cette enseignement, contrairement à d'autres lycées où ces notions étaient survolées en cours d'Histoire généralement.
Harry, Ron et Hermione parlaient donc de l'énième conflit entre Israël et les Palestiniens, échangeant les dernières nouvelles qu'ils avaient acquises, tout en se dirigeant vers leur salle de classe, lorsque Harry fut brutalement bousculé, et projeté sur son amie.
- Eh bien, Potter, on ne tient pas sur ses pieds ? Ou peut-être est-ce tout ce que tu as trouvé pour te rapprocher insidieusement de ton amie-à-longues-dents ...
- Malfoy. Quel déplaisir de te revoir. Deux rencontres dans la même journée, je dois être maudit.
- Tsss. Tu devrais t'estimer heureux d'avoir la chance de nous approcher mes amis et moi. Un Sang-mêlé comme toi. Je ne comprendrai jamais comment un Sang-pur peut épouser une simple petite Sang-de-bourbe. Quelle honte.
- Ha. Tu plaisantes Malfoy, hein ? Ce qui est honteux, c'est plutôt la consanguinité caractéristique de ce que tu appelles le Sang pur. Honnêtement, comment pouvez-vous encore prôner un tel mode de vie ? Mais regarde donc Crabbe et Goyle, ce sont bien des fils d'aristocrate, non ? Et comment qualifierais-tu leur niveau d'intelligence. Personnellement, je pense que le terme « abyssal » a été créé pour eux. Et si tu continues à croire de telles absurdités, c'est que tu es vraiment encore plus idiot que je ne le pensais.
- Fais donc attention à ce que tu dis Potter. Je te rappelle que j'ai certaines relations, qui pourraient bien te mettre quelques bâtons dans les roues lorsque tu devras te trouver un travail pour te nourrir à la sortie de ce lycée. Et ça n'est certainement pas avec des relations comme Granger ou Thomas que tu accéderas rapidement au sommet de la hiérarchie, quel que soit le métier que tu choisisses. Mais je t'avais d'ors et déjà prévenu lors de notre première année ici, n'est-ce pas ?
- Tout à fait, et je ne regrette pas ma décision de me tenir loin de toi. Grand bien te fasse si tu accèdes directement au poste que tu convoites grâce à ton père, mais nous n'avons vraiment pas les mêmes priorités.
- Ca, c'est évident. Tu vas bosser dans une petite boîte minable, te marier avec Granger et vous élèverez votre marmaille dans un pavillon de banlieue. A moins que Weasley ne se décide à se bouger, et tu trouveras une autre petite Sang-de-bourbe. Et tu mourras toujours aussi minable.
- Peut-être que je ne mourrai pas dans un lit d'or, mais au moins je ne serai pas seul, j'aurai des gens qui m'aiment autour de moi. Et toi, dis-moi, si tu chutais, qui serait là pour t'aider à te relever ? Tes amis ? Laisse moi rire, tu n'as que des relations, qui profitent de ta situation et de ta réputation. Et tes parents te déshériteraient pour leur avoir fait honte. Tu te retrouverais seul, petit aristo. Parce que tu découvriras vite que l'argent n'apporte pas tout.
Sur ces dernières paroles, Harry s'engouffra dans la salle de classe, sans laisser le temps à Malfoy de répondre. Il n'attendit pas même ses amis et s'assit à une table à l'extrême droite de la salle de classe. En réalité, Malfoy avait touché un point sensible. Harry savait que dans quelques mois, il serait majeur, et alors, les Dursley le jetteraient dehors, sans se préoccuper de savoir s'il avait un endroit où aller. Cette situation angoissait Harry, qui avait déjà commencé à cherché des appartements à bas prix, et des offres d'emploi. Cependant, il n'eut pas le loisir d'y réfléchir plus longtemps, ses amis s'étaient à leur tour installés, ainsi que les autres élèves, et leur professeur entra dans la classe. Comme le pensaient Harry et ses amis, le débat porta essentiellement sur le conflit en Moyen-Orient. Ils consacrèrent simplement les dix minutes de fin de cours à parler des derniers rebondissements au sein du Parlement anglais.
Enfin, la sonnerie retentit, indiquant la fin de cette première journée de cours. Les élèves rangèrent leurs affaires puis se dirigèrent vers la sortie tout en discutant. Hermione demanda à ses amis à repasser par leurs casiers, puis ils rejoignirent le gros des étudiants dehors, au bas des marches, afin d'attendre leur bus. Ils aperçurent sur leur gauche Malfoy qui montait dans une limousine tandis que le chauffeur lui tenait la porte, et d'autres élèves qui repartaient eux aussi avec leur voiture personnelle. L'attention d'Harry fut détournée par l'arrivée des bus, et il se dirigea vers l'un d'entre eux, suivi de ses amis. Ils se retrouvèrent le même groupe que le matin même, avec Neville, Ginny et Luna en plus.
Le trajet jusqu'au centre de Londres se déroula paisiblement. Ils reparlèrent de leurs vacances, Neville révélant que sa grand-mère l'avait emmené cette année là en France, chez une lointaine grand-tante qui vivait à la montagne. S'ensuivit une discussion entre Hermione et Neville sur les plus beaux endroits de France. De leur côté, Seamus, Dean et Ron comparaient leurs cadeaux, tandis que Luna et Ginny parlaient de leur cours d'économie. Harry lui, avait laissé tomber sa tête contre la fenêtre, et pensait à la façon dont il allait demander l'autorisation de sortie à son Oncle pour le week-end. Il pensait à se proposer pour nettoyer le garage de fond en comble. Il avait entendu Vernon dire que des tâches d'huile s'étaient formées sur le sol, et que les établis avaient besoin d'un bon coup de dépoussiérage. Ou alors, il cuisinerait un crumble aux poires, le dessert préférés de son Oncle.
Lorsque le bus arriva à destination, Harry était toujours perdu dans ses pensées, et il fallut que Seamus le secoue pour qu'il remarque que tous les passagers descendaient. Suivant ses amis, il se retrouva sur le trottoir, aux côtés d'Hermione. Ils n'avaient tous deux que peu de temps pour attraper leur prochain bus, et ils abrégèrent donc les embrassades avec leurs amis.
De nouveau assis confortablement, les deux amis entamèrent une discussion sur la soirée prévue.
- Est-ce que ton Oncle te laissera sortir, au fait ? Tu n'avais pas pu aller à l'anniversaire de Ron l'an dernier.
- Mm. Ouais, je sais. Mais je compte bien faire en sorte de pouvoir vous retrouver vendredi. Au pire, j'utiliserai le chantage, je sais que mon Oncle a parlé de ranger le garage. Si je me propose pour le faire, il me laissera sûrement une soirée.
- C'est quand même dommage que tu sois obligé d'en arriver là. Pourquoi est-ce qu'ils ne veulent jamais te laisser venir à nos soirées ? Tu es pourtant libre de te balader dans ton quartier le reste du temps, non ?
Levant les yeux, Harry vit dans le regard de son ami l'étincelle de la curiosité. Il devait faire attention à ne pas laisser d'indice sur sa condition au sein de sa famille, et trouver une excuse. Il ne tenait vraiment pas à ce que Hermione se mêle de ça.
- Oui, oui bien sûr, mais c'est justement notre quartier, je le connais. Ils ne veulent probablement pas que je m'éloigne de la maison, et surtout pas pour rentrer en pleine nuit ... Et toi, tu penses que tes parents vont te donner l'autorisation de sortir accompagnée de tant de garçons ?
- Oh, oui je pense. Ils savent que je ne vais pas me laisser embarquer dans des histoires démentes, et ils me font confiance. Et puis je leur ai assez parlé de vous tous pour qu'ils sachent que je ne risque pas grand chose. Ils me savent bien différente de ma cousine, Mélinda. Je t'ai déjà parlé d'elle, non ? Tu ne sais pas ce qu'elle a fait pendant les dernières vacances ? Elle ...
Fier d'avoir entraîné Hermione sur un sujet beaucoup moins dangereux pour lui, il la laissa raconter les écarts de conduite de sa cousine, et à quel point elles étaient différentes. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de placer un « oui », « hmm », « bien sûr » ou « non, tu as raison », aux bons moments, et de la relancer lorsqu'il la sentait quitter le sujet. Ils n'abordèrent ainsi plus une seule fois le sujet concernant la soirée du vendredi, et arrivèrent à l'arrêt de la jeune fille alors que celle-ci évoquait une énième frasque de sa cousine Mélinda.
- Bon, eh bien, à demain Harry. Passe une bonne soirée, et n'oublie pas les exercices de maths pour vendredi ! Avance toi en les faisant dès ce soir.
- Oui, Hermione, ne t'inquiète pas. Rentre bien, et passe le bonjour à tes parents.
- OK ! Bonne soirée !
- Salut.
Enfin, le bus repartit, et vingt minutes plus tard, il descendit à son tour. Il se dépêcha de rejoindre la maison de sa Tante et sa chaleur bienfaisante, tout en réfléchissant au meilleur moment pour aborder son Oncle. Finalement, lorsqu'il parvint au numéro 4, il constata que son Oncle était déjà rentré, et il le retrouva assis à la cuisine, discutant à la cuisine. Il entendait également de la musique provenant de l'étage, signe que son cousin se trouvait dans sa chambre. Décidant qu'il n'aurait pas de meilleure occasion, il déposa sa veste sur le porte manteau, rangea ses chaussures, et rejoignit les adultes autour de la petite table.
- Bonsoir Oncle Vernon, Tante Pétunia.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Uhm ... j'ai ... uh ... un exposé à faire avec un ami pour le lycée, et je voulais savoir si je pouvais passer la nuit chez lui samedi, afin qu'on puisse travailler.
- Un ami ? Il y a des gens qui acceptent comme ami ? Drôle d'idée. Et pourquoi est-ce qu'on t'autoriserait à quitter la maison, dis-moi ?
- Uhm, je ... pourrais nettoyer le garage mercredi après-midi en échange. Je t'ai entendu dire que tu voulais t'en occuper. Mais je peux le faire à ta place, et tu pourrais profiter de ton week-end.
- Moui, pourquoi pas. Mais il faudra que ce soit parfaitement propre. Pétunia, qu'en penses-tu ?
- Ma foi, comme tu veux. Je pense que si tu en profitais également pour faire un crumble à ton Oncle pour le remercier, ça ne serait que justice. Maintenant file d'ici, et reviens dans une heure pour préparer à dîner.
- Oui ma Tante. Merci.
Sans demander son reste, Harry fila dans sa chambre en attrapant son sac au passage. Il referma la porte et se dirigea vers la cage vide de sa chouette, Hedwige n'étant toujours pas revenue. Il vérifia qu'il y avait encore de l'eau et des graines, puis se laissa tomber sur son lit.
Il ne pensait pas que ce serait si facile. D'habitude, son Oncle argumentait pendant des heures, cherchant toutes les excuses possibles pour empêcher son neveu de s'amuser, ou d'étudier correctement. Il n'avait même pas demander chez qui il se rendait, ni dans quel quartier !
Se relevant, il se dirigea vers son armoire, ôta son uniforme et le remplaça par un pantalon marron de velours côtelé, et un vieux T-shirt kaki informe.
Finalement, décidant qu'il ferait mieux de profiter du temps qu'il lui restait avant le dîner pour faire ses devoirs, plutôt que de réfléchir au comportement étrange de son Oncle, Harry sortit ses affaires de son sac, et s'attela à ses exercices de mathématiques, comme le lui avait conseillé sa meilleure amie. Au bout d'une demi heure, il referma livre et cahier, puis prit son livre d'économie afin de lire la leçon du lendemain. Prendre un peu d'avance ne lui ferait pas de mal.
Alors qu'il allait passer au cinquième paragraphe, quelqu'un frappa à la porte de sa chambre.
- Harry ? Va faire à dîner. Tu trouveras des pommes de terre au garage, et des steaks au frigo. Dépêche toi !
- Oui, ma Tante.
Marquant la page de son livre, Harry fila à la cuisine et, après être allé chercher le filet, se lança dans l'épluchage des pommes de terre. Puis il sortit l'autocuiseur, et versa un fond d'eau dedans. Récupérant la panière dans l'un des placards, il y déposa les pommes de terre, et mit le tout dans l'autocuiseur qu'il referma et plaça sur le gaz. Il sortit une salade du frigo, ainsi que le nécessaire pour faire une vinaigrette et s'attela à sa nouvelle tâche. Puis il mit la table, sortit le pain et la boisson, les steaks et une poêle. Un peu d'huile, puis il fit cuire les steaks à feu doux, tandis que les pommes de terre entamaient leur vingtième minute de cuisson vapeur. Enfin, il appela le reste de la famille, et plaça les plats sur la table. Son Oncle arriva le premier, puis Dudley, et enfin la Tante Pétunia. Une fois que tous trois furent installés, Harry les servit, et s'installa à son tour. Il n'écoutait que vaguement Dudley résumer sa journée à ses parents, mais tendit l'oreille lorsque l'Oncle Vernon parla d'une soirée dans son entreprise.
- Il faudra que mon costume soit près pour vendredi, Pétunia. Sais-tu déjà quelle robe tu porteras ? Tu te dois d'être resplendissante, chérie. S'il le faut, achètes-en une nouvelle. Il faudra de toute manière que nous acquerrions un nouveau costume à Dudley.
- Oh, oui tu as raison Vernon. Mon Duddlinouchet sera le plus beau samedi soir.
- Samedi soir, mon Oncle ? Qu'y aura-t-il ?
- T'occupe. Tu n'es de toute manière pas invité, ton exposé tombe à pic. Finis de manger et monte dans ta chambre ! Pétunia, penses-tu que vous aurez le temps de vous rendre en ville mercredi après-midi ?
- Oui, bien sûr. Que penses-tu d'une robe violette ? Il me semble que ...
Harry n'écouta pas la suite. Il avait simplement compris que son Oncle avait organisé un dîner au sein de son entreprise le samedi soir, et que c'est cela qui lui permettait de se rendre facilement à la soirée avec ses amis. Il n'allait donc pas contrarier son Oncle, et finis rapidement son assiette, constituée de deux minuscules pommes de terre et d'une moitié de steak, qu'il déposa dans l'évier, avant de rejoindre sa chambre. Il finit son chapitre d'économie, puis alla se laver les dents, et attrapa un livre sur les étagères. C'était un livre qui appartenait à Dudley, comme tous les autres, que celui-ci n'avait jamais lu, puisqu'il s'agissait bien des seuls cadeaux que son cousin n'avait jamais touchés. Lui, au contraire, adorait la lecture, et avait lu à de nombreuses reprises les différents exemplaires qui se trouvaient là, même si son préféré restait incontestablement le recueil de poèmes Les Fleurs du Mal, de Baudelaire. Il le reprit donc ce soir là, et rechercha Une Charogne, un poème qu'il avait toujours grandement apprécié. Il en lut un ou deux autres, puis, lorsqu'il entendit son cousin rejoindre sa chambre, il éteint sa lampe et plongea sous sa couette. Il lui faudrait se lever tôt le lendemain.
A suivre ... |