Disclaimer: Harry Potter est la propriété de J.K. Rowling and Warner Brothers Entertainment Inc.

Auteur : Crazysnape

Rated ‘T’

Remerciements : Grand merci à Cyzia, pour ses corrections, grâce à elle mes horribles fautes se sont envolées

_______________________________________

Minuit sonne, et tu n'es pas là

Samedi 25 décembre 2005, 00h05

Harry transplana directement dans le salon, comme il le faisait chaque soir.

Ses poches étaient pleines de cadeaux plus où moins stupides qu'il avait reçu des Weasleys pour Noël.

Fred et Gorge, lui avaient offert une poupée gonflable Sorcière, poupée qui avait la capacité de prendre vie pendant une heure. Selon les jumeaux c'étaient pour lui rappeler qu'il était jeune et qu'il ne devrait pas vivre comme un moine mais au contraire profiter de la vie. Il était devenu rouge pivoine et avait rapidement attiré l'attention sur quelqu'un d'autre. Un nouveau livre de cuisine de Molly, qu'il avait adoré puisqu'il y avait plusieurs recettes de Tajines, ce qu'il recherchait depuis des siècles pour en faire à Draco (c'était son plat préféré). Ron et Hermione avait opté pour une place pour la final de la coupe du monde de Quidditsh qui, cette année, avait lieu en Chine. Arthur lui avait trouvé un tire-bouchon moldu (il avait fait semblant d'être content car comme il ne buvait pas un gramme d'alcool ça ne lui serait pas très utile). Chacun d'entre eux, lui avait offert, un petit quelque chose, même Percy, et venant de lui c'était une première. Il arriva donc chez lui d'humeur bien gaie.

Humeur qui ne fit que s'améliorer à la vue qui l'attendait sur le canapé, devant la cheminée.

Draco y était endormis, quelques mèches blondes avaient glissé sur sa joue rendue dorée par les flammes.

Il est beau.

Il paraissait si jeune, si doux.

Doucement, Harry s'approcha de lui, s'agenouillant au niveau de sa tête, et effleura ses lèvres d'un baiser.

Les paupières surplombées de cils pales battirent une fois, deux fois… avant de révéler deux perles grises.

Il avait toujours adoré ces yeux car il pouvait y lire mille et un sentiments.

Pendant longtemps ils avaient été emplis de haine, de rage, de colère, puis peu à peu, cela c'était transformé en désir, en plaisir, en joie, en l'amour… Et ce soir en tristesse.

C'est étrange,
je n'sais pas ce qui m'arrive ce soir,

Je te regarde comme pour la première fois.

_ Bonsoir mon amour.

***************

Encore des mots toujours des mots
les mêmes mots

Harry.

Harry était rentré. Et il en était heureux.

Heureux jusqu'à ce qu'il pose les yeux sur l'horloge.

00h08.

Et soudain le bonheur qu'il avait ressentit c'était transformé en peine.

Pourquoi fallait-il qu'il travaille toujours aussi tard ?

Ne pouvait-il pas se débrouiller sans lui au ministère ?

Pas même le soir de Noël?

Il reporta son attention sur l'homme qui se trouvait face à lui.

Et sa tristesse s'approfondit plus encore.

Là sur le côté gauche de sa lèvre, se trouvait la preuve qu'il n'avait pas tant travaillé que ça.

_ Grosse journée ?

Petit silence

Draco ne pouvait s'empêcher de craindre la réponse.

Il se l'était promis.

Promis.

Et cette fois, il tiendrait sa promesse.

***************

Je n'sais plus comment te dire,

_ Oh tu sais, comme d'habitude. J'étais en planque jusqu'à mon départ. Rien de bien réjouissant.

Tu m'as manqué.

***************

Rien que des mots

Son cœur se brise.

Il n'avait pas d'autre choix, il se l'était promis.

D'un geste brusque, il se leva, et se dirigea vers la chambre.

_ Draco ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Amour ?

Ses yeux le brûlent.

Il sait ce qui l'attend, il se l'est promis.

Soit, le jour de Noël n'est peut être pas sa meilleure option, mais c'était ainsi.

Lentement il se retourna pour lui faire face.

Il savait qu'Harry ne s'y attendait pas.

Il savait qu'il ne comprendrait pas.

Mais il ne le supportait plus.

Soit ça changeait.

Soit…

Soit ça s'achevait.

Soit ça passait, soit ça cassait.

Et c'était à Harry de voir.

Lui ne pouvait rien.

_ Essuie ta bouche.

Il regarda, son brun porter une main hésitante à ses lèvres, puis regarder son doigt.

Du chocolat.

Ses beaux yeux verts se transforment instantanément.

Passant, de la perplexité, à la tristesse.

Ça y est, il a compris.

***************

Mais tu es cette belle histoire d'amour...
que je ne cesserai jamais de lire.

_ Dray, c'est pas ce que tu crois…

Harry regardait les yeux de son amour, se voiler un peu plus, non pas de tristesse, mais de larme cette fois.

C'était la première fois qu'il le voyait aux bords des larmes et ça faisait mal.

Très mal.

Le pire, étant que c'était sa faute, à lui.

C'était lui avait noyé ses perles grises.

Lui.

Le visage devant lui se contracta.

_... bon si c'est ce que tu crois. J'étais avec eux, mais c'était pas prévu. Ils sont venus me chercher au travail, ils m'ont attiré au Terrier, je ne pouvais pas partir comme ça. Ça ne se fait pas. Tu sais bien que j'aurais préféré être avec toi. Je t'aime.

***************

Des mots faciles des mots fragiles
C'était trop beau

Je t'aime.

Il adorait entendre ces mots passés la ligne de ses lèvres.

Il les avait entendu tellement de fois.

Il l'avait les lui crier, les murmurer, les chanter, les souffler… et à chaque fois, il avait fondu…

À chaque fois, il y avait cru.

Mais plus maintenant.

_ Arrête Harry, j'y crois plus. À chaque fois c'est pareil. A chaque fois je passe en dernier. À chaque fois, tu me dis que tu m'aimes, j'y crois et à chaque fois, ça recommence. A chaque fois j'ai mal. Et je ne veux plus souffrir.

***************

Tu es d'hier et de demain

Ce n'était pas possible.

Ça ne pouvait pas l'être.

Il ne pouvait pas être en train de lui dire ce que il croyait.

Il ne le supporterait pas.

Pourquoi est-ce qu'il partait vers la chambre ?

Pourquoi sortait-il son sac ?

Pourquoi son cœur battait-il la chamade ?

Pourquoi avait-il du mal à respirer ?

Pourquoi ?

Il ne pouvait pas.

Il ne pouvait pas le laisser partir, il fallait…

_ Dray, tu ne peux pas pensé ça. Pas vraiment. Qu'est-ce que… qu'est-ce je ferais sans toi ? Sans toi… je ne suis rien… Je t'aime, je t'aime tellement. Tu es ce qu'il y a de plus important au monde pour moi. Tu le sais, hein ? Tu le sais… Tu le sais…

***************

Bien trop beau

"Sans toi… je suis rien."

Pourquoi est-ce que chacun de ces mots avait comme un écho dans son cœur ?

" … ce qu'il y a de plus important au monde pour moi…"

Pourquoi est-ce qu'il savait que tout ces mots, que tous ces mots n'étaient que presque vrais.

Le tout était dans le presque.

Pour lui ils étaient vrais.

Harry était tout pour lui.

Il l'aimait, plus que tout.

Mais ce n'était pas réciproque.

Oh il avait une place particulière dans son cœur.

Une place à laquelle Ron ou aucun des Weasleys ne pourrait jamais prétendre.

Le problème c'est qu'il ne voulait plus n'être que ça.

Il ne voulait plus se réduire à être le copain de baise du survivant.

Il ne voulait plus être comme un secret honteux.

Il voulait être cet amour qu'Harry disait qu'il était.

Et aujourd'hui, il avait l'impression qu'il ne le serait jamais.

Et aujourd'hui…

Quand pour leur deuxième Noël en tant que couple…

Il avait encore passé la soirée à l'attendre…

Ça avait été la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Et aujourd'hui, il avait décidé qu'il méritait plus.

Il méritait d'être heureux.

Et cette vie là, cette vie cachée ne le rendait plus heureux… il voulait plus.

Et aujourd'hui, il avait l'impression que cette vie à laquelle il aspirait tant… il ne l'aurait jamais.

Il eut un petit rire triste.

_ Sans moi ? Sans moi tu feras exactement la même chose que ce que tu fais avec moi. Tu iras un dimanche sur deux déjeuners en famille, tu passeras ton anniversaire, tous les jours de fête entourée de ceux que tu aimes… sans moi tu vivrais comme tu l'as toujours fait… comme tu l'as toujours voulu…

***************

De toujours ma seule vérité.

Et là, il avait compris.

A trop tirer sur la corde, elle s'était brisée comme on dit.

Ce soir, à vouloir tout avoir, il avait tout perdu.

Son cœur rata un battement.

Il ne pouvait pas le perdre.

Il allait leurs en parler.

Il allait tout leur dire.

Il le ferait.

Et tout changerait.

_ Dray, je vais leur dire, mon cœur, je vais leur dire… je te le promet… ne pars pas… reste… je vais leur dire…. Je vais leur dire…

***************

Mais c'est fini le temps des rêves
Les souvenirs se fanent aussi
quand on les oublie

" Je vais leur dire"

" Je te le promet".

Combien de fois avait il entendu ces mots ?

Trop.

Beaucoup trop.

"Reste"

Oh, Harry si seulement il pouvait savoir combien il en avait envie.

Combien il voulait le serrer dans ses bras, l'aimer…mais il savait que si il ne partait pas ce soir, il allait le regretter.

Il fallait que les choses changent.

Pour qu'ils soient vraiment heureux, il fallait que pour une fois, ce soit Harry qui agissent.

Il fallait qu'il lui montre qu'il voulait de lui dans sa vie.

Qu'il lui montre par des actes, et non par des mots auxquels il finissait pas ne plus croire.

_ Est-ce que tu sais combien de fois j'ai entendu ces mots ? Combien de fois tu m'as promis de leur en parler. De leur dire qu'on est ensemble, qu'on s'aime ? Putain on vit ensemble depuis six mois et ta "famille" comme tu les appelles ne sais même pas que j'existe! Et je dois t'avouer que j'en ai marre.

***************

Tu es comme le vent qui fait chanter les violons
et emporte au loin le parfum des roses.

_ Et si… et si on prenait du temps pour nous ?

Rien que pour nous ?

On pourrait partir en vacance, tu voulais qu'on parte à la montagne…

On pourrait y aller tout les deux, et passer le réveillon du 31 en amoureux.

Juste toi et moi.

Et après on va les voir.

Ensemble.

***************

Caramels, bonbons et chocolats

Un voyage ?

Tout les deux ?

Et il croit que ça va suffire ?

Fut un temps où ça aurait suffit.

Ça l'aurait même comblé.

Mais ce temps là est fini.

_ Oh mais quelle riche idée! On pourrait aller nager dans la barrière de corail aussi, où faire une promenade à dos de chameaux… et pourquoi pas tiens… allez voir un match de Quidditsh!

***************

Par moments, je ne te comprends pas.

Il ne comprenait pas.

Il croyait que c'était ce qu'il voulait.

Mais peut-être qu'il se trompait, peut-être que Draco n'avait fait que saisir ce prétexte pour le quitter.

Peut-être…

Il resta silencieux un moment, se contentant de regarder Draco empaqueter méthodiquement ses affaires.

Il savait qu'il se mentait à lui-même.

Ce n'était pas un prétexte.

C'était juste que Draco ne fût plus heureux comme ça.

C'était juste que lui, avait l'impression de ne plus le comprendre.

_ Draco ? Amour ? Je sais plus quoi dire mon cœur. Dis moi juste ce que je dois te dire pour que tu restes… je t'en pris…

***************

Merci, pas pour moi
Mais tu peux bien les offrir à une autre
qui aime le vent et le parfum des roses
Moi, les mots tendres enrobés de douceur
se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur

"Dis moi ce que je dois te dire"

En entendant ces mots, Draco suspendit son geste.

Il voulait que lui, lui souffle ce qu'il avait à dire.

S'en étai risible, il avait pourtant l'impression d'avoir été clair.

Mais l'homme qu'il aimait était parfois si obtus que même en si il l'écrivait à l'encre rouge sur son front, il ne comprendrait pas.

Il termina son geste, et posa sa chemise par-dessus les autres.

_ Tais-toi.

***************

Une parole encore.

_Dray ? Reste…

***************

Parole, parole, parole

Reste..

Il savait qu'il le voulait vraiment.

Mais il lui fallait vraiment autre chose.

Il lui fallait plus

_ Arrête.

***************

Ecoute-moi.

Dray j'en pris, écoute moi… ne part pas, arrête… Si tu veux, on y va maintenant, on leur dit là, tout de suite…

Amour, s'il te plaît… Reste…

***************

Parole, parole, parole

Il ne fallait pas qu'il l'écoute;

Il devais se dépêcher de finir, sinon il allait craquer… il ne fallait pas qu'il craque.

***************

Je t'en prie.

Putain.

Il avait l'impression qu'il ne l'entendait plus…

Qu'il était déjà parti.

D'ailleurs il referme sa valise.

Il la refermait et il me pouvait rien faire pour l'en empêcher.

_Reste

***************

Parole, parole, parole

Il y était presque, sa valse était finie.

Il jeta un dernier regard, autour de lui.

Il se revit en train de mettre ses vêtements dans la penderie lorsqu'il avait emménagé.

Il se revit ragaillardit en entrant dans la chambre après une journée particulièrement fatigante au labo, et découvrant Harry simplement vêtu d'un sourire, l'attendant dans leur lit.

Il se dépêcha de se diriger vers la porte, avant que les souvenirs des moments de bonheur qu'ils avaient partagés ne remonte tous à la surface et ne face exploser ses résolutions.

***************

Comme j'aimerais que tu me comprennes.

Que tu m'écoutes au moins une fois.
Tu es mon rêve défendu.
Mon seul tourment et mon unique espérance.

Il fallait qu'il le rattrape.

Il se hâta de le rejoindre.

Il était presque arrivé à la porte.

" Draco, je sais que je t'ai fait du mal. Mais il faut que tu comprennes… je ne voulais pas…. Je suis désolé…. Je te promets d'en parler à Ron, à Hermione, à tout le monde… je sais que je te l'ai déjà promis plusieurs fois et que je ne l'ai pas fait, mais c'est parce que j'avais peur. Peur qu'ils me rejettent, peur qu'ils m'en veuillent, peur qu'ils ne m'acceptent pas comme je suis vraiment… et viens seulement de me rendre compte d'une chose. Je viens juste de comprendre… que ce que je crains le plus c'est que tu passes cette porte. J'ai une peur bleu que tu passes cette porte et que je ne te revoie plus… j'ai peur que tu partes et que mon cœur n'y résiste pas…."

***************

Des mots magiques des mots tactiques…
Qui sonnent faux…
Oui tellement faux…
Rien ne t'arrête quand tu commences…
Si tu savais comme j'ai envie d'un peu de silence

Draco sentit que les larmes qui menaçaient de couler depuis le début de leur conversation, roulaient à présent sur ses joues.

Il le croyait.

Il savait pourquoi Harry ne leur avait jamais parlé de lui.

Seulement ce n'était pas juste.

Pour personne.

Si ces gens étaient aussi importants pour lui… si ils l'aimaient autant qu'il le pensait il ne devrait pas tant craindre leur réaction.

Ils comprendraient que le bonheur de leur ami passait par sa présence à lui, celui qu'ils avaient détesté.

Il avait par contre du mal à croire le reste.

Oh ce n'était pas la première fois qu'Harry lui disait combien il comptait pour lui. Seulement, parfois les actes sont plus probants que les paroles.

_ Harry… je sais. Seulement j'en ai marre. Tu parles beaucoup… trop peut-être… Et quand on parle beaucoup, il y a un moment où les mots, ne suffisent plus. Et aujourd'hui, les mots ne suffisent plus. Ils ne mènent nulle part. ils n'ont pas de sens, ils sont vides. Et je crois que toi seul peux leur donner un sens. Quand tu seras prêt, pour ça dit le moi. En attendant, il vaut mieux que je m'en aille. Je t'aime Harry, n'en doutes pas. Seulement, aujourd'hui, c'est plus assez.

Là-dessus, il avait passé le seuil de la porte.

Le cœur gros.

***************

Harry ne parvenait pas à y croire.

Il était parti.

Il était vraiment partit.

Et c'était sa faute.

Son regard, tomba sur l'horloge du salon.

1H23.

Il s'installa sur le vieux fauteuil gris, en boule.

Il prit la couverture posée sur le dossier et s'en recouvrit.

Elle avait l'odeur de Draco.

Et il se laissa aller à pleurer.