Trop Eblouissant
Chapitre 1 : Passe-Temps Douteux
Du sang…Du sang qui s'écoule tout le long du corps, du sang qui gicle jusqu'à l'écran…Quel bonheur, quelle jouissance…Ces mystères angoissants, ces meurtres terrifiants…Cet univers inquiétant qui me possède, m'ensorcèle…Toujours cette même sensation, si agréable, si revigorante…Je me sens revivre ! Et puis, cette femme, qui tient fermement son couteau de cuisine, son regard rempli d'intentions malsaines…J'aime, j'aime ça ! J'aime ! Au point de me…
« DRING ! »
« AAH ! »
Aucune lumière ne daignait éclairer une pièce fortement dominée par une obscurité satanique. A part la faible illumination d'une vieille télévision qui semblait allumée depuis des lustres. La nuit n'avait pourtant pas encore décidé de se manifester. Néanmoins, Nina refusait de faire disparaître cette ambiance, qu'elle jugeait fièrement parfaite. Cette jeune femme de vingt-deux ans, que les individus de l'extérieur trouvaient particulièrement énigmatique par sa manière de vivre, sa manière de penser, ne dissimulait pas le bonheur qu'elle ressentait en menant ce genre d'existence douteuse. Mais ces personnes la considéraient surtout comme étant effrayante…
Seule, elle contemplait les horribles scènes qui défilaient à toute allure sur l'écran. Qu'il s'agisse de têtes décapitées par un fou furieux, ou de petites filles innocentes dévorées jusqu'aux entrailles par des monstres aux expressions incohérentes, elle préservait toujours ce sourire d'extasie. Un sourire qu'elle ne pouvait étirer qu'en prévoyant un tête-à-tête avec elle-même… C'est-à-dire qu'elle ne dévoilait jamais cette figure radieuse aux autres. En réalité, jamais elle n'osait mettre un pas, rien qu'un petit pas, en dehors de sa maison située au bord de la mer.
« DRING ! DRIIIIING ! »
« AAAH ! »
La sonnerie qui insistait toujours au niveau de son retentissement troubla Nina dans son euphorie ténébreuse quotidienne. Elle se demanda qui pouvait bien se permettre de la déranger alors qu'en temps normal, aucun être ne venait lui rendre visite, le plus souvent par crainte. Peu importe, la jeune femme, coiffée en une très longue queue de cheval brune, avait décidé depuis longtemps de ne pas s'interposer dans la vie extérieure, et de ne faire confiance à personne. Elle se dit alors que si elle n'ouvrait pas la porte à l'impertinent qui se défoulait sur la sonnette, ce n'était pas si grave. Cependant, l'individu en question continua, persista à faire part de sa présence, et ne comptait apparemment pas s'en aller aussi simplement.
« Hé ! La zombie ! Ouvre, je sais que t'es là ! A moins que tu n'aies pas envie de ternir ta réputation…Ce serait pathétique ! »
De quoi est-ce qu'il parlait ? La zombie ? Sa réputation ? Ces interrogations tourmentèrent sans cesse la concernée, qui, cette fois, avait bien du mal à faire preuve d'ignorance à l'égard de ce visiteur au culot détestable. L'irritation la dévorait. Mais elle ne devait surtout pas céder aux menaces de cet élément perturbateur. Cela ne se révélerait que pure humiliation. Afin d'éviter de s'avérer davantage dérangée par ce monsieur, elle augmenta fortement le volume de sa télévision. Néanmoins, quelques secondes plus tard, l'astuce ne fonctionna plus, à cause d'hurlements intempestifs provenant toujours du même énergumène.
« Tu veux que je défonce la porte, ou quoi !!! Et merde, mon pari… »
Son pari ? Nina avait tout compris. Cela ne l'étonnait guère, de la part d'autrui, envers elle. Elle adopta une mine que l'on était en mesure de qualifier de machiavélique. Taquiner sournoisement les gens qui osaient piétiner son instant de joie, la divertissait. Mais pas plus que les films d'horreur qu'elle écoutait et réécoutait chaque jour…
Ne possédant plus aucun espoir de recevoir un accueil chaleureux par la porte d'entrée, la personne n'abandonna pas pour autant. Il se dirigea vers une fenêtre, afin d'essayer de discerner au moins une ombre, une vague silhouette représentant la jeune femme. Mais l'intérieur de la demeure était dissimulé par des rideaux noirs, correspondant parfaitement à l'atmosphère que dégageait celle-ci. Malgré tous ses efforts, il ne parvint à percevoir une miette du visage ou de la structure de l'intéressée.
« Bon, Dan, laisse tomber, on s'en fout du pari ! De toute façon, elle ne vaut pas la peine qu'on fasse attention à elle ! Viens ! »,assurèrent ceux qui semblaient se présenter comme étant les amis du garçon curieux.
Un soupir de soulagement s'échappa indiscrètement des lèvres de Nina. Cette dernière pouvait enfin profiter du bonheur que symbolisait pour elle la solitude.
[…]
Le soleil était au rendez-vous en cette splendide journée d'été. Ses imposants rayons firent scintiller une multitude de grains de sable, mirent en valeur la beauté divine de la mer. De ceux qui passaient leur temps à bronzer tout en feuilletant leur magazine, aux surfeurs qui montraient avec fierté leurs performances sur les vagues majestueuses, tous paraissaient joyeux dans cette plage bondée.
Dan faisait partie de ces sportifs doués dans le domaine aquatique. Son apparence se révélait tout du moins assez excentrique, néanmoins il savait épater la gente féminine. Il dévoilait constamment à celle-ci à quel point il appréciait jouir de la vie, des plaisirs que cette dernière apportait. A vrai dire, il abhorrait les individus qui ne parvenaient pas à suivre son rythme, s'avérant plutôt dynamique. Mais son caractère un peu borné, accompagné de ses remarquables muscles, l'aidaient très facilement à acquérir la popularité. Même si son physique ne semblait pas vraiment attirant au premier abord, sa personnalité « originale » rattrapait haut la main ce défaut. Et il ne cachait pas sa fierté par rapport à cela, se moquant éperdument de ressembler à un égocentrique, un prétentieux, aux yeux d'une foule de jaloux. Ses cheveux blonds cendrés dressés en pics et bourrés de gel, lui donnaient un petit air rockeur, et le piercing accroché au pavillon de son oreille gauche ne pouvait qu'accentuer cette impression. Son regard noir telle une infinie pénombre, faisait également craquer les filles, celles-ci séduites par ce qui créait en quelque sorte le côté « mauvais garçon » de Dan.
« Hey, toi…tu dragues encore ces filles banales et inutiles ? J'espère au moins que tu me considères comme une personne spéciale pour toi, héhé !,l'interpela sa petite-amie.
- T'inquiète, Megan…Tu sais très bien qu'il n'y a qu'avec toi que je te montre mes talents de…Ah mais non, je peux pas dévoiler ça devant tout le monde, ce serait trop embarrassant !
- Très drôle ! Mais c'est vrai qu'il n'y a pas que dans le surf que tu excelles…Arrête, tu vas encore attiser ma gourmandise, je le sens !
- J'y peux rien si je suis irrésistible, ma belle. C'est naturel chez moi…
- Hum, parlons plutôt d'un autre truc. Il parait que t'as été frapper à la porte de l'autre folle, là ! Alors, elle t'a ouvert ?
- Non, et c'est bien dommage ! J'aurais bien aimé la connaître un peu plus !
- Dis-donc, toi, tu…tu plaisantes ? Une personne aussi repoussante qu'elle ? Si elle n'était pas tout le temps enfermée dans sa petite maison, ok, mais là, elle est carrément effrayante, c'te fille !
- …Je blaguais, Megan. »
Un silence se manifestant comme une légère tempête s'installa. Néanmoins, il fut très vite interrompu par le rire soulagé de la jeune fille. Celle-ci se démarquait par rapport aux autres personnes du même sexe. Ses cheveux courts bouclés, châtain clair acajou, sillonnaient ses épaules. Ils paraissaient tellement doux au toucher que le nombre d'envieuses s'accumulait à une vitesse fulgurante. Un serre-tête blanc servait de valorisation par rapport à cette gracieuse touffe. A part ceci, ses yeux bleus foncés la rendaient assez mystérieuse, même si en réalité, elle ne s'avérait pas véritablement difficile à cerner… Mais cela n'était que l'avis de Dan, peut-être se trompait-il sur son compte.
[…]
Ne sachant pas si la pluie ou le soleil était présent(e), ne sachant pas si la nuit était tombée, Nina s'allongea sur son canapé de cuir marron, puis débuta immédiatement sa sieste. Avant de se plonger dans le sommeil, elle espérait avoir la chance de rencontrer la faucheuse dans ses rêves. Chose qu'elle n'avait visiblement jamais réussi à accomplir… Peu importe, ses yeux se fermèrent, épuisés de scruter de si près les prompts enchainements d'images à l'écran.
DRING !
« Mmh… »
La jeune femme n'en pouvait plus. Il s'avérait rare que l'on essaye de rentrer en contact avec elle à deux reprises lors d'une journée. Elle se disait qu'il s'agissait certainement de l'autre abruti qui s'acharnait précédemment sur la sonnette… Il n'y avait donc aucune raison de se déplacer futilement jusqu'à la porte pour faire face à un énergumène qui passait ton temps à effectuer des paris. Et à l'insulter de zombie. Même si quelque part, elle méritait ce surnom, sans pour autant l'assumer complètement.
« S'il te plait, ouvre ! J'ai appris ce que tu faisais dans cette maison, et j'ai envie de t'aider ! J'suis sincère ! »,cria ce qui paraissait être un tout autre individu, en vérifiant que personne ne se trouvait dans les alentours.
L'aider ? Jamais elle n'avait appelé quelqu'un au secours…Elle ne saisissait pas le sens de ces propos. Une fois de plus, elle prit la fâcheuse initiative de ne pas prêter attention à cette personne, qui se donnait le droit de se mêler des affaires d'autrui. Cependant, lorsque Nina souhaita reprendre son somme en toute tranquillité, d'autres paroles la firent automatiquement sursauter.
« Hé mais, suis-je bête…C'est ouvert ! Ben dis donc, on peut dire que j'ai de la chance ! J'vais être le seul à être capable de voir à quoi tu ressembles ! »,s'exclama joyeusement la personne en question.
Lamorte-vivantefut estomaquée. De la sueur s'écoula à partir de son front, celle-ci faisant frissonner chaque partie où elle se rendait. La jeune femme resta figée, immobile, totalement paralysée. La tournure que venait de prendre cette situation ne lui plaisait guère. Ses yeux papillonnèrent de frayeur. Ses joues pâles, tout d'un coup, bouillonnèrent et laissaient place à une vive couleur rouge. Elle ne compta même plus les tambourinements douloureux de son cœur. Elle semblait si peu fière d'avoir commis une erreur aussi grossière, que d'élargir de cette manière l'accès vers elle aux méprisables visiteurs. Elle se maudit.
Lors de l'arrivée du jeune homme, la respiration de Nina fut tout de suite saccadée. L'étouffement n'irait sûrement pas tarder la submerger, si l'intéressé ne déguerpissait pas sur le champ. Action que ce dernier n'avait aucunement l'intention d'exécuter. Ce qui, évidemment, chagrina celle qui se considérait comme une victime. Néanmoins, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Car avant qu'elle ne s'en rende compte, le garçon se dressait déjà devant elle. A partir de ce moment, il ne cessa de la contempler, avec des yeux verts telle une étendue infinie de verdure. S'apercevant que la concernée se sentait particulièrement gênée de devoir supporter son abusive curiosité, il se stoppa dans sa démarche.
« Ne t'inquiète pas, je vais pas te manger ! Personne ne sait que je suis ici. T'as rien à craindre, crois-moi !
- Je…m'en fiche. Tu n'as pas à être là. Je veux même pas chercher à savoir qui tu es. Sors. »,répondit-elle d'un ton sombre, maussade.
Le jeune homme ne fut en aucun point convaincu par ces mots, qu'il ne jugeait pas du tout honnêtes. Cherchant à distinguer le regard de Nina, masqué volontairement par une frange brune, il se rapprocha doucement vers elle. Bien qu'elle reculait, lui continuait à avancer, ne désirant pas se laisser intimider par sa morne attitude. La femme en question, au bout d'un certain temps, en avait assez de se faire déstabiliser par un être tel que lui. Elle voulut lui faire comprendre qu'ici, celle qui tenait le rôle de maitresse de maison, c'était elle-même, et personne d'autre.
« Non mais ça va pas ! T'es complètement taré ! Qui agirait comme tu le fais, à part un harceleur ?,fit part l'adulte à la queue de cheval du fond de ses pensées.
- Ah ben, enfin tu t'exprimes ! Excuse-moi, c'était pas le but de me faire passer pour un sale type. Mais il fallait bien que je te fasse réagir un peu !
- Hein ? Pff…mais laisse-moi respirer. Sérieux, on croirait qu'on se fréquente depuis toujours. Va voir…j'sais pas, moi. Ta petite copine. Ou tes parents.
- J'ai pas de petite amie, trop peu pour moi… Et puis mes parents, je peux pas, puisqu'ils habitent dans une ville éloignée par rapport à celle-ci. J'suis venu ici pour aller à l'université. Mais, on s'en fout de ma vie…Te laisser respirer ? Tu crois que tu peux respirer en restant coincée ici et en t'enfermant dans ton petit monde ?
- La ferme…De toute manière, t'as certainement du faire un pari, comme l'autre, là, c'est pas possible que tu viennes ici de ton plein gré…
- Mais c'est pourtant le c…
- J'veux rien savoir. Fiche-moi la paix. J'te connais même pas, et j'ai pas envie de te connaître. Donc…ben t'as aucune raison de rester ici. Pars. »
La façon à Nina de se révéler plutôt directe effraya un peu le visiteur. Se répétant sans arrêt que pour aujourd'hui, aborder une véritable conversation avec elle s'avérait impossible, il décida pour l'instant d'abandonner et d'exaucer ainsi ses attentes. Après tout, il n'avait guère le choix… Préservant malgré cela son sourire qui égayait légèrement l'ambiance, il eut le réflexe, avant de sortir, de prévenir la jeune femme de leur future nouvelle rencontre.
« C'est bon, t'as gagné pour le moment…Mais je te jure que je vais revenir, hein !
- T'as pas intérêt, si tu veux pas que je t'étrangle comme une psychopathe.
- Haha, haha…T'as un humour assez particulier… Mais ce n'était pas comme si je m'y attendais pas…A demain ! »
A demain ? Décidément, l'incompréhension immergeait souvent l'adulte à la queue de cheval dans la confusion la plus totale. Il était tout simplement hors de question, qu'un énergumène, ressemblant à celui dont la bonne humeur l'horripilait, souille à nouveau le sol de l'habitat. Nina, instinctivement, se dirigea vers la porte dans l'intention de la fermer correctement, afin de ne plus avoir à accueillir un de ces ennuyeux personnages. Elle se trouvait enfantine de réagir de cette manière à son âge, néanmoins elle ne pouvait s'en empêcher.
Plus tard, lorsqu'elle repensa à la scène où elle rejetait vainement la présence du jeune homme, elle parvint finalement à dénicher la voie vers un profond sommeil.
[…]
Le soir venu, la morte-vivante dut s'évertuer à ouvrir les yeux. Car un brouhaha inextinguible animait apparemment la plage. Cependant, il perturbait également inlassablement l'intéressée au cours de son rêve tumultueux. Elle vitupéra, cracha de dégoût. Elle était pratiquement prête à aérer sa fenêtre pour ensuite hurler aux coupables de ces bruits infernaux d'arrêter leur vacarme. Mais elle ne détenait pas le courage nécessaire pour oser gaspiller de cette façon l'usage de sa voix… Néanmoins, elle avait tout de même une légère envie de s'informer au niveau de la raison de ces cris semblant avoir une signification euphorique… Elle prit un risque considérable, celui de se faire repérer, mais elle ne flancha pas. Elle décala faiblement les rideaux afin de s'instruire, histoire de quelques secondes, par rapport à un des nombreux évènements qui occupaient tous les jours les gens de la vie extérieure. Quand elle vit alors une foule de jeunes danser sur le sable tout en s'esclaffant et en faisant partager à chacun leur bonheur du moment devant un grand feu, elle fut machinalement satisfaite. Elle remit le tissu à sa place, puis se concentra sur sa soudaine gourmandise. Elle chercha dans une multitude de meubles ce qui serait en mesure de combler son estomac. Et elle trouva une tablette de chocolat au lait, dont elle ne manqua pas de le dépêtrer de son emballage pour le dévorer par la suite telle une ogresse en perdition.
Rassasiée, Nina se mit une énième fois en quête d'un bon film d'horreur parmi toute sa collection rangée soigneusement dans une grande bibliothèque. Elle les privilégiait par rapport aux livres, se situant dans un coin tout à fait isolé. Positionnant la vieille cassette dans le magnétoscope, la jeune femme frissonna déjà d'exaltation, avant même que l'œuvre ne commence.
Du sang, je veux du sang…Si je me souviens bien, dans ce film, il s'agit de plusieurs familles décimées par un vieux fou qui en avait assez de la vie…Il n'y a pas beaucoup d'histoire mais c'est exactement ça qui me plait. Plus c'est incohérent et gore, plus j'aime !!! Ah, ça commence !
Les yeux écarquillés, l'adulte à la queue de cheval resta attentive au moindre acte sanglant, qui serait plus ou moins apte à la divertir. La nuit blanche fut dès lors sur le point de démarrer…
[…]
Dan, à bord de sa planche de surf, enchainait les figures les plus invraisemblables. Tôt le matin, il profitait du peu de monde qui complétait l'ensemble de la plage. Tous les jours, à cette période arrivant de bonne heure, il éprouvait le besoin de ressentir pleinement la fraicheur vivifiante des vagues. Il avait l'agréable impression d'être libre, sans que personne ne représente une entrave à cette liberté. Liberté, dans le sens plutôt inconscient et immature… Pas de petite amie qu'il considérait secrètement comme une pot-de-colle, dont se détacher s'avérait symboliser une tâche rude et complexe. Pas d'autres surfeurs qui viendraient comparer leur talent au sien, en prétendant qu'eux se démarquaient beaucoup plus du lot. Pas de fille qui le poursuivait, même s'il devait tout de même avouer qu'il ne détestait pas être vénéré de la sorte par ces dernières. Bref, pour lui, tout semblait parfait, à ce moment spécifique. Mais visiblement, trop de perfection tuait la perfection. Il se demanda pourquoi un jeune homme se dirigeait tel un guépard vers lui d'un air étrangement irrité. Un léger pressentiment s'imposa.
« …Parait que t'as fait le pari que t'allais voir cette fille ! Tu peux vraiment pas t'empêcher d'être aussi con, hein !
- Pardon ?! On se connaît ? Je te permets pas de me parler comme ça, espèce de…
- On est dans la même université, j'te signale ! Et puis, tu te fais tellement remarquer, c'est impossible de ne pas te connaître ! Avoue !
- Bon…oui j'ai fait un pari, et alors, ça te dérange ? C'était juste pour plaisanter, je faisais rien de mal !
- Ouais ben maintenant, t'as pas intérêt à recommencer ! Elle est déjà assez mal en point comme ça, donc va pas empirer les choses !
- Mal en point ? Tu blagues, là. C'est carrément un zombie, c'te fille ! Je l'ai jamais vu, mais je peux dire que… »
Un coup de poing ciblant le visage du blond cendré interrompit brusquement celui-ci dans l'énonciation de ses propos. Il eut la folle envie de rendre la pareille au garçon qui s'était permis d'amocher de cette traitre manière son apparence, néanmoins d'autres paroles, accompagnées d'un regard effroyablement sérieux, le stoppèrent dans son geste.
« Parle plus jamais d'elle comme ça, elle t'a rien fait. Elle mérite pas d'être traitée de zombie. Laisse-la tranquille, c'est tout. C'est tout ce que je te demande. C'est pas compliqué ! »
Enervé, il tourna sèchement le dos à Dan, puis s'empressa de s'éloigner de ce dernier. Celui possédant une intense douleur sur sa tête, s'interrogea sur la raison de cette abusive susceptibilité venant de son agresseur. Selon lui, il n'y avait pas de quoi s'emporter pour une jeune femme telle que Nina… Il ne comprenait pas, et ne voulait pas chercher à comprendre. Il se contenta de reprendre son entrainement aquatique quotidien, sans trop se poser de questions. |