Une fic un peu spéciale qui met en scène Drago, Harry et Hermione... qui sont (je vous le donne en mille !) des personnages créés par JK Rowling bien sûr !
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- Mais putain Charlie, arrête tes conneries !
Le dit Charlie regarda son vis-à-vis complètement éberlué, ses yeux bleus lagon exprimant son incompréhension la plus totale.
- T’es aveugle ou quoi ? Non, attend, je crois comprendre, c’est les cheveux roux ! Ca bouffe le cerveau, voilà l’explication, c’est la même tare que pour Ron et Ginny… il n’y a que Bill et George qui s’en sortent bien.
- De quoi tu parles bon sang, je n’y comprends rien du tout !
- Pourquoi ça ne m’étonne pas ? Ricana l’homme. Ouvre les yeux, il est raide dingue de toi et il souffre de ton indifférence…
- Tu te trompes, il ne m’aime pas, il ne fait pas attention à moi… fit le rouquin d’un air triste.
- T’as quoi dans les yeux ? Achète des lunettes ou coupe toi les cheveux… il ne fait que ça, te regarder, dès que vous êtes dans la même pièce, c’est plus fort que lui. Ecoute, je le sais, je l’ai vu. De plus, si je peux être si affirmatif, c’est qu’il me l’a dit, il t’aime, c’est une certitude. Alors si tu partages ses sentiments, ce dont je ne doute pas une seconde, va vers lui, il ne le fera jamais, car il est au moins aussi cruche que toi sur ce coup là.
Un immense sourire illumina le visage du roux qui n’en croyait pas ses oreilles. Son ami venait de lui révéler que celui après qui il soupirait depuis des mois, des années même, l’aimait ! Il ne soupçonnait pas que l’on puisse être aussi heureux.
- Je vais le faire, mais tu es sûr, hein ?
Le jeune homme soupira, profondément lassé par l’indécision caractérisée de son interlocuteur.
- Non, ce n’est pas une blague… crois-tu vraiment que je ferais ça ?
- Ca ne te ressemble pas, mais on ne sait jamais avec toi. Pourquoi n’a-t-il rien tenté avant ?
- Charlie, Charlie, Charlie…. Tu changes de mecs comme de chemise ! Il t’aime, il ne veut pas être juste un nom de plus dans ton carnet de rendez-vous. De plus, il n’est pas très à l’aise avec son homosexualité, pas autant que toi.
Les choses pour le second des Weasley ne s’étaient pourtant pas passé aussi bien qu’il aurait pu l’espérer à l’annonce de son coming-out. Ses parents eurent beaucoup de mal à s’y faire, mais le pire avait été pour les 2 plus jeunes de la famille pour lesquels il avait fallu des années avant qu’ils n’acceptent la « différence » de leur grand frère, modèle de virilité (à cause des dragons peut-être, dont il ne s’occupait plus à la suite d’un accident). Cela leur paraissaient à présent naturel, et quand leur ami et sauveur du monde sorcier, Harry Potter leur avait avoué que lui aussi, était gay, cette nouvelle ne les avait pas bouleversés outre mesure, juste étonnés. Bon, la seule fille de la fratrie s’était un peu sentie trahie car elle nourrissait de tendres sentiments à son égard, mais elle s’était vite consolée et Ron fut juste un peu dépité que son meilleur ami ne devienne pas son beau-frère.
- Merci, je n’aurais jamais cru que je pourrais avoir la moindre chance avec lui, il parait si inaccessible.
Son vis-à-vis secoua la tête, consterné.
- C’est un homme, ni plus, ni moins, pas une icône. Mais je te préviens, il est fragile, alors si tu lui fais le moindre mal, je te casse la gueule, compris ?
Le rouquin éclata de rire.
- T’es pas croyable tu sais ? Il le regarda avec gratitude, on a vraiment de la chance de t’avoir, et rassure toi, je n’ais aucunement l’intension de le faire souffrir.
- Tu as intérêt… bon, c’est pas que je m’ennuis, mais je dois rentrer maintenant, j’ai du travail qui m’attend, à bientôt.
- Je te tiens au courant, et encore merci.
L’homme souri et envoya une poignée de poudre dans la cheminée en prononçant la destination et disparu.
En arrivant dans son petit appartement, il s’épousseta machinalement, posa sa cape, puis sa mallette à côté du bureau et s’affala dans son fauteuil. Il resta quelques instants immobile et lentement, enfoui son visage entre ses mains tremblantes et se laissa aller. Des larmes amères coulèrent sur ses joues trop pâles, se mêlant à ses longs doigts trop fins, à ses cheveux trop blonds, glissèrent le long de sa mâchoire saillante avant d’utiliser son menton pointu comme tremplin et finir leur course sur le parquet sombre. Après un temps qui paru interminable, il se calma enfin et se dirigea vers la salle d’eau. Il se dévêtit mollement, laissant apparaître son corps famélique, puis se glissa sous la douche tiède, l’eau ruisselait le long de ses côtes apparentes, son dos large marqué de fines cicatrices, son ventre et ses longues jambes osseuses.
Peu de gens le voyait ainsi, le sort de délusion qu’il utilisait était parfaitement efficace et, à de très rares exceptions près, personne ne connaissait le mal qui rongeait le blond. Ce fils d’aristocrate avait tout perdu avec la guerre, ses parents, sa fortune, ses amis… il avait refusé de devenir mangemort, tourné le dos à ses géniteurs et leurs idéaux absurdes, pour se ranger aux côtés de l’Ordre du Phénix suivi par Blaise, son seul véritable ami, qui n’avait pas survécu à la torture quand il s’était fait prendre à espionner. Severus Rogue, son ancien directeur de maison, mentor et confident avait également péri après l’avoir sauvé et pour finir, le ministère l’avait spolié de ses biens, le laissant à la rue. Heureusement, son engagement auprès de l’Ordre lui avait valu la reconnaissance de plusieurs personnes, et pas des moindres, dont Hermione Granger, Harry Potter, la famille Weasley et Minerva McGonagall, son actuel employeur en tant que directrice de Poudlard où il avait repris le poste de professeur de potions. Mais à 22 ans, Drago Malefoy était un homme seul et malheureux même s’il n’en montrait rien.
Il sorti de la douche, se sécha sommairement et enfila un peignoir. Il resta quelques instants devant le miroir et fit la grimace.
- Tu es vraiment pitoyable mon pauvre vieux, fit-il à son reflet.
Son visage émacié et ses yeux creux lui conféraient un air maladif, encore renforcé par la pâleur naturelle de son teint, sa beauté et son charisme appartenaient au passé. Il s’assit sur la chaise derrière le bureau et s’attaqua à la pile de parchemins à corriger. Son travail, même s’il n’était pas passionnant, lui permettait de ne pas se morfondre et sombrer définitivement. Son caractère difficile, ses réparties parfois cinglantes, sa réserve et son air indifférent faisait que la plupart des gens l’évitait, ne cherchant pas à voir au-delà du masque, ce qui renforçait encore sa solitude. Ceux qui l’avaient connu naguère le confondaient encore souvent avec l’imbuvable arrogant qu’il était alors ou le mettaient dans le même sac que ses parents mangemorts.
Drago soupira et rejeta sa tête en arrière, il n’arrivait pas à se concentrer, son entrevue avec Charlie repassait en boucle devant ses yeux. Il se demandait s’il avait bien fait de jouer les entremetteurs car ce qu’il désirait pardessus tout, c’était le bonheur d’Harry.
Les 2 garçons s’étaient rapprochés alors que le serpentard logeait à square Grimmaurd après sa défection. Oh, cela ne s’était pas fait sans mal, leur antagonisme légendaire avait été difficile à surmonter, mais, ils avaient dû vivre ensemble, combattre ensemble et Harry avait même eu la vie sauve grâce à son intervention. A partir de là, les choses avaient changées entre eux, Harry lui ayant accordé sa confiance, ils finirent par être amis et Drago devint même le seul à qui le brun confiait tous ses problèmes intimes. En effet, Ron son meilleur ami manquait cruellement de subtilité pour ce qui relevait des affaires de cœur et de sexe, en plus Malefoy était comme lui et Hermione était une fille, intelligente certes, mais une fille quand même…
Après l’obtention de leurs ASPIC, Drago, Hermione et Harry prirent une collocation près de l’université dont ils suivaient les cours, respectivement de potions, médicomagie et aurors, et Ron fut recruté par une équipe de Quidditch, réalisant ainsi un vieux rêve. Ils passèrent donc 3 années supplémentaires ensemble, ce qui resserra encore les liens déjà solides qu’ils avaient tissés. Quand à Ron, il prit le chemin inverse, s’éloignant d’eux, n’ayant jamais véritablement accepté la présence de « la fouine » dans leur cercle et se fiança avec une jeune journaliste sportive qu’il s’apprêtait à épouser.
Une fois leurs diplômes en poches, Drago fut recruté par l’ancienne professeure de métamorphoses, Hermione poursuivi ses études et devint l’assistante d’un professeur très renommé de Ste Mangouste et Harry passa avec succès le concours d’entrée des aurors. Ils étaient toujours tous les 3 célibataires, semblant se désintéresser des choses du cœur... Mais si on prenait la peine de gratter un peu le vernis, on s’apercevait vite qu’il n’en était rien. En fait, leurs sentiments exacerbés les faisaient tous souffrir, car ils aimaient, de toutes leurs forces, mais pas les bonnes personnes, celles qui pourraient répondre à leurs attentes.
Drago avait un secret qu’il avait longtemps gardé pour lui-même, l’homosexualité n’étant pas bien vue dans les familles de sang pur, seul Severus et Blaise étaient dans la confidence, puis quand il rallia l’Ordre, Hermione avec sa finesse d’esprit et son acuité naturelle l’avait percé à jour. Le blond aimait depuis des années à sens unique. Un fol espoir était né dans son cœur quand il apprit que la personne qui occupait toutes ses pensées était comme lui, et la désillusion fut d’autant plus cruelle quand, après s’être rapproché d’elle, il comprit que ce ne serait jamais réciproque. Depuis, il négligeait sa santé, se nourrissant épisodiquement, dormant peu, il dépérissait à vue d’œil. Il faiblissait, n’arrivant plus à lutter et c’est ce qui l’avait poussé à prendre le taureau par les cornes pour rapprocher ses amis Charlie et Harry.
Harry, pour sa part, aimait le second des Weasley depuis très longtemps, c’avait été ce qu’on appelle le coup de foudre pour lui. Mais Charlie ne semblait voir en lui qu’un jeune frère de plus, aussi ne risqua-t-il rien dans sa direction, se contentant de son amitié à défaut d’autre chose. Et, comme son ami et confident, il souffrait en silence, masquant du mieux qu’il pouvait son désespoir. Il venait souvent s’épancher chez Drago qui le consolait comme il pouvait, tout en constatant que ces pauvres tentatives n’offraient pas au Survivant le réconfort qu’il s’évertuait quand même à essayer de lui prodiguer. Harry n’avait jamais été sûr de lui, surtout en ce qui concernait les sentiments. Il se dévalorisait, incapable de voir ce que les autres pouvaient trouver d’intéressant chez lui. Drago et Hermione n’étaient pourtant pas avares de compliments à son égard, mais il persistait à ne pas les croire.
Toujours sur sa chaise, Drago sentait la fatigue l’envahir et se décida à se coucher, il retira son peignoir qu’il laissa tomber par terre, avala le contenu d’une fiole posée sur sa table de nuit et se glissa sous la couette en soupirant. Demain, c’était samedi et il n’y avait pas de cours…
Le jeune blond se réveilla vers 6h30, étonné d’avoir autant dormi. Il s’étira en baillant, frotta ses yeux bouffis, se leva et ramassant son peignoir, s’en vêtit et parti vers la cuisine. Il mit de l’eau à chauffer, sorti une tasse, du thé et fit griller un toast. Il s’installa dans son salon, son plateau sur les genoux et bu son Darjeeling en grignotant distraitement son pain. Il posa les yeux sur les parchemins qui attendaient ses corrections et décida de s’y atteler après avoir débarrassé. 2h30 plus tard, il avait presque terminé quand on frappa à la porte. Il râla et quand il entendit de qui il s’agissait, ouvrit d’un coup de baguette. Une jeune et jolie jeune femme entra.
- Drago, encore au travail !
- Hermione ! Tu délaisses tes grimoires ?
Les 2 jeunes gens partirent dans un rire franc et complice.
- Que viens-tu faire de si bonne heure à Poudlard ?
- J’avais envie de voir mon ami et lui proposer d’aller faire un tour avant de l’inviter au restaurant…
Drago sourit et la regarda. La brunette avait bien changée ces dernières années, la chenille s’était muée en papillon. Hermione était désormais une séduisante et attirante demoiselle inconsciente de son charme, mais dont l’intelligence faisait toujours autant briller les yeux. Le blond éprouvait une énorme tendresse pour elle, elle avait remplacé Severus et Blaise dans sa vie et y occupait une place prépondérante.
Elle lui rendit son sourire, mais ne pu s’empêcher d’être soucieuse en voyant son laisser aller. Drago, qui avait toujours été d’une élégance rare, attentif à son apparence, faisait à présent preuve de négligence, n’accordant que très peu d’intérêt à ce qui faisait auparavant sa fierté. La jeune femme savait ce qui le détruisait à petit feu et son cœur se serra. Hermione le connaissait bien et savait que sous cette carapace d’indifférence se cachait une sensibilité à fleur de peau et une tendresse qui ne demandait qu’à s’échapper de son âme pour celui qu’il aimait, qu’il renfermait en lui des trésors d’amour inassouvis. Elle pensa avec amertume qu’elle aurait tout donné pour être cet homme qui ne comprenait pas ce que recelait Drago. Elle était tombé amoureuse de lui sans vraiment s’en rendre compte, après l’avoir détesté toutes ses années sans savoir qui il était véritablement. Elle avait découvert Drago derrière Malefoy et s’était laisser prendre dans les filets de l’amour. Elle l’aimait comme une femme aime un homme, et pas comme une adolescente, comme elle avait cru aimer Ron par exemple. Elle savait aussi qu’il ne serait jamais à elle, ils savaient cela tous les 2, mais étaient incapables de faire autrement.
- Alors qu’en dis-tu ?
- Ok, d’ailleurs j’en ai ma claque des copies niveau Longdubat…
- Drago, fit-elle faussement fâchée. Tu mets autre chose sur ton dos, et on y va, j’attends.
Il renâcla mais s’exécuta et revint 5 minutes plus tard avec un jean délavé trop large retenu par une ceinture et une chemise bleu ciel. Hermione lui fit un clin d’œil, le prit par la main et ils sortirent.
La jeune femme avait décidé de lui faire faire un peu d’exercice, aussi traversèrent-ils le parc à pieds avant de transplaner à Pré au Lard où ils flânèrent en discutant de choses et d’autres.
- J’ai soif, se plaignit Hermione, on s’arrête boire un verre ?
Le couple s’installa à une table des 3 balais et commanda 2 bièreaubeurre. La brune regardait pensivement son compagnon qui l’interrogea du regard.
- Excuse-moi, mais je te trouve une sale tête aujourd’hui…
- Merci, ça fait toujours plaisir, grogna le blond.
- Et en plus, tu es bien silencieux. Qu’est ce qui se passe ?
Il soupira en pensant qu’il n’allait pas pouvoir y couper, son amie était bien trop obstinée pour lui lâcher la grappe facilement.
- J’ai pas envie d’en parler maintenant. Tu as dit que tu m’invitais au resto ?
- Ouais, de toutes façons tu parleras, je ne te laisserais pas de répit, alors allons-y, il est 12h15, tu me raconteras là bas.
Drago régla les consommations et ils prirent le chemin d’une trattoria à l’ambiance sympathique et cosy. Hermione avait réservé, et ils s’attablèrent dans une espèce de renfoncement un peu à l’écart. Après avoir fait leur choix, la jeune femme attaqua. Drago lui raconta alors son entrevue avec Charlie.
- Pourquoi as-tu fait ça ?
Elle avait posé sa question tout en redoutant la réponse.
- Je n’en peux plus Hermione. Je baisse les bras, et puis, c’est lui qu’il aime, pas moi, il souffre et ça me fait souffrir aussi. Après tout ce qu’il a vécut, il a le droit d’être heureux non ? Qui suis-je pour l’en empêcher, un foutu égoïste oui. Qui mieux que toi pourrait me comprendre ?
Il la fixa de ses yeux à la couleur si particulière. Elle frissonna imperceptiblement.
- Et… maintenant, tu vas faire quoi ?
- Je ne sais pas.
Il picora 3 grains de riz de son risotto et se réfugia dans ses pensées.
Sa relation avec Harry avait changée depuis l’anniversaire du grand et charismatique Weasley 6 mois plus tôt. Ils s’étaient tous retrouvé au Terrier et Charlie était accompagné de son copain du moment, un brun ténébreux particulièrement beau et possessif. L’ex Gryffondor n’avait pas pu le supporter et avait bu plus qu’il aurait dû. Son attitude agressive avait obligé Drago à le raccompagner chez lui dans l’ancienne, et toujours aussi lugubre, maison des Black dont il n’occupait qu’une petite partie.
Une fois là-bas, il l’avait conduit dans sa chambre et le brun s’était mis à pleurer dans les bras de son ami. Puis l’éploré avait commencé à l’embrasser dans le cou, en lui murmurant de ne pas le laisser seul ce soir tout en continuant son manège. Le blond tenta de le repousser gentiment, puis fermement, mais l’autre s’accrochait à lui, le suppliant de rester, de lui faire l’amour (en fait le terme employé était baiser, mais lui trouvait ça trop vulgaire). Drago avait énormément de mal à résister, il n’avait pas trop bu, mais suffisamment pour ne plus avoir les idées assez claires pour se rendre compte du danger, et puis il le désirait si fort, depuis si longtemps… alors il céda et il l’aima, tendrement, passionnément, désespérément, jusqu’à ce que la fatigue s’empare d’eux.
Quand il se réveilla le lendemain et qu’il reprit ses esprits, il paniqua. Harry dormait paisiblement à ses côtés, l’air si innocent. Son cœur se serra et il s’en voulu de sa faiblesse, il déposa doucement un baiser sur la tignasse brune du bel endormi en lui murmurant « je t’aime » et rentra chez lui sans avoir le courage d’attendre son réveil.
Il passa la journée la plus éprouvante de toute sa vie, revoyant sans cesse les images de cette nuit durant laquelle il avait réalisé son plus doux rêve, même si le réveil ressemblait plus à un cauchemar. Il entendait inlassablement la voix d’Harry exprimant ses désirs et son plaisir par des mots, souvent crus, et des sons tous plus érotiques les uns que les autres, voyait son visage transfiguré par l’extase alors qu’il était en lui, prenant son pied comme jamais. Le brun, complètement désinhibé s’était carrément lâché, se donnant à lui sans aucune pudeur. Il était certain d’avoir tout gâché, qu’il ne lui pardonnerait jamais d’avoir abusé de lui alors qu’il était ivre.
Quand Hermione vint le trouver en fin d’après-midi, il était complètement angoissé, recroquevillé dans son fauteuil, à deux doigts du suicide. Il avait besoin de s’épancher et lui raconta tout. Il connaissait ses sentiments à son égard, mais il n’y avait qu’à elle qu’il pouvait tout dire. Elle ne lui cacha pas son étonnement, car Harry l’avait appelé en lui demandant comment il était rentré. Visiblement, il ne se souvenait de rien. Cela le soulagea et paradoxalement, l’ennuya (le peina ?), tout autant que son amant d’un soir ne se rappelle pas d’une nuit aussi incandescente, car lui n’avait absolument pas oublié une seule des secondes passées avec lui.
La vie repris son cours, mais tout avait changé…
- Drago ? Drago !! !
Le blond émergea avec difficulté de ses souvenirs.
- Mm… oui ?
- Tu as fini ton plat ?
-Oh… oui, je n’ai plus très faim, désolé.
Il fit un sourire contrit à l’homme qui attendait. Le serveur débarrassa la table et disparu.
- Drago, je m’inquiète pour toi, tu as encore maigris… tu dois manger, je t’en pris ressaisi toi.
Le blond baissa les yeux, incapable de soutenir le regard anxieux de son amie. En fait, il avait prit une décision, mais ne lui en parlerait pas.
- Prend un dessert, supplia-t-elle.
- Je… n’insiste pas s’il te plait, je ne peux plus rien avaler.
- Mais tu n’as rien mangé ! S’insurgea-t-elle. Je ne vais pas rester là les bras croisés sans réagir. Si tu ne fais pas un effort, je te traine de force à Ste Mangouste !
Il soupira et abandonna. Ils dégustèrent silencieusement leurs glaces et quittèrent le restaurant. Ils marchaient tranquillement vers la zone de transplanage pour rentrer à Poudlard quand Hermione stoppa net et l’agrippa avec force par le bras. Elle tourna la tête vers lui et il constata avec effroi que son teint était livide.
- Tu ne vas pas faire ça. Finit-elle par dire d’une voix blanche.
L’étonnement de Drago augmenta.
- Faire quoi ? Demanda-t-il.
Il voyait les larmes briller dans ses doux yeux bruns.
- Tu n’as pas le droit de faire ça ! Je te l’interdis tu entends ? Elle commença à crier et le frapper, au bord de l’hystérie. Drago de plus en plus déconcerté la mena vers un endroit plus discret.
- Mais de quoi tu parles bordel, j’y comprends rien et calme toi !
Il la secoua en la tenant par les épaules et elle s’écroula en larmes contre lui. Elle sanglotait, hoquetait, incapable de sortir le moindre mot. Son compagnon la berçait doucement en lui murmurant des paroles rassurantes sans pour autant réussir à interpréter son étrange réaction. Une fois un peu rassérénée, elle s’écarta légèrement et plongea son regard triste dans le sien.
- Tu veux mourir, c’est ça, non ?
Le blond écarquilla les yeux et ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne vint. Comment avait-elle deviné ? Bon sang cette fille était trop perspicace, il n’aurait jamais dû accepter de sortir avec elle aujourd’hui…
- Répond, insista-t-elle.
Il desserra son étreinte et recula en baissant la tête.
- Oui…
- Drago, gémit-elle. Tu ne peux pas faire ça, je t’en empêcherais, et si tu persistes… je te suivrais.
- Non !
- Pourquoi ? Répliqua-t-elle le plus sérieusement du monde. Que me restera-t-il si tu meurs ? De toutes manières tu ne pourras pas m’en empêcher alors…
Drago la fixait abasourdi. Il n’avait pas imaginé qu’elle pourrait vouloir le suivre, elle était la personne qu’il aimait le plus après Harry, elle ne devait pas…
- Réfléchi bien à toutes les conséquences de ton acte, tu n’as pas pensé à tout, Harry sera dévasté si tu fais une chose pareille et comme je te rejoindrais, il n’aura plus personne.
- Si, il aura Charlie…
- Arrête, il a bien assez donné, tu ne crois pas ? Il y a surement une autre solution, je vais trouver, ne tentes rien, je t’en supplie… Dray…
Il capitula devant son air implorant ; son visage trempé de larmes et ses lèvres tremblantes étaient plus qu’il ne pouvait supporter.
Elle le raccompagna jusqu’à ses cachots et lui fit promettre d’attendre qu’elle trouve une alternative. Il ne put qu’accéder à sa prière, il ne voulait pas la voir souffrir inutilement et puis, n’était-elle pas supérieurement intelligente ? Si quelqu’un pouvait le faire, c’était bien elle.
Les jours passèrent et Hermione ne donnait pas de nouvelles. Drago lui avait promis de ne rien faire, mais c’était de plus en plus difficile pour lui, son cœur était en miettes, Charlie était enfin avec Harry et ils filaient le parfait amour. Cela aurait dû le réjouir de le voir heureux, mais il n’y arrivait pas, ça lui faisait trop mal. Ils étaient venu le voir tout les 2 pour le remercier et cela avait faillit l’achever. Comment aurait-il pu supporter de voir Harry si débordant d’amour pour son rouquin, ses magnifiques yeux menthe à l’eau si brillants qui dévoraient son aimé, alors que le froid s’insinuait partout en lui, par tous les pores de sa peau, qu’il se sentait sombrer dans un gouffre sans fin, absorbé par les abîmes, au sein des ténèbres éternelles… Evidemment, ils n’avaient rien remarqué, les amoureux sont seuls au monde…
Aussi, quand elle débarqua chez lui un beau ( ?) matin, son état de délabrement avancé l’effraya. Elle avait mis du temps à trouver une solution, car sa situation émotionnelle avait fortement interférée dans sa capacité, pourtant innée, à faire fonctionner son cerveau de manière presque autonome. La réponse était à portée de main car elle l’avait déjà mise en œuvre une fois. Malgré tout, il y avait une légère nuance à apporter à ce sort somme toute élémentaire, qui devait être atténué par l’ingestion d’une potion dont elle avait eu du mal à découvrir la trace. Elle s’était remémorée le jour où elle avait jeté l’oubliette sur ses parents pour les protéger et effacer son existence de leurs souvenirs. Ce geste l’avait presque traumatisé, elle s’était soudain sentie seule au monde, démunie, sans attache, orpheline et avait douloureusement prit conscience de ce qu’avait pu vivre Harry, ce qui l’avait encore plus rapproché de lui et qui avait définitivement éloigné Ron qui, jaloux, n’avait pas compris.
- Drago, mon dieu !
Elle respira à fond et réprima son envie de pleurer. Il la regardait de ses yeux vides et elle se demanda s’il n’était pas déjà trop tard. Elle s’agenouilla devant lui et prit ses mains.
- J’ai trouvé, mon chéri, accroche toi encore un peu, j’ai besoin de toi et de tes talents de potionniste pour la mise en œuvre. Je t’en pris Drago, nous allons oublier nos amours sans espoir et recommencer une nouvelle vie ailleurs. J’ai 2 billets d’avion pour les Etats Unis, nous partons dans 3 semaines, le temps de faire la potion. Tiens le coup, ne m’abandonne pas, pas maintenant.
Le blond opina docilement du chef. Elle posa son front sur ses genoux et se détendit peu à peu, elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle était tendue. Elle se releva enfin et entreprit de préparer quelque chose à manger. Son ami sorti doucement de sa torpeur et elle lui expliqua en détail son idée, d’une simplicité enfantine. Le seul écueil résidait dans l’élaboration de la potion qui était, soyons honnête, très compliquée à réaliser. Le breuvage devait permettre au sort de n’agir que de façon sélective sur les différents niveaux de mémoires impliqués et sans effet secondaire, tels que les maux de têtes, rêves bizarres ou la désagréable (et quasi permanente) impression d’avoir perdu quelque chose. Ils n’oublieraient que les sentiments qui les rongeaient, mais pas les personnes qui les avaient inspirés, ni ce qu’ils avaient fait ensemble, pour autant que cela n’ai pas de rapport direct avec leur amour.
- Bien, à présent il faut réunir tous les ingrédients, y-en-a-t-il de rares ?
- Non, si ce n’est 2 plantes exotiques, un Dendrobium moniliforme, un Dioscoria elephantipes et un scarabée égyptien, le Scarabaeus sacer. Tu crois pouvoir les avoir pour après demain ? La préparation est longue et il ne faut pas tarder.
- Je vais essayer, ça ne devrait pas poser de problème.
Il laissa passer une minute et demanda.
- Tu es sûre que ça va marcher ?
Elle lui renvoya un sourire rassurant.
- Pourquoi ça foirerait ? Tu es le meilleur en potions depuis Rogue, et je me défends bien aussi, il ne devrait pas y avoir de problème. Fait moi confiance, on va réussir.
Les yeux gris se voilèrent un instant.
- J’ai peur ‘Mione.
Elle fronça les sourcils.
- Peur ?
- Oui, j’ai du mal à croire que des sentiments aussi forts peuvent disparaître comme ça, même magiquement. J’ai peur que mon esprit ou mon corps ne se laisse pas faire, je n’aurais plus le choix autrement, tu le sais… mais surtout, j’ai peur d’oublier, j’ai beau avoir mal à en crever, ça fait partie intégrante de moi depuis si longtemps, je… je ne serais plus vraiment moi, ça peut paraître idiot, mais je ne suis pas sûr de vouloir l’oblitérer.
- C’est normal, je ressens un peu la même chose. Mais n’y songe plus. Ça marchera, j’en suis certaine, et on sera à nouveau heureux tu verras, on y a droit.
Elle l’attira contre elle et ils restèrent un long moment ainsi, blottis l’un contre l’autre. Puis Hermione parti et Drago se plongea dans la description de la potion.
Il commença par rassembler les composants dont il disposait et sorti à Pré au Lard chez l’apothicaire pour acheter ce qui manquait. De retour, il réuni le tout dans l’ordre préconisé sur le parchemin dans son laboratoire personnel attenant à son appartement. Cette activité le tira de sa morosité, en fait, il était presque excité par le défi que représentait cette préparation ardue. Faire des potions l’avait toujours passionné, Merlin seul savait pourquoi, mais il se sentait dans son élément au milieu des chaudrons et des mixtures ou ingrédients de toutes natures, il adorait jongler avec toutes ces substances et créer des philtres utiles, il aidait d’ailleurs Hermione qui faisait une thèse dans laquelle les potions avaient une grande importance.
La jeune femme, de son côté repensait sans cesse aux mots de son ami. Elle aussi était effrayée à l’idée de ne plus l’aimer, de ne plus ressentir toutes ses émotions qui la parcouraient quand elle le voyait ou pensait à lui, elle allait s’arracher le cœur, ni plus ni moins. Pourtant cet amour était vain et la faisait horriblement souffrir, mais il était elle, pourrait-elle encore l’être sans lui ? Cette sensation la troublait énormément, la faisant douter… mais elle devait le faire, pour lui, pour qu’il vive, elle ne devait pas penser à elle, même si au fond d’elle ses sentiments se rebellaient, lui hurlaient de les laisser vivre.
Elle retourna chez Drago 2 jours plus tard et ils s’attelèrent à la tâche. C’était difficile, prenant, exigeant et exaltant, les 2 amis collaboraient efficacement, il fallait une attention de tous les instants, surtout les 4 premiers jours, après viendrait des incantations à dire à des moments précis durant les 6 jours de maturation à feu doux afin de concentrer la préparation. Ils étaient épuisés mais satisfaits car tout semblait se dérouler parfaitement. Hermione avait emménagé chez le blond pour ne pas avoir à faire des allers-retours et se concentrer uniquement sur le but à atteindre. A son contact, son hôte reprenait du poil de la bête et se remplumait un peu. Bon, il fallait bien avouer qu’il n’avait pas trop le choix non plus, étant donné qu’elle faisait la cuisine et l’obligeait à se nourrir, tout en le bourrant de potions de récupération… Cela faisait à présent 8 jours qu’ils avaient attaqués, il ne restait donc que 2 jours avant la mise en fiole et encore 2 jours d’attentes supplémentaires avant de pouvoir la consommer.
- La couleur est parfaite…
La main du jeune homme trembla imperceptiblement quand il fit couler le liquide bleu indigo légèrement visqueux dans le 1er flacon, il réussit néanmoins à ne rien mettre à côté et remplit le 2ème sans encombre. Sa compagne arborait un large sourire dénotant une grande fierté d’avoir si bien réussi.
- On est les meilleurs ! Je te l’avais bien dit !
Pour un peu, elle aurait sauté sur place en applaudissant. Au lieu de cela, elle se jeta dans les bras de l’ex serpentard et ils se mirent à rire de soulagement avant de s’écrouler sur le sofa.
- Dans 2 jours nous serons délivrés… et nous partirons loin de l’Angleterre. As-tu des regrets Drago ?
Il fit mine de réfléchir.
- Non, je ne crois pas. Rien ne me retient ici. Quand j’y pense, je me dis que nos sentiments nous ont manipulés comme 2 marionnettes et qu’il est plus que temps que nous reprenions nos vies en mains… Je t’aime Hermione. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans toi, si j’avais eu le choix, c’est toi que j’aurais choisi.
La jeune femme souri et se pelotonna un peu plus contre lui et murmura :
- Je le sais. Je t’aime Drago, et si j’avais eu le choix, je n’aurais choisi personne d’autre.
Il resserra son étreinte et se pencha vers elle, noyant ses yeux dans les siens et s’approcha lentement de ses lèvres. Il ne savait pas pourquoi il le faisait, mais en cet instant il en avait envie, peut-être que parce que dans 2 jours ils auraient oublié ? Allez savoir… Il l’embrassa doucement, tendrement, elle répondit d’abord timidement, surprise, puis s’enhardit et leur baiser s’approfondit. Drago bougea pour permettre à son amie de s’allonger plus confortablement sur le canapé, il caressa ses cheveux, son visage, parcouru la peau tendre de son cou et de sa gorge avec sa bouche, léchant et mordillant. Leurs souffles devenaient plus courts. Ses mains entreprirent de lui ôter ses vêtements, elle gémit quand il effleura sa poitrine tendue par le désir. Le fin chemisier se retrouva par terre, bientôt suivi par son homologue masculin. Puis le blond se redressa et soulevant sa compagne, la porta dans sa chambre.
Quand elle s’éveilla le lendemain, Hermione mit plusieurs minutes avant de ce rappeler ce qu’elle faisait dans ce lit avec… Drago. Le rouge lui monta aux joues quand elle repensa à ce qu’ils avaient fait durant la nuit. Son bas-ventre se contracta délicieusement et elle se mordit la lèvre inférieure quand s’imposa dans son esprit la vision torride d’un Drago échevelé, les yeux mi-clos, la bouche entre-ouverte, haletant au-dessus d’elle, en elle, lui procurant un plaisir sans borne. Elle ne voulait pas se poser de questions sur la motivation du blond, elle avait passé la plus merveilleuse des nuits. D’ailleurs à quoi bon se prendre la tête, dans 48 heures, tout serai effacé. Elle réprima un gémissement et fronça le nez quand elle senti l’humidité qui mouillait son entre-jambe. Elle se leva doucement, les membres engourdis et se rendit dans la salle de bain. Son reflet dans le miroir lui confirma ce qu’elle savait déjà : elle avait l’air d’une femme comblée qui vient de passer une nuit d’enfer avec l’homme qu’elle aime et son cœur battit plus vite à cette constatation. Elle entra dans la douche et ses larmes se mêlèrent à l’eau chaude qui jaillissait du pommeau, dans 2 malheureux petits jours, elle n’aurait plus aucun souvenir de ces instants magiques durant lesquels elle s’était senti plus vivante que jamais, tellement femme. Ce qu’elle avait ressenti était si éloigné des coups d’un soir dont elle usait habituellement, ses rares amants ne lui servaient qu’à faire, de temps à autre, exulter son corps, rien de plus. 15 minutes plus tard, elle se séchait et avisant le peignoir suspendu à la porte, l’enfila en humant profondément l’odeur masculine si suave qui l’imprégnait.
Quand elle sorti, Drago n’était plus là. Elle entendit du bruit dans la cuisine.
- Salut.
Il se retourna, l’air indécis.
- Salut.
Elle s’assied et un silence gêné s’installa. Il posa les tasses, le café et les toasts sur la table et prit place à son tour.
- Drago… est-ce-que tu regrettes ce que nous avons faits ? Parce que pour ma part, je n’ai absolument aucun remord, je referais chaque secondes à l’identique. Ne t’en veux pas surtout, tu m’as donné le plus magnifique des cadeaux d’adieu…
Il soupira d’aise et esquissa enfin un sourire.
- Si tu savais à quel point je suis soulagé, j’ai tellement eu peur que tu m’en veuilles, surtout quand j’ai cru que tu étais partie. Je ne suis pas sûr de ce qui m’a poussé dans tes bras, j’ai même pas l’excuse de l’alcool… je pense que j’avais envie d’être aimé pour moi, au moins une fois avant que…
Elle avança son bras à travers la table et posa son index sur ses lèvres.
- Chut… n’en dit pas plus, je ne veux pas le savoir. Je n’ai pas besoin d’explications.
Ils terminèrent leur breakfast dans une atmosphère plus sereine. Une fois rhabillée, Hermione rentra chez elle préparer ses bagages et mettre ses affaires en ordre avant leur départ. Le professeur dont elle était l’assistante lui avait écrit des lettres de recommandation tout en lui assurant qu’il la regretterait beaucoup, et qu’elle serait toujours la bienvenue à Ste Mangouste si l’envie lui prenait de revenir.
Drago avait fait de même de son côté avec McGonagall. Ils se retrouvèrent donc le lendemain midi devant le Chaudron Baveur, ils y avaient donné rendez-vous à Harry et Charlie pour les prévenir de leur décision.
- Ca va aller ?
Hermione avait saisit la main de Drago et la serra doucement.
- Oui, même si c’est dur de les voir ensemble… et puis cette fois, tu es là.
Elle augmenta brièvement la pression de ses doigts avant de le relâcher.
- Drago ! Hermione ! Nous sommes là !
Les 2 hommes avançaient vers eux, main dans la main, tous sourires. Ils se donnèrent tous l’accolade avant de s’attabler et commander des Bièreaubeurre.
- Tu sais que tu as meilleure mine Drago, lança un Harry taquin, c’est Hermione qui te fait cet effet ?
- On peut dire ça, oui. Répondit l’interpellé en rosissant, elle s’est incrustée chez moi et me force à manger tous les jours !
- Dit tout de suite que je cuisine mal et je te fais bouffer ta baguette Malefoy !
Ils éclatèrent de rire devant l’air faussement courroucée de la jeune femme. Ils discutèrent en plaisantant un bon moment avant qu’Hermione n’y tenant plus leur annonce la nouvelle.
- Bon, on ne vous a pas fait venir ici uniquement pour une mise en boite, même si c’est très sympa, en fait on a quelque chose d’important à vous dire.
- Vous allez vous marier ? Rigola Charlie.
- Ah, ah, ah, très drôle, vraiment…
- Vous attendez un bébé !
- Harry ! Vous pouvez rester sérieux 2 minutes oui ?
- On ne va jamais y arriver avec ces 2 boulets, râla le blond.
- Bon, on se tait et on vous écoute.
- Enfin la voix de la raison a parlé, merci Charlie. Bien, voilà. Elle prit une grande inspiration. Drago et moi quittons l’Angleterre.
- QUOI !!!
- Ca va pas non, pourquoi ? Et puis, pour aller où ?
- Du calme les gryffy, nous partons aux Etats-Unis, à Salem et si nous avons décidé cela, c’est parce que… nous avons besoin de changement, on ne trouve plus notre place ici.
Le couple semblait atterré par l’information.
- Mais… vous êtes mes meilleurs amis.
Les yeux verts s’embuèrent soudain.
- Nous le resterons Harry, ne comptes pas te débarrasser de nous comme cela, on restera en contact, on s’écrira, et puis, tu n’es pas seul…
Drago ne put s’empêcher de laisser percer une pointe d’amertume.
- Bien sur, mais…
- Eh ! Dit tout de suite que je ne te suffis pas !
- C’est pas ça, c’est juste, qu’on se connaît depuis si longtemps que j’ai du mal à m’imaginer vivre sans vous… vous êtes ma famille.
- Harry…
Hermione le prit dans ses bras.
- On t’aime tu sais ? Mais on a vraiment besoin de changer d’air, il en va presque de notre survie, tu comprends ? C’est arrivé à un point où on ne peut plus reculer.
Elle ne pu s’empêcher de jeter un rapide coup d’œil à Drago en disant ces mots. Ce dernier baissa les yeux, il se sentait flancher, mais il ne devait pas, Harry s’en remettrai vite. Il avait pris la bonne décision. Aussi répliqua-t-il crânement :
- Allons Harry, ne dit pas de bêtises tu as un Terrier rempli à ras bord de belettes qui t’adorent à disposition.
- Malefoy !
- Oui Charlie chéri ? Susurra d’un air innocent le blond.
- Tu as raison Drago, j’ai plein d’amis ici, je n’ai pas le droit de vous retenir. Puisqu’il le faut, alors partez. Mais vous me manquerez.
- Eh, ce n’est pas comme si on allait mourir non plus, dit doucement la jeune femme, on se reverra.
- Vous auriez quand même pu nous en parler avant, on aurait pu essayer de vous aider, je ne sais pas moi, c’est si soudain, que vous donnez l’impression de prendre la fuite. Mais je peux comprendre… et je m’en veux de ne rien avoir vu, je suis trop nombriliste, excusez-moi... Je vous aime.
- Ne t’excuse pas, on a tous nos problèmes, tu ne pouvais rien y changer. Allez viens là.
Le blond étreignit le brun, le cœur battant et une boule dans la gorge. Il murmura comme pour lui « je t’aime aussi Harry ».
Ils se quittèrent tous un peu moroses, les uns essayant d’assimiler la nouvelle donne et les autres pas aussi sûrs d’eux que ce qu’ils voulaient bien le faire croire. Les 2 « lâcheurs » avaient décidé de faire un pot de départ pour tous leurs amis à Poudlard le vendredi soir, leur vol étant prévu pour le samedi après-midi.
Après une nuit pas vraiment réparatrice, les futurs amnésiques se levèrent de bonne heure. Ils avaient dormi ensemble, dans le même lit, chastement cette fois, juste l’un contre l’autre, histoire de se rassurer. Ils déjeunèrent silencieusement, lentement, peu pressés de voir l’heure où ils devraient sauter le pas arriver. Cependant, elle arriva. Ils se firent donc face, hésitants.
- Prends ta fiole Drago, on ne peut plus faire machine arrière maintenant, on va la boire ensemble, d’accord ?
Le blond hocha la tête en guise d’assentiment. Ils portèrent le récipient à leurs lèvres et fermant les yeux, en vidèrent le contenu d’une traite.
- Bof… le goût n’est pas terrible, mais ça va. Tu te sens bien ? On a moins d’un quart d’heure pour la suite.
- Ouais, ça va. On fait comment ? On compte jusqu’à 3 et on se lance le sort en même temps ?
- ça me parait être la meilleure solution. Pense bien à tout ce que je dois oublier, mon amour pour toi, mais aussi le tien pour Harry…
Elle lui saisi la main pour le rassurer.
- On sera mieux après tu sais… allez, on doit le faire maintenant. Je t’aime. Je compte : 1, 2, 3.
Les 2 sorts les frappèrent avec un petit décalage. Légèrement étourdi, ils se fixèrent en fronçant les sourcils.
- On faisait quoi là, nos baguettes en main ? Demanda le blond perplexe.
- Euh, je ne sais pas… On ne devait pas faire les préparatifs pour vendredi ?
- Mouais, ça doit être ça, en plus j’ai faim… c’est space tout de même… bon, allons-y !
Ils rangèrent leurs baguettes un peu dérangés de ne pas se rappeler ce qu’ils faisaient l’instant d’avant. Ils décidèrent finalement que cela n’était pas si important. Hermione souriait, excitée.
- C’est génial de partir, non ? J’ai hâte d’y être, Ste Tituba est super réputée, leur bibliothèque est l’une des meilleures et le professeur Somarou est une sommité.
Les yeux de la jeune femme pétillèrent de bonheur à cette pensée.
- Et moi je vais assister le meilleur potionniste du monde ! S’enthousiasma Drago. Tu as eu une idée de génie, c’est trop étriqué l’Angleterre pour nous ! Amérique, attention, nous voilà !!
Ils éclatèrent de rire, heureux, attrapèrent leurs capes et continuèrent leur discussion animée tout en partant faire leurs achats. Le lendemain après-midi, enfin apaisés après toutes ses épreuves, ils s’envoleraient pour une nouvelle vie…
FIN |