Gonoss Fanadiga, en Italie. Personne ne connait cette ville semble-t-il, car qui se vente de la connaître n'est pas quelqu'un de fréquentable.
Au coeur de cette commune où tous les lampadaires semblent trop paresseux pour éclairé convenablement, une silhouette regarde les rues depuis le toit d'un immeuble désafecté. Et plus particulièrement, ses deux yeux bleus et brillants regardent un règlement de compte avec gourmandise.
Trois courageux proxénètes tabassent à tour de rôle un dealeur quelque peu envahissant. Ils l'entourent, alors qu'il est à terre, entièrement couvers de sang. Ce sang fait comme des plaques écarlates sur sa peau et la bouche fine de la silouhette en salive d'envie. Le liquide poisseux le nargue en coulant délicatement le long du corps sans visage de cette victime affolée. Elle sait que bientôt, ces trois hommes vont lui arracher sa vie, et cette fatalité lui fait peur.
-P...pitié, plaide-t-il, pitié! Je ne viendrait plus ici, je vais m'en aller je vous le jure! Vous n'avez pas besoin de me tuer, pitié, je vous en supplis!
Un sourire étire les lèvres fines, c'est exquit! Il est déjà mort, et sa résistance face à ce fait ne fait qu'exiter encore plus son appétit. Il ne peut plus attendre.
Les trois tortinnaires entendent le bruit de quelqu'un aterrisant soupplement derrière eux. Ils se retournent, sur la défensive. Devant eux, droit et fier, un adolescent d'environt 15 ans les regarde en souriant. Malgré le froid mordant, il ne porte pas de chaussure, un pantalon noir bouffant décoré de chaînes et un débardeur noir. Il est mince et pas très grand. Ces yeux sont maquillés de poudre noire, ses oreilles percées de plusieurs boucles d'oreilles, ses bras ornés de plusieurs tatouages. Ses cheveux sont aussi noirs que sa peau est blanche, en bataille, avec une tresse partant de la nuque qui touche presque le sol. Les trois hommes rigolent.
-Qui t'es toi? Qu'est-ce que tu veux?
Il ne bouge même, continuant de les regarder et de sourire. Bien sûr, face à des hommes qui se prennent pour des dieux, ce n'est pas une technique à aborder.
-Je t'ai poser une question, qu'est-ce que tu regardes?
Les trois hommes commencent à s'approcher de lui. Ses bras tremblent d'impatience. Plus près, pense-t-il, plus près...
-Tu vas me répondre, oui, petit PD!
Celui-ci lui fonce dessus d'un pas rapide. Il tend la main pour l'empoigner, mais l'enfant l'attrape et la lui tord. Les deux autres hésitent à venir l'aider. Alors le garçon empoigne fermement la main, et d'un geste préci, plit son bras dans le mauvais sens, le cassant au niveau du coude. Le sang gicle, l'homme hurle de toutes ses forces, tentant d'exorciser cette douleur insoutenable, et tombe à genoux. Ses colègues se décident à venir l'aider.
L'enfant attrape la tête du blessé et la tourne à 180 degré, coupant net ses cris. Puis, les yeux étincelant et un sourire d'une oreile à l'autre, il se jeta sur le deuxième, encercla fermement sa poitrine et le plia en arrière jusqu'à ce que dans une série de craquement créchendo, son dos sois plaqué à ses mollets. Il le lâcha précipitemment et se dirrigea vers le toisième. Avant que ce dernier ait pu faire quoi que ce soit, une mains aux ongles pointus s'enfonca dans son ventre. Il ne put même pas crier sa souffrance. Tout près de son visage, le plus beau garçon qu'il avait jamais vu le ragardait avec des yeux bleus, sereins et repu. Ses lèvres entrouvertes étaient toutes proches des siennes et laissaient passer un souffle lent et tiède. Avant de mourir, il voulait y goûter. Il pencha la tête, mais alors qu'il allait les toucher, la mains remonta dans son abdomen, perça ses poumons, entoura son coeur et le perça de ses ongles, lui enlevant sa vie.
Le garçon laissa glisser le corps le long de son bras, jusqu'à terre. Son bras était couvers de sang. Avidement, il posa sa langue à la base de son coude et remonta vers sa main. Le goût métalique emplit sa bouche, coulant onctueusement sur sa langue. Il en ferma les yeux de plaisir. Lorsqu'il arriva au bout de son membre, il ouvrit les yeux et vit la victime de départ, qui le regardait comme s'il était le diable en personne.
Il sourit à cette comparaison. Il s'approcha doucement de cette loque, qui se mit à trembler violemment. Il ne parvenait plus à bouger, ces yeux magnifiques et ce sourire sanglant l'en empêchaient. Calmement, l'adolescent s'agenouilla face à lui, et posa délicatement sa main sur sa joue. Puis, dans une caresse, il la descendit jusqu'à son cou. L'homme se dit qu'il était sauvé, cette caresse était la plus douce qu'il ai jamais eu. Ce garçon avait tué ses agresseurs, il était magnifique, c'était sûrement un ange.
La deuxième main rejoignit sa soeur autour du cou, et toutes deux se mirent à serrer. L'homme paniqua, l'enfant sourit. Contre ses mains, il sentait le sang pulser dans les artères comme un ultime espoir de survie. Et puis, le combat cessa, faute de combattant. Les yeux révulsés du cadavre semblaient avoir regardé son âme fuir vers les cieux. Maintenant, ses yeux ne voyaient plus rien, et le sang stagnait dans son corps. Le garcon placa sa tête dans le cou bleuit et découvrit ses canines. Il les enfonça dans la chaire tendre, et sans effort, le sang se déversa dans sa bouche.
Au-dessus, le ciel noir prenait des teintes bleues, annonçant l'aurore.
|