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la face cachée de la lune
Par artemis
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     25 Reviews    
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Disclaimer: seule l'histoire m'appartient (avouez qu'il n'y a pas de quoi se vanter >__<)

couple: Harry potter/Draco malfoy  pour changer

dédicace:Je dédicace cette fic à toutes les adorables personnes qui m'ont laissé des review pour "(re)découverte au clair de lune". J'espère que celui ci vous plaira aussi.

Et a jo parce qu'elle me harcele pour que je publie (même si c'est pas celle là qu'elle voulait :p). Jtadore

note: Cet Os est la vision de Harry de "(re) découverte au clair de lune". Je ne peux que vous conseiller de lire cet OS si vous voulez comprendre certaines réactions de Draco. Après c'estvous qui voyez ^_^

C'est un texte que j'ai écris en quelques heures, donc vous imaginez bien que je n'en suis pas satisfaite. Mais vu que Harry est un personnage que j'adore et que je vous l'avais promis, voilà. Il sera soumis à quelques correction quand ma migraine voudra bien me laisser en paix. D'ici là, si il y a des fautes toutes mes excuses.

 

La face cachée de la lune

 

   

Pour la énième fois de la journée, Harry Potter soupira. Maussade, il massacrait méticuleusement le contenu de son assiette sous l’œil désolé de Ron.

Cela aurait pu paraître étrange que personne ne se soucie plus que ça de l’humeur morose du brun. Mais c’était un des avantages à être le survivant (en plus d’avoir plein de trucs gratuits). On pouvait déprimer en paix. En effet, au premier soupir, tout le monde devenait tout à coup adorable avec lui, cherchant à lui éviter toute autre contrariété, certains professeurs le dispensant même de devoirs. Mais personne ne lui demandait jamais ce qui se passait. Quand Ron s’en était aperçu, il avait demandé l’explication à Seamus, qui lui avait répondu « qu’avec Harry c’était toujours trop grave. Il ressasse son enfance traumatisée/ses proches disparus/sa futur confrontation avec face de serpent albinos (rayer les mentions inutiles). Nous on peut rien faire pour l’aider, et ça nous plombe notre journée ». Autant dire que le pauvre Ron avait été un peu choqué de cette réponse assez peu charitable. En tout cas cela expliquait le fait que le survivant déprimait dans l’indifférence générale. En ce jour dangereux d’halloween, personne ne tenait à apprendre que le seigneur des ténèbres serait l’invité surprise.

Sauf que là, le brun se morfondait sur un tout autre problème. Son problème était blond, reptilien jusqu’au bout des ongles et méchamment sexy. Et oui, le survivant qui ne faisait décidément rien comme les autres louchait sur sa nemesis, son ennemi rien qu’a lui, le prince des serpents, Draco Malfoy de son vrai nom.

 

Comme bien sûr toute tentative d’approche était proscrite (il tenait à la vie quand même) le brun restait donc là à réduire en bouillie son déjeuner, indifférent à la paranoïa ambiante.

 

Il recommença à soupirer et son meilleur ami finit par réussir à arracher son regard désolé du cadavre du repas de Harry pour remarquer sa (relative) détresse.

 

« Ry arrête de t’en faire comme ça, tu l’as quand tu veux Malfoy »

« Mais je ne pensais pas à lui !! » S’outra Harry, un air de pauvre-victime-incomprise plaqué sur le visage.

« Ben tant mieux » répliqua Ron qui connaissait la parade à la mauvaise foi du brun « Parce que Parkinson est en train de lui collez son décolleté sous le nez »

 

Harry se retourna vivement, sifflant furieusement quelque chose en fourchelang (qui d’après les maigres connaissances de l’auteur dans cette langue la comparait à certains animaux, comme une truie ou un bouledogue… charmant !). Avant de se rendre compte que son ami l’avait roulé, et que Malfoy était actuellement en train de manger de la soupe avec une classe stupéfiante.

 

Il jeta un regard blessé à son meilleur ami qui lui répondit par un regard amusé. 

 

Contrairement à ce que certains pensaient (Harry le premier) Ronald Weasley n’avait pas mal pris l’aveu du brun de son attirance pour le Serpentard. Mais en même temps, depuis qu’il sortait avec la brunette, Ron acceptait tout avec bienveillance : Que sa sœur sorte avec Blaise Zabini,  que Seamus soit avec Dean (après une découverte assez traumatisante de Harry des deux occupés sous la douche). Rien ne perturbait Ron dans son monde où tout était beau et gentil. Harry était persuadé qu’il pourrait lui annoncer être le fils de Voldemort que le rouquin se réjouirait qu’il ait encore de la famille en vie. Certains le jugeaient optimiste. Harry lui le trouvait décérébré.

Mais bon, le couple n’était vieux que de trois semaines. Les effets secondaires finiraient bien par retomber. En tout cas il l’espérait parce qu’il commençait à devenir flippant le rouquin dans son monde de bisounours.

 

Harry finit par sortir de table, escorté du couple de ses meilleurs amis. Hermione, plongée dans un livre, faisait encore une fois démonstration de son incroyable talent en esquivant tous les élèves sans même daigner lever les yeux. A croire qu’elle avait un radar intégré. Ron lui, observait le brun qui, très original, soupirait de nouveau. Ron suivit son regard pour atterrir sur Malfoy and co, qui retournaient à leur salle commune. 

 

« Mais pourquoi tu ne tentes pas ta chance ? » demanda le roux irrité. Il n’aimait pas voir Harry malheureux.

« Ron, franchement, tu m’imagines coincer Draco Malfoy pour lui déclarer des étoiles dans les yeux « Je t’aime Dray. Je sais que nous sommes ennemis jurés depuis sept ans, mais ne dit on pas qu’il n’y a qu’un pas de l’amour à la haine ? Tu n’as qu’à franchir ce pas et nous vivrons heureux pour toujours ».Au mieux il se fout de ma gueule et le raconte à toute l’école, au pire il me trucide sur place. Charmant programme »

« C’est vrai que dis comme ça…mais en essayant d’être plus subtil peut être que ? »

« Ron, c’est de moi qu’on parle. Ta douce moitié m’a suffisamment répété que le tact et la subtilité ne faisaient pas parti de mes qualités pour que je l’intègre »

 

Ron prit le temps de jeter un regard énamouré à Hermione avant de continuer.

« Je ne sais pas moi…Arrête de te battre avec lui, essaye de t’en faire un ami, achète tous ses potes pour qu’ils disent du bien de toi »

« Si c’était aussi simple quelqu’un aurait déjà réussi à lui mettre le grappin dessus »

« Oh n’exagère pas non plus, ce n’est pas comme s’il était convoité par tout le monde non plus »

 

Harry haussa un sourcil avant de désigner d’un index accusateur les élèves dans le sillon du blond. La plupart avaient les yeux dans le vague, d’autres semblaient au bord du malaise et certains avaient la bave aux lèvres.

 

« Pratiquement toute l’école ferait n’importe quoi pour l’avoir. Je te rappelle que  l’attrapeur de poufsouffle l’a (inutilement, il l’aurait eu quand même) laissé attraper le vif d’or. Que le plus intelligent de tous les Serdaigles lui a proposé de lui faire ses devoirs. Et qu’un Gryffondor est même aller jusqu’à me piéger pour se faire remarquer par Malfoy »

 

Le visage de Ron s’assombrit. La vermine ne se remettrait pas de si tôt de la vengeance des amis de Harry. Il avait tragiquement redécouvert la puissance latente de sa maison. Plus que celle de Seamus, lavande, Dean, Neville et des autres, c’étaient surtout la punition de Hermione, le cerveau de Poudlard, associée à tout le clan Weasley qui lui provoquait toujours une insomnie persistante. Sans compter quelques handicaps physiques désagréables (Et oui, les sept Weasley avaient la rancune très tenace et perfide)

 

« Comment veux tu que j’ai la moindre chance ? » continua Harry tout à son désespoir, inconscient des réflexions de son rouquin préféré « Il est beau, intelligent, riche, noble, populaire… Moi je ne suis rien de tout ça et en plus je suis son ennemi juré »

 

Ron regarda son ami mais ne répondit rien. Il savait que c’était inutile. N’empêche qu’il n’en pensait pas moins.

 

Harry n’était peut être pas un sang pur, mais la famille Potter était d’une noblesse au moins égale à celle des Malfoy. Et il était à présent l’héritier de la famille Black, l’une des plus ancienne et respectée de toutes les lignées de sang pur, dont même Malfoy se vantait d’en être le descendant.

Sans avoir la fortune des Malfoy, Harry pouvait facilement vivre plusieurs vies sans travailler, juste en se reposant sur ses divers héritages. Sans compter les fortunes que le ministère avait débloqué pour remercier le survivant à la fin de la guerre (Percy avait tout avoué).

Contrairement à ce que certaines mauvaises langues pensaient (comme le vieux graisseux de cachots), il avait de l’intelligence à revendre. Sans atteindre le niveau de Hermione, il était parvenu seul à s’arracher à l’influence des uns et des autres. Il pouvait se vanter à présent de ne plus être la marionnette de personne.

Ses lettres de noblesse, il n’en avait peut être pas hérité comme le blond, mais il se les était créé par lui-même. Par son courage, son dévouement, sa générosité et sa puissance, il s’était forgé un respect bien supérieur à celui que pouvait imposer une vieille famille par la menace.

 

Quand à la beauté, objectivement il n’avait rien à envier au Serpentard. Pour en avoir entendu parler très souvent dans les couloirs ou sa salle commune, et après une analyse approfondie (oui, Ronald n’avait rien d’autre à faire pendant les cours de binns, donc il menait l’enquête), il en était venu à la conclusion que le brun complexait pour rien. Certes il ne possédait pas la beauté froide et inaccessible du blond, mais une beauté sauvage et torride complètement envoûtante (cf : lavande Brown). Il avait de magnifiques yeux d’un vert émeraude unique (cf : Pavarti Patil) et ses cheveux noirs en bataille lui donnaient un air sexy (« il a toujours l’air de sortir d’une folle nuit de débauche » avaient commenté Seamus et Dean l’air rêveur). Et sa cicatrice dont il jugeait qu’elle le défigurait lui donnait l’air classe et rappelait sa puissance ahurissante (cf : Cho Chang. Eh oui, Ron avait fait de gros sacrifices pour mener son enquête jusqu’au bout). Ron quand à lui pouvait attester que son meilleur pote était plutôt bien foutu, pour avoir pris quelques douches en même temps que lui après le quidditch (et il persistait à dire qu’il avait vu Dubois baver sur Harry).

Et pour le succès… Ron jeta un regard amusé derrière son dos où ceux qui avaient l’air rêveur venaient d’entrer en violente collision avec ceux qui bavaient et qui risquaient la déshydratation. Quand à ceux au bord du malaise, ils semblaient être tombés du dit bord et ils s’étaient évanouis sans que personne n’y prête attention. Le rouquin se fit une fois de plus la réflexion qu’ils étaient vraiment dans une école de fous.

 

Mais Ron ne prit pas la peine de partager ses pensées avec Harry. Hermione et lui avaient essayé par tous les moyens de lui faire réaliser. Mais l’humilité du bun l’emportait toujours, et il les regardait comme s’ils essayaient de le convaincre que Snape était l’homme le plus sexe qui existe (quoique, connaissant ry, il était sûr que même ça lui semblait plus crédible).

Le rouquin se contentait donc de faire de temps à autre des remarques désabusées, comme quand une fille faisait une crise d’hystérie après avoir vu Harry torse nu ou qu’une lettre de fan arrivait à passer la barrière spéciale érigée par Dumbledore.

 

Une des innombrables toiles d’araignée et sa propriétaire qui ornaient le château le tirèrent de ses pensées. Avec un couinement aigu, il sauta latéralement d’un mètre sur la gauche, soit le milieu exact du couloir, qui lui permettait de garder une distance maximale entre les deux murs, et donc avec les arachnides qui les décoraient. Ce brusque retour à la réalité lui rappela quel jour on était, et la paranoïa ambiante. Comme sa douce Hermione semblait trop passionnée par son livre pour y penser et que Harry broyait du noir, il fallait qu’il soit sur ses gardes pour trois. Quelque chose allait se passer aujourd’hui et il savait pertinemment qu’en tant que meilleur ami du survivant, les problèmes avaient une fâcheuse tendance à se décupler avant de leur tomber dessus.

 

******************************************************************

    

Comme pour chaque fête, les elfes de maison s’étaient surpassés et le dîner était somptueux. Même Harry avait abandonné son air morose à la vue de la nuée de plats plus appétissants les uns que les autres. Il discutait maintenant joyeusement avec Seamus et Dean, en distribuant à tout va des rires cristallins et des sourires éblouissants. S’il ne le connaissait pas aussi bien, Ron aurait juré que Harry tentait d’ensorceler tous ceux qui poseraient les yeux sur lui. En tout cas c’était très efficace. Des dizaines d’élèves mangeaient distraitement leur soupe avec une fourchette, d’autres oubliaient manifestement qu’ils étaient en train de se servir de l’eau ou de la sauce et un Serpentard était en train de mâcher consciencieusement un cierge. Affligeant.

 

Heureusement pour les neurones des pauvres élèves envoûtés, Harry se remit à manger, brisant en même temps leur transe. Pendant qu’ils réparaient d’un coup de baguette les diverses catastrophes provoquées, chacun se promettait de ne plus jeter un œil au Gryffondor tant qu’il resterait de la nourriture sur la table.

 

Aussi le hibou qui se posa devant le brun ne fut remarqué par personne. Pourtant cela avait de quoi étonner. Ce n’était pas l’heure du courrier. Mais Harry lui avait reconnu le sceau du ministre de la magie sur le rouleau de parchemin. Les gestes saccadés, le regard vide, Harry lut les noms qui s’étalaient devant lui.

 

Comme pratiquement tous les jours depuis cinq mois, le ministère lui envoyait la liste des nouvelles victimes de la clique de Voldemort. Le message était explicite : C’est gentil d’avoir tué la quasi-totalité des mangemorts, mais si pouviez faire votre job maintenant et vous occuper de leur chef, nous vous en serions reconnaissant.

Et jour après jour, le poids sur les épaules du survivant s’alourdissait. Ses amis avaient beau le soutenir, en lui rappelant toutes les vies qu’il avait sauvées, et que le seul à blâmer était le ministère qui n’avait jamais attrapé ne serait ce qu’un mangemort, Harry se faisait ronger par la culpabilité.

Il ferma d’un geste brusque le parchemin après avoir lu le dernier nom de la liste « Sonia Sanaël, 7 ans, torturé(e) à mort ». Comme d’habitude, il le glissa dans sa poche. Il savait qu’il irait rejoindre les centaines d’autres au fond de son tiroir. Il savait que Ron le traiterait une fois de plus de masochiste. Mais il savait aussi que les nuits où sa peur l’emporterait sur sa haine, il pourrait puiser son courage dans ces milliers de noms qui hurlaient en silence l’atrocité de celui qui se prétendait Lord

 

*********************************************************************

   

En voyant l’air sombre de Ron qui le tirait part la manche pour qu’il le suive, Harry comprit qu’il avait loupé quelque chose.

« Qu’est ce qui se passe ? Je n’ais pas tout suivi je crois… »

Ron ne fit aucun commentaire sur l’inattention du brun. Il savait très bien ce que Harry devait ressasser pour avoir loupé tout le discours de Dumbledore.

« Notre cher directeur vient d’avoir une super idée. Figure toi que ce soir on a le droit à une chasse au trésor dans la forêt interdite. De nuit ! Je pense que son paquet de bonbons au citron était périmé le jour où il a décidé du programme d’halloween… »

Harry n’écouta pas plus longtemps les récriminations de son ami et il eut un sourire soulagé. La forêt. Exactement ce qu’il lui fallait.

Ron grogna. Il avait beau savoir que son meilleur ami passait la majeure partie de ses nuits à courir la forêt, il n’en appréciait pas le lieu pour autant. Chez lui, les mots « forêt interdite » entraînaient aussitôt le souvenir persistant d’une mer d’araignées géantes et anthropophages.

  

Une fois que tous les élèves furent groupés dans le parc de Poudlard, Dumbledore expliqua les règles du jeu. Les indices, le trésor, le retour… Harry n’écouta que vaguement, n’ayant de toute façon pas du tout l’intention d’y participer. Il fixait avec envie la forêt, impatient de gagner son refuge. Aussi accueilli t’il avec soulagement l’hésitant mouvement de foule en direction de la forêt à la fin du discours du directeur. Cependant l’œillade que lui jeta Ron l’angoissa. Comment allait il bien pouvoir annoncer à ses deux meilleurs amis qu’il les laissait seuls au milieu de la forêt ?

Dumbledore sembla –comme toujours- remarquer le mal aise du jeune homme, car il ajouta « Ah et j’oubliais, la recherche est individuelle ».

 

Harry essaya de cacher son soulagement et d’envoyer un regard désolé à ses amis. Mais le rouquin et sa moitié se contentèrent d’un sourire complice. Ils avaient parfaitement compris le besoin de solitude de Harry, et ils auraient de toute façon trouvé une excuse pour que Harry les laisse seuls sans avoir de remords.

Confus d’être aussi transparent, Harry tourna vers l’orée de la forêt. Il vit avec surprise un certain Serpentard blond et noble se ruer vers le couvert des arbres, comme ayant le diable aux trousses. Tous les serpentards le suivirent, puis le reste des élèves. Une fois qu’ils eurent pénétrés dans la forêt, Harry fit un petit signe de la main à ses deux amis avant d’obliquer vers la gauche.

 

Il se mit à courir comme un fou, s’éloignant de plus en plus de la masse des élèves apeurés. Il cavala longtemps, savourant le silence des bois, seulement brisé par son souffle erratique et le sang battant à ses oreilles. Quand la fatigue commença à se faire sentir, il se transforma sans même ralentir l’allure. Il goûta le plaisir de cette transformation qui lui était devenue aussi naturelle que de respirer.

Ses jambes se raccourcirent, ses pieds devinrent des pattes et il perçut sous ses coussinets la douceur de la mousse. Son centre de gravité s’abaissa, le forçant pendant un instant à courir à quatre pattes, ni homme ni loup. Puis son corps entier se métamorphosa. Il profita de la sensation enivrante de ses muscles puissants roulants sous sa peau, de sa respiration devenant calme et profonde. Sa fourrure noire et dense le protégeait totalement de la morsure du froid et des branches basses. Ses foulées s’amplifièrent. Avec sa queue comme balancier, sa course se fit plus souple, plus fluide. Il filait à travers les bois, esquivant sans ralentir les arbres et sautant souplement au dessus des obstacles les plus hauts, le tout à une vitesse ahurissante. Enfin sa tête pris sa forme canine. Il senti la puissance de sa nouvelle mâchoire,  capable de briser à peu près n’importe quoi sans efforts. Son ouïe s’amplifia. Mis à part le bruit du vent qui sifflait à ses oreilles du fait de la vitesse, il pris soudain conscience de la vie qui grouillait autour de lui. Si sous sa forme humaine il avait l’impression que la forêt était déserte, il percevait maintenant le murmure des arbres vivants, le bruit d’une course poursuite, le son caractéristique d’un envol d’oiseaux, le piaillement d’un rongeur outré qu’il ait abîmé son terrier.

Sa vue lui permit de voir comme en plein jour chaque brindille, chaque feuille, chaque racine de ce trajet qu’il connaissait par cœur.

Et enfin, ce qu’il préférait, l’odorat. L’être humain ne prêtait pas assez attention à ce sens magnifique, décuplé sous sa forme de loup. Que serait un bon plat sans l’odeur alléchante qui l’accompagne ? Pourquoi ne remarque t’on pas à quel point il est rassurant de se blottir dans un vêtement portant l’odeur de l’être aimé ?

Harry savait parfaitement que la forêt ne serait pas la même sans cette odeur si caractéristique, mélange de celle épicée de la sève, de la terre mouillée, de la mousse, ou celle plus fruitée d’une fleur ou d’une baie. Même l’eau avait son odeur.

 

La métamorphose n’avait pas durée une seconde, mais l’euphorie qui l’accompagnait dura tout le long du trajet. Et Harry profitait de ce moment où, tout à la redécouverte des choses, il s’oubliait au passage.

Enfin, après une dizaine minute de course effrénée, Harry ralenti. Il remarqua amusé qu’il n’était même pas essoufflé, et une fois de plus l’endurance de son corps de loup le stupéfia.   

 

Il sortit du couvert des arbres pour arriver dans une clairière. Oh elle n’était pas très grande cette clairière, ni couverte de papillons ou de fleurs. Non c’était une clairière banale, avec quelques buissons et une petite mare en son centre.

Mais c’était son refuge, loin des guerres et de la folie des hommes. Trop enfoncée dans la forêt, elle était vierge de toute intrusion humaine.

 

Et même si elle était banale, Harry ne pouvait s’empêcher de la trouver sublime sa clairière. Pas de cette beauté fourmillante de détails, mais une beauté toute simple, dénudée de tout artifice. Une beauté qui touchait tous les sens

Celle du toucher. L’herbe d’un vert profond était plus confortable que n’importe quel lit.

Celle de l’odorat. Il flottait dans l’air une petite odeur mentholée et sucrée

Celle du goût. Après avoir couru, l’eau pure de la mare était plus revitalisante que n’importe quelle potion. Et les énormes mûres noires qui poussaient à foison et qui ne s’épuisaient ressemblaient à un concentré de sucre.

Celle de l’ouïe. Ici, pas un bruit, si ce n’est le murmure familier et rassurant de la forêt. L’impression étrange d’être inatteignable, seul au monde.

Celle de la vue. Elle était belle sa petite oasis vert tendre au milieu de la forêt noire. La mare reflétait la lune, éclairant d’une lumière argentée l’endroit. Harry avait ainsi passé des heures à admirer la beauté d’une écorce au clair de lune ou le ciselé délicat d’une ombre.

Il avait pris l’habitude de dire à ses amis que c’était un échantillon du paradis.

  

Harry s’allongea à sa place habituelle. Etalé de tout son long dans l’herbe douce, à côté du buisson, les yeux rivés soit sur l’eau, soit sur l’étoile de Sirius.

Harry avait effectivement remarqué que vu d’ici, l’étoile brillait étrangement fort. Hermione aurait sûrement trouvé plein d’explications logiques à ce phénomène : L’angle d’observation, une forme de magie de la clairière, une illusion d’optique…

Harry lui se plaisait à croire que son parrain lui faisait un signe.

 

Et comme à chaque fois, le lieu ne tarda pas à exercer sa curieuse influence sur son esprit. Ses pensées devenaient plus claires, plus ordonnées. Il analysait les évènements détaché de tout sentiment. Lui qui avait l’habitude de se laisser guider par ses intuitions pouvait ici faire le point. 

C’est comme ça que nuit après nuit, sa détermination s’affirmait. Voldemort devait mourir. Pas parce qu’il avait tué ses parents ou Sirius. Non, tout simplement car il continuait de tuer et que le seul moyen de le neutraliser était la mort. Ici, pas de rancune ou de haine, juste de la logique.

Bien sûr, Harry savait qu’une fois sorti de la forêt toutes ses bonnes résolutions se heurteraient à la réalité. Elles devraient se confronter à la peur, la jalousie, l’amitié, la haine, l’amour, la rancune ou même l’argent ou le pouvoir. Mais pendant un moment, tous ses problèmes avaient une solution. Et cela lui faisait un bien fou.

 

Un craquement sec déchira le silence religieux de la clairière. Harry fut arraché à ses pensées et ses réflexes canins réagirent avant son cerveau. Il lui fallut à peine un dixième de seconde pour se retourner, les muscles bandés, les crocs à découverts et un grondement féroce dans la gorge, ses yeux cherchant l’ennemi.

Même si le loup était un animal dangereux, Harry savait très bien qu’il y avait des prédateurs plus gros que lui, et donc à même de le considérer comme un casse croûte potentiel.

Ses poils se hérissèrent en remarquant que l’odeur de l’autre l’enveloppait totalement. Comment avait il put le laisser se rapprocher à ce point sans s’en apercevoir ?

Un coin de son cerveau lui fit remarquer que l’odeur était inconnue. Un mélange entre l’odeur musquée d’un petit carnivore et celle d’une fleur. Interloqué, Harry se demande quel animal pouvait bien sentir la fleur.

 

Il fut rassuré en le repérant . C’était un petit renard argenté, haut de vingt centimètres à peine. Ca allait, il pourrait gérer ce genre de menace. Il se demanda ce qui avait bien pu pousser un animal de cette taille à approcher un loup adulte. Et il fut aussi étonné de la couleur du renard. Il en avait vu des roux, marrons ou noirs, mais jamais argentés, ils seraient trop facilement repérable dans la forêt sombre.

 

Harry eut la réponse à ses questions en voyant l’animal soulever la patte pour voir sur quoi il avait marché. Un animagus. Jamais un animal n’aurait détaché son regard d’un prédateur plus gros que lui, question de survie élémentaire. Et il fallut à peu près trois microsecondes à Harry pour l’identifier. En fait dès qu’il intercepta un regard argent rempli de mépris jeté à la pauvre branche morte. Harry remballa ses crocs et se recoucha doucement.

Sa majesté Draco Malfoy se tenait devant lui.

 

Cela ne l’étonnait pas du tout qu’il ait réussi à devenir animagus. C’était tellement…lui. Harry fixa le renard. Il savait très bien que Malfoy ne tarderait pas à le reconnaître. Après tout, la première fois que Ron l’avait vu sous sa forme animalière, il avait éclaté de rire en disant que même animagus il n’aurait pas le droit à l’anonymat. C’est vrai qu’avec sa fourrure noire toute ébouriffée si semblable à ses cheveux, sa trace blanche entre les deux yeux copie conforme de sa cicatrice et ses yeux beaucoup trop verts pour un loup, il n’était pas vraiment discret. Mais il s’en fichait, il l’aimait lui cette apparence.

Et effectivement, la lueur de triomphe qui brilla dans les yeux couleur de lune lui indiqua que son identité était découverte. Puis Malfoy s’assis, fixant le loup, une lueur d’attente au fond des yeux. Harry inclina la tête, interrogateur. Aussitôt la colère et l’indignation embrasèrent le regard du renard qui s’en alla, l’air profondément vexé.

 

Abasourdi, Harry fixa la petite tâche argentée, se demandant ce qu’il avait bien put faire cette fois pour indisposer sa nemesis.

Bon alors. Malfoy l’avait reconnu. Puis l'avait fixé en attendant quelque chose. Et pour une fois il n’avais rien dis (et pour cause, aller parler quand vous êtes un loup !). Et l’autre était parti vexé. Hum. Aaaah, d’accord. Comme Harry ne lui avait pas sauté dessus pour se battre, le blond en avait déduit qu’il ne l’avait pas reconnu. Et avec son orgueil démesuré, il avait mal pris le fait que son ennemi ne le reconnaisse pas alors que lui y arrivait.

 

Harry leva les yeux au ciel. Malfoy resterais toujours Malfoy, quelque soit sa forme. Une idée lui vint à l’esprit. Pourquoi ne pas utiliser le quiproquo ?

Avec un sourire canin, il se mit à cavaler après le blond. Il le bouscula légèrement pour attirer son attention et s’arrêta une fois dans la forêt. Voyant que Malfoy le fixait l’air soupçonneux, Harry se retint de lever une fois de plus les yeux au ciel. Il se contenta d’attendre que le blond comprenne. Une fois que celui-ci lui eut emboîté le pas, Harry se remît à courir, s’arrêtant de temps à autre pour laisser le renard rattraper son retard.

 

Ce soir Draco Malfoy allait découvrir son univers

 

********************************************************************

  

Après quelques minutes de course, Harry tourna à angle droit derrière un épais fourré. Il savait très bien qui se trouvait là et il salua ses amis d’un petit jappement avant même de les voir. Heureux de le revoir, les dix sombrals firent cercle autour de lui pour le saluer.

Près du buisson, Harry entendit un petit couinement étranglé. Amusé, il regarda Malfoy tenter de freiner, déraper sur la mousse, faire demi tour et s’enfuir la queue entre les jambes.

Harry savait grâce à son flair que le blond se trouvait derrière le fourré. Il s’assit, sachant très bien comment allait réagir sa nemesis.

Et effectivement, quelques minutes plus tard une boule de poil apeurée déboula dans la clairière, les yeux fermés.

 

Harry vit le regard du renard passer de la panique au soulagement et il comprit que Malfoy devait penser qu’il allait se faire attaquer. L’instant d’après, il recevait entre ses pattes un Serpentard affolé. Le pauvre sombral qui avait voulu le saluer tourna un regard surpris vers Harry. Harry secoua la tête, blasé, et le dominant du troupeau s’approcha à son tour. En sentant le renard trembler de plus en plus, le loup se demanda si Malfoy avait écouté ne serait ce qu’un seul cours de Hagrid. Il saurait alors que les sombrals étaient charognards, et qu’il n’était donc pas assez mort pour leurs plaire.

S’il avait été sous forme humaine, le survivant aurait éclaté de rire en voyant l’œil circonspect que le renard avait ouvert suite au coup de langue amical du sombral. Puis au sursaut outragé de la boule de poil au deuxième coup de langue. Mais Harry était actuellement un loup. Il se contenta donc d’un regard narquois.

Qui s’attendrit vite à la vue du petit renard argenté qui frottait sa tête sur le naseau velouté du sombral avant de jeter un regard fier à Harry, mais où l’émerveillement brillait trop fort pour qu’il ne le remarque pas. Harry haussa un sourcil amusé.

 

Harry intercepta le regard envieux de Draco quand Fly, le poulain du troupeau vint saluer avec enthousiasme son ami canin. Aussi Harry poussa t’il le renard en avant. Celui-ci se retourna, outré qu’il le traite de la sorte, mais un petit coup de tête dans son dos détourna son attention. Il tomba face à face avec deux grands yeux noirs et brillants et il résista bien une demi seconde avant de courir jouer avec Fly.

 

Harry lui se leva et alla se poser entre les pattes antérieures de Tenebrus. C’était l’étalon dominant du troupeau, le premier que Hagrid lui ait présenté. Il était né dans la forêt interdite, et il avait été le premier à accepter le survivant parmi eux, suivi rapidement de tout le troupeau. C’est donc grâce à lui qu’il avait put assister il y a presque un mois à un évènement que même Hagrid n’avait jamais vécu : la naissance d’un bébé sombral. Ce même poulain qui jouait avec le renard.

Après un petit coup de tête affectueux dans le poitrail du sombral, Harry se releva et parti rejoindre les deux autres pour jouer un peu.

 

Au bout de quelques minutes, Harry décida qu’ils devraient partir s’ils voulaient avoir le temps d’apercevoir les autres habitants de la forêt.

Il se dirigea donc vers les arbres, suivi de Malfoy. Comme d’habitude, il s’assit et hurla. Tous les sombrals prirent leur envol sans un bruit, ressemblant à de gigantesques fantômes. C‘était un code mis au point entre Harry et Tenebrus. Le troupeau ne pouvait pas passer toute la nuit au même endroit sous peine de se faire attaquer. Aussi le loup leur faisait comprendre qu’il s’en allait et qu’ils pouvaient partir. Il alertait aussi au passage toutes ses connaissances de la forêt qu’il était à leur recherche, et ainsi il savait toujours où les trouver.

 

Les suivants se trouvaient non loin de là. En effet, à cinq cent mètres à peine, Harry perçut la lueur blanche caractéristique de ces deux là.

La licorne et le pégase s’approchèrent calmement des nouveaux arrivants. Il remarqua le regard émerveillé de Draco, et il lui retourna une œillade complice. Il attendit quelques secondes, mais le renard paraissait statufié. Aussi Harry s’avança t’il en premier, et frotta affectueusement sa tête contre celle du pégase. Il vit Draco l’imiter, apparemment fou de joie. Harry alla aussi saluer la licorne, puis s’assit pour observer Draco qui contemplait béatement les deux animaux.

C’est vrai qu’ils étaient beaux ces deux là. Et ils avaient des histoires étonnantes.

La licorne était la pouliche d’une des licornes tuées par Voldemort en première année. Elle avait été élevée parmi les sombrals de Hagrid, et avait quitté le troupeau l’année dernière. Elevées dans un groupe, contrairement aux licornes normales, elle ne supportait pas la solitude. Aussi fut elle ravie quand Harry lui présenta le pégase. Une forte amitié unissait ses deux là à présent.

 Harry avait découvert le pégase il y a trois mois environs. Il n’avait jamais vu ces animaux en vrai, et il avait été fasciné par leur beauté. Le pégase était accompagné de deux autres. Harry avait fait leur connaissance, mais ils restaient très peureux. Et une nuit, Harry était arrivé au milieu d’un vrai carnage. Cinq smirs, ces petits fauves à six pattes, avaient massacré deux des trois pégases. Pour cela, ils avaient posté deux des leurs dans les arbres, afin d’empêcher toute tentative d’envol.

Les grandes ailes des pégases représentaient leur plus gros point faible. Parcouru par deux artères, une blessure ici s’avérait très rapidement mortelle. Heureusement, les smirs et leurs cinquante centimètres ne faisait pas le poids avec le mètre quinze de crocs et de muscle de Harry, aidé des serres tranchantes du pégase survivant. Ensuite, ne voulant pas le laisser seul au milieu de la forêt et se souvenant de la licorne solitaire, Harry avait accompagné le pégase jusqu’à elle. Il n’avait jamais eu à regretter ce choix depuis.

 

Sortant de ses pensées, il alla dire au revoir à ses deux amis. Il profita un instant de la douceur du pelage de la licorne avant d’encaisser le délicat coup de tête du pégase. Puis il reparti vers la forêt. Il hurla et les deux animaux argentés se fondirent dans la noirceur de la forêt.

 

Ensuite Harry continua à guider Draco dans son monde. Il lui montra divers passages secrets camouflés dans des arbres, des plantes inconnues de tous. Il lui montra l’arbre roi de la forêt, immense avec ses feuilles couleur de l’or et l’argent pur, où vivaient les smirs. Ceux-ci restèrent calmes en voyant arriver le loup. Il savait que s’ils n’étaient pas agressifs il n’arriverait rien de fâcheux. Puis ils allèrent voir Arnon, une des rares acromentules à vivre seule. Elle ne voyait plus que de deux de ses yeux et Harry l’avait aidé plusieurs fois à chasser. Il fit visiter à Draco la colline aux niffleurs, où les nez étoilés sortaient du sol pour venir les saluer. Il eut quelques sueurs froides en croisant par hasard l’un des deux scroutt à pétard  de Hagrid qui avait survécu. Pour y avoir eut affaire une fois sous sa forme de loup, il savait que la bête ne disait pas non à un petit casse croûte canin et qu’elle courait très très vite. Harry avait échappé de peux à l’amputation de la queue ce jour là. Enfin, Harry finit par les hippogriffes. Ici Il retrouvait Buck, maintenant nommé vent de boue, entouré de son troupeau. Draco parut au début très effrayé de voir autant de ces animaux autour de lui. Surtout que son dernier souvenir avec l’un d’eux était une paire de serres prête à lui labourer le visage. Mais une fois qu’il se fut incliné, il put profiter de la gentillesse teintée de froideur de ces animaux fiers. En les voyant ensembles, Harry remarqua que l’hippogriffe aurait fait une forme d’animagus parfaite pour Draco. Même si un peu encombrante.

 

Une fois qu’ils eurent quitté le troupeau, Harry remarqua qu’ils n’auraient pas le temps d’en voir d’autres. Avec ses petites pattes, Draco ne pouvait pas soutenir la vitesse du loup. Et les autres se trouvaient beaucoup plus profondément dans la forêt. Aussi Harry décida t’il de retourner à la clairière.

 

Là il se recoucha à sa place et posa sa tête sur ses pattes. Il souffla, apaisé. Le petit renard se rappela à son bon souvenir en se coulant timidement contre son flanc. Harry lui jeta un regard approbateur avant de fermer les yeux, profitant de son bonheur. Il sentait Malfoy qui s’était blotti dans sa fourrure et il regrettait juste qu’il ne puisse pas faire la même chose sous sa forme humaine. Qu’est ce qu’il n’aurait pas donné pour pouvoir serrer Malfoy dans ses bras… Mais il se demandait toujours pourquoi le blond avait passé la nuit avec lui, il devrait se contenter de ça.

Il jeta un œil sur le petit renard et sourit doucement. Malfoy fixait un bouquet de fleurs au bord de l’eau. Noires aux feuilles vertes, elles étaient plutôt belles. Mais Malfoy semblait absorbé dans une réflexion profonde à propos du petit végétal.

 

Pour la première fois depuis de longues heures Harry Potter poussa un profond soupir. Il avait beau avoir le blond à ses côtés maintenant, il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était la seule fois de sa vie où il aurait cette chance. Et que chaque seconde qui passait le rapprochait de la fin définitive de son rapprochement avec sa nemesis.

 

Un petit coup de langue sur le bout de son nez le tira de ses pensées moroses.

Stupéfait, Harry fixa le renard en face de lui. C’est lui qui rêvait ou Malfoy, son Malfoy, sa nemesis qui le détestait du plus profond de son âme, venait de l’embrasser ?

Vu la tête dudit Malfoy, il n’avait pas rêvé. Paniqué, Malfoy fixait l’eau de la mare, semblant se demander si elle était assez profonde pour s’y noyer.  Aussi sans réfléchir, Harry se leva et gratifia la boule de poil d’un coup de langue affectueux. Malfoy lui retourna un regard incrédule et Harry lui fit un clin d’œil complice.

 

Heureux, Harry vit une étincelle de bonheur naître dans les magnifiques yeux gris de Draco. Mais alors que Harry allait se métamorphoser, bien décidé à prolonger cette idée sous forme humaine, l’étincelle s’éteignit, remplacée par une tristesse insondable. Le renard s’enfuit dans la forêt et Harry fixa de longues minutes l’endroit où la petite tâche grise avait disparu.

 

Il ne comprenait pas ce qui s’était passé. Draco Malfoy l’avait embrassé, et alors que Harry était au comble du bonheur le blond s’était enfui l’air malheureux.

 

Harry aperçu les mots « Nous avons un gagnant » qui barraient le ciel et se transforma en humain sans y réfléchir. Il s’approcha distraitement de l’eau. Là, il regarda quelques instant les fleurs qui fascinaient tant Malfoy. Il se baissa, et en cueillit doucement une. Il aurait une preuve que tout cela était bien arrivé, qu’il n’avait pas imaginé cette nuit.

Il projeta des étincelles rouges dans le ciel. Aussitôt Dobby transplana. Harry lui prit la main, sourd au bavardage joyeux du petit elfe. Les yeux ancré au cœur d’une petite fleur aux pétales noirs et aux feuilles émeraudes.

     

 

 

A son arrivée, Harry fut aussitôt assailli par un Ron éploré et une Hermione amusé. Il se plaqua un air compatissant sur le visage quand le roux lui expliqua les misères qu’il avait vécu (« une acromentule !! J’ai cru mourir sur place. Remarque c’est en courant comme un dératé que j’ai pu gagner, pas que…. ») pour un malheureux paquet de bonbons au citron. Harry eut un sourire las. Ron finit par remarquer le mal aise de son ami. Il voulu l’interroger mais la tristesse qui brillait aux fond de ses yeux le retint. Autant attendre d’être au calme dans le dortoir.

 

Harry lui, chercha son blond du regard. Quelle ne fut pas sa surprise en le voyant détourner brusquement les yeux, puis s’éloigner de ses amis. Harry hésita. Puis finit par se décider. Après tout, le blond l’avait embrassé en sachant qui il était. Il y avait peut être une chance pour que ?

 

Les mètres qui le séparaient du blond semblèrent s’étirer à l’infini, alors que Harry paniquait un peu. Que lui dire ? Il n’avait jamais été doué avec des mots…

Mais quand il finit par rejoindre Malfoy, ses doutes s’évanouirent. Le blondinet fixait la forêt les épaules basses, l’air profondément malheureux.

Le brun s’approcha et déclara d’une voix douce

«  La forêt est belle hein ? »

Draco se retourna, et un instant une lueur de panique brilla dans son regard. Mais il déclara de sa voix froide habituelle.

« Qu’est ce que tu fous là Potty ? Ton ami la belette et sa sang de bourbe t’ont laissé tomber ? »

 

Harry jeta un dernier regard triste à la forêt. Il espérait que pour une fois ce qui s’y était passé résisterait à la dure réalité.

« Non. Mais je me suis dit que ça te ferait plaisir »

 

Et Harry lui tendit la petite fleur. Harry espéra que Draco ne remarquerait pas qu’elle était un peu froissée, vu qu’il l’avait serrée contre son cœur depuis qu’il l’avait cueilli. Ni qu’il apercevrait les mains du plus courageux des Gryffondors qui tremblaient. 

« Tu avais l’air de beaucoup l’aimer » tenta t’il de se justifier

 

« Tu m’avais reconnu… »

 

Et à la lueur de soulagement qui brilla dans les yeux gris, Harry comprit le problème. Et s’empressa de le rassurer.

« Je t’ai reconnu au regard que tu as jeté à cette pauvre brindille qui avait osée révéler ta présence. Tu es le seul être humain à pouvoir accorder autant de mépris à une branche morte »

 

«  Je vois »

Espérant ne pas s’être trompé, le brun se rapprocha doucement, donnant la fleur au blond et en profitant au passage pour attraper sa main. Il planta ses yeux verts dans les yeux gris acier du Serpentard et souffla

« Joyeux halloween Draco »

Puis les lèvres de Harry se posèrent doucement sur celles du blond   

   La suite, seuls trois être peuvent vous la raconter. Les deux garçons, maintenant devenu des hommes murs, ou une petite fleur aux feuilles émeraudes et aux pétales d’un noir de jais, qui grâce à un sort de pérennité, avait été le témoin muet de cette histoire et qui le restera de nombreuses années encore,posées sur un vase dans la chambre, et qui recueillait tous les mots doux et les promesses d'éternité chuchotées  

                                               

 

FIN

 

 Merci a tous ceux qui ont réussi à finir cet OS (et dieu sait qu'il en faut du courage). N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ^^

Artemis, retourne se cacher

 

 
     
     
 
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