Black eyed. Le garçon sortit de l’immeuble en courant, les vêtements déchirés, l’air hagard, en rires, en pleures. Ses cheveux étaient décoiffés. Il monta dans le premier bus qui se présenta et s’assit au fond. Il était assez tard, et il n’y avait pas grand monde, les quelques personnes présentes dans le bus le regardaient en coin, se demandant ce qui avait pu se passer. Il baissa les yeux, la tête, pas honteux mais presque. Et si c’était de sa faute ? Il descendit un quart d’heure plus tard, à un arrêt qu’il connaissait et prit un autre bus pour rentrer chez lui. De nouveau au fond, à l’écart des autres. Il s’était calmé et ses pleurs n’étaient plus que de vagues traces humides sur ses joues. Lorsqu’il sortit du bus, en face d’un immeuble, il entra dans son appartement et soupira, se servant un verre d’eau. Il se planta devant un miroir et observa son reflet. Ses yeux charbonneux, ses lèvres enflées et fendues, ses cheveux emmêlés. Il faisait presque peur à voir. Avec des mouvements lents il ouvrit le robinet d’eau chaude et passa un bout de coton sous le liquide fumant. Il se démaquilla, dévoilant ses yeux bleus énormes, ses yeux au beurre noir. Il se força à sourire, comme pour oublier la situation, c’était presque pathétique. Tout fut nettoyé, chirurgicalement, avec patience, avec adresse, avec habitude… Et une fois ses cheveux peignés, son visage propre et ses blessures apparentes, il s’assit sur une chaise, devant son verre d’eau. Du bout des doigts, il envoya un cd, remplissant l’air de musique. Il but son verre, avala une petite pilule, et se leva, semant ses vêtements un peu partout dans l’appartement. Lorsqu’il fut nu, il s’allongeât sur le lit, sur les draps, et s’endormit. Réveille toi, réveille toi… Il ouvrit les yeux, frissonnant dans l’air froid de sa chambre. Les fenêtres grandes ouvertes, quelqu’un sur le balcon, en train de fumer une cigarette. Il se leva, et rejoignit la personne dehors, se moquant de sa nudité. Il se colla à son dos, les mains sur le ventre brûlant de l’homme contre lui qui lui présenta sa cigarette, dont il tira un peu fumée. L’homme se mit à bouger un peu, berçant le garçon qui ferma les yeux. C’était leur secret, leur secret à tout les deux. Ils restèrent encore un certain temps sur le balcon et finirent par rentrer. Tout les deux. L’homme allongeât le garçon sur le lit, sous les draps, entre ses bras. Ils s’étaient encore battu, encore aimé, encore mentit. Loin des autres, hors du monde, sans les autres qui ne comprennent pas, qui ne cherchent pas à comprendre. Dans leur monde de violence et d’amour, dans leur boule de plaisir et de nerfs. L’homme s’endormit à son tour, dans leur lit. Fin. Et si vous avez un peu d’imagination et que comme moi vous trouvez que Brian Molko et Nicola Sirkis vont bien ensemble, relisez l’histoire. Et laissez une review si vous voulez... A+ avec Blind. |