Parce que non, je n'abandonne pas mes fics :p !
Faut juste savoir me rappeler à l'ordre...
Enfin, sûrement !

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         Bien sûr, la première journée ne s'était pas vraiment passée comme il l'avait espéré. Pour autant, il en était plutôt satisfait. Il était même carrément heureux de la façon dont les choses s'étaient déroulées.

        Il avait au départ été rassuré de voir qu'il n'était pas le premier à arriver - 2 personnes étaient déjà assises au premier rang - mais il avait rapidement déchanté.
Son premier contact avec les élèves de ce lycée avait été brutal. A peine avait-il articulé quelques mots que déjà, le groupe de garçons du quel il s'était approché ne lui portait plus le moindre intérêt. Il n'avait même pas tenté sa chance avec celui des filles, un peu plus loin, qui gloussait en le regardant. Déjà, il sentait peser sur lui les regards des garçons qui se moquaient ouvertement de lui. Savait aussi que les filles le pointaient du doigt, comme s'il avait été quelque pestiféré. En un sens, elles n'avaient pas tout à fait tort, il n'était pas comme eux, comme tous ces gosses qui n'avaient jamais eu de problème que papa ou maman ne soit là pour régler.
Il ravala un sanglot, ne voulant pas leur donner la moindre satisfaction.

Puis un silence. Une dame avait accompagné jusqu'à la salle une élève. Hugo sut qu'on ne le regardait plus lui mais elle : elle était le nouvel élément étranger. Elle jeta un coup d'oeil sur la salle, sembla reconnaître certains, puis soupira.
À voir comment les autres la regardaient, ils la connaissaient aussi. Se pouvait-il que la plupart des élèves de cette classe aient été dans le même collège ? Hugo n'y avait pas réfléchit, mais c'était fortement probable. Il décida de se replonger sur ses dernières révisions d'Algèbre et de ne pas prêter plus attention à cette fille.

Il ferma les yeux dans une prière muette lorsqu'elle s'assit derrière lui, persuadé qu'elle allait elle aussi se moquer de lui. Pourtant, rien. Il se rendit compte qu'il retenait sa respiration. A peine eut-il expiré qu'une main se posa sur son épaule. Il leva lentement les yeux, comme pour retarder l'instant fatidique.
Mais elle le regardait avec un sourire auquel il ne s'était pas attendu. Il sentit le rouge lui monter aux joues et se détourna. Quelques secondes plus tard, elle lui glissa :

« Soyons amis, d'accord? »

Cette fois il eut la force de la regarder dans les yeux. Un peu. Il hocha la tête pour lui répondre. Puis le prof entra, et ils n'échangèrent plus un mot. 

* * *

        Après les sempiternelles explications du fonctionnement du lycée (il connaissait déjà le règlement presque par coeur - ce qu'il savait affligeant - et n'avait donc que peu d'intérêt pour le discours du prof, surtout après les évènement des minutes précédentes) qui prirent presque une heure, leur premier cours commença. Histoire.
Ils passèrent quelques minutes à remplir une fiche que l'enseignant ne lirait sûrement pas, avec des détails tels que la profession des parents ou le nombre de frères et soeurs. A voir l'attitude des élèves avant l'arrivée du prof, il avait craint que la salle ne soit laissée dans un chaos total, le prof ne parvenant pas à contenir les élèves, comme au collège. Mais il n'en était rien. Devant le personnel du lycée, il semblait que ces tyrans en devenir étaient doux comme des agneaux, suivant lentement le troupeau. Il garda cette information dans un coin de sa tête, en espérant que ceci se révélerait exacte tout du long de l'année.
Puis, enfin, ils durent répondre à quelques questions à l'écrit, pour voir leur approche de la matière : qu'est-ce qu'était pour eux l'Histoire ? La Géographie ? En quoi cela pouvait-il être important ?
Hugo y répondit avec franchise, glissant quelques références pour que le tout paraisse moins insipide. Finalement, le cours en lui-même commença.

        Moins d'une heure après, la cloche sonna, annonçant la fin de la matinée et donc de la journée de pré-rentrée. Il rangea ses affaires rapidement d'abord, puis plus lentement en voyant que sa nouvelle amie prenait son temps.
Elle parut surprise de voir qu'il l'avait attendu, ce qui lui fit craindre que sa réaction ne soit pas naturelle. Mais elle finit par sourire, et il se détendit.
Arrivés au portail, il avait déjà appris qu'ils partaient dans la même direction pour rentrer, prenaient le tramway dans le même sens. Ils allaient donc certainement se retrouver assez souvent, bien qu'elle lui dit dans un soupire que sa mère insistait parfois pour l'emmener. Il ne comprit pas vraiment d'où venait l'irritation qu'il sentait dans sa voix, sachant que sa mère à lui ne pouvait presque jamais se libérer pour lui accorder du temps. Mais il ne fit pas de remarque.
Rapidement, il osa poser la question qui le taraudait depuis qu'elle était entrée dans la classe.

« Vous venez tous du même collège ? Je veux dire, on aurait dit que vous vous connaissiez, alors ...

- Ouais, j'espérais qu'il y aurait plus de nouveaux mais... La plupart étaient même dans ma classe. Pas de chance, c'est pas exactement ce que j'appellerais les meilleurs... »

Il ne poursuivit pas. Ainsi, elle semblait sous-entendre que tous n'étaient pas aussi intimidant. Après tout, elle semblait plutôt sympathique ; et de fait, elle l'était, tant et si bien que très vite, Hugo eut un pincement au coeur en songeant qu'il allait lui mentir sur lui, sur sa santé. Mais il ne pouvait pas prendre le risque de perdre la première amie qu'il s'était fait.
Finalement, leur chemin se séparèrent lorsqu'il dut descendre du tramway. Elle lui fit savoir qu'elle prendrait celui passant vers 7h30 le lendemain et il promit de faire en sorte de prendre le même qu'elle, cabine du milieu.

* * *

        Lorsqu'il rentra chez lui, ses parent n'étaient toujours pas de retour. Partis alors qu'il se levait, ils revenaient généralement après le journal du soir. De fait, ils ne se voyaient pas beaucoup. Sa mère travaillait comme conductrice d'Intercités, son père en tant qu'agent municipal. Elle faisait des allers-retours entre les villes, lui dans la ville. Rien de bien prestigieux, rien qui ne justifia qu'ils rentrent aussi tard.
Heureusement, Gizmo l'attendait sagement. Depuis trois ans qu'ils avaient ce chien, il s'était habitué à venir à la porte dès qu'il entendait le bruit des clés dans la serrure. Il le caressa quelques temps, avant d'aller à la cuisine. Il tenta alors de faire le point sur cette première journée.
Déjà, il avait réussi à se faire une amie ; il avait appris qu'elle s'appelait Emilie, et qu'elle vivait deux stations de tram après la sienne. Aussi, elle connaissait la plupart des autres élèves et n'avait pas une très bonne opinion sur la plupart d'entres eux... Il n'était donc pas très recommandé à première vue de faire ami-ami avec eux.

C'était à peu près tout. Certes, ce n'aurait pas été grand chose pour la plupart des adolescents de son âge. Mais c'était une véritable victoire pour lui. Victoire certes, mais à quel prix !? Pouvait-il vraiment lui mentir ? N'y avait-il aucune solution ?
Au fond de lui, il se surprit à avoir l'espoir, encore une fois, que quelqu'un le comprenne. Mais c'était trop tôt - aussi gentille qu'elle lui ait parut, il ne savait pas assez de choses sur elle. Peut-être retournerait-elle rapidement sa veste... Il devait être sûr. Et espérer qu'elle ne lui poserait pas trop de questions. Après tout, quel adolescent aurait l'idée de questionner quelqu'un sur son état de santé ? Bien sûr, cela ne tenait que s'il ne présentait pas de signes évident... Il devait éviter de manquer autant que les années passées. Après tout, s'il avait manqué, c'était aussi parce qu'il ne se sentait pas à sa place.

Avec toutes ses questions, il n'avait pas vraiment la tête à travailler. Avec l'avance qu'il avait, il pouvait se permettre un jour de répit dans ses révisions... Il passa donc une bonne partie de la journée à flâner sur internet, mais ne put s'empêcher de jeter un oeil à ses révisions. Les habitudes avaient la vie dure.

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Du coup, je tournerais sûrement avec mes autres fics.
Et comme celle-ci n'est pas celle qui s'écrit le plus facilement...
Breyf, à la prochaine !