Moins de deux mois !
Dire que je pensais deux chapitres entre le 15 Décembre et le 15 Janvier ! C'est beau la naïveté ! Et encore, vous auriez pu attendre encore plus longtemps. Mais une belle inconnue m'a fusillé (et pas que du regard) pour que j'écrive.
Meeeh~
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Pour une fois, il se leva sans peine, fila jusqu'à la cuisine où il découvrit un petit mot de sa mère : elle était rentrée dans la nuit, à peine quelques heures, avant de repartir. La note le stoppa quelque peu dans son élan. Cependant, il ne pouvait déjà se laisser abattre. Il ouvrit le frigo et en sortit lait, confiture et beurre. Il ne pouvait pas se mettre en retard.
Trente minutes plus tard il sortait, vérifiant que la porte soit bien fermée avant de descendre et de filer jusqu'au tram. Il jeta un œil à sa montre lorsque le premier passa : 7h23. Il était plus que probable qu'elle n'y soit pas. Il se mit donc à attendre le suivant, en ouvrant son livre de biologie. Seulement, moins de deux minutes après, il sentit qu'on l'observait. Il tenta de lever les yeux le plus discrètement possible.
Quelqu'un se tenait debout, à sa droite. Un jean troué sur de longues jambes terminées par des converse. Il n'osa pas lever plus les yeux. Il restait, immobile, les yeux fixés sur son livre sans même réussir à lire. Il se détendit finalement lorsque d'autres personnes vinrent s'asseoir. Pourtant, on le fixait toujours. Un bruit de frein se fit entendre, et il monta alors dans le tram bondé sans regarder l'heure. Il se tourna : l'autre n'était pas monté. C'était, comme lui, un adolescent. Peut-être un petit peu plus vieux : il lui aurait donné 17 ans. Il n'eut pas le temps de le dévisager, déjà les portes se refermaient et le tram filait. Il chercha alors à retrouver Emilie, en vain. Il soupira en pensant que, sans doute, elle lui avait donné une fausse heure pour se débarrasser de lui. Certes, elle l'avait attendu après les cours, mais il avait dû se tromper, quelque part, l'ennuyer... Ce pensées lui firent redouter le moment où il la verrait.
Finalement, elle ne vint pas de la matinée. Ils rencontrèrent trois nouveaux professeurs, remplirent encore la même fiche les trois fois, commencèrent des cours qu'Hugo avait déjà appris. Heureusement, car il n'écouta que très peu. Sans doute était-elle malade, et de fait il s'en voulait de l'avoir soupçonnée. Il avait tellement pris l'habitude d'être délaissé au plus vite par les autres... Même si elle n'en savait rien, il avait le sentiment qu'il devait se racheter. La troisième heure arriva finalement à son terme, quoi qu'avec un peu de retard. De fait, les élèves n'eurent que quelques minutes de répit avant l'arrivée du professeur principal. Dans un soupir presque unanime, la classe se rassit. La cloche de midi sonna, donnant le signal de la fin des cours. Il ne rangea pas ses affaires, mais se dirigea vers le professeur. Les regards de plusieurs élèves se posèrent sur lui : tous devaient penser qu'il tentait de faire ami-ami avec le prof. Il s'en fichait, tout ce qui lui importait était la réponse qu'il espérait obtenir. Malgré tout, il parla à voix basse, pour ne pas que les autres l'entendent.
« E... Emilie n'est pas venue aujourd'hui et... J'aimerais lui apporter les cours. S'il était possible d'avoir... Son numéro, ou son adresse... »
Le professeur le dévisagea pendant quelques instants. Déjà, plus de la moitié de la classe était partie. Même les quelques autres étiquetés "grosses têtes" ne restaient pas pour poser des questions. Finalement, le prof lui fit signe de le suivre. Ils traversèrent la moitié du long couloir central, avant de tourner sur la gauche. Ils arrivèrent finalement dans une salle en forme de pentagone irrégulier où se trouvaient une machine à café, plusieurs tables et des ordinateurs. La salle des professeurs, endroit tant sacro-saint que maudit par les élèves. L'homme lui fit signe d'attendre quelques instants à l'entrée, pendant qu'il commençait à pianoter sur le clavier d'un ordinateur proche. Il observa la pièce plus en détails, sans un bruit. Deux énormes photocopieuses-scanner-imprimantes, un panneau d'affichage avec de nombreux post-its et feuilles ainsi que trois placards. Rien de très fantaisiste. Par contre, une porte en face donnait dans une autre pièce. Il ne voyait pas bien, mais celle-ci disposait d'une tapisserie plus colorée, dans les tons de rouge, d'au moins deux fauteuils et d'une lampe. Il supposa que c'était la salle où les profs se reposaient vraiment. Le bruit de l'imprimante le fit sursauter. Mr Balenvy se leva, prit la feuille qui sortait de la machine et la lui tendit. Dessus se trouvaient le numéro de fixe ainsi que l'adresse d'Emilie. Avant qu'il ne parte, le professeur lui remit également le polycopié de son cours, puisqu'Hugo n'avait pas pensé à en demander un deuxième en début d'heure.
Il se dirigea vers la sortie, et s'arrêta un instant à une table du hall d'entrée. Là, il prit son calepin et y nota les coordonnées d'Emilie, au cas où il viendrait à perdre la feuille. Enfin, il se dirigea vers la porte. A son grand soulagement, personne ne l'attendait à l'extérieur. Soit il avait pris trop de temps, et personne n'avait voulu attendre aussi longtemps, soit le lycée ne comportait pas le même type d'individus prompts à malmener les têtes de classe. Il espérait que c'était la deuxième option.
Une fois dans le tram, il se rappela ce qu'Emilie avait dit : deux stations après la sienne. Il n'aurait qu'à demander en sortant. S'il arrivait à vaincre sa timidité... Et lorsqu'il arriverait ? Que lui dirait-il ? De quoi pourrait-il bien parler ? Est-ce qu'elle le laisserait rentrer ? Après tout, en oubliant quelques fois à l'école primaire, il n'était jamais entré chez un autre de ses camarades. De plus, chez une fille ! Ce serait une première. Le simple fait d'y penser le rendait nerveux. Mais, il venait pour lui donner les devoirs. Oui, rien d'autre. Il faisait ce que n'importe qui d'autre ayant un minimum d'empathie ferait pour une camarade ayant raté une journée de cours. Mais après ? En fait, il avait envie de tout lui dire. En à peine plus de vingt-quatre heures, il ne supportait déjà plus de mentir. Il verrait sur place.
Le tram passa son arrêt. Il jeta un œil, en proie à une soudaine anxiété. Non, l'adolescent n'était pas là. Forcément, personne n'attendrait la journée là. Il se trouva stupide, même s'il continuait à ressentir une certaine nervosité. Quelques minutes après, il arrivait à la station d'Emilie.
En sortant, il fut pris d'un doute. Et si elle n'était pas chez elle ? Il était possible, si elle était malade, qu'elle soit partie voir un médecin. Quand bien même, n'aurait-il pas mieux fait d'appeler avant ? Fallait-il s'annoncer quand on allait chez un "ami" ? Aussi, elle avait dit « Soyons amis », mais l'étaient-ils déjà ? Il verrait. Il verrait une fois qu'il serait devant chez elle. Il avait décidé qu'il ne pouvait plus reculer.
Il demanda son chemin. Plusieurs fois. Il n'était pas dans un coin de la ville où il allait souvent. En fait, il n'allait nulle part en ville, et se serait donc perdu presque n'importe où. Petit à petit, les indications des gens se firent plus courtes, il approchait du quartier d'Emilie. Cependant, comme il tentait autant que possible d'éviter les petites ruelles, le tout lui prit du temps. De plus, la plupart des bâtiments se ressemblaient, de fait que, lorsqu'on lui disait de tourner après "le bâtiment en fin de rue", il hésitait en arrivant au dit croisement.
Il arriva finalement dans le bon quartier, puis dans la bonne rue. Un vieillard lui pointa un immeuble un peu plus loin, qui semblait en forme de U et où lui même habitait. Lorsqu'il demanda si Hugo pouvait l'aider à monter la pente y menant, il accepta.
Il laissa l'homme au premier pallier, et celui-ci lui indiqua qu'il devait monter trois volées d'escaliers de plus pour atteindre l'appartement d'Emilie. Arrivé au 4ème étage, il s'arrêta, sortit son téléphone et son calepin. Il entra le numéro, appuya sur le téléphone vert, puis reprit sa marche. Lorsqu'on décrocha, il se trouvait devant l'appartement 42, celui d'Emilie.
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Oh, le cliff-hanger tout moche :D !
Je sais pas quand viendra la suite. Ca dépendra sûrement du nombre de coups de fouet distribuables... |