manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
L'assiette ensorcelée
Par Wizzette
Originales  -  Surnaturel/Fantastique  -  fr
2 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     0 Review    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
L'assiette ensorcelée

Une petite nouvelle.

 

-)-(-

 

L'assiette ensorcelée.



Marc était un jeune homme d'une trentaine d'année, de taille assez grande et plutôt maigre. Ses habits, un gros pull en laine bleu démodé ainsi qu'un pantalon noir troué au niveau du genou droit étaient sales, de nombreuses taches multicolores les parsemaient. De plus, une odeur désagréable nous agressait le nez lorsque l'on s'approchait trop près de lui. Personne ne pouvait dire si elle s'échappait des vieux vêtements ou de l'homme en lui même car celui ci ne semblait pas prendre beaucoup soin de son apparence. Sa barbe de plusieurs jours accompagnée de la moustache non soigné le prouvait, tout comme ses longs cheveux bruns décoiffés et gras.

Ses conditions de vie n'étaient pas non plus les meilleurs pour vivre convenablement. Cela faisait quelques semaines ou années, Marc avait perdu le compte depuis longtemps, qu'il vivait dans la rue après avoir perdu son emploi dans une entreprise qui avait fermée depuis.

Peu de monde faisait attention à lui, que ce soit devant le supermarché où il passait ses journées sous le préau auprès des caddies lors de pluie ou dans le parc municipal sur un banc lors des journées ensoleillées ou que ce soit sous le pont en dessous duquel il se rendait lorsque le magasin fermé et que les vigiles arrivaient pour lui demander, plus ou moins gentiment, de partir.

Quelques fois, il avait la chance d'obtenir une place dans un centre pour la nuit où il pouvait profiter d'un matelas, même si ce n'était pas le meilleur qu'il avait eu dans sa vie, mais c'était toujours mieux que sa vieille couverture arrachée à de nombreuses places qu'il transportait depuis la perte de son logement. Il pouvait également discuter avec quelques personnes, chose qui lui manquait depuis son licenciement et la mort de son chien il y a quelques semaines. Le pauvre n'avait pas su supporter plus longuement cette vie d'errance.

Qu'est ce qu'il aurait aimé être riche, vivre dans une grande maison avec un jardin dans lequel de nombreux chiens pouvaient gambader joyeusement. Il les observerai de la table de sa terrasse devant un bon repas. C'était cela qui lui manquait le plus : la bonne nourriture. Lorsqu'il avait encore les ressources et le matériel nécessaire, il aimait bien passer du temps dans sa cuisine afin de se concocter de délicieux mets. Maintenant, il avait simplement droit à des boites de conserves ouvertes dans les centres, un repas froid de temps en temps mais le plus souvent rien ne venait étancher sa faim. Se retrouver à la rue lui avait fait perdre de nombreux kilogrammes superflus ou non.

Lorsque l'envie lui prenait et qu'il avait la force nécessaire, il se plaisait à faire un tour dans la ville qui l'hébergeait depuis si longtemps. Il pouvait ainsi déambuler dans le bidonville ou quelques maisons surpeuplées menaçaient de s'écrouler d'un instant à l'autre.

Il pouvait également se promener dans les quartiers de classe moyenne où des hommes tentaient de s'en sortir le mieux qu'il pouvait tout en élevant leurs enfants qui allait à l'école du quartier. La plupart avait un travail auquel ils se rendaient en petite voiture. C'est dans ce quartier qu'avait vécu durant plusieurs année Marc et qu'il avait été obligé de quitter. Tous ses anciens voisins lui avaient tourné le dos lorsque les problèmes étaient apparus. Certains pour des raisons économiques car ils avaient déjà du mal à subvenir à leur propre besoins, ce n'était pas pour prendre quelqu'un d'autre à leur charge en plus. Pour d'autre, c'était simplement par manque d'envie.

Il y avait également dans cette ville, un lieu pour les personnes de classe élevée. Ce quartier devait être le plus beau des environs avec les immenses villas blanches précédées par les grandes pelouses parfaitement tondus traversée par des allées de pierres permettant d'aller du portail à l'entrée. Les grosses voitures témoignaient aussi de la richesse des résidents, la plupart de ceux ci ne travaillaient pas eux même, car ils n'en avaient pas besoin, mais embauchaient du personnel pour faire les nombreuses tâches domestiques que leur maison nécessité. Il n'était pas rare de voir un panneau "à vendre" devant une villa : les propriétaires s'étant lassé de vivre au même lieu durant un certain temps avaient décidé de changer de ville. Lorsque Marc se promenait dans ce quartier, il n'était pas rare que des regards condescendants venant des propriétaires se posent sur lui. C'était pour cela qu'il évitait la plupart du temps de se promener par là bas. Mais c'est là que sa vie changea un jour ensoleillé d'été lorsque le soleil avait atteint son point culminant.

La chaleur était étouffante. Cela faisait longtemps que Marc n'avait pas fait un tour dans le quartier riche et il avait décidé de s'y rendre afin de voir les nouveautés. La fatigue du voyage et la température externe aidant, Marc décida de se reposer au pied d'un muret de pierre blanche appartenant à une grande villa similaire à tout le quartier. Une pancarte "à vendre" était présente devant le portail. Marc pensa que cette demeure avait encore appartenu à un bouge qui souhaitait changer de ville. Il se souvenait avoir aperçu une femme mariée dans cette maison. Le mari s'absentait souvent à l'étranger pour des affaires. Son regard fut attiré par des sacs poubelles noirs, jetés négligemment sur le long de la route et principalement par une assiette.

Elle était en porcelaine blanche, de forme arrondie avec le contour cisaillait brillamment, dorée, tout comme à la base le tour qui formait le creux. Une alléchante coupe de fruit colorée composée de banane, pêche, poire, cerise et ananas était dessinée au fond de l'assiette.

Marc pensa qu'il aimerai bien avoir cette coupe de fruit dans les mains afin de pouvoir les manger. Depuis le temps qu'il n'avait pas senti l'odeur des fruits de saison, le jus couler dans sa bouche, la texture molle. Il avait fermé les yeux en imaginant tout cela. Lorsqu'il les rouvrit, la coupe de ses désires était là, devant lui, dans l'assiette. Il n'en crut pas ses yeux, il se les frotta avec ses mains mais il fut forcé de constater que la coupe n'avait pas disparut et qu'elle pesait assez lourd sur ses jambes et que l'odeur était alléchante. Il regarda à droite, à gauche, devant lui, derrière lui : personne n'était dans les parages. Il se décida à en goûter un, il attrapa la pêche et croqua dedans avec appréhension, c'était bien le goût d'une pêche blanche et non celui du caoutchouc. Il se mit à la déguster, ressentant une sensation de bien être. Il avait toujours adoré manger des fruits et cela lui manquait énormément.

Mais qu'importe l'importance qu'avait les fruits dans son alimentation, rien ne vaudrait un bon steak cuit à point, accompagné d'une purée faite maison grâce aux pommes de terres du potager saupoudré d'une sauce. Il n'avait pas fini de penser à cela que les fruits disparurent en moins d'une seconde. Ils furent remplacé par ce qu'il venait d'imaginer. Il en croyait encore moins ses yeux que précédemment, une légère fumée s'échappait du plat. Il se décida à goûter, le repas était telle qu'il l'aimait. L'assiette serait-elle responsable de l'apparition de cette ci merveilleuse nourriture ? impossible, pensa Marc, cela relevé de la magie et il était bien connu que la magie n'existait pas. Il termina cependant son repas. Lorsqu'il fut rassasié, l'alimentation disparut en moins d'une seconde de l'assiette. Il l'examina de plus prêt et remarqua à l'arrière un texte :


"Durant un an, grâce à moi,

nourriture tu auras.

Ensuite, tu vivras

ou tu mourras.

Ta personnalité, je jugerai,

mon choix, je rendrai.

Aujourd'hui, fait ton choix :

conserve moi ou jette moi.

Mais fait bien attention,

car ta décision prise,

en arrière, un bond

sera impossible."



Marc se questionna sur cette phrase : que voulait-elle dire ? Comment une assiette pouvait avoir ce pouvoir ? C'était complètement impossible, irréaliste, magique mais cette dernière n'existait pourtant pas. Tout ses principes étaient remis en cause, et cela à cause de quoi ? une simple assiette, belle certes mais cela restait un container rond sans beaucoup d'importance en apparence.

Marc décida de conserver l'assiette avec lui. Après tout entre mourir de faim et avoir à manger régulièrement, le choix était vite fait. Et même s'il devait payer plus tard la conséquence de ce choix, cela n'avait guère d'importance car rien ne le retenait sur Terre alors mourir aujourd'hui, pour lui n'avait aucune d'importance. Il se leva et retourna sous le pont en dessous duquel il avait élu domicile avant que quelqu'un ne se demande ce qu'il faisait là, assis à même le sol, appuyé contre un muret d'une maison de riche alors qu'il avait tout de l'apparence d'un clochard.

Une fois dans son lieu de vie, à l'abri des regards, il quémanda à l'assiette plusieurs repas qu'il n'avait plus eu l'occasion de goûter depuis quelques temps. L'assiette lui fournit aussitôt tout ce qu'il lui demandait.

C'est heureux et rassasié que Marc s'endormit cette nuit là avec son précieux bien tout proche de lui, bien protégé.

Le lendemain, il retourna dans le quartier riche et réussi à dénicher une vieille fourchette, un couteau et une cuillère. Marger c'était bien mais il fallait toujours mieux utiliser des couverts à la place des mains.

Après réflexion, il choisit de montrer l'objet de la veille à une vieille connaissance qu'il avait rencontré à son arrivée dans la rue. Il savait que celle ci passait ses journées devant l'église de la ville. Il s'y rendit et comme prévu le vit, cet homme d'une soixantaine d'année aux traits tirés, aux yeux bleus cernés, aux cheveux courts auparavant blond mais ayant des traces noirs dû au manque d'hygiène et aux vêtements sales. Ils se saluèrent d'une poignée de main et commencèrent à se raconter les nouvelles. La vie était de plus en plus difficile pour le sexagénaire prénommé Daniel. Marc lui fit promettre d'en parler à personne et lui avoua sa découverte. Il lui permit même de la tester et le plus vieux pu déguster une côtelette accompagnée de pomme de terre et de petits pois carottes. Ils discutèrent un petit moment de tout et de rien.

Au cours de la conversation, le sexagénaire donna une idée au quadragénaire. Pourquoi ne profiterait-il pas des talents de l'assiette pour faire plaisir à du monde, aux personnes, qui comme lui, souffraient de la faim ? L'idée germa dans son esprit.

Une semaine plus tard, Marc avait construit un petit stand en bois à plusieurs mètres de son pont. Il avait réussi à dénicher des assiettes et couverts en plus ou moins bon état. Les clients arrivaient et demandaient ce qu'ils souhaitaient. Marc partait dans un petit endroit derrière, à l'abri des regards, il ne voulait pas que tous sache son secret, et quémandait à l'assiette le produit désiré. Ensuite, il le changeait de récipients afin de pouvoir conserver précieusement son bien et que celui ci ne subisse aucun dommage. Chacun mangeait gratuitement et repartait après des remerciements.

Cela dura quelques semaines, le bouche à oreilles faisant, de nombreuses personnes affluaient, de plus en plus nombreuses. Certains se demandaient comment cela se faisait-il que Marc puisse avoir n'importe quel aliment tout le temps. On commença à la soupçonner de vol. Ces repas étaient maintenant devenus payant mais le prix restait très abordable. Jusqu'au jour où Marc se fit agresser en pleine nuit par des personnes qu'il n'arriva pas à reconnaître.

Cela devenait trop dangereux pour lui de rester ici.

Il prit le peu d'affaire qu'il possédait et s'installa loin, dans un petit bidonville à une journée de marche. Là bas, il trouva une petite cabane désaffectée. Il s'installa à l'intérieur. Elle était en bois, composée de deux pièces séparées par une porte. Dans la première, il y avait uniquement une petite table et trois chaises. Dans la seconde, un vieux lit miteux mangé par les mites, une armoire avec la porte gauche cassée et un vieux four. Cela était amplement suffisant pour l'homme. Il décida que son prochain restaurant serait dans ces locaux. Il fabriqua lui même un long banc grâce à une planche et deux troncs d'arbre. Plusieurs tables, couverts, assiettes et verres réussirent à être achetés ou crées grâce à l'argent amassé depuis qu'il avait découvert l'assiette, tout comme quelques décorations qui furent accrochées dans la première pièce. Celle ci servait de salle de réception où chacun mangeait alors que la seconde était utilisée pour la préparation des repas et dormir la nuit. Un toilette et une douche étaient présents dans le logement.

Marc avait réussi à rendre la première pièce présentable et avait ouvert son nouveau restaurant une semaine après son arrivée dans ce bidonville. Il avait prévu une carte avec différents menus simples et appréciés. Plusieurs curieux étaient venus le soir de l'ouverture. Ils n'étaient pas nombreux, mais tous repartirent content de leur soirée : la nourriture était excellente et a un tarif raisonnable. Marc s'était vêtu de sa plus belle tenue, il avait passé la soirée à faire des allées retours entre les deux pièces : il prenait les commandes des clients, la quémandait à son assiette magique, la changeait de récipient, il allait ensuite la servir en salle et enlever les plats des personnes qui avaient terminé de manger en proposant un dessert ou l'addition. Les dernières personnes partirent vers vingt trois heures. Marc pu ensuite passer un petit coup de balai et se coucher. Il rouvrit le lendemain midi tout comme le soir.

La rumeur comme quoi un bon restaurant pas cher venait d'ouvrir se mit à circuler rapidement dans les rues de la petite ville et le lieux se remplit de plus en plus. Des habitués commencèrent à naître. Bientôt, la pièce de réception devint trop petite, des tables furent installées dehors mais vu le flux de nouveaux arrivants, cela ne put continuer plus longtemps. Il fallait déménager.

La chance lui sourit et il trouva une salle de taille moyenne à louer, ce qu'il pouvait se permettre avec les dernières entrées d'argent. C'était une salle rectangulaire où des tables furent installées avec des chaises. Quelques tableaux étaient accrochés au mur. Des petites ficelles multicolores furent pendus à la porte entre la salle de réception et la cuisine. À l'étage, se trouvait une chambre, un toilette ainsi qu'une salle de bain composée d'une douche et d'un lavabo.

La clientèle revint rapidement, Marc avait profité du déménagement pour un peu augmenter ses tarifs, diversifier son menu et embaucher un serveur. Il s'agissait d'un homme d'une vingtaine d'année, petit châtain court, peu curieux. Il faisait son travail et repartait juste après sans poser de questions. Ce qui arrangeait bien Marc qui ne souhaitait pas que quelqu'un découvre le secret de son assiette. Ses clients étaient trop nombreux pour qu'il continue à faire des commandes une à la fois à son assiette. Il préparait donc tout dans des marmites à l'avance et servait dans les assiettes au fur et à mesure.

Il était devenu propriétaire du restaurant et non plus locataire.

Peu de temps après, il rénova la cuisine afin qu'elle soit dans les normes avec des plus grandes plaques de cuisson et plusieurs réfrigérateurs. Il commençait à devenir de plus en plus riche et connu. Sa fortune ne cessait d'augmenter depuis qu'il avait trouvé l'assiette il y avait neuf mois. Les crédits qu'il avait contracté au début étaient maintenant remboursé. Il avait embauché deux serveurs supplémentaires pour aider le premier ainsi qu'un cuisinier pour le décharger un peu. Cela devenait trop long de tout demander à l'assiette, ainsi les taches étaient partagées, l'un s'occupait des entrées et du dessert pendant que l'autre se chargeait du plat principal. Les clients, qui étaient venus pour l'ouverture du premier restaurant ne venaient plus à cause des prix qui devenaient de plus en plus cher. Marc arguait qu'avec un local et trois personnes à payer, il ne pouvait pas faire moins cher.

Des contrôleurs vinrent une journée voir si tout était au normes et rien d'anormal ne fut découvert.



Un jour, un homme en costume cravate demanda au serveur à parler au responsable après avoir terminé son repas.

Après avoir été informé, Marc le rencontra dans le restaurant. Il s'agissait en faite d'un propriétaire qui possédait déjà quatre restaurants et qui cherchait à en acquérir un cinquième, il était intéressé par celui de Marc. Ce dernier souhaita refuser l'offre, le restaurant était la seule chose qu'il possédait et il ne voulait pas retourner à la rue parce qu'il avait vendu son seul bien. L'acheteur potentiel ne se laissa pas démonter pour autant et sourit même. Il détailla sa proposition qui consistait à l'achat de l'établissement pour plus d'un million d'euros, le personnel serait conservé et bien payé. Marc restait donc en cuisine avec un salaire convenable à la fin de chaque mois. L'acheteur proposa de revenir une semaine après pour avoir la réponse à son offre. Marc aurait donc le temps de réfléchir calmement à celle ci.

Comme prévu, une semaine plus tard, le propriétaire des quatre restaurants revint et réitéra son offre. Marc avait eu le temps de réfléchir et ce n'était pas tous les jours qu'on lui proposait un million d'euros tout en conservant son statut de salarié. Il accepta donc la proposition ce qui ravit le futur propriétaire qui s'empressa de convenir d'une date pour la signature du contrat de vente. Jamais Marc avait eu autant d'argent qu'après ce moment là.

Il ne pouvait pas se permettre de continuer d'habiter à l'étage du restaurant qui ne lui appartenait plus. Il chercha donc une maison. Avec la vente de son établissement, il avait largement les moyens. Il reçu une annonce pour son ancienne ville et fut de surpris de voir que la maison devant laquelle il avait trouvé l'assiette était encore en vente. Il ne réfléchit plus et l'acheta aussitôt. Il avait mis une journée à pied pour atteindre la ville de son restaurant mais cela ne mettait que trente minutes en voiture. Il avait maintenant un chauffeur et une grosse voiture, il n'avait pas désiré passer son permis de conduire. Il utilisait toujours l'assiette pour faire ses petits plats mais il ne pensait plus à ce qu'il avait lu derrière le premier jour.

La vie reprit son cours avec une petite routine voiture boulot et dodo. La communication avec les voisins était inexistante. Personne ne semblait avoir fait le lien entre le nouveau propriétaire et l'ancien sans domicile.

Jusqu'au jour où quelqu'un le reconnut.



La vie était de plus en plus difficile pour Daniel. Les humains donnaient de moins en moins, ce qu'il faisait qu'il avait de plus en plus de mal à se nourrir convenablement. Il s'était souvent demandé ce qu'était devenu Marc, son vieil ami. Cela faisait plusieurs mois qu'il ne l'avait plus vu ni eu de ses nouvelles, en faite la dernière fois qu'il l'avait vu c'était lorsque Marc était venu le voir le lendemain de la découverte de son assiette et il avait entendu parler par des connaissance qu'il avait ouvert un endroit sous son pont où il offrait à manger, ce qu'il avait arrêté lorsqu'il s'était fait agresser.

Il allait bientôt mourir. En effet, il était atteint d'une cirrhose du foie en phase terminale. Il n'avait jamais pu se faire soigner. Il avait décidé de faire une dernière fois le tour de la ville qui l'avait vu naître, grandir, éduquer, prospérer puis sombrer dans la pauvreté à cause de l'alcool qui lui avait fait perdre son emploi, puis son logement et tous ses amis. De nombreux souvenirs lui étaient revenus lorsqu'il avait visité le bidonville, lieu dans lequel il avait pu vivre quelques temps. Comme lorsque pour son anniversaire, la plupart de ses voisins lui avait préparé une petite fête dans la rue même. Il en avait très peu dans le quartier des personnes aux revenus moyens, même s'il avait réussi à reconnaître certaines personnes qui lui avait donné un jour ou l'autre de la nourriture ou de l'argent lorsqu'il faisait la manche devant l'église. Il avait gardé le quartier des plus aisés pour son dernier voyage. C'était dans celui là que les souvenirs étaient les plus difficile à supporter, c'était là qu'il avait vécu son enfance heureuse sous la protection de ses parents. Il se demanda s'il avait des hallucinations lorsqu'il vit un homme brun, assez grand, de corpulence moyenne, habillé d'un beau costume gris sortir de l'arrière d'une grosse voiture noire. Cela ne pouvait être la personne à qui il pensait. Mais lorsque leurs regards se croisèrent, il sut que c'était bien lui : Marc.

Ils étaient à quelques mètres l'un de l'autre. Marc fit semblant de ne pas l'avoir vu et commença à s'éloigner. Le plus vieux se releva et héla l'autre qui ne fit pas mine de se retourner en continuant son chemin. Difficilement, Daniel le rattrapa. Un gros et grand homme en costume l'empêcha d'avancer plus, lorsqu'il arriva presque aux pieds du quadragénaire. Mais cela ne l'empêcha pas de lui adresser la parole. Il lui demanda comment il avait fait pour obtenir l'argent pour l'achat de la demeure mais il ne reçu en réponse qu'un regard condescendant. Celui ci lui fit mal au cœur, il en avait déjà reçu mais jamais d'un de ses amis. On lui ordonna de quitter la propriété, le ton employé ne laissait pas d'autre choix, et voyant que son ancien ami ne lui répondrai pas, s'éloigna après lui avoir lancé un "J'ai longtemps souhaité que tu ai l'argent nécessaire pour vivre correctement. Aujourd'hui, je regrette que ce souhait ce soit réalisé car, pour finir, tu ne le méritait pas. L'argent t'a fait oublier ton ancienne vie de sans domicile et tes vieilles résolutions. Il t'a monté à la tête. Mais n'oublie jamais, Marc : un jour ou l'autre, ton comportement sera puni."

Marc fit mine de ne pas l'entendre et rentra dans sa maison en se moquant intérieurement de son vieil ami. Que risquait il ? Il avait de l'argent, il pouvait tout faire, tout s'acheter. Il tenta d'oublier la rencontre avec son ami et il réussi parfaitement.

Deux jours plus tard, la cirrhose avait emporté Daniel. Il était mort un sourire aux lèvres, heureux d'enfin pouvoir savoir ce qu'il se passait après la vie et content d'oublier tous ses problèmes d'humain. Il avait été retrouvé dans le hall de l'église. Plusieurs habitués du lieu, plus ou moins riches, ainsi que des sans domiciles fixes qu'il voyait régulièrement réussirent à se réunir afin de lui offrir de petites funérailles. La messe fut dite gratuitement par le prêtre qui parlait régulièrement à l'homme. Le cercueil était loin d'être le plus beau mais c'était mieux que rien. Marc ne participa d'aucune manière que ce soit et ne se montra point.

Une routine se réinstalla pour Marc entre son travail et sa vie dans sa maison. Il s'était acheté des chiens et les observait régulièrement de sa terrasse.



Marc aurait dû écouter un peu plus son vieil ami, Daniel, car jour pour jour, heure pour heure, minute pour minute, seconde pour seconde. Un an après qu'il ai accepté le pouvoir de l'assiette, un arrêt cardiaque l'emporta. La dernière chose qu'il avait entendu avant de quitter le monde des vivants était une voix féminine, douce, envoûtante lui murmurer :

"Depuis un an, nourriture tu as eu,

Accepter le pacte, tu as fait,

Te juger, j'ai fait.

Mon jugement, je rends :

les vrais valeurs, tu as oublié.

Tu as choisi l'argent à l'amitié.

Les conséquences, tu subiras,

la mort, tu gagneras."

En quelques secondes, il avait rejoint le monde des morts.

N'ayant plus aucune famille, ni ami, l'état récupéra son argent après que de petites funérailles lui ai été organisé dans sa ville natale. Peu de monde vint à son enterrement, seulement quelques clients et collègues de travail.

Sa maison fut vendue, les affaires non récupérés par les domestiques de Marc furent laissés sur le trottoir. Les chiens furent donnés à la société protectrice des animaux ou à des voisins qui recherchait un animal de compagnie.

Daniel attendait Marc au royaume des morts et l'accueillit chaleureusement. Marc s'excusa de son comportement et Daniel accepta ses excuses. Il retrouva également son premier chien qui l'avait abandonné alors qu'il était dans la rue. Ils décidèrent d'oublier cette dernière année.

Il apprit également que l'ancienne propriétaire de l'assiette était également décédée.

Pendant qu'ils discutaient, dans la rue, une femme d'une vingtaine d'année trouva une assiette avec une coupe de fruit dessinée dans le fond...

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>