Chapitre 1
Un sac à l'épaule, elle avançait d'une démarche assurée. Elle avait appris depuis longtemps à ignorer le regard des passants. Ses yeux d'un bleu profond attiraient toujours les regards fascinés, on pouvait y lire tous ses sentiments, toutes ses interrogations. Ses cheveux bruns, tombaient en cascade au creux de ses reins. Sa peau demeurait blanche malgré les nombreuses heures qu'elle pouvait passer au soleil. Arrivée devant la porte de son appartement, elle ouvrit et pénétrât dans le petit salon. Elle poussât un profond soupir avant de sortir un petit morceau de bois de son sac. Les sourcils froncés, elle se remémorât le jour où on le lui avait remis.
FLASHBACK:
Elle venait de finir sa rééducation, un accident de voiture suivit de quelques mois dans le coma. Son médecin, un vieil homme qui se trouvait être le directeur de la clinique privée dans laquelle elle était hospitalisée, le lui avait remis. Assise dans le fauteuil, elle avait longuement dévisagé l'homme à la bonhomie engageante qui se trouvait face à elle.
-Qu'est-ce donc? Et pourquoi me le donner?
Il avait souri, d'un de ces sourires froids qui n'atteignent jamais le regard.
-C'est une partie de votre passé, un jour le voile sera totalement levé. Et ce jour-là, vous aurez besoin de ceci.
Elle avait froncés les sourcils, ne comprenant pas ce que ce vieil homme aux yeux noisette pétillants de vie voulait dire. Mais comme toujours dans ces cas-là, elle n'avait rien dit, réfléchissant au sens caché de cet événement.
FIN FLASHBACK.
Elle passât une main dans ses cheveux, dérangeant la coiffure de « petite fille bien sage et stricte » qu'elle arborait constamment. Elle n'arrivait toujours pas à se reconnaître dans le miroir qui lui faisait face. Elle poussât un nouveau soupir, tous les médecins qu'elle avait vu lui avaient assuré de retrouver des bribes de son passé perdu depuis l'accident. Il semblait qu'elle n'avait aucune famille, ce qui ne l'aidait pas. Cela faisait près de trois ans qu'elle menait une vie « normale », trois ans seulement qu'elle croisait son reflet et elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle observait une autre personne. Elle sourit face à cette pensée, c'était absolument impossible. Elle s'affalât dans son canapé et allumât la télévision d'un geste naturel, mécanique. Elle restât un moment comme ça, à regarder les informations avant de se lever et de préparer son repas. Tout était toujours ainsi, à la fois mécanique et naturel. Toujours les mêmes gestes, les mêmes heures, les mêmes choses. Elle posât les tagliatelles au pesto sur la table et commençât à manger devant le début de ce qui aurait dû être une comédie sentimentale. Mais ce soir-là, l'Angleterre et l'Ecosse s'affrontaient dans un match de hand-ball. Le capitaine de l'équipe d'Angleterre -qui partait favorite- fut appelé à parler au micro. Le dénommé Eagle Storm s'avançât, il arborait un large sourire plus que chaleureux.
- Nous avons toutes les chances de remporter ce match. L'entraînement a été rude mais l'équipe ne s'est jamais aussi bien portée. Sur ce, je vais vous laisser. Nous avons un match à remporter.
Sur ces mots, le capitaine aux cheveux châtains tirant sur le blond et aux yeux gris acier courut en direction du terrain. Elle ne changea pas de chaîne, regardant le match jusqu’à son dénouement. Elle n’avait pu détacher son regard de Storm, il lui rappelait, quelque chose –ou quelqu’un- ayant appartenu à son passé perdu. Elle partit se coucher en songeant au beau capitaine de l’équipe gagnante. Sa nuit fut agitée. Comme à chaque fois, elle rêvât d’un homme aux cheveux d’un noir de jais et aux yeux noisette. Et comme à chaque fois, dans ses songes, un bébé d’un an environ, essayait d’attraper des volutes de fumée multicolores. Ses yeux verts émeraude riaient de bonheur. Et comme à chaque fois, elle se réveillât en sursaut alors que les visages cédaient la place à un jet de lumière verte. Essoufflée, le corps recouvert d’une fine couche de sueur. Elle regarda le cadran de son réveil qui affichait 6 h 07. Un soupir et elle se leva, et elle se dirigea vers la salle de bain. Elle s’habillât rapidement, se maquillât et petit-déjeunât. Environ une heure et demie plus tard, elle prenait le métro pour aller travailler.
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Il marchait calmement, il était fier de lui et de son équipe. Le match était le meilleur qu’ils aient jamais joués jusqu’à ce jour. Ils s’étaient tous couchés très tard et levés vers deux heures de l’après-midi. Ils s’étaient alors séparés, chacun retournant chez lui. Eagle riait à gorge déployée en entrant chez lui. Il ignorait pourquoi mais il avait l’esprit et le cœur léger –surtout depuis que son mal de tête avait disparu. Une fois dans le salon, il jeta sa veste sur le fauteuil avant de se diriger vers le frigo. Il soupirât et il put entendre l’écho de son soupir lui répondre. Son frigo était si souvent vide qu’il commençait à se demander s’il le remplissait vraiment. Attrapant son téléphone –qui trainait sur le bar- il composa le numéro de son traiteur chinois préféré. Une heure plus tard, les sachets vides s’étalaient sur la table basse et Storm regardait la télévision, affalé sur le canapé. Son téléphone sonna et il décrocha.
- Storm, j’ai besoin de toi ! J’ai des ennuis, il me faut un avocat mais… J’ai pas les moyens. Aide-moi ! je t’en supplie !
Eagle soupira son ex –avec laquelle il était resté en bon terme, chose exceptionnelle- s’était encore fourrée dans les ennuis.
- Qu’est ce qui t’es arrivé ? Et pourquoi ne pas prendre un avocat commis d’office ?
- J’ai beaucoup bu pour fêter ta victoire et… je me suis retrouvée face à un inconnu, mort. Avec l’arme du crime entre les mains. Je te jure que je n’ai rien fait. Je t’en prie, crois-moi.
- Calme-toi, je vais te trouver un avocat digne de ce nom. Et je me charge de tout, garde ton calme.
- Merci beaucoup.
Il raccrocha et passa une main dans ses cheveux, les ébouriffants un peu plus. Il était joueur professionnel, et il avait hérité une véritable fortune de son père. Payer ne serait donc pas un problème. Par contre, il avait beau défier constamment la loi, il ne se faisait pas attraper -et surtout pas pour meurtre. Il ne savait pas le moins du monde à qui il allait bien pouvoir s’adresser. Il appela donc un de ses coéquipiers.
- Salut Tom !
- Hey Eagle ! Qu’est ce qui t’arrives ?
- Tu te souviens de mon ex, Tina ?
- Euh… La blonde qui n’en voulait qu’à ton argent ? Oui, je me souviens.
- Elle a… des ennuis
- Du genre ?
- Elle a trop bu et elle s’est réveillée en face d’un gars mort avec l’arme du crime entre les mains. Et elle me jure que ce n’est pas elle.
- Et elle te demande de l’aider ?
- Oui, je lui aie dit que je me chargerai de tout… Et comme tu as eu quelques… soucis. Je me suis dit que tu pourrais peut-être m’aider.
- Maitre Alysea Rose, elle devrait pouvoir l’aider. Je la contacte et je te rappelle pour que tu la rencontre.
- Merci.
- De rien, aller à plus.
Le lendemain, la sonnerie du téléphone réveilla Eagle. Grommelant, le jeune homme répondit. C’est la voix encore chargée de sommeil qu’il parla.
- Eagle Storm.
- C’est Tom.
Eagle se réveilla totalement à cet instant.
- Alors ?
- Elle veut d’abord rencontrer son « patron ». Celui qui va payer. Elle verra ensuite Tina et surtout, essayera de l’aider.
- Quand ?
- A midi, au « riche milliardaire ». C’est un resto du centre.
- J’y serai. Merci c’est sympa.
Tom rit avant de raccrocher. Storm avisa l’heure qu’il était à sa montre et fronça les sourcils. Il était dix heure passée, il fallait qu’il se prépare et vite. Il avala un café avant de prendre une douche, de s’habiller et de partir. Il arriva au restaurant avec un bon quart d’heure d’avance, il s’installa à la terrasse et attendit. Moins de cinq minutes plus tard, elle arrivait. Brune, les yeux bleus, la démarche assurée. Il sourit légèrement. Tom savait s’entourer. Se levant, il l’accueillit galamment et se présenta. Il était sûr de la connaitre, il ne pouvait détacher son regard d’elle et le moindre de ses gestes faisaient battre son cœur avec force. Et puis, elle parla et tous les souvenirs qu’il avait perdus depuis si longtemps lui revinrent en mémoire. Il plongea son regard dans celui –troublé- de la jeune femme. C’est là que le déclic se fit.
- POTTER !
- EVANS !
- Mon cœur !
- Mon ange !
Puis le silence. Ils n’arrivaient pas à détourner le regard de l’autre. Tout le monde les regardait de manière étrange.
- Je comprends…
Alysea ou plutôt, Lily se leva d’un bond, saisit la main du jeune homme et l’entraina à sa suite dans sa course folle.
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Il contemplait le baldaquin de son lit depuis un bon moment, il poussa un soupir las avant de se lever. Il n’avait dormi que quelques heures et e sommeil le fuyait depuis. Lentement, il descendit les étages avant de gagner la Grande Salle. La pièce avait été changée en un gigantesque dortoir pour l’occasion. Le plafond magique laissait apercevoir le soleil et les étoiles. Le peu de lumière diffusée suffisait à reconnaitre la couleur des cheveux des dormeurs. Un léger sourire aux lèvres, le jeune homme avança en direction du groupe de rouquin profondément endormi. Là, il s’assit à côté de la plus jeune et la contempla un long moment. Elle commença à s’agiter dans son sommeil, la frayeur prenant de plus en plus de place sur son visage. Ne pouvant supporter de voir la jeune femme ainsi torturée, il caressa doucement son visage. Sa respiration redevint peu à peu normale. La rouquine sembla se détendre. Il sourit, attendrit par la jeune femme. Il continua à caresser le visage de sa douce. Au bout d’un moment, il put voir un sourire apparaitre sur les lèvres de la jeune fille. Il remarqua que sa respiration se faisait moins profonde, plus rapide. Il se pencha alors sur elle et déposa un léger baiser sur ses lèvres tel le prince charmant réveillant une princesse. C'est ce qu’elle était, sa princesse. Aussitôt, elle ouvrit les yeux et l’observa en souriant. Elle jeta un rapide coup d’œil au plafond avant de froncer les sourcils.
- Tu ne devrais pas dormir ?
- J’ai dormi un peu mais… je n’y arrive plus.
- Cauchemars ?
- Non, insomnie.
Elle leva la main et la posa sur la joue du jeune homme assit à ses côtés. Lentement, elle suivit sa mâchoire du bout des doigts, arrivant à son menton, elle remonta. Elle remonta lentement avant de glisser sa main sur sa nuque. Là, elle hésita. Il sourit face à l’hésitation de la jeune fille. Et déposa ses lèvres sur les siennes. Il l’embrassa comme elle l’avait embrassé le jour de son anniversaire, mettant tout l’amour qu’il éprouvait pour elle dans ce baiser. Il y avait si longtemps qu’il rêvait de l’embrasser à nouveau, de la serrer contre lui. Plus rien n’avait d’importance, elle seule l’était. C’est le souffle court qu’ils s’écartèrent légèrement l’un de l’autre. Leurs yeux brillaient. Un large sourire trônait sur leurs lèvres, ils étaient heureux tout simplement. D’un geste, elle l’invita à s’allonger près d’elle, sur le lit de camp. Le jeune homme s’exécuta avant de la serrer dans ses bras. Elle se pelotonna contre lui, calant son visage contre l’épaule du jeune homme. Il ne bougea pas, glissant seulement une main dans les cheveux de la rouquine. Peu à peu, la respiration du jeune home se fit plus lente, ses paupières plus lourdes. Il se laissa emporter par le sommeil en serrant la jeune femme qu’il aimait contre lui.
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Lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux, elle ne put retenir un sourire. Harry était toujours là, il la serrait en douceur contre lui. Elle entendit des bruits autour d’elle –des murmures pour être précise. Son sourire se fana et elle eut soudain envie de disparaitre. Elle se crispa et se demanda si elle avait une chance de s’en tirer cette fois-ci. Soudain, une voix qu’elle ne connaissait que trop bien, s’exclama de l’autre bout de la Grande Salle :
- Je vais le tuer !
Harry se leva en sursaut et rajusta ses lunettes sur son nez avant d’affronter le regard meurtrier de Ron. Ginny attrapa sa baguette –qui lançait des étincelles rouges- et lança un regard noir à son frère. En temps normal, une violente dispute aurait éclaté entre eux. Là, Ron ouvrait la bouche mais il n’eut pas le temps de dire un mot qu’Hermione l’arrêtait d’un regard. Bien que pâle, Harry posa une main sur l’épaule de Ginny et la serra légèrement, l’invitant à se calmer. Enervée par l’attitude de son frère, la jeune femme rangea sa baguette, sans un mot. Elle se tourna alors lentement vers le jeune homme sans faire attention aux autres.
- Désolée pour le réveil.
Sur ces mots murmurés, elle tourna les talons et quitta la Grande Salle sans un regard en arrière. Elle entendait les bruits de pas d’une personne qui la suivait. Elle ne ralentit pas, ne tenta pas de la semer avant d’être arrivée au dortoir des filles. Là, elle s’installa sur son lit. Allongée, le regard fixé au plafond, elle sentit que l’on s’asseyait à côté d’elle. Ginny ne regarda même pas cette direction, elle savait déjà de qui il s’agissait.
- Si j’avais su que vous dormiez ensemble, je l’aurai retenu…
- Comme tu l’as fait le jour de l’anniversaire d’Harry ? Ne t’en fait pas, je connais mon frère et quand il s’agit de m’empêcher d’être tranquille avec Mon petit ami, il est impossible à arrêter. (elle soupira avant de tourner la tête vers Hermione. Celle-ci la regardait, pensive.) De plus, je ne t’en veux pas. Comment le pourrais-je ? Tu es ma meilleure amie et je sais que mon frère peut être intraitable. Et puis, j’ai peut-être un peu trop tendance à m’emporter avec lui…
Hermione sourit à la remarque de la rouquine avant de plonger son regard dans le sien.
- Je maintiens que j’aurais pu le retenir.
Ginny fronça les sourcils, et ouvrit la bouche avant de la refermer. Puis elle commença d’une voix calme, prudente.
- C’est impossible Herm… A moins que… Vous sortez ensembles !
Un sourire joyeux prit place sur le visage de Ginny qui serra Hermione dans ses bras à lui en rompre les côtes. Enfin calme, la rouquine et la brune entamèrent une longue conversation –vitale qui plus est- sur les garçons, sans pour autant faire attention à l’heure ni au fait que leurs petits amis respectifs les attendaient surement dans la salle commune à se demander ce qu’elles faisaient.
Molly finit par monter voir ce qu’elles faisaient –d’autant qu’elles n’avaient rien mangées depuis un bout de temps. Ginny voyant sa mère arriver cessa de parler et l’observa calmement.
- Tu as l’air plus calme.
- Et toi, trop calme maman.
Elle sourit à sa fille, Hermione se tordait nerveusement les mains.
- Je vais rassurer Ron, il avait peur que tu le tue le jour où tu le croiseras à nouveau.
Ginny rit nerveusement et lança l’oreiller sur Hermione alors que celle-ci atteignait la porte. La brune agita négligemment la baguette et Ginny reçu l’oreiller en pleine tête. Et le rire de la jeune fille résonnant à ses oreilles. La rousse prit mentalement note de se venger en prenant garde à la
baguette de son amie. Molly arborait un léger sourire en coin. Un sourire aimable plus que moqueur. Pourtant, elle put le voir faner sur les lèvres de sa mère.
- Qu’y a-t-il entre Harry et toi ?
Ginny déglutit et se mordilla les lèvres, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Elle fuit longuement le regard de sa mère. Elle inspira profondément avant de prendre la parole.
- Maintenant, je ne sais pas exactement… Entre le match durant lequel j’ai battu Cho et gagné la coupe et l’enterrement de Dumbledore, nous étions… ensembles.
Les mots avaient eu du mal à sortir –plus particulièrement le fait qu’elle ne savait pas où en était leur relation désormais. Elle mentait en partie à sa mère mais elle ne pouvait décemment pas lui dire : « En fait, on est plus ensembles mais je l’aime à en mourir. Et en plus, on s’est embrassés avant de nous endormir l’un dans les bras de l’autre. » Elle aurait tout de suite pensé qu’il y avait eu… plus.
- Pourquoi n’êtes-vous plus ensembles ?
Et pourquoi sa mère ne cessait de poser ce genre de question ? La jeune femme réfléchit un moment, maltraitant un peu plus sa lèvre inférieure.
- Parce qu’Harry est Harry… Il voulait me protéger des Mangemorts et de Tu-Sais-Qui. Et ce, en m’éloignant de lui.
Molly sembla réfléchir pendant un moment, puis, elle fronça légèrement les sourcils. La jeune femme l’imita, se demandant ce qui allait bien pouvoir suivre.
- Vous passez autant de temps ensemble et tu vas me dire que tu ne sais pas où en est votre relation aujourd’hui ?
Ginny ferma les yeux, refusant de croiser le regard de celle qui réussissait à la mettre mal à l’aise. Elle poussa un profond soupir avant de se lancer :
- Je l’aime. Je suis sûre de ça. Je crois aussi qu’il m’aime. Mais là, tout de suite, il va falloir qu’on parle. On a pas mal de choses à mettre au point.
La rouquine savait que ses joues arboraient une teinte cramoisie. Il était étrange d’avouer à sa mère qu’elle aimait le jeune homme. Le dire à Hermione était naturel mais là, il s’agissait de sa mère. Elle se pinça les lèvres et osa s’arrache à la contemplation –ô combien intéressante- de ses mains. Son regard se posa sur le visage de celle qui lui avait donné la vie, elle souriait. Très vite, sa mère l’enlaça et elle dû lutter pour continuer à respirer. Un peu plus tard, sa mère la laissa –enfin- seule. Elle prit un moment pour se calmer, se détendre et se demander ce qu’il se passait en bas. Sans vouloir l’admettre, elle redoutait d’être confrontée à sa famille après l’incident du « réveil ». Elle ne se sentait pas fautive, après tout, les bras du jeune sorcier étaient très confortables. La rouquine soupira avant de prendre son courage à deux mains et de descendre dans la salle commune des Gryffondors. Elle observa longuement la pièce, abasourdie. En fait, cette salle si pleine de vie et d’activité en temps normal était… déserte. A l’exception d’elle-même, d’un plateau sur lequel trônaient des sandwichs et… Harry. Elle s’approcha lentement de lui, réfléchissant à ce qu’elle devait faire. Finalement, elle opta pour la « meilleure solution ». Autrement dit, attraper deux –ou trois- sandwichs et s’installer confortablement sur les genoux du brun. Instantanément, les bras du jeune sorcier entourèrent sa taille, la serrant contre lui. Elle ne dit rien, se contentant de donner l’un des sandwichs à Harry tout en dévorant le sien. Très vite –pour ne pas dire immédiatement,- ils furent à court de ravitaillement. Ginny voulut se lever mais le jeune homme l’en empêcha, haussant les sourcils, elle l’interrogea du regard. Pour toute réponse, il sortit sa baguette et la pointa sur le plateau. Un instant plus tard, celui-ci planait juste à côté d’eux et attendait le bon vouloir des deux jeunes gens. Une fois qu’ils furent repus, ils se regardèrent en silence. Un silence devenu lourd en quelques secondes que Ginny ne put s’empêcher de briser.
- Pourquoi, ou plutôt par quel miracle, la salle commune est-elle déserte ?
- Ta mère et Hermione se sont occupées de jeter les importuns et les « parasites » hors de cette pièce.
Il souriait, un sourire en coin qui la faisait fondre. Elle s’accorda un sourire, fière de savoir que sa mère et sa meilleure amie avaient réussi à faire le « ménage » aussi vite. Elle se demanda combien de temps « en paix » il leur restait. Ils devaient parler, mais comment engager cette conversation ? Le silence finit par s’installer à nouveau. Et cette fois-ci, elle ne savait pas comment le briser. Il sembla hésiter longuement, ne sachant sûrement pas comment mettre fin à cette situation. Il finit par fixer la cheminée et soupirer.
- Tu m’as beaucoup manqué tu sais ?
Elle se serra un peu plus contre lui, respirant son odeur –odeur qui lui avait atrocement manquée ces derniers mois. Elle se demanda un instant pourquoi tout était aussi compliqué.
- Tu m’as manqué aussi.
Elle ne savait si elle devait ajouter quelque chose ou se taire, ne rien dire et le laisser parler. Elle le connaissait bien, et à la façon dont il jouait avec une mèche de ses cheveux, elle comprit qu’il n’osait pas poursuivre.
- Alors… tu as pu inviter des filles ?
Sa gorge se noua et son estomac se contracta violemment lorsqu’il cessa de jouer avec ses cheveux. Elle se força à le regarder dans les yeux en attendant sa réponse. La jeune femme eut le souffle coupé face à toutes les émotions qui passèrent dans ce regard.
- Non. Et même si j’avais pu, il n’y en a qu’une que j’aurai invité. Et toi ? Tu es sortie avec d’autres garçons ?
Elle ne put s’empêcher de sourire face à la jalousie qui perçait dans sa voix –sans être persuadée que quelques minutes plus tôt, cette jalousie n’ait pas percée dans la sienne. Elle ne décrocha pas son regard des yeux émeraude de son petit-ami.
- N’ai-je pas dit que je t’attendrai ? Au fait, qui est cette fille qui aurait eu la chance d’être invitée par le Survivant.
Il grimaça, elle l’ignora attendant une réponse. Elle voulait qu’il le dise, qu’il l’avoue devant elle et elle seule.
- Severus Rogue !
Ils éclatèrent de rire comme au bon vieux temps. Ce temps où ils étaient encore insouciants, quand ils étaient ensembles.
- Sérieusement Harry !
- Toi ! Qui d’autre ?
Son cœur se mit à battre la chamade. Elle cessa de respirer pendant quelques secondes.
- Pourquoi ?
Il caressa doucement son visage. Une multitude de sentiments et d’émotions passèrent dans son regard.
- Parce que… Je t’aime.
Elle sourit avant de l’embrasser tendrement.
- Je t’aime aussi Harry.
Il sourit, son regard s’illumina et il la serra contre lui avec plus de force. Quelques minutes plus tard, ils descendaient les étages mains dans la main en direction de la Grande Salle. Le trajet fut bien plus long que prévu –conséquence des nombreux arrêts qu’ils durent effectuer.
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