Tout était calme à Camelot, aucun évènement n'était venu perturber la cité depuis quelques semaines...la vie suivait son cours normal.
Arthur, Merlin, Sir Léon et Lancelot avaient décidé de profiter du beau temps et décidèrent de s'installer dans la cour du château ; les discussions allaient bon train et ils riaient aux éclats. Le Prince et ses chevaliers tournaient le dos à l'entrée et Merlin leur faisait face.
Le jeune magicien racontait une blague quand tout à coup il s'arrêta net.
Il ne cessait de fixer l'entrée et au bout d'un moment les autres lui demandèrent ce qu'il avait. N'ayant aucune réponse ils se retournèrent et virent à leur tour ce qui avait perturbé le jeune homme.
Une jeune femme arrivait en titubant, il semblait qu'elle avait été blessée ; elle n'eut pas le temps d'arriver jusqu'au milieu de la cour qu'elle s'effondra.
Arthur et les autres se précipitèrent à son chevet, voyant qu'elle avait perdu connaissance, Léon la prit dans ses bras et ils l'emmenèrent chez Gaius. Arrivés chez le médecin de la Cour, elle reprit légèrement ses esprits et ouvrit les yeux ; à la vue du chevalier elle essaya de relever légèrement la tête mais n'y parvint pas et ne réussit à prononcer que de vagues paroles :
« Mon maître.............une attaque..........la forêt » avant de retomber évanouie en ne quittant pas Léon des yeux en se demandant qui pouvait bien être cet homme avec des bras si forts. Le chevalier la déposa sur un lit, la recouvrit d'une couverture pour éviter qu'elle n'attrape encore plus mal.
« Qu'allons nous faire ? Allons nous secourir son maître ? » demanda t-il à Arthur.
« Je m'en vais de ce pas en parler à mon père, prévenez les autres chevaliers et préparez vous à partir !! » lui répondit le Prince.
Arthur fila en toute hâte rapporter l'histoire à son père et lui demanda l'autorisation de partir à la recherche de ces personnes.
Celui-ci refusa en lui disant :
« Ce n'est pas notre problème, nous ne savons pas qui sont ces gens et s'il s'avère que ce sont des ennemis, nous aurions mené bataille pour rien donc je refuse que tu ailles là bas !! »
Son fils ne se laissa pas démonter par le refus de son père et insista :
« Mais enfin père, n'aimeriez vous pas qu'on nous porte assistance si cela devait nous arriver lors d'une patrouille dans la forêt ?
Où préfèreriez vous que quelqu'un vous ramène nos cadavres ?
Et quand bien même ce sont nos ennemis, nous ne vaudrions pas mieux qu'eux en les abandonnant » dit le jeune Prince.
Le Roi fusilla son fils du regard et lui répondit sur le ton de la colère après un long silence :
« Très bien mon fils, tu veux y aller ? Alors vas-y !!
« Et essaies de revenir entier Arthur Pendragon !!!!! » cria Uther mais le Prince était parti en courant et n'entendit pas ce que son père lui avait dit.
Le jeune homme retrouva ses chevaliers, deja prêts comme toujours, Merlin les rejoignit et ils partirent au galop rechercher les survivants à l’attaque................... si survivants il y avait !
Pendant ce temps, Gaius aidé de Guenièvre prenait soin de la jeune femme, nettoyant et pansant ses blessures, elles étaient assez importantes, surtout au niveau supérieur de la poitrine, avaient beaucoup saigné et le médecin eut du mal à stopper l'hémorragie et se demanda s'il arriverait à la sauver si Merlin ne lui ramenait pas les plantes dont il avait besoin à temps, car la perte de sang était trop importante.
Le Prince et ses hommes ne rentrèrent que tard dans la nuit, exténués par les recherches et surtout sans personne, le jeune magicien s'empressa de porter les plantes à Gaius, qui prépara aussitôt le remède souhaité et l'appliqua sur les plaies en espérant que cela fasse l'effet escompté.
Merlin demanda :
« Elle n'a toujours pas reprit connaissance ? »
« Non, répondit le médecin, et avec cette forte fièvre et ce sang perdu j'ai peur que sa vie ne s’arrête trop tôt hélas........il faut attendre que le remède fasse effet, nous n'avons pas le choix. »
« Peut être qu'avec .......»
« Non Merlin !! le coupa net Gaius, pas cette fois, la magie ne pourra rien pour cette pauvre jeune fille..... vas donc te coucher, je vais rester auprès d'elle »
Merlin tenta de protester mais le magicien lui lança un regard qu'il ne vallait mieux pas contredire, du coup le jeune magicien bonne nuit à son ami et partit se coucher mais ne put s’empêcher de lancer un dernier regard en direction de cette jeune personne......une chose en elle le perturbait......
Le lendemain la fièvre de la jeune femme avait disparu mais elle restait toujours inconsciente, les saignements avaient stoppé également ce qui était plutôt bon signe étant donné les circonstances. Le Roi demanda des nouvelles à Gaius qui lui répondit :
« Toujours au même point, bien que la fièvre ait totalement disparu et que l'hémorragie ce soit arrêté elle ne se réveille toujours pas. Et quand cela arrivera la pauvre enfant se retrouvera seule.....»
« Je sais Gaius......tenez moi au courant de l'évolution de son état et nous aviserons le moment venu. » lui dit Uther.
Pendant encore trois jours et trois nuits, le médecin, Merlin et Guenièvre se relayaient au chevet de la malade, lui nettoyant ses plaies, changeant ses pansements et esperant qu'elle reprendrait très vite conscience. Merlin était toujours autant perturbé par la jeune fille et Guenièvre venait de connaître sa première dispute avec Arthur.
En effet, durant le deuxième jour, une jeune femme du nom d'Alazaïs, amie d'enfance du prince était venue en visite au château. Jusque là rien d'anormal mais pendant le dîner, elle n'avait cessé de lancer des regards langoureux vers Arthur, qui ne fût pas insensible à tant d'attentions et répondit par des petits sourires. Personne ne l'avait remarqué sauf Guenièvre qui ne put s’empêcher de ressentir un pincement de jalousie au cœur. Le soir venu, Alazaïs était partie et Arthur se faufila discrètement dans la chambre de sa douce pour lui dire bonne nuit, il voulut l'embrasser mais elle le repoussa. Merlin était entré à ce moment là et fut témoin de la dispute.
« Mais.................qu'as tu donc Guenièvre ? » demanda Arthur
« Quoi ?! Vous osez me demander ce qu'il m'arrive ? J'ai vu le petit manège entre vous et votre amie au dîner » rétorqua t-elle
« Oh ça ce n'était que pure politesse de ma part rien d'autre, tu sais très bien que mon cœur t'appartient »
« Après cette journée je me pose la question, maintenant laissez moi !! »
Arthur se tourna vers elle mais il vit dans ses yeux qu'il ne valait pas mieux insister, il tourna donc les talons et partit rejoindre ses appartements.
Merlin regarda Guenièvre et voulut lui dire quelque chose mais elle l'interrompit :
« Non Merlin, je sais que tu veux défendre Arthur..mais ça n'est pas la peine, pas ce soir.....» et elle partit se coucher la gorge serrée.
Le magicien rejoignit son ami qui lui dit :
« Décidément, je ne comprendrais jamais rien aux femmes, qu'est ce que je dois faire maintenant pour calmer sa colère ?
Enfin je verrais bien demain, bonne nuit Merlin »
« Bonne nuit Arthur »
Pendant le troisième jour, Guenièvre ignora totalement le Prince, ne lui accordant ni un regard, ni une parole, toujours blessée par ce qui s'était passé et se jeta corps et âme dans les soins de la jeune personne toujours inconsciente.
Le soir, lorsqu'elle alla se coucher, elle trouva la même fleur que celle qu'Arthur avait déposé sur la table pour lui déclarer son amour, elle se souvint de ce moment avec émotion, se retourna et vit son bien aimé qui s'avança vers elle et lui donna un baiser aussi tendre que passionné et ses doutes s'envolèrent..... à ce moment précis elle savait qu'il l'aimait vraiment.
« Ne me refaites plus une chose pareille, lui dit-elle »
« Plus jamais............promis » répondit Arthur avant de lui donner un dernier baiser et de partir se coucher, heureux.
Le lendemain matin se fut au tour de Guenièvre de s'occuper de la malade et pendant que la servante faisait les bandages, la jeune femme se mit à bouger et poussa un léger gémissement avant d'ouvrir les yeux faiblement.
« Où suis-je ? Que m'est-il arrivé ? » demanda-t-elle.
« Surtout n'ayez aucune crainte, lui répondit Guenièvre, reposez vous, vous êtes en sécurité ici, je vais chercher notre médecin »
Elle sortit en trombe de la pièce et alla chercher Gaius qui était dans la cour en train de parler avec Arthur.
Le médecin, suivi de Merlin et du Prince se précipita à l'intérieur et dit à la jeune fille :
« Tout va bien, nous nous sommes occupés de vous, vous allez vite vous rétablir. »
« Mais........comment suis-je arrivée ici ? »
« Vous ne vous souvenez pas ? » lui demanda Arthur.
« Mes souvenirs sont flous..... je n'ai que de vagues images en tête. »
« Reposez vous encore un peu, répondit Merlin, après quelques heures de sommeil vous irez mieux et retrouverez la mémoire. »
« Je............ d'accord......merci. » dit la jeune femme avant de s'endormir.
Au bout de quelques heures, elle se réveilla enfin et se trouva nez à nez avec Merlin :
« Comment vous sentez vous ? »
« Ça peut aller, mes blessures me font mal mais la douleur est supportable. Quand pourrais-je me lever ? »
« Dès que Gaius, le médecin de la Cour, donnera son autorisation, répondit le magicien »
« De la Cour ? Mais où suis-je ? Et où est passé mon maître et son escorte ? »
« Vous êtes à Camelot, répondit Gaius qui venait d'entrer dans la pièce, je suis le médecin et vous pourrez vous lever en fin d'après midi, à ce moment là nous vous conduirons devant le Roi qui vous accordera une audience. Maintenant reposez vous encore un peu, Merlin vas vous apporter de quoi dîner. »
La jeune fille, dont les blessures étaient totalement guéries, mangea avec appétit, puis après un dernier examen effectué par Gaius, put se lever et surtout se laver et se changer avec l'aide de Guenièvre.
« Merci pour tout ce que vous faites pour moi, lui dit-elle, on ne m'avais jamais montré autant de gentillesses »
« Je vous en prie, c'est normal, répondit Guenièvre, maintenant que vous êtes fin prête, je vais vous accompagner jusqu'au Roi. »
Les deux femmes, quittèrent la pièce, montèrent l'escalier, longèrent un couloir avant d'entrer dans la Salle du Trône. Uther s'y trouvait, assis au centre, Arthur à sa droite, le fauteuil de gauche étant vide depuis la disparition de Morgane, Gaius et Merlin se trouvaient sur les côtés, Guenièvre prit place avec eux et le regard de la jeune femme, légèrement intimidée croisa celui de Merlin qui lui fit un sourire d'encouragement.
Elle fit la révérence au Prince et au Roi.
Celui-ci lui dit :
« Je suis Uther Pendragon, Roi de Camelot, et voici mon fils Arthur, et vous quel est votre nom ? »
« Je.....je m'appelle Morwen Sire. Puis-je vous poser une question ? » dit-elle timidement.
Le Roi acquiessa.
« Où se trouvent mon Maître et son escorte ? Ils m'avaient envoyé chercher de l'aide après que nous nous soyons fait attaqués. »
« Mon fils et ses chevaliers sont partis à leur recherche, ils les ont retrouvés mais hélas il était deja trop tard.....je regrette ils sont tous morts » répondit Uther avec son tact légendaire.
« Tous morts ?? mais.....................que vais-je devenir ? Où vais-je aller ?
Je n'ai aucune famille....... me voilà seule » dit Morwen au bords des larmes.
« Sire, dit Gaius, peut être pourrions nous la garder ici, elle pourrait aider Guenièvre et les autres servantes dans leurs tâches. »
« Bien, répondit le Roi, qu'il en soit ainsi, Morwen vous avez un poste de servante au château, vous aiderez Guenièvre et Merlin dans leurs occupations.
Bienvenue à Camelot »
« Merci votre Majesté » répondit Morwen, avant de se tourner vers Guenièvre et Merlin qui l'accueillirent avec un grand sourire.
Bien que cela puisse paraître étrange car elle ne les connaissait que depuis peu, elle se sentait bien avec la servante et le magicien.
Une nouvelle vie commençait pour Morwen. |