|
Auteur : Harue-YA Genre : Shonen ai Note : Première histoire du recueil d’Histoires de garçon qui se déroule à notre époque. Cette histoire part d’une soirée foirée dont j’ai eu l’expérience, dommage qu’elle n’ait pas tournée comme celle-ci. Claimer : Tous les personnes et l’histoire m’appartiennent. Résumé : Damien, garçon assez introverti se retrouve invité pour une sortie en boîte. Seulement, des perturbations au niveau des bus lui font revoir sa sortie grâce aussi à un mystérieux jeune homme. Histoires de garçon Une soirée pas si pourrie que ça. - Ah non tu ne vas pas sortir comme ça ! Le jeune homme qui prenait un manteau dans la penderie du couloir se retourna vers sa sœur bien plus âgée que lui qui le fixait d’un regard noir, adossée contre la porte de la cuisine. - Je ne vois pas pourquoi, je suis très bien ainsi. - Très bien ainsi ? Tu me prends pour une idiote ? - Pas que je sache, bien que parfois je n’aie pas de doute sur le manque de matière grise dans ton cerveau. La jeune femme leva les yeux au ciel. Elle se redressa, remettant une de ses mèches blondes dans son dos, avant de claquer la porte de la penderie. - Dans tous les cas, tu ne passeras pas la porte d’entrée affublé de la sorte. - Emma, fiche-moi la paix. Elle lui attrapa le bras et le tira vers sa chambre. - Comme si je t’obéissais. Le garçon n’ajouta rien, de toute manière, elle ne le laisserait pas tranquille. Ouvrant la porte de la pièce, ils s’engouffrèrent dedans. Elle le poussa sur le lit avant de se mettre à fouiner dans ses affaires. - Voyons voir ce que tu as de mettable. - Je te dis que je suis très bien comme ça. - Tu parles, t’es habillé comme tous les jours. Nan ça c’est pas bon, trop banal – Elle remit dans le placard un pantalon – Tu ne rentreras jamais en boîte vêtu de la sorte. Elle continua ses recherches, alors que son frère se regardait dans la glace de la penderie. Il ne voyait pas pourquoi il aurait besoin de s’habiller mieux. Il avait un jean impeccable, un pull bleu marine, ses cheveux châtains clairs tombaient finement sous ses oreilles percées de deux trous au lobe et d’un au niveau du cartilage. Il n’avait rien de négligé pour rentrer en boîte. - J’ai trouvé ! Il sursauta alors que sa sœur extirpait du fin fond de l’armoire, un pantalon noir. Elle le frotta rapidement pour virer les quelques traces de poussière et le lui tendit. - Va me mettre ça, je vais te trouver un haut. Faisant la moue, il acquiesça et disparut dans la salle de bain. Quelques minutes après, on toqua à la porte. - Damien, j’ai ce qu’il te faut. Elle rentra sans attendre son accord et s’arrêta un sourire aux lèvres. Devant lui, le dénommé Damien était juste en pantalon et se regardait dans le miroir. - T’es pas mal tout de même. - Je t’ai pas demandé ton avis, tu sais. - Hum oui, mais j’aime bien te le donner et puis tu es mon petit frère chéri. Elle lui offrit un énorme sourire avant de lui fourrer dans les bras un débardeur de la même couleur que son pantalon. - Tiens c’est ce que t’avait offert tante Cathy pour ton anniversaire, il y a deux ans, que tu n’as jamais voulu porter. - Et tu veux que je mette ça pour aller en boîte ? - Ouais avec une chemise noire par-dessus, ça peut être sympa. - Je préférais encore mon pull et mon tee-shirt. - Discute pas et habille-toi, allez. Tu vas finir par être en retard. - La faute à qui ? Elle ne répondit pas, refermant, juste à ce moment-là, la porte de la salle de bain. Soupirant Damien consentit à passer le vêtement et sortit rapidement de la salle pour attraper la chemise qui était posée sur la chaise dans le couloir. Il revêtit ensuite un pull, son écharpe et son manteau. - Voilà. Je peux y aller maintenant ? - Oui. - Ne rentre pas tard. - Oui maman. Il claqua la porte et se mit en route pour l’arrêt de bus. Soupirant une fois le nez dehors, il remonta le col de sa veste et resserra son écharpe avant de marcher d’un bon pas en direction de la station. Arrivé à celle-ci, il put voir avec malheur que son service était terminé. Fallait pas trop leur en demander, ce n’était pas comme si 22h30 était une heure tardive. Prenant une grande respiration, il avisa la belle côte qui le mènerait jusqu’au bus qui lui fonctionnerait pour aller à la boîte légèrement excentrée de la ville. Alors que le froid lui piquait les joues et que ses jambes commençaient à lui faire mal, il resongea au pourquoi de ce vagabondage nocturne. En ce samedi de fin février, ses amis avaient décidé, après le partiel, d’aller se défouler sur une piste de danse, et la boîte de nuit la plus agréable n’était autre que celle où il devait se rendre. Seulement, il fallait y être avant minuit, s’il voulait bénéficier du tarif réduit. Autrement, le prix était bien trop élevé pour un étudiant. Arrivant enfin en vue de l’arrêt tant attendu, il remarqua qu’il y avait quelques personnes, signe évident qu’il n’aurait pas trop de temps à attendre pour avoir le bus. Les lumières de la station l’aveuglèrent durant un petit instant avant qu’il ne se stoppe enfin devant le panneau du numéro du bus. Regardant l’horaire, il fut rassuré de voir qu’il n’allait pas tarder, il ne restait que quelques minutes à attendre. Se frottant les mains, il se mit à scruter la rue en priant pour qu’il se dépêche. A ses côtés, un groupe de trois filles discutaient joyeusement de la soirée qui allait s’offrir à elles. Les minutes passèrent, pas de signe de bus. Des voix firent tourner la tête de pratiquement tout ceux qui attendaient, vers la sortie du métro. Une foule de personnes en sortit, parlant haut et fort, Damien se déplaça rapidement pour éviter le petit groupe de cinq jeunes de cité qui débarquaient. Il les vit s’approcher d’eux, cela voulait dire qu’ils allaient aussi prendre le bus sûrement pour se rendre à la boîte de nuit. Et ce qui devait arriver arriva, le petit groupe vint accoster celui des trois jeunes filles qui ne leur donnèrent pas un seul regard ce qui les énerva petit à petit. Alors la discussion qui au départ était un simple monologue devint un échange peu agréable. Le brun en survêtement blanc ne semblait, lui, pas vraiment vouloir lâcher le morceau. Damien qui voyait que l’heure tournait et que le bus ne passait pas, entendit sortir de la bouche du garçon, un semblant de perturbation sur la ligne qu’il devait prendre. Il n’avait vraiment pas de chance, ce qui voulait dire qu’il pouvait toujours attendre, le bus passerait peut-être dans trois quart d’heure et il allait râter le tarif réduit. Ce ne fut pas le seul déçu d’apprendre ça. Voyant que cette fois-ci, la jeune fille perdait patience, il voulut tout de même amorcer un geste pour tenter de calmer le jeu. Même s’il ne les connaissait pas, il ne pouvait continuer à les regarder se faire embêter par une bande de petits cons qui se croyaient plus intelligents et plus intéressants que d’autres. Il fut cependant devancé par un jeune homme qu’il n’avait pas remarqué, sa démarche était fluide et assurée. On avait l’impression qu’il avait cherché à se fondre dans le peu d’ombre qu’il y avait à cet arrêt pour ne pas se faire remarquer. - Je pense que ces demoiselles aimeraient un peu de tranquillité. - Nan mais pour qui tu te prends toi ! Vous avez vu, il se croit fort lui ! Le mec au survêt lui lança un regard noir avant de blêmir. Celui sorti de l’ombre avait un petit sourire en coin, ses cheveux corbeau étaient maintenus avec un peu de gel pour ne faire ni coiffés ni décoiffés, sa peau était un peu halée et son long manteau cachait le reste de son corps. - Vous n’avez vraiment rien d’autre à faire ? Celui qui semblait être le chef de meute commença une retraite vers ses potes. Les trois jeunes filles sourirent au brun. - Merci. - Mais de rien, c’est toujours un plaisir d’aider de si charmantes demoiselles. Damien détourna le regard, ce mec devait être un bourreau des cœurs ainsi qu’un dragueur aguerri. Alors que la discussion entre les filles reprenait, l’une d’elles se frappa le front. - Tu n’aurais pas un portable. - Non désolée, tu sais bien que je l’ai laissé sur le lit, je n’ai plus de forfait. - Merde, comment on va faire ? Va nous falloir une voiture pour y aller. Alors qu’il tentait de se faire discret, il fourra tout de même sa main dans sa poche et tendit l’appareil mobile à la jeune fille aux longs cheveux. - Tu peux essayer avec le mien si tu le souhaites ? - Vrai? Merci beaucoup. Elle le prit et commença à taper le numéro alors que les deux autres cherchaient un autre moyen si celui-là ne fonctionnait pas. Le brun en face lui lança un petit regard amusé. Damien détourna les yeux, les laissant fixer la rue juste devant. La voix de la fille le fit revenir vers elle. Elle lui tendit son portable l’air dépité. - Il n’est pas branché. C’est mort pour ce soir. - Raaa ! Ce n’est pas vrai. Le portable vibra à ce moment même et il décrocha rapidement en reconnaissant le numéro. - Oui. - T’es où ? - A l’arrêt de bus, apparemment il y a quelques soucis sur la ligne. - Mais t’as vu l’heure ? Nous ça fait un quart d’heure qu’on t’attend dehors. - Comme si c’était de ma faute. J’y suis pour rien si la ligne est perturbée moi ! - Ben écoute, nous non plus ! Il va falloir qu’on rentre alors laisse tomber la soirée pour toi, t’arriveras jamais à l’heure. - Mais… - Allez salut, on se revoit lundi. Damien se vit raccrocher au nez et rangea son portable en pestant contre la jeune fille qu’il venait d’avoir à l’autre bout. - Quelque chose ne va pas ? Demanda le jeune homme. - Soirée fichue. - Je crois que c’est le cas pour tout le monde. Lui sourit la rouquine qui se trouvait dans le groupe. - Et dire que pour une fois on pouvait sortir. - Bon allez j’y vais moi. Dépité, Damien commença à partir d’un pas rapide. Il n’avait pas l’intention de continuer à geler sur place. Il fut cependant attrapé et tiré en arrière par son écharpe. - J’ai bien une idée si vous la voulez ? Tout le monde se tourna vers le brun qui souriait de toutes ses dents comme s’il allait pouvoir sortir tout le monde de ce mauvais pas. - Je connais pas mal Paris, et, il y a une petite boîte sympa pas loin en métro. Ça vous dit ? - C’est cher ? Demanda tout le monde d’une même voix. - Non, en tout cas nettement moins que celle où nous allions. - Dans ce cas … Il y eut des regards échangés et tout le monde fut d’accord. Descendant rapidement les escaliers du métro, ils se mirent à courir alors que les portes n’allaient pas tarder à se fermer. Ils arrivèrent à chopper le métro de justesse. Riant ils se laissèrent tomber sur les sièges. - Et bien, on a eu de la chance sur ce coup. - Oui, énormément, au fait, moi c’est Marion. Elle était de petite taille, les cheveux ondulés d’un blond légèrement platine, des yeux bleus, un visage rond mais agréable à regarder. On ne pouvait voir de ses vêtements qu’un pantalon noir tombant sur une paire de chaussures vernies. - Moi c’est Laetitia. D’une taille plus grande, elle portait un manteau court laissant visible une longue jupe noire. Ses cheveux étaient roux et retenus en une queue de cheval, des yeux marrons pétillaient de malice. - Et moi c’est Stéphanie. Enchantée. Elle devait être la plus grande des deux, ses cheveux courts noirs lui donnaient un petit air sévère mais ses yeux verts lui accordaient un certain charme. Elle portait quant à elle, ce qui ressemblait à une robe chinoise, recouvert par un long manteau laissé entrouvert. - Enchanté aussi mesdemoiselles, moi c’est Grégory. Il avait dit ça avec un grand sourire comme s’il semblait en avoir une sacrée collection. - Damien. Il fit un petit sourire discret, il n’était pas vraiment habitué à ce genre de sorties de fortune avec des personnes qu’il ne connaissait même pas et qui avaient l’air d’être nettement plus vielles que lui. - C’est loin, Greg’ ? - Absolument pas et vous allez voir, ce sera assez simple mais accueillant. Et puis on pourra prendre un noctambus pour rentrer tous ensemble. - Cool, franchement tu sauves notre soirée là. - Je sais, c’est pour ça que je vous ai proposé de venir. Il avait du charme, il avait un don pour attirer les regards, il avait du parler, il savait comment se tenir. Ce garçon était vraiment quelqu’un qu’on ne rencontre pas tous les jours. Alors que Damien se faisait ce petit topo, quelques voyageurs montèrent dans le métro. Les regards se posèrent sur eux puis sur Grégory. Il avait vraiment l’air d’attirer l’attention et pourtant, personne ne l’avait remarqué à l’arrêt de bus. Il était étrange. Enfin Greg’ se leva pour leur intimer l’ordre de descendre, ils étaient arrivés à la bonne station. Parlant joyeusement, Marion et Laetitia semblaient vraiment heureuses de voir leur soirée prendre une bonne tournure. Après quelques minutes de marche dans le froid, ils arrivèrent devant un bâtiment éclairé. Il y avait une longue file d’attente et deux vigiles faisaient attention à ne pas laisser entrer n’importe qui, n’importe comment. Stéphanie poussa un petit soupir devant le monde qu’il y avait avant de se mettre en route suivie par Laetitia, Marion et Damien pour la fin de la file. Seulement un fois de plus, le châtain n’eut pas le temps de faire un geste de plus qu’il était tiré en arrière par son écharpe. Grégory leur fit comprendre de ne pas aller tout là-bas. Il se dirigea vers les vigiles en faisant un grand geste. Timidement, les autres le suivirent sans vraiment savoir ce qu’il allait leur faire. Une chose du moins était sûre, Grégory n’avait pas l’attention d’attendre dans le froid aussi longtemps pour rentrer dans la boîte. - ‘Lut ! - Oh Greg’, je croyais que tu devais aller ailleurs cette nuit. - Ouais mais finalement, je viens ici. Le plus grand des deux gardes lança un regard à la petite troupe juste derrière. Les filles tentèrent de ne pas croiser son regard alors que Damien avait les yeux perdus dans le ciel, attendant apparemment ce qui allait découler de cette conversation. - Tu as ramené du monde à ce que je vois. - Ouais, je ne pouvais pas les laisser tout seul à l’arrêt de bus. - Allez, rentrez, vous allez geler sur place. - Merci, à toute. Grégory se tourna vers les quatre autres pour les faire entrer alors que dans la foule, tout le monde se mettait à râler. Pourquoi, eux, avaient-ils le droit de rentrer avant tout le monde alors qu’eux gelaient sur place depuis un moment en espérant pouvoir mettre un pied à l’intérieur ? Gênés, ils suivirent tout de même le mouvement. Greg’ passa les portes pour arriver dans un petit hall chauffé. On sentait certes encore le froid de l’ouverture et fermeture de la porte mais c’était déjà plus agréable. Ils payèrent leur entrée, il était vrai que c’était bien moins cher que la soirée qu’il devait s’offrir normalement. Grégory les dirigea ensuite vers les vestiaires. Une jeune femme aux très courts cheveux violine les accueillit en souriant. - Vos vêtements. Ils les retirèrent alors qu’elle discutait doucement avec Grégory. Il connaissait apparemment vraiment bien cette boîte. - Merci Stess’. - De rien. Elle lui fit un petit signe de la main avant de retourner à d’autres clients qui venaient de rentrer Grégory leur montra une table dans le fond leur demandant de s’y rendre, il disparut ensuite dans la foule. Ils se regardèrent et obéirent. Une fois assis dans le petit coin, ils purent observer la salle. Assez grande, il y avait de la place pour accueillir pas mal de danseurs, les lumières n’aveuglaient pas les personnes et la musique qui passait était variée. Que ce soit apparemment techno ou pop, variété ou jazz, il y en avait vraiment pour tous les goûts. Grégory réapparut se laissant tomber en face de Damien qui laissait son regard vagabonder à droite et à gauche repérant à peu près tout de la configuration de la salle. Une jeune serveuse les tira de leur contemplation en leur apportant des cocktails. Marion se tourna vers Greg’ qui lui fit un grand sourire. - Je me suis permis de vous prendre ça, ce sont les meilleurs. - Oh merci beaucoup. Laetitia se rua littéralement dessus pour boire. Elle ouvrit de grands yeux tellement elle semblait apprécier. - Raa c’est trop bon, ça réchauffe de trop. - C’est un mélange de fruits et d’alcools. - Et ben, je n'en ai en tout cas jamais bu d’aussi bon. Continua Stéphanie. - Heureux que cela vous plaise. Ils ne débattirent pas plus sur les cocktails car une musique techno débuta. Marion fit un bond de sa chaise en criant. - J’adore cette musique. Allons danser. Elle traîna rapidement Stéphanie et Laetitia avec elle jusqu’à la piste, où elles se mirent rapidement à sautiller. Damien resté là, détourna rapidement le regard lorsqu’il sentit celui appuyé de Grégory sur lui. - Tu ne bois pas ? Damien ne répondit pas, restant comme obnubilé par la piste. Il n’allait tout de même pas lui dire qu’il ne buvait pas d’alcool, qu’il n’aimait pas ça et que donc, il allait éviter de goûter ce verre aux couleurs assez chaudes. Voyant qu’il n’avait toujours pas de réponse, Greg’ repassa à l’attaque. - Tu veux peut-être autre chose ? Rien, Damien ne semblait pas enclin à sortir quelques mots pour lui répondre. Soupirant, il avala le reste de son verre avant de rejoindre la piste pour se défouler. Resté seul, Damien se maudit d’être venu, il aurait mieux fait de rentrer chez lui au lieu de se retrouver ici. Il était ridicule, tout le monde dansait sauf lui. La soirée allait mal se finir, il ne savait pas pourquoi, mais il la sentait mal. Il posa son regard sur la piste où se trouvaient ses compagnons d’infortune. Les trois filles se déhanchaient en rythme, ne faisant pas vraiment attention aux garçons qui leurs tournaient autour alors que Greg’ semblait flirter avec tout ce qui bougeait et avait vraiment l’air de bien connaître les lieux. Poussant les verres, il s’étala sur la table. Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’aller en boîte? Il était tellement bien chez lui, au calme, devant son ordinateur. Il n’était pas quelqu’un qui aimait le monde et le bruit mais pourtant il fallait qu’il sorte un peu, sinon il n’allait jamais pouvoir se faire une idée de la vie extérieure comme le lui disait si bien sa charmante sœur. Son repos fut cependant de courte durée, car deux mains se posèrent sur ses épaules pour le secouer. - Allez, viens te bouger un peu. Il n’eut pas le temps de répliquer quelque chose qu’il se retrouvait, il ne savait trop comment, sur la piste. - Bouge un peu. Reprenant ses esprits, Damien tenta une retraite qui se solda par un échec. Greg’ ainsi qu’une femme avec qui il dansait il y a quelques minutes l’obligèrent à se mouvoir. Alors que le corps de la blonde se collait à son dos, Damien frissonna. Il n’aimait pas qu’on le touche. Voulant se dégager, il trébucha et atterrit dans les bras du brun, sourire aux lèvres. Il ne semblait pas vouloir qu’il reparte dans son coin. Une main sur sa hanche, sa jambe entre les siennes, il se mit à bouger sensuellement s’amusant des rougeurs qui naissaient sur les joues de Damien. La jeune femme en profita pour se joindre à eux. Entraîné dans le mouvement, il dut rendre les armes, sa position était bien plus agréable en rythme. La musique changea et Greg’ l’obligea à rester devant lui, lui montrant quelques gestes à effectuer. Commençant à se lâcher, Damien fut surpris de pouvoir trouver ça amusant. Alors que le DJ changeait encore une fois de style, ils en profitèrent pour aller boire un coup. Marion riait assez fort alors qu’elle buvait ce qui semblait être son troisième verre, Laetitia lançait des œillades à un mec plus loin, Stéphanie gigotait sur sa chaise au rythme de la musique. - C’est super Greg’, merci ! Hurla-t-elle. Damien, quant à lui, regardait son verre. Il avait soif, mais il ne pouvait décidément pas se résoudre à boire de l’alcool. - Tu veux que je te commande autre chose ? Malgré le regard gêné du châtain, il se leva pour aller lui chercher quelque chose à boire. Lorsqu’il revint, il lui déposa devant le nez un long verre aux couleurs rosées. Il en but un peu, ce n’était pas mauvais, certes ça avait un drôle de goût, sûrement dû au sirop de mangue, mais ce n’était pas mauvais. Il but pratiquement tout son verre, savourant le fait de pouvoir se désaltérer. Ne sachant pas trop ce qui lui arrivait, il se sentit étrangement attiré par la musique qui passait. Alors que la techno revenait au programme, Damien fut le premier sur la piste à se déhancher comme un diable sous le regard surpris des trois filles. - Waaa je ne pensais pas qu’il pouvait danser comme ça. - A croire qu’il lui fallait juste un déclencheur. Laetitia fut la seule à entendre ce qui venait d’être dit, alors que le sourire amusé de Greg’ s’agrandissait sur son visage. Une jeune femme vint tenir compagnie à Damien qui, malgré tout fut tout de même, mal à l’aise. Greg’, Marion, Stéphanie et Laetitia vinrent le retrouver et le châtain se tourna pour danser avec eux, délaissant la fille qui n’était pas heureuse de ce qui lui arrivait. Alors que la musique tournait au slow, tous furent surpris d’entendre la voix du DJ annonçant que les personnes en piste devaient danser avec celle la plus proche d’eux. C’était un procédé mettant un peu d’ambiance, car tout le monde se retrouvait à partager une danse avec n’importe qui de présent dans la salle. Damien qui n’avait pas d’autre choix, se laissa tomber dans les bras de Grégory qui s’amusait des idées tordues de cette boîte. - J’ai chaud, c’est normal ? - Tu as vu comment tu danses aussi ? - J’ai soif. - Attends la fin. Alors que la tête du châtain était posée sur l’épaule du brun et respirait doucement son odeur, il sentit sa chemise se défaire et tomber au niveau de ses coudes. - Tu auras moins chaud comme ça. - Si tu le dis. Un court silence s’installa avant que Damien ne se remette à parler, son cerveau était un peu dans la brume, il ne savait pas vraiment pourquoi d’ailleurs. Mais ce n’était pas grave. Du moins c’était ce que lui envoyaient ses neurones qui fonctionnaient encore. - Tu as la même odeur que le copain de ma sœur, c’est marrant. - Tu as une sœur ? - Ouais, elle est gentille, un peu mère poule, c’est elle qui m’a obligé à m’habiller comme ça. - Tu n’aimes pas ? Cela te va pourtant bien. - Peut-être mais m’en fiche pas mal d’être bien fringué. Greg’ émit un petit rire. - T’es marrant, tu es timide et introverti alors que tu pourrais être quelqu’un de véritablement très social et agréable. - Je n’ai pas besoin de l’être, ça ne m’intéresse pas d’avoir tous les regards sur moi. La musique diminua et Damien se recula doucement. - ‘Scuse-moi, j’ai besoin de me rafraîchir. Il disparut rapidement pour les toilettes sous le regard brillant de Greg’. Une fois dans la petite salle, il se passa de l’eau sur le visage. Se regardant dans la glace, il ne se reconnut pas. Où était passé ce garçon pâle et timide ? Là, ses joues étaient rougies et il avait une nette envie de se défouler. Il était sûr que ce n’était pas normal mais comment avait-il pu arriver à ressentir ce genre de choses ?
Un bruit suspect lui parvint des toilettes, il se fit discret et écouta. Des voix masculines se parlaient. Damien sentit une drôle de chaleur le prendre au ventre alors que les gémissements se faisaient entendre. Alors que ça s’intensifiait pour finir d’un coup, il se raidit et quitta en courant les toilettes pour arriver aussi rouge qu’une tomate à la table. - Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Stéphanie. - Rien, rien. S’empressa de répondre Damien en buvant d’une traite le reste de son verre. Son regard fuyait étrangement la porte des sanitaires. Grégory voyant le manège du garçon, posa ses deux orbes sur cette porte qui semblait habitée par le diable. Il en vit sortir deux garçons qui semblaient bien sous tout rapport. Damien détourna le visage tout de suite. Laetitia vient s’asseoir en riant. - Danny m’a dit que les deux mecs là-bas passent leur temps à boire et aller aux toilettes. - Il a raison ce sont des habitués. - Je savais pas que c’était une boîte « gayfriendly ». - Maintenant tu le sais. Sourit Greg’ à Marion. - Ouais, c’est pour ça que la fille là-bas me regarde avec insistance. - Fort possible. Ils éclatèrent de rire alors que Damien se sentait de plus en plus gêné. Il se leva d’un coup pour se rendre sur la piste. - Quelque chose ne va pas ? Questionna Stéphanie en arrivant un verre à la main. - Si, si, disons juste qu’il s’est retrouvé au bon endroit mais au mauvais moment. Sous-entendu dit, il alla rejoindre Damien sur la piste. Après deux danses, il lui proposa d’aller boire un verre au bar. Il commanda deux cocktails. Le châtain reprenait sa respiration doucement alors qu’il buvait leur boisson. Les musiques devinrent plus douces, signe que la soirée allait toucher à sa fin. Il était quatre heures trente du matin. Sur la piste tout le monde dansait avec n’importe qui. C’était le moment relax de la soirée. - M’accorderiez-vous cette dernière danse ? Complètement dans les vaps, Damien accepta sans voir le clin d’œil que faisait le barman à l’habitué. Sur la piste Damien repéra Laetitia dans les bras du dénommé Danny qui lui lorgnait dessus depuis leur arrivée. Marion avait accepté la faveur de la brune du fond de la salle et Stéphanie avait trouvé un partenaire avec qui elle semblait bien taper la discute. Alors que Greg’ resserrait sa prise sur sa taille, le châtain piquait du nez, comme s’il sentait les retombées de son excitation d’avant. La chanson prenant fin, tout le monde commença à se diriger vers les vestiaires. Ils se retrouvèrent à la sortie, manteaux bien fermés pour ne pas avoir froid. - Alors, le noctambus est là-bas. Ils s’y rendirent doucement parlant de la soirée avec entrain. A l’arrêt de bus, ils virent qu’ils devaient attendre un moment avant que celui-ci n’arrive. Puis une fois au chaud à l’intérieur, ils se remirent à parler tranquillement. Six voyageurs étaient présents avec eux, sauf que la plupart somnolaient. D’ailleurs de leur côté, Damien avait la tête posée sur l’épaule de Greg’ alors que lui discutait avec Laetitia et Stéphanie, Marion dans le même état que le châtain. Le voyage toucha cependant à sa fin. Dehors, devant leur arrêt, ils se dirent au revoir. - En tout cas merci vraiment à toi. - Ce fut un plaisir. Sur ses mots ils échangèrent leurs numéros de téléphone. Alors que Damien cherchait dans sa poche son portable, son visage blanchit. - Je suis con. - Qu’est-ce qu’il y a ? - J’ai oublié mes clés, je ne vais pas réveiller ma sœur pour qu’elle m’ouvre. Elle va me tuer. - T’as qu’à venir chez moi, je n’habite pas loin. Proposa Greg’. - Mais c’est que… - Allons Damien, tu ne vas pas rester dehors. Il est presque six heures. Fit Stéphanie horrifiée. - Et chez moi, ce n’est pas possible, j’ai déjà les filles. Finit Marion. Damien n’eut pas le choix, les filles partirent vers la gauche alors que les garçons allèrent vers la droite. - Tu es sûr que ça ne dérange pas. - Mais non, y a que mon frère à la maison de toute manière. - Ah..d’ac’ Ils arrivèrent devant un immeuble, Greg’ composa un rapide code et ils entrèrent dans le hall bien plus chaud que dehors. Ils montèrent au second et là, Greg’ fit tourner la clé doucement et entra. Il alluma la lumière du couloir et soupira. - Sébastien, t’es encore debout. - Ouais Damien passa la porte, la referma et se déchaussa. - T’as dévalisé le frigo, j’en suis sûr ! - Nan, il doit rester quelques trucs mais si tu veux, y a de la pizza encore, faut juste la réchauffer. - Trop sympa vraiment ! Tu as faim ? Voyant qu’apparemment on lui parlait, Damien fit son apparition découvrant le frère de Greg’. Il devait avoir le même âge que sa sœur, le teint un peu plus foncé que le plus jeune et les cheveux plus longs. - Je croyais que tu ne souhaitais plus ramener de mecs à la maison depuis Gwen’. - Abruti. Il a oublié ses clés, il habite deux rues plus loin. Je lui ai proposé de dormir ici. - Si tu le dis. - Je vais réchauffer un peu la pizza. Assieds-toi. Damien les joues encore rougies par le sous-entendu, se posa sur une chaise. Laissé seul avec le jeune homme, le frère examina l’invité de la tête aux pieds alors que celui-ci fixait la TV luttant contre la fatigue. Remarquant les yeux légèrement rougis, il se mit à rire. - Et bien tu te nommes comment ? - Damien. Répondit-il sans quitter l’écran. - Tu as quel âge ? - 19 ans. - Sébastien, fiche-lui la paix ! Leur parvint la voix de Greg’. - Gwen’ était tout de même moins timide. - Fiche-moi la paix avec ce connard ! Damien regarda surpris l’entrée de la porte alors que le brun arrivait avec le reste de pizza. - ‘Scuse mon frère, c’est un bourrin. Il lui fit un petit sourire avant de s’asseoir à ses côtés et de manger une part. - Elle ne va pas te mordre tu sais. Damien assez rouge prit une part et la mangea doucement. - Y a vraiment plus rien à cette heure-là. - T’as qu’à aller te coucher. - Nan, c’est bon, j’ai un DVD à rendre demain. Il se leva pour aller mettre le disque dans le lecteur. Greg’ se tourna vers le châtain. - Tu veux en regarder un bout ? - Ouais pourquoi pas. Ils allèrent s’installer sur le divan libre, la pizza sur la petite table basse ainsi qu’une bouteille d’eau et de la bière. L’ayant déjà vu, Damien s’endormit rapidement sur l’épaule du brun. Certain que le plus jeune ne les entendrait plus, Sébastien entama la discussion avec son frère. - Il est sacrément timide. M’étonne que tu aies demandé du tonifiant à Kevin. - Il n’en a pas mis beaucoup dans le cocktail, il réagit assez vite. - Je n'en doute pas. Souriant il se remit à regarder le film. ¤ Quelque chose qui vibrait dans sa poche le réveilla. On l’appelait. N’ayant pas la force de décrocher, il le sortit et le posa sur la table avant de sombrer de nouveau. Peu après ce fut une voix qui le réveilla. - Non ce n’est pas Damien. Ouais il dort. Il…il a oublié ses clés. Damien se releva et fit signe de passer le portable. - Il vient de se réveiller, ’vous le passe. - ‘Lô ! Mouais…nan…pas clé…pas réveillé…Grégory…mouais…Pas tard…Promis…Bye. Il raccrocha et se laissa retomber. - Et bien marmotte, ça ne te réussit pas les nuits agitées. - Hum. - Tu veux déjeuner ? - Hum. - Vais prendre ça pour un oui - Hum. - Par contre marmotte, j’aimerais me lever. Alors que les mots venaient se répercuter dans son cerveau, Damien remarqua que sa tête reposait sur les genoux de Grégory et que son oreiller durant la nuit n’avait pas porté d’autre nom. Amusé le brun se leva. - Des pâtes, ça t’ira ? Si tu veux, la salle de bain est à gauche en sortant du salon, les toilettes juste en face. Il disparut, Damien resta une longue minute ainsi avant de se lever pour aller aux toilettes. Une fois fait, il voulut entrer dans la salle d’eau mais la porte s’ouvrit juste devant lui, laissant paraître Sébastien une serviette autour de la taille. - ‘Lut le minot, bien dormi ? Il est vrai que mon frère est très agréable. Les joues se tintèrent de rouge, le châtain s’enferma dans la salle de bain en claquant la porte. - Sébastien, qu’as-tu encore fait !? - Rien, rien. Quelques minutes plus tard, Damien rejoignit Greg’ dans la cuisine, ça sentait relativement bon. - Excuse-moi, je devais faire des courses demain. - Ah mais les pâtes c’est très bien. - Prends les assiettes et mets-les sur la table. Fit Greg’ en souriant. Damien exécuta. - Ton frère ne mange pas là ? - Nan, il a un match. - Match ? - De basket minot. Dit Seb en passant la porte. Sébastien récupéra le DVD dans le lecteur avant de repartir. Greg’ arriva avec la casserole, il servit les deux assiettes avant de s’asseoir. Ils mangèrent tranquillement. Sébastien repassa, s’arrêta pour prendre une des pâtes restantes dans la casserole. - Tu te crois où ? - Pas mauvaises. - Tu vas être en retard abruti. - Ouais, ouais, faites pas de bêtises. La porte claqua et Greg’ soupira. Un silence pesant s’installa et il alluma la TV sur la chaîne musique. Ils commentèrent quelques instants les clips puis vint le moment de la séparation. - Je te raccompagne. Dans la rue, ils marchèrent en silence, il y avait quelques flocons qui tombaient. Arrivés sur le perron, Damien regarda Greg’. - Merci pour la soirée et pour m’avoir hébergé. - Ce fut un plaisir de te servir d’oreiller. Damien rosit, Greg’ posa sa main sur sa joue. - T’es vraiment quelqu’un d’assez timide. - Je sais. Il lui retira un des flocons de ses cheveux. - Au plaisir de te revoir. - J’ai ton numéro de toute manière. Greg’ sourit et rapidement déposa un baiser sur ses lèvres froides avant de partir. - Bye. Damien rougit comme pas possible. - Après ça, comment veut-il que je l’appelle ? Restant un moment sur le perron, il finit par se bouger. Il sonna chez lui et sa sœur vint lui ouvrir. - Franchement, oublier tes clés. L’accueillit-elle, les sourcils froncés. Damien entra en la bousculant, il retira son manteau lentement. Surprise, sa sœur referma la porte. - Quelque chose ne va pas Dam’ ? - Tout va bien. - C’était qui au tel’ ? Je ne savais pas que tu avais un pote dans le coin. - Hum. Semblant se rendre compte de quelque chose, elle ouvrit de grands yeux. - Dam’, j’ai eu Caro, elle m’a dit que tu n’étais pas avec eux… Damien disparut dans le couloir, entra dans sa chambre et s’écrasa sur son lit. Elle le suivit de près. - Dam’ ! - Rien. Chuis juste fatigué. Elle fit le tour de la pièce du regard avant de se diriger vers le bureau. Elle s’assit sur la chaise devant l’ordinateur. - Tu ne veux pas me raconter ? - Y a rien à raconter. Y avait des perturbations sur la ligne de bus, donc je ne pouvais pas y être à l’heure, me suis fait envoyer chier et avec d’autres personnes à l’arrêt on a improvisé une soirée. Greg’ connaissait une boîte sympa. - Greg’ ? - Ouais, le mec que tu as eu au tel’. - Donc après tu as dormi chez lui ? Damien évita de rajouter le « sur lui plus exactement ». - Ouais. - Tu ne me dis pas tout… Damien maudit le fait que sa sœur ait un sixième sens pour détecter ce qui n’allait pas. Elle s’occupait de lui depuis bien trop longtemps pour ne pas arriver à déceler toutes traces de non dit. - Il m’a embrassé. - Répète ? Étouffé par l’oreiller, elle n’avait rien entendu. Il sortit son visage rougi. - Il m’a embrassé. Et il le refourra dedans. Restant un instant interdite, elle se passa une main dans les cheveux. - Vous aviez trop bu ? Tu sais que tu ne tiens pas l’alcool… Il sortit brusquement la tête de l’oreiller pour se mettre à parler, criant pratiquement les mots qui passaient ses lèvres. - Même pas ! C’était là, juste devant l’immeuble. Son frère faisait plein d’allusions douteuses, à la boîte on a dansé ensemble mais je ne pensais pas que je l’intéressais ni même qu’il était gay. Je croyais qu’il voulait juste m’obliger à danser. - Calme-toi, calme-toi. Ça ne sert à rien de t’exciter. - Tu ne comprends pas, y avait aussi ces garçons dans les toilettes qui… Il rougit encore plus et remit sa tête dans les tissus pour cacher les jolies teintes qu’il avait pris. Elle explosa de rire devant le fait qu’il n’arrivait pas à finir sa phrase. - Je vois, une boîte « gayfriendly ». C’est vrai que c’est sympa ce genre d’endroits… - Emma ! - Ok je me tais, mais tu te doutais depuis un moment que tu étais gay. - Oui mais voilà. - Dam’, tu as 19 ans, les trois petites amies que tu as eues au lycée n’ont pas tenu plus de deux semaines, tu me disais que tu avais du mal. A ce moment tu as bien compris que ton penchant était pour les mecs. Damien pesta mais hocha de la tête. - Dans ce cas, qu’est-ce qui t’a retenu avec lui alors que tout poussait à croire qu’il avait flashé sur toi. Il y eut un tout petit temps de silence alors qu’un bruit étouffé lui parvenait. - On ne se connaît pas. Elle sourit, avant de se lever et de lui caresser les cheveux. - Il ne te reste plus qu’à apprendre à le connaître, si c’est juste ce qui te dérange. - Hum…tu as raison. - Je sais, je suis ta grande sœur. Allez repose-toi, maman et papa rentrent ce soir. Elle quitta la salle en le laissant seul, dans le noir, remuant ses pensées. ¤ Après cet incident boîte, Damien se retint durant une demi-journée pour ne pas envoyer un texto. Il savait parfaitement que c’était à lui de faire le premier pas pour que leur semblant de début de relation ne s’approche de la réalité. Il finit par craquer au milieu d’un cours de théologie classique alors que le professeur l’endormait relativement. Rapidement tapé, il l’envoya et attendit une réponse. Par un simple petit « bonjour, comment tu vas ? Moi j’m’ennuie en cours », ils avaient pu entamer un dialogue. Seulement, le forfait étudiant qu’avait Damien ne lui permettait pas de l’appeler, d’un côté, ça l’arrangeait énormément parce que les échanges par texto le gênait nettement moins qu’à vive voix. Et il était trop timide pour lui parler par téléphone. Et de l’autre côté, Grégory ne pouvait pas utiliser son portable pour appeler. Se voir était aussi une option peu possible car Damien était étudiant en faculté, et avait des cours toute la journée alors que Grégory qui avait 22 ans, travaillait tous les jours sauf le samedi et le dimanche et ses horaires étaient en décalage avec les siennes. Mais bon, il avait pu apprendre son âge, il était quand même plus vieux que lui. Il aimait beaucoup le sport, tout comme son frère il avait fait partie de l’équipe de basket de la ville mais il avait dû arrêter à cause d’un problème aux genoux. Mais bon, il se vengeait sur la piste en boîte. Il était comme lui, il aimait beaucoup les bandes dessinées, les films et autres animations. Il écoutait tous types de musique, mangeait à peu près de tout. Emma était amusée de le voir se ruer sur son portable lorsque celui-ci émettait le doux bruit du reçu d’un texto. Ses parents ne comprenaient pas grand-chose, mais le voir dans les nuages pour une personne les rassurait un peu plus que de le voir tout le temps sur son ordinateur, des cernes autour des yeux aussi noires que la suie. En moins de trois jours, il s’intéressait à beaucoup plus de choses, demandait des livres dans la bibliothèque de ses parents pour voir s’ils avaient le titre en question ou pas. A la fac, Caroline avait été désolée pour lui mais était plus intéressée de savoir où il avait été passé la nuit pour que sa sœur l’appelle elle, le matin, parce qu’il n’était pas dans sa chambre. Il lui avait alors raconté les grandes lignes et elle voulait absolument s’y rendre avec les autres. Il avait donc demandé l’adresse à Greg’ qui avait été heureux de la lui donner. Damien en avait profité pour lui dire qu’ils y allaient ce vendredi-là car c’était un week-end sans partiel. Jeudi soir, Grégory ne savait toujours pas s’il pourrait se libérer mais lui promit de faire son possible. Damien avait envie de le revoir même s’il redoutait le fait de se retrouver devant lui, il avait comme un besoin de le voir. Parce que les mots c’était bien beau, seulement, il avait cette sensation que même s’il apprenait à le connaître, il fallait tout de même qu’il le voit à présent pour tout certifier. Vendredi soir, Emma remarqua qu’il avait cette petite lueur d’espoir dans les yeux mais surtout qu’il était tout excité. Sa mère qui était dans la cuisine en train de préparer le dîner passa la tête dans le couloir pour crier. - Damien, veux-tu bien cesser de courir partout! - Oui m’man ! Papa, la salle de bain est libre ? - Je sors, je sors. La place libérée, le châtain s’y engouffra pour se laver, et ressortit à peu près propre. Sa sœur fut amusée de le voir passer en courant une serviette autour de la taille, le corps encore trempé. Elle se permit de le suivre, elle était persuadée qu’il aurait besoin d’aide. - Emma, viens mettre la table. - Désolée m’man, j’aide déjà quelqu’un. Sa mère pesta, mais elle entra tout de même dans la chambre pour trouver son frère jetant ses vêtements sur son lit comme s’il n’avait rien à se mettre. Ce qui était le cas. Elle avait fait un tour dans sa penderie la semaine dernière et ça avait été dur de trouver quelque chose de présentable, pas trop large et qui avait de la classe. - Besoin d’aide ? - Euh. Damien sortit du placard la mine dépitée. Elle sourit et disparut dans sa chambre pour revenir peu de temps après avec un jean noir et une chemise blanche. - J’ai emprunté ça au frère de Mathieu. - C’est que… - Oh ne sois pas gêné, ça l’amuse. Damien lui tira la langue. Mathieu avait beau être le copain de sa sœur depuis maintenant un an, il n’arrivait pas à se dire que ce grand garçon qui était dans une entreprise en tant que commercial sortait avec sa sœur qui n’avait qu’un job à mi-temps. - Allez enfile-moi ça, et mets quelque chose en dessous de la chemise. Elle le laissa seul. Lorsque sa mère cria un « à table ». Elle attendit de voir son frère. Celui-ci arriva, pour manger, vêtu du jean noir qui lui allait bien et tombait sur ses pieds sans qu'il ne marche dessus avec ses chaussures. La chemise blanche, était mise sur le haut noir de la dernière fois. Ses cheveux étaient coiffés à l’ébouriffer et il avait fait disparaître ce qui restait de ses cernes dues au fait qu’il avait peu dormi cette nuit. - Et bien, je ne pensais pas un jour te voir si bien habillé. Remarqua son père. - Roo Eric, laisse-le donc, il est jeune, il a le temps. - Mais je ne dis pas le contraire, c’est juste qu’il aura fallu qu’il sorte pour le voir dans cet état-là. - Je vais être en retard. Il avala rapidement ce que lui avait mis sa mère dans son assiette et quitta la table pour prendre son manteau. Alors qu’il allait passer la porte, Emma lui lança un rapide. - Tu n'as pas oublié tes clés ? Une tête châtain réapparut lui tirant la langue. - Et même si c’était le cas, ça te dérangerait ? - Je connais une personne que ça ne dérangerait sûrement pas. Damien fit comme s’il n’avait rien entendu et la porte claqua pour de bon cette fois-ci. Le père et la mère se tournèrent vers la jeune fille, le regard oscillant entre la surprise et l’amusement. - On peut savoir ce que c’est que toutes ces cachotteries ? Emma retourna à son assiette faisant mine de n'avoir rien entendu. - Laisse tomber ma chérie, ces deux-là se parlent bien plus qu’à nous. ¤ Arrivé à la station de métro, Damien fut un peu triste de ne pas trouver Grégory, mais d’un autre côté, il lui avait dit qu’il ne serait sûrement pas là. Mais il avait tout de même espéré qu’il traînerait dans le coin comme la dernière fois. Prenant l’escalier menant à son moyen de transport, il prit le train cinq minutes avant que celui-ci ne démarre. Alors que le bip des portes se faisait entendre, il se prit à repenser à leur première rencontre et leur voyage dans le wagon. C’était le même, la même place, seulement, il était seul cette fois. Avec du recul, il se disait qu’il avait agi vraiment comme quelqu’un de stupidement timide, mais c’était sa nature et même si là, il était motivé pour voir Grégory, il savait parfaitement qu’en face de lui, tout allait fondre et qu’il redeviendrait ce garçon qui ne sait pas ce qu’il veut. Les minutes passèrent et il se demandait à nouveau s’il avait bien fait de retourner à cette boîte. Soupirant, il entendit le métro s’arrêter et la voix cent pour cent enregistrée annoncer la station. Il descendit et se retrouva rapidement dans le froid de la nuit. Les lumières de l’entrée furent bientôt en vue et il repéra la file d’attente bien moins longue que la dernière fois. Grégory avait bien fait de leur dire d’y aller avant minuit, ça leur éviterait de se geler durant un moment et surtout d’attendre bêtement. Caroline et quelques copains étaient déjà là. Il les rejoignit et peu de temps après, une autre personne arriva. Ils n'étaient pour le moment que cinq. Il en manquait deux. Alors qu’ils arrivaient aux deux vigiles, Damien se sentit mal à l’aise lorsque celui avec qui avait discuté Grégory la première fois le regarda. - Vous pouvez rentrer. - Mais Cécile et Louis, on ne les attend pas ? Demanda Nathalie. - Ils n’avaient qu’à être à l’heure, je ne vais pas poireauter trois heures dehors. - On avait dit qu’on attendait tout le monde. Fit Damien. - Ouais c’est ça. Et Caroline entra dans la boîte, Nathalie regarda Damien puis soupira avant de suivre le mouvement. Resté un moment seul dehors, il fut bien obligé de faire de même. Il retrouva les autres au guichet pour payer l’entrée, une fois fait, ils allèrent aux vestiaires. - Tiens, mais ne serait-ce pas le gamin de Greg’ ? - Euh Stess’ c’est ça ? - Stessy, ouais mon chou. Elle lui fit un grand sourire avant d’aller chercher des cintres et des numéros. - Ne les perdez pas. Caroline hocha de la tête puis se tourna vers le petit couloir menant à la grande salle. Stessy quant à elle se pencha vers Damien. - Passe-moi tes affaires, je vais les ranger comme il faut. - Et… - Garde-les mon chou. Damien se retrouva seul avec son argent et le mit dans sa poche. Il fit un petit sourire à Stessy qui revenait pour accueillir d’autres personnes et disparut dans la salle de danse avec ses camarades. - C’est sympa comme tout ici ! S’exclama Caroline en faisant voleter ses cheveux courts bruns. Il y avait tout de même du monde déjà. Il fallait dire que le fait qu’avant minuit ce soit les danses à deux permettait un peu d’activité pour ceux qui souhaitaient se dépayser. Ils s’assirent à une petite table au fond et se mirent à discuter joyeusement. Peu de temps après, les deux manquants arrivèrent et ils purent se dire au complet. Ils étaient donc sept, il y avait Caroline qui menait tout le monde là où elle le voulait la plus part du temps. Damien aimait de moins en moins ses manières. Suivait à sa droite Nathalie, visage toujours souriant, douce et calme, elle avait les cheveux aux épaules d’un roux châtain. Ensuite Nicolas, plutôt excentrique qui n’attendait qu’une chose de pouvoir se vider son premier cocktail. Lui était noir de peau et ses cheveux étaient maintenus en une queue de cheval, le tout soigneusement tressé en une multitude de petites tresses. On passait ensuite à Louis qui était de type asiatique, ses cheveux noirs coupés courts sous ses oreilles. Son vrai prénom était compliqué à prononcer et tout le monde l’appelait par celui français. S’ajoutait Elodie, une fille du même type que Caroline, toujours à donner des ordres et surtout légèrement énervante lorsqu’elle se mettait à glousser avec la chef du groupe. Cheveux longs parsemés de mèches blonde platine, elle était vraiment le genre de fille que Damien exécrait. Et enfin juste à côté de lui, se trouvait Cécile, de type sombre, elle avait tout d’une gothique sans se dire gothique. Pour elle, c’était simplement sa façon d’être et elle ne voulait appartenir à aucun groupe. Une demi-heure plus tard, Caroline se leva suivie d’Elodie et elles partirent commander quelques boissons. Nicolas se leva pour les rejoindre, il préférait d’après ses propres dires, savoir ce qu’elles allaient commander. La musique changea doucement pour passer à une de type latino. Damien scrutait la salle en se demandant si Grégory allait apparaître ou pas. Cécile posa sa main sur son bras comme pour lui faire comprendre qu’il fallait qu’il cesse de bouger dans tous les sens. Il lui fit un petit sourire pincé. Il aimait beaucoup Cécile, elle était la seule fille avec qui il avait réussi à nouer une amitié dans sa fac. Elle arrivait toujours, tout comme sa sœur d’ailleurs, à savoir ce qu’il pensait ou quand ça allait mal. - Gyaaa tu as vu comme il était mignon. Cria Elodie en s’asseyant. - Ouais à tomber, franchement, il est à tomber. - De quoi vous parlez les filles ? Demanda Louis. Caroline lui fit un grand sourire. - Du barman, il est trop beau. Tout à fait mon genre. - Tu veux dire le mien ouais. - L’ai vu en premier, je te préviens, à sa pause, c’est moi qui vais l’inviter. Elles se défirent du regard avant que Nicolas ne se laisse tomber sur sa chaise. - Ah celles-là, dès qu’il y a quelqu’un qui sort du lot, tout de suite, elles se ruent dessus. Vous ne pensez pas qu’il est peut-être déjà pris ? Elodie lui lança un regard noir, une lueur mauvaise au fond des yeux. - C’est un homme, ça résiste rarement aux charmes d’une belle jeune femme. Nathalie soupira, entendre ça la déprimait. Cécile quant à elle se leva et tira Damien. - Viens danser. Se laissant entraîner sans broncher, il laissa la brunette lui montrer comment il fallait se placer pour danser ce genre-là et ils furent rapidement rejoints par Louis et Nathalie alors que Nicolas allait inviter une jeune fille qu’il avait repéré plus loin. Luttant pour rester dans le rythme de son amie, Damien se vida totalement l’esprit pour se concentrer sur la danse. Cécile le voyant faire ainsi fut bien heureuse de ne pas le voir se prendre encore la tête sur la mystérieuse personne qu’il semblait attendre en scrutant attentivement l’entrée. Le latino laissa place à des bons vieux tubes des années 70/80. Tout le monde se démena avec vivacité. Sautant, chantant, la chaleur monta rapidement au fur et à mesure que la salle se remplissait. Alors qu’on atteignait les une heure du matin, ce fut le tour de musique plus douces, pour calmer un peu les entrains, qui se fit entendre. Ils rejoignirent leur siège. Louis, Nathalie, Cécile et Damien regardaient Caroline et Elodie danser au corps à corps avec deux mecs pris au hasard dans la foule. Les cocktails finis, ils repartirent danser un peu, la techno venait de prendre place. Cécile entraînait Damien dans un rythme qu’elle s’amusait de le voir suivre. Caroline qui les voyait danser ainsi rejoignit le petit groupe. - Et bien je ne pensais pas que tu dansais comme ça Damien. - J’ai fait une bonne rencontre. - Tu m’en diras tant. Son regard se posa ensuite sur Cécile qui avait vraiment le rythme dans la peau. Alors qu’une jeune femme posait une main sur la hanche de la brunette, celle-ci se tourna vers elle pour danser en couple. Damien remarqua bien que ce n’était pas vraiment dans les goûts de Caroline de voir danser une fille qu’elle côtoyait tous les jours avec une autre. Se retrouvant seul avec Caroline, Damien cessa de danser et lui signifia qu’il allait faire un tour au bar. Soupirant une fois accoudé à celui-ci, il laissa son regard errer sur la piste, s’amuser comme ça lui plaisait au final mais il lui manquait tout de même une présence. S’attardant sur Cécile qui parlait avec la jeune demoiselle, il sourit en se disant qu’elle aussi passait une bonne soirée malgré sa réticence à aller en boîte. - Alors petite marmotte qu’est-ce que je vous sers ? - Un truc sans alcool. Répondit-il sans faire attention. - Il ne me semblait pas vous avoir fait goûter de truc la première fois que vous êtes venu ici. - Je… Il ne finit pas sa phrase et se retourna rapidement vers le barman, ses yeux s’ouvrirent surpris et sa mâchoire toucha quasiment terre. - Ferme la bouche, tu vas finir par gober je ne sais quoi. - Greg’ ? - Ouais c’est moi. Un homme commanda une double Tequila. Il le servit avant de revenir à Damien. - Tu aurais pu me dire que tu travaillais ici. - J’ai oublié. Le brun lui sourit avant de s’accouder au comptoir. - Comme tu vois, je n’ai pas pu me libérer. - Mais ce n’est pas pareil. - Ah bon ? Damien rosit au regard appuyé de Grégory. Il le savait, il l’avait prévu, se retrouver devant lui, le rendait vraiment plus timide que la normale. - C’est juste que… - Un malibu. - ‘Scuse-moi. Il servit le couple et revint. - Tu disais ? - Rien. - Allez, j’aime bien qu’on finisse ses phrases. S’amusant de la rougeur de ses joues, il s’affala un peu plus sur la table de bois. - J’aime bien quand tu rougis. Et ce fut reparti pour un tour. Damien ne savait plus vraiment où se mettre. Il fut sauvé enfin, on ne pouvait pas donner ce qualificatif pour sa position en sachant que c’était Elodie qui s’installa à ses côtés. - Je pourrais avoir un Cocktail sexy show ? - Mais bien sûr. Il se retourna pour préparer le tout. La jeune fille se tourna vers Damien. - Tu le connais ? - Oui. - Tu crois que tu pourrais m’avoir l’heure de sa pause ? Damien se retint de répondre quelque chose. - S’teuplaît, faut que j’ai l’avantage sur Caroline. Voyant que Grégory allait se retourner pour lui donner la boisson, elle se releva rapidement. - Merci, t’es vraiment un amour. Elle prit le verre en faisant un clin d’œil au barman et rejoignit la table. Grégory soupira en la voyant partir en se dandinant. - C’est avec ça que tu traînes à ta fac ? - Entre autre. - Elle est mignonne celle avec qui tu dansais tout à l’heure. - Parce qu’en plus tu m’espionnes depuis un moment comme ça. Les lèvres de Grégory s’incurvèrent. - J’aime te regarder danser. Même si j’avoue que je préfère danser avec toi. Il disparut pour préparer trois boissons. Damien soupira et le regarda faire, son visage entre ses mains. Il était adroit, maniait les bouteilles avec doigté, et surtout il avait du charisme, énormément de charisme. En le voyant ainsi travailler et parler avec les clients, il se demandait comment il pouvait s’intéresser à lui. Le voyant sourire à une adolescente bien en forme et fort jolie, il s’éloigna du comptoir. Il fut cependant rattrapé par la main qui avait à peine quitté le bois du bar. - Ma pause est dans dix minutes. En attendant tiens, je l’avais préparé en attendant que tu viennes. C’est ma spécialité. Il lui fit un grand sourire en lui donnant le cocktail et repartit à ses commandes. Damien sur un petit nuage retourna à la petite table, où il s’assit en sirotant une boisson aux couleurs bleutées. Il ne savait pas ce qu’il y avait dedans à part un bon colorant, mais c’était agréable. - Alors ? Demanda Elodie en arrivant de la piste de danse en même temps que Caroline. - Alors quoi ? Fit celle-ci. - Ça ne te regarde pas, c’est entre moi et Damien. - Dans ce cas, si c’est si secret, tu n'as qu’à être plus discrète. Elle disparut aux toilettes. Elodie repassa à la charge. - Alors, tu t’es renseigné? Quand est-il libre ton pote? - Hum. - Allez te fais pas prier. - Il m’a dit qu’il prenait bientôt sa pause. - Trop fort, je suppose qu’il viendra ici pour te voir. - Sûrement. Le silence revint lorsque Caroline s’assit. Nathalie qui commençait à s’ennuyer prit une gorgée du cocktail de Damien. - Franchement, j’aurais pu amener Jeremy je ne vois pas en quoi ça t’aurait dérangé. - Parce que c’est plus sympa sans couple dans le groupe. - T’es chiante quand même. Damien se leva pour dire quelque chose mais fut devancé par Caroline. - Ecoute profite un peu, t’as un mec là-bas qui ne cesse de te regarder, va danser avec lui. Nathalie prit un air outré. - Moi ma chère je suis fidèle. Et j’aime mon copain. - Personne ne t’empêche de l’aimer. Ici c’est un endroit pour se défouler. Cette fois-ci, Damien tendit la main à Nathalie. - Viens danser, ce n’est pas moi qui irais faire des gestes déplacés. Acceptant la main tendue, ils se rendirent sur la piste pour une danse en couple sur une musique douce. Nathalie lui offrit un petit sourire pour le remercier. Lorsque la chanson changea, Cécile arriva avec la jeune femme avec qui elle dansait et tira Nathalie avec elles. Damien ne comprit pas jusqu’à ce que deux mains se posent sur ses hanches et qu’une voix chaude s’adresse à lui. - M’accorderiez-vous cette danse ? - Je n’ai plus de partenaire alors pourquoi pas ? Grégory se resserra contre lui et se mit à se mouvoir. Damien bénit le fait qu’il était de dos, comme ça, le brun ne pouvait pas voir la jolie teinte rouge qui apparaissait de plus en plus sur ses joues. - Je ne savais pas que vous pouviez danser si bien. - J’ai eu un bon prof d’une soirée. - Vraiment. Je me dois de le féliciter dans ce cas. Damien posa ses mains sur celles de Grégory. - Moi de le remercier. Il sentit deux lèvres se poser dans son cou. - Je ne vois pas pourquoi petite marmotte. - Moi si. Damien se retourna pour ancrer son regard dans le sien et sourire. - Tu pourrais au moins nous le présenter. Fit la voix bien connue de Nathalie. Damien se retourna d’un bloc aussi rouge que possible en tombant sur les trois jeunes filles. - Moi qui dansais avec toi, me retrouver avec Cécile qui me dit que le prince charmant de Dam’ est là et que je dois céder ma place. Grégory se mit à rire en passant un bras autour des épaules de Damien. - Je ne pouvais vous le laisser ma belle princesse. Même si entre vos jolies mains, il ne risquait rien. Nathalie rougit légèrement et Cécile prit la main de sa cavalière. - Et bien moi je te présente Jeanne. Voici Damien. Le châtain hocha de la tête pour saluer et se racla la gorge. - Euh Grégory, le garçon que j’ai rencontré à l’arrêt de bus la semaine dernière. Nathalie se pencha vers Cécile sans la moindre discrétion. - Apparemment il n’est pas qu’une rencontre. Cécile se mit a rire puis fit un sourire énigmatique aux deux garçons. - Moi je trouve que vous allez bien ensemble mais attention – son regard changea – Tu fais du mal à mon petit Damien et tu le sentiras passer. Et sur ses mots elle se tourna vers Jeanne avec un grand sourire. Grégory se baissa pour arriver à hauteur de son oreille. - Elle me fait peur ta copine. - Cécile, c’est un ange, un peu noir mais un ange. Nathalie sourit avant de parler à son tour. - Et si on allait s’asseoir tous ensemble. - D’accord, je vais me chercher une boisson et j’arrive. Tu me gardes une place à côté de toi. Grégory disparut dans la masse et les autres allèrent s’asseoir. Cécile et Damien ramenèrent deux chaises autour de la petite table alors que Caroline parlait avec Elodie de fringues et mecs. - Je vous présente Jeanne. Fit Cécile. Louis salua la jeune femme avant de replonger son nez dans son cocktail. - Où est Nicolas ? Questionna Elodie. - Il danse là-bas. Elle suivit le doigt de Nathalie pour tomber sur deux personnes dansant plus que serrer sur un rythme assez rapide. - Me revoilà. Grégory se laissa tomber sur la chaise juste à côté de Damien. - Voici Grégory. Le garçon qui m’a présenté cette boîte et accessoirement le barman du club. Caroline et Elodie se mirent en mode séduction. - Moi c’est Caroline. - Et moi Elodie. - Tu as quel âge ? - 22 ans. - Tu bosses donc ici toute la semaine. - Oui. - C’est cool. Ça doit être sympa de bosser tous les soirs dans une boîte. S’exclama Caroline. - Ouais moi qu’est-ce que j’aimerais aussi. L’ambiance est super fun. Louis, devant tant de stupidité, se tapa le front de sa main et Nathalie se demanda si elles avaient un cerveau. Cécile quant à elle, souriait. Grégory but une gorgée de son cocktail. - Oh certes, c’est sympa au début, mais c’est vite lassant. On est décalé avec les gens, on ne peut pas voir comme on aimerait ses amis parce qu’on bosse quand eux sortent. Il faut s’accrocher pour avoir des relations et beaucoup de patience aussi. Et puis ce n’est que parce que je n’ai pas encore trouvé ailleurs que je bosse ici. - Oh et tu as un diplôme de quoi ? Demanda Cécile. - Gestionnaire. Damien se tourna vers Grégory surpris. - Et oui tu peux le regarder comme ça, lui, il est fort en math. Se mit à rire Louis. - Gniagniagnia. - Allons, y’a pas de mal, tu es littéraire et lui matheux, faut de tout pour faire un monde. Regarde mon copain est un scientifique et nous sommes ensemble depuis deux ans maintenant. - C’est vrai. Sourit Damien. - Oh ça promet de belles choses tout ça ! Fit Cécile en posant sa tête sur l’épaule de Jeanne. Grégory s’amusa des deux petites teintes rouges qui venaient de coloriser les joues du châtain. Posant son verre, il regarda sa montre avant de se lever. - Vous m’excusez. Et il disparut. Caroline posa ses mains sur la table. - Il n'est pas cool ton pote Damien. - Tu dis ça parce qu’il ne veut pas de toi. Ajouta malicieusement Nicolas en venant prendre une gorgée de sa bière sur la table. - Toi, on ne t’a pas adressé la parole. - Mais Caro a raison. Il est beau gosse mais voilà quoi. - Tu ne t’es pas dis qu’il était peut-être déjà maqué ? - C’est bizarre ça me rappelle notre conversation du début de soirée. Remarqua Nathalie. - Hum. Fit Damien. - Tu parles c’est un mec, te dis, ils sont tous… Elle s’arrêta en entendant une douce mélodie signe de danse en couple. - Tiens, elle est très belle cette chanson. - Oui, un beau message d’amour en tout cas. Damien se tourna vers Cécile qui le regardait pour appuyer son sous-entendu. Une main se posa sur son épaule puis le visage tant apprécié du brun apparut devant ses yeux. - Tu m’offres ma dernière danse avant que je reprenne mon service petite marmotte. - …o…oui… Il fut tiré sur la piste et rapidement enlacé, ne pouvant plus que poser sa tête dans le creux de son épaule. Cécile se délecta du visage blafard et surpris des deux filles avant de les rejoindre avec Jeanne. Nathalie quant à elle, regarda les deux couples danser sur la piste. - Vous n’allez pas danser tous les deux ? S’étonna Nicolas en regardant Nathalie et Louis. - Nan, cette chanson est pour les amoureux. - Et puis nous avons le droit à un beau spectacle ici. Caroline et Elodie envoyèrent un regard noir à la jeune fille avant de regarder ailleurs que sur la piste. - Elles m’ont l’air de méchante humeur tes amies. - Ce ne sont pas mes amies, seulement des copines de fac. - Oh. - Et puis, elle n’avait qu’une idée, te draguer. - Je m’en étais aperçu. Grégory émit un petit rire avant de se pencher et déposer un baiser sur la nuque offerte du châtain. - Mais je n’ai d’yeux que pour une personne. Il s’imagina parfaitement les joues rougies par ces mots du garçon qu’il avait dans ses bras. - Tu rentres avec tes amis ou ça te dérange d’attendre que j’aie fini mon service ? Il n’y eut d’abord pas de réponse. - Mais je comprendrais que tu souhaites rentrer avant. Damien fit un mouvement un peu brusque pour répondre et se redressa totalement pour ancrer son regard dans le sien. - Non, non, ça ne me dérange pas du tout – puis semblant se rendre compte de sa précipitation – Je veux dire, je veux bien attendre que tu aies fini. - T’es adorable et vraiment timide. Profitant de ce petit moment, il l’attira à lui pour sceller leurs lèvres dans un tendre baiser. Au départ, Damien fut surpris mais se laissa faire, la sensation était douce. Les lèvres étaient agréables sur les siennes. Seulement la fin de la chanson était là et Grégory s’éloigna de lui sans rien approfondir. - Je te retrouve après. ¤ Après l’incident, Caroline et Elodie s’étaient tus tout le reste de la soirée, Damien sirotait son cocktail, Cécile et Jeanne dansaient encore, Nicolas discutait avec Louis et Nathalie commençait à s’endormir. Le châtain fut obligé de la bousculer un peu lorsque son portable sonna. Elle décrocha et tout de suite un grand sourire vint se plaquer sur ses lèvres. - Je t’entends mal mon cœur. Hum…vraiment…ok…pas de soucis…Bip quand tu arrives. Bisous, je t’aime mon cœur. Elle raccrocha et se leva. - Je vais aux toilettes. Il va venir me chercher, il est dans le coin. Il voulait savoir si j’étais toujours à la boîte. Et elle disparut sur ses mots. - Bon ben je crois que nous aussi on ne va pas tarder. Commença Elodie. - Ouais, m’ennuie grave. Nicolas se tourna vers les deux filles. - C’est vrai qu’il se fait tard, faut que je me lève moi, demain. Tu rentres comment Louis ? - Moi, avec Cécile. - D’ac’ et toi Damien ? - Moi, j’attends Grégory. - Dans ce cas, je vais vous tirer ma révérence. Il fit de grands gestes avant de passer par la piste de danse et faire la bise à Cécile. Elodie et Caroline se regardèrent avant de se lever à leur tour. - On va y aller nous aussi. - Oh tout le monde s’en va. Fit Nathalie. - Ouais, Nico vient d’y aller, si tu veux lui dire au revoir, il doit être au vestiaire. - Merci. Elle partit en courant pour tenter de l’avoir avant qu’il ne quitte complètement la boîte. - A lundi. Fit Caroline avant de partir suivie par Elodie. Une fois qu’elles furent parties, Louis se tourna vers Damien. - Je ne sais pas pourquoi mais je ne le sens pas lundi. - Elles m’en veulent, c’est surtout ça. - Ça leur fait du bien d’être remises en place de temps en temps. On s’écrase toujours au bahut, alors faut que ça sorte des fois. Damien hocha de la tête avant de voir Nathalie qui revenait. - Elles ne sont vraiment pas contentes Elodie et Caroline. - Tu peux le dire. Moi je suis certain que lundi ça va jaser. - Venant d’elles, ça ne m’étonnerait même pas. Nathalie se laissa tomber sur sa chaise en scrutant son portable pour ne pas rater l’appel de son copain. - De toute manière, elles pourront dire ce qu’elles veulent, moi je serai de ton côté Dam’. Le châtain lui offrit un petit sourire sincère. - Je me fiche pas mal de ce qu’elles penseront mais c’est vrai que je ne sais pas comment je supporterai les regards des autres. Deux bras vinrent entourer ses épaules. - Fais comme moi, tu regardes ailleurs. C’est dur d’endurer seul, mais c’est bien plus facile quand on est entouré. Et tu nous as nous. Sourit tristement Cécile. - Merci. Nathalie sauta sur ses deux pieds lorsque son téléphone sonna et déposa de gros bisous sur les joues de chacun. - Bon allez moi je vous laisse. A lundi ! Jeanne regarda elle aussi sa montre et s’excusa, elle devait rentrer. Echangeant son numéro de portable avec Cécile, elle sourit avant de disparaître dans la foule. - Et toi Dam’, tu fais quoi ? - Il attend Grégory. Dit malicieusement Louis. - Oh je vois. Elle fit le tour de la salle avant de reposer ses yeux sur son ami. - Il finit dans longtemps. - Je ne pense pas, mais vous pouvez y aller. De toute manière, tout le monde est en train de partir petit à petit. - On ne va pas te laisser tout seul. - Allez-y. Cécile ergota encore un peu avant de partir avec Louis. Elle n’avait pas vraiment eu le choix et avait dû céder. Mais elle s’était promise de lui faire payer tout ça. S’installant un peu mieux dans le petit siège, il regarda la piste de danse se vider au fur et à mesure. D’ailleurs le DJ commençait à faire des annonces et mettre moins de musiques qui bougeaient. Alors que les mélodies le berçaient, Damien piqua du nez. Somnolant, il sentit légèrement une main se poser sur son front avant que deux lèvres se posent sur les siennes. - Petite marmotte, faut se lever. - Hum. - Ne m’oblige pas à te porter jusqu’à la sortie. Damien ne répondit rien, tentant d’ouvrir doucement les yeux. Il n’eut cependant pas le temps de faire le moindre geste que deux bras le soulevaient. S’accrochant rapidement autour du cou de Grégory, il poussa un petit cri. - Pose moi à terre, c’est bon. - Oh ! Tu es réveillé maintenant. - Allez remets-moi au sol, j’aime pas être comme ça. - Je ne vais pas te faire tomber tu sais. - Même. Seulement Grégory ne le posa pas et alla jusqu’aux vestiaires avec un châtain accroché à son cou qui n’avait qu’une envie, celle d’enfin poser les pieds sur le sol et de marcher comme un grand. - Voilà le couple de jeunes mariés. Dit Stessy en riant. - Tu me passes nos affaires. - C’est bon maintenant tu peux me poser. Murmura Damien alors que ses joues étaient cramoisies par l’allusion de la jeune femme. Grégory consentit à lui faire cet honneur et prit le grand manteau noir que lui tendait Stessy puis Damien récupéra à son tour ses vêtements. Ils saluèrent tout le monde avant de sortir, Grégory ne lui laissa pas le temps de comprendre qu’ils étaient dehors, qu’il lui prit la main pour le mener vers une petite rue parallèle. - L’arrêt de bus il n'est pas là-bas ? - Si. - Alors pourquoi ? - Parce qu’on ne rentre pas en bus. Dans la ruelle se trouvait en effet une moto bien accrochée à une barrière, deux scooters étaient avec elle. Grégory lâcha la main de Damien pour défaire l’anti-vol et retirer son casque du guidon. Il en sortit un autre du coffre et le tendit au châtain qui le mit sur sa tête. Montant le second, il posa timidement ses mains sur les hanches du brun. - Je te conseille de te tenir plus fermement si tu ne veux pas tomber. Il enclencha le moteur et Damien passa rapidement ses bras autour de sa taille, se collant contre son dos. La moto partit rapidement rejoindre la grande rue pour les ramener chez eux. Au début le châtain eut relativement peur, après tout, en cas d’accident, il n’avait pas de protection et rentrerait directement en contact avec le bitume. Mais c’était Greg’ qui conduisait et il avait confiance en lui. Alors qu’il commençait enfin à s’habituer à la sensation de vitesse, la moto s’arrêta. Grégory retira son casque. - Te voilà chez toi. - Déjà. ? - Et oui. Damien descendit de la moto et fourra sa main dans sa poche pour sortir ses clés mais la retira rapidement. - Elle l’a fait exprès, j’en suis certain. - De quoi ? - Mes clés ! Elle les a enlevées de ma poche la peste. Grégory se mit à rire devant l’air énervé de son vis-à-vis. - Je sens que je vais adorer ta sœur. - Ouais ben pas moi. - Allez monte, on va chez moi. Damien se sentit misérable d’accepter mais en même temps, il était heureux de passer plus de temps avec Grégory mais légèrement angoissé de passer la nuit avec lui. Arrivés devant l’immeuble, le brun sortit une sorte de bip et rentra au garage. Là, ils laissèrent la moto et montèrent les escaliers pour rejoindre le second. Ouvrant la porte, ils tombèrent sur un appartement entièrement vide. - Ton frère n’est pas là ? - Rarement le vendredi soir. - Ah… Grégory retira ses affaires avant de se tourner vers Damien qui ne bougeait pas et lui demanda s’il voulait bien lui passer son manteau. Celui-ci s'exécuta avant de se sentir gêner. - Tu veux manger quelque chose ? - Euh…nan… - Ça te dérange si je mange juste un truc ? - Pas du tout. - Dans ce cas, je vais te passer de quoi te changer avant. Il disparut dans un petit couloir et rentra dans la chambre du fond avant de revenir avec une chemise et un short. - Je n’ai que ça par contre à te passer. Je ne dors pas avec un pyjama. - Euh ce sera bon. - Je ne te rappelle pas où est la salle de bain. Si tu veux prendre une douche, les serviettes sont dans le meuble de droite. - Ok. Il entra dans la salle de bain et après avoir cherché pendant près de cinq minutes la serviette, il rentra sous la douche, laissant le jet d’eau chaud lui laver le corps et l’esprit. Il ne voulait pas songer à ce qui allait se passer ensuite. Il avait entendu pas mal de choses sur les relations de ce type mais comme c’était sa toute première, il ne savait pas trop qui croire. Ceux qui disaient que le plus souvent, la soirée se concluait par du sexe ou ceux qui disaient justement que ça pouvait déboucher sur une simple nuit calme et laisser les choses évoluer. Soupirant, il quitta la douche pour s’essuyer puis enfiler les vêtements qu’on lui avait donné avant de quitter pieds nus la salle de bain, une serviette sur ses cheveux mouillés. Il retrouva Grégory dans la cuisine devant un bol de soupe et une tranche de jambon. - Toujours pas faim ? Demanda-t-il en souriant. Damien hocha la tête, à vrai dire il avait surtout un sacré nœud à l’estomac. Grégory avala tout ce qui lui restait à manger rapidement avant de tout mettre dans le lave-vaisselle. Il quitta ensuite la cuisine mais voyant que le châtain ne suivait pas, il revint sur ses pas. - Tu viens ! Sûr que cette fois-ci il était suivi, il ouvrit la porte de sa chambre et le fit entrer avant de prendre des affaires pour aller à son tour se doucher. - Tu n’as qu’à t’installer dans le lit, je vais prendre ma douche. - Le lit ? - Ben ouais. Tu penses dormir où ? Par terre ? Je reviens dans cinq minutes. Resté seul dans la chambre, Damien s’assit sur le lit, des images plus étranges les unes que les autres lui passèrent devant les yeux avant qu’il ne finisse par s’allonger, une main sur ses yeux. Il fallait qu’il se calme. Se recroquevillant contre le mur, il se laissa bercer par la douce odeur qui émanait des draps du brun. Lorsque la porte s’ouvrit, Damien décida d’opter pour l’option : faisons semblant de dormir. Il y eut des bruits, des mouvements, puis le lit s’abaissa avant que les draps soient remontés correctement pour ne pas avoir froid. - T’es vraiment une petite marmotte. Et sur ses mots, il déposa un baiser sur son front avant de se coucher et d’éteindre la lumière. Rassuré, il n’en fallut pas plus pour que Damien s’endorme vraiment. ¤ Alors que les rayons du soleil passaient au travers des rideaux tirés, l'une des personnes qui se trouvaient dans la chambre commença à émerger. Se pelotonnant dans les bras de celle qui se trouvait à côté de lui, il émit un petit soupir d’aise. Il avait bien dormi, il était bien loti et surtout il n’avait pas envie d’ouvrir les yeux. Deux lèvres se posèrent sur son front en une douce caresse. - Tu es réveillé petite marmotte ? Pas de réponse, juste une tentative d’enfouissement de tête dans un tee-shirt pour fuir le soleil. - Il va bien falloir se lever pourtant, il est tard. - Hum. Grégory émit un petit rire avant de passer sa main dans son dos. - On ne peut pas rester là toute la journée. - Dormir. - Oui, ça j’avais compris. Ils restèrent comme ça encore un petit moment. Alors que Grégory allait dire quelque chose pour inciter la petite boule qui se trouvait dans ses bras à se lever, un étrange bruit lui parvint. Il se retint de rire alors que Damien enfouissait encore plus sa tête contre son torse. - Ce n’est pas drôle. - Si. Vexé le châtain releva la tête et voyant le sourire plaqué sur ses lèvres, il s’assit dans le lit. - Cesse de rire, ce n’est pas marrant. - L’appel du ventre est irrésistible. - C’est ça, moque-toi de moi. - Je ne me moque pas, petite marmotte. Il se releva et s’approcha de Damien qui ne recula pas. - Je n’oserais jamais me moquer de toi. Il l’embrassa doucement avant de passer sa langue sur ses lèvres. Le passage lui fut accordé et une danse d’abord lente débuta. Le plus expérimenté laissa un petit temps d’adaptation avant d’accélérer le rythme petit à petit. Damien passa ses bras autour de son cou, comme pour approfondir l’échange. Ils durent cependant se quitter à regret, Grégory un petit sourire aux lèvres. - C’est te taquiner que j’apprécie. Lui donnant un petit baiser sur le nez, il se leva et quitta la chambre avant de recevoir le coussin qui s’écrasa dans le couloir. Pestant contre ce garçon qui le faisait bien tourner en bourrique, l’image du baiser revint rapidement à son esprit le faisant rougir. Passant ses doigts sur ses lèvres, un sourire niais vint s’afficher sur son visage. Il pourrait vraiment s’habituer à lui. oxoOOoxo En espérant que vous aurez apprécié cette première histoire de ce petit recueil sans prétention qui se profile doucement. Celle-ci aura d’ailleurs une suite. Mais je ne sais pas si la suite sera l'histoire numéro 2.
Miffi d’avoir lu jusqu’ici. Miffi à ma bêta et mes compagnes de galère. Kisu Harue-YA Le 05/03/06 |
Exporter la fiction 
