Stellane

Auteur : haniPyanfar

La plupart des lieux et personnages appartiennent à madame Rowling. Je les ai empruntés pour le plaisir, sachant qu'elle n'est pas contre, à condition de les lui rendre en bonne forme juste après le mot FIN en bas de la dernière page.

Voici donc le dernier chapitre de « Stellane », l'histoire de l'enfant hybride qui fut le lien entre Draco Malfoy et Harry Potter. A vous d'imaginer la suite de sa vie. Sera-t-elle heureuse à Poudlard ? Aura-t-elle l'occasion d'aller faire un tour à Durmstrang, à Salem ou à BeauxBâtons ? Reverra-t-elle le jeune médium des Fils du Vent ? Ira-t-elle passer quelque temps chez les Vélanes ? C'est à vous de voir.

Cet épilogue est surtout le dénouement pour les aventures de mes deux héros favoris, Draco Malfoy et Harry Potter. En bonne Drarryste, je leur ai concocté un joli Happy End. J'espère qu'il vous plaira. N'hésitez pas à me le faire savoir. Une review, un petit message, un mot même, et voilà une auteure de fanfics heureuse.

Merci d'avance.

o – o – o – o – o – o

Quatrième partie : Draco, Stellane, Harry

o – o – o – o – o – o

Chapitre 21 : Epilogue

o – o – o – o

Dimanche 22 mai 2011, maison des Black, square Grimmauld. 

Stellane avait aussi voulu fêter son onzième anniversaire avec ses amis personnels et pas seulement avec solennité au manoir Malfoy. Du coup, la célébration avait lieu chez Harry. Ainsi elle pouvait inviter qui elle voulait. La tribu s'était un peu agrandie, le gâteau était donc plus gros et les bouteilles de boisson plus nombreuses. A Neville s'était ajoutée Johanna et à Luna Anthony. Rose était là avec ses parents Ron et Hermione qui attendait un bébé pour octobre.

Par contre, Justin n'avait pas de petite amie en ce moment et s'en désolait. Seamus aussi était venu seul, Dennis avait un match à commenter. Hannah vivait avec une copine moldue mais elle ne l'avait pas emmenée avec elle. Elle ne lui avait pas dit qu'elle était sorcière. Parvati, elle, l'avait avoué à son fiancé, moldu également. Le jeune homme avait bien pris la chose mais il n'avait pas osé venir à un " rassemblement de sorciers ". Il était timide.

Bill et Fleur étaient revenus d'Egypte avec Victoire et Dominique. L'aîné des Weasley avait rendu un grand service à la banque Gringott. Il avait réussi à " lever le sort " qui compliquait beaucoup le travail des gobelins à Alexandrie. Sans le vouloir, ceux-ci avaient dérangé le sommeil post mortem d'une royale momie en creusant pour leurs coffres et depuis, un fantôme lugubre, emmailloté de bandelettes, venait hanter la banque. Bill était spécialiste des contre-sorts. Il était parvenu à rendormir le défunt et à refermer l'antique tombeau.

Toute la famille était donc de retour en Angleterre et Stellane en était bien contente. Victoire entrait en même temps qu'elle à Poudlard. Elles pourraient se soutenir toutes les deux. Sauf qu'elles ne seraient sans doute pas dans la même Maison. Mais il y aurait aussi Léonelle, Béatrix, Gabriella, Victor et quelques autres camarades d'école. Ils la connaissaient bien et ne faisaient plus attention à ses particularités. L'un ou l'une d'entre eux irait peut-être à Serpentard. Stellane ne serait pas seule.

L'unique chose que tous ignoraient sauf Victoire, c'était que Stellane avait dans le dos deux renflements là où se trouvaient ses ailes de Vélane Primaire. Mais le sortilège de Trelawney dissimilerait peut-être ce fait aux yeux de tous. Drôle d'aventure encore que cette incantation que personne ne semblait connaître sauf la professeur de divination et elle ne s'en souvenait même pas ! Draco et Gabrielle espéraient seulement que son effet durerait longtemps, au moins jusqu'à la majorité sorcière de Stellane.

Ils étaient là tous les deux, ils avaient l'air très heureux, enfin chacun de leur côté. Gabrielle discutait maternité avec Hermione et Parvati, Draco plaisantait avec Harry et Seamus. Kreatur et Mimsy passaient parmi les invités avec des plateaux de boissons. Il y en avait pour tous les goûts. Le gâteau était délicieux, la musique de la chaîne moldue agréable. Enfin c'était une belle fête !

Mais comme toutes les bonnes choses, elle eut une fin et les invités commencèrent à partir. Les derniers à prendre la poudre de Cheminette furent Gabrielle et Draco. Stellane s'attardait. Elle avait expliqué à ses parents qu'elle avait un mot à dire à Harry. Ils étaient tous les deux dans la cuisine. Les elfes débarrassaient le salon. La jeune fille se dandinait un peu. Par où commencer ?

"Harry, dit-elle, je veux d'abord te remercier. Tu as organisé pour moi un super goûter d'anniversaire. Je n'en aurai plus des comme ça. La prochaine fois, je serai à Poudlard.

-Ce n'est rien Stellane. C'est toujours un plaisir de réunir nos amis. Tu verras comme ce sera agréable là-bas ! J'ai le souvenir de fêtes merveilleuses avec mes camarades Griffondors. C'est vrai qu'à l'époque, les Maisons ne se mélangeaient pas beaucoup. C'est sûrement différent maintenant. Rien n'empêche Serpentard de fréquenter Griffondor, Serdaigle ou Pouffsouffle.

-Justement, à propos de ça ... je sais qu'autrefois tu étais ennemi avec mon père. Vos Maisons se détestaient.

-C'est de l'histoire ancienne Stellane. Draco et moi, on est amis maintenant.

-Amis comment ? Parce que tu sais, papa va se trouver bien seul quand je serai partie.

-Comment ça bien seul ? Il y a tes grands-parents et surtout Gabrielle.

-Tu n'es pas au courant ? Nous partons tous les trois pour la Bulgarie cet été mais Gabrielle ne reviendra pas. Elle a décidé de rester chez les Vélanes.

-Quoi ? Mais non, je ne le savais pas ...

Harry était stupéfait. Draco ne lui avait rien dit. Mais alors ...

-Ah, reprit Stellane, j'ai peut-être révélé un secret mais tu comprends Harry, je voudrais être sûre que père ne sera pas trop triste quand je m'en irai. Tu t'occuperas de lui, hein ? Tu l'aimes bien pas vrai ?

-Oh oui, Stellane ! Je l'aime bien !

" Je l'aime tout court, ma chérie, mais tu ne comprendrais pas ... " 

-Vous êtes amis alors ? Vraiment amis ? ... Harry, excuse-moi si je dis une bêtise ... Je vous ai observés quelquefois ... sans faire exprès ... Toi et papa ... vous vous souriez ... vous vous regardez ... comme tes amis Seamus et Dennis ... Vous êtes ... amoureux ? Pardon Harry, je n'aurais pas dû dire ça ... je suis désolée ... je t'ai fâché ... 

" Merlin ! Elle a tout compris ! Elle a toujours été perspicace ! Elle voit ce que les autres ne voient pas ... Qu'est-ce que je peux lui répondre ? " 

-Stellane ... mon petit ... non je ne suis pas fâché. Draco et moi, nous nous aimons beaucoup, c'est vrai, tu as bien deviné. Mais ton père est marié. Il a promis son amour à Gabrielle. Alors nous ...

Harry avait la gorge serrée. Les questions de Stellane le prenaient par surprise. Jamais il n'avait imaginé discuter de ça avec elle. Mais puisqu'elle en avait parlé la première, autant lui dire la vérité.

... Ton père n'a pas trahi sa promesse. Nous sommes amis, rien de plus.

-Mais alors, reprit Stellane avec un grand sourire, tout va s'arranger ! Ils vont divorcer ! Ils ne m'ont encore rien dit mais je les ai entendu parler au salon. Ils ne se disputaient pas. Ils se tenaient par les mains et ils avaient l'air si heureux … D'habitude, les divorces, ça se passe mal, c'est ce que m'a dit Victor, mon camarade d'école. Ses parents se font la guerre pour le garder … Mais mon père et Gabrielle se souriaient. Ils parlaient de notre prochain voyage en Bulgarie. Elle plaisantait en disant qu'elle n'aurait pas beaucoup de bagages à emporter … Oh je suis si contente ! Père ne sera pas seul quand je partirai à Poudlard … Tu sais, ça ne me gêne pas si vous êtes tous les deux des hommes. Papa m'a expliqué que c'est le cœur qui choisit. Bien sûr je garderai votre secret ! J'ai bien fait de te parler. Depuis que je suis toute petite, on peut tout se dire ! Allez, il faut que je file ! Père va s'inquiéter ! Mimsy ! Viens me raccompagner s'il te plaît ! Emporte le morceau de gâteau qui reste ! Ce sera pour grand-père et grand-mère !

Et la cuisine fut vide. Harry était pétrifié sur place. Avait-il bien saisi ce que Stellane venait de lui dire ? Et la jeune fille avait-elle bien compris les projets de son père et de Gabrielle ? Mais il ne pouvait empêcher la joie de déborder tout à coup de son cœur. Il se mit à rire, surprenant Kreatur qui arrivait avec un plateau de verres vides. Il faillit y avoir une catastrophe.

o - o - o - o

Quand, suite à l'insistance de Narcissa, Draco et Gabrielle avaient envisagé de se marier, ils s'étaient avoué chacun leurs particularités. La jeune femme se sentait plus Vélane qu'humaine et ses phéromones féminines n'étaient attractives que deux jours par mois. Elle n'éprouvait pas le désir d'avoir des relations sexuelles avec les hommes qui lui plaisaient. Elle aimait rire, s'amuser, danser. Elle était jolie et avait beaucoup de succès sans avoir besoin de déployer ses pouvoirs vélaa pour séduire. Elle avait beaucoup flirté mais elle n'avait eu que quelques « amants de la pleine lune ».

Elle avait bien réfléchi à la proposition de Draco et elle avait accepté pour deux raisons. D'abord, elle aimait vraiment Stellane et se retrouvait en elle. Et puis c'était un bon moyen de répondre aux souhaits de la Première qui lui avait demandé expressément de veiller sur le fillette, avec à la clef, son admission définitive parmi le peuple Vélaa. Gabrielle savait qu'elle ne serait jamais amoureuse, ni d'un sorcier, ni d'un Moldu. Un mariage de convenances avec Draco Malfoy arrangeait bien les choses. .

Et puis elle aimait beaucoup le travail qu'elle faisait dans la pépinière moldue située à une cinquantaine de miles du site de Stonehenge donc assez proche du manoir. Après sa première année d'études à l'Université, elle devait faire un stage pratique et avait eu la chance de trouver un lieu qui lui convenait parfaitement : une exploitation agricole spécialisée dans la floriculture, notamment des rosiers, et la sylviculture, pour l'élevage des jeunes arbres soit fruitiers, soit d'ornement. C'était le domaine qui l'intéressait particulièrement.

Elle y avait fait ensuite deux autres stages pendant ses études, qu'elle avait continuées après son mariage. Elle avait brillamment réussi ses examens et le pépiniériste lui avait alors proposé un travail à plein temps. Il aimait cette drôle de fille aux yeux bizarres qui avait la main verte pour ses chers arbres. Elle savait les soigner, les greffer, croiser les espèces voisines. Elle les aimait pour tout dire et ils le lui rendaient bien ! Il n'avait pas conscience du léger sort de Confusio qui protégeait la magie de la jeune fille. Elle veillait d'ailleurs à n'utiliser en sa présence aucun sortilège. Son aura de Vélane suffisait à rendre les arbres « heureux ».

Au moment où ils avaient parlé mariage pour la première fois, Gabrielle avait été franche avec Draco et il en avait fait autant avec elle. Il lui avait d'abord expliqué qu'il n'était pas attiré sexuellement par les femmes, même pas par elle avec ses pouvoirs de Vélane. La nuit d'amour qu'il avait vécu avec la mère de Stellane l'avait en quelque sorte vacciné contre l'attraction féminine.

Mais c'était plus que ça. Il avait refoulé dans sa jeunesse ses tendances homosexuelles sur l'ordre de son père. Elles avaient refait surface quand il était devenu « Yann Kerrye ». Et il était tombé amoureux d'un homme qui malheureusement était hétéro. Cet homme c'était Harry Potter et c'était donc sans espoir. Pour répondre aux vœux de sa mère mais surtout pour le bien de Stellane, il était prêt à envisager un mariage de raison avec elle. D'ailleurs, était-ce à cause de son ascendance vélaa, il se sentait bien en sa compagnie. Ils pouvaient être des époux mais surtout des amis.

C'était étrange mais leurs discussions s'étaient déroulées sans faux semblants, en toute honnêteté. Malgré son esprit Serpentard de ruse et de dissimulation, Draco avait ouvert son cœur sans réticences. On ne pouvait tricher avec Gabrielle. Ses yeux, comme ceux de Stellane, avaient un certain pouvoir de persuasion qui détruisait les défenses de ses interlocuteurs. Ils avaient pu alors établir entre eux un « Contrat sur parole ». C'était presque un Serment Inviolable mais il n'y avait pas de menaces de mort à la clé. Il faisait surtout appel à l'Honneur des assermentés.

L'accord était secret et limité dans le temps. Pour eux, il devait durer tant que Stellane aurait besoin d'eux. Ils se promettaient « amour, respect et fidélité », leurs vœux de mariage. Pour respecter ce Contrat, Draco n'avait pas pu demander à Harry de l'attendre au moment où celui-ci avait parlé de se marier avec Cho Chang. Et maintenant que la fillette entrait à Poudlard, Gabrielle pouvait enfin rejoindre définitivement le camp des Vélanes !

Le temps des épreuves était terminé, venait maintenant le temps des amours.

o – o – o – o

Dimanche 31 juillet 2011. Square Grimmauld.

Il était huit heures du soir. Harry était seul à la cuisine devant un tilleul menthe. La veille, il avait fêté son anniversaire avec un jour d'avance chez Neville. Enfin on avait célébré le même jour le mariage du jeune parfumeur avec sa Johanna, plus les deux anniversaires, plus les fiançailles de Parvati avec Robert Barrington, un beau Moldu aux cheveux noirs et aux yeux bleus. Plus ! Plus ! Plus ! La victoire des Canons de Chudley sur les Faucons de Falmouth !

Ces derniers avaient confirmé leur mauvaise réputation par un jeu brutal pendant toute la partie. Mais c'était finalement Euan Abercrombie, l'attrapeur vedette des Canons, qui leur avait raflé le vif d'or juste sous le nez de leur capitaine. Enfin la devise de Chudley avait pris tout son sens : " Croisons les doigts et gardons espoir " disaient leurs banderoles. La quintuple fiesta avait été mémorable et Harry se préparait à aller se coucher pour se remettre.

Il y eut une lueur verte dans la cheminée et tout à coup, Draco apparut. Le Griffondor n'attendait pas sa visite. Le matin, le Serpentard lui avait téléphoné pour lui souhaiter son anniversaire. Mais cette arrivée impromptue était une bonne surprise ... une excellente surprise ! Draco souriait d'un air malicieux.

"Bonsoir Harry. Je ne te dérange pas j'espère ? Tu en es à la tisane ? Offre-m'en une tasse. Je suppose qu'on a le même mal de cheveux tous les deux.

-Sûrement ! Et je n'ai plus de potion du lendemain. Ta visite me fait plaisir.

-Je passe en coup de vent. Je sais que tu reprends le travail demain lundi et mercredi, Gabrielle, Stellane et moi, nous partons comme chaque été passer quelques jours chez Ma Kerrye. Elle est toujours contente de nous voir. Ensuite nous allons en Bulgarie pour deux semaines. Comme tu le sais déjà, Gabrielle ne reviendra pas. Je voulais te dire au revoir et te donner un petit cadeau.

-C'est gentil. Mais je croyais qu'on n'en offrait plus qu'aux enfants. Je ne t'ai rien acheté en juin.

-Oh ce cadeau-là ne coûte rien ... c'est juste un souvenir ...

Draco s'était rapproché, il tendit les bras et attira Harry contre lui. C'était la première fois depuis bien longtemps qu'ils étaient aussi proches l'un de l'autre. Le cœur de Harry se mit à battre à coups redoublés. Draco murmura à son oreille :

-C'était il y a quatre ans ... Yann Kerrye t'avait donné un baiser pour ton anniversaire. Draco Malfoy voudrait en faire autant.

Et il posa ses lèvres au coin de la bouche de Harry qui réagit immédiatement. Ils s'embrassèrent. Longuement. Éperdument. Ils en avaient envie depuis si longtemps. Ils ne pouvaient plus se séparer. Leurs langues se cherchaient. Déjà leurs corps s'éveillaient. Leur sexe se faisait dur. Le Griffondor se reprit le premier. Il repoussa doucement le Serpentard en gardant les yeux plantés dans les siens. Il ne dit rien. Mais Draco se remit à sourire, cette fois d'un air narquois. Puis de sa voix traînante d'autrefois, il glissa :

-Pas de panique Sauveur du monde ! C'est un homme libre qui t'embrasse. Le divorce a été prononcé la semaine dernière, ça restera secret jusqu'à la rentrée mais là, je n'en pouvais plus. Un autre baiser, ça te tente ?

Un cri de joie sauvage lui répondit, vite étouffé par une bouche avide. Un baiser ? Non, plusieurs, et les corps qui s'échauffent. Ils se séparèrent pour reprendre haleine. Ils se regardaient. Ils étaient sans forces. Draco murmura d'une voix rauque :

-Ce soir ?

Juste un hochement de tête comme réponse. Ils n'eurent pas la patience de prendre l'escalier. Ils transplanèrent directement dans la chambre de Harry. Leurs mains se firent entreprenantes. Quelques boutons sautèrent quand des chemises tombèrent par terre. Leurs lèvres voyageaient déjà, sur le visage, le cou, les épaules. Les fines lunettes de Harry étaient de trop, elles rejoignirent les vêtements éparpillés en désordre sur le plancher. Dans leurs poitrines nues, les battements de cœur se faisaient irréguliers, précipités.

Au moment où les mains de Draco se posaient sur ses hanches, Harry recula et rougit. Une scène lui revenait en mémoire. Et soudain, il ne sut plus quoi faire. Il baissa les bras. Draco avait revu le même épisode en un éclair. De nouveau il sourit d'un air un peu moqueur. Il prit la main de Harry et l'entraîna vers le lit en disant doucement :

-Viens Griffon, je vais t'apprendre. "

o - o - o - o

Avant l'amour ... Pendant ces moments trop courts, si intenses, où les mains effleurent, caressent, palpent et parfois tremblent. Où on s'aperçoit que la bouche, les lèvres, les dents, la langue ont une vie propre et savent d'instinct où se poser, où laisser une trace. Et où les doigts sont de précieux auxiliaires pour ouvrir une voie inviolée ...

Où l'un est heureux d'avoir apporté du lubrifiant, où l'autre va apprendre par lui-même à quoi il sert et pourquoi, oh putain ! il a fait souffrir son partenaire la première fois ! 

L'instant où les rires s'étouffent, où les paroles audibles sont peu à peu remplacées par des cris inarticulés et des gémissements, où les sexes font savoir douloureusement qu'ils sont prêts et que, bordel de m..., il est temps de passer à autre chose ...

Pendant l'amour ... Un corps nu, à la peau blanche luisante de sueur, glissant par saccades sur un autre corps à la peau dorée. Cheveux blonds collés au front et dans le cou contre tignasse brune aux courtes boucles trempées d'humidité. Bras et jambes plutôt emmêlés, aux mouvements désordonnés. Paupières à demi closes, lèvres entrouvertes laissant passer des râles, de douleur d'abord puis de plaisir. 

Un pénis épée dans son fourreau de chair. Qui va et vient, sort et entre, vibre à chaque coup de rein comme lors d'un assaut entre deux partenaires passionnés par le combat. Aucune place pour la réflexion, pour la domination. Juste la force originelle, immémoriale d'un acte où deux êtres se donnent totalement l'un à l'autre. Un accomplissement. 

Pour chacun, une jouissance à la fois égoïste et partagée. Pour chacun, l'instant où cette jouissance parvient à son sommet, à sa perfection. Pour chacun, le ciel et la terre qui explosent. Où tout ce qui existait avant est balayé. Pour chacun, une première fois.

Après l'amour ... Epuisés. Vidés. Anéantis. Le corps du blond écroulé sur le corps de brun. La tête sur son épaule. Leurs mains encore crispées ensemble qui se détendent peu à peu. Des soupirs. Un retour. Une chambre presque obscure. Une brise nocturne qui vient bien à propos caresser des peaux brûlantes. 

Les premiers mots, les premiers gestes. Un corps qui glisse sur le côté et se retourne. Un bras blanc avec en haut un tatouage celtique très réussi. L'autre bras avec plus bas une Marque noire bien vilaine. Mais c'est du passé. Qui se soucierait d'un crâne de mort alors que la vie est si belle ! 

Des sourires. Une douche ? Et comment ! Viens Serpent, on va la partager et si tu en as encore envie, tu me redonneras un baiser ... pour mon anniversaire ...

o - o - o - o

Jeudi premier septembre 2011. Gare de King Cross. Quai neuf trois quart. Onze heures quarante cinq.

La locomotive rouge du Poudlard Express crachait ses nuages de vapeur. La foule s'éclaircissait petit à petit. Beaucoup d'élèves étaient déjà montés dans le train. Les " première année " s'attardaient un peu auprès de leurs parents. Les connaissances faisaient un dernier brin de causette.

"Maman, je crois que j'ai oublié mes plumes neuves sur mon bureau.

-Mais non, Léonelle. je les ai mises dans ta malle.

-Victor ! Tu nous gardes une place à Béatrix et à moi ?

-D'accord ! Et à Stellane aussi !

-Dites-moi, ma chère, c'est son père ce bel homme blond ? En tous cas, sa fille n'a rien de remarquable. On a beaucoup parlé d'elle mais voyez vous-même, c'est une enfant comme les autres.

-Oui, c'est aussi ce que dit ma fille Gabriella. Elle est à demi Vélane mais ça ne se voit pas. A propos, vous êtes au courant ? Son père est divorcé. Il avait épousé une Française qui avait aussi du sang vélaa dans les veines. Mais elle a choisi de rejoindre son peuple, loin là-bas en Boul ... Bulgarie. Le voilà seul.

-Oh il a encore son père et sa mère. Vous vous souvenez de Lucius Malfoy, le Mangemort ? Il a été libéré d'Azkaban. Il y a eu des remises de peine. Sa femme avait, paraît-il, sauvé Harry Potter pendant la grande bataille. Ils ont fait de leur manoir une sorte d'hôtel ...

-Tiens, à propos de Harry Potter, le voilà ! Qu'est-ce qu'il vient faire ici ? Il n'a pas d'enfant. C'est dommage d'ailleurs. Lui aussi est beau garçon.

-Il vient dire au revoir à la petite Malfoy. Il a été son tuteur pendant quatre ans. Vous savez ? Quand le père avait disparu. Drôle d'histoire encore que celle-là ! Il était soi-disant amnésique. Il y a des gens qui n'y croient pas. Mon mari travaille au Ministère avec un parent à lui, Hamish Pritchard. Il est muet sur l'histoire mais il aurait sans doute beaucoup à dire ... Oh c'est l'heure, le train va partir. Au revoir ma chérie ! Envoie-nous vite un hibou pour nous dire dans quelle Maison le Choipeau t'a envoyée ! Pourvu que ce soit à Pouffsouffle comme moi !

Le train s'ébranlait. Draco et Harry, côte à côte, faisaient à Stellane un dernier signe de la main. Puis la lanterne rouge du wagon de queue disparut au loin. Ils se regardèrent et se sourirent. Eux aussi partaient en voyage. Lune de miel sans mariage, dans un petit coin tranquille aux Îles Canaries. Pas trop loin pour avoir des nouvelles grâce à la grande chouette blanche et noire de Stellane, pas trop près pour pouvoir goûter à la solitude à deux. Ils prenaient l'avion de l'après-midi à l'aéroport de Heathrow.

o - o - o - o

Michael Curtis, le réalisateur du film " Love Actually " cité dans le prologue de cette histoire, aurait pu dire aussi :

" Il n'y a pas que les zones d'arrivée qui peuvent nous consoler de l'état de notre monde, envahi par la haine et la cupidité. Il y a aussi le hall des départs quand ceux-ci ne représentent pas une séparation. Là aussi, l'amour est partout. Pas toujours glorieux, pas toujours digne. Mais il est toujours là, familles partant en vacances, couples jeunes ou vieux, amis, amants ... "

La salle était immense et animée. Une multitude de gens, voyageurs, badauds, travailleurs, debout, assis ou en marche la peuplait. Personne ne regardait quelqu'un en particulier mais tous les humains présents étaient les particules colorés d'un grand ensemble, les différents éléments d'un tableau changeant toujours renouvelé.

Il y avait de grandes embrassades, des pleurs d'un côté ou bien de grands sourires et des étreintes chaleureuses de l'autre. Les gestes d'amour sont légion dans les aéroports, sur le quai des gares ou au départ des bateaux.

Et de l'amour, il y en avait beaucoup dans les yeux de deux jeunes hommes, l'un blond aux yeux gris, l'autre brun aux yeux verts derrière de fines lunettes.

Pas de gestes, non, ils étaient inutiles, juste des regards. Et des sourires ... amusés, ironiques, avec aussi un brin de confusion ... Des sourires de connivence entre deux grandes personnes en passe de faire une bêtise, comme des gamins, l'air de dire " A notre âge ! Et dans notre position ! "

Oui mais c'était une bêtise aussi amusante qu'indispensable pour nos amoureux longtemps séparés et maintenant réunis. Alors ils partaient, en avion, avec armes et bagages, enfin avec valises à roulettes et baguette magique, apparence moldue d'accord mais sorciers tout de même ! On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve.

Ils avaient loué une villa aux environs de Las Palmas. Ils avaient deux semaines pour se découvrir, s'apprendre, se supporter, s'aimer, rire ...

Quinze jours pour le meilleur et sans doute quelques moments de pire. Ancien Griffondor ou ex Serpentard ... on ne se refait pas ... Et c'est très bien comme ça ...

FIN