Stellane.
Auteur : haniPyanfar.
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Première partie : Stellane et Draco Malfoy
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3- Au Manoir Malfoy.
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Jeudi 31 juillet 2003, heure du thé.
Décidément, Draco Malfoy n'aimait pas se déplacer par le réseau des Cheminettes. Toujours cette impression d'être arraché du sol et comprimé dans le noir, de tourbillonner sans fin, cela n'avait rien d'agréable. Mais au moins, il était sûr d'arriver rapidement à destination. Il serrait Stellane contre lui et protégeait sa tête d'une main. Il atterrit enfin sur une dalle de pierre froide. Un peu de suie lui tomba dessus, preuve que la cheminée n'avait pas été utilisée depuis un bon moment. Il relâcha la fillette qui le regarda et se mit à rire.
" Papa, ton nez est tout noir ! "
Il s'était inquiété pour elle. C'était la première fois qu'il utilisait la magie en sa compagnie. Mais elle ne s'étonnait de rien dans les bras de son père. Elle avait une totale confiance en lui et en Bulgarie, elle avait assisté à de nombreux sortilèges sans même savoir ce que c'était. Il lança sur eux un simple "Netto " et les traces noires s'effacèrent.
La récupération de sa baguette et de ses pouvoirs magiques le rendait infiniment heureux. Les cinq dernières années avaient été dures, surtout la première. Mais il était sorti de cette épreuve plus fort et plus ... modéré dans ses idées et dans ses actes. Les Moldus n'étaient pas méprisables comme le prétendaient les Mangemorts ou même les simples sorciers de Sang Pur. Ils avaient au contraire beaucoup de mérite à vivre aussi bien sans magie.
Il sortit de la cheminée et son regard fit le tour de la pièce familière. Le bureau de son père n'avait pas changé. Les deux bibliothèques vitrées, pleines de livres, de parchemins et d'objets divers, encadraient la fenêtre aux volets entrouverts. Les deux fauteuils, la table de travail et la chaise garnie de cuir étaient à leur place. Par contre, tout était couvert de poussière. Le ménage n'avait pas été fait depuis un bon moment.
Quelque chose lui sauta aux yeux. Sur le bureau, il y avait deux traces plus claires là où auraient dû se trouver le superbe plumier d'argent et l'encrier de cristal qui le garnissaient d'habitude. Sa mère les avait-elle mis ailleurs ? Il traversa la pièce et ouvrit la porte. La maison était silencieuse. Le couloir était sombre et malgré la chaleur du mois de juillet, il avait l'air lugubre et froid.
Là aussi, des emplacements étaient vides de leurs occupants habituels. Il manquait les deux tableaux anciens représentant des paysages champêtres avec des faunes et des bergères, des peintures du 18ième siècle ayant une certaine valeur marchande. Et ce fut la même chose quand il entra dans le salon. La garniture de cheminée en vermeil et les deux grands chandeliers avaient disparu.
Le château avait-il été cambriolé ? Ou alors ... Narcissa Malfoy avait-elle eu besoin d'argent et avait-elle vendu quelques trésors pour vivre plus confortablement ? Pourtant, la Justice Magique lui avait laissé ses biens personnels qui auraient dû lui permettre de mener une existence tranquille. Draco n'avait pas eu de nouvelles depuis trois ans à l'exception de ses cartes d'anniversaire. Que s'était-il passé ?
Le salon par contre était propre et bien rangé. Le canapé favori de sa mère semblait l'attendre et le thé était prêt sur la table basse, sa théière couverte comme toujours de son chapeau matelassé en forme de dragon. Draco eut un sourire attendri. Il avait toujours vu cet objet un peu ridicule, il jouait avec quand il était petit. Dans ses bras, Stellane s'étira un peu et frotta ses yeux qui papillotaient. Sa journée avait été longue. D'habitude, l'après-midi, elle faisait la sieste.
" Papa, dit-elle en bâillant, ... sommeil. "
Il sourit et l'installa dans un angle de la pièce, sur un sofa où traînait un châle de soie. Il l'en recouvrit, elle ferma les yeux et s'endormit profondément. Il fit le tour du salon. Les portes-fenêtres donnant sur la terrasse étaient ouvertes, les volets mi-clos empêchaient la chaleur extérieure de pénétrer à l'intérieur. Mais il faisait assez clair pour constater que d'autres choses manquaient dans la pièce.
Lucius Malfoy possédait une très belle collection de montres anciennes, disposées dans une vitrine. Or il en manquait trois parmi les plus précieuses. Draco commençait à trouver qu'il se passait au château des choses étranges. A ce moment, un cri d'effroi résonna derrière lui : un vieil elfe de maison était là, ses énormes yeux écarquillés par la stupeur. Il bégaya :
" Mon ... Monsieur ... Qui est ... Monsieur ? Qu'est ... qu'est-ce que Monsieur ... fait ici ?
Draco ne l'avait jamais vu. C'était un elfe libre puisqu'il portait un costume, plutôt défraîchi d'ailleurs. Depuis la fin de la guerre, il n'y avait plus d'elfes esclaves. Ce devait être un serviteur engagé par sa mère. Il répondit d'un ton sec :
-Je suis Draco Malfoy. Va prévenir ta maîtresse de mon arrivée. "
L'elfe roula des yeux effarés, s'inclina jusqu'à terre et disparut dans un " plop " sonore. Quelques minutes plus tard, Narcissa Malfoy apparaissait à la porte, un grand sourire aux lèvres. Son fils, très ému, s'avança vers elle, prit sa main tendue et la baisa avant d'étreindre sa mère avec affection. Elle lui avait énormément manqué.
Il la tenait enfin dans ses bras et sentait son cœur se serrer. Il murmura à son oreille : "Maman ... ", un mot qu'il n'avait plus prononcé depuis bien longtemps. Elle avait toujours le même parfum, la fragrance de l'iris les soirs d'été. Elle s'appuyait contre lui et ne disait rien. Il l'éloigna doucement à bout de bras et observa attentivement son visage. Elle n'avait pas changé, pourtant il y avait quelque chose de bizarre ...
Elle le regardait mais ne semblait pas le voir, ou le reconnaître. Ses yeux semblaient ... vides. Elle lui souriait mais vaguement, comme on le ferait à n'importe qui. Il répéta plus fort : " Maman ? " et la secoua légèrement. Elle parut reprendre ses esprits, le fixa d'un air incrédule et s'écria : "Draco ? C'est toi ?... Mon fils ! "
Elle se jeta à son cou, couvrant son visage de baisers, des larmes jaillissant brusquement sous ses paupières. Elle répétait son nom, ne le lâchait pas et paraissait folle de joie. Elle l'entraîna sur le canapé, gardant ses mains dans les siennes, le bombardant de questions sans attendre les réponses.
" Quand es-tu arrivé ? Pourquoi ne m'as-tu pas averti de ton retour ? Je suis seule depuis si longtemps, sans nouvelles ! D'où viens-tu ? Et ton père ? L'as-tu vu récemment ? Ce manoir est sinistre sans vous ! Heureusement que notre cousin vient souvent me voir ! Pokyyyy ! Va prévenir Hamish ! Mon fils est de retour ! "
Draco, muet de stupeur, regardait sa mère, aux yeux brillants de joie et de larmes mêlées, aux joues rosissantes, au sourire extatique. Et pourtant le jeune homme sentait le froid et la peur l'envahir. Il était arrivé quelque chose de grave. En son absence et sans doute à cause de cela, Narcissa Malfoy avait perdu la raison.
Il entendit un " plop " et l'elfe disparut. Un souvenir le frappa brusquement ... un nom ... Hamish, le lointain cousin Pritchard ... Il venait fréquemment au château ... Pourquoi ? Avec quelles intentions ? Bonnes ou mauvaises ? Narcissa semblait l'apprécier mais soudain, Draco avait des doutes. Toute cette affaire était bizarre.
Elle continuait à babiller, d'une voix de petite fille enchantée :
" Que tu es beau mon fils ! Tu as eu vingt ans il n'y a pas longtemps, il me semble ! Toutes les filles sont sûrement folles de toi ! Que fais-tu à Londres ? Toujours au Ministère ? Et ton père, toujours grand Manitou du Magenmagot ? Tous les deux trop occupés pour venir me voir ! C'est mal ! Je m'ennuie tant ...
-Maman, coupa Draco aussi doucement qu'il put, maman, je t'en prie, écoute-moi. Je n'étais pas à Londres. Et père non plus. Tu ne te souviens pas ? La guerre ... les procès ... Azkaban ... l'exil ... Lord Voldemort, maman, tu te souviens de lui ? LORD VOL - DE - MORT ! "
Narcissa se pétrifia. Elle pâlit puis rougit fortement. Ses yeux s'exorbitèrent, elle se dressa d'un bond, leva la main et gifla son fils en plein visage en criant :
-JAMAIS ! Il ne faut jamais ... en parler ! Ça n'existe pas ! Ça n'a jamais existé ! Tais-toi ou va-t-en ! Et d'abord qui es-tu ? Tu n'es pas mon fils ! Qui êtes-vous ? Qui vous envoie ? Au secours ! Poky ! Hamish !
Complètement paniqué, Draco s'était levé. Sa mère ne l'avait jamais frappé. Mais elle semblait hors d'elle-même. Il réussit à attraper ses mains, les serra avec force et haussa le ton à son tour.
-Mère, calmez-vous, c'est moi, Draco ...
Une autre voix résonna derrière lui. De la cheminée du salon, quelqu'un regardait la scène, un léger rictus aux lèvres. Le jeune homme le reconnut aussitôt : tenant l'elfe par le col de sa veste, Hamish Pritchard, l'homme providentiel à qui il devait son séjour - un peu trop prolongé - en Bulgarie, venait d'apparaître.
-Malfoy, mon cher cousin ...
Le soupçon, le doute puis la certitude qui s'installe. Le jeune homme n'avait pas besoin de l'influence de Stellane, toujours profondément endormie sur le sofa, pour sentir toute la fausseté de celui qui venait d'apparaître. Le " cousin " n'était pas venu en aide à un Malfoy dans le malheur par bonté d'âme. Il y avait trouvé son compte. Instantanément, Draco fut sur ses gardes. Sa voix se fit polaire.
-Par alliance, Pritchard, et lointaine. Que faites-vous ici ?
-Narcissa m'a fait appeler par son elfe. Mais je vois qu'elle est en pleine crise. Poky, le remède, vite !
L'elfe se précipita vers la table basse et saisit un flacon posé sur le plateau à thé. Il en sortit deux petites boules emplies d'un liquide bleu vif scintillant et les tendit à sa maîtresse en disant :
-Des douceurs pour Milady ! Celles que Milady préfèrent !
Narcissa arracha ses mains de celles de Draco, saisit les deux bonbons et les mit dans sa bouche avec un petit cri de ravissement. Aussitôt, son visage s'apaisa, elle recula, s'assit sagement sur le canapé et son regard devint vague. Elle croisa ses mains sur ses genoux, sourit et ne bougea plus. Draco sentit un frisson glacé parcourir son dos. Sa mère était malade. Peut-être folle. Et droguée. Il toisa le visiteur. Mais celui-ci semblait très calme. Sa voix était unie quand il prit la parole :
-Malfoy, il faut que nous parlions. Je n'étais pas au courant de votre retour, sinon j'aurais tenté de vous joindre avant votre venue au château. Comme vous pouvez le constater, il s'est passé beaucoup de choses en votre absence.
-Pourquoi n'ai-je pas été mis au courant ? Cela fait trois ans que je suis sans nouvelles.
La voix du cousin Pritchard baissa d'un ton et se fit murmure. Mais Narcissa ne semblait rien entendre.
-C'est à ce moment-là que votre mère est tombée malade. Depuis ... le procès, elle vivait cloîtrée ici. Personne ne venait la voir. Le monde sorcier la rejetait. Elle était l'épouse d'un Mangemort condamné à Azkaban. Ses ex-amies étaient soit en prison, soit à l'étranger. Elle était toujours seule. Alors je suis allé lui rendre une petite visite.
-Vous n'aviez pas peur de vous faire mal voir au Ministère ?
-Pas plus que quand j'ai proposé pour vous un départ en Bulgarie. Savez-vous que le Magenmagot envisageait de vous déporter dans un village sorcier du grand Nord en Suède ? Je suis venu au Manoir par esprit de famille. Vous et moi sommes les deux dernières branches de la lignée Malfoy. Oui, je sais, c'est un lointain cousinage mais il n'y avait personne d'autre. Quand j'ai vu dans quelle situation se trouvait Narcissa, je me suis résolu à l'aider ...
Cette voix posée avait sur Draco un effet apaisant. Peut-être avait-il jugé Pritchard un peu vite. Quelles qu'aient été ses intentions, il n'avait pas hésité à afficher sa parenté avec des gens reniés par leurs pairs. C'était assez courageux. L'autre continuait :
... J'ai engagé Poky pour elle. A cause des nouvelles lois, beaucoup d'elfes étaient sans travail. Bien sûr, il fallait le payer mais Narcissa en avait les moyens. Je l'ai aidée à débroussailler toute la paperasserie concernant ses biens personnels, ceux que la Justice lui avait laissés. La fortune Malfoy était confisquée, vous le savez. Mais elle avait assez pour vivre correctement.
-Ce n'est plus le cas apparemment. Que sont devenues les trois montres qui manquent à cette collection ? coupa Draco, repris soudain de ses doutes.
-J'y viens. C'est le plus triste de l'histoire et je n'y suis pour rien. Malgré la présence de l'elfe, Narcissa était de plus en plus dépressive. Et puis, il y a trois ans, elle a fait une tentative de suicide. Heureusement, Poky a pu me prévenir à temps. On l'a emmenée à Sainte Mangouste, les médicomages l'ont tirée d'affaire mais ils se sont aperçus qu'elle perdait l'esprit. Ils ont fait ce qu'ils pouvaient. Elle n'était pas assez ... atteinte pour être enfermée, alors ils m'ont conseillé de la ramener chez elle. Elle est sous traitement comme vous avez pu vous en rendre compte.
-Encore une fois, pourquoi ne m'a-t-on pas prévenu ?
-Parce que le jour de sa première crise, juste avant sa tentative de suicide, Narcissa a ... d'après ce qu'elle dit ... rangé ses affaires, mais elle ne se rappelle pas où. Et parmi les affaires en question, il y avait votre adresse moldue et la clé de son propre coffre à Gringott. Des bijoux aussi, des souvenirs de famille, des actes notariés, des choses très importantes et sans doute d'autres sans valeur. Il a été jusqu'à présent impossible de retrouver cette cachette mais je ne connais pas tous les secrets de ce Manoir. Maintenant que vous êtes là ... En attendant, il a fallu se débrouiller pour que Narcissa dispose du nécessaire ...
Cela semblait logique. Les objets manquants dans le château avaient dû être vendus. Ils avaient tous une certaine valeur marchande. La voix de Pritchard ne tremblait pas, il semblait sincère.
... C'est elle qui désignait ce qu'il fallait vendre. Des objets qu'elle n'aimait pas, disait-elle. Mais j'ai tenu un compte précis des recettes et des dépenses. Un peu comme l'aurait fait l'intendant d'un domaine. Je vous apporterai les livres et vous pourrez tout vérifier. Je ne suis pas un voleur ou un profiteur, si c'est ce que vous pensez. J'ai juste essayé d'aider la famille. Dans la mesure de mes moyens.
Narcissa assistait à la conversation, les yeux toujours perdus dans le vague, l'esprit ailleurs. Poky regardait Pritchard en tripotant le flacon de pilules bleues. Il n'y avait aucun bruit. Stellane dormait toujours et Draco hésitait encore. Mais sa conviction vacillait un peu. Peut-être que finalement, les gens honnêtes, ça existait vraiment. Peut-être que le cousin Pritchard disait vrai. ... Celui-ci se tourna vers l'elfe et dit à haute voix :
-Poky, ce thé doit être froid. Emporte-le et refais-en pour trois. Ou peut-être voulez-vous boire autre chose, Malfoy ?
-Non, Pritchard, le thé, c'est très bien.
-Heu, couina l'elfe, Monsieur veut du thé de Milady ou de l'autre ?
-Du Darjeeling, Poky. Celui de Narcissa est trop léger. Preniez-vous aussi le thé là-bas, Malfoy ?
-En Bulgarie, nous le buvons assez corsé, à la manière slave, c'est différent ...
La conversation avait dévié, le thé était-il une diversion ? Ou le sujet sur les infortunes de Narcissa Malfoy était-il épuisé ? Et d'abord, pourquoi le cousin Pritchard l'appelait-il familièrement par son prénom ? Finalement Draco ne parvenait pas à se faire une opinion claire sur son interlocuteur. Il regrettait presque que Stellane ne puisse pas l'aider de son pouvoir.
Ce fut le "tea-time " le plus surréaliste auquel Draco eut l'occasion de participer. Poky avait apporté un plateau si chargé qu'il le portait sur sa tête. Narcissa avait servi les convives avec ses habituelles manières de grande dame. Ils avaient discuté de choses banales. Le cousin Pritchard se plaignait des fréquentes pannes d'ascenseur au Ministère. Draco avait dit deux mots sur les inconvénients des déplacements par Cheminette. Et après avoir répondu quelques phrases passe-partout, sa mère avait fait apporter son " ouvrage de dame".
Le jeune homme avait été très surpris. Sa mère faisait de la dentelle, sans magie, comme le ferait une ouvrière moldue, et elle le faisait bien. Sur un coussin de soie placé devant elle, elle maniait les fuseaux et entrecroisait les fils avec dextérité. Sous ses doigts naissaient lentement des arabesques et des fleurs. Elle ne travaillait jamais de ses mains auparavant.
"C'est venu avec sa maladie, expliqua Pritchard à mi-voix. Ce don existait peut-être dans son hérédité et c'est une bénédiction pour elle. Ce travail occupe son esprit et l'apaise. Voyez comme elle est tranquille. Elle ne nous entend même pas. A part au moment de ses crises, devenus rares, elle vit dans son monde. Mais il y a des mots qu'il ne faut pas prononcer devant elle. J'ai dû lui mentir quelque peu. Elle croit que vous et votre père êtes à Londres et que vous travaillez pour le Ministère ...
Toujours cette voix unie, ce ton apaisant. Draco balançait encore entre ses deux impressions : la première étant que Pritchard était un dissimulateur et qu'il mentait à chaque phrase, la seconde que c'était un brave homme et qu'il se dévouait pour aider sa famille. Tout à coup, une petite voix appela depuis un coin de la pièce. " Papa ? ". Stellane venait de se réveiller. C'était le moment de la présenter.
Elle vint tranquillement vers son père qui s'était levé. En fait, il guettait sur son visage sa première réaction. Bonne ou mauvaise ? Mais la petite ne fit rien que s'avancer, elle se mit devant lui et regarda les autres personnes avec attention. Elle ne manifesta ni joie ni anxiété. Peut-être que comme son père, elle hésitait à se prononcer.
" Maman, Pritchard, annonça Draco, je vous présente ma fille Stellane. Stellane, voici Narcissa Malfoy, ta grand-mère et voici Hamish, ton cousin éloigné.
La fillette fixa les personnes désignées puis elle pinça entre ses doigts les bords de sa jupe verte et effectua avec le plus grand sérieux deux courtes révérences. C'était ainsi que les dames et les filles de la Maisonnée Borodisov saluaient le Comte leur Maître. Par contre, dès qu'elle aperçut Poky qui était resté près de la porte, elle lui fit un grand sourire et agita la main dans sa direction. L'elfe parut fondre de bonheur. Ses gros yeux en balles de tennis fixaient l'enfant avec ravissement. " Bien, pensa Draco. Au moins, je peux compter sur lui. "
Pritchard semblait statufié sur son fauteuil. Narcissa avait levé les yeux de son ouvrage et eut juste l'air étonné.
" Tu es marié Draco ? Je ne me souviens pas avoir assisté à la cérémonie. Tu étais fiancé à Pansy Parkinson ... Ah je comprends ! Folle jeunesse ! Vous avez devancé le mariage ... Ta fille est bien mignonne. Elle te ressemble."
Il fallut donner quelques explications. Draco conta son histoire en quelques phrases brèves. Mais la réalité était si étrange qu'elle en devenait improbable.
La Bulgarie ... Le peuple Vélaa ... Zinellane ... Le premier regard ... La fête de la Lune, en août ... La nuit magique ... L'arrivée au Château de la jeune Vélane sur le point d'accoucher ... La naissance de la petite fille ... La fureur de la Vélane Première... La mort de la mère ...
Les deux premières années d'exil de Draco Malfoy, sorcier sans pouvoirs magiques et jeune homme trop séduisant, aux cheveux trop blonds ...
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Retour arrière. De 1998 à l'an deux mille.
Tout le monde parlait des Vélanes au Château Borodisov mais on ne les voyait que rarement, seulement quand il y avait quelque problème à résoudre. Le Comte étant immunisé contre le pouvoir vélaa, il était l'interlocuteur choisi par le Ministère Bulgare de la Magie et intervenait en son nom.
La première fois que Draco se trouva en présence de Vélanes, ce fut par hasard, un an après son arrivée en Bulgarie, à la fin du mois de juillet. Croyant la trouver vide, il entra dans la bibliothèque du Comte et fut aussitôt envahi par un sentiment aussi brûlant qu'instinctif. Une attraction fulgurante. Six jeunes femmes magnifiques, des Vélanes, et un beau jeune homme, un Vélaa, étaient là, en compagnie du Comte et de son fils aîné Atanase.
Draco resta cloué sur place, les yeux sortant de la tête, la bouche ouverte de stupeur. Il n'avait qu'une envie, se jeter aux pieds des apparitions et leur jurer un amour absolu et éternel. Il devait avoir l'air complètement stupide. En fait il l'était.
Atanase s'était précipité vers lui, l'avait attrapé fermement par le bras, l'avait fait sortir de force et l'avait conduit à la cuisine où il lui avait servi un grand verre d'alcool tout en aspergeant son visage d'eau glacée. Le jeune homme était revenu à lui à grand peine. Il s'était répandu en explications confuses et en excuses mais le fils du Comte avait beaucoup ri. Il avait l'habitude de faire face à ces situations. C'était ensuite devenu le sujet de quelques plaisanteries sans méchanceté de la part de la Maisonnée.
Ce que tous ignoraient, c'est que l'une des Vélanes avait littéralement " flashé " sur Draco, à cause de ses cheveux. Elle s'appelait Zinellane et c'était l'une des suivantes de la Première, la Vélane en chef. Elle n'oublia pas le jeune homme à la chevelure d'un blond si pâle qu'on aurait dit de l'or blanc, entrevu rapidement le jour de la visite protocolaire avant la Fête de la Lune. .
La délégation était venu prévenir le Comte que dans la nuit du 26 août, tous les Vélaa, masculins et féminins, seraient en fête. La date avait été choisie soigneusement d'après les traditions pour une Matrimoniale. La pleine lune d'été favorisait la formation de couples et avec beaucoup de chance, il y aurait procréation.
Cette nuit-là, les hommes, jeunes ou vieux, sorciers ou moldus, avaient intérêt à rester cloîtrés chez eux car quelques Vélanes auraient peut-être envie de faire un tour au village. D'habitude, les unions se faisaient entre Vélaa mais quelquefois, des jeunesses éprises de romantisme recherchaient des expériences nouvelles. Des Vélanes envoûtaient des humains et des Vélaa séduisaient des humaines.
La mère de Fleur Delacour était ainsi le fruit d'une rencontre entre un beau Vélaa et sa propre mère. Celle-ci faisait un voyage d'études en Bulgarie et s'était trouvée sur place par hasard. Les Vélanes n'avaient pas réclamé son enfant. Née d'une sorcière, elle était impure à leurs yeux.
Fleur n'avait qu'un quart de sang vélaa dans les veines. Elle était plus humaine que Vélane mais elle était quand même dotée en grande partie du charme de son aïeul. Sa sœur Gabrielle par contre avait hérité de plusieurs caractéristiques vélaa. Ainsi, elle avait des embryons d'ailes sur les épaules mais elle ne s'en était jamais servi.
Draco avait appris l'histoire des Vélaa par le Comte Borodisov qui lui avait révélé certains secrets après la naissance de Stellane. La petite fille, disait-il, devait connaître la saga de ses ancêtres. Ainsi, ce peuple composé d'êtres magiques était apparu en surface il y avait environ mille ans, à la suite d'un tremblement de terre.
On supposait qu'auparavant, c'était une espèce souterraine, une sorte d'oiseau au bec acéré et aux ailes écailleuses, la forme que prenaient les Vélaa en colère. Le contact avec l'air les avait changés en créatures terrestres magnifiques aux pouvoirs de séduction redoutable.
Cela ne leur servait pas à grand chose entre eux car leur vie sexuelle était presque inexistante. Les Vélanes et les Vélaa n'étaient pas tourmentés par leurs hormones et n'éprouvaient aucun sentiment amoureux. Mais ils naissaient, vivaient et mouraient comme toutes les créatures, il fallait donc assurer la reproduction et cela, selon des règles bien précises.
Sept était le nombre sacré des Vélaa. Leur peuple comptait au maximum 343 membres, sept fois sept groupes de sept, en général un Vélaa pour six Vélanes. Leur durée de vie était assez courte, très peu atteignait l'âge limite de 49 ans, sept fois sept ans. La plupart mouraient la trentaine venue, ayant rapidement épuisé toute leur énergie vitale. Il fallait assurer un renouvellement périodique de l'espèce.
Il y avait donc tous les six mois, une fois en été et une fois en hiver, une Matrimoniale, une fête avec chants, danses et boissons euphorisantes, pour favoriser les unions et les naissances. Et justement, l'une d'elle était prévue alors que Draco avait enfin trouvé un équilibre en Bulgarie après un an d'exil. Il s'était adapté à sa nouvelle vie sans magie, il se sentait en paix et relativement heureux.
La nuit du 26 août arriva. La pleine lune énorme illuminait le ciel nocturne et dans la forêt, la Matrimoniale battait son plein. Les Vélaa masculins étaient très sollicités par leurs partenaires féminines mais la boisson qu'ils avaient absorbée leur donnait une puissance génésique toujours renouvelée. Il y avait des soupirs de plaisir dans chaque clairière, derrière chaque buisson.
Draco était dans la bibliothèque et recopiait pour le Comte la recette d'un élixir jusque là inconnu, découvert dans un ancien livre de potions. Volets fermés au verrou, fenêtres closes, rideaux tirés, une seule bougie allumée devant lui, le jeune homme pensait être à l'abri de toute tentative de la part d'une Vélane. Grave erreur !
La jeune Zinellane avait décidé de le séduire et de s'unir à lui. Ce que Vélane veut, Merlin le veut. Elle vint au château et son charme agit à travers toutes les barrières. Irrésistiblement attiré vers la fenêtre, Draco oublia toutes les consignes et fit entrer la séductrice. Il l'emmena dans sa chambre et la nuit magique commença.
En quelques minutes, ils furent nus tous les deux. Elle avait un corps de rêve, une peau de satin, des petits seins dressés, à la fois souples et durs, des cuisses de neige qu'elle ouvrait largement sur son sexe recouvert d'un duvet mousseux. Elle appelait, de ses bras attirants, de ses yeux d'un bleu lumineux, de sa bouche sensuelle, de sa voix de sirène. Elle appelait Draco, le corps en feu de Draco, son sexe déjà vibrant, son esprit en déroute, son être tout entier, sans réserve, sans aucune restriction.
Elle sentait délicieusement bon. Il fut sur elle, en elle. Il plongeait, se retirait à demi, la pénétrait encore et encore, lentement, avec une volupté sans pareille, puis plus vite, lubrifiant, frottant, enflammant le sexe sensible, frappant la paroi profonde, provoquant des ondes d'un plaisir inouï dans tout le corps de la jeune Vélane et en retour dans le sien.
Il était en extase, bien au delà de son pauvre état d'être humain de sexe masculin. Il faisait l'amour comme un dieu alors qu'il n'avait en la matière que peu d'expérience. Ni lui ni elle ne voyait le temps passer, ils pouvaient s'aimer ainsi toute la nuit s'ils le voulaient. Plus rien n'existait en dehors d'eux, de leurs corps soudés, de leur jouissance commune, de leur délire. Cela dura longtemps, indéfiniment.
Puis soudain, la jeune Vélane ondula violemment. Elle se cambra, saisit à pleines mains les fesses de son partenaire, le pressant plus fortement encore contre elle et elle articula d'une voix forte : " Maintenant ! " Le sperme de Draco jaillit de sa verge et emplit le sexe accueillant. Une nouvelle vie était au bout de la course. Deux cellules s'unissaient et la vie de Stellane commençait quand finissait une nuit inoubliable.
Au petit matin, Draco était seul, nu dans un lit aux draps froissés, épuisé et euphorique, parfaitement heureux, avec la certitude d'avoir vécu un moment unique, merveilleux, un de ces moments qui donne du prix à la vie. On sait qu'on a eu une chance folle, que cela ne se reproduira jamais plus. Pourtant on n'a aucun regret, aucun désespoir. On garde au fond de soi un souvenir si parfait qu'il se suffit à lui-même. Un secret somptueux et indestructible. Un Trésor.
Plusieurs mois passèrent. Les Vélanes semblaient avoir disparu, c'était le temps des grossesses et elles ne sortaient pas de la Forêt. A la fin du neuvième mois, toutes celles qui étaient enceintes avaient accouché sauf Zinellane. En effet, le temps de gestation était un peu plus long si le père n'était pas Vélaa.
Draco n'avait pas revu son amante d'un soir. Etrangement, les femmes de la Maisonnée Borodisov regardaient maintenant le jeune bibliothécaire avec une sorte de pitié. On disait qu'un homme ayant aimé une Vélane ne pouvait plus jamais s'attacher à une autre femme. Et puis un soir, on frappa à la porte du Château et Zinellane, déjà dans les premières douleurs de l'enfantement, apparut.
Elle s'était enfuie de la Clairière des Naissances car elle voulait, disait-elle, accoucher en présence du père de son enfant. C'était pour une tout autre raison mais tout le monde l'ignorait. Ce fut le branle-bas général. On la conduisit dans la chambre de Draco et on le pria de rester sur place puisqu'il était le père. Il n'osa pas protester et décida de se conduire en Malfoy, fort et digne.
C'était pourtant une épreuve. La jeune Vélane n'avait plus aucune aura de séduction. Elle souffrait beaucoup et criait quand une contraction la prenait. La sage-femme était une servante âgée, une sorcière très compétente. Elle avait fait sortir la Maisonnée à l'exception de Draco et d'une jeune assistante, elle avait installé confortablement la jeune parturiente, préparé des linges et fait bouillir de l'eau. Puis sans explication, elle et l'autre jeune femme avaient enfilé des gants blancs en peau très fine.
Il y eut une heure d'attente, douloureuse pour la patiente car les contractions se rapprochaient, difficile aussi pour Draco qui passait par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Puis ce fut la naissance, la tête de l'enfant apparut entre les jambes ouvertes. Le corps glissa. La sage-femme le reçut entre ses mains gantées et annonça avec joie : " C'est une fille ! " Puis elle coupa le cordon et commença les soins à la jeune accouchée épuisée.
L'assistante enveloppa l'enfant dans une serviette et la présenta à sa mère qui sourit sans rien dire et la serra un instant contre elle. Draco s'était approché et contemplait une petite chose un peu chiffonnée au milieu d'un linge blanc, le visage de sa fille nouvelle-née. Une mèche de cheveux blonds barrait son front.
Soudain, la jeune Vélane devint pâle comme une morte, elle poussa un cri déchirant et fut prise d'une syncope. Un filet de sang coulait de sa bouche. La sage-femme réagit aussitôt, prit une des potions qu'elle avait apportées et demanda un verre d'eau. Son assistante mit d'autorité l'enfant dans les bras de Draco et s'activa à son tour.
Le jeune homme, ému aux larmes, recula, laissant les femmes s'occuper de la mère. Lui ne voyait plus que ce minuscule bébé, si léger et si lourd à la fois, possédant déjà tout le charme vélaa, sa fille à lui, son nouveau trésor. Tendrement, la tenant d'un bras contre sa poitrine, il repoussa d'un doigt la mèche de cheveux blonds, effleurant la peau tiède, et découvrant sur le front quatre petits traits entrecroisés, une étoile.
Il parlait à voix basse, caressant le nez, les joues roses, les oreilles, tout le petit visage, revenant toujours à ce signe posé sur le front un peu ridé. La petite fille à l'étoile, c'est ainsi qu'on la nommerait plus tard. Pour l'instant, elle respirait calmement. Elle n'avait pas crié à la naissance, elle avait juste émis un léger toussotement. Et puis elle ouvrit les yeux. Ils étaient d'un bleu profond, comme ceux de sa mère.
" Mon enfant, ma fille, ma chérie, ma petite Narcissa, mon bébé ... ", les mots bêtes et attendrissants des jeunes pères ... Draco ne faisait même pas attention à la mère qui avait perdu connaissance et auprès de qui s'activaient les deux autres femmes. Il ne voyait que l'enfant qui avait conquis si vite son cœur.
Brusquement, il y eut un grand tumulte devant la chambre. La porte s'ouvrit à la volée et la Vélane Première apparut avec plusieurs de ses compagnes. La sage-femme et son assistante se figèrent, l'air épouvanté. Elles regardaient Draco caressant sa fille. Il ne portait pas de gants. Elles n'y avaient pas pensé en lui confiant la petite pour s'occuper de la mère. Une faute qu'elles risquaient de payer cher !
La Première et les autres Vélanes semblaient prises de fureur. Certaines commençaient à se transformer. La voix résonna comme un coup de tonnerre.
" TU AS OSE ! TOI, MISERABLE HUMAIN, TU AS OSE POSER LA MAIN SUR ELLE ! MAINTENANT, ELLE EST IMPURE ! ELLE DEVAIT ETRE LE DERNIER MAILLON DE LA CHAINE, LA TROIS CENT QUARANTE TROISIEME VELANE ! NOUS AURIONS ATTEINT NOTRE NOMBRE SACRE ET A CAUSE DE TOI, DE TOI ..."
Ses mains jetaient dans la chambre des poignées de flammes. Les rideaux, les draps du lit, les robes des femmes commençaient à brûler. Mais une sorte de Protego enveloppait Draco et les flammes ne l'atteignaient pas. Il ne ressentait pas non plus le pouvoir des Vélanes. On aurait dit que sa minuscule fille le défendait.
Le Comte et son fils furent soudain au milieu de la chambre, baguettes tendues. Ils avaient dû transplaner. Les sortilèges fusèrent.
" FINITE INCENDIAE ! IMMOBILIS ! SILENCIO ! "
Instantanément, tout s'arrêta. La magie des sorciers était plus forte que celle des Vélaa. Le Comte reprit d'une voix sévère :
" Madame, on ne hurle pas ainsi dans ma maison, encore moins dans la chambre d'une malade. J'ignore pourquoi cette jeune Vélane a souhaité accoucher chez moi. Mais puisque c'était son désir ...
- Pourquoi elle a voulu accoucher ici ? Mais parce qu'elle risquait de mourir, Comte ! Une Vélane enceinte d'un humain est en danger de mort à la naissance. Nous aurions pu faire quelque chose si elle était restée dans la Forêt mais il est trop tard. Zinellane est condamnée, elle le sait, mais elle voulait revoir son amant aux beaux cheveux ! Elle nous en parlait tout le temps ! Pourtant, je n'aurais jamais imaginé qu'elle s'enfuirait ...
Une faible voix l'interrompit. L'accouchée avait repris connaissance. La potion de la sage-femme avait fait son effet, ce serait temporaire mais la mort s'éloignait un peu.
-Ma fille ... Je veux ma fille ...
Draco s'approcha aussitôt et lui tendit l'enfant. Elles avaient les mêmes yeux et elles se regardèrent intensément.
... Stella, l'étoile ... C'est son nom ... Elle s'appelle Stellane ... " murmura la mourante.
Ces mots eurent le don d'apaiser la Première.
- La mère lui a donné un nom vélaa. Elle est donc Vélane. Nous pourrons la purifier du contact de son père. "
Et puis tout était allé très vite. Zinellane avait rendu le dernier soupir, entourée de ses compagnes, sous les regards attristés de Draco, du Comte et de son fils, et ceux peu rassurés de la sage-femme et de son assistante. Elles avaient fait au mieux mais en bonnes sorcières familières des Vélanes, elles auraient dû veiller à ce que Draco, pas plus qu'elles, ne touche la nouvelle-née. Enfin les choses semblaient s'arranger. Mais au contraire, tout s'était à nouveau gâté.
" Humain, donne-nous l'enfant, avait ordonné la Première.
- JAMAIS ! avait répondu Draco en serrant la petite sur son cœur. C'est ma fille, Narcissa Stellane Malfoy.
- C'est la fille de Zinellane, Stellane Orcellane Vîîla. Elle appartient au peuple vélaa.
- Sa mère est morte. Elle est à moitié humaine. Je suis son père et je la garde.
La colère avait grondé de nouveau dans les rangs des Vélanes. Mais elles étaient en terre étrangère, en minorité, car toutes les femmes de la Maisonnée Borodisov étaient dans le couloir, silencieuses et attentives. Il y avait eu un arrangement et Stellane Narcissa Orcellane Malfoy Vîîla était restée au Château pour le plus grand bonheur de son père.
Mais tout cela ne pouvait se raconter en détail devant un vieil elfe, un lointain cousin sur qui on avait des doutes et une mère qui avait perdu la raison.
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Pritchard s'était levé. Il s'apprêtait à partir.
"Vous restez ici quelques jours Malfoy ? Je viendrai demain avec les livres de comptes. Vous pourrez tout vérifier. Si vous pouviez retrouver les affaires rangées elle ne sait plus où par Narcissa ...
Stellane, qui était restée blottie sur les genoux de Draco, se redressa soudain et dit d'un air ravi :
- Papa, mes tantes Vélanes sont là ...
Elle sauta à terre, courut vers la porte-fenêtre donnant sur la terrasse et sortit en courant.
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A suivre.
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