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Stellane
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
21 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 6     Les chapitres     50 Reviews    
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Gare de King Cross.

Stellane.

 

Auteur : haniPyanfar

 

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Première Partie : Stellane et Draco Malfoy

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6- Gare de King Cross.

 

o – o – o – o

 

Vendredi premier août 2003. Maison de Harry Potter, aux environs de 17 heures 30.

 

Stellane avait été sage jusque là. Elle avait joué à la poupée avec Mimsy et découvert les puzzles sauteurs avec Kreatur. Le porridge et le pudding l'avait changée de la nourriture bulgare, plus frugale, mais elle n'avait pas rechigné devant ces mets à l'aspect pour elle bizarre. Elle avait fait la sieste, puis Mimsy avait commencé à lui lire un conte de Beedle le Barde, mais la petite n'était plus attentive. Elle réclamait son père et s'était mise à pleurnicher.

 

Harry trouvait lui aussi que l'absence de Malfoy se prolongeait un peu trop. Le jeune homme avait parlé de rentrer en début d'après-midi. Qu'est-ce qui pouvait bien le retarder autant ? Il contacta le bureau des Aurors par Cheminette. Justin n'était pas en vacances, lui ! Il lui demanda de se renseigner sur les allées et venues du Serpentard et la réponse ne tarda pas. Draco Malfoy n'était nulle part.

 

La dernière personne à l'avoir vu était Tom, le patron du Chaudron Baveur et c'était deux heures auparavant. Malfoy avait traversé le bar, il était passé côté moldu et c'était tout. Aucun autre détail. Rien.

 

Charing Cross Road était sous surveillance constante puisque c'était l'un des lieux de communication entre les deux mondes. Justin contacta les indicateurs habituels. Le visage du jeune homme recherché était assez connu et pour plus de sécurité, le jeune Auror fit circuler la photographie agrafée dans son dossier. Mais aucun sorcier de garde n'avait vu passer Draco Malfoy.

 

Pourtant tous étaient habitués à repérer dans cette rue particulière les faits sortant de l'ordinaire. Les cheveux blond pâle du Serpentard auraient pu attirer leur attention. Mais non. Rien. Les marchands moldus ne l'avaient pas vu non plus. Le chaland était rare en ce début du mois d'août et si Malfoy s'était arrêté dans une boutique, ils en auraient gardé souvenir. Mais toujours rien.

 

Harry commença à s'inquiéter. Il ne pouvait quitter la maison, Stellane pleurait maintenant dans les bras de Mimsy et réclamait son père en sanglotant. Il contacta tout ceux qu'il put joindre. Les Weasley, Hannah Abbott, Luna et quelques autres. Les recherches se firent plus précises. C'est alors qu'on découvrit la rencontre de Malfoy avec ses deux anciens camarades, Nott et Goyle.

 

On les interrogea mais les deux compères le prirent de haut. Oui, ils avaient bu un verre en compagnie de Malfoy, oui il y avait eu cet accident bête, mais Nott rappela qu'on avait vu leur camarade se promener ensuite sur le Chemin de Traverse. " Et en pleine forme ", précisa-t-il. Pour le moment, il n'y avait rien à dire de plus.

 

"Peut-être est-il au Manoir ? " suggéra Hermione. Harry envoya Kreatur aux nouvelles. Le vieil elfe ne trouva que Madame Malfoy occupée à sa dentelle, Poky veillant sur sa Milady et Hamish Pritchard qui eut l'air soulagé quand il apprit que Draco Malfoy avait disparu. Il partit presque aussitôt, emportant avec lui un gros livre de comptes. Kreatur renifla de dédain en parlant de lui. Un descendant de Pouffsouffle, même pas un vrai Malfoy !

 

Hannah pensa aux Vélanes. Une communication rapide avec l'aéroport de Rome et on apprit que les deux voyageuses n'avaient pas pris leur correspondance pour Sofia. On ne savait pas où elles étaient passées. Peut-être en ville pour du shopping ? C'était la version basique, un peu trop simple sans doute, et peu crédible !

 

Ou bien elles avaient donné le change et elles suivaient un nouveau plan pour attirer Stellane dans leurs filets, en éliminant son père par exemple. C'étaient de graves soupçons et pour le moment, rien ne venait appuyer cette thèse. S'il y avait eu des Vélanes sur Charing Cross, tout le monde s'en serait aperçu ! On les aurait prises pour des stars de cinéma ou autre ! Les paparazzi auraient débarqué et ça aurait été l'émeute ! Non ! Impossible !

 

Mais alors qui ? Quand ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Questions sans réponses. " L'affaire Draco Malfoy " commençait. Elle n'était pas près de se terminer.

 

Stellane allait pleurer longtemps la brutale disparition de son père chéri. Et les ennuis de Harry Potter ne faisaient que commencer !

 

o - o - o - o

 

Car le lendemain, le samedi 2 août 2003, à midi, le Ministère de la Magie entra en ébullition. Les deux demi Vélanes parties la veille pour Sofia étaient de retour. Elles se tenaient bien droites dans l'Atrium et annonçaient l'arrivée imminente par portoloin de leur Première et de sa suite. Les Vélaa venaient réclamer une des leurs, la jeune Stellane Malfoy Vîîla.

 

Dès que la présence des Vélanes fut connue, les bureaux se vidèrent. Tous les sorciers présents sur place se précipitèrent dans le Hall pour les voir. Il s'ensuivit une grande bousculade et un brouhaha indescriptible. Les ascenseurs étaient bloqués, les Cheminettes dégorgeaient sans arrêt de nouveaux arrivants alertés par les uns et les autres. C'était la panique totale.

 

Pritchard était là et se frottait les mains. C'était lui qui avait prévenu les Vélanes de la disparition de Draco Malfoy. Avant de quitter le Manoir, elles lui avaient donné un moyen de les joindre, justement si quelque chose se passait qui favorisait leurs plans. Une boîte de bois au couvercle ajouré contenant un petit oiseau endormi. Il suffisait de le caresser pour le réveiller, de lui dicter un message et de renvoyer à Gaellane, sa maîtresse temporaire.

 

Pritchard, trop content de la tournure que prenait l'affaire, avait lâché l'oiseau dès qu'il avait connu la disparition de Malfoy. Le soir même, la minuscule bestiole avait rejoint les Vélanes à Rome où elles étaient restées un jour supplémentaire à tout hasard. Ravies, elles avaient à leur tour prévenu la Première et elles étaient reparties pour Londres par le premier vol du lendemain. En fin de matinée, un nouveau messager leur avait appris l'arrivée imminente de leur souveraine et de sa suite. Les minuscules oiseaux-mouches volaient à des vitesses fulgurantes !

 

Et elles étaient là, dans l'Atrium, triomphantes, sûres de leur pouvoir et certaines de leur réussite. Une superbe mission ! Une conclusion glorieuse !

 

A deux pas d'elles, le cousin Pritchard bavait d'envie et de désir. Il espérait une petite récompense, un baiser peut-être, même un simple regard. Il était au premier rang des admirateurs, à promettre aux deux créatures superbes les monts et les merveilles qu'il n'avait pas. Mais elles se moquaient bien de ce ver de terre prosterné à leurs pieds ! Elles ne l'avaient même pas reconnu !

 

Le tumulte était à son comble. Et puis il y eut soudain le bruit d'une explosion, les lumières s'éteignirent et une voix puissante domina le vacarme. " STUPEFIX TOTALIS ! " ordonna-t-elle. Tout s'immobilisa aussitôt, même les avions en papier du courrier qui voletaient de-ci de-là. Le silence se fit. Seules les courtes flammes des Cheminettes éclairaient faiblement la scène en clair obscur.

 

Quand les lustres se rallumèrent, on vit s'avancer du fond du Hall Griselda Marchebank, la doyenne du Magenmagot, entourée d'une dizaine de sorcières, toutes avec leur baguette tendue. Puisque les hommes succombaient au charme vélaa et perdaient la tête, les femmes prenaient la relève.

 

" Oculus closam ! " ajouta la doyenne en dirigeant sa baguette vers les Vélanes. Et les deux visiteuses lui obéirent. Dès qu'elles eurent fermé les yeux, leur puissante attraction sur la gent masculine se rompit. Elles étaient toujours belles mais pas irrésistibles. Car leur séduction venait particulièrement de leur regard. Elles apprenaient à contrôler ce pouvoir dès l'enfance, cela faisait partie de leur éducation.

 

Les Vélanes n'écrivaient pas, ne lisaient pas sauf à de rares exceptions près, ne dessinaient pas non plus. Tout leur enseignement était basé sur la transmission orale des traditions et sur des travaux pratiques. Les positions des yeux, les mouvements subtils des paupières, l'éclat soudain donné à un regard en faisaient partie. La séduction était un don qu'il fallait travailler longuement pour qu'elle parvienne à un maximum !

 

" Messieurs, reprit Griselda Marchebank, regagnez immédiatement vos bureaux et n'en sortez plus sous aucun prétexte. Nous allons recevoir la délégation Vélaa en bas, dans la grande salle du Magenmagot. Monsieur le Ministre nous a donné carte blanche, étant donné qu'il ne serait pas lui-même un juge impartial dans cette affaire. Exécution ! "

 

Cela prit du temps mais tout finit par s'organiser. Pour plus de sûreté, les sorcières jetèrent un Restrictum Masculus sur les portes des bureaux, ce qui empêchait tout homme de les franchir. Et ce fut très utile quand la Première arriva avec sa suite habituelle, un Vélaa et cinq Vélanes. Leur portoloin fourni par le Comte Borodisov les avait amenés sur le toit du Ministère où se trouvait un petit terrain d'atterrissage. La troupe magnifique dut parcourir tous les étages pour descendre au niveau deux car la Première refusa de prendre l'ascenseur. Elle fut accompagnée en chemin par des gémissements de frustration et des soupirs d'amour et de désir.

 

Il était 14 heures. Dans la grande salle du Magenmagot, sur la mosaïque ornant le sol, on avait disposé des fauteuils de velours rouge. La Première était au centre. Le Vélaa était assis à ses côtés, légèrement en retrait. Les cinq Vélanes formaient autour un demi-cercle. Les deux demi Vélanes se tenaient modestement à l'arrière.

 

En face, sur trois rangs des gradins, les sorcières du Magenmagot leur faisaient face avec Griselda Marchebank au milieu d'elles. Il y avait là aussi plusieurs employées du Ministère et quelques anciennes qu'on avait appelées à la rescousse. Madame Weasley en faisait partie et elle avait eu la bonne idée de faire appel à sa belle-fille Fleur, d'ascendance vélaa lointaine.

 

Quand tout le monde fut installé, la doyenne de l'Assemblée ouvrit la séance.

 

" Mesdames, Monsieur, avant toute discussion, nous devons toutes et tous avoir une bonne connaissance de l'affaire qui vous amène ici. Voici l'Auror Abbott qui s'en occupe pour notre part. Auror, renseignez-nous, je vous prie. "

 

Dès qu'elle avait appris la venue des Vélanes au Ministère, Hannah avait pris contact avec Harry Potter par Cheminette. Le jeune sorcier était bien embêté. Malfoy lui avait bien précisé ce qu'il envisageait pour sa fille : elle était sorcière et devait être élevée comme telle. Pas question qu'elle parte chez les Vélanes ! Mais lui ne pouvait s'opposer à une décision du Magenmagot. Il recommanda à la jeune Auror la prudence.

 

" Ne donne pas de détails, surtout pas sur l'arrivée surprise de Malfoy hier ! Ne dis pas où se trouve Stellane. Parle d'une personne à qui son père l'a confiée pour quelque temps. Il faut éviter toute précipitation. Fais durer l'attente le plus longtemps possible. Nous allons trouver une piste. Si ça se trouve, Malfoy sera là ce soir. Sa disparition est inquiétante mais pour le moment de courte durée. Il y a de l'espoir. Je compte sur toi, Hannah. "

 

La jeune femme fit comme son collègue lui avait demandé. Son compte-rendu fut concis. Draco Malfoy, de retour d'exil, avait accompli diverses démarches. Puis il avait disparu ou s'était absenté on ne savait pas encore. La personne qui gardait sa fille s'était inquiétée et avait prévenu les Aurors. L'enquête était en cours. C'était tout.

 

Griselda Marchebank s'adressa alors à la Première :

 

" Madame, vous connaissez maintenant la situation aussi bien que nous. Veuillez présenter votre requête. "

 

La Première attaqua aussitôt. Elle comprenait un peu l'anglais mais ne le parlait pas. L'une des Demi Vélanes servait d’interprète.

 

" Stellane Vîîla, notre sujette, se trouve dans ce pays sans protection et d'ailleurs sans notre autorisation. Puisque son père a disparu, nous demandons la garde de l'enfant. Par égard pour sa mère décédée, ce n'est que Justice.

 

-Mais Monsieur Malfoy s'est peut-être seulement absenté pour des raisons personnelles. Il peut réapparaître d'un instant à l'autre !

 

-Ou pas ! En attendant son retour problématique, l'enfant doit nous être confiée.

 

-Pas si vite ! Les Aurors ont ouvert une enquête. Nous allons trouver une piste.

 

-Nous ne pouvons attendre. Notre portoloin de retour est programmé pour ce soir à 18 heures. Voici deux parents proches de l'enfant, Ouralaa, le frère de sa mère et Canellane son épouse. Ils seront heureux d'accueillir une fille Vîîla chez eux, dans notre Forêt magique.

 

-Stellane Malfoy a aussi de la famille en Angleterre. Sa grand-mère Narcissa Malfoy par exemple.

 

-Elle est folle. Mes deux ambassadrices l'ont constaté hier. Cet argument ne tient pas.

 

Un léger toussotement se fit entendre. Fleur Weasley Delacour s'était levée.

 

-Puis-je prendre la parole ? demanda-t-elle en baissant les yeux par déférence.

 

-Qui es-tu ? Ah, je sens par ton aura que tu as du sang vélaa dans les veines. Par les femmes ou par les hommes ?

 

-Mon grand-père était Vélaa.

 

-Par les hommes donc. C'est moins important. Quel est ton nom ?

 

-Je me nomme Fleur, Florellane en vélaa.

 

-Que veux-tu ?

 

-Madame, loin de moi l'idée de vous contredire mais ces deux personnes ne sont pas des proches parents de l'enfant. Chez les Vélaa, il n'y a ni frère ni sœur, ni époux ni épouse. Toutes les mères élèvent toutes les filles indifféremment. Les pères peuvent être n'importe lequel des Vélaa. Eux s'occupent des rares garçons qui naissent. Votre peuple forme une grande famille mais les liens entre les personnes ne sont pas définis comme chez les sorciers. Votre argument ne tient pas non plus.

 

-Tu oses m'accuser de mentir, misérable humaine !

 

-Non, Madame, juste de travestir un peu la vérité. De toute façon, rien ne prouve que Draco Malfoy soit mort ou même en danger de mort. Il a peut-être juste un empêchement.

 

-C'est un sorcier. Il peut prévenir qui il veut de multiples façons. S'il ne l'a pas fait, c'est mauvais signe.

 

-Seriez-vous pour quelque chose dans sa disparition ? demanda brusquement Griselda Marchebank. Vous semblez bien sûre de vous.

 

-Vous offensez tout le peuple Vélaa avec cette basse accusation. Nous n'avons rien à voir avec cette affaire. Mais elle change la donne. Cette petite fille a pour nous une grande importance. De plus, elle porte au front un signe distinctif. Plusieurs peuples s'intéressent à elle, en bien ou pour certains, en mal. Elle sera en sécurité parmi nous. D'ailleurs, on pourrait lui demander son avis. Elle n'a que trois ans mais elle a peut-être déjà des préférences.

 

-Un instant, dit tout à coup Madame Weasley. Nous oublions un point important. Monsieur Malfoy a déclaré la filiation de cette enfant. Selon la loi, il a dû désigner pour elle un parrain ou une marraine. Si c'est un Vélaa ou une Vélane, il n'y aurait plus de problème. Peut-on vérifier sur le document ?

 

On fit venir le préposé à l'enregistrement. Il en tremblait d'excitation mais avant son entrée dans la salle, on lui jeta par précaution un sort d'aveuglement. Ses yeux ne pouvaient voir que son registre. La révélation secoua la partie sorcière de la salle comme un coup de tonnerre.

 

" HARRY POTTER ! Le Harry Potter ! Le Vainqueur de Lord Voldemort ! Notre Sauveur ! Mais je croyais que lui et Malfoy étaient ennemis jurés ! Impossible ! Incroyable ! Inouï ! "

 

Pendant ce temps, du côté vélaa, la colère mêlée de surprise montait.

 

" Harry Potter ? Connais pas ! Pourquoi lui ? Est-il parent de la petite ? Cette décision ne tient pas debout ! Nous la contestons totalement ! C'est stupide ! Offensant pour tout notre peuple ! Honteux ! "

 

La discussion s'envenimait. Une des Vélanes se transforma soudain, son bec apparut et ses ailes se déplièrent. Griselda Marchebank se leva et agita les bras. Aussitôt, plusieurs elfes de maison, employés du Ministère, entrèrent à leur tour, portant des tasses, des théières, des pyramides de gâteaux, tout le matériel nécessaire pour l'heure du thé. Ils installèrent les plateaux sur des tables basses. La doyenne proclama :

 

" Je propose une pause amicale pour nous donner à toutes et à vous Monsieur, le temps de réfléchir. Pendant ce temps, l'Auror Abbott préviendra Harry Potter et lui demandera son avis. Par écrit car il ne peut nous rejoindre sans être séduit par votre charme, Mesdames ! En attendant, profitez de ces douceurs et de cette réconfortante boisson. Demandez si vous désirez autre chose. "

 

La vieille dame savait ce qu'elle faisait : les Vélanes étaient connues pour leur gourmandise. Elles ne se firent pas prier et bientôt, tout le monde papotait autour des sablés, des mini cakes et des tartelettes. Fleur assistée d'Isabellane discutait avec le Vélaa, qui avait demandé du jus d'orange. Plusieurs sorcières entouraient la Vélane Primaire et la questionnaient sur sa transformation. Elles admiraient en particulier ses ailes écailleuses. Ce devait être agréable de voler ! Gaellane traduisait aussi vite qu'elle pouvait.

 

Tout allait donc pour le mieux. Sauf pour Harry Potter qui tombait des nues. Malfoy l'avait désigné comme parrain de sa fille !

 

Hannah était arrivé dans la cuisine par la Cheminette. Stellane était en train de goûter. La jeune Auror se souvint tout à coup de la boule magique en peluche que Harry lui avait demandé d'acheter. Elle se promit de faire un saut sur le Chemin de Traverse dès que sa mission serait terminée. Elle entraîna son collègue au salon et lui expliqua la situation.

 

D'abord, Harry ne voulut pas y croire. Puis il se rendit compte que, d'une part, en faisant cela, Malfoy ne pensait ni à disparaître, ni surtout à mourir et d'autre part, qu'en définitive, le Serpentard n'avait personne d'autre. Il était seul. Sa mère était malade. Sa presque fiancée, Pansy Parkinson, s'était mariée avec un autre. Nott et Goyle avaient mauvaise réputation. Quant à Blaise Zabini ... Le cœur de Harry se serra brièvement. Mieux valait ne pas y penser.

 

Harry ne songea pas une seconde à se dérober. Malfoy lui confiait ce qu'il avait de plus précieux au monde. Il se montrerait à la hauteur. Il écrivit donc une lettre d'acceptation au Magenmagot, la signa et y apposa son sceau. Tant que Malfoy serait absent, il serait le tuteur et le protecteur de sa fille, il en faisait le serment.

 

Hannah rapporta la réponse et eut tout juste le temps de grappiller les derniers gâteaux secs. Les Vélanes avaient fait honneur à la pause thé. Elles se renfrognèrent en entendant le message mais Griselda Marchebank se montra inflexible. La volonté du père devait être respectée. Cependant, rien n'empêchait les Vélanes de rendre de temps en temps visite à l'enfant. Il suffisait de trouver une solution qui ne perturberait pas trop le déroulement habituel de la vie. La gent masculine est si vulnérable ! Si influençable !

 

Les discussions reprirent sur un mode tempéré. Entre femmes, il était possible de s'entendre. Les Vélanes partirent à l'heure dite après une nouvelle collation. Les sorcières ... et les sorciers ! ... poussèrent un ouf de soulagement. Une crise grave avait été évitée. On pouvait dire qu'une fois encore, Harry Potter avait sauvé la situation.

 

Ce n'était pas tout à fait l'avis de l'intéressé. Il se faisait tard et Malfoy n'était toujours pas là. Stellane pleurnichait de nouveau en réclamant son papa. Il fallait agir, en douceur. Hannah venait de rapporter la fameuse boule magique que l'enfant avait réclamée. Harry s'approcha de la petite et se mit à genoux devant elle.

 

" Tiens, lui dit-il. De la part de ton papa.

 

-Il est là ? Il est revenu ?

 

-Non Stellane. Ton papa n'est pas là. Il a dû partir en voyage. Mais je suis sûr qu'il pense à toi très fort.

 

-Il revient bientôt ?

 

-Je ne sais pas. Mais il nous donnera sûrement des nouvelles. En attendant, il te demande de rester ici, avec moi, jusqu'à son retour. Est-ce que tu veux bien ? Ou aurais-tu préféré partir avec les Vélanes ? Elles étaient venues te chercher.

 

-Non. Je veux rester chez toi. Je veux attendre mon papa ici. Il va revenir de son voyage ... Il va revenir, hein, c'est sûr ?

 

Le cœur du jeune sorcier se serra de nouveau. Il est difficile de mentir aux enfants. Il attira la petite contre lui. Elle nicha sa tête dans son cou, elle reniflait encore un peu.

 

-Oui, Stellane. Il va revenir. On va l'attendre ici tous les deux.

 

-Avec Mimsy ? Et Kreatur ?

 

-Bien sûr chérie. Mimsy a préparé pour toi sa délicieuse mousse au chocolat. Tu aimes ?

 

-Je sais pas. J'en ai jamais mangé. Là-bas, la cuisinière faisait du yaourt. C'est bon aussi. Tu en as mangé déjà ?

 

-Heu, oui sans doute. Quelque chose d'autre te ferait plaisir ?

 

-Oui mais peut-être tu voudras pas.

 

-Dis toujours.

 

-Je peux t'appeler Harry ?

 

C'était facile. Pour un soir. Ce ne serait pas toujours aussi simple. Les jours, les nuits allaient défiler, souvent assombris par la longue absence. Le " voyage " se prolongeait. Mais sans le savoir, Harry avait deviné comment Draco Malfoy avait disparu et où il était. Le père de Stellane était vraiment en voyage. Un bien étrange voyage.

 

o - o - o - o

 

Retour en arrière . La rencontre de Draco Malfoy et de ses anciens camarades d'école, Théodore Nott et Grégory Goyle. Les témoignages des uns et des autres et la réalité des faits.

 

o - o - o - o

 

Premier août 2003. Terrasse du bar l'Estaminet, à deux pas de Gringott, sur le Chemin de Traverse.

 

Récit de Broderick Kwain, propriétaire du bar, aux Aurors venus l'interroger.

 

"Il était 14 heures 15. Messieurs Nott et Goyle, qui sont des clients réguliers, se sont installés à une table de la terrasse, à l'ombre d'un parasol, avec leur ami, Monsieur Malfoy, un sorcier blond que je n'avais jamais vu chez moi auparavant mais dont le nom est connu depuis les procès. Monsieur Nott a commandé trois Whiskys pur feu, pour fêter leurs retrouvailles, a-t-il dit.

 

Monsieur Malfoy avait l'air pressé. Il s'est levé au bout de cinq, six minutes. Malheureusement, Monsieur Goyle a fait un faux mouvement et le contenu de son verre s'est répandu sur la veste de l'invité qui s'est dirigé vers les toilettes pour réparer les dégâts ..."

 

Ce que pensait Kwain à ce moment-là :

 

" Ça y est ! Ils ont remis ça ! Ah les vermines ! Je vais finir par avoir des ennuis ! La dernière fois, on a retrouvé le sorcier russe qu'ils avaient arnaqué errant sur les quais de King Cross, sans savoir ce qu'il faisait là ! Enfin d'habitude, ils se contentent de dépouiller leur victime et de lancer un court Obliviate sur sa mémoire ! Je vais leur dire que c'est la dernière fois et qu'ils me doivent au moins dix gallions pour mon silence !

 

Ce Nott sait trop de choses ! Il trempe dans toutes sortes de magouilles mais il est trop intelligent pour se faire prendre ! Quel fléau ! C'est vraiment dommage qu'il m'ait surpris en train de lutiner ma serveuse ! Si ma femme le savait, elle me chaufferait les oreilles. Le bar lui appartient pour moitié malheureusement ! Qu'est-ce qu'ils vont inventer cette fois-ci ? "

 

o - o - o - o

 

Questions. Réponses.

 

Auror : Pourquoi avez-vous suivi Draco Malfoy dans les toilettes ?

 

Goyle : Je voulais m'excuser. J'étais vraiment très embêté ! Malfoy a toujours été très soigneux de sa personne, un peu trop même, si vous voyez ce que je veux dire !

 

Nott : J'avais tout simplement envie d'uriner. C'est naturel, non ?

 

Auror : Que s'est-il passé ?

 

Goyle : Malfoy était très énervé. Il n'arrivait pas à faire partir les taches de sa veste. C'était du tissu moldu, du lin, je crois. Ça ne réagit pas bien à la magie. Au bout d'un moment, j'ai préféré partir.

 

Nott : Je lui ai proposé de l'aider. Je connais pas mal de sortilèges rares. Mais Malfoy a refusé. Alors je suis entré dans un des W.C. Il devait aussi avoir un besoin pressant car une minute après, je l'ai entendu entrer dans le deuxième. Il y était encore quand je suis sorti. J'ai sifflé le reste de mon verre et j'ai dit au patron du bar que Malfoy paierait. Il sortait de Gringott, il avait sûrement quelques gallions dans ses poches.

 

Question : Monsieur Malfoy a réglé la note en effet. Qu'avez-vous fait ensuite ?

 

Goyle : Je suis allé à mon travail. Oui, ça peut vous surprendre mais ça fait trois ans que je suis employé comme ouvrier découpeur dans une boucherie industrielle moldue. Bœuf, porc, veau, mouton, rien ne me résiste ! Si ça se trouve, le dernier gigot que vous avez mangé avec votre famille, c'est moi qui l'avais préparé. Ça vous en bouche un coin, pas vrai ?

 

Nott : J'avais rendez-vous avec ma petite amie, Milicent Bulstrode. Mais il était trop tôt, alors j'ai un peu flâné sur le Chemin de Traverse. J'ai même vu Malfoy entrer au Paradis du Quidditch. Il portait sa veste sur l'épaule, il n'avait sans doute pas réussi à la nettoyer.

 

Auror : Avez-vous un emploi, monsieur Nott ? Quelles sont vos sources de revenus ? Comment gagnez-vous votre vie ?

 

Nott : Je suis représentant de commerce. Je voyage dans toute l'Angleterre pour présenter aux marchands sorciers des produits nouveaux. En ce moment, je fais de la publicité pour les bonbons de Bertie Crochue, avec des parfums inédits, au goût de fromage moisi français par exemple. Ça fera fureur pour Halloween. Et c'est moins fatigant que le métier que j'ai dû faire pendant mon exil ! Charger et décharger des wagons à la gare de King Cross ! Et pas côté magique ! Côté marchandises ! C'était dur ! Mais qu'est-ce qui se passe pour Draco Malfoy ? Il a disparu ? Dommage, j'étais content de le revoir. On était plutôt ami du temps de Poudlard. Et dans le même camp. C'est tout ? On peut partir ?

 

Auror : Oui bien sûr. Il n'y a pour l'instant aucune charge contre vous. Mais ne vous éloignez pas de Londres. On peut avoir d'autres questions à vous poser.

 

o - o - o - o

 

Ce qui s'est réellement passé dans les toilettes de l'Estaminet.

 

Deux sortilèges simultanés. Un Expelliarmus et un Pétrificatus Totalus. Malfoy, désarmé, inconscient, gisait à terre. Nott se précipita, ramassa sa baguette et fouilla ses poches.

 

" Bonne pioche Goyle, dit-il après avoir rendu aux sacs de gallions leur vraie grandeur. Il y a même des billets moldus ! Une belle somme ! On partage comme d'hab ! N'oublie pas ! Pas question de dépenser cet argent tout de suite. Range tout dans ta cachette. Bientôt, on aura assez pour réaliser nos rêves. Tu veux toujours t'acheter cette gargote du côté de Bristol ?

 

-Ouais, c'est sûr ! Natalia aussi fait des économies. Mais vendeuse de vaisselle magique, ça ne rapporte pas gros. Et lui, qu'est-ce qu'on en fait ? ajouta-t-il en poussant Malfoy du pied. Et si on lui faisait le coup du sorcier russe ?

 

-Trop risqué. J'ai trouvé mieux. Sors le premier, je te suivrai dans cinq minutes.

 

-D'acc !

 

"Oh oui, je t'ai préparé quelque chose, saloperie de Malfoy ! Tu vas payer pour ton arrogance, pour ton étalage de richesse, pour toutes ces années où tu faisais le fier à Poudlard alors que j'étais meilleur que toi en tout ! La vengeance est un plat qui se mange froid, foi de Serpentard ! J'ai tout bien calculé la nuit dernière. Tu vas morfler et tu ne t'en souviendras même pas ! Allez ! En route !

 

o - o - o - o

 

Théodore Nott haïssait Draco Malfoy depuis ses douze ans. La première année à Poudlard, il était au contraire en admiration devant lui. Il le suivait partout, il faisait ses quatre volontés et essayait de devenir son ami, même s'il se faisait la plupart du temps rabrouer et repousser sans ménagement par les deux gorilles, Crabbe et Goyle.

 

Tout avait changé quand ils étaient entrés en deuxième année. L'équipe de Quidditch de Serpentard cherchait un nouvel attrapeur pour concurrencer Potter qui faisait gagner les Griffondors. Nott était vif et agile, il avait la science infuse du vol sur balai. Il aurait dû être choisi, ses essais étaient meilleurs que ceux de Malfoy. Il aurait dû. Mais il y avait eu passe-droit.

 

Lucius Malfoy avait offert à toute l'équipe le nouveau balai Nimbus 2001, très performant, très cher. Et son fils était devenu attrapeur. La rancœur, puis la haine avaient flambé dans le cœur de Théodore Nott. Il pouvait tout pardonner à son camarade de classe, tout sauf ça. Dans ses projets d'avenir, le Quidditch tenait une grande place. Il espérait devenir joueur professionnel et gagner ainsi la fortune que les Nott n'avaient pas. Dès lors, il détesta violemment Malfoy mais sans jamais le montrer.

 

Aujourd'hui, il tenait sa revanche.

 

Il chargea Malfoy toujours inconscient sur son épaule. Il était costaud malgré son apparence frêle. Il entra dans le premier W.C. C'était un lieu de transplanage clandestin connu de quelques initiés. Il en faisait partie bien entendu ! Il partit avec son fardeau. Non seulement il était physiquement fort mais c'était aussi un puissant sorcier. Il avait été Mangemort et connaissait des sorts redoutables.

 

Il atterrit dans une petite remise sombre et poussiéreuse. Il déposa sans ménagement le corps inerte sur le sol, l'immobilisa d'un nouveau Petrificatus et repartit aussitôt vers l'Estaminet. Il sortit des toilettes et plaisanta avec le patron puis il quitta l'établissement. Pas pour longtemps. Il passa par la porte de derrière sans se faire remarquer et regagna le premier W.C. Il ferma la porte d'un Collaporta et transplana de nouveau.

 

Il retrouva Malfoy là où il l'avait déchargé comme un sac. Tout en grommelant des injures et en le bourrant de coups de poing, il lui enleva sa veste et sa chemise. Un train de marchandises passa non loin de la remise vide en faisant trembler les vitres sales. Ils étaient à King Cross côté moldu, là où Nott avait travaillé dur pendant son exil.

 

Le Serpentard lança ensuite un Impedimenta et des cordes s'enroulèrent autour des membres de Malfoy. Il le réveilla d'un Enervatum puis il insonorisa la petite pièce d'un Assurdio. Lorsque le jeune sorcier blond vit au-dessus de lui le visage de Nott, il sentit une terreur glacée l'envahir. Il avait toujours su que l'autre le haïssait et il était sans défenses entre ses mains.

 

Curieusement, Nott ne parla pas. Il avait vu l'éclair de panique dans les yeux de Malfoy et cela lui suffisait. Il se contenta de lancer un Endoloris, puis un deuxième, un troisième. Chaque fois, le corps tressautait et retombait lourdement sur le sol. Les cris de douleur n'étaient que silence. Cela dura quelques minutes. A la fin, Malfoy était évanoui, le jeu n'en valait plus la chandelle.

 

Alors Nott ouvrit la porte de la remise. Juste en face stationnait un train de marchandises, un wagon était entrouvert, le quai était vide. D'un Mobilicorpus, il transporta le corps à l'intérieur du wagon, il le dissimula derrière des caisses. Puis il se pencha et un air sadique apparut sur son visage.

 

Un geste rapide, quelques cheveux qu'on arrache, et un premier sortilège noir pour endormir la victime pendant deux jours au moins. Des cordes qui disparaissent. Puis un second sortilège, bien plus noir encore.

 

"Adieu Serpentard ! Bon voyage ! éructa-t-il en descendant du wagon.

 

Il jeta la baguette de Malfoy sous les roues du train. Elle serait pulvérisée au moment du départ. Il récupéra tout ce qui se trouvait dans ses poches, les billets moldus, les gallions et la précieuse tablette qui allait lui permettre de peaufiner sa vengeance. C'était la dernière des cinq qu'il avait réussi à voler lors de la livraison du mois précédent, avant que la Lovegood et son foutu rat ne saisissent la marchandise. Il se changea et fit disparaître ses propres vêtements d'un Evanesco. Quelques instants plus tard, il était de retour dans le premier W.C.

 

14 heures 30. Un dernier tour de passe-passe : une petite manipulation, une tablette qu'on croque en grimaçant ...

 

14 heures 35. Il sortit, paya et se fit remarquer à plusieurs reprises sur le Chemin de Traverse. Bien surveiller le temps. Un heure juste. Il referma la porte du Chaudron Baveur à 15 heures 30 précises. Il se tourna vers le mur, le temps d'allumer une cigarette et de reprendre sa propre apparence. Puis il alla rejoindre Millicent Bulstrode, sa compagne, sa complice quelquefois, son souffre-douleur aussi.

 

Tout avait marché comme sur des roulettes. Qu'il était doux pour Théodore Nott, le jour de la vengeance !

 

Et qu'il serait long, le " voyage" commencé ce jour-là par Draco Malfoy !

 

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Fin de la première partie.

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A suivre dans la deuxième partie : Stellane et Harry Potter.

 

 

 

 

 
 
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