Chapitre 1
Harry passa de longues heures à dormir, son sommeil fut agité par la vision d'un grand aigle planant au dessus de lui... Lorsqu'il se réveilla, il fut surpris de ne pas être à Saint Mangouste ou à Poudlard. Son regard émeraude se posa sur les nombreuses statues et mosaïques. L'endroit semblait apaiser sa crainte d'être dans un lieu inconnu. Curieux d'être dans un jardin aussi formidable, Harry se leva et marcha silencieusement entre les bassins et les statues. Arrivé près d'une grande fontaine, il entendit des bruits de sabots s'approcher. L'instant d'après, un imposant centaure sortit de la végétation. La créature s'avança lentement puis elle se pencha vers le jeune homme.
« -Je t'ai enfin trouvé petit homme. Nous pensions que tu resterais sagement près de la statue d'Artémis.
-Nous?
-Philippe et moi.
-Je ne comprends rien, où suis-je? Que voulez-vous de moi? Et qui êtes vous enfin!
-Moi? Chiron, roi des centaures, enchanté.
-Roi des centaures? Alors on est dans la Forêt Interdite?
-Non, tu es ici sur le mont Olympe. L'aigle de Zeus t'a emmené ici parce que tu aurais dû y grandir.
-J'aurais dû y grandir?
-C'est une histoire assez compliquée. Je te propose de retrouver d'abord le satyre qui m'accompagnait, nous t'expliquerons ensuite tout ce que tu dois savoir. »
Harry hocha la tête puis suivit docilement le grand centaure. Il ne comprenait pas du tout ce que voulait dire le prénommé Chiron mais il avait une impression de déjà vu, il fallait juste remplacer le centaure par un demi géant et il retournait sept ans en arrière. Après quelques minutes de marches, l'hybride s'arrêta devant un buisson où des pattes postérieures de bouc dépassaient. Chiron se pencha et ses mains vinrent agripper fermement l'arrière-train pour ensuite le soulever. Harry fut stupéfait de voir que le bouc n'en était pas vraiment un, ou du moins il l'était qu'à moitié. La drôle de créature se débattit un moment puis il se figea en voyant le visage dur du centaure.
« -Oh, Chiron! Je t'assure que je cherchais le garçon...
-En mangeant des racines? Je l'ai trouvé avant toi, nous allons pouvoir discuter.
-Ah, ça c'est chouette!!! Tu me reposes? » implora l'être.
Chiron le lâcha alors et il se réceptionna avec grâce. Harry l'observa, c'était bien la première fois qu'il voyait une créature mi homme mi bouc. Chiron avait bien parlé de satyre... l'inconnu se présenta peu de temps après. Il se nommait Philippe et s'occupait avec le centaure des « enfants » comme Harry.
« -Pourrais-je maintenant savoir ce que je fais ici?
-Tu devrais t'assoir, mon garçon. Nous allons te parler de ta famille. » l'informa le centaure qui se tut jusqu'à ce que le jeune sorcier soit installé sur l'un des bancs en marbre. « Tu es un garçon particulier Harry. Ton père était quelqu'un de spécial par son ascendance.
-Avant de t'en dire plus, peux-tu nous dire ce que tu sais des dieux grecs?
-Des dieux grecs? Eh ben... ils étaient douze et vivaient sur le mont... Olympe. Attendez, nous sommes sur le mont Olympe! Vous voulez dire que ces dieux ont existé?!
-Ils existent. L'une des six déesses se nomme Artémis. Elle préside les chasses et règne sur les animaux sauvages. Cette déesse a un lien avec toi... Comment te le dire? Chiron?
-Artémis est ta grand-mère. Elle voulait te prendre avec elle lorsque le « drame » c'est produit mais la prophétie le lui a interdit. Zeus a voulut que tu restes parmi les mortels pour que tu saches ce qu'est une vie « normale » mais maintenant que tu es un héros, les portes du mont Olympe te sont ouvertes.
-Oh oh oh! Du calme! Vous êtes entrain de dire que je suis une sorte de demi-dieux?
-Plutôt un quart de dieux, oui.
-Et vous ne m'avez jamais aidé?! J'aurais pu y rester!
-Artémis et Zeus t'ont aidé, Harry. Zeus a transformé l'amour de ta mère et son sacrifice en protection, que tu a toujours sur ton front... et Artémis... ne trouves-tu pas étrange que tu as survécu à un Cerbère, à une Acromantula et à toute une ribambelle de créatures sauvages?
-Je... désolé, j'ai parlé trop vite... Et que vais-je faire ici?
-Un demi-dieu doit faire des quêtes pour s'élever au rang de héros. En tant que héros, tu vas mener un trio pour servir les intérêts des dieux et des humains. Nous voulons surtout que tu sois avec ta famille. Tu es ici en sécurité.
-Et Artémis, est-ce qu'elle souhaite me rencontrer? »
Le centaure et le satyre échangèrent un regard puis ils lui firent signe de les suivre. Une nouvelle fois, Harry marcha silencieusement derrière le centaure, alors que le satyre faisait des pirouettes. Ils sortirent du jardin et s'engagèrent dans une petite allée. Le jeune sorcier pu alors avoir une vue dégagée sur le lieu qui l'entourait. Le lieu était vallonné, quelques bâtiments se dressaient à plusieurs endroits, totalement différents les uns des autres. Arrivé en haut d'une colline, Harry s'aperçut qu'on le menait vers le plus grands des bâtiments. Il ressemblait beaucoup au Parthénon.
Philippe et Chiron s'arrêtèrent au pied des escaliers, le centaure expliqua alors que seuls les dieux et leurs enfants pouvaient entrer dans le Grand Palais. Harry inspira un grand coup puis il monta seul la dizaine de marche qui menait à l'entrée du bâtiment. Au sommet, il se retrouva face à deux gardes de tailles très imposantes. L'un d'eux lui demanda son nom. En entendant la réponse, ils s'inclinèrent avant d'ouvrir les lourdes portes. Le cœur de Harry s'arrêta un instant. Qu'allait-il dire? « Coucou c'est moi, mamie! »? Comment devait-il se tenir? Heureusement pour lui, une jeune femme en cuirasse sortit du bâtiment. Elle s'arrêta devant lui, un sourire aux lèvres.
« -N'ai pas peur, maître Harry. La déesse attend ta venue depuis si longtemps. Suis-moi. »
Harry ne se fit pas prier, ravi de ne pas se retrouver seul dans un tel palais. La jeune fille marcha rapidement, traversa un hall richement décoré puis frappa sur une deuxième porte imposante. Celle-ci s'ouvrit lentement pour les laisser entrer dans une vaste salle. Harry vit alors douze trônes, dix en arc de cercle et deux sur une sorte de tribune, les faisant surplomber la totalité de la salle. Les douze dieux discutaient énergiquement, dans une langue que Harry ne comprenait pas. Attendant que la jeune femme puisse prendre la parole, il tenta de reconnaître chaque dieu.
Zeus trônait magnifiquement, son trône doré était imposant. Le roi des dieux avait le physique d'un homme de quarante ans, son costume noir lui donnait un air sage mais sévère. Près de lui, sa femme, Héra, regardait silencieusement les autres dieux. Son trône était fait de cristal. A la droite de Zeus, un homme était assis sur un siège fait de corail. Poséidon agitait rageusement son trident alors que ses yeux bleus fixait son frère. De l'autre coté du trône royal, un siège était vide... Harry se rappela que le troisième frère régnait sur l'Enfer et devait donc être souvent absent. Le jeune sorcier reconnu aussi Hermès avec ses célèbres sandales ailées, Dionysos avec son air d'ivrogne joyeux, Athéna tenant son fameux bouclier, Arès en armure. La divinité qui attira le plus son attention ressemblait beaucoup à la jeune fille qui l'avait guidé jusqu'ici. Elle avait aussi le même air de famille que Zeus, avec ses cheveux du même blond et son nez fin.
Finalement, la fille pu attirer l'attention des dieux en frappant le sol avec un long bâton abandonné contre un mur. Semblant surpris, les divinités se tournèrent vers les deux humains.
« -Calixa, je pensais que tu étais partie chasser. Que nous vaut ton retour?
-Grand Zeus, je viens de trouver le petit-fils de ma maîtresse devant votre porte.
-Harry? Qu'il avance. » ordonna calmement Zeus.
La jeune fille s'inclina puis fit signe à Harry de marcher jusqu'au milieu de la salle. La déesse qu'il avait remarqué plus tôt se leva alors et vint à ses côtés. Le sorcier se rendit alors compte que les dieux étaient beaucoup plus grands que les humains. Lentement, la déesse posa l'une de ses mains sur la joue du garçon. Harry remarqua soudain que la divinité possédait le même regard que lui, aussi vert et aussi profond.
« -Tu as tellement grandit, mon garçon. Soit le bienvenu.
-Etes-vous Artémis?
-Oui. »
Son cœur se serra brusquement. Il se trouvait devant le dernier membre de sa famille. Il ne savait pas comment réagir ni même ce qu'il devait faire. Pourtant des larmes abondantes s'échappèrent de ses yeux. Soulagé et heureux, Harry se jeta dans les bras de la déesse, qui se refermèrent autour de lui, protecteur et aimant. Héra et Aphrodite se levèrent à leur tour et vinrent réconforter le jeune sorcier qui se laissa tendrement bercer. Après un long moment, Hermès prit la parole pour leur rappeler que l'adolescent avait de nombreuses questions à leur soumettre. Artémis se recula alors de Harry.
« -Parle sans détours, nous te répondrons volontiers.
-Je ne sais pas par où commencer... je... Qui êtes-vous au juste? Je veux dire, les dieux ça existe vraiment ou vous êtes une sorte de grands mages?
-Le mot « dieu » est moldu. Il y a longtemps, les hommes n'étaient que des êtres primitifs, les sorciers étaient de simples guérisseurs... nous avons été les premiers à être des sorciers comme tu les connais aujourd'hui. Notre magie était telle qu'elle nous a donné l'immortalité. Nous nous sommes élevés jusqu'au plus grand niveau de magie et les humains nous ont vénérés pour cela. » expliqua d'abord Héra.
« -Et pourquoi nous vous prenons plus que pour des légendes et des mythes?
-Nous avons longtemps influencé les humains, nous les prenions pour des enfants. Finalement, nous avons compris que les humains devaient voler de leurs propres ailes. Malheureusement, nous les avons laissés seuls trop longtemps. Nous avons vu qu'ils étaient capables du bien comme du pire, c'est pour cela que nous avons décidé de rester ici. » répondit Poséidon.
-Je comprends mais... il y a eu tant de catastrophes, vous êtes resté là sans bouger?
-Certains d'entre nous agissent parfois pour aider des humains, mais en règle générale, nous restons neutres. » l'informa Artémis.
Une cloche sonna au loin et attira soudain l'intention des dieux. Zeus se leva de son trône et s'avança vers les autres dieux. Il déclara qu'il était temps que Harry aille rejoindre les autres « enfants ». Calixa ressortit alors de l'ombre et demanda au sorcier de la suivre jusqu'à l'extérieur du temple. Là, ils retrouvèrent Chiron et Philippe qui reprirent Harry avec eux alors que la jeune fille partait vers une grande forêt. Les deux hybrides menèrent ensuite le sorcier dans un endroit beaucoup plus fréquenté. On aurait dit une sorte de petit village de vacances où des centaines de jeunes personnes se réunissaient pour s'entrainer. Le satyre expliqua que c'était le lieu où les enfants des dieux étaient logés. Harry comprit alors pourquoi les bâtiments étaient faits des mêmes matières que les trônes divins. Il reconnu les maisons des enfants de Poséidon et d'Appolon. Chiron s'arrêta finalement devant une grande cabane en bois, où la tête d'un cerf était exposée au dessus de la porte d'entrée. C'était ici que Harry dormirait pendant son séjour au mont Olympe. Le centaure invita Harry à découvrir par lui-même sa nouvelle demeure pendant qu'il allait chercher un autre demi-dieu.
La maison ressemblait beaucoup à un chalet en bois. Tous les murs étaient faits en pin, de larges fourrures servaient de tapis, tout le mobilier était fait en bois massif et une imposante cheminée en pierre chauffait la totalité de la maison. L'endroit était simple et chaleureux, tout ce que Harry aimait. Ce dernier trouva rapidement sa chambre et s'effondra sur le grand lit. Il fut réveillé par un raclement de gorge. Lorsqu'il se redressa, un jeune homme en cuirasse noire se tenait appuyé sur l'encadrement de la porte de sa chambre. Ses yeux aussi sombres que le pétrole fixaient Harry. L'inconnu avait le physique type du guerrier ténébreux et torturé que les filles adoraient voir au cinéma. Le sorcier déglutit en le voyant s'approcher.
« -Tu dois êtres Harry. Chiron m'envoie, je m'appelles Alexandre, fils d'Arès.
-Salut, qu'est-ce que tu fais ici?
-Tu es nouveau, il te faut un chaperon.
-Ah... » s'étonna Harry alors que le guerrier venait s'assoir sur le bord du lit.
-« Ce que tu dois savoir c'est que tu n'es qu'un quart demi-dieu, les autres te sous-estiment et ne vont pas te faire de cadeaux. Chaque bâtiment est un lieu sacré où seuls les enfants du dieu protecteur peuvent entrer, sauf s'ils sont autorisés à entrer par Chiron. Les matins, nous nous réunissons chez les enfants d'Athéna pour étudier, l'après-midi nous allons chez mes frères pour l'entrainement physique. D'autres questions?
-Oui: comment tu t'es retrouvé ici? Tu es né ici? »
Le visage d'Alexandre s'assombrit brusquement. Il soupira puis raconta son histoire au petit nouveau. Il avait vécut pendant quinze ans avec sa mère, danseuse étoile dans une grande compagnie américaine. Après la mort soudaine de sa mère, tuée par un minotaure, il fut amené au mont Olympe. Son père étant un homme brutal et sanguinaire le fit rapidement combattre, car pour lui plaire ses enfants doivent apprendre à tuer. Désormais, il avait vingt et un ans et malgré sa grande expérience des combats, Arès ne l'avait toujours pas reconnut...
« -Tout le monde ici a vécu ça?
-Non, les enfants des déesses ont généralement la chance de vivre ici dès leurs naissances.
-Je sais ce que tu ressens... Artémis voulait me garder avec elle, au lieu de ça j'ai vécu avec des moldus brutaux et j'ai passé mon adolescence à me battre contre un mage noir complètement taré.
-Oui, j'ai entendu parler de ton histoire. Tu sais te battre mais ça ne suffira pas ici. Héphaïstos te fera une super arme, je t'apprendrais à l'utiliser.
-Merci.
-Repose-toi maintenant, tes journées vont être longues désormais. Je viendrais te chercher ce soir pour le diner. »
Alexandre quitta silencieusement la chambre alors que Harry s'installa confortablement sur son lit. Son sommeil fut profond et il eut du mal à se réveiller lorsque Alexandre vint le chercher. Après une bonne douche, il suivit le guerrier jusqu'à une grande clairière où les demi-dieux s'étaient réunis. Douze grandes tables étaient dressées mais plusieurs d'entre elles restaient inoccupées. Alexandre expliqua alors que Héra était trop fidèle à Zeus pour avoir une descendance mortelle, elle était aussi trop jalouse pour le laisser en avoir une. Les enfants d'Hadès, quant à eux, vivaient avec leur père. Il s'arrêta ensuite devant une table, celle des enfants d'Artémis.
« -Tu es le seul à pouvoir manger ici mais si tu veux, je peux rester avec toi.
-J'accepte volontiers, tu pourrais me parler des autres. »
Alexandre hocha la tête et s'essaya sur l'un des bancs. Pendant le repas, il expliqua comment reconnaître le parent des demi-dieux: les enfants de Poséidon avaient généralement des looks de surfeurs et s'habillaient beaucoup en bleu, ceux d'Athéna avaient souvent un livre à la main, les enfants d'Apollon étaient tous blonds et vêtus simplement, la descendance d'Hermès couraient constamment et prenaient toujours des notes, les frères d'Alexandre étaient comme lui toujours en armure. Et puis, il y avait les filles d'Aphrodite, les plus nombreuses. Elles étaient aussi belles les unes des autres et flirtaient avec les satyres. Contrairement à leurs demi-sœurs, les fils d'Héphaïstos étaient souvent bossus ou boiteux. Les enfants de Déméter eux étaient vêtus en verts, avec des fleurs et des feuilles plantées dans leurs habits et leurs cheveux. Enfin, les enfants de Dyonisos avaient toujours le sourire aux lèvres et souvent de l'embonpoint.
En fin de soirée, Alexandre ramena Harry à son chalet. Ils furent surpris de voir une large silhouette attendre devant le perron de la cabane. S'approchant, le guerrier reconnut le dieu des Forges grâce à sa lourde bosse et l'odeur de souffre qu'il dégageait.
« -C'est Héphaïstos, surtout ne le fixe pas. » murmura t-il avant de s'adresser plus clairement au dieu. « Salutation, maître Forgeron. Que nous vaut l'honneur de ta visite?
-Artémis m'avait commandé des armes pour le garçon. J'apporte donc l'un de mes meilleurs arcs, il ne ratera jamais ses cibles. »
Le dieu tendit alors un grand paquet qui fut prit délicatement par Harry puis il disparut dans un tourbillon de flammes. Curieux, le jeune sorcier déballa légèrement le papier et aperçu un arc magnifique fait d'argent et d'ivoire. En voyant l'arme, Alexandre sourit puis déclara qu'il était trop tard pour se rendre à la place de tir. Il laissa ensuite Harry et retourna dans sa propre maison, occupée par ses frères. |