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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Jules
Par Targotule
Originales  -  Général  -  fr
2 chapitres - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre un : Mardi.

Ok, je suis vraiment vraiment désolée! J'étais motivée quand j'ai posté le prologue, et je n'ai pas pu mettre la suite, et après j'ai complétement oublié. Mais voilà le premier chapitre!

Bonne lecture (:

(Encore désolée.)

-----------------

Mardi. Le mardi c’est un jour plutôt facile, comparé au lundi. Le lundi, c’est la reprise, c’est dur, on n’a pas envie de retourner en cours/bosser, c’est vraiment un jour pénible. Mais le mardi, ça y est, le lundi est passé, on a repris nos habitudes de la semaine, on s’est remis dans le bain, le mardi est toujours plus facile que le lundi. J’aime bien ce jour parce que le mardi c’est le jour où on est livré, à la boutique. Le vendredi matin je commande ce qui manque dans nos stocks et le mardi le tout arrive, accompagné du plus beau livreur que je n’ai jamais vu, et je peux vous assurer que j’en ai vu passer des livreurs… Mais celui-là vient chaque mardi depuis deux mois, et il éclair ma journée.

Je n’ai pas te type particulier, mais ce mec-là est mon type, c’est sûr. Il est tellement parfait, le genre de garçon qui ne peut pas s’intéresser à vous tout simplement parce qu’il est magnifique, et je pèse mes mots ! Grand mais pas trop, bien proportionné, un corps visiblement entretenu vu les lourds cartons qu’il porte. Des cheveux noirs et souples, pas trop courts et pas trop longs, en bataille mais sans faire négligés, ils retombent légèrement devant des yeux bleus craquants. Une bouche fine avec toujours un sourire collé dessus et des mots gentils qu’il dit sans savoir que ça me met dans tous mes états.

Là, j’ai l’air d’une gamine de douze ans, mais sérieusement, ce gars ressemble un peu à Eddie Cahill, vous voyez, celui qui joue Don Flack dans les Experts Manhattan ? Moi, j’adore.

Bref, ce livreur vient tous les mardis vers onze heures, et donc le mardi c’est un des seuls jours où je fais un effort pour être présentable.

Je ne suis pas forcément moche, mais je ne suis pas un canon sur qui les hommes se retournent dans la rue. Banale, je suis plutôt petite (1m65), les cheveux bruns et lisses jusqu’en dessous des épaules, les yeux entre marron et vert. Je ne porte pas de talons, je suis une vraie quiche quand il s’agit de marcher avec, et je m’habille généralement en jean/t-shirt/chemise/pull. Je me maquille un peu, c’est-à-dire crayon et mascara, et c’est tout.

Bref, le mardi je fais un effort. Déjà, je fais un truc pour mes cheveux, soit le les tresse ou je les boucle ou je les attache, mais j’en fais quelque chose de visuellement acceptable. Je me maquille bien, enfin je rajoute de l’ombre à paupière et du blush. Et si je suis d’excellente humeur un peu de gloss, mais ça colle et mes cheveux se prennent dedans, donc ce n’est pas toujours un bon choix, les cheveux pleins de gloss. Et enfin, je passe mon plus beau pantalon et ce qui va le mieux avec. Ou alors une jupe.

Ce mardi-ci, c’est une jupe, avec des collants parce qu’il ne doit pas faire plus de quinze degrés. J’ai mis un haut plutôt décolleté, parce que j’ai quand même de la poitrine et que c’est un avantage ! Heureusement que s’il fait froid dehors, dans l’épicerie il fait bon.

Bref, je me dépêche d’attraper le bus, parce que je n’ai pas le permis, je n’aime pas les voitures, et j’arrive pile à l’heure pour ouvrir le magasin. Il est encore tôt, et les seuls gens dans la rue sont des gens qui se pressent pour arriver au bureau à l’heure. Je sors mes clefs et soulève le rideau métallique couverts de tag fais par les jeunes du quartier. J’entre, je vérifie qu’il n’y a pas eu de vol et fais un tour dans les rayons pour vérifier qu’il ne faut pas remettre de stock. Mes bottes font des petits bruits quand je marche, mais je savoure le fait d’être seul. Monsieur Berger, origine allemande, arrive vers neuf heures, ce qui me laisse une heure et demie tranquille. Généralement il n’y a personne, j’ouvre à huit heure trente et seuls quelques jeunes entrent pour acheter de quoi manger rapidement sur la route de leur école.

« Bonjour Jules ! » Me lance Mr Berger alors qu’il enlève sa veste après être rentré.

Il n’est pas très grand et il a un ventre énorme. Ses cheveux déjà blancs lui donnent un air de gentil papy, air renforcé par son sourire constant et ses yeux qui semblent toujours pétiller.

« Bonjour Monsieur Berger ! Vous allez bien ? » Je replace quelques sucettes au comptoir avant de me tourner vers lui.

« Oui, oui. Bientôt Halloween, je devrais commencer à penser aux décorations… » Dit-il en se trainant dans son bureau.

Lors des fêtes, il adorait préparer la déco du magasin, penser aux promotions qu’il pourrait faire… C’était un peu un enfant, émerveillé par tous les jours spéciaux. En prévision d’Halloween j’avais déjà commandé des citrouilles pour qu’il puisse les creuser et les placer dans l’épicerie pour l’ambiance.

Je m’affaire tandis qu’il se rend dans son bureau, et j’essaie de m’occuper le plus possible tout en jetant frénétiquement des coups d’œil à l’horloge, au-dessus de la porte. J’aime qu’il n’y ait pas de clients lorsque monsieur beau-livreur arrive, parce que je me connais, il suffirait qu’il soit là pour que je gaffe. Déjà que je suis plutôt maladroite et tête en l’air, je n’ai pas envie d’aggraver mon cas, spécialement devant lui !

Mais les Dieux là-haut ont dû vouloir se marrer un bon coup, et cinq minutes avant l’heure H, une vieille mamie entre, la même qui vient régulièrement et qui crache sa mauvaise humeur sur tout le monde.

J’inspire et j’expire doucement lorsque je la vois arriver avec un panier rempli alors que la camionnette de l’homme de mes rêves se gare juste devant la vitrine. Je prends pour sourire le plus professionnel alors que j’aurais envie de lui hurler dessus qu’elle a mal choisi son moment.

« Bonjour ! » Je lance tandis que la vieille dame lève les yeux au ciel et que le livreur passe la porte, poussant deux cartons.

Je le regarde un instant et il me fait un signe de la tête avant de sortir et d’amener le reste.

« Vous me faites bien les haricots à moins cinq pourcent hein ! » Aboie la mamie.

« Bien sûr ! » Je lui réponds d’un ton enjoué, avant de rapidement lui faire sa réduction que j’avais oubliée.

Je bip plusieurs articles – non mais du Axe ? La vieille dame met du Axe ?!- avant de remarquer que mon livreur semble attendre la signature sur son bon de commande.

« Vous permettez ? Je vais juste signer la commande. » La vieille dame me regarde avec un regard outré et secoue la tête.

« Ça va aller, je peux attendre. » Et il est adorable en plus !

La vieille dame maugrée un « Non mais quel toupet, bien sûr qu’il peut attendre ! » et je rougi. Je viens de passer pour une grosse impolie ? Je respire un bon coup et termine de passer ses courses, tout en lui annonçant le prix. Je lance un sourire à mon livreur le temps qu’elle cherche sa monnaie puis j’encaisse la vieille dame, heureuse que ça soit fini. J’attends à peine qu’elle soit partie pour m’approcher du livreur quand la voix aigüe de ma cliente retentie et je me retiens de lâcher un gros soupir de frustration.

« Et ma monnaie ? Bande de voleurs ! »

Je retourne lui rendre ses centimes et je me permets un léger sourire de satisfaction lorsqu’elle referme la porte de l’épicerie.

« Désolée pour l’attente ! »

Le charmant livreur à l’air compréhensif mais je devine qu’il a assez attendu parce qu’il jette des regards impatients dehors. J’attrape un stylo et signe rapidement sur le papier.

« Merci ! A bientôt, bonne journée. »

Je le remercie en bredouillant, j’aimerais trouver quelque chose pour le faire rester mais impossible. Je le regarde partir en me maudissant une nouvelle fois, et en accusant mon karma, parce qu’il faut bien un responsable.

La journée termine calmement, c’est-à-dire que je fais quelques passages en caisse sinon j’explose mon score au solitaire sur l’ordinateur ou j’ennuie mon frère qui est au lycée. J’établis un plan parfait pour engager la discussion avec le livreur la semaine prochaine, puis mon patron s’en va et j’attends dix-neuf heures pour fermer, en regardant la nuit tomber et les passants se presser pour rentrer chez eux.

Le mardi soir, c’est série médicale calée avec un bol de soupe chinoise. Je savoure le fait d’être au chaud dans mon canapé alors que dehors il s’est mis à pleuvoir.

 

Comme d’habitude je me suis endormie devant la télé. Est-ce qu’il y a une loi dans l’univers qui fait que même si nos yeux tombent, même si on baille, même si notre lit nous hurle de le rejoindre on reste pour « la fin de l’épisode » ? Trois fois d’affilé ? Du coup je suis toute courbaturée et légèrement en retard quand je me réveille, alors je m’étire un bon coup et enfile quelque chose de confortable, me promettant que je prendrais une douche en rentrant ce soir. Un coup de déo, un peu d’eau fraiche et je suis partie, faisant un petit, et je dis bien petit, sprint pour avoir un bus.

Il y a des jours qui semblent cumuler le plus de mauvais trucs possibles. Pour l’instant, j’en suis à mon réveil en retard, mes courbatures, la frustration de ne pas connaitre la fin de ma série et enfin  la sensation désagréable d’être sale et de puer. Ce qui est déjà pas mal, je veux dire que pour un seul jour, on s’acharne bien sur moi. Pourtant, je sens que les Dieux qui ont bien rigolés sur moi hier ont décidés de remettre ça aujourd’hui.

Le bus est bondé, plein à ras bord, full, il y a du monde mais TOUT le monde. Il fait froid dehors, et avec l’écart de température les vitres sont pleines de buées, ça sent un mélange de transpiration et d’haleine du matin, il y a du café renversé un peu partout et des gamins braillent en courant entre les sièges.

Habituellement j’échappe à tout ça car le bus que je prends passe trop tôt pour les écoliers ou les employés de bureau, ou les nourrices, ou les mamans et papas qui amènent leurs gamins, ou les mamies qui vont faire leurs courses, ou les joggeurs qui rentrent de leurs courses (visiblement épuisantes vue les auréoles sur leurs tee-shirts…) et autres personnes prenant le bus.

Je suis plutôt sympa, du moment qu’on me connait, mais j’ai du mal avec la foule et les gens qui ont tendance à m’agacer dans des moments comme ceux-là. Je dois passer pour une folle mais tant pis, je sers mon sac contre moi et je zigzague entre les gens, j’esquive les flaques et je vais me caller dans un coin au fond, tout au fond, en me tournant vers la fenêtre. Prudemment, je coince la manche de ma veste entre mes doigts et j’essuie la buée pour voir un peu en dehors du bus. L’esprit ailleurs je regarde le trafic, les enfants qui vont à l’école, les gens qui promènent leurs chiens… Et mon regard bute sur un truc.

On est à un feu rouge, et de là où je suis j’aperçois de longues banderoles jaunes, comme dans les films, pour marquer les scènes de crime. J’essuie un peu plus de buée pour augmenter mon champ de vision et je plaque mon front contre la vitre, chose absolument dégoûtante à cause de la sensation de mouillé froid qui m’écœure, mais la curiosité est bien plus forte.

Deux voitures de polices barrent la route et plusieurs inspecteurs, officiers, soldats ou que sais-je se ballade entre le périmètre délimité par la bande jaune. Un groupe de gens est agenouillé près de ce qui semble être un corps – je n’ose pas tellement regarder- et deux hommes discutent tout près. Je n’ai pas le temps de vérifier si mon esprit me joue des tours car le bus démarre, mais je crois reconnaitre en un de ses hommes mon livreur.

Abasourdie, je me décolle de la vitre et regarde autour de moi : ça n’a pas été inaperçu car un brouhaha sourd s’empare du bus et les gens montrent du doigt le lieu que nous venons de passer.

Je m’essuie d’un coup de manche la trace humide du front et je repense à qui j’ai vu.

Les mêmes cheveux noirs, à peu près la même taille, dur à dire d’aussi loin, même profil… Est-ce qu’il pourrait être impliqué dans ce qui semble être une scène de crime ? Ou alors c’est un témoin, ça ne peut être que ça.

Il était là, impuissant et il a assisté à tout ce qu’il venait de ce passer et c’est pour ça qu’il était là.

J’arrivais devant la boutique et je me persuadais de ne plus penser à tout ça et de plutôt m’activer pour que mon patron ne se doute pas que j’avais une heure de retard !

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Encore désolée .__.

TBC

 
 
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