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Titre : A contre-courant.

Auteur : Fleurjaponaise

Rating : T

Pairing : HPDM

Disclaimer : Tout à JRK, je lui vole son univers le temps de quelques instants.

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Résumé : Après son divorce et l'arrêt prématuré de sa carrière d'auror, Harry pensait avoir le temps de souffler. Mais sa vie prendra une direction inattendue, suite à l'hospitalisation de George et ses retrouvailles avec un certain psychomage blond au foutu caractère...

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Infos concernant ce chapitre :

- J'ai gardé le nom de Florean Fortescue (Florian Fortarôme dans la vf) car je compte utiliser son nom de famille par la suite, en me basant sur des faits tirés de l'univers d'HP, mais la vf ayant changé le nom du personnage, cela n'aurait plus aucun sens.

- Certains personnages, comme Lisa Turpin, sont tirés de l'univers d'HP. Leur caractère et leur description physique sont tirés des œuvres (films et livres) ainsi que des informations données par JKR dans ses interviews, ses dessins, et sur Pottermore.

- Les noms des membres de la famille Weasley utilisés dans ce chapitre correspondent à leur noms de naissances, il s'agit là de papiers officiels donc leurs surnoms n'ont pas leur place ici.

- Les décorations de la porte du magasin de farces et attrape, ainsi que le nom et la composition des glaces n'appartiennent pas à l'univers d'HP, je les ai créés pour les besoins de cette histoires.

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Musique : Lana Del Rey – Young and Beautiful / Yiruma – Kiss the rain.

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Pour ton éveil

4 juin 2006, 14h15

Au fil des années, la boutique avait subi de nombreuses améliorations. Peu importe le nombre de fois où on y allait, l'endroit semblait toujours différent. Seule l'ambiance était la même qu'au premier jour, joyeuse et déjantée. Harry et Ron attachaient beaucoup d'importance à la décoration du magasin de farces et attrapes. L'endroit regorgeait de surprises et de trompe-l’œil, ce qui ne manquait pas de provoquer rires et stupeurs parmi les clients.

Les deux gérants étaient occupés à modifier l'entrée du magasin. Celle-ci était à l'origine représentée sous la forme d'un gigantesque sorcier roux, dont le ventre était la porte d'entrée, et qui soulevait son chapeau pour saluer les clients. Seule la porte, composée d'une multitude de petits carreaux violets, n'avait pas changé. Les clients avaient pris l'habitude d'être accueillis par un sorcier grognon au crâne dégarni, un troll aux pustules explosives ou même un esprit frappeur qui passait le temps en leur jouant toutes sortes de tours. Les deux plus célèbres étaient Maire, la sorcière de la St Valentin, qui chaque année vomissait des paillettes et des cœurs en chocolat sur les passants, et Eamon, un Leprechaun rondouillard, qui fêtait la St Patrick en s'amusant à lancer des gallions sur la rue pavée. Ces derniers étaient en réalité des pièces ensorcelées. L'enchantement durait un peu moins d'une heure et leur apparition créait toujours une belle pagaille sur le Chemin de Traverse, puisque tous les sorciers s'empressaient de les ramasser et de se précipiter dans les boutiques environnantes, pour effectuer le plus d'achats possibles dans le temps qui leur était imparti.

Harry regarda leur œuvre et sourit. Avec celle-là, le succès était garanti ! Pour représenter l'été qui n'allait pas tarder à arriver, Ron et lui avaient décidé de renouveler leur stock et de créer un personnage jusque là inconnu des sorciers. Ils avaient opté pour une Vélane aux cheveux blonds vénitiens. Elle se tenait assise sur une petite poutre, juste au dessus de la porte. Sa longue robe en soie bleue et quelque peu transparente ondulait au gré du vent et dégageait un doux parfum de fleurs. Remarquant deux sorciers qui s'approchaient, attirés par sa beauté, elle les salua en leur envoyant un baiser du bout des doigts.

- « Elle est merveilleuse. », dit Ron, rêveur. « Tu crois qu'Hermione accepterait de se déguiser en Vélane ? Je suis sûr qu'elle serait encore encore plus sexy... »

- « Hmm, je ne suis pas certain de vouloir savoir pour qu'elle occasion tu voudrais qu'Hermione porte une telle tenue. », lui répondit Harry, légèrement moqueur.

Il ponctua ses paroles d'un mouvement souple du poignet, qui eu pour effet de rendre leur création entourée d'un halo lumineux. Il pris ensuite son ami par le bras et l’entraîna à l'intérieur de la boutique, avant que celui-ci ne soit encore plus perturbé par les charmes de la Vélane. Tous deux contournèrent le comptoir à friandises situé près de la porte et avancèrent jusqu'à un large escalier de chêne au centre de la pièce. Ils s'arrêtèrent un instant pour saluer Verity, la jolie employée qui travaillait là depuis les débuts du magasin de farces et attrapes, et grimpèrent rapidement les marchent pour rejoindre leur bureau.

Ils venaient tout juste de s'installer autour d'une table ronde sur laquelle se mélangeaient factures, commandes et croquis, lorsqu'un hibou s'engouffra par la fenêtre entrouverte et se posa maladroitement en dérapant sur les papiers.

- « Coq, espèce d'abruti, tu vas tout salir ! », s'exclama le rouquin en tendant le bras pour attraper son animal. Mais celui-ci l'ignora superbement et s'approcha d'Harry.

- « Ca vient de Ste Mangouste. », dit-il à Ron, avant de décacheter l'enveloppe et de lire la missive à voix haute.

Harry,

Nous avons testé ce matin la potion de Neville et Nott sur George. Il a mis un peu de temps à se réveiller et à comprendre où il était. Pour le moment, il ne fait pas vraiment attention au monde qui l'entoure mais je ne pense pas que cela soit très grave, il est juste un peu paumé et fatigué.

J'aimerais le garder à l'hôpital durant encore quelques jours, pour m'assurer que son état de santé est stable.

Je vais écrire aux Weasley pour les mettre au courant. Nous pensons qu'il est important de petit à petit élargir le droit de visite à sa famille et à ses proches, mais il serait préférable que tu sois le premier que George rencontre. Tu es son tuteur et ses dernières entrevues avec sa famille ont été difficiles à vivre pour lui, il est donc possible qu'il se braque s'il les revoit dès maintenant (enfin, dans l'hypothèse qu'il accepte déjà de les rencontrer).

Tu peux passer à partir de demain matin,

Ernie

Contrairement à son habitude, Ernie ne lui avait pas envoyé un courrier officiel, en temps que guérisseur et son écriture était légèrement brouillonne, preuves qu'il lui avait écrit dans la hâte. Harry reposa la lettre et lança un regard désolé à son ami, qui soupira.

- « Au moins, il s'est enfin réveillé... » Il passa une main dans ses cheveux et s'appuya contre le dossier de sa chaise. « Ernie a raison. », dit-il d'un air sombre. « Maman était constamment en conflit avec lui durant les dernières semaines avant l'incident, et Papa n'arrêtait pas de lui dire de ne plus se prendre la tête et de retourner voir Angie pour se faire pardonner, donc il est fort probable que George aurait du mal à supporter leur présence dès son réveil. »

- « Je passerai à Ste Mangouste dès 9h, pour voir dans quel état est George. Il faut le ménager pour le moment, mais je vais quand même essayer de parler un peu avec lui, et je t'enverrai un hibou juste après pour te tenir informé », lui promis Harry.

- « Merci, vieux. Je suis content que George t'ai choisi et qu'on puisse compter sur toi pour nous aider avec ces histoires... »

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5 juin 2006, 08h58

Le ciel était noir et il semblait évident qu'une forte pluie allait s'abattre sur Londres d'une minute à l'autre. Après avoir jeté un coup d’œil à sa montre, Harry pressa le pas et s'engouffra dans le vieux bâtiment de Purge & Pionce. Une fois à l'intérieur de l'hôpital, il récupéra son badge de visiteur et se dirigea vers la chambre de George. Il marqua un temps d'arrêt devant la porte, hésitant sur la marche à suivre. George dormait-il encore ? Devait-il toquer ou bien entrer directement ? Trouvant son hésitation ridicule, le brun annonça sa présence de trois coups secs contre la porte, puis l'ouvrit. Il découvrit son ami assis contre le montant de son lit, le regard fixé sur la fenêtre.

- « Salut, Georgie. »

Le roux eut un léger sursaut. Depuis son réveil, il avait pris soin de ne pas ouvrir la bouche et d'ignorer les guérisseurs qui s'étaient occupés de lui. Ces derniers semblaient croire que George allait faire une crise de colère ou de panique à un moment ou à un autre et lui parlaient comme s'il n'était qu'une petite chose fragile. Il restait donc dans un mutisme complet, attendant un signe qui ferait bouger les choses et l'informerait sur son avenir. Incertain, il détourna son attention de la fenêtre et fit face à son visiteur. Harry. Celui-ci paraissait plus mûr et plus calme, mais avait toujours cette étincelle de gentillesse et de malice dans regard. Il s'approcha du lit, porta la main à sa poche et en sortit une petite pile de dessins et de documents.

- « Je t'ai apporté quelques dessins de nos dernières créations pour Weasley, Farces et attrapes pour sorciers facétieux. Je me doute bien que tu dois un peu t'emmerder depuis hier donc n'hésite pas à les regarder. » Il balança les feuilles sur le lit avant de continuer : « On a de plus en plus de succès, on pense même à agrandir la boutique, ainsi que celle de Pré-au-lard. Et attends de voir l'entrée qu'on a créée hier... Une superbe Vélane qui séduit les clients comme un morceau de viande attirerait un hippogriffe. Elle fait beaucoup d'effet à Ron, il voudrait même qu'Hermione se déguise en Vélane pour leurs jeux sexuels. »

George le regarda d'un air ahuri.

- « C... C'est quoi ce délire ? », lui demanda-t-il une voix éraillée. « Tu débarques et...tu me parles d...de la vie sexuelle de mon frère ?! »

- « Je pensais juste te donner les nouvelles les plus importantes de ces dernières semaines. », répliqua Harry en haussant les épaules.

George eut un bref rire rauque, qui se termina en une quinte de toux.

- « Il a l'air d'aller bien... »

Le brun répondit par un petit sourire et fit mine de s'intéresser au paysage. George resta un moment silencieux.

- « Et.. Comment vont... » George ne continua pas sa phrase, hésitant à aborder ce sujet sensible qu'était sa famille. Harry, qui en réalité avait sorti des banalités pour que le roux parle de lui-même de ses proches, le regarda en souriant.

- « Ils vont tous plutôt bien. », l'informa-t-il d'une voix douce. « Ginny est assez occupée avec les Harpies de Holyhead, et de reste de la famille est aux petits soins pour Hermione. Ron et elle attendent une petite fille, Rose. Elle devrait arriver très bientôt donc tout le monde s'active pour régler les derniers préparatifs. » Harry fit une courte pause. « J'ai vu Angelina il y a quelques jours. », ajouta-t-il. « Elle venait déposer d'anciennes affaires de bébé de Fred. Tu lui manques. De même pour Junior. J'essaye de le voir le plus souvent possible et je l'ai initié au Quiddich. Il semble avoir hérité de ton talent en tant que batteur et déborde d'énergie.»

George eut le sentiment d'avoir une boule dans la gorge et fut incapable de répondre quoi que soit. Harry se pencha légèrement et posa sa main sur la sienne.

- « Ecoute, je ne veux pas te brusquer alors que tu viens de te réveiller et que tu dois être foutrement paumé mais il faut que tu saches qu'Ernie va informer tout le monde de ton réveil. Je suis pour le moment encore la seule personne à pouvoir te rendre visite. Je sais que c'est ce que tu souhaitais mais ta famille a besoin de toi, et je pense que c'est réciproque. Ne te focalise pas sur vos difficultés passées. Ils t'aiment et feront leur possible pour t'entourer et que tu ailles mieux. Pense-y. »

Il se redressa, ramassa les papiers éparpillés sur le lit et les déposa sur la table de nuit.

- « Bon, je te laisse te reposer un petit peu. Je vais me renseigner auprès de tes guérisseurs pour savoir comment va se passer ta rééducation physique et je vais prendre contact avec un psychomage. C'est une procédure obligatoire pour que tu puisses sortir de Ste Mangouste. », expliqua-il en voyant George se tendre légèrement à mention d'un psychomage.

- « Merci, Harry », dit le roux à voix basse alors que celui-ci commençait à s'éloigner. « Pour tout. »

- « Je t'en prie. Si tu as besoin de quoi que ce soit, parle en à tes guérisseurs, ils me transmettront le message. »

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05 juin 2006, 16h37

Harry marchait rapidement, zigzaguant entre les passants, sa main droite triturant nerveusement le sac qu'il portait. Il s'arrêta brusquement devant Florean Fortescue's Ice Cream Parlour et admira la boutique, songeur.

La glacerie avait été abandonnée durant presque dix ans. Son propriétaire, Florean Forescue, était un vieil homme sympathique et sa mystérieuse disparition en 1996 avait attristé tout le monde. Détruite durant la guerre, la boutique était restée en ruine durant plusieurs années, attendant patiemment que quelqu'un se décide à la reprendre. C'était Lisa Turpin, une élève de Serdaigle qui était à Poudlard en même temps que Harry, qui avait choisi de faire revivre le lieu. Ses parents et elle avait fuit la guerre, l'empêchant de terminer ses années à Poudlard, mais la jeune femme était de retour en Angleterre depuis trois ans et avait repris la boutique deux ans plus tard. Le nom et l'apparence de la glacerie étaient les mêmes qu'à l'époque de Florean Fortescue, en hommage à ce dernier.

Harry sortit de sa rêverie et jeta un rapide coup d’œil vers la vitrine pour vérifier son apparence. Puis, il entra et s'avança vers une table dans un coin de la petite boutique.

- « Bonjour, Malfoy. », dit-il en s'asseyant.

Le blond leva la tête de son journal et lui lança une regard ennuyé.

- « Tu es en retard, Potter. »

- « En effet, j'avais quelque chose à terminer avant de venir. »

- « Et tu n'as même pas la décence de t'excuser », fit remarquer Draco, les yeux plissés. « Les Griffondors n'ont décidément aucune éducation. »

- « Mon impolitesse n'est que le reflet de la tienne. », répliqua Harry avec un léger sourire. « Tu n'as pas répondu à mon salut et je n'ai eu le droit qu'à tes critiques. », précisa-t-il en voyant le blond hausser un sourcil.

- « ... »

- « Et bien... Draco Malfoy qui ne trouve rien à répondre. C'est une première... », s'exclama le brun avec amusement.

- « Cette conversation ridicule ne valait pas la peine d'être continuée. », expliqua Draco en prenant un air détaché, ce qui déclencha le rire son interlocuteur.

- « Je suppose que tu n'as pas tout à fait tord. », reconnu Harry. « De plus », ajouta-t-il, « nous avons passé l'âge de tous ces enfantillages et je t'ai demandé de venir pour te parler d'un sujet des plus sérieux. »

- « Je ne sais pas ce qui est le plus incroyable... », nota Draco en faisant mine de réfléchir. « Que tu reconnaisses que j'ai raison ou que tu te penses assez intelligent pour avoir et comprendre une discussion sérieuse. »

Harry secoua la tête mais regarda le blond avec indulgence.

- « Il faut toujours que tu aies le dernier mot... »

- « Avec toi, toujours », confirma-t-il avec un grand sourire. « Maintenant, choisis donc un dessert, je te l'offre. Et tu pourras ensuite me parler de cette affaire. »

- « Il est hors de question que tu m'offres quoi que ce soit aujourd'hui, Malfoy. », répliqua le brun.

Et avant que Draco n'ai pu manifester son étonnement, il se leva et se dirigea vers le comptoir derrière lequel se trouvait la propriétaire, absorbée par la lecture d'une lettre longue d'au moins un mètre de parchemin.

- « Salut, Lisa. Comment vas-tu ? », lui demanda-t-il.

- « Oh, bonjour, Harry. », dit la jeune femme en levant les yeux de son courrier. « Je te prie de m'excuser, j'étais tellement concentrée sur ma lecture que je ne t'ai même pas vu arriver. »

- « Aucun problème », la rassura le brun. « J'étais en train de discuter avec un ami. », ajouta-t-il en désignant Malfoy d'un mouvement de tête.

- « Vous semblez plus proches ces derniers temps », remarqua Lisa en souriant. « On vous voit souvent ensemble sur le Chemin de Traverse. »

- « Hmm, oui, il a beau être un Serpentard, Draco devient de plus en plus fréquentable au fil des années », affirma Harry. « Nous avons tous les deux grandi et avons appris à apprécier la présence de l'autre, même s'il nous arrive encore de nous chamailler, plus par amusement qu'autre chose. »

Remarquant le sourire amusé de Lisa, Harry se racla la gorge.

- « Enfin bref, assez parlé de lui. Que nous conseilles-tu comme glace ? »

Lisa replaça une mèche de ses longs cheveux blonds derrière son oreille et remonta ses lunettes sur son nez. Elle fouilla la pièce du regard puis attrapa une carte colorée qui se trouvait au bout du comptoir.

- « Tiens », dit-elle en la tendant à Harry. « Elle a été imprimée la semaine dernière, il y a tous les assortiments et les dernières nouveautés. La Crystal Celtic et Pumtreacle ont beaucoup de succès en ce moment. »

Le brun prit la carte en la remerciant et retourna à sa table.

- « Voilà la carte, regarde ce qui te tente. Il paraît que la Crystal Celtic et Pumtreacle font fureur. »

- « Pum-quoi ? », demanda le blond en haussant un sourcil.

- « Pumtreacle. Si on en croit la carte, il s'agit d'un dessert à base de citrouille, de romarin, de carotte et de mélasse. Mais tu peux aussi choisir des parfums plus communs. », précisa Harry en voyant Draco rouler des yeux.

Après une bonne quinzaine de minutes, durant lesquelles Draco avait pesté contre les mélanges de parfums bizarres de la glacerie, les deux hommes avaient enfin pu passer leur commande : jasmin et citron vert pour Draco et Crystal Celtic (Firewhisky, feuilles de menthe cristallisées, pétales de genêt et rondelle de citron) pour Harry.

- « Bon. », dit ce dernier, « Maintenant que nous sommes enfin prêts à discuter, je pense que la première chose qu'il faut que tu saches est que j'aimerais que tu suives quelqu'un. Comme psychomage. », ajouta Harry en voyant Draco froncer les sourcils. « Je n'ai pas directement pris rendez-vous à ton bureau parce que je voulais être le plus discret possible. La situation est délicate et j'aimerais éviter qu'on me voit et que les journalistes soient au courant. »

Le blond l'écouta attentivement, puis lui demanda après un instant de réflexion :

- « Est-ce que tu peux me donner l'identité de la personne concernée ? Et pourquoi désires-tu que je sois son psychomage ? Si la situation est si délicate, même si je suis maintenant relativement bien intégré à la communauté sorcière, il vaudrait peut-être mieux éviter que les journalistes vous associent à ce que les gens se rappellent être un ancien mangemort... »

Le sujet de la réhabilitation de Draco était sensible et les deux hommes n'en parlaient que peu souvent. C'est pourquoi Harry fit attention aux mots qu'il utilisa pour lui répondre.

- « Certains peuvent avoir encore quelques doutes à ton sujet, c'est vrai. Et les journalistes n'hésiteront pas à utiliser ton passé s'ils pensent que cela peut leur faire vendre plus de journaux. Mais le monde sorcier t'as vu évoluer, Draco. Tout ce qui a été révélé durant l'enquête sur toi et ta famille après la guerre a permis aux gens de comprendre que tu étais jeune à ce moment là, et que toi aussi tu avais souffert de la guerre. » Harry s'arrêta un instant en voyant le visage se fermer à l'évocation de ces sombres années. Il reprit néanmoins. « Cependant, tu as su, durant tes études et par la suite en tant que psychomage, montrer aux sorciers que tu méritais une seconde chance et qu'on te juge sur l'homme que tu es maintenant. La guerre a laissé son empreinte sur nous tous, mais tu as réussi à dépasser cela et à te réintégrer à notre communauté. Tu es un psychomage reconnu maintenant, les gens n'ont plus peur de toi et ils te font confiance pour les aider à résoudre leurs problèmes personnels. Ce n'est pas rien. Alors ne te prends pas la tête parce que quelques trous du cul pensent avoir le droit de te critiquer alors qu'ils ne te connaissent pas et n'ont pas vu les épreuves que tu as subies durant la guerre. Tu es bien au dessus d'eux. »

Draco le regarda un moment sans rien dire. Mais ce silence ne perturba nullement Harry, qui vit bien que ses paroles avaient touché l'ancien Serpentard bien plus qu'il ne voudrait jamais l'avouer. Celui-ci le surprit pourtant lorsqu'il pris la parole.

- « Je te remercie, Potter. Vraiment. », dit-il à voix basse en prenant une cuillerée de son dessert. « Et si tu penses que je conviendrai, en tant que Draco Malfoy et en tant que psychomage, alors j'accepte de t'aider. »

- « Parfait. », lui répondit le brun, en entamant lui aussi sa glace. « Je pense que tu es un psychomage de qualité donc cela me rassure de savoir que tu acceptes. »

Il fit un mouvement souple du poignet et un dossier épais apparu sur la table. Sur la couverture du dossier se croisaient une baguette magique et un os.

- « Sainte Mangouste ? », s'étonna le blond. « Tu veux que je rencontre un patient de l'hôpital ? »

- « En effet. Il s'agit... Il s'agit d'un patient que tu connais. », expliqua Harry d'un ton hésitant. « Ouvre le dossier, tu comprendras. »

Draco s'exécuta et eut un sursaut en lisant la première page.

NOM ET PRENOM(S) : WEASLEY, George

DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 1er avril 1978, Loutry Ste Chaspoule (Devon)

STATUT : Sang-pur

FAMILLE :

WEASLEY, Arthur (Père)

WEASLEY (née PREWETT), Molly (Mère)

WEASLEY, William, Arthur, (frère)

WEASLEY, Charles (frère)

WEASLEY, Perceval, Ignatius (frère)

WEASLEY, Fred (frère) – décédé.

WEASLEY, Ronald, Bilius (frère)

WEASLEY, Ginevra, Molly (soeur)

WEASLEY (née JOHNSON), Angelina (femme)

WEASLEY, Fred II (fils)

RESPONSABLE LEGAL : POTTER, Harry, James.

(Suite à la demande de M. WEASLEY peu de temps avant sa prise en charge dans notre hôpital, et en lien avec la demande de tutelle de M. POTTER au près du Ministère de la Justice Magique, cf. document n°2001-0128.)

CAUSE DE L'HOSPITALISATION : Prise d'une potion (Goutte du Mort-Vivant) en trop forte quantité, entraînant par la suite le coma de M. WEASLEY, George.

GUERISSEURS ET MEDICOMAGES :

- GURISSEUR REFERENT : WEASLEY (née GRANGER), Hermione, Jean.

- GUERISSEUR REMPLACENT : MACMILLAN, Ernest.

- MEDICOMAGE REFERENT : Bones, Susan.

Draco arrêta sa lecture et regarda Harry d'un air neutre.

- « Tu veux que je m'occupe de Weasley ? Comment ? »

- « Si tu fais allusion à son coma, et bien sache que George s'est réveillé. Ernie m'a envoyé un courrier à ce sujet hier soir et j'ai pu voir George ce matin. »

- « Et ? », demanda Draco, curieux. « Comment a-t-il réagi ? »

- « Hmm, pas trop mal. Il eu l'air un peu paumé et choqué quand j'ai parlé de la vie sexuelle de Ron mais sinon ça allait. »

- « S'il-te-plait, dis-moi que c'est une blague et que tu n'as pas réellement parlé de ça à un mec qui vient de se réveiller après une sieste de plusieurs années... », soupira Draco, avec malgré tout un léger sourire au coin des lèvres.

- « C'était juste pour briser la glace. », répliqua Harry d'un un air innocent.

Malfoy marmonna bien quelque chose à propos de griffondor stupide à l'humour douteux mais il n'y fit pas attention.

- « Bien », dit-il en se levant. « Je te laisse son dossier médical. Si tu as besoin d'infos, n'hésite pas à m'envoyer un hibou ou à passer à la maison. »

Draco acquiesça et se leva à son tour.

- « Très bien. Je vais y jeter un coup d’œil et essayer de trouver un créneau de libre en fin de semaine pour avoir une première approche avec Weasley. »

- « Ok. Merci pour tout, Draco », lui dit Harry. « Reste ici deux minutes, je reviens. », ajouta-t-il en se dirigeant vers le comptoir.

Draco le regarda payer leurs consommations et demander un papier à Turpin. Le brun jeta un coup d’œil vers lui, sembla réfléchir un instant puis se mit à écrire sur le parchemin. Il revient ensuite rapidement à leur table, plaça le papier dans le sac qu'il portait à son arrivée et le lui tendit. Draco le prit, un peu perdu et jeta à Harry un regard interrogateur.

- « C'est pour toi. », lui dit-il en lui faisant un clin d’œil. « A plus, Malfoy ! »

Le blond se rassit sur sa chaise et ouvrit le sac pour lire le mot que lui avait laissé Potter.

Rien de tel qu'une bonne glace pour passer un agréable moment, mais en un jour comme celui-ci, il me semble qu'il est plutôt d'usage de déguster un gâteau; je t'offre donc celui-ci.

Ne mange pas tout d'un coup, il paraît qu'on prend plus facilement du poids en vieillissant.

Joyeux anniversaire, Draco.

Harry

Lorsque que Draco souleva le carton protégeant le gâteau, il ne sut s'il devait éclater de rire ou maudire Potter sur dix générations. Finalement, il ne pu s'empêcher de sourire en regardant la jolie petite fouine en sucre qui trônait sur le gâteau.