C'était le grand jour aujourd'hui et je n'arrivais plus à me contenir du tout tant l'heure passait vite. Mes valises étaient bouclées dans l'entrée, mes papiers dans mon sac en cuir à bandoullière. Mais surtout mes amis étaient tous venus de la veille pour me souhaiter de bonnes vacances ainsi qu'un bon voyage en avion, je ne l'avais jamais pris alors dans le fond j'étais morte de trouille même si peu de gens le savait. Chloé allait même venir avec moi jusqu'à l'aéroport, ainsi que ma maman que j'allais quitté.
Dans la voiture tout le monde souriait mais dans les yeux de ma mère il n'y avait aucune joie, on avait parlé du fait qu'elle avait très peur même si de voir mon rêve se réaliser était vraiment la chose la plus magnifique à ses yeux. J'en avais pleuré de bonheur, ses mots me touchaient toujours énormément, dans la voiture c'est moi qui avait prit la décision de briser le silence de mort:
" - Il fait beau au moment où je pars c'est vraiment incroyable.. On parie combien qu'à mon retour il fera un vrai temps de chien?
- Je ne sais pas mon chat, j'espère que non, dit ma mère.
- Bof avec la chance que j'ai, d'ailleurs je reviens mi-août soit dans environ cinq ou six semaines.
- Avec ta chance de cocue pire qu'il va faire mauvais! "
Ma mère avait lancé un regard noir aux mots de Chloé les trouvant sûrement déplacé, je n'avais pas ris non plus. Il faut dire que plus ça venait et moins j'arrivais à supporter son humour toujours déplacé. Et puis aussi je ne la voyais presque plus, en partant je laissais derrière moi son amitié qui n'était plus sincère il me semble. Et puis je devais faire une vraie révélation avant de partir ce qui allait être très dur.
Moins de quarante minutes après le premier bruit tiède du moteur j'étais à destination, le plus grand aéroport du département avec un vol sans escale jusque une grande ville Indienne, puis je prendrais une navette jusqu'à l'hôtel où j'avais trois jours de réservés. Ma mère était stressée je le voyais dans ses yeux tout brumeux de larmes. Chloé racollait tout ce qui avait un pénis autour de nous ce qui fit rire ma mère. Il était temps d'annoncer à ma mère surtout la chose la plus importante du voyage à mes yeux profitant de l'absence de Chloé:
" - Maman tu vas être contente je pense.
- Ah oui et pourquoi donc petit chat? Je suis heureuse bien sûr mais avec le coeur lourd de voir partir ma fille si loin de moi pour la première fois.
- Je ne vais pas faire le voyage seule, c'est bien non?
- Mais avec qui donc pars tu? Je les ou le/la connais?
- Non non, je ne pense pas.. Mais moi si, elle devrait bientôt arriver normalement nous sommes au point de rendez vous que nous nous sommes fixés. "
Et là comme par enchantement, elle était là sous mes yeux pour la première fois. Sofie mon amie du net était en chair et en os, à porté de bras. Elle s'approcha me demanda si j'étais bien Ludwika puis elle me prit dans ses bras en me serrant doucement comme si c'était un rituel. Jamais nous nous étions vu, même en photo ce qui pourrait paraître bizarre mais on voulait se faire une surprise pour le "grand jour" et ce fut le cas.
Sofie était grande, les cheveux teint en prune. Elle était âgée de vint ans, ses yeux étaient magnifiquement bleus comme de l'eau de mer. Ses lèvres fines s'ouvraient et se fermaient sous l'impact de ses paroles. Les cheveux très courts, ce qui mettait son visage en valeur. Je me sentais laide à côté d'elle, pourtant quand elle me regardait je me sentais tout le contraire. Sa présence avait le don de mettre en confiance, même celle de ma mère pour tout dire.
Quand j'ai voulu dire quelque chose elle m'interrompit avant de dire qu'on aurait bien le temps de se connaître en détails dans l'avion. C'est vrai qu'on allait passé plus de vingt quatre heures dans ce fichu appareil trop lourd pour voler normalement. Et puis ce fut l'heure de monter enfin dans l'avion, personne n'accompagnait Sofie donc ce fut à moi d'être longue pour consoler les larmes de ma mère. Un quart d'heure plus tard nous étions bien installé dans nos sièges, je n'avais même pas pensé à fumer avant de monter dans l'avion tant j'étais heureuse avec Sofie. |