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Se réveiller.
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2 Mai 1998
La guerre avait fait des morts, avait anéanti des familles entières, avait détruit l'école de sorcellerie Poudlard, avait épuisé les quelques survivants mais avait fait disparaître Voldemort. On aurait pu croire, de là, que tout irait bien mieux, or non, la famille Weasley, par exemple mettrait du temps à s'en remettre, afin d'évoluer comme il le fallait, sans se poser trop de questions. Et ils n'étaient pas les seuls dans ce cas-là. Ce matin-là, alors que la bataille s'était terminée il y avait quelques heures maintenant, trois adolescents se tenaient assis sous un arbre du parc. Il y avait une fille, aux cheveux bruns et dont les boucles partaient dans tous les sens, il y avait un jeune homme roux, grand, aux yeux bleus magnifique qui jetait un regard attendri à cette première et il y avait un autre garçon, aux cheveux noir de jais, aux lunettes cassées et à la cicatrice rougie par le vent. Tous trois avaient les cheveux salis par les débris tombés lors des confrontations un peu plus tôt dans la nuit et du sang maculaient leur corps et leur vêtements déchirés à de multiples endroits.
Hermione frissonnait mais cela ne l'importait pas, au contraire, sentir de l'air frais sur son visage ensanglanté lui faisait plus de bien qu'autre chose. Harry ne disait aucun mot, il se contentait de laisser son regard divaguer sur le lac, en face d'eux, et quant à lui Ron, il tenait la main d'Hermione si étroitement serré qu'elle n'aurait pu s'en défaire toute seule. Il secoua la tête alors que des pas s'approchaient tout près d'eux.
« Ron ? Maman veut qu... Maman veut que vous rentriez. » déclara Percy, qui semblait peu sûr de lui avec ses cheveux ébouriffés et sa tenue complètement débrayée.
Sa voix était sans appel, il s'agissait plutôt d'un ordre que d'un conseil. Ron fut donc le premier à se lever, entraînant Hermione, qui n'avait pas lâché sa main. Percy s'avança dans la direction opposée, en direction de l'entrée du château, tout le monde était encore dans la Grande Salle, tandis que les deux amis attendaient Harry. Ce dernier renifla brusquement avant de les suivre, plus lentement.
OOOOOOOOOOOOOOOOOO
L'atmosphère régnant dans la Grande Salle en ce moment présent n'avait rien à voir avec les moments chaleureux et conviviaux passés dans ce même endroit par Harry et ses amis, non, les vitraux, tous cassés ou bien explosés à cause des sortilèges fusant de toutes parts, les tables volatilisées, des morceaux de bois et de pierre gisant un peu partout sur le sol et des corps. Une multitude de corps. Ainsi que les familles ou amis des victimes regroupés autour d'un corps particulier, ou de deux. Harry traversa avec de petites enjambées, bien que le désir de reconnaître chaque personne ne se faisait pas ressentir, la salle avant de parvenir à la hauteur de Percy, Arthur, Ginny et Hermione. Cette première avait enfoui sa tête dans le cou d'Hermione qui lui tapotait l'épaule, tout en versant quelques larmes de plus. Percy, lui semblait être en grande conversation avec son père qui s'essuyait le front. Harry observa alors les alentours. Des pleurs retentissaient un peu partout, et quelques fois des bribes de discussions lui parvenaient aux oreilles. Cependant, il voulait que tout ça cesse, après tout, Voldemort était mort, vaincu, alors ils pouvaient tous respirer, et Harry le premier. Il s'approcha lentement de Ginny, qui semblait avoir mûri en si peu de temps, et la prit dans ses bras, tandis qu'Hermione les regardait, essuyant ses larmes d'un revers de main.
« Nous allons rentrer. J'ai discuté avec Minerva, elle aura... besoin de nous, bien sûr, mais nous pouvons rentrer au Terrier. Notre place est là-bas. Je vais chercher Molly... » annonça Arthur dont la voix tremblait légèrement. Il adressa un signe de tête à Percy avant de s'engager, bien plus loin vers sa femme, tenant un George livide. Il posa son regard, tout simplement, vers le corps gisant à leur pied. Fred. Il était si jeune, il n'avait rien demandé et était complètement innocent. Alors pourquoi lui ? Épuisé, il se mit à bailler avant de s'exprimer, d'une voix basse comme s'il ne voulait pas déranger son épouse dans sa tristesse.
« Molly, il va falloir rentrer. J'ai tout arrangé avec Minerva. George ? »
L'intéressé releva le visage, dénué de toutes émotions, des sillons tracés sur ses joues blanches. Il ne répondit cependant pas, se contenta de se dégager de l'étreinte de sa mère afin de faire face à son géniteur.
« Tu peux transplaner ? »
« Et tu... reviens à la maison Georgie... Ne.. ne fais... ne fais pas de... bêtises... transplane à la maison. » implora Molly qui, déjà, sentait la faiblesse de son fils, qui trouverait un moyen d'échapper à l'atmosphère pesante de sa famille. Arthur embrassa sa femme sur le front, s'accroupit et remonta le drap blanc sur la tête de son défunt fils. Molly éclata en sanglots avant de rejoindre Percy et les autres. George émit un faible grognement avant de disparaître dans un « Plop » sonore. De toutes évidences la sécurité du château avait sauté dans la bataille. Et ce n'était pas plus mal.
Cho Chang faisait partie des survivants, et elle s'affairait maintenant à soigner les blessés, avec Seamus Finnigan et Pomona Chourave. Harry desserra son étreinte, afin d'observer le reste des survivants. Des professeurs s'affairaient déjà à remettre de l'ordre dans la salle, des élèves parlaient entre eux et certains même buvaient du jus de citrouille.
« Bon et bien, on se retrouve tous à la maison... » commença alors Arthur qui empoignait le bras de Molly afin de transplaner directement, seulement celle-ci, dans un ultime sanglot le coupa.
« Où est Ron ? Où est-il ! »
Hermione, alarmée, soupira avant d'essayer de rassurer Molly.
« Ne vous en faites pas Mme Weasley, je vais le retrouver, il ne doit pas être... bien loin. »
Elle tenta de sourire, sourire faux évidemment, avant de lancer un regard à Harry.
« Oui, je vais le retrouver, Hermione rentre au Terrier. Je vous rejoindrais quand j'aurais mis la main sur ce crétin. »
« Et comment vas-tu faire pour rentrer ? Non, je vais le chercher moi aussi, je transplanerai avec vous deux. »
Cette réflexion eut l'effet d'afficher un petit sourire sur le visage blême de la benjamine des Weasley qui saisit le bras de Percy. Arthur disparut dans un tourbillon blanc avec Molly, tremblante, et enfin, Percy après avoir hoché la tête en direction du jeune homme, transplana lui aussi, Ginny disparaissant en même temps.
Harry se mit alors aux recherches de Ron. Hermione s'éloignant de lui, pour étendre les recherches. Le corps de Fred était toujours là, exposé non loin de celui de Remus et Nymphadora. Il s'arrêta quelques instants, comprenant subitement qu'il venait d'hériter d'un enfant. Il avait été décrété par le professeur MacGonagall et le professeur Flitwick que les corps seraient tous ramenés à leur famille ou à leur plus proche ami dans des cas spéciaux, dans la journée ou bien le lendemain, les aurors étant débloqués pour cette tâche difficile aujourd'hui. Alors que ses pensées divaguaient vers le futur du fils de Remus, une main se posa sur l'épaule d'Harry qui sursauta.
« Potter. Ils sont tous les deux morts en héros. N'aie aucun regret petit. »
Voilà la première fois que Kingsley Shakelbot le qualifiait de petit. Pour Harry c'était maintenant une évidence, il voulait devenir Auror, et cet homme serait son modèle, tout comme Nymphadora ou encore Maugrey. Partis, malheureusement, trop tôt.
« Dites moi, vous n'auriez pas vu mon ami Ron Weasley ? Il faut que nous rentrions... »
« Oh si, je l'ai vu, il était dehors, avec l'une des deux jumelles Patil. »
Harry remercia alors chaleureusement l'Auror avant de repartir dehors. Il allait étouffer de toutes façons si il restait ici quelques instants de plus.
« Et Potter ! Adressez mes condoléances à Arthur et Molly. »
Harry se retourna avant de continuer à marcher, mais que faisait donc Ron au dehors avec Padma ou Parvati ? Accélérant le pas, il contourna un tas de pierres grises avant de retenir un couinement, en plaçant sa main devant sa bouche, Ron se trouvait là, aux côtés de Padma, il le savait maintenant, depuis le temps qu'il la côtoyait, et il pleurait. Sans se retenir, et c'était bien la première fois qu'Harry voyait son meilleur ami dans cet état là. La jeune fille enveloppait le poignet d'un élève plus jeune d'un bandage bientôt entièrement maculé de sang. Harry s'approcha cependant.
« Ron ? Il faut que tu rentres, ta mère nous attend. »
Le jeune homme releva le visage, renifla, essuya rapidement ses larmes, adressa quelques mots à Padma avant de rejoindre, en quelques pas, Harry.
« J'suis désolé... J'avais besoin de m'isoler. »
« Te voilà Ron ! Bon, il faudrait peut-être se... Mais tu pleures ! » intervint Hermione, essoufflée et épuisée qui venait maintenant de les rejoindre.
« Par Merlin ce que tu es perspicace Hermione ! »
La Gryffondor attrapa ses deux amis puis transplana, en pensant fortement à leur lieu d'arrivée : le Terrier.
Ils apparurent, non pas dans la cuisine de Molly mais devant la porte d'entrée, à côté d'un chaudron troué et d'une botte renversée. Ron lâcha précipitamment la main de son amie afin de pénétrer chez lui, Harry passa alors un bras autour des épaules d'Hermione et tous deux vinrent à la rencontre de Percy qui attendait à la porte, les yeux rouge.
Sur le canapé du petit salon se tenait George, affalé et le visage morne, dans les bras de Ginny qui pleurait, sans pouvoir s'arrêter. Bill était là, la tristesse se lisant facilement dans ses yeux gonflés, Fleur lui caressait l'épaule, elle aussi atteinte par ce tragique coup du sort. Molly se tenait dans la cuisine, appuyée contre la table de bois brut, soutenu par un Arthur éteint. Charlie lui, se tenait en retrait, des égratignures courant un peu partout sur son corps.
« Viens, Ron a sûrement besoin de nous. » décida alors Harry, empruntant l'escalier, s'arrêtant alors, suivie d'Hermione, seulement une fois arrivé tout en haut, sous les toits. La porte de la chambre de Ron était ouverte, aussi il ne se fit pas prier pour y entrer.
Hermione s'installa à la fenêtre, s'asseyant sur le rebord, à côté du vieil aquarium de son ami, vide, et observa ce dernier, assis sur son lit, la tête dans les mains. Harry s'approcha de lui et tenta de détendre l'atmosphère.
« Ton poster fait la tête on dirait. » dit il en pointant du menton le dit poster, dont les joueurs faisaient plutôt la grimace qu'autre chose, pas étonnant ils avaient perdu leur deux derniers matchs en date. Ron émit un petit ricanement, et il releva enfin le visage. Il ne pleurait plus. Hermione sourit alors face à ses deux amis.
Elle ne réalisait pas encore qu'elle avait échangé cette même nuit un baiser avec le garçon qu'elle aimait depuis toutes ces années. Et lui, que ressentait-il ? Il fallait qu'elle lui parle, mais pour l'instant, il était barbouillé de sang, et alors elle se souvint que tous étaient dans le même état. Aussi elle s'approcha de Ron et d'Harry et grâce à quelques sortilèges les débarrassèrent des tâches de sang puis s=imita les même gestes sur elle même. Les vêtements eux n'avaient plus qu'à être jetés. |
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